DOSSIER
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5/2009 Sage-femme.ch
EDITORIAL
Nous commençons maintenant à le sa-
voir! L’image dorée de la vie de famille
béate et naïvement heureuse qui suit
la naissance d’un enfant, ne corres-
pond pas exactement à la
réalité. La réalité est très
souvent émotionnellement
confuse et embrouillée
alors que les deux parte-
naires essaient tant bien
que mal de s’adapter à
leurs nouveaux rôles de
parents. Pour un couple,
la venue d’un enfant n’est
pas réellement une opportunité de
rapprochement et il est plus courant
pour les partenaires de sentir qu’ils
s’éloignent un peu loin de l’autre...
Nous sommes à un moment unique de
l’histoire, où la femme n’a jamais été
autant libérée. Nous sommes le fruit
de luttes engagées par les générations
qui nous ont précédées. Des femmes
qui, durant ce dernier siècle, ont ques-
tionné le modèle dominant-dominé de
l’homme sur la femme. Et, la plupart
des femmes de notre génération, du
moins dans nos sociétés occidentales,
connaissent l’égalité des sexes. Pour-
tant, lorsque l’enfant paraît, cette
égalité, expérimentée dans l’ère pré-
enfant, prend une toute autre allure,
allant jusqu’à s’éteindre brutalement
parfois dans les premiers mois post-
nataux. Pour notre génération libérée
et égalitaire, le contraste n’en est que
plus abrupt et difficile à vivre.
Le problème des couples post-bébé,
c’est qu’ils n’ont souvent pas d’autre
choix que d’intégrer des rôles plus tra-
ditionnels. L’homme devient un papa,
et la femme une maman. Très vite, ces
statuts les mettent chacun dans des
mondes très différents: Il entre dans
un rôle de soutien de famille, avec le
lourd fardeau que sont les responsa-
bilités financières. De son côté, Elle
entre dans un rôle de mère nourricière,
compréhensive et patiente, se débat-
tant de plus très souvent avec les
nombreuses autres tâches inhérentes
au bon fonctionnement d’une famille.
Deux mondes où il peut être frustrant
d’évoluer, surtout si, par là-dessus,
vient se greffer un manque de recon-
naissance mutuelle des jobs respectifs
accomplis par les partenaires.
Si, dans ce contexte, on rajoute la fati-
gue, la douleur, la difficulté à s’adap-
ter à son image corporelle, le manque
de temps, etc., il est légitime de se
poser la question suivante:
ET LE SEXE DANS TOUT CA?
Lorraine Gagnaux
Propos inspirés du livre:
«The post-baby conversation»
Alison Osborne
2006, Rockpool Publishing Pty Ltd
Sage-femme.ch: Vous avez expérimenté
une consultation de conseil en santé
sexuelle et reproductive six semaines
après la naissance. Comment a germé
cette idée et dans quel contexte
s’intègre-t-elle?
Les statistiques des interruptions de gros-
sesse dans le canton de Vaud montrent
qu’en 2007, 34% des interruptions de
grossesses se faisaient dans les deux an-
nées qui suivaient un accouchement (20%
dans l’année). Cet échec de la contracep-
tion – ou son absence – était aussi fréquent
chez les Suissesses que chez les étrangères.
D’autre part, la littérature montre que les
besoins en contraception dans la période
post-partum ne sont souvent pas comblés:
on parle de «unmet needs» (que l’on peut
traduire par «besoins non comblés») pour
désigner les relations sexuelles non proté-
Deux conseillères en santé sexuelle et reproductive ont mené une étude
quantitative et qualitative sur la contraception et la sexualité en période
de post-partum. Elles ont mis en évidence une période clé pour aborder au
mieux ces sujets ainsi que le vécu de parents et la vie du couple.
gées pour des raisons diverses, conscientes
ou inconscientes, et cela malgré l’absence
d’un désir de grossesse. Les femmes veu-
lent donc espacer les naissances, mais elles
n’y arrivent pas toujours.
En conséquence, un groupe de travail in-
terne à la maternité du CHUV s’est penché
sur ces questions: «Comment atteindre un
maximum de femmes dans le post-partum?
Quel est le moment optimal pour informer
le plus efficacement possible?» Une infor-
mation concernant la contraception est
donnée avant la sortie par les soignant(e)s,
par les médecins ou les conseillères en san-
té sexuelle et reproductive, ceci de manière
systématique. Toutefois, les séjours se rac-
courcissent et les femmes ont beaucoup à
gérer dans cette période.
A la constatation qu’un certain nombre
de femmes qui ont accouché à la Materni-
Entretien
Méthodologie
Projet-pilote au Planning familial du CHUV
Hypothèses
1. Les femmes ont besoin d’un espace
supplémentaire et spécifique de dis-
cussion autour de la contraception, la
sexualité et la relation de couple, afin
d’élaborer sereinement un choix le
plus optimal possible en fonction de
leurs besoins spécifiques.
2. Le post-partum (environ six semaines
après l’accouchement) est un mo-
ment approprié, car la femme est ré-
ceptive et se sent concernée. C’est
également un moment idéal pour dé-
tecter d’éventuelles difficultés, telles
que des difficultés à la reprise des rap-
ports sexuels ou, par exemple, une
dépression du post-partum.
Matériel
Entre le 28.11.2007 et le 28.5.2008,
évaluation quantitative et qualitative
prospective des entretiens avec les
conseillères en santé sexuelle et repro-
ductive à l’aide d’un document d’éva-
luation et de transmission au médecin.
Assignation aléatoire des femmes (2
par semaine) au moment de la prise de
rendez-vous pour la consultation mé-
dicale de contrôle des six semaines
post-partum.
Résultats
1. Au total, 40 femmes ont été vues lors
de cette période d’essai:
– 27 primipares, 13 multipares;
28 allaitements complets, 6 partiels,
6 stoppés avant 6 semaines, 2 sans
allaitement.
2. Le besoin de contraception s’est avé-
ré non comblé chez 45% des femmes
(18 cas).
Suite du projet
Proposition d’augmenter l’offre.
Corps de mère
Photos: Josianne Bodart Senn
corps de femme
Christiane Dufey-Liengme et Fabienne Co-
quillat, Conseillères en santé sexuelle et reproduc-
tive, Planning familial, CHUV, Lausanne.
té du CHUV reviennent vers les six se-
maines de post-partum pour une visite mé-
dicale de contrôle, il nous a semblé inté-
ressant de faire précéder cette visite d’un
entretien avec une conseillère en santé
sexuelle et reproductive. Notre objectif
principal est la contraception et la préven-
tion des grossesses non désirées mais, nous
abordons aussi tout ce qui concerne la
sexualité, l’affectivité et les relations au sein
du couple ainsi que la prévention de la dé-
pression post-natale.
Quels sont les objectifs particuliers
de ce projet-pilote?
1. Prévenir les grossesses non désirées par
un choix de contraception optimal et ac-
cessible favorisant la compliance à la mé-
thode contraceptive
2. Aborder ou ré-aborder le thème de la vie
affective et sexuelle du couple conjugal
et parental dans cette période de transi-
tion
3. Evaluer les ressources et les besoins, afin
d’orienter si nécessaire
4. Préparer la consultation médicale, en fai-
sant émerger les questions, les plaintes et
les besoins des patientes
Comment entrez-vous en contact
avec les femmes, les couples au sujet
de l’intimité et en si peu de temps?
Même si l’entretien est parfois un peu
court (30 minutes), les femmes sont géné-
ralement satisfaites, car elles savent qu’elles
peuvent revenir quand elles en éprouveront
le besoin. Concrètement, nous utilisons
l’écoute active et entrons en matière avec
des questions très ouvertes: «Comment al-
lez-vous faire?» ou «Comment voyez-vous
la suite?» ou tout simplement «Comment
allez-vous»? Puis, nous orientons la discus-
sion avec des questions ciblées sur la repri-
se des rapports et leur désir d’enfant pour
le futur. Dans ce contexte, nous percevons
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parfois ne plus rien sentir ou n’avoir jamais
eu de sensation. Comment être créative et
reprendre confiance pour ré-apprivoiser le
corps transformé? Elles se demandent si un
corps de mère peut oser la séduction pen-
dant l’allaitement. «Etre mère et se per-
mettre d’avoir du plaisir», est-ce compa-
tible? Certaines disent n’avoir jamais eu
vraiment de communication intime en
couple: «Comment dépasser les simples
performances sexuelles? Comment mettre
en valeur l’affectivité et la sensualité ab-
sentes? Comment retrouver un équilibre
couple-famille perturbé?» Autant de ques-
tions ou de difficultés qui sont exprimées
couramment.
En complément, nous les avons parfois
orientées vers d’autres professionnelles
(sage-femme, infirmière de la petite enfance,
sexologue, etc.) ou leur avons conseillé la
rééducation périnéale. Il arrive également
que nous reparlions de l’accouchement, du
bébé qui pleure beaucoup et qui dort peu
ou qui ne correspond pas au bébé imaginé,
rêvé. Les femmes se rendent compte lors
des entretiens qu’il y a des espaces pour
aborder ces sujets aussi divers que sen-
sibles.
Aujourd’hui, à quelle conclusion
arrivez-vous?
Cette étude met en évidence un nombre
élevé de femmes qui sont sexuellement ac-
tives, sans ou avant d’être suffisamment
protégées lors du retour de la fertilité dans
le post-partum, alors qu’elles ne désirent
pas d’enfant.
Nous constatons que les 40 entretiens du
post-partum réalisés ont répondu à un
besoin et ont permis en plus d’aborder
d’autres questions ou difficultés liées au
corps de mère et corps de femme, au
couple conjugal et au couple parental.
Propos recueillis par
Josianne Bodart Senn
notamment la représentation que la femme
se fait de la fertilité dans cette période par-
ticulière.
Par exemple, 80% des femmes ignorent
qu’il peut y avoir un cycle avec ovulation
juste avant le retour de couches… Les
femmes mettent en relation des informa-
tions qu’elles possèdent déjà mais qu’elles
n’utilisent pas. Elles disent, par exemple,
«Ah oui, ma sœur – ou ma cousine – a eu
une nouvelle grossesse, sans avoir le retour
des couches…» Elles le savaient donc, mais
elles l’interprétaient comme un «cas extrê-
me», une «exception», sans en compren-
dre la cause réelle.
Des études ont montré que les femmes
attendent des professionnel(le)s qu’ils-elles
abordent la question de la santé sexuelle.
Et les professionnel(le)s font de même... et
attendent que les femmes posent les ques-
tions. Il n’est, d’ailleurs, pas toujours évi-
dent pour les professionnel(le)s de la santé
d’être à l’aise pour aborder ce sujet. C’est
la raison pour laquelle, nous nous formons
et nous avons des supervisions. Il faut dé-
velopper un «savoir être» pour aborder les
tabous. Mais surtout pour continuer à s’in-
terroger sur nos propres préjugés.
Quels sont les résultats de votre évalua-
tion après six mois d’expérience?
Il est impressionnant de constater que 18
femmes sur 40 (45%) n’ont pas tous les
éléments pour être protégées contre une
grossesse non désirée (voir encadré).
Presque une sur deux! Nous constatons
qu’il y a beaucoup de fausses croyances, de
méconnaissances et de peurs.
Quels sont les besoins les plus significatifs
des femmes et des couples?
Nous nous sommes aperçues, d’une
part, que proposer de parler de contracep-
tion et de sexualité, six semaines après la
naissance, répond à un véritable besoin,
mais qu’une demande claire n’est pas tou-
jours formulée... D’autre part, que ce sont
deux thèmes qui sont liés ou découlent
d’un autre sujet plus global... Nous pour-
rions dire que ce qui les préoccupe et se
trouve en amont, ce sont les relations, au
sens large:
Nouvelles relations de la mère et du père
avec le bébé.
Relation à soi-même, naissance d’une
mère et d’un père.
Relation au corps transformé par la gros-
sesse et l’accouchement.
Mais aussi, les relations au sein du couple
à réinventer.
Quand nous ouvrons cette porte de discus-
sion, la question de la contraception et de
la sexualité peut être abordée tout naturel-
lement. Les femmes parlent facilement de
la douleur, mais également nous disent
Résultats
18 femmes ont
des «besoins non
comblés»
– 14 manquent de conscience con-
cernant la possibilité d’une gros-
sesse non désirée. Elles attendent
le retour de couches pour prendre
une contraception. Elles doutent
de leur fertilité pendant cette pé-
riode. Elles pensent que l’allaite-
ment les protège jusqu’au retour
de couches. Elles ont peu ou pas
de rapports sexuels.
1 est opposée au contrôle des
naissances, mais ne désire pas
d’autre enfant.
3 supposent que la contraception
provoque des effets secondaires.
7 manquent de connaissances con-
cernant l’existence ou l’accès aux
méthodes contraceptives.
– 2 ont d’autres préoccupations
3 ont le projet d’attendre la venue
de leurs règles après l’arrêt de la
Cérazette avant de reprendre une
pilule œstroprogestative.
NB: Certaines femmes cumulent plusieurs ré-
ponses.
Illustrations
Isabelle Ammon Saugy
Artiste sculpteure suisse, née en 1968,
mère de deux filles. En bref: formation
d’ergothérapeute, nombreux voyages,
animation d’un atelier créatif, quelques
expositions en Suisse et en France.
Travaille principalement la terre, depuis
peu aussi le métal. Ici: une série de
couples en terre cuite patinée, jeux à
deux, entre rencontre, fusion, attirance
et rupture. Le tout inspiré par la sensua-
lité des arbres.
Isabelle Ammon Saugy
Pont-Neuf 31, CH 1341 L’Orient
www.ammon-sculpture.ch
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Sage-femme.ch 5/2009
Recherches récentes
Difficultés à reprendre
les rapports sexuels
Il est un équilibre dans le couple de jeunes parents que la sage-femme peut
soutenir et promouvoir la sexualité dans le postpartum. Quel est le meilleur
moment pour aborder ce sujet? Deux recherches récentes ont été publiées sur
le sujet: l’une sur l’impact du traumatisme génital sur la fonction sexuelle du
postpartum et l’une sur l’allaitement et la sexualité.
ou l’inconfort lié à l’inadéquate lubrifica-
tion du vagin due au taux plus bas d’œs-
trogène dans la période postpartum.
Le peu d’études conduites sur le com-
portement sexuel des couples lors de la
grossesse et dans le postpartum s’accor-
dent à conclure qu’une information exac-
te peut aider les couples pendant les pé-
riodes de transition avant et après la nais-
sance. Une discussion des changements
attendus dans la sexualité devrait être in-
troduite dans la routine du suivi prénatal.
Les informations concernant la sexualité
exposées pendant la grossesse permet-
traient un meilleur vécu de la sexualité du
postpartum. Dans un article récent paru
dans La Revue Sage-femme (Décembre
2008, 301–304), Fabre-Clergue & Duver-
ger-Charpentier affirment que «la sexua-
lité du postpartum dépend étroitement
de la qualité de la sexualité qui a existé
Emanuela Gerhard
sage-femme à la maternité de
l’hôpital du Samaritain à Vevey
«C’était difficile, ce corps devenu étran-
ger, qui soudain, enfin, s’unissait au
mien. Il était à la fois inconnu et bizarre-
ment familier. Il était un père, et un frère
depuis que nous étions devenus une fa-
mille. (...) J’étais mal dans ma peau.
J’étais ailleurs. Mon corps était insensible,
insoumis, et je ne ressentais plus rien
qu’une sorte de gêne. J’avais encore
mal.» (Abecassis, 2005, p. 148).
La naissance d’un enfant apporte une
multitude de changements pour une
nouvelle maman. Beaucoup de femmes
expérimentent la fatigue, la douleur péri-
néale, l’incontinence urinaire, la dépres-
sion, ainsi que des changements dans la
fonction sexuelle. Alors que la dépression
du postpartum et l’incontinence urinaire
ont reçu une attention modérée de la
part des chercheurs, les études concer-
nant la fonction sexuelle ont été négli-
gées. Les données européennes dispo-
nibles suggèrent que les problèmes
sexuels du postpartum sont courants.
Jusqu’à 83% des femmes rapportent des
problèmes sexuels dans les 3 mois après
la naissance, et à 6 mois postpartum,
18% jusqu’à 30% des femmes expéri-
mentent toujours des problèmes sexuels,
dyspareunie y compris. Plusieurs raisons
ont été suggérées pour le retard de la
reprise des rapports sexuels vagi-
naux après la naissance. Les
principales sont: la
douleur liée à
l’épisiotomie, les
saignements ou
écoulements va-
ginaux, la fatigue,
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traumatisme mineur. Les femmes ayant
nécessité une suture périnéale ont rappor-
té un score d’IRS plus bas que les femmes
qui n’ont pas nécessité de suture.
Le silence sur le sujet de la sexualité du
postpartum va servir uniquement a gar-
der les femmes et leur partenaires igno-
rants des changements qui peuvent tout
à fait être une partie normale des ajuste-
ments du post-partum ou les priver de so-
lutions à des problèmes qui peuvent être
facilement remédiés ou du moins expli-
qués.
L’implication de la sage-femme auprès
du couple de jeunes parents s’avère bé-
néfique en matière de sexualité. Aborder
ce sujet avec eux est essentiel. En invitant
le couple à une discussion, nous pouvons
les informer à propos des changements
possibles, les adresser à des spécialistes
(gynécologue, sexologue) et leur donner
des conseils pour des solutions spéci-
fiques. Pour certains couples, il peut être
délicat d’en parler car le manque d’envie
sexuelle peut être interprété comme un
manque d’amour. En revanche, le dis-
cours d’une sage-femme en cours de pré-
paration à la naissance et à la parentalité
ou lors de ses interactions avec les
couples, permet aux parents de dédra-
matiser l’absence de désir et de leur faire
comprendre qu’ils ne sont pas des cas à
part et qu’ils peuvent se laisser du temps.
Dans son livre «Devenir parents en Ma-
ternité», Michèle Canon-Yannotti estime
que: «Si elles (les sages-femmes) sont at-
tentives à la mise en place du lien de la
mère à l’enfant et à la qualité des soins,
elles veillent à ce que le jeune père ne se
sente pas exclu du fait de sa position
d’extériorité de départ. Puis, elles aident
la jeune femme à récupérer un corps fé-
minin en perdant les traces du corps ma-
ternel. Elles permettent ainsi au jeune
couple de reprendre la dynamique de sa
sexualité.» (p. 66)
L’allaitement et la
sexualité du postpartum
Dans les siècles passés, le temps de l’al-
laitement était aussi celui de l’interdiction
des rapports sexuels. Cette période pou-
vant durer un an, deux ans, voir plus. Ac-
tuellement, l’effet de l’allaitement mater-
nel sur la sexualité dans le postpartum
fait l’objet d’une controverse. Les diffé-
rentes études (la plupart rétrospectives)
ont trouvé soit une augmentation, une
diminution de l’intérêt ou aucun change-
ment du type de rapport sexuel. Une étu-
de prospective canadienne (Ontario) inti-
tulée «Allaitement maternel et sexualité
immédiatement après l’accouchement»
publiée en octobre 2005 dans le journal
pendant la grossesse. (...) Il est donc ca-
pital d’informer les couples sur la sexua-
lité et la grossesse pour prévenir les diffi-
cultés du postpartum.»
L’impact du traumatisme
génital sur la fonction
sexuelle du postpartum
«Est-ce que le traumatisme spontané
du tractus génital a un impact sur la fonc-
tion sexuelle du postpartum? (Does
Spontaneous Genital Tract Trauma Im-
pact Postpartum Sexual Function?)» est
une étude comparative, descriptive, me-
née en collaboration par les Départe-
ments d’Obstétrique et Gynécologie,
Médecine Familiale et le College of Nur-
sing du Centre des Sciences de la Santé
de l’Université du Nouveau Mexique (A-
merican College of Nurse-Midwives,
2009). Elle a été publiée dans le Journal
of Midwifery and Womens’ Health dans
le numéro de mars/avril 2009. Une co-
horte prospective de patientes de sages-
femmes a consenti à l’accès à la docu-
mentation du traumatisme génital à la
naissance et à l’évaluation de la fonction
sexuelle à 3 mois postpartum. L’impact
du traumatisme génital sur la fonction
sexuelle était l’objectif de l’étude. Les
traumatismes étaient catégorisés en trau-
matisme mineur (pas de traumatisme ou
déchirure du premier degré ou autre
traumatisme n’ayant pas été suturé) et
traumatisme majeur (déchirure du deu-
xième, troisième ou du quatrième degré
ou autre traumatisme ayant nécessité
une suture). Les femmes ayant subi une
épisiotomie ou un accouchement opéra-
toire ont été exclues.
58% (326/565) des femmes enrôlées
ont donné des données sur la fonction
sexuelle; parmi elles, 276 (85%) ont rap-
porté une activité sexuelle depuis la nais-
sance. 70% (193) avaient subi un trauma-
tisme mineur et 30% (83) avaient subi un
traumatisme majeur. Les femmes sexuel-
lement actives ont complété une échelle
de relation intime (Intimate Relationship
Scale – IRS), un questionnaire de 12 su-
jets validé comme une mesure de la fonc-
tion sexuelle du postpartum Les deux
groupes de traumatismes étaient égale-
ment à même d’être sexuellement actifs.
Les scores totaux d’IRS ne différaient pas
entre les groupes de traumatismes, il n’y
avait pas non plus de plainte de dyspa-
reunie. Cependant, pour deux sujets,
des différences significatives on été
démontrées: les femmes ayant subi
des traumatismes majeurs ont rap-
porté avoir moins de désir à être te-
nues, touchées et caressées par leur par-
tenaires que les femmes ayant subi un
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