PRÉAMBULE « Face au cancer, faire progresser les chances de guérison, faire progresser l’égalité des chances » Par le Professeur Patrice Viens, Directeur général de l’IPC Le projet d’établissement 2013-2017 que nous rendons public aujourd’hui est le résultat d’un chantier de longue haleine, qui a réclamé un diagnostic précis, suivi d’étapes de partages et d’échanges entre les grands départements de l’IPC. Il fixe nos ambitions pour les cinq années à venir, de 2013 à 2017. Ce projet s’appuie sur les constats que notre environnement impose, et dont il découle : une croissance du nombre de personnes touchées par un cancer au cours de leur vie, et, heureusement, une augmentation sensible des guérisons, et donc des « rescapés » du cancer qu’il faut accompagner dans la durée. Un environnement régional et national où l’IPC compte, avec l’AP-HM, pour 50 % de la prise en charge des patients des Bouches-du-Rhône. Dans une offre de soins qui progresse en compétences en cancérologie, l’IPC a un rôle majeur à jouer, en tant que centre de référence en PACA Ouest : celui de l’innovation et de l’excellence, mais avec le souci d’un accès aux soins de qualité le plus large possible, car le cancer est un creuset d’inégalités dans l’entrée dans la maladie, et un déflagrateur social pendant et après la maladie. Trois mots symbolisent ces ambitions : l’ouverture, vers les partenaires, vers les médecins, vers le public, notamment le moins favorisé ; la performance, en matière de qualité de diagnostic, de soins, d’innovation et de recherche ; et enfin la réflexion sur les pratiques, car il n’est pas de bon praticien sans regard critique porté sur son propre ouvrage. Référence de la cancérologie en PACA, l’IPC doit « pousser les murs », et sortir de ses murs, pour partager ses compétences, ses plateformes, ses recherches. L’Institut doit continuer d’innover, notamment dans les domaines où il est en pointe déjà, comme les cancers du sein et gynécologiques, les néoplasies hématologiques, les techniques de chirurgie les plus novatrices, les nouveautés de la radiologie interventionnelle, mais aussi dans les domaines où il a une marge de progression à combler… Le cap à atteindre, pour l’IPC et surtout pour les patients de la région, est ambitieux, donc, mais réaliste, car il tient compte de la météo et de la capacité à hisser ou au contraire à réduire la voilure. « La science des projets consiste à prévenir les difficultés de l’exécution », écrivait Vauvenargues. C’est cette sage approche qui est privilégiée, donc, sans se leurrer pour autant sur les écueils et les inconnues qui, au fil des années à venir, obligeront sûrement à revoir les termes de l’équation… 03 SOMMAIRE PRÉAMBULE par Patrice Viens : faire progresser les chances de guérison et faire progresser l’égalité des chances 03 1. ÉTAT DES LIEUX Bilan et temps forts du plan d’établissement 2007-2012 Les cancers en PACA 06 09 2. IPC 2013-2017 RÉSUMÉ : les grand axes, et les grands projets 11 FAIRE PROGRESSER LES CHANCES DE GUÉRISON - INNOVATION 12 FAIRE PROGRESSER LES CHANCES DE GUÉRISON - LA RECHERCHE 15 FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITE DES CHANCES - OUVERTURE 17 FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITE DES CHANCES POUR LES PATIENTS DE LA RÉGION 20 3. IPC : FICHE D’IDENTITÉ ET CHIFFRES-CLEFS 22 1. ÉTAT DES LIEUX BILAN DU PLAN 2007-2012 CE QUE NOUS AVONS FAIT DEPUIS 5 ANS 2008 Conception du département d’anticipation et de suivi des cancers Ouverture du bâtiment IPC2, dédié aux consultations Lancement de la chirurgie de la prostate à l’IPC Création du CRCM - centre de recherche en cancérologie de Marseille avec l’Université, l’Inserm et le CNRS Le Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM) regroupe l’Inserm, Aix-Marseille université et l’IPC, lors de sa création sur le site de l’IPC en 2008. En 2012, un nouveau bâtiment ouvre ses portes, permettant d’accueillir 250 collaborateurs répartis en 15 équipes de recherche, entre le site de l’IPC et celui de Luminy. Confirmant une stratégie d’alliance médicale et scientifique, les meilleurs acteurs de la recherche et des soins oncologiques en PACA sont tournés vers un même objectif : faire bénéficier les patients des fruits de la recherche. En 2012, le CNRS rejoint les tutelles du CRCM, qui ouvre un nouveau bâtiment et accueille désormais 15 équipes de recherche. 2009 Visite du Président de la République pour le lancement du Plan Cancer II (2009-2013) L’IPC passe la barre des 6 000 nouveaux patients par an Création d’U2T, une nouvelle unité de greffe et de thérapie cellulaire, U2T : Unité de thérapie cellulaire et de transplantation Après la création en 2000 d’une équipe dédiée à la thérapie cellulaire, une Unité de transplantation et de Thérapie cellulaire voit le jour en 2009. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter le nombre de lits et la capacité à soigner des malades, mais aussi de créer un environnement qui favorise la guérison pour des patients qui restent de quatre semaines à trois mois, à l’hôpital. Salons de convivialité, salles-de-bains avec douche dans les chambres, techniques de filtrage de l’air permettant d’éviter les bulles stériles de confinement… U2T apporte qualité des soins et confort aux patients. Une opération qui a été financée en partie grâce à l’aide de quatre banques mutualistes et à la mobilisation de leurs salariés et clients. 2010 Création de l’unité ETOH, centre d’essais cliniques, consacrée aux phases précoces, agréée par l’ARS et labellisée par l’INCa (février) certification V2010 de l’HAS sans recommandation ni réserve Une certification sans recommandation ni réserve A l’issue d’un travail de plus d’un an impliquant plus de 200 professionnels de l’IPC, le comité de patients, et les représentants d’usagers, la Haute Autorité de Santé (HAS) prononce la certification (V2010) de l’IPC « sans recommandation ni réserve ». C’est la troisième certification obtenue par l’Institut, récompensant la qualité et la sécurité des soins dispensés aux patients. Autres certifications obtenues : JACIE pour les activités d’allogreffe de moelle osseuse, EMAS pour l’environnement, ISO pour l’oncogénétique moléculaire. 06 2011 Lancement du chantier pour le nouveau système d’information Lancement du chantier IPC3 Lancement-pilote à l’IPC du « plan personnalisé après-cancer » Après le cancer… L’IPC lance en 2011 un dispositif-pilote « après-cancer » répondant aux mesures du Plan Cancer 2009-2013 (axe 6). Il s’agit, une fois le traitement à l’IPC terminé, de ne pas « lâcher les patients dans la nature », de mieux prévenir les risques de cancer futur après un parcours de soins à l’IPC, et enfin de leur apporter un soutien psychologique et social. Fin 2012, ce dispositif-pilote proposé en premier lieu à 180 patients, s’enrichit d’un volet d’aide à la réinsertion professionnelle pour 150 patients en 2013. 2012 Inauguration du nouveau bâtiment de recherche. Le CRCM accueille 250 collaborateurs Obtention du label SIRIC (Site de Recherche Intégrée en Cancérologie) Le Professeur Patrice Viens, oncologue, est reconduit en tant que Directeur général de l’IPC Lancement de la radiothérapie per-opératoire contre certains cancers du sein, en phase-pilote Traitement en un jour du cancer du sein Traitement en un jour du cancer du sein En juin, une patiente âgée de 82 ans, est la première à bénéficier d’un traitement réalisé en un jour du cancer du sein, avec un traitement radio-chirurgical en une seule journée. Bien organisé et sécurisé, l’ambulatoire permet aux patientes de retrouver leur environnement familier dès le soir, à condition d’être correctement logées et accompagnées. Les risques d’infections post-opératoires sont plus limités et la prise en charge chirurgicale plus précoce. « Nous avions prévu d’opérer 100 patientes sur 800 par an, mais l’ambulatoire a séduit de très nombreuses patientes», explique le Docteur Cohen, chirurgienne à l’IPC. 1. ÉTAT DES LIEUX LES INVESTISSEMENTS MAJEURS DES CINQ DERNIÈRES ANNÉES Le robot chirurgical ou l’avènement de la chirurgie « à ventre fermé » Le robot chirurgical illustre les évolutions en matière de chirurgie vers des techniques moins invasives et délabrantes. Dans les années 1980, la cœlioscopie a permis des gestes chirurgicaux à ventre fermé, sous le contrôle d’une caméra. Des gestes chirurgicaux mieux tolérés, plus ciblés sur la tumeur, qui entraînent moins de complications post-opératoires. Une nouvelle étape est franchie dans les années 2000 avec l’arrivée de robots télé-opératoires permettant la réalisation de gestes plus précis et plus complexes encore. L’IPC est le premier centre de lutte contre le cancer français à s’être équipé d’un robot pour la chirurgie des cancers gynécologiques, urologiques et digestifs, et réalise, en 2007, la première hystérectomie (ablation de l’utérus) avec curages ganglionnaires pelviens. En novembre 2011, l’équipe de chirurgie oncologique de l’IPC réalise sa 600ème intervention. 07 Accélérateurs linéaires de dernière génération Fin 2010, l’IPC s’est équipé de deux accélérateurs de nouvelle génération pour les traitements par radiothérapie. Ces accélérateurs avec imagerie embarquée ciblent avec une meilleure uniformité la zone à traiter en épargnant au mieux les tissus sains voisins. Afin d’accueillir ces nouveaux équipements, un nouveau bunker de radiothérapie a été construit. Un investissement de plus de 5 millions d’Euros pour le bunker et les machines, supporté par l’IPC avec une aide du CG13 à hauteur d’un million d’Euros. Chaque jour, le service de radiothérapie de l’IPC accueille environ 135 patients. Equipement de radiothérapie per-opératoire En février 2012, la radiothérapie per-opératoire débarque à l’IPC. L’IPC propose à des patientes touchées par un cancer du sein un traitement par « radiothérapie per-opératoire », une technique de radiothérapie, combinée à l’intervention chirurgicale, qui évite environ 25 séances de radiothérapie classique. En contact direct avec la zone de la tumeur, l’irradiation est très précise et efficace et préserve mieux les tissus sains voisins de la zone à traiter. Elle limite les risques de toxicité associés à l’irradiation standard. Un traitement nouveau, en phase-pilote, avant une généralisation sur le territoire français en 2013. IPC3 Pour mieux répondre aux attentes des patients, aux évolutions des parcours thérapeutiques, mais aussi pour faire face à la croissance de l’activité, de l’ordre de 2 % à 2,5 % en moyenne par an, l’IPC lance la construction d’un nouveau bâtiment : IPC3. A son ouverture au printemps 2014, le nouvel ensemble de 11 000 m2, sur sept niveaux, abritera les blocs opératoires, avec des équipements de dernière génération, l’hôpital de jour chirurgical (anesthésie et chirurgie ambulatoire) et l’hôpital de jour médical (chimiothérapies, transfusions). Il sera le point d’orgue du développement de la chirurgie ambulatoire, rendu possible de plus en plus souvent, grâce à des techniques moins invasives. Mais aussi Un nouveau TEP-scan, 1 IRM, 1 nouveau scanner. Évolution de l’activité et des moyens humains et financiers Reflet à la fois de l’incidence croissante des cas de cancers en PACA Ouest et d’une organisation capable de s’adapter aux besoins de l’environnement, la croissance de l’activité de l’IPC a été soutenue durant les cinq dernières années. Elle continuera d’augmenter dans les cinq ans à venir, malgré une capacité d’hospitalisation qui atteindra son maximum avec l’ouverture d’IPC3. Les patients 08 La masse salariale Les recettes financières 2007 19 100 patients dont 4 310 nouveaux patients 1 104 collaborateurs 55,3 millions d’Euros de salaires 119,6 millions d’Euros 2011 24 549 patients dont 6 635 nouveaux patients 1 292 collaborateurs 68,4 millions d’Euros de salaires 150 millions d’Euros Evolution en % +28 % de patients et +30 % de nouveaux patients +18 % en nombre et +24 % en rémunérations +28 % 1. ÉTAT DES LIEUX LES CANCERS EN PACA1 Après avoir presque doublé en 25 ans, l’incidence des cancers continue de croître fortement en France, avec plus de 350 000 cas, et en PACA. Une croissance contrebalancée par l’augmentation sensible des taux de guérison. Des tendances nationales que l’on retrouve en PACA, avec quelques particularités… Avec +89 % entre 1980 et 2005, l’incidence du cancer en France a presque doublé en 25 ans, et les courbes indiquent que cette tendance devrait se poursuivre à l’horizon de 5 à 10 ans. Dans le même temps, heureusement, les taux de guérison et/ou de survie à 5 ans et plus augmentent également. Ces deux évolutions cumulées génèrent un nombre accru de patients guéris ou en rémission qui seront à surveiller et à accompagner de plus en plus longtemps. On note des différences sensibles parmi les pathologies cancéreuses, avec une nette régression en France des cancers ORL et digestifs hauts, tandis que les quatre cancers les plus fréquents poursuivent leur progression : le cancer du sein, le cancer de la prostate qui enregistre une croissance très forte avec + 80 % en 10 ans, le cancer colorectal dont l’évolution reflète le vieillissement, et le cancer du poumon, qui explose chez les femmes. Deux raisons majeures expliquent la croissance exponentielle des cancers : le vieillissement de la population, d’une part, mais aussi l’augmentation sensible de l’incidence sur une population standardisée. Miroir du vieillissement, et reflet des dépistages précoces L’évolution, très nette, des cancers colorectaux s’explique essentiellement par le vieillissement de la population. Celle des cancers de l’utérus, pathologie plus fréquente avec l’âge, est aussi en partie imputable au vieillissement de la population. Même chose sur les pathologies ovariennes, pour lesquelles on observe une progression du nombre des nouveaux cancers, tandis que la courbe des décès s’infléchit. Cependant, le cancer du col de l’utérus est plutôt en recul, grâce aux mesures de prévention. Les cancers de l’œsophage, maladie à mauvais pronostic, connaissent une évolution plus favorable également. En revanche, les cancers du pancréas, s’ils représentent une part minime du nombre total des cancers, sont en très forte augmentation. Si, en 2005, le cancer avait suivi l’augmentation de la population des plus de 40 ans, on verrait sur les courbes un taux beaucoup moins élevé du nombre des cancers. Or, le cancer est en progression bien plus sensible que ne l’est le vieillissement de la population. Ainsi, par exemple, tandis que le cancer du poumon accompagne le vieillissement de la population, la pathologie explose bien au-delà chez la femme, traduisant, à côté du vieillissement, une plus forte exposition aux risques, en l’occurrence au tabac. Un risque cancer inférieur en PACA Quelles sont les tendances dans la région PACA, et dans le bassin que couvre l’IPC par rapport à ces tendances nationales ? Pour rappel, la région compte 5 millions d’habitants, dont 2 millions pour les Bouches-du-Rhône et 1 million pour le Var, deux départements dont sont issus la majorité des malades accueillis à l’IPC. Le Var est un département âgé, et la région PACA est aussi plus âgée que la moyenne nationale. Avec une population qui a acté son vieillissement avant les autres, la région PACA se distingue peu des constats nationaux. Dans la région, le risque de développer un cancer est inférieur de 12 % chez l’homme et de 4 % chez la femme par rapport à la moyenne française. On note, en PACA, une sur-incidence de 11 % pour les cancers pulmonaires, mais un risque minoré d’environ 12 % de développer un cancer colorectal et de 7 % pour le sein. Pour le col et le corps de l’utérus, l’incidence est inférieure, respectivement de 4 et 13 %. 09 Toutefois, les cancers les plus fréquents dans la région sont les mêmes que sur le reste du territoire. Parmi les nouveaux cas diagnostiqués chaque année, 10 % sont pulmonaires, 11 % colorectaux, 35 % concernent le sein chez la femme et 32 % la prostate chez l’homme. Chez l’homme, les localisations les plus fréquentes sont dans l’ordre, la prostate, les poumons et l’appareil colorectal, qui représentent à eux trois 45 % des décès par tumeurs. Pour la femme on trouve le sein, le côlon-rectum puis les poumons, responsables de 40 % des décès par tumeurs, puis le col de l’utérus, dont le dépistage a freiné la progression, et le corps de l’utérus. Plus de cas, moins de décès Chaque année, en PACA, sur environ 8 000 décès prématurés, c’est-à-dire avant 65 ans, plus de 40 % sont imputables aux cancers. Bien que le taux de mortalité ait baissé de 16 % pour les hommes et de 11 % pour les femmes, l’incidence tous cancers confondus croît régulièrement. En 25 ans, on enregistre une hausse de 33 % chez les hommes et 48 % chez les femmes, avec 25 000 nouveaux cas en 2005. La hausse de l’incidence du cancer du sein est la plus spectaculaire, avec 75 % sur les années étudiées. Bien que le taux de mortalité par cancer du sein soit de 6 % inférieur au reste de la France et qu’il diminue grâce au dépistage et à l’amélioration des traitements, il reste la première cause de mortalité par cancer chez les femmes en PACA. Toujours chez la femme, on observe la même hausse du cancer des poumons que sur le reste du territoire, avec une surmortalité de 12 % en PACA par rapport à la France. Le cancer de la prostate, lui, qui accuse une hausse spectaculaire (+360 %), est toutefois responsable de 9 % des décès par tumeurs chez l’homme. Une offre de soins dense et disparate Avec 374 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants contre 309 sur le territoire national, la région a la densité médicale la plus élevée de France. Cependant, de même que de forts contrastes démographiques existent entre les zones montagneuses et la bande littorale, on observe une importante disparité de l’offre de soins, y compris dans Marseille intramuros. Les principaux acteurs en volume d’hospitalisation de la région sont dans les Bouches-du-Rhône, avec 31 établissements autorisés à prendre en charge les cancers. C’est d’abord l’AP-HM sur trois sites (Timone, Conception, Hôpital Nord) suivie de l’IPC, puis de St Joseph et la clinique Beauregard. Dans le Var, l’offre est concentrée sur la ville de Toulon / Hyères avec 9 établissements autorisés sur les 13 du département. 5 établissements sont autorisés dans le Vaucluse. Au total, 95 structures (établissements de santé ou centres de radiothérapie) ont reçu une ou plusieurs autorisations de prise en charge des cancers en région PACA, dont 2 CLCC : l’IPC à Marseille et le centre Lacassagne à Nice. Parmi ces structures, on compte douze centres de radiothérapie et quatre centres de curiethérapie en activité, ainsi que 3 plateformes de biologie moléculaire nécessaires à la thérapie ciblée ou personnalisée. Ainsi, la région PACA bénéficie d’une offre de soins répondant, au moins en nombre, aux besoins régionaux. Le profil de l’IPC On estime l’incidence du cancer à 6 nouveaux cas pour 1 000 habitants chaque année environ, soit environ 17 000 nouveaux cas dans les deux départements du Var et des Bouches-du-Rhône. L’IPC a accueilli 6 630 nouveaux patients en 2011. L’IPC compte pour 16 % de l’ensemble des activités de cancérologie des Bouches-du-Rhône, mais pour 38 % des services. On compte 31 établissements habilités, avec un éventail d’activités très différentes, sur le traitement du cancer en Bouches-du-Rhône. En hospitalisation complète, l’IPC compte 12 000 entrées par an environ, dont environ la moitié ne viennent pas des Bouches-du-Rhône. Bien que situé à Marseille, l’IPC recrute donc largement hors de la ville et du département. Ce rayonnement est dû à la notoriété de l’IPC en tant que centre de référence et de recours. (1) : Source : « Etats de santé et inégalités en région PACA », publié en 2010 par l’agence régionale de santé (ARS) et l’observatoire régional de santé (ORS), selon les données* disponibles entre 1980 et 2005, et SROS 3 (schéma régional d’organisation de la santé) des mêmes auteurs, en 2012. InVS, INSEE, Francim, Inserm-Cépi-Dc et la Fnors. 10 2. IPC 2013-2017 RÉSUMÉ FAIRE PROGRESSER LES CHANCES DE GUÉRISON face au cancer, en initiant des programmes-pilotes et des stratégies thérapeutiques innovantes, en investissant dans de nouvelles plateformes et approches de diagnostics et de soins, et en partageant au mieux ces compétences. FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITÉ DES CHANCES FACE AU CANCER,en améliorant les dépistages et les diagnostics précoces, en favorisant une prise en charge de qualité au plus proche des patients, et en renforçant les relations et partenariats avec les publics concernés, les médecins de ville, et les acteurs de la cancérologie en PACA. AIDER LES PATIENTS À ÊTRE ACTEURS FACE AU CANCER, et à mener leur parcours de soins dans les meilleures conditions - médicales, psychologiques, sociales, d’information… - possibles, en favorisant des approches holistiques, prenant en compte l’ensemble de l’incidence de la maladie cancéreuse sur les patients. LES GRANDS PROJETS D’IPC 2013-2017 Concrètement, ces ambitions se traduiront par : Des investissements : L’ouverture de nouvelles filières de diagnostic rapide Des investissements importants en radiologie interventionnelle La mise en place de nouvelles techniques de radiothérapie L’ouverture du bâtiment IPC3 en 2014 pour le développement de la chirurgie ambulatoire La création d’une unité dédiée à la prise en charge des leucémies aiguës L’acquisition de séquenceurs de dernière génération pour le développement de la médecine personnalisée (basée sur l’analyse des tumeurs) Des partenariats et des partages de compétences : Des services adaptés aux médecins de ville, en première ligne de la détection des cancers : hotlines dédiées pour le suivi des patients et les prises de rendez-vous, accès aux dossiers numériques des patients, formations… Des coopérations renforcées avec des établissements partenaires, incluant le partage des compétences et des plateformes dont dispose l’IPC : consultations avancées, Réunions de Concertation Pluridisciplinaire - RCP - communes, accès à la tumorothèque… Des dispositifs innovants pour la qualité de vie des patients : Élargissement du programme-pilote d’après-cancer et du dispositif d’aide à la réinsertion professionnelle Programmes d’éducation thérapeutique Offre de soins complémentaires Dispositifs spécifiques pour les Adolescents et Jeunes Adultes (AJA) Accès au dossier médical personnel en ligne La recherche, dynamisée par deux dispositifs majeurs Le CRCM (Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille) recréé en 2012 dans une configuration élargie (15 équipes, cotutelle IPC-Aix-Marseille université, Inserm et CNRS) Le SIRIC (Site de Recherche Intégrée en Cancérologie) labellisé en 2012 par l’INCa, auquel participent certaines équipes de l’AP-HM 11 2. IPC 2013-2017 FAIRE PROGRESSER LES CHANCES DE GUÉRISON - INNOVATION A l’heure des thérapies ciblées, l’IPC, précurseur de la cancérologie en PACA, veut diffuser plus largement les nouvelles stratégies de diagnostics, de soins et de prises en charge qui améliorent la qualité des soins et/ou le bien-être des patients : filières rapides, chirurgie ambulatoire, médecine personnalisée, radiothérapie hypofractionnée… Une ambition qui suppose d’importants investissements. AXE-CLEF Initier des stratégies de diagnostics, de soins et de prises en charge innovantes, par : L’ouverture de filières de diagnostic rapides Le développement de la chirurgie ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile, Un investissement soutenu dans les plateformes innovantes, et le développement de la radiothérapie hypofractionnée Une montée en puissance de la recherche en cancérologie Ouvrir des filières de diagnostic rapide L’IPC va ouvrir des centres de diagnostic rapide par pathologie, efficaces, performants, et d’accès simple pour les médecins de ville et les patients, en commençant par les tumeurs du sein, hépatobiliaires et pancréatiques, de la prostate, et les hémopathies lymphoïdes chroniques. Une prise en charge précoce et rapide de qualité des patients suppose : une filière de rendez-vous dédiée clairement identifiée (par téléphone et en ligne), l’ouverture de plages horaires disponibles, pour les rendez-vous et les examens, une réduction du temps de diagnostic et de bilan, avec la possibilité de biopsie dans la journée (si la situation clinique le permet), et une filière de diagnostic anatomopathologique accélérée, pour une proposition thérapeutique dans les 48 heures suivant les examens initiaux. Ces filières de diagnostic rapide qui nécessitent une organisation et des moyens techniques et humains spécifiques seront ouvertes aux patients des établissements partenaires de l’IPC. Evolutions et révolutions des prises en charge thérapeutiques Chirurgie, radiothérapie, et chimiothérapie demeurent les fondamentaux de l’arsenal thérapeutique proposé aux patients. Malgré la subsistance d’une chirurgie cancérologique lourde et délabrante, massivement invasive, la chirurgie carcinologique évolue vers des gestes plus dirigés, guidés par des bilans d’extension plus exhaustifs. La précocité du diagnostic et de la prise en charge, la qualité des bilans pré et per-opératoires, les traitements conjugués (chimiothérapie et/ou radiothérapie per-opératoire), ou encore la chirurgie robotisée devraient confirmer la tendance à l’œuvre d’une chirurgie moins invasive, aux suites plus simples et mieux tolérées. Avec les thérapies ciblées, adaptées en fonction de caractéristiques précises du patient et de la tumeur, la chimiothérapie est, elle aussi, en pleine révolution. Ces thérapies ciblées qui complètent ou remplacent les cytostatiques usuels, segmentent l’offre entre les établissements : les établissements disposant de laboratoires de biopathologie et de centres de recherche intégrés peuvent proposer à leurs patients des thérapies ciblées existantes ou en cours d’essai, même de phase 1, tandis que des établissements plus petits n’ont pas accès à cette ressource pour leurs patients. Les bénéfices pour les patients de l’analyse tumorale ont incité les pouvoirs publics à rendre obligatoire, depuis 2011, la signature d’une convention avec un centre disposant d’une biothèque pour transfert de pièces, dans les critères d’agrément pour les établissements autorisés à prendre en charge la cancérologie. Des conventions ont été signées par l’IPC avec des partenaires dans ce sens. Développer la radiothérapie hypofractionnée La radiothérapie est en pleine évolution, avec de nouveaux accélérateurs permettant à la fois des traitements conventionnels et des traitements en condition stéréotaxique, qui élargissent les indications de radiothérapie (traitement de la maladie paucimétastatique) et diminuent le nombre de séances, comme le permettent également les stratégies d’hypofractionnement (par radiothérapie classique chez le sujet âgé, ou de type radiothérapie per-opératoire). 12 Le développement de la radiothérapie hypofractionnée relève de la même philosophie de prise en charge que les filières de diagnostic rapide ou la chirurgie ambulatoire. Il s’agit, à résultat thérapeutique équivalent, de limiter au maximum le séjour des patients à l’hôpital. Ces stratégies réclament un développement technologique, des compétences nouvelles, des évolutions dans les prises en charge (ainsi le développement des appartements thérapeutiques) et nécessiteront des ajustements des tarifs et modalités de financement de la radiothérapie. Les avancées les plus rapides pourront se faire en : Radiothérapie externe hypofractionnée des cancers du sein de la femme âgée Radiothérapie per-opératoire de certains cancers du sein (exclusive ou surdosage) Radiothérapie stéréotaxique de certaines tumeurs du poumon ou de certaines métastases Curiethérapie haut débit Les plateformes technologiques permettant la bascule vers ce type d’irradiation seront installées dans la première moitié du projet d’établissement 2013-2017. Les plateformes technologiques de l’avenir Le développement des plateformes technologiques pour mieux servir la qualité des soins sera prépondérant dans les disciplines suivantes : Pour la chirurgie oncologique : développement de la chirurgie robotisée, de la chirurgie mini-invasive, et des endoscopies. Pour la radiothérapie : développement des radiothérapies de plus en plus ciblées, en se dotant des technologies nouvelles et à venir, et potentialisation au-delà de la chimio - potentialisation (thérapie ciblée, nanoparticules…). Pour la radiologie : développement de la radiologie interventionnelle thérapeutique (cryothérapie, radiofréquence, cimentoplastie…) mais aussi diagnostique, afin de permettre l’accès aux tumeurs et métastases. Développement de l’imagerie fonctionnelle (froide ou isotopique) dans la prédiction à la réponse thérapeutique. Médecine nucléaire : développement de la médecine nucléaire diagnostique par l’utilisation de nouveaux isotopes. L‘ère de la médecine personnalisée en cancérologie La connaissance de plus en plus intime de la biologie des tumeurs a ouvert la voie à des réponses thérapeutiques adaptées aux anomalies génomiques ou protéomiques particulières. Ces anomalies sont le plus souvent mécanisme de tumorogénèse « dépendant » plutôt que « tumeur dépendant ». En effet, on retrouve une même anomalie dans des tumeurs présentes dans des cancers a priori aussi différents qu’un cancer de l’estomac ou du sein, qu’une leucémie myéloïde chronique ou une tumeur de l’intestin grêle. Les outils thérapeutiques nécessaires à ces approches sont : Les techniques de biopsie qui donnent un accès aux tumeurs, et à leurs mutations La place centrale de l’analyse et d’interprétation des résultats biologiques (séquençage en routine, protéomique à visée diagnostique) L’accent mis sur la capacité de transfert entre recherche et diagnostic A l’issue du projet d’établissement 2013-2017, une cartographie biologique précise de plusieurs tumeurs devra être opérationnelle, afin de proposer très rapidement les thérapeutiques ciblées les mieux adaptées aux patients. Dans un premier temps, ces cartographies concerneront les pathologies suivantes : Leucémie aiguë Lymphopathies chroniques Cancer du sein Cancer digestif Tumeurs de la prostate Tumeurs de l’ovaire 13 Développer la chirurgie ambulatoire et l’hospitalisation à domicile En matière de chirurgie, à la faveur des diagnostics et prises en charge précoces et des traitements conjugués (chimiothérapie et/ou radiothérapie per-opératoire) la tendance est aux gestes plus dirigés, guidés par des bilans d’extension plus exhaustifs, à une chirurgie moins invasive, aux suites plus simples et mieux tolérées, avec un renforcement de la prise en charge en ambulatoire. Tendance d’avenir, la chirurgie ambulatoire est en phase avec la demande des patients, et aide à faire face à la croissance de l’activité, tout en réduisant les coûts de la prise en charge du cancer (grâce à des hospitalisations moins longues). Sa banalisation nécessite des structures que l’ouverture du nouveau bâtiment IPC3 en 2014 permettra pleinement : relations directes entre l’hôpital de jour chirurgical et le bloc opératoire, et une organisation fluide pour prendre en charge des patients, dans la journée et dans des conditions de sécurité optimales, une relation étroite entre les médecins hospitaliers et le médecin référent du patient, et enfin une évaluation des conditions de vie, et d’accompagnement du patient, une fois rentré chez lui. Cette chirurgie ambulatoire sera développée principalement dans la chirurgie du cancer du sein et certaines chirurgies prophylactiques avec l’objectif d’atteindre, en 2017, un quart de la chirurgie du cancer du sein réalisée en ambulatoire. Comme l’ambulatoire, l’hospitalisation à domicile améliore la qualité et le confort des patients, et réduit le coût global des soins. Elle repose sur des réseaux libéraux, partenaire auprès des patients. Pourtant, aujourd’hui, l’hospitalisation à domicile concerne presque exclusivement les chimiothérapies réalisées sous la surveillance de personnel médical et paramédical de l’IPC. Des indications très restreintes donc, dépendantes du périmètre d’actions limité à Marseille intramuros du personnel HAD, et à la nature des soins de cancérologie. Le plan 2013-2017 prévoit un élargissement progressif à l’ensemble des situations qui peuvent être prises en charge à domicile. Une évolution qui se fera grâce à une collaboration beaucoup plus étroite avec les acteurs libéraux (médecins, infirmiers). Les grands investissements des 5 ans à venir Outre le chantier d’IPC3, qui devrait être livré mi-2014, le nouveau plan d’établissement suppose des investissements en travaux et en équipements de l’ordre de 70 millions d’Euros. Les travaux • Réaménagement et mise aux normes de la pharmacie • Reconstruction de l’imagerie • Refonte du système d’information (suite du chantier entrepris depuis 2011) • Construction d’une unité de prise en charge des leucémies aiguës Les équipements • Un troisième scanner • Un accélérateur linéaire • Un IRM • Les équipements pour les nouveaux blocs et la réanimation 14 2. IPC 2013-2017 FAIRE PROGRESSER LES CHANCES DE GUÉRISON - LA RECHERCHE Le développement de la recherche, tant fondamentale que clinique, mission identitaire fondamentale des Centres de Lutte Contre le cancer, est une priorité. Avec les autres grands acteurs de la recherche en cancérologie de la région, l’IPC souhaite dynamiser une recherche déjà solide, en travaillant dans deux cadres d’alliances : celui du Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM), et celui du SIRIC, labellisé par l’INCa. Dynamiser la recherche dans le cadre du CRCM L’inauguration d’un nouveau bâtiment de recherche début 2012 sur le site de l’IPC a été l’occasion d’une forte montée en puissance du potentiel de recherche en cancérologie dans le cadre du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM), qui réunit l’IPC, Aix-Marseille université, le CNRS et l’Inserm. De fait, le CRCM est désormais le troisième pôle de recherche en cancérologie en France (derrière Gustave Roussy et l’Institut Curie). AXE-CLEF Conforter le pôle PACA-Ouest en tant que troisième pôle français de recherche en cancérologie Renforcer le dynamisme de la recherche, fondamentale, clinique, translationnelle, dans le cadre du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM) Miser sur la complémentarité des compétences en recherche avec l’APHM dans le cadre du SIRIC Augmenter les capacités de l’unité d’hospitalisation dédiée aux essais précoces (ETOH) Le plan 2013-2017 s’appuiera sur cette configuration élargie et renforcée du CRCM, qui compte désormais 15 équipes, travaillant sur des enjeux de recherche fondamentale à leur traduction clinique, sur l’instabilité du génome et la réparation de l’ADN, dans des pathologies ou techniques thérapeutiques phares de l’Institut telles que la leucémie aiguë, le cancer du sein, le cancer du pancréas ou l’immunothérapie allogénique. Les collaborations du site de recherche seront développées au sein du Cancéropôle PACA, en partenariat avec d’autres sites nationaux de recherche sur le cancer, et à travers les collaborations internationales. Le développement de la recherche permettra également de nouer des partenariats productifs avec l’industrie pharmaceutique, et de poursuivre la politique d’accueil de start-up de biotechnologies sur le site de l’Institut. La recherche clinique structurée et labellisée Le projet 2007/2012 a permis la poursuite de la structuration de la recherche clinique à l’IPC. Cette structuration a abouti à la : Labellisation d’un centre de traitement de données (INCA, LNCC) Labellisation d’une unité d’essais précoces (CLIP² INCA) Reconnaissance en DRCI (2011) Reconnaissance en CRC (2011) Si l’on ajoute à ces labels récents le CIC Biothérapie, l’ensemble des labels recherche clinique sont présents à l’IPC. La structure « Développement - Partenariat - Valorisation » déjà mise en place permettra de développer les interfaces avec l’industrie pharmaceutique, que ce soit pour des études précliniques ou des études cliniques de phase précoce, avec pour objectifs de : Augmenter le nombre d’essais dont l’IPC est promoteur Favoriser l’interface avec le CRCM en faveur de programmes de recherche translationnelle, Augmenter le taux d’inclusion de patients dans des essais thérapeutiques Diffuser certains essais dans les établissements partenaires Attirer de nouvelles molécules à l’Institut Le développement du département d’essais précoces - ETOH – créé en 2010, se poursuivra, avec pour objectif une activité dédiée à 100 % aux essais précoces. 15 Une dynamique renforcée par la labellisation SIRIC La récente labellisation SIRIC (juin 2012) va permettre de développer la recherche translationnelle et clinique des deux grands acteurs de la prise en charge cancérologique de la région : l’IPC et l’AP-HM. La labellisation de l’INCa, obtenue par le couple IPC-AP-HM, en tant que Site de Recherche Intégrée en Cancérologie (SIRIC) fin 2012, renforcera les pôles d’excellence respectifs, pour à la fois initier des coopérations nationales et internationales et faire bénéficier un maximum de patients des approches innovantes. Grâce à la recherche translationnelle, elle permettra de faire bénéficier plus tôt un nombre accru de patients de l’IPC et des établissements partenaires des derniers progrès diagnostiques et thérapeutiques. S’appuyant sur les domaines d’excellence respectifs des deux acteurs IPC et AP-HM, le SIRIC se concentre sur les gliomes (tumeurs cérébrales), le cancer du pancréas, les leucémies myéloïdes aiguës et certains sous-types de cancer du sein graves qui représentent un problème de santé publique important, et pour lesquels l’IPC et l’AP-HM ont une masse critique de patients, de médecins et de chercheurs spécialistes. Pour améliorer le diagnostic et le traitement, la recherche doit se concentrer sur l’identification de nouveaux marqueurs pour un diagnostic plus précis et plus précoce. L’enjeu du SIRIC est aussi de mettre en oeuvre des procédures thérapeutiques personnalisées pour chaque patient et chaque type de tumeur. 16 2. IPC 2013-2017 FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITE DES CHANCES - OUVERTURE Pour favoriser un accès aux meilleurs soins en cancérologie pour tous, l’IPC ouvre son expertise à une population plus large, que ce soit sur site ou hors des murs. Une ouverture qui suppose des liens volontaristes, des relais et des partenariats, avec la médecine hospitalière et les réseaux de ville. Pour l’égalité des chances, améliorer l’accès précoce au dépistage et au diagnostic Du fait de l’implantation géographique de l’IPC dans la ville de Marseille, les patients provenant des secteurs et populations les moins socialement favorisés de Marseille sont sous-représentés à l’IPC. Un déséquilibre qui n’est pas dû aux ressources financières, puisque les tarifs pratiqués à l’IPC sont conventionnés et la prise en charge totale, mais qui reflète la démédicalisation et la désocialisation de ces territoires, aggravant ainsi le risque de cancer, le risque de diagnostic tardif et l’inégalité d’accès aux soins. Or, l’égalité des chances face au cancer tient pour beaucoup à la précocité du diagnostic et de la prise en charge. AXE-CLEF Depuis la conception du département d’anticipation et de suivi des cancers en 2008, mais surtout depuis deux ans, l’IPC s’est engagé dans des actions de sensibilisation, d’information et d’accès à ses plateformes de diagnostics. Le point d’orgue de cet engagement est la campagne « Octobre rose en PACA », qui soutient le dépistage national organisé du cancer du sein, une campagne qui a réuni 16 partenaires majeurs en 2012. L’IPC s’est plus largement engagé auprès des Ateliers Santé Ville de Marseille (ASV) et des réseaux associatifs travaillant sur les enjeux de santé, en apportant les compétences de ses médecins et spécialistes et des outils de communication pédagogiques. Développer les coopérations avec l’environnement, pour : Favoriser une prise en charge de qualité au plus proche des patients, du dépistage aux traitements Faciliter l’accès aux médecins généralistes, en première ligne auprès de leurs patients Développer les partenariats et coopérations avec d’autres établissements publics ou à vocation publique Contribuer aux partages des compétences entre professionnels de santé L’IPC renforcera ses efforts dans ces secteurs de la ville afin de : Améliorer la pénétration des politiques de prévention et de dépistage dans ces secteurs Améliorer le taux de diagnostic précoce auprès des populations plus vulnérables Proposer une prise en charge adaptée à la diversité culturelle et sociale de ces territoires Les relations avec les médecins généralistes, clef de voûte du dispositif C’est par les médecins généralistes que l’IPC pourra toucher de nouveaux patients aux profils sociaux plus hétérogènes, et accueillir de nouveaux patients en phase précoce. En outre, les médecins généralistes auront plus souvent encore la charge du suivi des patients sortis de la maladie, plus particulièrement dès le PPAC (Plan personnalisé d’après-cancer), en partenariat et avec l’appui de l’IPC. Alors que, le plus souvent, le médecin généraliste est à l’origine de la détection du cancer, avec en moyenne trois nouveaux cas de cancer par an et par clientèle, les filières d’entrée dans la prise en charge, du premier signal d’alerte au diagnostic et au PPS, ne sont toujours pas balisées, ni pour le médecin ni pour le public. Un dispositif plus pratique et lisible pour les médecins de ville : Une ligne téléphonique unique et directe permettant aux professionnels de santé des réponses rapides et pratiques Un accès à une information médicale actualisée et complète via le site web, et l’accès aux dossiers de leurs patients Des formations dans des formats adaptés à une population qui dispose de peu de temps 17 Les liens étroits avec les hôpitaux publics, encore renforcés pour la partie recherche Dans les Bouches-du-Rhône, l’AP-HM et l’IPC représentent, ensemble, 50 % de l’activité de cancérologie. La prise en charge conjointe des pathologies ORL et pulmonaires s’est poursuivie, et la prise en charge des cancers urologiques a été organisée en commun avec le service d’urologie de l’Hôpital Nord. Des prises en charge de référence ont été mises en place par les praticiens de l’IPC et de l’AP-HM pour les sarcomes et les tumeurs neuroendocrines. Le rapprochement avec l’AP-HM a abouti à la création, en 2010, d’un GCS « Pôle de Référence en Cancérologie Paca-Ouest » qui héberge les activités de tomothérapie, de banque de sang placentaire et l’unité de coordination en oncogériatrie de PACA-Ouest. C’est aussi ce GCS qui a porté la réponse à l’Appel à Projets SIRIC commun pour 2012, placé sous la direction du Directeur général de l’IPC, et qui héberge des activités à haute valeur ajoutée pour les deux institutions. Partager et diffuser les savoirs en « périphérie » Dans une région aussi vaste que PACA-Ouest, favoriser l’égalité des chances face au cancer et l’accès aux soins de cancérologie suppose également d’étoffer une offre de soins de cancérologie au plus proche des patients. Les collaborations historiques avec les hôpitaux publics ou ESPIC se sont poursuivies, en particulier avec Avignon (Hôpital Henri Duffaud et Institut Sainte-Catherine),Toulon (hôpitaux civil et militaire), Martigues et Ajaccio (CHS de Castelluccio). La collaboration avec l’Hôpital de Gap a été relancée. Enfin, une cellule de coordination en cancérologie fonctionne désormais en routine avec le Centre Hospitalier de Martigues et la clinique Vert Coteau. Cette politique de coopération se traduira concrètement par plus de temps médicaux partagés et de réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) de recours : depuis quelques années déjà, des médecins de l’IPC partagent leur temps entre le site de Marseille et des établissements de la région. La présence de médecins de l’IPC dans d’autres structures de la région offrira en outre aux patients un accès plus rapide et efficace à des traitements de recours ou à l’innovation thérapeutique, et contribuera au développement des essais précoces à l’IPC. Exigence de santé publique, le partage des compétences est aussi indispensable pour faire face à la pénurie annoncée de certains médecins dans les années à venir (oncologues médicaux, anatomopathologistes, radiothérapeutes…). Expérimentée en partenariat avec le Centre hospitalier de Martigues à travers le partage d’un chirurgien mammaire, cet appui à d’autres structures régionales sera un axe-clef des cinq années à venir. Ainsi, le Centre Hospitalier de Castelluccio en Corse pourrait devenir un partenaire privilégié de cette politique de maillage régional. Par ailleurs, des réunions de Concertation Pluridisciplinaire, où sont discutées en équipes les prises en charge des patients, sont organisées avec les équipes des établissements que l’IPC soutient. Ces collaborations seront encore renforcées. Toujours pour favoriser la prise en charge des patients au plus près de leur domicile, gage de qualité du traitement, le soutien aux établissements périphériques partenaires sera aussi développé grâce à l’exportation de standards de traitement, protocoles de chimiothérapie, y compris dans leur réalisation pratique (arbre décisionnel et thesaurus, standards de prise en charge type consultation d’annonce, PPS,…). Une véritable labellisation « IPC » de certains services est envisagée. 18 Favoriser le partage des compétences médicales La situation de la démographie médicale concomitante à l’augmentation du nombre des cancers posera des problèmes de pénurie dans certaines disciplines sur Marseille. Une réalité qui rend indispensable une répartition révisée des tâches entre médecins et paramédicaux pour permettre aux praticiens de se concentrer sur les prises en charge médicales. Leader en France dans ce domaine avec le 1er protocole mis en œuvre (réalisation de myélogrammes par des IDE), l’IPC envisage de nouveaux partages de compétences médicales (validation de certaines chimiothérapies par les infirmières, ponction de lymphocèles par des IDE, réalisation de certaines échographies par des manipulateurs, …). Organiser la prise en charge oncologique des personnes âgées avec les partenaires Dans le droit fil des actions menées avec le Centre Montolivet et l’AP-HM, la structuration des prises en charge oncogériatriques, à l’IPC et dans les établissements partenaires, se poursuivra, avec pour objectifs de : Développer la consultation d’oncogériatrie Refonder les rapports avec les autres établissements, et développer la coordination régionale et la recherche clinique pour les patients âgés Étendre l’approche « oncogériatrique » aux autres disciplines de la cancérologie (chirurgie, radiothérapie…) Développer la délégation de tâches pour le suivi et la surveillance des patients Mettre en place des bonnes pratiques d’oncogériatrie 19 2. IPC 2013-2017 FAIRE PROGRESSER L’ÉGALITE DES CHANCES POUR LES PATIENTS DE LA RÉGION Plus que d’autres pathologies, le cancer exige une prise en charge globale, holistique, du patient, tout au long de son parcours thérapeutique. Pour favoriser la promotion de patients « acteurs » de leur propre prise en charge, de leur accompagnement à l’hôpital comme à domicile, l’IPC continuera à innover sur tous les aspects du parcours de soins. Les évolutions sociétales ont fait évoluer le colloque singulier entre médecin et patient vers une prise en charge impliquant des équipes pluridisciplinaires. Permettre aux patients de mieux vivre leur maladie suppose de les aider à être en capacité d’être acteurs de leur prise en charge, une nécessité encore plus prégnante à l’heure où se développent les prises en charge en ambulatoire et à domicile. AXE-CLEF L’accès au dossier médical en ligne Consultation d’annonce, choix des modalités de prise en charge, organisation de la sortie, définition des modalités de suivi et de surveillance… Le patient doit être davantage associé à la définition et la mise en œuvre de son parcours, tout au long de ce dernier. Aider les patients à être acteurs de leur parcours de soins, par : L’accès à leur dossier, à la connaissance et à l’information Des programmes d’éducation thérapeutique Renforcer et élargir le programmepilote d’après-cancer, par un accompagnement, médical, psychologique et social, dans la phase de rémission Une implication qui s’enrichira de l’expérience acquise à travers un PHRC (projet hospitalier de recherche clinique) « du dossier du patient au patient », étape vers l’accès du patient à son dossier, en temps réel. Pour rappel, l’accès à son dossier médical est déjà un droit fondamental du patient. Mais les nouvelles technologies permettent de franchir une étape décisive en ouvrant cet accès en temps réel et en ligne. Depuis 2012, les médecins de ville ont accès aux dossiers de leurs patients suivis à l’IPC. L’un des objectifs du nouveau système d’information de l’IPC, est de parvenir à ces dossiers médicaux disponibles en temps réel pour le patient comme pour les médecins traitants, en 2014. L’éducation thérapeutique en nutrition et contre la douleur, au bénéfice du patient Un premier programme d’éducation thérapeutique centré sur la lutte contre la douleur à domicile a été validé par l’ARS et sera mis en œuvre dès 2013, ouvrant la voie à d’autres initiatives (allogreffe, stomie digestive) qui, pour être pleinement satisfaisantes, doivent faire l’objet d’une appropriation par les équipes soignantes comme par les patients. Cruciales pour améliorer l’observance et la tolérance des traitements, les actions du CLUD (comité de lutte contre la douleur) et du CLAN (comité de liaison pour l’alimentation et la nutrition) seront intensifiées et mieux diffusées aux différents acteurs de soins. En particulier, un programme d’éducation thérapeutique sur la gestion de la douleur est en cours, et la lutte contre les troubles nutritionnels sera renforcée, en partenariat avec les professionnels de ville. Accompagner l’après L’IPC a initié, en 2011, un programme-pilote « après-cancer », avec un « parcours personnalisé » dans lequel un suivi médical, social et psychologique est proposé aux patients, coordonné avec les acteurs de ville, et qui sera progressivement généralisé à l’ensemble des patients et pathologies cancéreuses. 20 D’autres initiatives ont été lancées avec des partenaires, pour aider les patients dans leur parcours de soins et après la maladie : ainsi, une aide à la reprise d’une vie sociale, avec le réseau de médecins du travail du GIMS et la Ligue pour l’aide à la réinsertion professionnelle de 150 patients dans un premier temps, et une offre d’activités physiques initiée en 2012 en partenariat avec la Ligue contre le cancer et des associations sportives des Bouches-du-Rhône. Faire des « droits des patients » une réalité L’exercice par les patients de leurs droits (à l’IPC et en dehors) suppose une réflexion qui engage les personnels de l’IPC. Cette réflexion sur les droits et sur les modalités de leur expression individuelle et collective se poursuivra, en collaboration avec le Comité de Patients de l’IPC, déjà actif sur certains aspects du dossier. Elle débouchera sur des mesures concrètes, pour associer plus étroitement les patients à la sécurité des soins qui leur sont prodigués dans et hors de l’hôpital et aux enjeux de réflexion critique que portent les personnels soignants, par exemple dans le cadre des revues morbi-mortalité (RMM). 21 3. IPC : FICHE D’IDENTITÉ ET CHIFFRES-CLEFS L’IPC, INSTITUT DE CANCÉROLOGIE DE PACA Centre de lutte contre le cancer, l’Institut Paoli-Calmettes assure, pour la région PACA-Ouest et la Corse, la prise en charge globale de l’ensemble des pathologies cancéreuses (tumeurs solides et hématologiques). Certifié par la Haute Autorité en Santé (HAS) sans recommandation ni réserve en 2010, et affilié à la Fédération UNICANCER, l’Institut rassemble 1 300 chercheurs et personnels médicaux et non médicaux, engagés dans la prise en charge globale de l’ensemble des pathologies cancéreuses : recherche - fondamentale et clinique - soins médicaux et de support, enseignement et formation. Les missions de l'Institut recouvrent la prévention, le diagnostic, le ciblage des traitements, le transfert à la clinique des innovations issues de la recherche et une prise en charge individualisée des patients. Au-delà des actes médicaux, l’Institut prend en compte les aspects sociaux, professionnels et émotionnels, proposant aux patients des services personnalisés. La prise en charge à l’IPC s’effectue exclusivement sur la base des tarifs de la sécurité sociale, et les dépassements d’honoraires ne sont pas pratiqués à l’IPC. Aucun surcoût n’est imputé aux patients pour l’utilisation des plateformes technologiques les plus innovantes. L’IPC en chiffres (2011) 1 313 personnes salariées (au 31 décembre 2011) Budget : 150 millions d’Euros 231 lits d’hospitalisation complète 7 856 nouveaux patients accueillis à l’IPC en 2011 sur 24 550 patients 70 280 consultations, soit une moyenne de 1 350 consultations par semaine 12 923 admissions en hospitalisation, avec une durée moyenne de séjour de 6,16 et un taux d’occupation des lits de 91 %. Dépistages et Diagnostics de Cancers 114 610 actes d’anatomopathologie 18 975 scanners 5 594 actes d’imagerie par résonance magnétique (IRM) 21 387 autres actes d’imagerie 5 966 actes d’endoscopie 3 969 actes de médecine nucléaire (scintigraphie) 2 097 tomographe à émission de positons (TEP) Activité de dépistage oncogénétique (formes familiales) 1 982 consultations et 5 745 tests réalisés Les soins 21 046 cures de chimiothérapies 28 588 séances de radiothérapie externe (hors curiethérapie) 6 870 actes opératoires 317 greffes de moelle et de cellules souches 475 prélèvements par cytaphérèse La recherche 193 essais de recherche biomédicale incluant 655 patients 310 publications internationales indexées 94 524 échantillons stockés au CTCG. 22 Institut Paoli-Calmettes - Direction de la communication - Janvier 2013 CONTACT PRESSE Elisabeth BELARBI 04 91 22 37 48 - 06 46 14 30 75 [email protected] Centre régional de lutte contre le cancer Provence-Alpes-Côte d’Azur 232 boulevard Sainte Marguerite, BP 156 - 13273 Marseille Cedex 9 Tél. : 04 91 22 33 33 - Fax : 04 91 22 35 12 www.institutpaolicalmettes.fr