Perspectives économiques en Afrique © BAfD/OCDE 2006
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Gabon
2.6 pour cent, en raison précisément d’une reprise
de l’activité dans le secteur hors pétrole, avec un taux
de croissance estimé à 3.3 pour cent. On pronostiquait
une croissance plus ferme dans les secteurs secondaire
(4.7 pour cent) et tertiaire (2.6 pour cent) que dans
le secteur primaire (1.6 pour cent). En 2006, la
politique économique devrait être marquée par la mise
en œuvre des premières actions initiées dans le cadre
du document stratégique de croissance et de réduction
de la pauvreté (DSCRP). A cet effet, tout en maintenant
les efforts entrepris au cours des quatre dernières années
en matière de gestion budgétaire et de réformes
structurelles, le gouvernement s’est engagé à développer
les infrastructures de base et à mobiliser les moyens
susceptibles d’améliorer les conditions de vie des
populations les plus vulnérables.
Développements économiques
récents
Le PIB réel du Gabon est en progression depuis
2003. En 2004, le taux de croissance a été de 1.4 pour
cent et devrait se stabiliser autour de 2.5 pour cent en
2006 et 2007. L’activité économique du pays est centrée
sur l’exploitation des ressources naturelles extraites du
sol et du sous-sol. La production d’uranium ayant cessé
en 1999, il ne reste plus que trois grands produits
d’exportation : le pétrole, le bois et le manganèse. La
dépendance de l’économie gabonaise vis-à-vis du secteur
pétrolier constitue une grande source d’instabilité,
d’autant que la production pétrolière a amorcé depuis
quelques années une tendance à la baisse.
La part du pétrole dans le PIB est toutefois restée
supérieure à 40 pour cent au cours des cinq dernières
années : 41.7 pour cent en 2003 et 44.4 pour cent
en 2004. Le secteur du bois ne représente que 2.4 pour
cent du PIB en 2004 contre 2.6 pour cent en 2003.
Quant au secteur minier, il ne représente que 2.46 pour
cent du PIB en 2004 contre 1.64 pour cent en 2003
et 1.60 pour cent en 2002.
L’activité pétrolière s’organise globalement autour
de deux types d’activités : l’exploration et la production.
L’exploration peut s’appréhender à partir des
investissements, qui s’élevaient à 455.3 milliards de
francs CFA en 2001, 238.7 milliards en 2002,
410.1 milliards en 2003 et 312.1 milliards en 2004,
soit, par rapport aux années précédentes, une baisse de
47.6 pour cent en 2002 et de 23.9 pour cent en 2004,
avec une augmentation de 71.8 pour cent en 2003. Le
recul du niveau des investissements au cours de la
période traduit la morosité de l’activité pétrolière. La
production a baissé en 2001 et 2002, respectivement
de - 4.5 pour cent et de - 2.5 pour cent, puis s’est
légèrement relevée en 2003 et 2004 (6.9 pour cent et
0.3 pour cent). Le cours moyen du brut gabonais est
passé de 27.16 dollars le baril en 2000 à 35.75 dollars
en 2004, soit une appréciation de 5.6 pour cent en
2002, 15.8 pour cent en 2003 et 28.3 pour cent en
2004. Suivant la même évolution que la production,
les exportations de pétrole ont chuté en volume en
2002 (- 7.98 pour cent). En 2003 et 2004, elles ont
connu une augmentation respective de 3.8 pour cent
et 0.41 pour cent. De manière globale, l’activité
pétrolière s’est stabilisée au cours des dernières années.
La production de bois a connu une baisse en 2002
(- 20 pour cent), une légère hausse de 6.9 pour cent
en 2003, avant de retomber en 2004 (- 15.13 pour
cent). Les exportations de bois ont suivi une évolution
semblable (- 16.6 pour cent en 2002, - 10.9 pour
cent en 2003 et - 5.5 pour cent en 2004). L’arrêt de
l’attribution des permis forestiers d’exploitation, effectif
depuis août 2004, le contingentement des quotas et les
difficultés d’évacuation du bois pèsent sur la production
de grumes, et l’on prévoyait que la baisse d’activité se
poursuivrait en 2005.
Le secteur minier concerne essentiellement le
manganèse, dont la production a augmenté en 2003
et 2004, respectivement de 14 pour cent et 23 pour
cent. Les exportations suivent à peu près la même
évolution (+ 0.56 pour cent en 2003 et + 28 pour cent
en 2004). Les perspectives de croissance du marché en
2005 sont bonnes. Ainsi, la Compagnie minière de
l’Ogooué (Comilog) prévoyait une production de
3 millions de tonnes de minerais de manganèse en
2005, soit une progression de 20 pour cent par rapport
à 2004. En outre, l’exploitation des mines de Franceville
et d’Okondja par la société brésilienne CVRD