RENCONTRE !
– par Agathe Détrieux, porteuse de projet et interprète
Impulsion
En 2014, j’ai vécu un drame personnel qui m’a amenée à me positionner : Comment survit-on au deuil ? Comment la vie est-elle possible après le
drame ? J’ai eu besoin de reconstruire en moi ce qui pouvait l’être, par la douceur, la beauté, l’espoir.
A l’automne, je suis à Montréal et je décide de me lancer dans mon premier projet personnel. Je veux jouer. J’ai des choses à dire, à partager, des
questions à creuser.
Je me mets en quête d’un texte, DU texte. Je lis beaucoup, je fouille les bibliothèques, j’explore, je m’arrête un peu, je me repose de mes recherches
dans un livre qui reste entre mes mains plus longtemps qu’un autre : Sylvia Plath, la correspondance des Claudel, Nelly Arcan, Anaïs Nin, Nancy
Huston, …
Je cherche une écriture féminine. J’ai envie de raconter une histoire de femme à travers l’écriture d’une femme.
Veronika Mabardi est de passage au Québec, nous avons rendez-vous. Nous nous sommes rencontrées quelques mois auparavant à Bruxelles, autour
de son atelier d’écriture!Les femmes qui sont en moi. Une rencontre chaleureuse et poignante, mêlant intime et oeuvres littéraires (Marguerite Duras,
Marguerite Yoursenar, Virginia Woolf, Hannah Arendt, …)
Je connais l’écriture, la force de la pensée et de la poésie de Veronika. Je lui propose d’écrire le texte que je cherche.
Elle me répond : «!Pour te faire une idée de ce qu’est mon écriture maintenant, lis mon dernier ouvrage, mon roman, Les cerfs.!»
Dans ma quête d’un texte, aucun livre ne m’a happée comme le sien. Il m’accroche. Je m’y glisse avec émotion, là où ça fait mal, puis aussi là où ça
fait bon, doux et chaud. L’histoire m’emporte, les cinq sens en avant!! J’aime la sensualité avec laquelle Veronika écrit, la vitalité et la brutalité de la
Nature qui ramène le personnage parmi les vivants. J’aime le refuge, sans qu’il soit la solution à tous les maux. J’aime la poésie qui nous maintient
après le drame, parce qu’elle est urgente, vitale, désespérée, consolante. Cette histoire, c’est la vie même. C’est la vie en plus fort. C’est l’œuvre qui
console, qui insuffle la vie qui nous manque parfois. Cette écriture est celle que j’attendais. Elle me fait du bien. Elle nourrit mon intérieur. Je sens