ÉCONOMIE -DÉMOGRAPIDE
E
velyne
DISDIER
et
Zahra
TOUACHE*
Cette
bibliographie
économique des
pays
du
Maghreb
pour
l'année
1995
ne
prétend
pas
à
l'exhaustivité
. Les
informations
qui
suivent
signalent
un
choix effectué
parmi
des
documents
recueillis
ou
repérés
et
non
sur
la
totalité
de
la
production
ou des
publications
dans
le
domaine
-
un
domaine
d
'a
illeurs
plus
l
arge
que
l'économie
proprement
dite
:
l'o
ption
arrêtée
depuis
plusieurs
années
est
de
réunir
dans
cette
rubrique
les
référence
s
touchant
le
s
domaines
économiques,
l'urbanisation,
l
'a
ménagement
du
territoire
ou
encore
l'environnement,
l
orsque
les
documents
ont
un
caractère
économ
ique
.
D'autre
part
,
la
rareté
des
documents
sur
les économies
de
la Libye
et
de la
Mauritanie
fait
que
la
bibliographie
se
concentre
autour
des
pays
du
Maghreb
central
: le Maroc, l'Algérie et la
Tunisie
.
Précisons
que
les notices so
nt
classées
par
pays
,
dans
l'
ordre
suivant:
statistiq
u
es
et
documents
émanant
d'institutions
nationales,
ouvrages
collectifs,
revues
signa
l
ées
en
tant
que
telles
,
pui
s
ouvrages
et
articles
de
r
ev
ues clas
sés
par
ordre
alphabétique
des
auteurs.
De
plu
s, lorsqu'
une
notice
de
revue
reprend
les
thèmes
et
le nom des
auteurs
, les
articles
individuels
ne
font
plus
l'objet d'
un
signa
l
ement
par
ordre
a
lph
abétique.
Dans
ce
corpus
il
est
possible
de
distinguer
trois
groupes
de
documents
.
Un
premier
g
roupe
correspond
au
souci de
conceptualisation
des
différents
rouages
des économies
ét
udiée
s.
Leurs
auteurs
ont
tenté
de
situer
ces économies
dans
un
courant
de
la
pen
sée
économ
ique
ou
dan
s
un
autre
. Le
but
est
la
recherche
d'un
raisonnement
qui
pourrait
s'y
appliquer. Ainsi, on
s'inte
rroge s
ur
la
nature
du
libér
alisme,
sur
la
concurrence
,
sur
l
es
prix, s
ur
le rôle de
l'Etat
... L'un
des
résultats
commun
à
toutes
ces
études
est
d'arriver
à
signa
ler
le
caractère
spécifique
des
économies
en
question.
Aucun
raisonnement
de
la
théorie
éco
nomique
ne
s'appliquant
à
l'état
pur
, ceci pose
un
prob
l
ème
pédagogique
qui
est
à l'origine d'
un
certain
nombre
de
recherche
s.
L'
histoire
économique
est
interpellée
afin
de
permettre
de
cerner
la
dynamique
qui
se
trouv
e à la
base
de
l'évolution
de
ce
s économies.
Un
autre
groupe
de
document
s
répertoriés
tente
de
dresser
un
bilan
des
différentes
réfo
rme
s
que
connaissent
les économies du
Maghreb
.
En
effet,
que
ce
soit
dans
le
cadre
de
la
pour
su
ite
du
choix
libéral
(Maroc, 'I\misie)
ou
d'un
revirement
d'
une
économie socialisée
vers
une
économie de
marché
(
Al
rie
),
les
différents
pays
se
so
nt
engagés
dan
s des
r
éf
Olmes d
ans
plu
sie
ur
s
domaines
.
La
logique
étant
la
même:
la
tendance
vers
le
libérali
sme,
l'on
tente
d
'éta
blir
le
bilan
des
différentes
transformations
.
Les
bilan
s
dre
ssés
restent
mitigés
et
l
es
auteurs
arrivent
toujour
s à la conclusion
qu
'ils
manqu
ent
encore
de
recul
pour
donner
une
vélitable
appréciation
des
différents
changements
.
La conjoncture
suscite
un
intér
êt
particulier
et
plusieurs
analyses
en
sont
faites. Ceci
distingue
un
troisième
groupe
de
documents
qui
s'a
ppuient
sur
l'
étude
des
problème
s
budgétaires
de
l'année
,
des
différents
accords
pa
ssés
au
cours
de
l'année
(accord de
pêche
..
.
),
des
finances
extérie
ure
s
..
.
au
ssi
certaine
s conclusions
sont
communes
à
toute
s les
études
,
entre
autres
ce
ll
es
qui
soulignent
que
la
conjoncture
des
économies
du
Mag
hreb
reste
déterminée
par
une
position s
ur
la scène
internationale
,
par
les
conditions
climatiques
,
par
l'évolution
conjoncture
ll
e de
certains
produits
importé
s ou
exportés
(
pétrole
comme r
ecette
pour
l'Algérie
et
la
Tuni
sie
et
comme
charge
dan
s
la
balance
commerciale
du
Maroc). A
ce
niveau,
le conjoncturel
et
le
structurel
se
chevauchent
et
tracer
une
li
gne
de dé
marcation
demeure
chose impossible.
Il
convient
de
noter
également
l'intérêt
naissant
porté
à
certains
sujets
tels
que
l'
env
ironnement
ou la
régionalisation
. (
Zahra
Touac
he
).
(0)
R
es
pective
ment
Ingéni
eur
d'
étud
es IREMAM et
doctorante
Aix-Marsei
ll
e II.
Annuaire
de l'Afrique du Nord, tome
XXXIV,
1995, CNRS Éditions
1064 BIBLIOGRAPHIE
Analyses
.
Contrainte
externe
et
croissance
durable
au
Maghreb
,
Mondes
en
développement
, (89-90), 1995.
Un
tr
a
it
commun à l'histoire récente
des
trois pays du
Maghr
eb (
Maro
c,
Al
rie, Tunisie)
a
été
leurs
crises de
paiement
survenues
au
cours des
année
s 80
(Hamid
Ait Amara,
«Choix de développement
et
contrainte
extérie
ur
e
,,)
.
Une
panoplie de réformes s'en
suivit.
Dans
les cas du Maroc
et
de la Tunisie, ces
dernières
se
s
ont
faites
aux
conditions
imposées
par
les ins
titution
s fmancières
internationale
s.
L'Alrie, qui a
co
mm
en
d'elle-même
ses
réformes,
adhé
ra
à
partir
de 1994 à la logique du FMI
rRabah
Abdoun,
«Les réform
es
économiques
en
Algérie
0988-1993
),,). Les trois
pays
ont
tendu alors vers
de plus
en
plus de libéralisme. La
déréglementation
, la libérali
sa
tion
et
le
se
ngagement
de
l'Etat
sont
les lignes directrices communes
aux
différentes réformes.
La
contrainte
externe
éta
it
déjà
présente
lors des choix de développement
au
lend
e
ma
in
des indépendances (Najib Akesbi, «De la politique des
barrage
s à la politique d'ajuste-
ment
, quel
avenir
po
ur
l'agriculture
marocaine?
,,)
. Elle
est
devenue manifes
te
avec l
es
crises de
paiement
d
es
ann
é
es
80. Elle se
traduit
actuellement
par
un
contexte
car
acté
ri
pa
r:
une
spécialisation
dans
des productions po
ur
lesquelles ces pays
ont
vu le
ur
s
avanta
ges comparatifs
bais
s
er
fortement;
des balances alime
ntaires
de plus en plus
ficitaires
(Hamid
Ait
Amara
);
une
élasticité
très
faible des
importation
s par rap
port
aux
recettes des expor
tat
ions ;
une
compétition
internatio
nale
hor
s-coût accrue (Karim
Ben
Hammouda
, «L'économie
tunisienne
et
la crise de l'insertion
international
e")
;
un
e
pe
rt
e de la
maîtri
se de la reproduction de la force de
travai
l (Abdeljelil Bedoui, «Analyse
de la
dynamique
s
oc
iale dans le contexte de l'
app
li
cation du plan d
'a
ju
steme
nt
st
ru
ct
ur
el
en Tunisie,,).
Le
s réformes
ont
eu
pour r
és
ultat
une
amé
lioration des comptes des pays, m
ais
e
ll
es
se
so
nt
accompagnées d'une
détérioration
du revenu
par
tête
et
d'
une
paupéri
sat
ion des
ac
tif
s s
alariés
(Abdeljelil Bedoui). Les
programmes
d'ajus
tement
ont
mis
fin
à un
systè
me
co
hérent, s
ans
le
remplacer
(Fouzi Mourji, «Perspectives de la croi
ss
ance économique
au
Maroc
,,).
L'un des ré
sultats
inattendu
s
des
programmes d'ajus
tement
s
tructur
els
est
paradoxale
ment
la détérioration de la compétitivité d
es
pays concern
és
(
Karim
Ben
Hammouda
). Ces
dernier
s s
ont
en
quête
d'
une
nouvelle spécialis
ation
dan
s la division
i
nternationa
le du travail.
La contra
inte
exte
rne
aux
économies des pays du
Maghreb
se renforce d
ans
un
e
nvironnement
int
e
rnat
ional le
marc
hé retrouve ses
titre
s de noblesse. L'on ne
peut
qu
tre
étonné
dan
s
ce
cadre
, que la
co
ntr
a
int
e
externe
liée
au
financeme
nt
des trois
économies n'
ait
ét
é que succinctement signalée d
ans
l'introduction de ce
numéro
.
En
effet,
si le risque de
rupture
est écarté, le problème de
surendettem
e
nt
de
meure
grave.
Il
en
découle que les choix de développement s
ont
dorénavant
confondus
av
ec les reco
mm
anda-
tions d
es
ins
titution
s financières in
ternationa
les.
En
outre
, les b
es
oins de
fi
na
n
cement
so
nt
toujours
pre
ssa
nts
et
les trois pays
restent
en
attente
de
capitaux
éb'a n
ge
rs qui
n
'a
rrive
nt
que
timid
eme
nt
malgré toutes les incitations.
Ce
rtain
s thèm
es
comme celui de l'émig
ration
maghr
ébine (
Rapha
ël-Emmanuel
Ve
rhae-
ren
Lmigration
maghr
ébine
depuis
1946
,,)
, a
uraient
pu, à
notr
e s
en
s, ê
tr
e
trait
és
sous
l'
angle de la
contrainte
e
xt
e
rne
et
de la croissance
dur
able au Ma
ghr
eb, l
mi
gr
atio
n
pouvant ê
tr
e
pr
ése
nt
ée
co
mme un
mo
yen d'alléger cette co
ntrain
te
. (Za
hr
a Tou
ac
h
e).
GUERRAOUI Driss,
RICHET
Xavier -
Stratégies
de
privatisation.
Comparaison
Maghreb-Europe.
Rab
at, Toubkal-L'Harma
ttan
, 1
995,3
19 p.
Le thème d
es
privatis
ati
ons
es
t l'
un
des mieux
ét
udiés aujo
urd
'hui dans tou
tes
l
es
disciplin
es
d
es
sciences sociales, en terme d'
anal
yse économique des
fo
r
mes
du
capita-
li
sm
e,
à
pr
o
po
s de son c
oût
social (bouleverseme
nt
d'
un
système de régul
ation
et
de
dist
ribution) et de
ses
con
qu
ences politiqu
es
(rappo
rt
de l
'éta
t au
ma
rch
é).
Divers lieux
ÉCONOMIE -DÉMOGRAPHIE 1065
d'
observation
sont
particulièrement
suivis,
tant
en
Europe
occ
identale
qu
'e
n
Europe
de
l'Est ou
dan
s les p
ays
du
Sud
,
les proce
ss
us de
privati
s
ation
répond
ent à l
volution de
diff
é
rents
modèle
s de développeme
nt
économique.
Tout
l'int
érêt de
cet
ouvrage
collectif
es
t
ju
s
tement
de s'
incrire
dan
s
une
perspe
c
tiv
e
comparati
ste,
qu
i
int
ègre
dan
s la réflexion à
la
foi
s
un
e é
tud
e fine d
es
volets
de
s
privati
s
ation
s
entamée
s
au
Magh
reb
,
ess
entiellement
s
ou
s
l'impul
sion des
Progr
a
mm
es
d'Ajus
tem
e
nt
Structur
els, et
un
e réflexion s
ur
l
es
en
se
ignements à t
ir
er de la confro
nta
-
tion
de
trois modèles de
privati
sa
tion :
dan
s
un
sys
tè
me
capit
alis
te
avancé,
dan
s
le
s
pa
ys
d'
Europe
de l'Est l'enjeu est de s
ortir
du
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iali
ste
de
production
et de
s'
int
ég
rer
à
la
co
ncurr
ence
int
e
rnation
ale, et au M
ag
hr
eb, l
es
pri
v
ati
sa
tions
co
rre
s-
pondrai
e
nt
à l'e
nr
egis
tr
eme
nt
de l'éch
ec
d
es
polit
iqu
es
de
développeme
nt
stato-ce
ntr
é.
Apr
ès
une
introdu
c
tion
où s
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es
de
la discussion et
notamm
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portation
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Mar
oc
et
Tuni
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t),
l'ouvra
ge s'org
ani
se
en trois
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es : les
fondeme
nt
s et l
es
logiques des modèl
es
de privatisation (
en
particulier un
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ard
an
alytique s
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(p. 9
).
Bien
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17
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t:
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les auteurs :
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g
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De ce
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aux s
trat
égies
tr
op
idéolog
iqu
es ou
univoqu
es, en particulier pour ce qui est
du
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de
l'E
ta
t
dan
s ce
tte
dyna
miqu
e. L
es
pri
vatisations,
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s le
ur
dim
ensions
éc
onomiqu
es
et
sociales, ne
signifient p
as
po
ur
a
ut
a
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un
abandon sy
sté
ma
tiqu
e de tout reco
ur
s au s
ecte
ur
publi
c
(encore pa
rti
culièrement
important
dans le système de
produ
ction
),
m
ais
plu
s exa
ct
e-
me
nt
,
aux
ye
ux
des au
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ct
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s : «la
priv
at
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d'abord
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nomiqu
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l'Et
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le
se
cte
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..
(
p.
124). Ainsi l
es
articl
es
sur
le
Ma
g
hreb
re
pose
nt
s
ur
l'h
ypot
hèse selon la
qu
elle
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s
qu
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un
choix exclus
if
e
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m
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, il d
ev
ra
it
se con
sac
rer à son rôle
de chef d'orches
tr
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namique
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(p.
12
8).
On
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rt
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sie
ur
s
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icl
es
s
ur
l'occasion
qui
s'offre
aux
PME
de
se
développer, et s
ur
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nti
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tion d'
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t en découler.
Fin
aleme
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t-il à même de régénérer les rou
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s
de la l
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..
(p. 176).
Le
pr
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co
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s différenciés et
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iaux po
ur
ce
qui
est des
coûts
, politiques po
ur
ce
qui est de la né
cess
i
d'
un
a
cc
omp
agn
em
en
t
pu
b
li
c
et
éta
tiqu
e,
m
ais
au
ss
i c
ultur
els, de mode
rni
sa
tion et de transfo
rm
ations des st
ru
ct
ur
es
du
ti
ss
u
social, les
pr
ivati
sa
ti
on
s é
tan
t alors consid
ér
ées
co
mm
e vecte
ur
s «d
'i
mages de la soci
ét
é,
et de r
ep
résen
tation
s du social
..
(p. 197
1.
(My
ri
am
Catusse
).
1066
BIB
LI
OGRAPH
IE
ZALLIO Franco -L'Europa e il Maghreb. R
iforme
economich
e e
competitività.
1'o
rino,
Fon
da
zione Giovanni Agnelli, 1995, 121
p.
Dans
le
maigre
panorama
d
es
études
italiennes
sur
le Mag
hr
eb contemporain (voir
notre
étude
«Bilan des
études
ita
liennes s
ur
le Maghreb
indépendant
et
perspectives
priol"Ï
-
taires»
in Méthodologie occidental.e en sciences
hum
aines et sociales
sur
les pays arabes
et
la Turqu
ie,
Thnis, Ftersi, 1996
),
le
travai
l de F. Zallio,
chargé
de recherche à la fondation
G. Agnelli
est
une
heureuse
exception:
il s'agit d
'une
analyse
ponctuelle, avec à l'appui
une riche série de
tableaux
relatifs
aux
rappor
ts
économiques
euro-maghrébins
, des
années
80 à la veille de la Conférence de Barcelone. Un
regret
toutefois: l'étude concerne
surtout
le Maghreb central.
En
ce qui concerne l
es
ail
es
de l'UMA
(Mauritanie
et
Libye)
on
ne trouve que quelques a
ll
usions
marginales
dans
le chap. 4, consacré à la
présentation
des problématiques
concernant
«L'integrazione economica regionale e
l'Union deI Maghreb Arabo ».
Le Maghreb
est
aujourd'hui
au
centre
de la
tempête
arabo-islamique qui
agite
la
Méditerranée
et
qui conditionne, volens moiens, l'UE
sur
tous
les plans,
au
point
que
celle-ci ne cesse de
dresser
des
barrières
de protection qui
en
font « la forteresse
Europ
e".
L'étude de Zallio se
présente
comme
une
approche de l'économie
maghrébine
, pour
en
saisir
les données essentielles,
tracer
synthétiquement
l'évolution des processus de
l'économie
intérieure
et
extérieure, puis les confronter à la réalité de son principal
partenaire
commercial
et
économiqu
e,
l'UE, dont le
Maghreb
dépend
pour
700/<
de
ses
importations
et
de ses
exportat
ion
s.
En
vérité, de
vant
une
Europe
communautaire
en
progrès, l'UMA
est
en pleine crise. Sous l'impulsion de l'UE
et
de la
tendance
de
l'économie
internationale
à la libéralisation, les pays
membres
de l'UMA commencent à
promouvoir de nouveaux accords de coopération économique avec l'UE, et, si
multané-
ment, à
lancer
des réformes
structure
ll
es
concernant
l
eurs
propres économies,
pour
mi
eux
s'insérer
sur
les marchés européens
et
internationaux
comme le
montrent
le
chap. 2
en
ce
qui concerne le Maroc
et
la Thnisie,
et
le chap. 3
pour
l'Algérie. Ces processus de
renouvellement
sont
ensuite
ana
lysés
dans
le
cadre
des perspectives nées des projets de
partenariat euroméditerran
ée
n dès
le
début
des
années
90 (chap.
5)
à la
suite
des
résultat
s
décevants de la politique méditerranéenne rénovée (PMR) de l'UE, qui considère les
pays
maghrébins
comme des
partenaires
essentie
ls
pour
la construction de la zone de libre
échange (ZLE)
en
MéditelTanée,
prévue
pour l'an 2010.
Il
est
important
de signaler que ce
travai
l de recherche, qui fait
partie
de la collection
«Contributi di recerca » s'adresse
aux
spécialistes de géo-économie
et
prend
en considéra-
tion
toute
une
série de
thèmes
concernant
directement
ou
indirectement
l'
Italic
.
En
effet,
l'appendice
intitulé
« L'
inter
scambio commerciale
tra
l'
Italia
e
il
Maghreb
» fait le point de
la
situation
en
s'appuyant
sur
une
série
de
tableaux
et
de données mises à jour.
La
Fondation
Agnelli fait
partie
des nouveaux
centres
de recherches
italiens
qui
plus
que
les milieux académiques,
sont
sensibles
aux
nouvelles
dynamiques
de la société
italienn
e,
stim
ulée
par
des réalités telles que l'émi
gration
maghrébine, la crise
structurelle
des
économies
et
des sociétés de la rive
sud,
la formation des
regroupement
s régi
onaux
et
en
particulier
la dimension
méditerranéenne.
Ces nouveaux centres so
nt
nés
dans
l
es
milieux du monde financier
et
économique,
dans
celui des organisations non gouverne-
mentales
pour
la coopération avec l
es
PVD,
au
sein
des organisations socia
le
s
et
syndicales qui
ont
mis
sur
pied
une
st
r
atégie
de recherche capable de
puiser
ses
in
st
rument
s de recherche
dans
les sciences économiques, sociologiques,
anthropo
logiques,
écologiques, etc.
En
cela aussi, le
travail
de
F.
Zallio, trouve son originalité. (Michel
Brondino).
M'KADDEM Ahdellatif -
Monnaie,
inflation
et
financement
de
l'éco-
nomie
marocaine.
Casablanca, Afrique Orient, 1995, 189
p.
L'objectif de cet ouvrage
est
de placer la monnaie
au
cœur
du processus de développ
ement
de l'économie marocaine,
ce
qui renvoie à l'analyse de son financement.
L'auteur
procède
à un rappel de
l'état
d'ava
ncement
de la théorie économique
quant
au
rôle de la
monnaie
dans
le processus de développement économique. Une vérification empirique lui
permet
par
la s
uite
de
situer
le
Maroc
dans
un
co
urant
théorique
ou
dans
un
autre
(néo-classique,
néo-libéral, keynésien
).
Une
éta
pe
interm
édiaire consiste à rappeler les spécificités que
suggèrent
les pays en voie de développeme
nt
par
rapport
à ces schémas théoriques dc
ÉCONOMIE -DÉMOGRAPHIE
1067
développement. C
ette
approche
perme
t à
l'aut
e
ur
de conclure que l'économie marocaine
vérifie l'hypothèse néolibérale de
la
complément
a
rité
entre
la
monnai
e
et
les
autres
actifs.
La politique
monétaire
a
pour
objectif
l'augm
e
ntation
du
rend
e
ment
de
la
monnaie
. La
plupart
des pays
en
déve
loppement
ont
pratiqu
é des
taux
d'
intér
êt
ba
s et connu
des
taux
d'inflation élevés. Au Maroc, ce n'est
qu
partir
de 1982
que
l
es
taux
d'intér
êt
réels so
nt
devenus pos
itif
s.
Par
allè
lement
à
un
e
augmentation
d
es
taux
d'
int
érêt,
une
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de lpargne a é
observée. Ce
pendant
, la proportion de
ce
tte
aug
mentation
qui incombe
à celle des
ta
ux
d'intérêt
ne
peut
être
détermin
ée.
Les pouvoirs publics
ont
été
incapable
s de contrôler l'offre de mo
nnaie
. La m
asse
mon
éta
ire
a donc
augmenté
de façon excessiv
e.
Deux
th
éo
ries s'a
ffrontent
pour
expliquer
l'inflation:
p
our
l'une c'est
un
phénom
ène
purem
e
nt
mon
éta
ir
e,
pour
l'autre
l'inflation
dan
s l
es
pays
en
voie de déve
loppement
est
li
ée
à des
facteur
s s
tructur
els. Dans
le
cas
du
Mar
oc,
l'inflation s'explique, d'a
pr
ès
l'
a
uteur
, à 75 %
par
d
es
fact
eu
rs mon
étai
re
s
et
s
truc
turels. Elle mobilise des resso
ur
ces en
faveur
de
l'Etat
, sans mobili
sa
tion effective de
l'épar
gne, ni
augmentation
de la croissance économique. Il
co
nclut
que
la ré
pr
ess
ion
financière a limité le développe
ment
du
secte
ur
financier
et
a pou
ssé
à d
es
investisse-
ments
non
productif
s.
(
Zahra
Touache).
KAMAL
Abdelillah
-
Le
choix
libéral
au
Maroc
et
ses
implications
financières
et
conunerciales.
Th
.
do
ct. d'
Etat
Sciences
écono
miqu
es,
U
ruv
.
Mohamm
ed
V,
Faculté
des
Science
s
juridique
s,
économiques
et
soc
ial
es,
Rabat-Agdal,
Mohamed
Raja
Amraru
(dir.),
1995,399
p.
Dan
s
une
pr
emiè
re
partie
, l'
auteur
analyse
l
es
facteur
s qui
ont
d
éte
rminé
le choix libéral
du
Maroc
et
met en
lumi
è
re
ses spécificité
s.
Si, au lende
main
de
l'indépendance
, le
pa
ys a
opté
po
ur
le libéralisme, les raisons
en
s
ont
multiple
s.
En
pr
e
mier
lieu, les
références
à
l'is
lam
et à la
mocratie
sont
à l'origine de
la
reco
nnai
ssa
nce
du
droit
de propriété
priv
ée.
Une
deuxième explication tient à la na
ture
de
l'Etat
maroc
ain;
d'abord prolongeme
nt
de
l'
Etat
makhz
énien, il
avait
besoin d
'ass
ises économiques fortes
pour
assurer
la continuité.
Ce
rtain
es actions de
l'Etat,
comme la marocani
sat
ion
et
le développem
ent
de l'
infra
st
ru
c-
ture
dans
les
gran
d
es
villes vis
aient
avant
tout
à
s'a
lli
er
de nouvelles couches sociales. De
plus, l'
Etat
m
aro
cain
est
un
Etat
mod
erne
qui dis
po
sait
d'
un
hé
rit
age de la riode
co
loniale
et
qui a
pri
s exemple s
ur
le modèle européen.
La politique
menée
dans
le
cadre
des PAS constitue-t-elle
un
pr
olongement du choix
lib
éra
l du pa
ys?
L'
auteur
répond à
cette
interrogation
en
ana
ly
sa
nt
le
comportement
de
trois
variables:
taux
de
chan
ge,
taux
d'
intér
êt
(
trai
tés
en
deuxième
parti
e)
et
prix (en
troisi
ème
parti
e).
A
partir
du milieu des
années
1980, le Maroc a
entrepris
un
e politique
de libérali
sat
ion du
taux
de
change
. L
es
expo
rtati
ons
et
l
es
imp
or
ta
tions
ont
é
libéra
li
sées;
ce
rtain
es o
pérati
ons cou
rant
es
restant
quand
même
plafonn
ées.
Quant
aux
opérations
en
capital
, si les investi
sse
u
rs
ét
ran
gers
o
nt
la
libert
é de
tran
sf
érer
l
eu
rs
capitaux
et
le
ur
s reve
nu
s,
sa
uf
pour
l
es
investisseme
nt
s immobiliers
pour
l
es
qu
els le
tran
sf
ert
n
'est
autori
qu
'a
pr
ès
trois ans, l
es
sor
ti
es
de capitaux d
es
nationaux r
esten
t
étro
it
emen
t contrôl
ées
. La l
ibéra
lis
at
ion
totale
exige d
es
conditions
qui
ne
so
nt
pas en
co
re
réunies
dan
s le
cas
de l'économie
mar
oca
ine
(
une
balance de paieme
nt
str
u
ct
ur
elleme
nt
é
quilibr
ée, la
capacité
de l'économie à nérer des devises
...
).
Paradoxalement
, les
d
éva
luation
s successives n'
ont
pas
amélioré
la compétitivité d
es
exportations.
L
es
experts
de la
banque
mondiale
et
du FMI
expliquent
cela
par
l
es
po
lit
iqu
es
men
ées
par
les p
ays
conc
urr
ents
(
en
particulier
la
Turquie
).
Les
monnaies
de tous les p
ays
qui
ont
appli
qu
é l
es
PAS
ayant
été
dépréciées, les effets réciproques
ont
été
ann
ul
és
et
se
ul
s les p
ays
développés ont
pu
payer moins
cher
le
urs
impo
rt
ations
en
pr
ovenance
du
tiers-mond
e.
Toutefois, même
si
l
es
dévaluation
s
répétitives
tradui
se
nt
la faible
sse
de l'économie
marocaine
, le pays a pu
regagner
la
confian
ce
des ins
titution
s financr
es
internationa
les.
Dan
s le ca
dr
e des PAS, le Mar
oc
accorde de plus
en
plus d
'importance
au
marché
pour
la
d
éte
rmin
ation des
taux
d'
int
érêt.
Cependa
nt, du fait de la faiblesse
du
marché
fin
ancier
,
l'Etat
est
appelé à in
tervenir
in
évitableme
n
t.
Le pays
est
passé de
taux
d'intérêt
trop
faibles
pour
mobili
se
r l
pargne
, à des
taux
trop forts
pour
st
imuler
l'investi
sse
me
nt
. La
hau
sse
des
taux
d'in
térêt
semble donc
avo
ir
réussi comme moyen de l
utte
cont
re
l
'i
nflation,
mais
son imp
act
su
r l
es
crédi
ts
est moins évident.
1 / 30 100%