Le Monde des Entreprises n° 22
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Enn, 15 % environ des opé-
rations recensées sont constituées
de cessions. Une part importante
de celles-ci, durant cette période,
provient du groupe Danone qui a
choisi de se recentrer sur trois métiers
et sur ses marques fortes.
En termes de choix stratégiques,
les opérations de concentration
dominent les autres : plus de 72 %
du total cumulé sur cinq ans.
Les intégrations verticales restent
marginales (2 % des opérations),
les diversifications plafonnent
autour de 5 %. Les opérations de
cession -recentrage caractérisent,
parallèlement aux concentrations,
la décennie 1990.
Les restructurations à l’inté-
rieur de l ‘Europe occidentale sont
majoritaires (77 % des opérations
dont 59 % strictement françaises).
On observe que, parmi les pays
européens, près de 77 % des opéra-
tions sont réalisées par la France.
Secteurs les plus actifs : les produits
laitiers, les boissons alcoolisées et les
boissons non alcoolisées.
L’étude IMIA ESSEC met aussi
en évidence la contribution essentielle
de onze entreprises agroalimentaires
à l’ensemble des opérations. Elles
représentent 30,5 % des opérations
de restructuration entre 1996 et
2000. Quatre coopératives -Sodiaal,
Unicopa, Coopagri Bretagne et le
groupe 3A - s ‘y distinguent. Parmi
les sept entreprises privées, le groupe
Danone aurait réalisé environ 10 %
des 696 opérations comptabilisées,
suivi de Pernod Ricard, Bongrain,
Eridiana Beghin Say, Guyomarc ‘h
NA, Lactalis, et LVMH.
PRODUCTION
MANUFACTURIÈRE :
PEU DE PLACE POUR LES PME
Dans les autres secteurs de la
production manufacturière, les PME
sont nettement moins nombreuses :
373 entreprises de moins de 250
salariés seulement dénombrées en
2000 qui contribuent à 23 % du
chiffre d’affaires du secteur.
Ainsi, dans le secteur de la
fabrication des savons, des détergents
et des produits d’entretiens, sept
grands groupes internationaux
tiennent le haut du pavé : Procter
et Gamble (Etats-Unis), Henkel
(Allemagne.), Colgate-Palmolive
(Etats-Unis), Lever (Pays-Bas -
Royaume-Uni), Reckitt-Benckiser
(Pays-Bas - Royaume-Uni),
Hutchinson (France), Bourjois
(Suisse).
Il arrive, aussi, que les appa-
rences soient trompeuses et qu’il
faille y regarder à deux fois pour
cerner la place exacte occupée par les
PME. Ainsi, le secteur des parfums
et des cosmétiques comporte plus
de 600 entreprises. Les produits de
grande diffusion ne représentent
que 28 % du marché tandis que
la distribution sélective reste pré-
pondérante avec 46 % du marché.
Toutefois, ce secteur est largement
dominé par les sept grands groupes
leaders dans la fabrication de savons
et de détergents. Auxquels il con-
vient d’ajouter l’Oréal et Sanofi
Synthelabo.
Enn, le secteur de la fabrica-
tion d’articles en papier à usage
sanitaire ou domestique est encore
plus concentré. Les PME de ce
secteur n’y réalisent que 14 % du
chiffre d’affaires.
UN POIDS
ÉCONOMIQUE LIMITE
Un nombre important de PME
fournit la grande distribution, qui
fait appel à 7 900 petites et moyennes
entreprises de 20 à 500 salariés -
5 200 sont françaises, 2 700 sont
d’origine étrangères - auxquelles
s’ajoutent 293 groupes industriels.
C’est par eux tous qu’elle s’appro-
visionne en produits de grande
consommation : épicerie, liquides,
hygiène et parfumerie, produits frais
en libre-service et bazar courant).
La contribution des PME au chiffre
Part des PME
dans le chiffre d’affaires
d’une grande surface
Tous rayons % du CA en GMS moyenne
1999 2001
PME 17,7 % 17,3 %
Française 14,8 % 14,6 %
Étrangère 2,9 % 2,7 %
MDD 18,2 % 20,3 %
GROUPES 64,1 % 62,4 %
Français 21,8 % 21,8 %
Étrangers 42,3 % 40,6 %
source : Panel international. Etude FCD 03/2001