vu
à propos de nombreux cas, notamment à propos du droit à
la
vie. L'objection de conscience trouve ici
un
champ d'application
évident.
Cependant,
dans
le domaine du droit, l'objection de
conscience
ne
se
justifie
pas
seulement
au
niveau
de
dispositions ponctuelles,
portant
sur
des cas particuliers. Elle se
justifie
aussi
au
niveau
-moins
visible
mais
plus
grave-
de
la
conception
même
du
droit.
La
dénaturation
du
droit
Outre les cas habituellement étudiés, l'objection de conscience
s'impose en effet en raison de l'emprise croissante et perverse du
positivisme juridique. Les ravages de celui-ci sont particulièrement
perceptibles
et
désastreux dans le domaine du respect de la vie.
Qu'elles
aboutissent
ou
non, les tentatives de légaliser le don de la mort sont effet
révélatrices
d'une
dénaturation du droit tel que celui-ci aprévalu
jusqu'ici
dans
les
sociétés
démocratiques.2
Le
droit
de
tous
les
pays
civilisés reconnaissait le droit inaliénable à la vie et protégeait ce droit.
Devant la réalité de l'homme, le législateur s'inclinait ; il en reconnaissait
la dignité. Il inscrivait ses droits dans des déclarations, des constitutions ;
il protégeait cette dignité et ces droits par des lois civiles et pénales. A
présent,
émanant
d'un
prétendu
consensus
soi-disant
obtenu
dans
des
assemblées
internationales,
la
norme
fondamentale
est
seule
à
valider
les
droits
nationaux.
En
ultime
analyse,
c'est
d'elle
que
procède
la
définition
des
droits
de
l'homme.
La
conception réaliste
du
droit
est
de
plus
en
plus
mise
à
mal
sous
l'influence
d'une
certaine
conception
anglo-saxonne
du
2 Nous
avons
discuté
cette
question
dans
divers
travaux.
Voir
surtout
Laface
cachée
de
l'ONU,
Paris,
Le Sarment, 2000 ; en particulier pp. 131-172.