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Aude Lancelin
Categories : Portraits
Date : 7 janvier 2013
Dernière modification le 10/06/2014
Aude Lancelin :
écrivains, vos papiers !
« Le roman-confession de Drieu, Gilles, a-t-il vraiment toute sa place aujourd'hui dans
une collection d'apparat [La Pléiade], destinée aux étrennes en tout genre ? »
Aude Lancelin est née à Tours en 1973. Philosophe de formation, dotée d’une plume alerte et
d’un joli minois, elle est l’une des figures montantes du milieu germanopratin où elle se
positionne en spécialiste de la littérature et du débat d’idées. Son conformisme intellectuel
devrait rapidement lui ouvrir de nombreuses portes.
Formation
Ancienne élève du lycée Henri IV (Khâgne, Hypokhâgne) aux débuts des années 1990 (1990 –
1992), puis de la Sorbonne (Paris IV), elle obtient son agrégation de philosophie en 1996.
Après une expérience comme enseignante dans un établissement de l'Essonne, elle incorpore
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en 1997, le mastère Médias de l'ESCP (source : viadeo).
Parcours professionnel
Elle intègre en 2000 Le Nouvel Observateur, où elle couvre les domaines de la culture et des
idées, notamment la critique littéraire et la philosophie. Parallèlement, elle collabore aux
émissions télévisées « Culture et dépendances » (fin juin 2006) et « Postface » (fin septembre
2006).
Elle quitte Le Nouvel Observateur en août 2011 pour rejoindre Marianne en tant que directrice
adjointe de la rédaction, responsable du service culture et idées.
Depuis le début de l'année 2014, elle présente « Contre-courant », une émission de débats sur
Médiapart, aux côtés du philosophe Alain Badiou.
Le 2 mai 2014 marque la date de son retour au Nouvel Observateur, après le rachat de ce
dernier par les hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, propriétaires
du Monde. Aude Lancelin réintègre l'effectif de l'hebdomadaire au poste d'adjointe du nouveau
directeur Matthieu Croissandeau.
Parcours militant
-
Ce qu'elle gagne
-
Publications
« Histoire d'une réhabilitation », dans Nietzsche, penseur du chaos moderne, Paris,
Scali, 2007.
Le déclinisme, dans Jérôme Garcin (dir.), Nouvelles mythologies, Paris, le Seuil, 2007.
Les Philosophes et l'amour. Aimer de Socrate à Simone de Beauvoir, avec Marie
Lemonnier, Paris, Plon, 2008.
L'explication. Conversation avec Aude Lancelin, Alain Badiou et Alain Finkielkraut,
Paris, Lignes, 2010.
Collaborations
Membre du jury 2013 du prix de la presse française pour les arts et la culture, Les Globes de
Cristal.
2012 : Membre du jury pour le prix littéraire Le Procope des Lumières avec Malek Chebel,
François de Closets, Roger-Pol Droit, Caroline Fourest, Alexandre Lacroix, Olivier Poivre
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d’Arvor, et André Bercoff (source : www.procope.com).
Octobre 2011 : Intervenante à la semaine de la Pop philosophie à Marseille
Novembre : Modératrice lors d’un débat entre Barbara Cassin, Alain Badiou et Françoise
Gorog sur le thème « L’amour a-t-il un avenir ? » lors de la 14
èmes semaines européennes de la
philosophie Citéphilo2010.
Octobre 2010 : Participe, lors du salon du livre du Mans, à un hommage à Philippe Muray avec
Élisabeth Lévy, Éric Naulleau et Bernard Quiriny (Lire, février 2011)
Avril 2008 : Présente à la 25ème foire du livre de Saint-Louis (Alsace)
Elle l'a dit
« L’antiracisme se voit depuis quelques années la cible d’une vaste tentative de
délégitimation. Quasi devenu une étiquette honteuse pour les esprits forts qui campent sur les
plateaux télé, il serait même responsable, par son insoutenable naïveté, d’une montée du
racisme véritable, apparemment réservé aux piliers de bar tabac. (…) “Quel courage y a-t-il à
s’acharner contre celles et ceux qui subissent des discriminations au quotidien?” Une chose
est sûre: pendant que les libres penseurs “de souche” pérorent, des Français “de papiers”
s’organisent pour ne plus subir. » « Le racisme expliqué à Zemmour », Le Nouvel Observateur
, 31 mars 2011.
« Fusion sentimentale et idéologique pour les uns, irréalité douloureuse pour les autres: durant
quelques mois d'un été caniculaire, tout le monde se met à voir partout des éléphants roses.
Consultés par une presse enthousiaste, des employés témoignent que leurs chefs de rayon leur
parlent désormais avec égard. Habitués à l'ombre des permanences, jeunes énarques et
syndicalistes marxisants découvrent avec éblouissement la lumière des ors et des gyrophares.
Les boîtes parisiennes ne désemplissent pas. La cocaïne y circule déjà en abondance sur la
pop de Police, Foreigner ou Kim Carnes, bombe californienne qui fournit avec «Bette Davis
Eyes» le tube de l'été. » « L'été 1981, sous le signe de la rose » Le Nouvel Observateur, 13 août
2009.
« “L'idée de communisme” retrouverait-elle, par temps de crise, une vigueur inattendue? Alain
Badiou, Slavoj Zizek, Toni Negri, Michael Hardt, Jacques Rancière et plusieurs autres grands
noms de la philosophie politique radicale mondiale étaient réunis, ce week-end, à Londres, pour
un colloque sur cette notion. Aude Lancelin a suivi les débats. (…)Loin de tout folklore
bolchevique cependant, l'heure n'était pas à la rumination nostalgique ni à la provocation
antilibérale grossière durant ces trois journées de haute densité conceptuelle. L'humeur n'était
évidemment pas davantage à une tentative de sauvetage partiel du bilan indiscutablement
calamiteux des Partis-Etats communistes du XXe siècle. Sur ce plan-là, tous les intervenants
étaient d'emblée d'accord. Deux conditions sine qua non déterminaient leur présence à cette
manifestation. Être disposé à envisager positivement un renouveau de l'hypothèse communiste
aujourd'hui, et n'être le porte-voix d'aucune formation politique institutionnelle. » « Marx contre-
attaque », Le Nouvel Observateur, 16 mars 2009.
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« Il en sait des choses, Bernard-Henri Lévy. Le néo-kantisme d'après-guerre. La vie culturelle
paraguayenne. Seul problème, Jean-Baptiste Botul n'a jamais existé. Pas plus que ses
conférences dans la pampa, auxquelles BHL se réfère avec l'autorité du cuistre. Ce penseur
méconnu est même un canular fameux. Le fruit de l'imagination fertile de Frédéric Pagès,
agrégé de philo et plume du “Canard enchaîné”, où il rédige notamment chaque semaine “Le
journal de Carla B.”. Un traquenard au demeurant déjà bien éventé depuis la parution de “la
Vie sexuelle d'Emmanuel Kant”, pochade aussi érudite qu'hilarante, publiée en 1999 et rééditée
en 2004 aux éditions Mille et une nuits, sous le pseudonyme de Botul. Une simple vérification
sur Google aurait d'ailleurs pu alerter le malheureux BHL. Le même Botul y est en effet aussi
répertorié pour avoir commis une œuvre au titre prometteur :“ Landru, précurseur du
féminisme”. » « BHL en flagrant délire : l'affaire Botul », Le nouvel Observateur, 8 février 2010.
« Accusé d'avoir saboté des lignes de TGV, Julien Coupat avait cofondé, en 1999, la revue
“Tiqqun”, dont paraît un recueil de textes. (…) Hommage du vice à la vertu, la criminalisation
d'objets de pensée comme “l'Insurrection qui vient” est peut-être le signe qu'après vingt années
de neutralisation par la dérision et le mépris l'intellectualité est en phase de redevenir une
contenance suspecte aux yeux du pouvoir. A lire ces “Contributions à la guerre en cours” de
Tiqqun, on ne peut qu'être frappé par la sorte de prémonition qu'on y découvre du traitement
aujourd'hui réservé à certains de ses membres. » « Quand Julien Coupat animait «Tiqqun» Le
nouvel Observateur, 28 mai 2010.
« Rares sont en effet les figures de gauche à avoir eu l'audace de se réclamer de Camus avant
les années 80. L'anticommunisme précoce de ce dernier en avait fait un suspect dans son
camp. Même crime de lucidité qu'Orwell par rapport au dogme de l'infaillibilité stalinienne,
même châtiment que pour l'écrivain et essayiste anglais. C'est ainsi que, chassé de sa famille
politique, la rumeur avait fini par faire de Camus un homme du consensus tiède, du compromis
petit-bourgeois, de la grande peur des petits Blancs aussi, écartelé entre la justice et les siens
sur l'affaire algérienne. » « Le vrai Camus » Marianne, 8 janvier 2012.
« Avant cette date, l’idée d’accuser Arendt de « haine de soi » eut simplement semblé
burlesque. Toute sa vie Arendt affirmera en effet avoir parlé politiquement au nom des juifs. Et
à l’exception du journaliste dreyfusard Bernard Lazare, personne avant elle n’avait fait preuve
d’une compréhension aussi profonde de l’antisémitisme spécifique aux temps modernes,
personne n’avait fourni de thèses aussi convaincantes sur cette arme politique de destruction
massive. » « Lanzmann critique l'idée de banalité du mal d'Hannah Arendt », Marianne, 13
novembre 2011.
« La butte Montmartre entière est en émoi, Toulouse-Lautrec en sursaute dans sa tombe,
Amélie Poulain en perd ses bas à vélo, la chaîne américaine Starbucks, géant mondial du café,
nouveau rival de McDo dans la catégorie un peu usée de «symbole honni de l'uniformisation
culturelle yankee», vient en effet d'annoncer l'ouverture d'un café à son enseigne en 2013 sur la
fameuse place du Tertre, située à deux pas du Sacré-Cœur, haut lieu parisien des peintres ratés
et des caricaturistes casse-bonbons, où seuls les pickpockets se montrent encore parfois au
niveau de leur réputation internationale. Le 23 novembre dernier, un communiqué de
l'association Paris fierté sonnait le tocsin, aussitôt relayé par le Bloc identitaire, groupuscule de
petits FAF (France aux Français), avant tout connu pour vouloir bouter le Nord-Africain hors des
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frontières, mais qui a visiblement décidé d'élargir ses combats civilisationnels au grain à
moudre nord-américain. “Starbucks go home ! Ici, c'est Montmartre.” (…)Contre le stalinisme du
cool, il est certain que la France ne s'en tirera pas en dégainant, comme en cette fin d'année
place du Tertre, une sorte de pétainisme du chevalet. (…) Ce «fétichisme du patrimoine»,
parfaitement mortifère, qui fait que même le toc américain semble aujourd'hui plus vrai que le
Paris montmartrois à baguette et casquette dont nous continuons d'exporter l'image de par le
monde, en gardiens de cimetière zélés de notre propre caveau. », « Starbucks contre le Sacré-
Cœur », Marianne, 1er décembre 2012.
« C’est bizarre, mais nous aussi nous étions titulaire d’une carte de presse en 2006, soit un an
avant l’élection de Nicolas Sarkozy. Et les adorateurs de sans-papiers et autres guévaristes
impénitents, nous en avons rarement croisé dans les rédactions. Jamais à proximité d’un
plateau de télé, en tout cas. La tendance alors, pour bénéficier des courants ascensionnels,
était déjà, dans la corporation, au ralliement plus ou moins subliminal à toutes les variantes de
la chasse aux “bien-pensants”, ces nantis angélistes piétinant les working poors, surtout quand
ils sont “de souche”, et leur préférant bien entendu les métèques, surtout s’ils ont une bombe
dans la poche et barbotent les aides sociales. » « Gramsci s’invite au bar-PMU », Marianne, 27
octobre 2012.
« Entre ici, Pierre Drieu La Rochelle, avec ton terrible cortège... C'est à un bien étrange
cérémonial que nous convient les éditions Gallimard au printemps, en relogeant en Pléiade, leur
collection la plus prestigieuse, le plus compromis de leurs anciens employés. Ainsi le dandy
collabo qui se chargea de verrouiller la Nouvelle revue française (NRF) de 1940 à juin 1943,
l'auxiliaire nonchalant de la Propaganda Staffel, l'ex-proche des surréalistes qui en vint à saluer
dans la mythique revue “le génie d'Hitler et de l'hitlérisme”, l'antisémite convaincu qui, trop
conscient de son désastre, se suicidera le 15 mars 1945 verra-t-il une dizaine de ses romans et
nouvelles publiés sur papier bible. (…)Un point de vue pour le moins audacieux. Véritable
parabole fasciste, de bout en bout imprégné de racialisme antijuif, le roman-confession de
Drieu, Gilles, a-t-il vraiment toute sa place aujourd'hui dans une collection d'apparat, destinée
aux étrennes en tout genre ? (…) En attendant, la maison Gallimard se dit très sereine. Né il y a
quatre ans, ce projet n'a pas soulevé la moindre objection en interne et, jusqu'à aujourd'hui,
personne n'avait appelé pour s'étonner. Ou plutôt si. Un critique du Figaro, il y a quelques
jours... peiné qu'on ne republie pas l'intégralité des romans de Drieu.» « Un collabo au
Panthéon », Marianne, 28 janvier 2012.
« Le sarkozysme est décidément une maladie qui inspire de la frayeur. D’un gaulliste social
autrefois fréquentable, Henri Guaino, elle aura réussi à faire en cinq ans un barde enflé de mots
creux, capable de déployer les plus comiques contrevérités pour instiller la nostalgie d’un
tyranneau agité dont le pays a à peine réussi à se défaire. » « Henri Guaino, écrivain pour
chambres de commerce », Marianne, 20 octobre 2012.
« Nombre d'écrivains qui l'ont jadis connu dans des revues littéraires décrivent pourtant des
positions précocement bien plus troubles. A l'époque de Recueil, en 1984, Millet est même
connu pour signer sous le pseudonyme de Marc Fournier des éditos dont les sites identitaires
extraient aujourd'hui encore des perles avec gourmandise. (…) Aujourd'hui, c'est Richard Millet
qui, sur fond d'islamophobie banalisée, tente de gagner ses ultimes galons d'ennemi public
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