Avant-propos
Marcel Mauss est l’un de ceux qui ont le plus fait
pour la théorie du rythme au XXe siècle1. Pourtant,
parmi ses héritiers directs, seul Gurvitch a prolongé sa
réflexion, sous une forme du reste très limitée. Chez
Lévi-Strauss, qui place sur le devant de la scène scien-
tifique la notion de structure, le rythme disparaît pres-
que totalement. Il en est de même dans la lecture politi-
que, qui se veut alternative à celle de Lévi-Strauss, don-
née par Lefort. Le rythme ne reste une préoccupation
que chez des maussiens marginaux comme Bataille ou
Caillois, ou encore en paléoanthropologie chez Leroi-
Gourhan. Benveniste lui rend hommage dans son essai
sur le rythme en Grèce ancienne, mais c’est de manière
allusive sans le citer directement. Aujourd’hui, il est
largement ignoré du Mouvement Anti-Utilitariste dans
1. Une recension presque complète des travaux de Mauss a été
publiée sous le titre : Œuvres, Paris, Minuit, 1968-1969 : vol. I Les
fonctions sociales du sacré ; vol. II Représentations collectives et
diversité des civilisations ; vol. III Cohésion sociale et divisions de
la sociologie. Le reste de ses travaux scientifiques a été publié, avec
une introduction de C. Lévi-Strauss, dans Sociologie et anthropo-
logie, Paris, P.U.F, 1950.
– N.B.: Quand il existe des divergences de dates entre celles
indiquées par cette édition, celles fournies par Victor Karady dans
le titre du texte, ou encore, dans la chronologie que celui-ci a dres-
sée à la fin du vol. III, nous adoptons cette dernière.