L’IMAGE
DE LA PERCEPTION À L’INTERPRÉTATION
PRÉJUGÉS :
Le regard et la vision sont l’objet de préjugés tenaces répandus dans le grand public.
Le regard serait objectif : Dans la hiérarchie des sens, le regard est affecté d’une
plus grande capacité à traquer la vérité «...C’est vrai, je l’ai vu....»
En conséquences, il serait pour tous identique : ce que je vois, mon voisin le voit
également, et identiquement.
le sens d’une image, puisque repéré par un sens incontestable et identique pour
tous, ne ferait donc aucun doute.
La raison d’être de ce cours est :
de faire la démonstration, si cela est nécessaire, que tout cela est faux
de faire un inventaire partiel des problèmes qui se posent dans la perception et
l’interprétation des images.
L’ŒIL
Examinons d’abord l’instrument qui nous sert à
voir : l’œil.
Les réflexions et informations qui vont suivre
s’appliquent à un oeil dit «sain», exempt de
tares ou d’affections pathologiques.
LŒIL EST UN OUTIL
PHYSIOLOGIQUE :
Il est donc imparfait. Cela signifie qu’il
possède des limites dans chacun des
aspects de ses performances.
Toutefois, et, il s’agit d’un outil aux
performances remarquables, adapté à
notre condition humaine.
LA RÉTINE,
C’est la membrane qui tapisse le fond de l’œil. C’est à sa surface que se construisent les
images grâce à des cellules spécialisées :
Benoit-Gonin Claude / perception_interpretation.doc / 17/10/2008 / Page 1 / 16
Vision normale, myopie et presbytie
Le pouvoir de réfraction du cristallin (sa capacité à faire converger
les rayons lumineux) est tel que l'image d'un objet situé à l'«infini»
(à plus de 5 m) se forme sur la rétine.
Pour un objet proche, il se produit normalement une
accommodation qui augmente la réfraction : le cristallin se courbe et
empêche l'image de reculer. Dans la myopie, la réfraction est trop
forte et l'image se forme en avant de la rétine. Dans la presbytie, en
revanche, c'est le pouvoir d'accommodation qui devient insuffisant :
l'image ne pourrait être nette qu'en arrière de la rétine.
RÔLE DE LA RÉTINE
Les photorécepteurs (cellules sensorielles) que sont les cônes et les bâtonnets de la rétine,
transforment l'énergie des photons1 en message nerveux (voir œil)
Des cellules en «cône» spécialisées dans la vision diurne, des couleurs et des formes.
Des cellules en «bâtonnet», spécialisées
dans la vision crépusculaire, et dans la
perception des différences d’intensité lumineuse.
La luminosité apparente d'un objet dépend du nombre de photons traversant l'œil. Si la
longueur d'onde2 d'un rayonnement électromagnétique est inférieure ou supérieure à
certaines limites, aucune impression visuelle ne sera générée.
CHAMP VISUEL :
La partie de l'espace qu'un œil peut voir en restant immobile
est son champ visuel. L'étendue du champ visuel binoculaire
(des deux yeux ensemble) est un des critères de performance
de la vision.
Le champ visuel binoculaire correspond à l'espace perçu
par les deux yeux immobiles fixant droit devant. Il s'étend sur
120 degrés, encadré de part et d'autre d'un croissant de
perception monoculaire de 30°.
Il est limité quoique large
la vision centrale est spécialisée dans les tâches d’analyse
La vision périphérique est spécialisée dans la perception des faibles luminosités.
(On considère que dans le noir absolu, l’œil humain serait capable de détecter, en
vision périphérique, la lumière d’une bougie à 20 km)
L'ACUITÉ VISUELLE
Elle représente la capacité à distinguer deux points proches l'un de l'autre, à une distance
donnée.
Elle est maximale dans la région centrale du champ visuel, qui correspond sur la rétine à la
MACULA (petit disque où les cônes sont nombreux).
le pouvoir séparateur de l’œil est d’environ 7mm à 5 m
L'acuité visuelle est nulle dans une petite zone proche du centre du champ visuel appelée
TACHE AVEUGLE, qui correspond sur la rétine à la papille (point de départ du nerf optique,
dépourvu de photorécepteurs). Un sujet n'a pas conscience de l'existence de la tache
aveugle, car celle-ci est de petite taille et, de plus, elle correspond à une portion du champ
visuel qui se trouve dans le champ visuel de l'autre œil.
1 Comme pour la matière, la lumière est constituée de grains élémentaires de lumière appelés photons
2 Caractéristique d’une vibration lumineuse. Chaque longueur d’onde correspond à une couleur. Les plus
courtes sont rouges, les plus longues sont bleues. L’œil ne perçoit pas les longueurs d’ondes trop courtes
(infra-rouge) ni les longueurs d’onde trop longues (ultra violet
Benoit-Gonin Claude / perception_interpretation.doc / 17/10/2008 / Page 2 / 16
Détectez l’existence de la tache aveugle :
Éloignez ce dessin à environ 30cm de vos yeux.
Fixez le carré noir puis rapprochez lentement la feuille de votre visage.
Le point noir de gauche doit à un moment disparaitre, puis réapparaître.
VOIES OPTIQUES
On appelle voie optique la succession de neurones qui
commence dans l'épaisseur de la rétine et se termine
sur le cortex cérébral. Le nerf optique, né des neurones
de la rétine, s'éloigne du globe oculaire et se termine
au niveau d'une structure en forme de X, LE CHIASMA
OPTIQUE, où se croisent une partie des fibres de
chacun des deux nerfs.
L’information optique, passe par différents centres
nerveux, et se termine sur le lobe occipital (postérieur)
de l'hémisphère cérébral du même côté.
VISION DES COULEURS :
Elles sont perçues grâce aux cellules spécialisées que sont les «cônes». Il existe trois types
de cônes chargés de percevoir :
1) le bleu / violet
2) le vert
3) le jaune / rouge
Cas du Daltonisme :, trouble de la vision qui se caractérise par une insuffisance congénitale
de la perception des couleurs. Il s’agit d’une déficience plus ou moins complète d'un type de
cône (cellule sensorielle de la rétine), sensible à une étroite gamme de couleurs : bleu-violet,
vert, ou jaune-rouge. C'est plus particulièrement la perception du rouge ou du vert qui est
altérée, partiellement ou totalement.
Test de vision des couleurs
Ce test est utilisé pour vérifier la bonne vision
des couleurs. Les personnes dont la vision est
normale voient le nombre 57, tandis que celles
qui sont daltoniennes voient le nombre 35. Le
daltonisme, qui est une incapacité à distinguer le
rouge du vert, ou parfois le jaune du bleu, est
provoquée par un dysfonctionnement des
cellules rétiniennes sensibles à une couleur
donnée. Ce défaut affecte une personne sur
trente.
Couleur et environnement :
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, notre œil ne voit pas la même couleur
toujours de la même manière. L'environnement a une forte influence sur notre vision.
Notre perception des couleurs est toujours faussée, parce que lorsque l'on regarde un
objet, l'œil a tendance à "mesurer", à comprendre, à évaluer sa couleur en fonction de
la scène qui l'entoure. Tout est affaire de contrastes
Exemples :
Benoit-Gonin Claude / perception_interpretation.doc / 17/10/2008 / Page 3 / 16
Contraste de luminosité
Dans un environnement très clair, la pupille se ferme pour "réguler" le flux de
lumière reçue. Dans l'obscurité, la pupille s'ouvre plus. Conséquence immédiate:
la même couleur sera perçue plus foncée sur un fond clair que sur un fond
sombre.
Le carré central semble d'un gris plus foncé à droite qu'à gauche.
Contraste de saturation
Par une action d'opposition, nous évaluons la vivacité d'une couleur en fonction
de la scène environnante. Une même couleur semble plus pâle si elle est
entourée de couleurs soutenues que si elle est isolée dans un ensemble
globalement fade, passé.
Le carré central paraît être d'un vert plus vif à droite qu'à gauche.
Contraste de teinte
Nous estimons la teinte d'une couleur en fonction des teintes environnantes.
Le "V" de gauche paraît bleu car entouré par du vert,
mais à droite, plutôt vert car entouré de bleu.
La sensibilité aux couleurs varie avec le jour :
en vision diurne, le jaune et le rouge sont mieux perçus.
en vision crépusculaire, c’est le bleu
Ex : ce qui explique l’utilisation du bleu dans les enseignes lumineuses)
Le temps dit de «latence».
Toutes les couleurs ne parviennent pas à la même vitesse au cerveau. Cette période
entre l’excitation, et la sensation, s’appelle : temps de latence. Il varie, avec la
couleur.
Par l’ordre de vitesse de transmission : Rouge, puis vert, puis bleu.
Conséquences : Utilisation des couleurs dans la pub - Effet de choc
Systèmes de production
et de vision des
couleurs :
La lumière blanche produite
par le soleil ou un éclairage
artificiel est composée,
comme on peut s’en
apercevoir lors d’un arc en
ciel (ou en déviant un rayon
lumineux par un prisme),
d’un ensemble de
rayonnements lumineux
allant du rouge (en -dessous
infra-rouge) au violet (au
dessus ultra-violet).
Les couleurs sont constituées par synthèse (mélange) de couleurs initiales dites
primaires
Il existe deux systèmes de synthèse des couleurs
Benoit-Gonin Claude / perception_interpretation.doc / 17/10/2008 / Page 4 / 16
Synthèse soustractive dite « CMJN » :
la couleur est produite par absorption des longueurs
d’ondes de couleur.
C’est le système que pratique le peintre en mélangeant
ses pigments
Lorsque la lumière blanche frappe une surface colorée,
toutes les longueurs d’ondes sont absorbées par la
matière sauf celles correspondant à la couleur de la
surface frappée.
C’est la lumière réfléchie qui donne la couleur à la surface.
Figure 1: roue chromatique CMJN
Synthèse additive dite « RVB » :
La couleur est produite par addition de lumière.
C’est le mélange de sources lumineuses qui produit
l’ensemble des lumières visibles.
C’est le système dans lequel fonctionne l’œil et des outils
comme la télévision.
Figure 2 : roue chromatique RVB
Benoit-Gonin Claude / perception_interpretation.doc / 17/10/2008 / Page 5 / 16
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !