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Périclès
Aristophane et Thucydide sont des Athéniens comme lui
Vous lisez un « article de qualité ».
Pour les articles homonymes, voir Périclès (homo- et l'ont connu de son vivant. L'historien Thucydide, auteur
de l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, l'admire tandis
nymie).
que le poète comique Aristophane s’en moque et caricaPériclès
ture aussi bien son physique que sa politique. De nombreux autres poètes, dont il ne reste que des fragments
Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de des œuvres, ont moqué Périclès, sa soif de pouvoir ou ses
Xanthippe, Athénien ». Marbre, copie romaine d'après amours[5] .
un original grec de Crésilas (430 av. J.-C.), musée PioLe philosophe Platon, né l'année suivant la mort de PéClementino.
riclès, est un Athénien et appartient à l’aristocratie et au
Périclès (en grec ancien Περικλῆς / Periklễs, signifiant parti oligarchique. Farouche adversaire de la démocralittéralement « entouré de gloire »), né à Athènes vers tie, il le considère dans ses textes comme responsable
495 av. J.-C. et mort dans cette même ville en 429 av. J.- d'un affaiblissement moral de la société. Les autres disC., est un éminent et influent stratège, orateur et homme ciples de Socrate, comme Antisthène, sont aussi hostiles
d'État athénien durant l'âge d'or de la cité, plus préci- à Périclès[6] . Aristote, auteur de la Constitution d'Athènes,
sément entre les guerres médiques et la guerre du Pélo- dresse un portrait plus nuancé de l'homme politique[7] .
ponnèse. Il est le fils de l'homme politique Xanthippe et
d’Agaristé, laquelle appartient à la puissante famille des La Vie de Périclès de Plutarque, auteur grec né en 46
ap. J.-C. à l'époque romaine, est une source majeure très
Alcméonides.
utilisée par les historiens jusqu'au XXIe siècle. Il utiPériclès fait de la Ligue de Délos un empire athénien et lise de nombreuses sources différentes dont certaines ont
mène ses compatriotes au cours des deux premières an- aujourd'hui disparu. Parfois admirateur du stratège, il
nées de la guerre du Péloponnèse. Il a eu une influence reste un critique de son œuvre politique dans l'héritage
si profonde sur la société athénienne que Thucydide, un de la pensée platonicienne. Vivant à l'époque des emhistorien contemporain, le qualifie de « premier citoyen pereurs romains, il a parfois du mal à comprendre le
de sa patrie » et que son époque est parfois appelée le fonctionnement du Ve siècle av. J.-C. et que le peuple
« siècle de Périclès ».
puisse détenir réellement la souveraineté échappe à sa
[8]
Il s’est illustré également dans la promotion des arts, compréhension .
ce qui a été une des principales raisons pour lesquelles Les sources épigraphiques et archéologiques sont rares[9] ,
Athènes détient la réputation d'être le centre éducatif et les ostraca au nom de Périclès, parfois écrits de mains
culturel du monde grec antique. Il est à l'origine du pro- différentes, parfois de la même main indiquant ainsi qu'ils
jet de construction de la plupart des structures encore ont été préparés à l'avance, apportent des enseignements
présentes aujourd'hui sur l'Acropole d'Athènes dont le sur sa vie politique mouvementée.
Parthénon[2] . En outre, il favorise la démocratie athénienne à tel point que des critiques le qualifient de
démagogue[3] .
2 Biographie
2.1 L'homme et ses relations
1
Des sources nombreuses mais
discordantes
2.1.1 Famille
Selon la plupart des historiens, Périclès serait né vers 495
[Note 1]
Périclès a marqué ses contemporains et les générations av. J.-C. [11] , dans le dème de Cholargos juste au nord
suivantes à Athènes, dans le monde hellénistique puis d'Athènes .
romain : il existe de nombreuses sources littéraires an- Membre de la tribu acamantide, il a pour père Xanthippe,
tiques à son sujet dont les auteurs sont parfois devenus un homme politique important qui s’est opposé à Miltiade
des classiques. Ces sources riches en renseignements ne et qui, bien qu'ostracisé en 485-484 av. J.-C., est resont jamais neutres et leurs orientations ont fait l'objet de venu dans la cité pour commander le contingent athénombreux débats historiographiques[4] .
nien dans les victoires grecques au cap Mycale et à
1
2
2 BIOGRAPHIE
Sestos cinq ans plus tard[11] . Sa mère, Agaristé, est une
descendante de la puissante famille noble et controversée des Alcméonides[12] et ses liens familiaux ont joué
un rôle crucial dans le démarrage de la carrière politique de Xanthippe. Agaristé est l'arrière-petite-fille
du tyran de Sicyone, Clisthène, et la nièce du réformateur athénien également appelé Clisthène, un autre
Alcméonide[Note 2],[14] . Son frère aîné, Ariphron, nommé comme le père de Xanthippe, n'a pas laissé de traces
d'activités politiques[12] .
D'après Hérodote et Plutarque, Agaristé avait rêvé,
quelques nuits avant la naissance de Périclès, qu'elle
portait un lion[11],[15],[13] . Une interprétation de cette
anecdote considère le lion comme symbole traditionnel de grandeur, mais l'histoire peut aussi faire allusion à la taille inhabituelle du crâne de Périclès, qui est
devenue une cible de moquerie de la part des comédiens contemporains[16],[17] et l'origine du sobriquet de
« tête d'oignon »[18] . Plutarque présente cette malformation comme la raison pour laquelle Périclès est toujours casqué mais c'est peu probable car le casque était le
symbole de sa fonction officielle de stratège qui incluait
notamment le commandement militaire, on le retrouve
sur de nombreux bustes de personnalités aux pouvoirs
similaires[19] .
Au Ve siècle av. J.-C., la famille des Alcméonides est
en concurrence avec les autres familles eupatrides (aristocratiques) de la cité, comme les Cimonides-Philaïdes Statue d'Aspasie de Milet (vers 469 av. J.-C. - vers 406 av. J.-C.),
ou les Eumolpides. Ces familles nouent parfois des al- compagne de Périclès.
liances matrimoniales mais elles se livrent également à de
féroces luttes politiques pour le pouvoir et le prestige, ces
luttes ont une grande importance sur la vie et la carrière
de Périclès[20] .
2.1.2
Alliances matrimoniales
Périclès, suivant la coutume d'Athènes, a d'abord été marié à l'une de ses proches parentes : Dinomaque (Deinomachè), petite-fille de Clisthène, avec qui il a deux fils,
Paralos et Xanthippe[21],[22] . Celle-ci avait déjà été mariée à Hipponicos Ammon, membre d'une puissante famille ayant compté de nombreux prêtres. Périclès divorce
ensuite de Deinomachè et la remarie à Clinias, homme
politique et stratège particulièrement riche issu lui aussi
d'une famille prestigieuse. Loin d'être une source de discorde, ces mariages renforcent les liens de solidarité entre
les différents époux. À la mort de Clinias en 447 av. J.-C.
à la Bataille de Coronée, Périclès devient le tuteur de ses
enfants, dont Alcibiade[23] .
2.1.3
Aspasie
Vers 445 av. J.-C., Périclès prend pour compagne une
métèque originaire de Milet, Aspasie[24] . Cette relation avec une étrangère suscite de nombreuses réactions,
même de Xanthippe, l'un des fils de Périclès qui a des am-
bitions politiques, qui n'hésite pas à critiquer son père[25] .
Elle est pour les ennemis du stratège une occasion de le
dénigrer et même de l'attaquer en justice[26] .
Bien qu'il soit certain qu'elle partage la vie et la maison de Périclès, son statut n'est pas sûr, concubine ou
épouse officielle[27] . Ils ont ensemble au moins un fils,
Périclès le Jeune. Selon la tradition hostile à Périclès, Aspasie est une hétaïre ; pour Aristophane et Hermippe le
Borgne, elle est même proxénète[28] . Cette hypothèse est
crédible mais elle est peut-être une calomnie inventée par
ses adversaires. La liberté sociale et de parole d'Aspasie,
sortant et discutant en public avec Périclès, a pu choquer les Athéniens pour qui la place d'une bonne épouse
est au gynécée et contribuer à sa réputation de mœurs
licencieuses[26] . Pour d'autres auteurs anciens comme
Callias et Eschine, elle fut professeur de rhétorique[29] .
Plutarque rapporte les deux faits et Danielle Jouanna, la
biographe moderne d'Aspasie, ne tranche pas tout en soulignant que l'un n'exclut pas l'autre[30] . Platon et Xénophon affirment qu'elle recevait Socrate et discutait philosophie avec lui. Il est certain qu'elle est érudite, que son
influence politique et intellectuelle sur Périclès est réelle
et qu'elle participe à entretenir son cercle d'amis[31] .
2.2
2.1.4
Carrière politique avant 431 av. J.-C.
Maîtres et amis
3
sa patrie » pendant quarante ans[44] . Si tel est le cas, il a
dû prendre une position importante au début des années
460 av. J.-C. Tout au long de cette période, il s’est efforcé de protéger sa vie privée et a essayé de se présenter
comme un modèle pour ses concitoyens. Né dans un milieu aristocratique, il désire trouver l'appui de l'ensemble
du peuple et cesse de fréquenter les banquets organisés
par les riches familles[45],[46] .
Bien qu'il soit destiné à faire de la politique, ses premières
années sont calmes et le jeune Périclès, plutôt introverti, prend soin d'éviter les apparitions publiques, préférant consacrer son temps à ses études[32] , ce que lui permettent la noblesse et la richesse de sa famille. Il apprend
la musique des maîtres de son époque comme Damon
d'Athènes[33] qui restera son ami et son conseiller jusqu'à En 463 av. J.-C., Périclès est le principal accusace qu'il soit ostracisé[34] .
teur de Cimon, le chef de la faction conservatrice
Il apprécie la compagnie des philosophes Protagoras, accusé de négliger les intérêts vitaux d'Athènes en
Zénon d'Élée et Anaxagore. Ce dernier en particulier de- Macédoine[47] . Bien que Cimon soit acquitté, cette
vient un de ses amis proches et l'influence beaucoup[35] . confrontation prouve que l'adversaire politique majeur de
La manière de penser et le charisme rhétorique de Pé- Périclès est vulnérable[48] .
riclès, son flegme proverbial et sa maîtrise de soi seraient le résultat de l'influence d'Anaxagore[36],[37] , de ses
idées sur la nécessité du calme émotionnel face aux dif- 2.2.2 Ostracisme de Cimon
ficultés et de son scepticisme à propos des phénomènes
divins[14] . En plus de ces penseurs, il entretient aussi un Autour de 461 av. J.-C., les responsables du parcercle d’artistes et d'artisans comme Phidias, Céphale de ti démocratique décident qu'il est temps de s’attaSyracuse ou Hippodamos. Ses relations personnelles avec quer à l'Aréopage, un conseil traditionnel contrôlé par
et autrefois l'organe le plus puissant dans
des étrangers de Syracuse, de Milet, de Corinthe et même l'aristocratie
[10]
.
Le
chef du parti et mentor de Périclès,
l'État
de Sparte sont parfois mal vues par les Athéniens et déÉphialtès,
propose
une forte réduction de ses pouvoirs
[38]
noncées par ses adversaires politiques .
et sa proposition est adoptée par l'ecclésia (l'assemblée
des citoyens)[45] . Cette réforme marque le début d'une
nouvelle ère de « démocratie radicale »[10] . Le parti dé2.1.5 Descendance
mocratique devient progressivement dominant dans la vie
Sa plus grande tragédie personnelle est la mort de sa sœur politique et Périclès semble disposé à suivre une politique
et de ses deux fils légitimes, Xanthippe et Paralos, touchés populiste afin de flatter le public. Selon Aristote, cette atpar l'épidémie de 430 av. J.-C. Juste avant sa mort, les titude peut s’expliquer par le fait que son principal adAthéniens permettent un changement dans la loi de 451 versaire politique, Cimon, est riche et généreux et pouav. J.-C. qui fait de Périclès le Jeune, son dernier héritier vait obtenir les faveurs du public en utilisant sa considé[47]
mais fils d'Aspasie de Milet et donc demi-Athénien (no- rable fortune personnelle . L'historien Loren J. Samons
[39],[40]
thos), un citoyen de la cité et héritier légitime
, une II fait cependant valoir que Périclès aurait eu suffisamdécision d'autant plus frappante que Périclès a proposé la ment de ressources pour faire une carrière politique avec
[49]
loi limitant la citoyenneté à ceux de filiation athénienne des moyens privés, s’il l'avait choisi .
[41]
des deux parents . Périclès le Jeune sera lui aussi stra- En 461 av. J.-C., Périclès obtient l'élimination politique
tège et participera à la bataille des Arginuses en 406 av. de ce redoutable adversaire en utilisant l'« arme » de
J.-C. à la suite de laquelle il est exécuté[39] .
l'ostracisme. L'accusation principale porte sur le fait que
2.2
2.2.1
Carrière politique avant 431 av. J.-C.
Entrée en politique
Au printemps de 472 av. J.-C., Périclès présente la tragédie grecque Les Perses d'Eschyle aux Grandes Dionysies
en tant que chorège, forme particulière de liturgie, démontrant ainsi qu'il est l'un des hommes les plus riches
d'Athènes[42] . L'historien Simon Hornblower a fait valoir que la sélection par Périclès de cette tragédie, qui
présente une image nostalgique de la célèbre victoire de
Thémistocle à la bataille de Salamine, montre que le
jeune politicien a appuyé Thémistocle contre son adversaire politique Cimon, dont la faction a réussi à faire ostraciser Thémistocle peu de temps après[43] .
Cimon a trahi sa ville en agissant comme un partisan de Sparte et qu'il est donc opposé aux intérêts des
Athéniens[50] .
Selon Claude Mossé, au-delà d'un différend institutionnel
et philosophique, l'antagonisme entre Cimon et Périclès
s’inscrit dans une rivalité de personnes et de familles :
« le fils de Xanthippe désire infliger au fils de Miltiade
le même ostracisme que celui-ci avait infligé à celui-là »
vingt ans auparavant[51] .
2.2.3 Dirigeant d'Athènes
L'assassinat d'Éphialtès en 461 av. J.-C. ouvre la voie à
Périclès pour consolider son autorité[Note 3] . En l'absence
d'opposition forte après l'ostracisme de Cimon, Périclès,
meneur incontestable du parti démocratique, devient de
Plutarque indique que Périclès est le « premier citoyen de facto le dirigeant de l'empire athénien. Il demeure au pou-
4
2 BIOGRAPHIE
voir presque sans interruption jusqu'à sa mort en 429 av. ce qui conduit à un long siège d'une forteresse perse dans
J.-C.
le delta du Nil. La campagne aboutit à une catastrophe
avec la défaite et la destruction de leurs forces[61] . En
451-450 av. J.-C., les Athéniens envoient des troupes à
Les réformes civiques Périclès adopte et promeut une Chypre. Cimon vainc les Perses à Salamine de Chypre
politique sociale populaire. Il propose d'abord un décret mais meurt de maladie en 449 av. J.-C. Périclès auqui permet aux pauvres d'assister aux pièces de théâtre rait été à l'initiative des deux expéditions en Égypte et à
sans payer, l’État couvrant le coût de leur place. Il fait Chypre[62] , bien que certains chercheurs, tels que Karl Juensuite abaisser le seuil de richesse exigé pour devenir lius Beloch, fassent valoir que l'envoi d'une grande flotte
archontes en 458-457 av. J.-C.[54] . Sa mesure la plus im- est conforme à l'esprit de la politique de Cimon[63] .
portante, populaire mais choquante aux yeux de l’aristocratie, est la mise en place à partir de 454 av. J.-C. de De cette période complexe, l'existence de la paix de Calla misthophorie : une indemnité ou « misthos » (μισθός lias, traité qui aurait mis fin aux hostilités entre les Grecs
et ses détails et sa
/ misthós, littéralement « gages, paie ») de deux oboles et les Perses, est vivement contestée
[64]
négociation
sont
tout
aussi
ambigus
. L'historien Ernst
par jour est versée à tous les citoyens qui servent comme
Badian
écrit
qu'une
paix
entre
Athènes
et la Perse a été
jurés dans l'Héliée (le tribunal populaire d'Athènes) puisratifiée
en
463
av.
J.-C.
(faisant
des
interventions
athéqu'ils perdent les bénéfices d'une journée entière de traniennes
en
Égypte
et
à
Chypre
des
violations
de
cette
vail. Cette indemnité, plus tard étendue aux autres magispaix)
et
a
été
renégociée
à
la
fin
de
la
campagne
à
trats et aux soldats, est ridicule pour les riches et intéres[65]
Chypre,
entrant
en
vigueur
en
449-448
av.
J.-C.
.
John
sante pour les pauvres : elle permet à tous de participer à
Fine, d'un autre côté, suggère que la première paix entre
la démocratie[55] .
Athènes et la Perse a été conclue en 450-449 av. J.-C. à
Sa mesure la plus controversée est la loi de 451 av. J.-C., la suite du calcul stratégique de Périclès que le conflit en
qui limite la citoyenneté aux personnes ayant une filiation cours avec la Perse porte atteinte à la capacité d'Athènes
athénienne par leurs deux ascendances, alors que celle du d'étendre son influence en Grèce et en mer Égée[64] . Kapère suffisait auparavant[39],[56] .
gan estime qu'il a eu recours à Callias, beau-frère de Cimon, en tant que symbole de l'unité et l'a employé à plusieurs reprises pour négocier des accords importants[66] .
La guerre sur plusieurs fronts Articles détaillés :
Au printemps de 449 av. J.-C., Périclès propose un déRévolte d'Inaros et Première guerre du Péloponnèse.
cret qui conduit à une réunion (un « congrès ») de tous
les États grecs, afin d'examiner la question de la reconsPériclès fait ses premières manœuvres militaires pendant
truction des temples détruits par les Perses. Le congrès
la première guerre du Péloponnèse, causée en partie par
échoue en raison de la position de Sparte mais les vél'alliance d'Athènes avec Mégare et Argos et la réaction
ritables intentions de Périclès restent floues[67] . Certains
subséquente de Sparte.
historiens croient qu'il a voulu mettre en place rapiEn 454 av. J.-C., il attaque Sicyone et l'Acarnanie où il dement une sorte de confédération de toutes les cités
tente, sans succès, de prendre Œniadæ, avant de retour- grecques, d'autres qu'il a voulu faire valoir la prééminence
ner à Athènes[57],[58] . En 451 av. J.-C., Cimon serait re- athénienne[68] . Selon Terry Buckley, l'objectif du décret
venu d'exil et aurait négocié une trêve de cinq ans avec est un nouveau mandat pour la ligue de Délos et pour la
Sparte sur proposition de Périclès, un événement qui in- collecte du phoros (tribut)[69] .
diquerait un changement de sa stratégie politique[48] . Il
Pendant la deuxième guerre sacrée (448 av. J.-C.), Péest possible qu'il ait pris conscience de l'importance de la
riclès conduit l'armée athénienne contre Delphes et rescontribution de Cimon durant les conflits en cours contre
taure la souveraineté de la Phocide sur l'oracle[70],[71] .
les Péloponnésiens et les Perses. Anthony J. Podlecki fait
En 447 av. J.-C., il conduit « mille colons athéniens »
cependant valoir que ce prétendu changement de position
en Chersonèse de Thrace pour augmenter la présence
est une invention des auteurs anciens afin de « donner une
grecque dans la région. Il souhaite ainsi créer une « barvue tendancieuse de la sournoiserie de Périclès[59] ».
rière » qui s’opposera « aux incursions des Thraces répanPlutarque affirme que Cimon a conclu un accord de par- dus dans le voisinage de la Chersonèse » et aux attaques
tage du pouvoir avec ses adversaires, selon lequel Périclès de brigands qui demeurent dans la région. Son effort met
s’occupe des affaires intérieures tandis que Cimon est le fin à des « guerres continuelles et pénibles » que doit souchef de l'armée, faisant campagne à l'étranger[53] . S'il a tenir la région[14],[72] . À ce moment cependant, Athènes
réellement été conclu, ce marché constitue une conces- est sérieusement contestée par un certain nombre de résion de la part de Périclès, mettant en doute ses qualités voltes parmi ses « alliés ». En 447 av. J.-C., les oligarques
de stratège. Donald Kagan estime que Cimon s’est adapté de Thèbes conspirent contre la faction démocratique. Les
aux nouvelles conditions et a fait la promotion d'un ma- Athéniens demandent leur extradition immédiate, mais,
riage politique entre les démocrates et les aristocrates[60] . après la bataille de Coronée, Périclès est forcé d'admettre
de récupérer ses soldats captuAu milieu des années 450 av. J.-C., les Athéniens ap- la perte de la Béotie afin [32]
rés
pendant
cette
bataille
. La Béotie dans des mains
puient sans succès une révolte égyptienne contre la Perse,
2.2
Carrière politique avant 431 av. J.-C.
5
Ans (hiver 446-445 av. J.-C.) qui voit Athènes renoncer
à la plupart de ses possessions sur le « continent » grec acquises depuis 460 av. J.-C., Athènes et Sparte convenant
de ne pas attaquer leurs alliés réciproques[73] .
Mise au pas des conservateurs En 444 av. J.-C.,
les factions conservatrice et démocratique s’affrontent
dans une lutte acharnée. L'ambitieux chef des conservateurs, Thucydide[Note 4] , accuse Périclès de gaspillage, critiquant la façon dont il a dépensé l'argent pour le plan de
construction en cours. Thucydide réussit dans un premier
temps à convaincre une majorité à l'ecclésia, mais quand
Périclès prend la parole, il remet les conservateurs en minorité. Il l'emporte en proposant de rembourser la ville
de tous les frais sur ses propres deniers, en échange de
quoi il dédicacerait les monuments en son propre nom[77] .
Sa position est saluée par des applaudissements et Thucydide subit une défaite inattendue. En 442 av. J.-C.,
l'ecclésia ostracise Thucydide pendant dix ans et Périclès
est une fois de plus le maître incontesté de l'arène politique athénienne[44] .
Buste de Périclès d'après une copie de celui de Crésilas. Altes
Museum, Berlin.
ennemies, la Phocide et la Locride sont devenues intenables et tombent rapidement sous le contrôle des oligarques hostiles[73] .
Le Parthénon, pièce maîtresse de l'Acropole d'Athènes, en 2008.
En 446 av. J.-C., un soulèvement plus dangereux éclate :
l'Eubée et Mégare se révoltent. Périclès passe en Eubée De l'alliance à l'empire
Périclès veut consolider
avec ses troupes mais est forcé de revenir quand l'armée l'hégémonie d'Athènes sur ses alliés et assurer sa préémispartiate envahit l'Attique. Grâce à la corruption et aux nence en Grèce. Le processus par lequel la Ligue de Dénégociations, il désamorce la menace imminente et les los se transforme en un empire athénien s’amorce bien
Spartiates rentrent chez eux[74] . Lorsque la gestion des de- avant Périclès, plusieurs membres de la ligue ont choisi
niers publics de Périclès est ensuite vérifiée, une dépense de payer un tribut ou phoros (φόρος/phóros) à Athènes
de 10 talents n'est pas suffisamment justifiée, puisque les plutôt que de fournir des équipages et des navires pour les
documents officiels mentionnent que l'argent a été dépen- actions communes[78] . Néanmoins, c'est bien lui qui parsé à des « fins très graves ». Néanmoins, ces fins, à savoir achève cette évolution[79] . C'est paradoxalement la défaite
la corruption, sont aussi évidentes pour les vérificateurs en Égypte et la contestation par plusieurs cités, comme
qui ont approuvé les dépenses sans ingérence officielle Milet et Érythrée qui renforce la pression athénienne sur
et sans même enquêter sur ce mystère[75] . La menace ses alliés[80] . Pour les museler et pour prendre le contrôle
spartiate disparue, Périclès retourne en Eubée pour écra- des finances de l'alliance, Périclès fait transférer le tréser la révolte. Ensuite, il inflige un châtiment rigoureux sor de la ligue de la ville de Délos à Athènes en 454aux propriétaires fonciers de Chalcis dont les propriétés 453 av. J.-C[81] . En 450-449 av. J.-C., les révoltes de
sont confisquées. Les habitants d'Histiée, qui ont massa- Milet et d'Érythrée sont réprimées et Athènes rétablit sa
cré l'équipage d'une trière athénienne, sont expulsés de domination[82] . Vers 447 av. J.-C., un décret semble avoir
leur territoire et remplacés par des colons athéniens[76] . imposé la monnaie d'argent, les poids et les mesures athéLa crise se termine officiellement par la paix de Trente niens à l'ensemble des alliés[69] , précisant que l'excédent
6
2 BIOGRAPHIE
d'une opération de la frappe des pièces va dans un fonds port du Pirée, et la création de nouvelles clérouquies,
spécial[83],[Note 5] .
comme Andros, Naxos et Thourioi (444 av. J.-C.) ainsi
[93],[94]
.
C'est de ce trésor que Périclès tire les fonds néces- qu'Amphipolis (437-436 av. J.-C.)
saires à son ambitieux plan de construction centré sur
« l'Acropole de Périclès », plan qui comprend les
Propylées et le Parthénon pour commémorer les guerres
médiques et la statue d'Athéna, sculptée par son ami
Phidias[84] . Il lance la construction de l'Odéon d'Athènes,
premier théâtre à être muni d'un toit et pouvant accueillir 5 000 spectateurs, son style architectural s’inspire
des résidences impériales perses et ce symbole renforce
encore l'image impérialiste d'Athènes sur ses alliés[85] .
En 449 av. J.-C., Périclès propose un décret autorisant
l'utilisation de 9 000 talents pour financer le programme
de reconstruction des temples d'Athènes[69] . Angelos Vlachos, un universitaire grec, soutient que l'utilisation du
trésor de l'alliance, initié et exécuté par Périclès, est
l'un des plus importants détournements de fonds dans
l'histoire humaine. Ce détournement a financé quelquesunes des créations artistiques les plus merveilleuses du
monde antique[86] . Ainsi, Périclès réussit à mener une politique de prestige redoutablement efficace. Ces chantiers
monumentaux fournissent du travail à toutes les corporations d'artisans ainsi qu'aux pauvres et renforcent sa politique sociale[87] .
Attaques contre Périclès Articles connexes : Aspasie
et Phidias.
Périclès et ses amis ne sont jamais à l'abri des
Phidias faisant visiter le Parthénon à ses amis ; parmi les spectateurs, les critiques d'art ont identifié Périclès, l'homme barbu qui
fait face à Phidias. À côté de lui est sa compagne, Aspasie. Au
premier plan se trouvent Alcibiade, et son amant, Socrate. Peinture de Lawrence Alma-Tadema, 1868.
Article détaillé : Révolte de Samos. attaques, puisque la prééminence, dans la démocratie d'Athènes, ne signifie pas le pouvoir absolu[95] .
Plutarque donne les noms des accusateurs : Simmias[96] ,
La révolte de Samos est l'un des derniers grands événe- Lacratidas[97] , Cléon[98] . C'est le comportement de ce
ments militaires avant la guerre du Péloponnèse. Après genre d'accusateurs que Démosthène, Théophraste - ou
l'ostracisme de Thucydide, Périclès est réélu stratège encore Cicéron - qualifient de « chien du peuple »
chaque année, le seul poste qu'il a officiellement occupé, bien que son influence soit si grande qu'elle fait de lui Juste avant l'éruption de la guerre du Péloponnèse, Périle dirigeant de facto de l’État. En 440 av. J.-C., Samos est clès et deux de ses proches, Phidias et Aspasie, font face
et judiciaires, notamen guerre avec Milet à propos du contrôle de Priène, une à une série d'attaques personnelles
ment pour détournement[99] . Phidias, responsable de tous
ancienne ville de l'Ionie au pied du mont Mycale. Battus, les Milésiens viennent à Athènes pour plaider leur les projets de construction, est d'abord accusé du détournement de l'or destiné à la statue d'Athéna et d'impiété,
cause contre les Samiens[88] . Lorsqu'Athènes ordonne aux
deux parties de cesser les combats et de soumettre à parce que, lors de la représentation de la bataille des
Amazones sur le bouclier d'Athéna, il a sculpté le personson arbitrage, les Samiens refusent[89] . En réponse, Périclès convainc l'ecclésia d'envoyer une expédition à Samos nage d'un vieillard chauve lui ressemblant, et a introduit
un autre personnage ressemblant très fortement à Périclès
pour interrompre la guerre contre les Milésiens[Note 6] .
[100]
. Les ennemis de PériAprès une bataille navale dirigée par Périclès et les neuf se battant contre une Amazone
clès
ont
également
trouvé
un
faux
témoin
contre Phidias.
autres stratèges, les Athéniens défont les forces de Samos
[89]
et lui imposent un nouveau gouvernement . Le siège a Aspasie, notable pour avoir de la conversation et
cependant duré huit mois difficiles et a entraîné un mé- comme conseillère, est accusée de corrompre les
contentement parmi les marins athéniens[90] . Périclès ré- femmes d'Athènes afin de satisfaire les perversions de
prime ensuite une révolte à Byzance et, quand il revient Périclès[101],[102] . Bien qu'Aspasie soit acquittée grâce à
à Athènes, donne une oraison funèbre pour honorer les une « explosion » émotionnelle rare de Périclès, son ami
soldats morts dans l'expédition[91] .
Phidias meurt en prison et son mentor, Anaxagore, est at[102],[18]
.
Entre 438-436 av. J.-C., il mène la flotte dans la ré- taqué à l'Héliée pour ses convictions religieuses
Révolte de Samos
gion du Pont et établit des relations amicales avec les
villes grecques de la zone[92] . Il s’occupe également de
projets internes comme la fortification d'Athènes avec
l'édification de Longs Murs, une double muraille afin
de garantir les communications entre la ville et son
Les ennemis de Périclès reprochent à Aspasie sa naissance à Milet. Robert Flacelière rapporte que les poètes
comiques se sont emparés de l’affaire et ont accusé Aspasie de prostitution, ce qui n’a jamais été prouvé[103] .
L’historien cite à ce sujet Marie Delcourt[104] :
2.3
Guerre du Péloponnèse
7
« Personne n’aurait trouvé mauvais que Périclès aimât des jeunes gens, ni qu’il traitât mal
sa première femme, mais on était scandalisé
qu’il considérât la seconde comme un être humain, qu’il vécût avec elle au lieu de la reléguer dans le gynécée, qu’il invitât chez lui des
amis avec leurs femmes. Tout cela était trop
étonnant pour être naturel et Aspasie était trop
brillante pour être une honnête femme. »
Byzance
Amphipolis (422)
MACÉDOINE
Guerre du Péloponnèse
Article détaillé : Guerre du Péloponnèse.
Les causes de la guerre du Péloponnèse ont été abondamment discutées, mais de nombreux historiens de
l'Antiquité rejettent la faute sur Périclès et Athènes.
Thucydide laisse entendre que les Athéniens sont entrés
en guerre par arrogance et désir de querelle et ajoute que
Sparte s’était mise à craindre l'expansionnisme athénien.
Il insiste toutefois sur le fait que l'homme politique athénien est encore puissant[108] . Gomme et Vlachos appuient
le point de vue de Thucydide[109],[110] . Cependant, bien
qu'il soit généralement considéré comme un admirateur
de Périclès, Thucydide est un aristocrate athénien exilé
par les démocrates et il a été critiqué pour sa partialité
envers Sparte[Note 7] .
2.3.1
Prélude à la guerre
Périclès est convaincu que la guerre contre Sparte, qui ne
peut pas cacher ses craintes d'une hégémonie athénienne,
est inévitable[114] . Par conséquent, il n'a pas hésité à envoyer des troupes à Corcyre pour renforcer la flotte locale
qui lutte contre Corinthe, alliée de Sparte et membre de la
ligue du Péloponnèse[115] . En 433 av. J.-C., les flottes ennemies s’affrontent à la bataille de Sybota sans vainqueurs
Éion
Stagire
Pella
Cyzique(410)
Thasos
Thasos
Lemnos
Potidée
Aigéai
Toronè
Skepsis
Ténédos
Halonnésos
Mytilène
Phérai
Skiathos
Pagasai
Îles Arginuses (406) Kymè
Ikkos
Phocée
Péparéthos
Corcyre
Érythrées
Skyros
Chios
Eubée
Ambracie
ÉTOLIE
Patras
Delphes
ACHAÏE
Céphallénie
Le monde égéen à la veille de la
guerre du Péloponnèse (431 av. J.-C.)
Cité
Sanctuaire panhellénique
Samos
Athènes
Épidaure
Kéos
Kythnos
Milet
Iasos
Patmos
Kalymnos
Délos
Cnide
Paros
Sikinos
Nysiros
Télos
Rhodes
Camiros
Astypalée
Ios
Lindos
Rhodes
Mélos
Pylos
Halicarnasse
Léros
Amorgos
Sparte
Priène
Samos
Ikaros
Andros
Mykonos
Sériphos
Mantinée
(418)
Éphèse
Théra
Anaphè
Karpathos
Cythère
Athènes et ses alliés
Sparte et la ligue du Péloponnèse
États grecs neutres
Empire perse
Royaume de Macédoine
50
ARCADIE Argos
Messène
Sphactérie
(425)
Victoire athénienne
Victoire péloponnésienne
0
Olympie
Mégare
Corinthe
Sardes
Smyrne
Clazomènes
Chios
Chalcis
Érétrie
BÉOTIE
Délion (424)
LOCRIDE PHOCIDE Thèbes
Carystos
ATTIQUE
Leucade
Pergame
Lesbos
Larissa
EMPIRE
PERSE
Adramyttion
Assos
Mendè
Dodone
Daskyleion
Lampsaque
Aigos-Potamos (405)
Abydos
Samothrace
Imbros
Olynthe
Méthone
Élis
2.3
Astakos
Kios
Proconnèse
Maronée
Abdère
Zacynthe
Au-delà de ces poursuites initiales, Périclès est attaqué
à l'Ecclésia : demande est faite de justifier ses dépenses
fastueuses et sa mauvaise gestion des deniers publics[102] .
Selon Plutarque, il a tellement peur du procès à venir qu'il
ne laisse pas les Athéniens se rendre aux demandes des
Lacédémoniens, c'est-à-dire de révoquer le décret mégarien, ce qui aurait apaisé les sentiments belliqueux parmi
les populations grecques[105] . Beloch estime également
que Périclès a poussé à la guerre pour protéger sa position politique[106] . Ainsi, au début de la guerre du Péloponnèse, Athènes se trouve dans la position inconfortable de confier son avenir à un chef militaire dont la
prééminence vient d’être sérieusement ébranlée pour la
première fois en plus d’une décennie[32] . Le philosophe
Théophraste rapporte qu’il envoyait à Sparte dix talents
chaque année, qu’il distribuait à tous les magistrats en
fonction, afin de détourner la guerre, achetant non pas
un temps de paix, mais le temps de se préparer à loisir
à refaire la guerre[107] .
Périnthe
THRACE
Cnossos
Gortyne
100 km
Carte du monde égéen en 431 av. J.-C., à la veille de la guerre
du Péloponnèse.
ni vaincus et un an plus tard, les Athéniens l'emportent
face aux colons corinthiens à la bataille de Potidée ; il
s’agit de deux événements qui contribuent grandement à
la haine durable de Corinthe envers Athènes. Durant la
même période, Périclès propose le décret mégarien qui
ressemble à un embargo commercial moderne. Selon les
dispositions du décret, les marchands de Mégare sont exclus du marché d'Athènes et des ports de son empire. Ce
blocus asphyxie l'économie de Mégare et fragilise encore
plus la paix entre Athènes et Sparte, alliée de Mégare. Selon l'historien George Cawkwell, ce décret de Périclès enfreint la paix de Trente Ans, « mais peut-être non sans un
semblant d'excuse[116] ». Selon les Athéniens, les Mégariens ont cultivé des terres sacrées consacrées à Déméter
et donné refuge à des esclaves en fuite, un comportement
qu'ils jugent impie[117] .
Après concertation avec ses alliés, Sparte envoie une
députation exigeant certaines concessions, telles que
l'expulsion immédiate de la famille des Alcméonides, y
compris Périclès, et le retrait du décret mégarien, menaçant d'une guerre si ces revendications ne sont pas satisfaites. Le but de ces propositions est de mettre Périclès
en porte-à-faux avec son peuple (ce qui survient quelques
années plus tard)[118] . À cette époque, les Athéniens
n'hésitent pas à suivre les instructions de Périclès. Dans
la première oraison que Thucydide attribue à Périclès, ce
dernier conseille de ne pas céder aux demandes spartiates
car les Athéniens sont militairement plus forts[119] . Périclès n'est pas prêt à faire des concessions unilatérales,
estimant que « si Athènes concédait ce point, Sparte trouverait alors de nouvelles exigences[120] ». Par conséquent,
il a demandé aux Spartiates d'offrir un quid pro quo : en
échange de l'annulation du décret mégarien, Sparte doit
abandonner sa pratique d'expulsion périodique des étrangers de son territoire et reconnaître l'autonomie de ses alliés ; une demande qui montre que l'hégémonie de Sparte
est également importante[121] . Ces conditions sont rejetées, et, aucun des deux camps n'étant prêt à faire marche
arrière, les deux parties se préparent pour la guerre. Selon
8
2 BIOGRAPHIE
Athanasios G. Platias et Constantinos Koliopoulos, professeurs d'études stratégiques et de politique internationale, « plutôt que de se soumettre aux demandes coercitives, Périclès a choisi la guerre[120] ». Une autre considération qui peut influencer la position de Périclès est la préoccupation vis-à-vis des révoltes dans l'empire qui pourraient se propager si Athènes se montrait faible[122] .
2.3.2
Première année de la guerre (431 av. J.-C.)
En 431 av. J.-C., alors que la paix est précaire,
Archidamos II, roi de Sparte, envoie une nouvelle délégation en exigeant que les Athéniens se soumettent à ses
sommations. Cette députation n'est pas autorisée à entrer dans la ville, puisqu'une résolution de Périclès prévoit qu'aucune députation n'est la bienvenue si les Spartiates ont déjà entrepris des actions militaires hostiles. Le
rassemblement de l'armée spartiate à Corinthe est considéré comme une « action hostile »[123] . Voyant sa dernière tentative de négociation rejetée, Archidamos envahit l'Attique et n'y trouve aucun Athénien. Périclès,
conscient que la stratégie de l'ennemi serait d'envahir et
de ravager le territoire, a déjà fait évacuer toute la population de la région à l'intérieur des Longs Murs[124] .
donc d'éventuelles jalousies et contestations de la part de
ses concitoyens.
Voyant le pillage de leurs fermes, les Athéniens sont
scandalisés et ne tardent pas à exprimer indirectement
leur mécontentement envers leur stratège, que beaucoup
d'entre eux considèrent comme responsable de la guerre.
Même si face à la pression croissante, Périclès ne cède
ni aux exigences d'une action militaire immédiate contre
l'ennemi ni à la révision de sa stratégie initiale. Il a également évité la convocation de l'ecclésia, craignant que
le peuple et en particulier les paysans, indignés par le ravage des terres, puissent imprudemment décider de défier
la puissante armée spartiate[128] . Comme les réunions de
l'ecclésia sont appelées à la discrétion de ses présidents
tournants (prytanie), Périclès n'a aucun contrôle officiel
sur leur programmation, mais son influence est encore
suffisamment grande pour qu'il les persuadent de faire
ce qu'il veut[129] . Bien que l'armée spartiate soit restée
dans l'Attique, Périclès a envoyé une flotte de 100 navires pour piller les côtes du Péloponnèse et charge la
cavalerie de garder les fermes ravagées près des Longs
Murs[130] . Quand l'ennemi se retire et que le pillage prend
fin, Périclès propose un décret pour thésauriser 1 000 talents et tenir prêt 100 navires en cas d'attaque navale sur
la ville. Selon les dispositions les plus strictes du décret,
même proposer une utilisation différente de l'argent ou
des navires entraînerait la peine de mort. Au cours de
l'automne de l'année 431 av. J.-C., Périclès dirige une expédition contre Mégare et quelques mois plus tard (hiver
431-430 av. J.-C.), il prononce son oraison funèbre la plus
fameuse, honorant les Athéniens qui sont morts pour leur
cité[131] .
2.3.3 Dernières opérations militaires et mort
Périclès durant son oraison funèbre.
Aucune archive n'existe sur la manière exacte dont Périclès a réussi à convaincre les habitants de l'Attique
d'accepter de se déplacer dans une zone urbaine densément peuplée. Pour la plupart, ce déplacement force
l'abandon de leurs terres ancestrales et de sanctuaires
en changeant complètement leur mode de vie[125] . Par
conséquent, bien qu'ils aient accepté de partir, de nombreux résidents des régions rurales sont insatisfaits de
cette décision[126] . Ce dernier a également donné des
conseils à ses compatriotes sur les affaires en cours et
leur a assuré que, si l'ennemi ne pillait pas ses propres
terres, il offrirait sa propriété à la ville. Cette promesse
est motivée par sa crainte qu'Archidamos, qui était l'un
de ses amis, pourrait éviter de toucher à ses terres, soit
par un geste d'amitié ou par un geste politique visant à
aliéner Périclès de ses électeurs[127] . Périclès désamorce
Anaxagore et Périclès par Augustin-Louis Belle (1757–1841).
En 430 av. J.-C., l'armée spartiate pille l'Attique pour
la deuxième fois, mais Périclès maintient sa stratégie
initiale[132] . Refusant d'affronter directement la phalange
spartiate, il conduit de nouveau un raid naval pour piller
les côtes du Péloponnèse, en prenant cette fois 100 navires avec lui[133] . Selon Plutarque, juste avant le départ,
9
une éclipse solaire a effrayé les équipages, mais Périclès
a utilisé les connaissances astronomiques qu'il a acquises
auprès d'Anaxagore pour les calmer[134] . Dans l'été de la
même année, une épidémie éclate et décime la population
d'Athènes[135],[Note 8] . Elle est aggravée par « l'affluence
des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient
particulièrement touchés »[136] . La maladie exacte est
incertaine, et a été la source de beaucoup d'échanges
entre historiens[Note 9] . Cette catastrophe supplémentaire
déclenche une nouvelle vague de protestations publiques,
et Périclès est forcé de se défendre dans un discours, dont
une interprétation est présentée par Thucydide[139] . Ceci
est considéré comme un discours monumental, révélant la
vertu de Périclès mais aussi son amertume à l'égard de ses
compatriotes pour leur ingratitude[32] . Temporairement,
il réussit à dompter le ressentiment de la population et à
traverser la tempête, mais les attaques de ses adversaires
politiques finissent par porter leur fruit. Ils réussissent ainsi à le priver du mandat de stratège et à lui infliger une
amende d'un montant estimé entre 15 et 50 talents. Il aurait été aussi déchu de ses droits civiques (atimia). Selon Plutarque, Cléon, nouveau venu sur la scène politique
athénienne et promis à un grand avenir, a été l'accusateur
dans ce procès[140] .
Néanmoins, dans l'année, en 429 av. J.-C., les Athéniens
non seulement pardonnent à Périclès, mais le réélisent
comme stratège[Note 10] . Il est réintégré dans le commandement de l'armée athénienne et mène toutes ses opérations militaires pendant l'année 429 av. J.-C., ayant une
fois de plus sous son contrôle les leviers du pouvoir[32] .
Cette même année, il est témoin de la mort des deux fils
légitimes qu'il avait eu de sa première épouse, Xanthippe
et Paralos, à la suite de l'épidémie. Son moral miné, il
fond en larmes[141] . Il meurt à l'automne de 429 av. J.-C,
durant l'épidémie qui touche Athènes.
Juste avant sa mort, les amis de Périclès sont réunis autour de son lit, en énumérant ses vertus en temps de paix
et en soulignant ses neuf trophées de guerre. Bien que moribond, il les entend et les interrompt, faisant remarquer
qu'ils ont oublié de signaler que son plus grand et plus
honorable titre pour mériter leur admiration, est qu'il n'a
« fait prendre de vêtements noirs à aucun Athénien[142] »
(c'est-à-dire qu'il n'avait pas eu recours à la violence politique). Périclès a vécu les deux premières années et demie
de la guerre du Péloponnèse et, selon Thucydide, sa mort
a été un désastre pour Athènes puisque ses successeurs ne
furent pas de sa trempe. Toujours selon Thucydide, ces
derniers préféraient encourager les mauvais penchants de
la foule et ont suivi une politique opportuniste, cherchant
à être populaires plutôt qu'utiles[143] . Par ces commentaires amers, Thucydide ne se contente pas de déplorer
la perte d'un homme qu'il admire, il annonce également
l'effacement de la gloire et de la grandeur d'Athènes.
3 Évaluation historiographique
Périclès a marqué toute une époque et a inspiré des jugements contradictoires sur ses décisions importantes. Le
fait qu'il soit à la fois homme d'État, stratège et orateur
rend plus complexe l'évaluation objective de ses actions.
3.1 Le rapport à la démocratie
Un ostracon portant l'inscription ΠΕΡΙΚΛΗΣ ΞΑΝΘΙΠΠΟΥ
(Περικλῆς Ξανθίππου) : « Périclès, fils de Xanthippe », Musée
épigraphique d'Athènes.
De l'Antiquité jusqu'au XXIe siècle, le stratège athénien
du Ve siècle av. J.-C. a suscité de nombreuses interrogations et polémiques sur son rapport au pouvoir : ses
contemporains, ses successeurs politiques du IVe siècle,
les penseurs des révolutions anglaises, américaines et
françaises des XVIIe et XVIIIe siècles, les intellectuels
des XIXe et XXe siècles l'ont tantôt présenté comme le
père de la démocratie tantôt comme un démagogue populiste tantôt comme un monarque régnant sur des masses
consentantes[46] .
Certains chercheurs contemporains, à l'image de la traductrice et commentatrice d'Aristophane, Sarah Ruden, le jugent populiste, démagogue et belliciste[3] . En
2012, l'érudit et romancier italien Umberto Eco dénonce
l'image positive dont jouit Périclès dans les démocraties
modernes alors qu'il n'était qu'un populiste[144] . Ils reprennent ainsi une tradition initiée par Platon qui affirmait « que je sache, Périclès a rendu les Athéniens paresseux, bavards et cupides, en initiant le système des indemnités publiques[145] ». Plutarque mentionne d'autres
critiques envers Périclès :
« Suivant plusieurs autres, c’est Périclès
qui introduisit la coutume de faire participer le
peuple aux distributions des terres conquises,
et de lui donner de l’argent pour assister aux
10
3
spectacles et pour s’acquitter de ses devoirs civiques ; ce qui le gâta, lui inspira le goût de la
dépense, le poussa à l’insubordination, et lui fit
perdre l’amour de la sagesse et du travail[146] . »
Les réformes civiques comme la mistophorie poussent les
critiques de Périclès à le considérer comme responsable
de la dégénérescence progressive de la démocratie athénienne. Constantin Paparrigopoulos, un historien grec
moderne, a fait valoir qu'il a cherché à étendre et à stabiliser toutes les institutions démocratiques[147] . Par conséquent, il a adopté une législation accordant aux classes inférieures l'accès au système politique et aux magistratures
publiques, dont elles étaient jusqu'alors écartées en raison
de leurs moyens limités ou de leur humble naissance[148] .
Selon Samons, Périclès a estimé qu'il était nécessaire
d'élever le peuple, dans lequel il voyait une source inexploitée de puissance pour Athènes et l'élément crucial de sa domination militaire[149] (à titre d'exemple, les
membres des classes inférieures formaient la presque totalité des équipages de la flotte, épine dorsale de la puissance de la cité depuis l'époque de Thémistocle[150] ).
Cimon, quant à lui, croyait apparemment qu'il n'existait
aucun espace supplémentaire pour l'évolution démocratique, que la démocratie avait atteint son apogée et que
les réformes de Périclès conduisaient à l'impasse du
populisme. Selon Paparrigopoulos, l'histoire a donné raison à Cimon, parce qu'Athènes, après la mort de Périclès,
a sombré dans l'abîme de l'agitation politique et de la démagogie. Paparrigopoulos soutient qu'une régression sans
précédent s’est abattue sur la ville, dont la gloire s’est évanouie du fait de sa politique populiste[147] . Selon un autre
historien, Justin Daniel King, la démocratie radicale a bénéficié aux personnes, mais a porté atteinte à l'État[151] .
De son côté, l'historien Donald Kagan affirme que les mesures démocratiques mises en œuvre par Périclès ont été
la base d'une force politique presque inattaquable[152] . En
effet, Cimon a finalement accepté la nouvelle démocratie
et ne s’est pas opposé à la loi sur la citoyenneté, après son
retour d'exil en 451 av. J.-C[60] .
ÉVALUATION HISTORIOGRAPHIQUE
son premier citoyen[143] ». À travers ce commentaire,
l'historien illustre ce qu'il perçoit des capacités de Périclès à commander, convaincre et, parfois, manipuler.
Bien qu'il mentionne l'amende de Périclès, il ne rapporte
pas les contenus des accusations, mais se concentre plutôt sur son intégrité[Note 11],[143] . Pour lui, Périclès « n'a
pas été emporté par le peuple, il a été celui qui a guidé le peuple[143] ». Cette appréciation est contestée par
certains historiens du XXe siècle, tels Malcolm F. McGregor et John S. Morrison qui ont suggéré qu'il a pu être
charismatique en public et à la fois agissant en tant que
défenseur des propositions des conseillers ou du peuple
lui-même[155],[156] . Selon King, en faisant grandir la puissance du peuple, les Athéniens se sont privés de chef autoritaire. Pendant la guerre du Péloponnèse, pour gouverner, la dépendance de Périclès vis-à-vis du soutien populaire est évidente[151] .
Paradoxalement, si les poètes comiques athéniens dénonçaient l'ambition et le pouvoir de Périclès, leur existence
prouve la tolérance, la liberté et la réalité de la démocratie
au sein de la cité[5] .
Pour Vincent Azoulay, si le pouvoir de Périclès fut réel,
il a été surestimé à la fois par ses contemporains comme
l'historien Thucydide et par les historiens modernes :
il n'était qu'un stratège parmi dix élus en même temps
que lui (direction collégiale), son autorité était sans cesse
mise en tension par ses adversaires, sa réputation entachée par les caricatures et les comiques comme Aristophane, la peur d'être accusé de tyrannie et d'être ostracisé
l'obligeait à construire et appliquer un modèle de gouvernant vertueux[46] .
3.2 Réalisations militaires
Sur plus de vingt ans, Périclès a conduit de nombreuses
expéditions militaires, principalement navales. Selon Plutarque, il aurait élevé neuf trophées militaires[157] mais
les sources antiques insistent peu sur ses capacités sur le
champ de bataille. Edmond Lévy en conclut qu'il avait
plus « la compétence d'un ministre de la guerre que d'un
Selon Plutarque, après avoir assumé la direction
[158]
.
d'Athènes, « il n'était plus le même homme. Ce n’était général »
plus ce démagogue voguant à tous les vents popu- Toujours prudent, il ne s’est jamais engagé de son propre
laires, si dévoué, si facile à céder à tous appétits de gré dans une bataille incertaine et il n'a pas cédé aux
la multitude (...) Périclès tint les rênes avec une vi- « vaines impulsions des citoyens[159] ». Il a fondé sa poligueur nouvelle[153] ». Lorsque son adversaire politique tique militaire sur le principe de Thémistocle selon lequel
Thucydide a été invité par le roi de Sparte Archidamos la prédominance d'Athènes dépend de sa supériorité de
II et interrogé sur la question de savoir lequel de lui ou sa marine de guerre et a estimé que les Péloponnésiens
de Périclès est le meilleur combattant, Thucydide répond étaient quasi-invincibles sur la terre ferme[160] . Périclès a
sans aucune hésitation que Périclès est le meilleur, parce également tenté de minimiser les avantages de Sparte en
que même quand il est battu, il réussit à convaincre le reconstruisant les Longs Murs. Selon Josiah Ober, propublic qu'il a gagné[32] . En matière de caractère, Périclès fesseur à l'université de Princeton, la stratégie de reconsest irréprochable aux yeux des historiens antiques, truction des murs a radicalement modifié l'utilisation de
car sa réputation n'est entachée par aucune affaire de la force dans les relations internationales grecques[161] .
corruption, même s’il n'a pas dédaigné s’enrichir[154] .
Pendant la guerre du Péloponnèse, Périclès a lancé
Thucydide, admirateur de Périclès, soutient qu'Athènes une « grande stratégie » défensive dont le but était
a « [le nom de] démocratie mais, en fait, [est] régi par l'épuisement de l'ennemi et la préservation du statu
3.3
Maîtrise de la rhétorique
quo[162] . Selon Platias et Koliopoulos, Athènes, le plus
fort des deux adversaires, n'avait pas besoin d'affronter
directement Sparte sur le plan militaire et a plutôt « choisi de déjouer la stratégie spartiate[162] ». Les deux principes de base de la « Grande Stratégie de Périclès » ont
été de rejeter toute conciliation mais d'éviter l'extension
du conflit[Note 12] . Selon Donald Kagan, sa prudence s’explique par le souvenir amer de la campagne d’Égypte,
dont il aurait été blâmé[164] . Sa stratégie est dite d'avoir
été « intrinsèquement impopulaire », mais Périclès a
réussi à convaincre le peuple de le suivre[165] . C'est pour
cette raison que Hans Delbrück le considère comme l'un
des plus grands hommes d'État et chefs militaires de
l'histoire[166] . Bien que ses compatriotes se soient engagés dans plusieurs actions agressives peu de temps après
sa mort[167] , Platias et Koliopoulos soutiennent que, jusqu'à l'expédition de Sicile, les Athéniens sont restés fidèles à la stratégie de Périclès en cherchant à préserver et
non à étendre l'empire[165] . Pour sa part, Ben X. de Wet
conclut que cette stratégie aurait réussi s’il avait vécu plus
longtemps[168] .
Les critiques sont cependant aussi nombreux que ses partisans. Une critique commune est que Périclès a toujours été un meilleur homme politique et orateur que
stratège[169] . Donald Kagan considère que sa stratégie a
été « une forme de pensée magique qui a échoué », Barry S. Strauss et Josiah Ober ont déclaré « qu'en tant que
stratège, il a échoué et mérite une part du blâme pour la
grande défaite d'Athènes » et Victor Davis Hanson croit
que Périclès n'avait pas élaboré une stratégie claire pour
une action offensive efficace qui rende possible l'arrêt de
la guerre par Thèbes ou Sparte[170],[171],[172] . Kagan insiste sur quatre points faibles : a) en rejetant des concessions mineures, Périclès a conduit à la guerre, b) pas assez connu par l'ennemi, il manque de crédibilité, c) trop
faible, il ne peut exploiter toutes les possibilités et d) tout
le plan reposait sur son chef, il fut donc totalement fragilisé par sa mort[173] . Kagan estime le coût de cette guerre
à environ 2 000 talents par an et, que sur cette base, Périclès aurait eu assez d'argent pour tenir seulement trois
ans. Il affirme que, comme il devait avoir connaissance
de ces limites, il a probablement prévu une guerre beaucoup plus courte[174],[175] . D'autres, comme Donald W.
Knight, conclurent que la stratégie était trop défensive
pour réussir[176] .
Platias et Koliopoulos rejettent ces critiques et estiment
que « les Athéniens ont perdu la guerre quand ils
ont radicalement inversé la stratégie de Périclès qui
leur enjoignait explicitement de s’abstenir de nouvelles
conquêtes[177] ». Hanson souligne que cette stratégie
n'était pas novatrice, mais pouvait conduire à une stagnation en faveur d'Athènes[174] . Enfin, une conclusion populaire est que ceux qui lui ont succédé ont manqué de ses
capacités et de son caractère[178] .
11
Périclès et Aspasie dans l'atelier de Phidias, toile de Louis Hector
Leroux.
3.3 Maîtrise de la rhétorique
Les historiens modernes sont partagés sur la question de
savoir quelle est la proportion, dans les discours de Périclès rapportés par Thucydide, de ce qui a été réellement
prononcé par l'orateur et de ce qui est dû à la création
littéraire de l'auteur[Note 13] . Comme Périclès n'a jamais
écrit ses discours[Note 14] , les historiens ne sont pas en mesure de répondre avec certitude à cette question. Thucydide a recréé trois d'entre eux de mémoire et, par conséquent, il n'est pas sûr qu'il n'ait pas ajouté ses propres
notions et pensées[Note 15] . Bien que Périclès ait été l'une
des principales sources de son inspiration, certains historiens ont noté que le style littéraire passionné et idéaliste
du discours rapporté par Thucydide est complètement en
désaccord avec le style froid et analytique des écrits de
ce dernier[Note 16] . Cela pourrait toutefois être le résultat
de l'incorporation de la rhétorique dans l'historiographie.
Concrètement, cela veut dire que Thucydide aurait pu
simplement utiliser deux styles d'écriture pour deux raisons différentes.
Kagan estime que Périclès a adopté « un style élevé
de discours, sans le vulgaire et les friponneries des harangueurs de foules » et, selon Diodore de Sicile, « il
surpassait tous ses concitoyens dans les compétences de
l'éloquence[189],[190] ». Selon Plutarque, il a évité les artifices oratoires dans ses discours et a toujours parlé
d'une manière calme et tranquille[191] . Le biographe souligne, toutefois, que le poète Ion de Chios pensait que
le style oratoire de Périclès était « une manière présomptueuse et un peu arrogante de discourir, et que dans
son orgueil transparaissait du dédain et du mépris pour
les autres[184] ». Gorgias, dans le dialogue homonyme
de Platon, utilise Périclès comme un exemple d'orateur
puissant[192] . Cependant Socrate jette le discrédit sur la
rhétorique renommée de Périclès, affirmant ironiquement que, depuis qu'il a été éduqué par Aspasie, formatrice de nombreux orateurs, il serait supérieur en rhétorique à une personne instruite par Antiphon[193] . Il attribue également la paternité de l'oraison funèbre à Aspasie et fustige la vénération de ses contemporains pour
Périclès[194] . Richard Claverhouse Jebb conclut :
12
4
« unique en tant qu'homme d'État athénien,
Périclès l'était également à deux égards en tant
qu'orateur, d'abord parce qu'il avait un ascendant personnel que nul n'avait eu avant lui et
ensuite parce que sa pensée et sa force morale lui ont valu chez les Athéniens une réputation d'éloquence que personne n'avait atteint
auparavant[180] . »
NOTES ET RÉFÉRENCES
il faut attendre le XIXe siècle pour qu'il soit l'objet principal de peintures et de sculptures, le premier tableau Périclès au lit de mort de son fils est réalisé par François Chifflart et date de 1851. Personnage secondaire de quelques
romans au XXe siècle, aucun peplum, bande dessinée ou
jeu vidéo ne lui est consacré[197] .
L'héritage le plus visible de Périclès se trouve dans les
œuvres littéraires et artistiques de l'âge d'or d'Athènes,
dont la plupart survivent à ce jour. L'Acropole, bien qu'en
ruines, est toujours un symbole de l'Athènes moderne.
Paparrigopoulos écrit que ces chefs-d'œuvre sont « suffisants pour rendre immortel le nom de la Grèce dans notre
monde[169] ».
Les auteurs anciens grecs, vivant dans son siècle comme
Aristophane ou postérieurs comme Diodore de Sicile,
qualifient Périclès « d'olympien » et vantent ses talents :
« tonnant, éclairant et passionnant la Grèce » et portant
les armes de Zeus quand il discourt[195] . Selon Quintilien,
En politique, Victor Ehrenberg fait valoir qu'un élément
il a toujours préparé assidûment ses discours et, avant
de base de l'héritage de Périclès est l'impérialisme athéd'aller à la tribune, il a toujours prié les Dieux, afin de
nien, qui nie la véritable démocratie et la liberté aux gens,
ne pas prononcer un mot inadéquat[196] .
sauf d'un État dominant[198] . La promotion d'un tel impérialisme arrogant aurait ruiné Athènes[199] . Périclès et
ses politiques « expansionnistes » ont été au centre des
3.4 Postérité
arguments de promotion de la démocratie dans les pays
opprimés[200] . En philosophie, il continue à inspirer les
penseurs modernes comme Gilles Deleuze qui publie en
1988 Périclès et Verdi et pour qui la passivité de Périclès
est le symbole du « pathos dans la raison, le désespoir du
monde, l’éventualité du désastre »[201] .
D'autres analystes maintiennent qu'un humanisme
athénien s’est illustré dans l'âge d'or[202] . La liberté
d'expression est considérée comme l'héritage durable
découlant de cette période[203] . Périclès est salué comme
« l'idéal-type de l'homme d'État parfait dans la Grèce
antique » et son oraison funèbre est aujourd'hui synonyme de la lutte pour la démocratie participative et la
fierté civique[169],[204] .
4 Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pericles » (voir la
liste des auteurs).
4.1 Notes
[1] La date de naissance de Périclès est incertaine. Il ne peut
pas être né plus tard que 492-491 av. J.-C. et a été en âge
de présenter Les Perses en 472 av. J.-C. Il n'est pas signalé
comme ayant pris part aux batailles des guerres médiques
de 480-479 av. J.-C. et certains historiens affirment qu'il
était peu probable qu'il soit né avant 498 av. J.-C., mais
cet argument a également été rejeté[10] . À titre d'exemple,
Pierre Brulé indique qu'il est né en 494 av. J.-C.[11] .
Buste de Périclès au Palais des Arts de Marseille.
Si Périclès a été le sujet de nombreuses réflexions philosophiques, politiques et historiographiques, dans l'art,
après la période romaine, il n'a suscité que peu d’œuvres
majeures. Absent des représentations de la Renaissance,
[2] Plutarque dit « petite fille » de Clisthène[13] , mais c'est
chronologiquement improbable, et il y a consensus pour
dire qu'elle serait plutôt sa « nièce[14] ».
[3] Selon Aristote, l'assassin d'Éphialtès est Aristodicus de
Tanagra[52] . Plutarque cite un Idoménée accusant Périclès
4.2
Références
de ce meurtre, mais n'est pas convaincu car il juge cela
incompatible avec son caractère[53] .
[4] Ce Thucydide n'est pas l'historien du même nom.
[5] Le contenu de ce décret et son éventuelle date de promulgation sont discutées. Hélène Nicolet-Pierre le situe vers 425-421 av. J.-C. (Hélène Nicolet-Pierre, Numismatique grecque, Armand Collin/VUEF, coll. « UHistoire », 2002 (ISBN 2-200-21781-1, notice BnF no
FRBNF38924994)).
[6] D'après Plutarque, il poursuit les Samiens pour satisfaire
Aspasie de Milet[89] .
[7] Vlachos soutient que la narration de Thucydide donne
l'impression que l'alliance d'Athènes est devenue un empire autoritaire et oppressif, tandis que l'historien ne fait
pas de commentaire sur la dureté équivalente de la domination spartiate. Vlachos souligne cependant que la défaite d'Athènes pouvait rendre l'empire spartiate beaucoup
plus impitoyable, ce qui s’est effectivement produit. Par
conséquent, l'affirmation de l'historien, qui laisse entendre
que l'opinion publique grecque a épousé sans difficulté les promesses de Sparte de libérer la Grèce, semble
tendancieuse[111] . G. E. M. de Ste. Croix fait valoir que
l'imperium d'Athènes est bien accueilli et est précieux
pour la stabilité de la démocratie dans toute la Grèce[112] .
Selon Fornara et Samons, « n'importe quel point de vue
proposant que la popularité ou son contraire peut être
déduite de seules considérations idéologiques étroites est
superficiel[113] ».
[8] Cette affluence est la conséquence de la stratégie de Périclès qui recommande à la population de la région de se
réfugier à l'intérieur des Longs Murs[124] . Il est donc, involontairement, responsable de cette épidémie.
[9] Prenant en considération les symptômes, la plupart des
chercheurs et des scientifiques croient, au début du XXIe
siècle, que la population a été touchée par le typhus ou une
fièvre typhoïde et non le choléra, la peste bubonique ou la
rougeole[137],[138] .
[10] Il a été stratège de 444 à 430 av. J.-C. sans interruption[95] ,
soit quinze élections de suite.
[11] Vlachos critique l'historien de cette omission et soutient
que l'admiration de Thucydide pour l'homme d'État lui
fait ignorer non seulement le bien-fondé des accusations
contre lui afin de se mettre en valeur[86] .
[12] Selon Platias et Koliopoulos, le « mélange de politiques »
de Périclès a été guidé par cinq principes : a) la balance
du pouvoir de l'ennemi, b) l'exploitation des avantages
concurrentiels et le refus de ceux de l'ennemi, c) le découragement de l'ennemi par la négation de son succès
et par l'utilisation habile de représailles, d) la sape de la
base de puissance internationale de l'ennemi et e) la préparation de l'environnement domestique de l'adversaire à
votre avantage[163] .
[13] Selon Vlachos, Thucydide a dû être âgé d'environ trente
ans quand Périclès a prononcé son oraison funèbre et il
était probablement parmi les spectateurs[179] .
13
[14] Vlachos fait remarquer qu'il ne sait pas qui a écrit
l'oraison, mais « ce sont les mots qui auraient été prononcées à la fin de 431 av. J.-C.[179] ». Selon Richard
C. Jebb, les discours de Périclès rapportés par Thucydide rapportent fidèlement ses idées générales et il est possible, en outre, qu'ils aient pu contenir des citations transcrites « mais il est certain qu'ils ne peuvent pas être considérés comme donnant la forme oratoire des paroles de
l'homme d'État[180] ». John F. Dobson estime que « si la
langage est celle de l'historien, quelques-unes des pensées
peuvent être ceux de l'homme d'État[181] ». C. M. J. Sicking fait valoir que « nous entendons la vraie voix de Périclès », tandis qu'Ioannis T. Kakridis estime que l'oraison
funèbre est une création presque exclusive de Thucydide,
car « le vrai public ne consiste pas seulement en les Athéniens du début de la guerre, mais aussi ceux de la génération de 400 av. J.-C. qui souffrent des répercussions de
la défaite[182],[183] ». Gomme, en désaccord avec Kakridis, insiste sur sa croyance dans la fiabilité des écrits de
Thucydide[137] .
[15] C'est ce que Plutarque indique[184] . Néanmoins, selon la
Souda, encyclopédie byzantine du IXe siècle, Périclès
serait le premier orateur à systématiquement écrire ses
discours[185] . Cicéron parle des écrits de Périclès, mais ses
remarques ne sont pas jugées crédibles[186] . Très probablement, d'autres écrivains utilisent son nom[187] .
[16] Ioannis Kalitsounakis fait valoir qu'« aucun lecteur ne peut
négliger le rythme somptueux de l'oraison funèbre dans
son ensemble et la corrélation singulière entre l'émotion
impétueuse et le style merveilleux, les qualités du discours que Thucydide n'attribue à aucun autre orateur
que Périclès[32] ». Selon Harvey Yunis, Thucydide a créé
l'héritage rhétorique confus de Périclès qui a dominé
depuis[188] .
4.2 Références
[1] Plutarque XXXIX, 2.
[2] (en) Lukas de Blois, An Introduction to the Ancient World, Routledge, 1997, 352 p. (ISBN 9780415127745), p. 99
[3] (en) Aristophanes (trad. Sarah Ruden), Lysistrata, Hackett
Publishing, 2003, 126 p. (ISBN 978-0872206038), p. 80
[4] Azoulay 2010, p. 13
[5] Azoulay 2010, p. 14
[6] Azoulay 2010, p. 16
[7] Lévy 1997, p. 226
[8] Azoulay 2010, p. 17
[9] Azoulay 2010, p. 12
[10] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,
p. 24-25
[11] Pierre Brulé, Périclès, p. 30
[12] Donald Kagan, Périclès, p. 42
14
4
NOTES ET RÉFÉRENCES
[13] Plutarque [lire en ligne : 353]
[43] (en) Simon Hornblower, The Greek World, p. 33-34
[14] (en) « Pericles », dans Encyclopædia Britannica, 1911, 11e
éd. (lire en ligne)
[44] Plutarque [lire en ligne : 374]
[45] Plutarque [lire en ligne : 359]
[15] Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne],
Livre sixième - Érato
[46] Azoulay 2010, p. 108
[16] Plutarque [lire en ligne : 354]
[47] Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne] (27)
[17] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. a239
[48] Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en
ligne], Cimon
[18] Donald Kagan, Périclès, p. 233
[19] (en) Lawrence S. Cunningham et John J. Reich, Culture
And Values, Thomson Wadsworth, 2005 (ISBN 0-53458228-1), p. 73
[49] (en) Loren Samons, What’s Wrong with Democracy ?, p.
80
[50] Plutarque [lire en ligne : 363]
[20] Mossé 1999, p. 139
[51] Mossé 1999, p. 155
[21] Pierre Brûlé, Les Femmes grecques à l'époque classique,
Hachette Litterature, p. 145
[52] Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne] (25)
[22] Pauline Schmitt-Pantel, Athènes et le Politique, Albin Michel, p. 199
[54] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,
p. 67-73
[23] Azoulay 2010, p. 105
[55] Lévy 1997, p. 215
[24] Jouanna 2005, p. 28
[25] Plutarque [lire en ligne 398 et 399]
[56] « La citoyenneté de naissance : loi de 451 » (consulté le
15 mai 2012).
[26] Azoulay 2010, p. 126
[57] Thucydide (I :CXI ou 1.111)
[27] Jouanna 2005, p. 94
[58] (en) P. J. Rhodes, A History of the Classical Greek World,
Blackwell Publishing, 2005 (ISBN 0-631-22565-X), p. 44
[28] Jouanna 2005, p. 47
[29] Jouanna 2005, p. 52
[30] Jouanna 2005, p. 96
[31] Jouanna 2005, p. 105
[32] (en) « Pericles », Encyclopaedia The Helios, 1952
[33] Richard Goulet (dir.), Dictionnaire des philosophes antiques, t. II, CNRS Éditions, 1994 (ISBN 978-2-27105195-0), p. 600-607
[34] Azoulay 2010, p. 111
[35] Plutarque [lire en ligne : 355]
[36] Plutarque [lire en ligne : 356]
[37] Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne], 270a
[38] Azoulay 2010, p. 113
[39] Pierre Brulé, Périclès, p. 41
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University Press, 12 décembre 1996, 1704 p. (ISBN 9780198661726)
[53] Plutarque [lire en ligne : 364]
[59] (en) Anthony J. Podlecki, Perikles and his Circle, Routledge, 22 janvier 2008, 264 p. (ISBN 978-0415067942),
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[60] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the Peloponnesian
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[63] (de) Karl Julius Beloch, Griechische Geschichte, vol. 2,
Berlin et Leipzig, De Gruyter, 1893 (réimpr. 1924-1927)
(1re éd. 1893-1904) (lire en ligne), partie 1, p. 205
[64] (en) John Fine, The Ancient Greeks, p. 359-361
[65] (en) E. Badian, « The Peace of Callias », Journal of Hellenic Studies, vol. 107, 1987, p. 1–39
[66] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the Peloponnesian
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[67] Plutarque [lire en ligne : 376 et 377]
[68] (en) H. T. Wade-Grey, « The Question of Tribute in 449/8
B. C. », Hesperia : The Journal of the American School
of Classical Studies at Athens, The American School of
Classical Studies at Athens, vol. 14, no 3 passage=212229, juillet-septembre 1945
4.2
Références
15
[69] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 206
[96] d’après Théophraste
[70] Thucydide (I :CXII ou 1.112)
[97] d’après Héraclide du Pont
[71] Plutarque [lire en ligne : 380]
[98] d’après Idoménée de Lampsaque
[72] Plutarque [lire en ligne : 378]
[99] Gorgias de Platon (515a)
[73] John Fine, The Ancient Greeks, p. 368-369
[100] Plutarque [lire en ligne : 392]
[74] Thucydide (II:XXI ou 2.21) et Aristophane, Les Achar- [101]
niens [détail des éditions] [lire en ligne], 832
[102]
[75] Plutarque [lire en ligne : 381]
[103]
[76] Plutarque, qui nomme cette ville « Hestiée » [lire en ligne :
381 et 382]
[77] Plutarque [lire en ligne : 372]
[78] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 196
Souda, Aspasie.
Plutarque [lire en ligne : 393]
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de Périclès, Paris, Hachette, coll. « La vie quotidienne »,
1959, 369 p., p. 14
[104] Marie Delcourt, Périclès, Paris, Gallimard, 1939, p. 77
[105] Plutarque [lire en ligne : 390, 391, 392 et 393]
[79] (en) Howard Butler, The Story of Athens, Kessin[106] (de) Beloch, Die Attische Politik seit Perikles, BiblioBager Publishing, 11 janvier 2005, 556 p. (ISBN 978zaar, 10 juillet 2009, 378 p. (ISBN 978-1110715886), p.
1417970926), p. 195
19–22
[80] (en) Donald Kagan, The Outbreak of the Peloponnesian
[107] Plutarque : Vie des Hommes illustres : Périclès (1)
War, p. 98
[81] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 204
[108] Thucydide (I :CXXXIX ou 1.139)
[82] (en) Raphæl Sealey, A History of the Greek City States, [109] (en) A. W. Gomme, An Historical Commentary on
Thucydides, vol. 1 : Introduction and Commentary on
700–338 BC, University of California Press, 1976, 537 p.
Book I, Oxford University Press, février 2004, 492 p.
(ISBN 978-0520031777), p. 275
(ISBN 978-0-19-814126-6), p. 452
[83] Simon Hornblower, The Greek World, p. 120
[110] (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides, p. 141
[84] (en) Jeffrey M. Hurwit, The Acropolis in the Age of Pericles, Cambridge University Press, 21 juin 2004, 330 p. [111] (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 60
(ISBN 978-0521820400), p. 87 et suivantes
[112] (en) G. E. M. de Ste. Croix, « The Character of the Athenian Empire », Historia : Zeitschrift für Alte Geschichte,
[85] Azoulay 2010, p. 78
Franz Steiner Verlag, vol. 3, no 1, 1954, p. 1–41
[86] (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 62
[113] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,
[87] Saber Mansouri (préf. Claude Mossé), La Démocratie
p. 77
athénienne, une affaire d'oisifs ? : Travail et participation
e
au IV siècle av. J.-C., Bruxelles, André Versaille éditeur, [114] (en) Anthony J. Podlecki, Perikles and his Circle, Rout23 mars 2010, 272 p. (ISBN 978-2-87495-019-3,
ledge, 22 janvier 2008, 264 p. (ISBN 978-0415067942),
présentation en ligne), p. 114
p. 158
L'éditeur met en ligne un fichier au format PDF qui
[115] Thucydide (I :XXXI-LIV ou 1.31–54)
contient 56 pages extraites de l'ouvrage.
[88] Thucydide (I :CXV ou 1.115)
[116] (en) George Cawkwell, Thucydides and the Peloponnesian
War, Routledge, 7 novembre 1997, 176 p. (ISBN 9780415165525), p. 33
[89] Plutarque [lire en ligne : 384]
[90] Plutarque [lire en ligne : 386]
[117] (en) Terry Buckley, Aspects of Greek History, p. 322
[118]
[91] (en) Raphæl Sealey, A History of the Greek City States,
700–338 BC, University of California Press, 1976, 310 p. [119]
(ISBN 978-0520031777), p. 275
[120]
[92] (en) C.J. Tuplin, Pontus and the Outside World, 28
[121]
[93] Plutarque [lire en ligne : 366]
[122]
[94] Thucydide, 455e
[123]
[95] (en) Fornara-Samons, Athens from Cleisthenes to Pericles,
p. 31
[124]
Thucydide (I :CXXVII ou 1.127)
Thucydide (I :CXL-CXLIV ou 1.140–144)
(en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 100–03
(en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, p. 20
(en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. 264
Thucydide (II:XII ou 2.12)
Thucydide (II:XIV ou 2.14)
16
4
NOTES ET RÉFÉRENCES
[125] (en) Josiah Ober, The Athenian Revolution, Princeton [155] (en) Malcolm Francis McGregor, « Government in
University Press, 14 décembre 1998, 224 p. (ISBN 978Athens », dans The Athenians and Their Empire, Uni0691001906), p. 72–85
versity of British Columbia Press, 5 janvier 1987 (ISBN
9780774802697), p. 122–23
[126] Thucydide (II:XVI ou 2.16)
[156] (en) J. S. Morrison et A. W. Gomme, « Pericles Monar[127] Thucydide (II:XIII ou 2.13)
chos », Journal of Hellenic Studies, The Society for the
Promotion of Hellenic Studies, vol. 107, 1950, p. 76–77
[128] Thucydide (II:XXII ou 2.22)
(DOI 10.2307/629294)
[129] (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War, p. 69
[157] Plutarque [lire en ligne : 401]
[130] Thucydide (II:XVIII ou 2.18) et (en) Xenophon( ?),
[158] Lévy 1997, p. 209
Constitution of Athens, 2
[131] Thucydide (II:XXXV-XLVI ou 2.35–46)
[159] Plutarque [lire en ligne : 377, 378, 379, 395]
[132] Thucydide (II :LV ou 2.55)
[160] (en) Koliopoulos et Platias 2010, p. 105
[133] Thucydide (II:LVI ou 2.56)
[161] (en) Josiah Ober, « National Ideology and Strategic Defence of the Population, from Athens to Star Wars », dans
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[142] Plutarque [lire en ligne : 401]
[167] (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates, p. 278
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[153] Plutarque [lire en ligne : 372-373]
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Progressive Era, Penn State University Press, 15 décembre
Oration, 6
1997, 216 p. (ISBN 978-0-271-01723-5), p. 32
[184] Plutarque
[185] Souda, Périclès.
5 Annexes
[186] (la) M. Tullius Cicero, De Oratore, Liber Secundus, A. S.
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5.1 Bibliographie
[187] (la) Quintilian, Institutio Oratoria, vol. III (lire en ligne),
« M. FABII QVINTILIANI INSTITVTIO ORATORIA LIBER TERTIVS », [1]
[188] (en) Harvey Yunis, Taming Democracy : Models of Political Rhetoric in Classical Athens (Rhetoric and Society),
Cornell University Press, 11 janvier 1996, 336 p. (ISBN
978-0801483585), p. 63
[189] (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War
[190] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 39
[191] Plutarque [lire en ligne : 401 et 402]
[192] Platon, Gorgias, 455d
[193] Platon, Ménexène [détail des éditions] [lire en ligne], 236a
[194] (en) Sara Monoson, Plato’s Democratic Entanglements,
Princeton University Press, 8 mai 2000, 256 p. (ISBN
978-0691043661), p. 182–186
[195] Aristophane, Les Acharniens [détail des éditions] [lire en
ligne], [lire en ligne 30] et Diodore de Sicile, Bibliothèque
historique [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 40
[196] (la) Quintilian, Institutio Oratoria, vol. XII (lire en ligne),
« M. FABII QVINTILIANI INSTITVTIO ORATORIA LIBER DVODECIMVS », p. 9
[197] Azoulay 2010, p. 234
5.1.1 Sources primaires
• Aristote, Constitution d'Athènes [lire en ligne], IVe
siècle av. J.-C.
• Aristophane, Les Acharniens [détail des éditions] [lire
en ligne], Ve siècle av. J.-C.
• Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne],
Ve siècle av. J.-C.
• Platon, Gorgias [détail des éditions] [lire en ligne], IVe
siècle av. J.-C.
• Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en
ligne] « Vie de Périclès », IIe siècle.
• Thucydide, La Guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne], Ve siècle av. J.-C.
5.1.2 Sources secondaires
Sur Périclès
• Vincent Azoulay, Périclès : La démocratie athénienne à l'épreuve du grand homme, Armand Colin,
coll. « Nouvelles biographies historiques », 2010,
280 p. (ISBN 978-2200244187)
18
5 ANNEXES
• Pierre Brulé, Périclès : L'apogée d'Athènes, Éditions
Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », 1991
(réimpr. 1994), 160 p. (ISBN 978-2070532292)
• (en) Loren J. Samons, What’s Wrong with Democracy ?, University of California Press, 2004 (ISBN
• François Châtelet, Périclès et son siècle, Éditions
Complexe, coll. « Historiques », 1999, 295 p. (ISBN
• (en) Constantin Paparrigopoulos et Pavlos Karolidis, History of the Hellenic Nation, Eleftheroudakis,
1925
Cet ouvrage a été rédigé en grec la première fois
par Constantin Paparrigopoulos et publié en six
volumes de 1860 à 1877. Une version relue et
augmentée par Pavlos Karolidis a été publiée en
1925. Plus tard, l'ouvrage a encore été augmenté et
publié en 15 volumes. National Geographic a aussi
publié une version en 26 volumes.
978-2870273326)
• Danielle Jouanna, Aspasie de Milet : Egérie de Périclès, Histoire d'une femme, histoire d'un mythe,
Fayard, 2005 (ISBN 9782213619453)
• Donald Kagan, Périclès : La Naissance de la démocratie, Librairie Jules Tallandier, coll. « Texto »,
2011, 363 p. (ISBN 978-2847347982)
• Jean Malye, La Véritable Histoire de Périclès, Belles
Lettres, coll. « La véritable histoire », 2008, 177 p.
(ISBN 978-2251040011)
• Claude Mossé, Périclès : L'Inventeur de la démocratie, Payot, coll. « Biographie », 2005 (ISBN
2228899534)
Autres
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- 323 BC : A Source-Based Approach, Routledge,
1996, 560 p. (ISBN 978-0415099585)
• (en) Donald Kagan, The Peloponnesian War, Viking
Adult, 2003, 544 p. (ISBN 978-0670032112)
• (en) Victor Ehrenberg, From Solon to Socrates :
Greek History and Civilization During the 6th and
5th Centuries BC, Routledge, 1990, 2e éd., 528 p.
0-520-23660-2)
• (en) Constantinos Koliopoulos et Athanassioss G.
Platias, Thucydides on Strategy : Athenian and
Spartan Grand Strategies in the Peloponesian War
and Their Relevance Today, Columbia University
Press, 2010 (ISBN 978-0231701334), p. 100–03
• (en) Angelos Vlachos, Remarks on Thucydides’ History of the Peloponnesian War (Α΄-Δ΄), vol. I, Estia,
1992
• (en) Angelos Vlachos, Thucydides’ Bias, Estia, 1974
•
•
•
Portail de la Grèce antique
Portail de la politique
Portail de l’histoire militaire
(ISBN 978-0415040242)
• (en) John V. A. Fine, The Ancient Greeks : A Critical History, Harvard University Press, 1983 (ISBN
0-674-03314-0)
• (en) Simon Hornblower, The Greek World 479-323
BC, Routledge, 2002 (ISBN 0-415-15344-1)
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704 p. (ISBN 978-0521566278)
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1991, 216 p. (ISBN 978-0520069237)
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(ISBN 9782020131285)
• Claude Mossé, Politique et société en Grèce ancienne : Le modèle athénien, Flammarion, 1999
(ISBN 9782080814388)
La version du 19 juillet 2012 de cet article a été
reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire
qu'elle répond à des critères de qualité concernant le
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19
6
Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image
6.1
Texte
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6.2
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20
6
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6.3
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