1/ INTRODUCTION
Le cancer est en France la première cause de mortalité chez les patients de 75 à 84 ans.
Passé cet âge, la tendance se renverse en faveur des maladies cardiovasculaires (1).
L'oncogériatrie est une discipline médicale dont le développement a été généré par
l'évolution démographique de notre société.
Près de 355 000 personnes ont un diagnostic de cancer chaque année dont 200 000
hommes et 155 000 femmes. Ces chiffres ont doublé ces 30 dernières années du fait de
l’augmentation de la population française et de son âge, de l’amélioration de la détection,
mais aussi sur celui de nos comportements à risque (tabac, alcool, rayons UV), notre
mode de vie (nutrition, sédentarité, obésité), et notre environnement (pollutions diverses,
expositions professionnelles).
Le risque de décéder d’un cancer a toutefois diminué notablement grâce aux diagnostics
plus précoces et aux progrès thérapeutiques. On peut affirmer qu’aujourd’hui plus d’une
personne sur deux guérit après un diagnostic de cancer. Cette donnée générale masque
de grandes disparités entre les patients, en fonction de la localisation du cancer et du
stade de la maladie au moment du diagnostic. Malgré ces progrès, 148 000 personnes
décèdent chaque année de leur cancer en France, dont 85 000 hommes et 63 000
femmes. (2)
La prise en charge de la personne âgée cancéreuse présente plusieurs particularités.
Premièrement le patient âgé est rarement monopathologique et son cancer s'inscrit dans
un cortège pathologique pouvant inclure une ou plusieurs insuffisance(s) d'organe(s) ou
autre pathologie de fond, posant le problème d'une tolérance amoindrie aux traitements
pouvant être proposés. En corollaire de ce premier point, le patient est souvent
polymédiqué, ce qui pose la problématique des interactions médicamenteuses.
Troisièmement, l'environnement social de la personne âgée n'est pas toujours propice à
une prise en charge optimale. Enfin se pose le problème particulier des patients porteurs
de maladies neuro-dégénératives qui, selon leur importance, altèrent non seulement les
possibilités de traitement, mais posent aussi le problème éthique de l'acceptabilité d'un
traitement agressif.
L'oncogériatrie s'est donc développée dans l'objectif de proposer aux patients âgés
diagnostiqués d'un cancer une prise en charge adaptée, raisonnable et raisonnée en
réunion de concertation pluridisciplinaire. Dans ce contexte, il est important d'évaluer, chez
le patient diagnostiqué d'un cancer, la quantité et l'importance de ses comorbidités afin de
ne pas traiter par excès un cancer d'évolution lente ne mettant pas lui-même en jeu le
pronostic vital du patient plus rapidement que les dites comorbidités, ou a contrario, traiter
un cancer dont la présence grève à plus court terme le pronostic vital ou fonctionnel du
patient.
Le médecin généraliste est en première ligne dans la prise en charge de ces patients âgés
en tant que soignant de proximité, « médecin de famille ».
Le plan cancer 2009-2013 mettait l'accent sur la volonté d'améliorer la prise en charge des
patients âgés atteints de cancer et d'élaborer des stratégies de prise en charge
spécifiques. Il souligne l'importance d'une amélioration du parcours de soins, notamment
devant le manque de continuité entre la prise en charge hospitalière et la prise en charge
des patients en ville.
Une récente étude de la Ligue Nationale Contre le Cancer a montré que la place du
médecin généraliste était rarement reconnue à sa juste valeur.
S'il paraît évident de dire que le médecin traitant est au centre de la prise en charge des
patients âgés atteints de cancers, en tant qu'interlocuteur direct, que coordinateur de