Laurent Mauvignier - Théâtre La passerelle

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théâtre
Tout
mon amour
De Laurent Mauvignier
Collectif Les Possédés
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20:30
renseignements i réservations
04 92 52 52 52
LE spectacle
Après Oncle Vania la saison dernière à La passerelle, le collectif Les Possédés revient avec un texte contemporain, drame familial à la puissance universelle, écrit par Laurent Mauvignier en étroite complicité avec les
comédiens.
Dans la maison de famille, un homme, sa femme et leur fils se retrouvent
pour enterrer le grand-père, quand surgit une jeune fille qui prétend être
leur fille Elisa, disparue 10 ans plus tôt. Mensonge ou vérité ? Apparition ou
réalité ? Que faire de cette révélation qui fait vaciller les équilibres et libère
les non-dits que le deuil de cette enfant avait instaurés ? Le trio s’affronte
dans une explosion d’émotions bouleversantes.
Car loin d’apaiser les larmes, le retour de l’enfant aimé réveille les fantômes
et les noeuds familiaux non résolus.
Tout mon amour évoque, entre mémoire, oubli et déni, la façon dont les
morts hantent les vivants et expose la violence obscure de ces tragédies du
réel que sont les disparitions d’enfants. Ce huis-clos poignant jusqu’à la
cruauté est finalement hanté par la question de la croyance – est-il possible
de croire à l’impossible ? jusqu’où est-on prêt à croire par amour ? – bien
plus que par celle de la vérité.
Intenses et vibrants, les comédiens, dirigés par Rodolphe Dana, ne jouent
pas, ils sont leurs personnages et vont au fond de leurs émotions. C’est ce
qui leur donne leur indéniable justesse et qui nous touche profondément.
Droit au cœur.
De Laurent Mauvignier
mise en scène Rodolphe Dana
Collectif Les Possédés
avec Simon Bakhouche, David Clavel,
Julien Chavrial, Émilie Lafarge,
Marie-Hélène Roig
Costumes Sara Bartesaghi Gallo
Lumières Valérie Sigward
assistanat à la mise en scène
Raluca Vallois
régie générale Wilfried Gourdin
ET AUSSI....
Production : Collectif Les Possédés
Coproduction : théâtre Jean-Lurçat,
aubusson ; La Ferme du Buisson,
marne-la-vallée ; théâtre de nîmes ;
Festival d’automne à Paris ; La Colline,
théâtre national ; nouveau théâtre d’angers,
CDn Pays de la Loire
Avec le soutien du théâtre garonne,
toulouse ; Parvis, tarbes-Pyrénées ;
Fonds saCD théâtre ; DraC ile-de-France ministère de la Culture et de la Communication
Avec l’aide à la création de textes
dramatiques du Cnt et l’aide à la création
du conseil général de seine-et-marne
Le texte est paru aux Éditions de Minuit.
Stage de théâtre
« De Tchekhov à Mauvignier ou l'éternelle complexité des rapports humains »
Avec Julien Chavrial, comédien du Collectif Les possédés
Samedi 15, dimanche 16 mars 2014
Mercredi 19 février
20:30
De 10h à 13h et de 14 à 17h
Tarif : 32€ incluant une place pour Tout mon amour le 19 février
Ouvert aux comédiens amateurs et professionnels à partir de 16 ans
Dossier de presse i tout mon amour
NOTE D’INTENTION
J’ai découvert Laurent Mauvignier en 1999, au moment de la parution de son premier roman Loin d’eux, aux Éditions
de Minuit. Ce fut pour moi une révélation littéraire. Au cours de ma lecture, une énigmatique et chaleureuse familiarité s’est établie entre le livre et moi. J’ai « reconnu » son écriture, comme j’aurais « reconnu » un ami oublié depuis
longtemps. Ou, pour être plus exact, un nouvel ami.
Par la suite, j’ai obéi à cette nécessité imprévisible et enivrante qu’exercent parfois sur vous les mots. Je les ai lus à haute
voix. En refermant le livre, j’étais certain d’avoir découvert une nouvelle langue, puissante, âpre et poétique. En 2009,
comme un aboutissement naturel, je portais Loin d’eux à la scène…
Depuis, nous avons rencontré Laurent Mauvignier et travaillé, en sa présence, à la genèse de sa première pièce de
théâtre Tout mon amour.
Une fois établie une version satisfaisante du texte, nous sommes entrés en répétition. Mais sans l’auteur. J’ai compris
que cette phase de recherches, d’erreurs et de doutes, ne pouvait se faire en sa présence. Cette période d’appropriation de l’œuvre par les acteurs est, à l’égard de l’auteur, une injuste mais nécessaire dépossession. Mauvignier nous a
donc confié son texte. Depuis, avec la plus grande clarté et vitalité possibles, nous travaillons à révéler toute l’obscure
folie contenue dans cette stupéfiante histoire d’amour.
Parent proche du Pays lointain de Lagarce ou de Loin d’eux, Tout mon amour est une variation sur les bouleversements
causés par la disparition d’un enfant et son hypothétique retour. Trop longtemps noyée dans la mélasse silencieuse
des secrets et des non-dits, la parole se révélera d’une cruauté inouïe. L’amour n’exclut rien, ose tout, parfois jusqu’à devenir atroce. Mais jamais par méchanceté, toujours par nécessité. Par ricochets, la pièce traite aussi de la mémoire et
de l’oubli. A la nécessité du souvenir s’opposera la nécessité de l’oubli. Quoi qu’il en soit, le présent demeurera explosif,
invivable, parce que certains deuils sont impossibles. En attendant, ça lutte, ça sourit, ça rit même parfois, parce qu’aucun drame, aussi émouvant soit-il, n’échappe à l’ordinaire et absurde quotidien.
Rodolphe Dana, metteur en scène
Dossier de presse i tout mon amour
entretien avec L. Mauvignier
En quoi cette première pièce, écrite auprès des Possédés, fait-elle davantage théâtre que votre œuvre entière conçue à partir de voix et de monologues ?
Laurent Mauvignier : Dès mon premier roman, Loin d’eux, des metteurs en scène se sont intéressés à mon écriture. Le
monologue s’y affirme comme une parole adressée, même si le public est le lecteur dans son intimité. Cependant, mes
romans ont des structures qui ne les rendent pas si aisés à adapter au théâtre. Il y faudrait la capacité d’une incarnation, la possibilité d’un « ici et maintenant ». Au théâtre, la langue doit parfois chuchoter pour être entendue très fort.
Sur un plateau, les mots sont de la dynamite. Il faut savoir les contrôler davantage qu’on ne le fait dans le roman, où l’écriture est finalement toujours le personnage principal. Là, il faut laisser s’épanouir des éléments de mise en scène, de
jeu… Travailler avec des comédiens qui ont l’habitude de ces relations complexes qu’entretiennent les mots et la façon
dont ils résonnent sur un plateau, c’est une expérience irremplaçable pour un écrivain.
De quoi souffrent ces personnages, d’un trop plein de vie ou d’une déficience à réaliser qui on est ?
L. M. : Je ne saurais pas dire si mes personnages souffrent d’un trop-plein de vie ou d’une impossibilité à se réaliser. J’ai
l’impression que ce qui agit, c’est cette tension entre les deux pôles, cette force de vie qui se cabre dans un monde qui
verrouille la possibilité de l’épanouissement. Et la question de la mémoire et de l’oubli m’intéresse particulièrement.
Notre passé nous construit autant qu’il nous aliène. Il faut accepter que les cartes qui nous sont données à la naissance
excluent toutes les autres. Je pense que mes personnages essaient de vivre au-delà des limites que leur vie leur a données, malgré cette impossibilité fondamentale à être autre qu’eux-mêmes. C’est pourquoi la question qui les hante est
toujours plus ou moins de vivre avec leur passé, leurs traumatismes, bref, d’assumer leur histoire, ou au contraire de la
nier, de la rejeter – c’est possible aussi. Ils peuvent choisir l’oubli et préférer la liberté, dans ce qu’elle a de sauvage, de
résolument violent.
Les relations de vos personnages au monde sont entières. Comment révélez-vous cette proximité existentielle des êtres ?
L. M. : Les personnages sont comme des sculptures, il faut en faire le tour pour en cerner le fonctionnement. Toutes
les facettes peuvent se contredire ; les paradoxes qui en ressortent font apparaître le relief de la personnalité. Voilà ce
que j’essaie de faire avec les personnages : leur donner une épaisseur, une tridimensionnalité. Tout le monde a au moins
une double vie possible, on peut être un assassin et un bon père de famille, rien n’est incompatible. Le travail, c’est de
saisir ces fragments, de les articuler entre eux pour faire surgir l’image d’un personnage unique, qu’il s’agit de regarder
sans juger. Il faut donner à voir les paradoxes, parce que c’est par eux que se dessine l’humanité en chacun de nous.
Dossier de presse i tout mon amour
extrait du texte
« Mère: (au Père)Va dire à cette fille de partir. Qu’elle foute le camp. Qu’elle rentre chez elle et qu’elle disparaisse et qu’on
me laisse, je veux qu’on me laisse. C’est facile à comprendre, ça, pourtant, non !? Vous ne voulez vraiment pas !? (au Fils)
Quant à toi, toi, on va rentrer à la maison et tu iras passer tes examens. (…)
Fils : (à la Mère) On a une vraie chance... Pourquoi t’es comme ça ? (…)
Mère : (au Fils) J’ai essayé. Tu ne veux pas comprendre ? Tu ne veux pas ? (…)
Mère : Je vais te le dire autrement, je vais te le dire, tu vas l’entendre et ce sera de ta faute, pas de la mienne, non. Parce
que moi j’ai tout fait pour te protéger de ce que je pense. Tu pourras faire ce que tu veux, sa voix je l’entends tous les jours,
toutes les heures que je vis c’est avec sa voix à elle qui me supplie de venir la chercher. Crois-moi, cette voix, je la connais
et c’est celle d’une petite fille de six ans, de six ans, tu entends ? Elle a six ans, elle aura toujours six ans (…) Elle ne peut
pas grandir… alors que toi… toi, mon beau fils unique, mon bel enfant unique… »
In Tout mon amour, Laurent Mauvignier, Les Éditions de Minuit, 2012
Dossier de presse i tout mon amour
biographies
Laurent Mauvignier, auteur
Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts, Laurent Mauvignier publie son premier roman, Loin d’eux en 1999 aux Editions de
Minuit. Depuis, tous ses livres ont été publiés chez le même éditeur, parmi lesquels Apprendre à finir, récompensé par
le Prix du livre Inter en 2000, Seuls (2004) ou encore, Le Lien (2005).
Ses romans s’essayent à circonscrire le réel et l’auteur tente de mettre des mots sur la souffrance, l’amour ou le manque.
Lauréat du prix des libraires en 2010, le roman Des hommes est inspiré de la guerre d’Algérie. Le chorégraphe Angelin
Preljocaj a décidé d’intégrer le texte de Ce que j’appelle oubli (2011) dans son spectacle éponyme (2013).
Laurent Mauvignier est nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2010.
Rodolphe Dana, comédien, metteur en scène
Après des études à l’École Florent, Rodolphe Dana devient l’un des premiers compagnons de route d’Éric Ruf et de la
compagnie d’Edvin(e) et participe en 1997 à la création de Du désavantage du vent. Avec Éric Vigner, il joue Marion de Lorme.
La même année, il fonde avec Katja Hunsinger le Collectif Les Possédés, avec lequel il signe sa première mise en scène,
Oncle Vania de Tchekhov, en 2004, présenté au théâtre La Passerelle en 2013. Toujours avec le collectif, il signe la mise
en scène de Pays lointain et dirige Derniers remords avant l’oubli, deux créations de Jean-Luc Lagarce. Du même auteur,
il montera Juste la fin du monde, sur invitation du Théâtre d’Art de Saint-Pétersbourg.
En 2009, il crée Loin d’eux(2009), un texte de Laurent Mauvignier qu’il interprète seul en scène. La même année, il crée
Merlin ou la terre dévastée à La Ferme du Buisson – scène nationale de Marne-la-Vallée. En 2011, le collectif crée
Bullet Park, d’après le roman de John Cheever. Créé en 2012, Tout mon amour, de l’auteur Laurent Mauvignier, est la
dernière collaboration de Rodolphe Dana et du Collectif Les Possédés.
Collectif Les Possédés
Depuis sa création en 2002, le Collectif Les Possédés suit la voie d’un théâtre qui s’intéresse profondément à l’humain:
ses travers, ses espoirs, ses échecs, ses réalisations, sa société… Prospecter, creuser, interroger ce que nos familles, ce
que nos vies font et défont, ce qui rend si complexe et si riche le tissu des relations humaines. Il aborde les textes qu’il
monte comme une aventure intérieure collective vers les enjeux cachés des textes, ses secrets et ses mystères.
Approcher l’auteur et son œuvre pour alors s’en détacher, se délivrer de sa force et de son emprise afin de faire apparaître sa propre lecture, son propre théâtre.
Les membres du Collectif se sont rencontrés en 1995, au cours Florent avant de travailler comme comédiens dans la
compagnie d’Eric Ruf. Le travail de la compagnie flamande TG STAN leur sert de détonateur : même désir de désacraliser la représentation théâtrale, de libérer le jeu possible entre le texte écrit et la personnalité de l’acteur-personnage.
Ils créent, entre autres, La Maladie de la Mort de Marguerite Duras en 2002, Oncle Vania d’Anton Tchekhov en 2004,
Bullet Park en 2011 ainsi que Loin d’eux et Tout mon amour de Laurent Mauvignier.
Dossier de presse i tout mon amour
LA PRESSE EN PARLE
« La force du texte a pour moi amené la représentation à un très haut niveau, parachevée par le monologue de la mère, interprétée par Marie-Hélène Roig, qui, certes, bénéficie d'un texte de Mauvignier absolument magnifique, tragique, saisissant,
terrible, mais qui le porte avec une énergie et un désespoir très beaux. »
France Culture
« Tout mon amour est la première pièce de théâtre publiée par le jeune talent des Editions de Minuit, Laurent Mauvignier. Le
résultat est un spectacle immédiat, d’une finesse psychologique et d’une vivacité infinie, qui fait passer le spectateur du rire à la
gravité à chaque minute sans jamais épuiser ses réserves d’empathie. Très belle performance et grand moment de théâtre. »
Toute la culture
« Un metteur en scène libre, un écrivain courageux et des acteurs généreux ont façonné une pièce hardie qui interroge l’humain
dans ses archaïsmes. »
Télérama Sortir
« Les acteurs jouent sur le fil, formidables équilibristes où chacun tente de (re)trouver sa place. Interruption, altercation, action. Dans ce corps-à-corps où jamais personne n’a le dernier mot, le tragique sourd de tous côtés, suinte par tous
les pores, s’entend jusque dans les silences. C’est aux limites du supportable, du dicible. Et la direction d’acteurs de Rodolphe Dana sublime l’affrontement familial, loin du déballage sordide en vogue. Le fait divers devient tragédie par
l’alchimie des mots et le jeu des corps. C’est juste bouleversant. »
L’Humanité
Dossier de presse itout mon amour
INfOS PRATIQUES
TARIfS :
Plein tarif : 22 €
Tarif réduit : 17 €
Tarif – 26 ans : 12 €
Durée : 1h20
Plus d’info : www.theatre-la-passerelle.eu
RENSEIgNEMENTS ET RéSERvATIONS :
Tel. 04 92 52 52 52
Théâtre La passerelle
137 boulevard Pompidou
05010 Gap Cedex
[email protected]
CONTACT PRESSE :
Hélène Desrues
Responsable de la communication
Tel. 04 92 52 50 20
email : [email protected]
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