l`otage - Comédie Poitou

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comédie poitou-charentes
saison
2o12.2o13
centre
dramatique
national
direction
Yves
Beaunesne
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comédie poitou-charentes
roméo
l’et
otage
et
àlejuliette
la
vie
pain
hetero
dur
3
éditorial
Le théâtre n’est plus un des modes narratifs dominants, son
hégémonie de plusieurs siècles sur l’imagination d’une grande partie
de la population a pris fin. Le théâtre n’est plus à la mode. Tant
mieux, la mode est le principe de la soumission : la mode nous
prive de tous les pouvoirs du regard et du rêve. Véritable système
d’aliénation, la consensualité est un discours silencieux sur l’ordre
qui doit régner et sur la définition obligatoire du bonheur, même
théâtral. Le théâtre, renvoyé à sa merveilleuse inutilité, peut ainsi
retrouver son amour des utopies et sa capacité à créer sans peur
de l’échec, il redevient un exercice de résistance à la pensée unique.
Dans un pays justement obnubilé par l’emploi et la dette, où les
intégrismes prospèrent, dans un pays écartelé entre consommation
et environnement et où la marchandise ne fait plus rêver, l’art vivant
n’est pas un supplément d’âme pour public cultivé, il est d’une
absolue nécessité.
Le théâtre est là pour capter son époque, vols de gerfauts ou courants
souterrains, pour la répercuter dans le miroir de son inquiétude et
de son impatience, pour redigérer les interrogations du quotidien
et du moins quotidien, pour vaincre les ressentiments. Défendant
un théâtre qui se soucie d’appréhender le monde avec ses propres
armes, j’ai choisi de privilégier les poètes, les anciens et les nouveaux,
ceux d’ici et d’ailleurs, tous amoureux de la langue. Les grands
nourriciers des profondeurs sont les écrivains, ils nous emmènent
loin des terrorismes du bon goût moderne : les poètes détestent les
censeurs, ils ne veulent que les utopies. Avec eux, j’aime au théâtre
pratiquer autant la verticalité que l’horizontalité car c’est quand les
dieux s’éclipsent qu’il s’avère réellement que les hommes ne sont
pas des dieux.
Notre objectif n’est pas de cultiver l’éclectisme, mais d’af
d’affirmer une
position spécifique, celle d’un théâtre de création, et d’un théâtre
de texte. Derrière la priorité de la création, une école : du spectateur,
des acteurs. Pour mettre la culture au centre du processus éducatif.
Cette double activité fait de la Comédie Poitou-Charentes une
fabrique où se mêlent sans cesse recherche et représentation. Ici, tout
est objet de création, tout est objet d’apprentissage. Le théâtre c’est
comme la gastronomie, c’est à tout le monde, pourvu que chacun
puisse y mettre du sien.
Enfin, nous nourrirons le maillage culturel du territoire pour
lutter contre les zones blanches de la culture. Derrière les thèmes
de l’éducation et de la territorialité, c’est l’enjeu démocratique qui
est posé. Le politique est là : faire en sorte que l’émotion esthétique
soit offerte à tous, et non à une élite intellectuelle ou financière.
« Créer tout un théâtre, un théâtre vaste et simple, un et varié,
national par l’histoire, populaire par la vérité, humain, naturel,
universel, par la passion », écrivait déjà Victor Hugo en 1830.
Yves Beaunesne
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hetero
hetero
création
Avec Hetero (l’Autre en grec),
Denis Lachaud nous propose
un conte drôle et effrayant. Il
nous transporte dans un monde
où les femmes n’ont jamais
existé, un monde peuplé
uniquement d’hommes virils,
de sosies de Lino Ventura et
Jean Gabin. Mais ce monde
étrange est partagé en deux :
il y a les hommes qui travaillent
et les autres, ceux qui enfantent
et s’occupent du foyer.
Un jeune homme va tenter de
bousculer l’ordre des choses :
il s’oppose à son futur fiancé
et ses pères en refusant de rester à la maison pour vivre pleinement sa carrière, ses choix
et ses désirs.
Cette opposition va forcer chacun à réinterroger ses convictions : cette différence entre les
hommes est-elle véritablement
d’ordre naturel ? N’est-elle pas
plutôt une invention politique
de certains hommes pour asseoir
leur domination ?
Construire et donner à voir
ce monde terrible qui repose
sur le principe d’un « Autre
différent», vous l’aurez compris,
n’est qu’un prétexte pour questionner le nôtre, pour tenter
de le comprendre.
Mais si Denis Lachaud, grâce
à l’incroyable force de son
écriture, parvient à questionner
violemment la marche de notre
monde et ce que nous croyons
savoir de nos désirs, il n’en
est pas pour autant donneur
de leçons ou moralisateur...
La fragilité des personnages
qu’il parvient à faire exister
par la finesse de sa langue, leur
humanité en somme, nous
entraîne avec eux au cœur des
problèmes à résoudre. Il nous
rappelle que nos choix individuels d’aujourd’hui sont les
fondations du monde de demain,
et que nous avons dans nos
mains les clés du changement.
Hetero se veut une invitation
par le théâtre à cet espoir
sans lequel aucune lutte n’est
possible.
Thomas Condemine
de Denis Lachaud
mise en scène et scénographie
Thomas Condemine
distribution (en cours) Christian
Caro, Valentin de Carbonnières,
Bertrand Farge, Yvon Martin…
régie générale / construction
Baptiste Bussy lumières Thierry
Fratissier
production TPN-Theatre avec le soutien
de la Drac Poitou-Charentes et de la Région
Poitou-Charentes coproduction Comédie
Poitou-Charentes
10.11.12 › 20h30
11.11.12 › 17h
12.11.12 › 20h30
Poitiers › Centre
d’Animation de Beaulieu
13.11.12 séance
scolaire dans le cadre
de Regards croisés
avec la Compagnie
Sans Titre Production
plus d’informations
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à la vie
oedipapa
comment
ou com
mmen
m
porter
les crimes
de ses
pères
à la vie !
création
« Comme j’aimais la danse
à la folie, je ne voulais pas me
marier. J’aimais trop les filles.
Il fallait que je saute. J’étais
toujours le premier sur la piste.
Il y en avait une qui dansait
très bien. Mais ses parents
n’étaient pas riches. Quand
on avait ça dans les bras, c’était
comme une toupie. On ne
sentait rien. On faisait du saut,
là !… Le bon dieu l’a peut-être
préservée… On raconte ça,
d’un coup, mais ça fait quarante
ou cinquante ans que je ne l’ai
pas raconté. La vie c’est quoi ?
C’est qui ? On se pose des
questions. La vie, des fois, on
se demande comment on a fait
pour traverser tout ça. »
« Depuis octobre 2011, je
sillonne régulièrement les
Deux-Sèvres (auprès de partenaires : maisons de retraite
et centres socioculturels) pour
rencontrer des personnes dont
l’âge varie entre 70 et plus de
100 ans. J’entends et je collecte
de nombreux récits, des témoignages, des expériences de vie,
des anecdotes, des réflexions…
Ce qui m’intéresse, c’est de faire
connaissance, et d’aborder
le passé, le présent et le futur.
Qu’est-ce qu’ils ont reçu et
qu’est-ce qu’ils aimeraient
laisser ? Comment voient-ils le
monde dans lequel ils vivent ?
Qu’est-ce qui les fait rire ?
J’entends comment, en l’espace
d’une vie, on est passé du
lavoir au salaire pour la femme,
de la faux à l’ordinateur, du
fermage au GAEC…
Comment ils ont construit,
inventé, lutté, aimé.
Je leur demande ce qui rend
heureux.
Et je leur demande : « C’est
quoi la vie ? » question colonne
vertébrale du projet.
De toutes ces réponses, avec
l’aide du musicien Eric Proud
(présent sur le plateau avec
son accordéon et sa guitare
électrique, symboles de deux
époques), d’une comédienne
et d’un comédien, et peut-être
de quelques marionnettes, je
vais construire un spectacle. »
Laure Bonnet
texte et mise en scène
Laure Bonnet
d’après une collecte anonyme
de paroles dans les Deux-Sèvres
musicien Eric Proud distribution en
cours durée estimée forme courte
45mn, forme complète 1h30
production Comédie Poitou-Charentes,
avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes,
de la Région Poitou-Charentes, de la Ville
de Poitiers et du Conseil Général des Deux
Sèvres coproduction La Maison Pour
Tous de Aiffres, avec le soutien de l’Union
Régionale des Foyers Ruraux à Lezay,
des centres socioculturels de Nueil les
Aubiers et de Mauléon ainsi que des EHPAD
de Mougon, Coulonge sur l’Autize,
Ménioute et Lezay
24-25.04.13 › 19h30
Poitiers › Centre
d’Animation de Beaulieu
› dans le cadre de
Regards croisés avec la
Compagnie La Lanterne,
À l’approche du point B
création à Aiffres
(Espace Tartalin le
04.12.12) et en tournée
régionale
plus d’informations
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l’otage
et
le pain
dur
l’otage et
le pain dur
créations
À la façon d’une saga, Paul
Claudel nous plonge avec la
famille Coûfontaine dans les eaux
troubles de l’après Révolution
française de 1789. Une période
tumultueuse de l’Histoire, dont
nous sommes aujourd’hui, qu’on
le veuille ou non, les héritiers.
L’Histoire de France, ici, est
bien plus qu’une toile de fond.
Paul Claudel s’en saisit. Il en fait
une arène capable de contenir
les déchirements intérieurs qui
l’animent depuis toujours.
Pour écrire L’Otage et Le Pain
dur, Claudel ouvre avec malice
le placard de ses drames de
jeunesse, il en sort ses personnages poussiéreux et utopistes,
les habille en costumes de
lumière (les uniformes militaires
de l’époque brodés de fil d’or)
et les jette dans l’arène sanglante
d’un monde en transformation.
Une expérience, une sorte de
corrida improvisée. Et les voilà
qui cherchent à tout prix une
place au soleil, ces idéalistes
magnifiques ! Les voilà qui,
pour garder leur place, s’escriment à rester debout face aux
charges répétées d’une époque
dans la tourmente. Mais dans
cette lutte à mort, qu’en est-il
de leurs idéaux ? Que devient
ce feu intérieur qui brûlait
à l’origine en chacun d’eux ?
Ce feu, Paul Claudel en est
l’artificier tout au long des deux
pièces : en le faisant s’éteindre
avec les derniers instants de
la lutte révolutionnaire dans
L’Otage, il nous fait sentir à quel
point un tel feu a été nécessaire
et décisif. Dans Le Pain dur, il
nous montre comment la génération suivante, pour sortir du
marasme et retrouver un espoir
de changement, va le faire
renaître de ses cendres.
Deux pièces donc, qui nous
exhortent à attiser en nousmêmes ce feu, pour ne jamais
le laisser s’éteindre.
de Paul Claudel
mise en scène
Thomas Condemine
distribution (en cours) Xavier Bazin,
Anne Benoit, Thomas Condemine,
Marianne Fabbro, Jean-Claude Jay,
Géraldine Martineau, Marie Vialle…
dramaturgie Isis Fahmy
scénographie et costumes Camille
Vallat décoratrice Julie Trudgett
régisseur plateau / constructeur
Flavien Renaudon durée L’Otage
1h50, Le Pain dur 1h50, l’intégrale
4h10 (entracte de 30 min)
production TPN-theatre coproduction
Comédie Poitou-Charentes, La Rose
des Vents (scène nationale de Lille métropole
– Villeneuve d’Ascq), Théâtre National
de Toulouse, Le GRAND ‘R (scène nationale
de la Roche-sur-Yon) avec le soutien
du Jeune Théâtre National
02.05.13 › L’Otage
› 20h30
03.05.13 › Le Pain dur
› 20h30
04.05.13 › l’intégrale
L’Otage et Le Pain dur
› 19h30 › Poitiers ›
Centre d’Animation
de Beaulieu
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roméo
et
juliette
roméo et juliette
création
Ce sera une « version belge »,
bilingue, avec une Juliette et
des Capulet flamands, et un
Roméo et des Montaigu wallons.
Je pars du rapport d’amourhaine qui existe depuis des
décennies entre les deux
communautés belges et de
ce laboratoire microcosmique
européen qu’est la Belgique
avec son Prince. Pour raconter
l’histoire universelle que
Shakespeare a écrite autour
des personnalités complexes
de Roméo, sorte d’ado préHamlet, no-life suicidaire perdu
dans le virtuel avant l’heure,
et Juliette, une si jeune femme
qui a un côté aspirateur comme
Dalida en même temps qu’un
bon sens issu d’un pragmatisme
bien nordique : même tout
petit, le pays de la capitale de
l’Europe reproduit l’éternel
conflit entre le nord et le sud,
les wallons étant les plus germaniques des latins, les flamands les plus bourguignons
des européens…
Deux tout jeunes gens qui
naissent dans des familles aisées
et rivales mais où il y a plus
d’épines que de pétales. Des
Capulet du Nord, nouveaux
riches au réalisme nourri de décennies de lutte pour l’identité
flamande, des Montaigu du
Sud empêtrés dans les privilèges d’une vieille aristocratie
wallonne à la française et adeptes du « non ». Des langues
différentes mais une même lutte
contre les occupants espagnols,
français, hollandais, allemands...
Et surtout un même partage,
entre fourmis et cigales, des
grands courants spirituels
et artistiques qui ont traversé
l’histoire de leur pays et que
Shakespeare n’aurait pas reniés :
l’expressionnisme, le surréalisme, le fantastique… Mais des
voisins qui s’entre-déchirent
malgré leur bonne volonté.
Le mal qu’un homme peut faire
avec les meilleures intentions
me paraît plus fort que tous
les cataclysmes.
Un soir de kermesse à Bruxelles,
le destin a ramassé ses énergies
pour exécuter son œuvre –
depuis Shakespeare, nous savons
que les amours sont décidées
au Panthéon par une divinité
dotée d’un sens de l’humour
très belge. C’est l’exploration
de l’attirance humaine pour la
chute, liée au motif de la liberté
en un lien terriblement secret
et dangereux. Peut-être notre
art théâtral, qui travaille avec
la fonte du recto et du verso
de notre âme, peut-il révéler
quelque chose de nos vérités
dormantes. Et, surtout, il y a
dans la pièce un paradoxe assez
phénoménal, qui tient à l’énergie cathartique que porte le
motif tragique. La puissance
de ces jeunes gens contient
une force spirituelle qui permet
de ne pas désespérer du monde.
de William Shakespeare
mise en scène Yves Beaunesne
distribution (en cours) Chris Thijs,
François Beukelaers, Patrick
Descamps, Sophia Leboutte,
Bien De Moor, Mout Uyttersprot,
Olivier Constant, Evelien Bosmans,
Clément Thirion, Luc Schiltz,
Els Olaerts, Simon Baetens,
Jules Jordens, Matilde Casier…
traduction, adaptation
et dramaturgie Marion Bernède
scénographie Damien Caille-Perret
lumières Jérémie Papin création
musicale MLCD (My Little Cheap
Dictaphone) costumes Jean-Daniel
Vuillermoz son Jean-Damien Ratel
maquillages Catherine Saint-Sever
assistanat à la mise en scène Marie
Clavaguera Pratx
production Comédie Poitou-Charentes
avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes,
de la Région Poitou-Charentes et de la Ville
de Poitiers coproduction Le Théâtre
de la Place à Liège, Le Grand Théâtre
de Luxembourg, Le Centre Dramatique
National des Alpes – Grenoble
22-23.05.13 › 19h30
Poitiers › TAP
plus d’informations
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au répertoire
La Comédie Poitou-Charentes
s’invente un répertoire : il s’agira
pour nous d’inscrire un certain
nombre de nos propositions
dans la durée, en choisissant
des formes légères, promptes
à être reprises et tournées,
pour nourrir souplement le territoire dans une dynamique de
partage des œuvres accompagné d’actions de sensibilisation.
Une façon aussi de consolider
et prolonger l’investissement
des deniers publics dans la
création artistique.
l’intervention
de Victor Hugo
Marcinelle et Edmond forment
un couple amoureux mais
miséreux. Marcinelle est dentellière, Edmond peint des
éventails. Ils n’ont à se partager
qu’un morceau de pain et le
souvenir douloureux de leur
petite fille, morte à l’âge de deux
ans parce que le médecin n’est
pas arrivé à temps. « On ne se
presse pas pour les pauvres. »
Et c’est cette même pauvreté
qui met leur amour à rude
épreuve. La pièce s’ouvre ainsi
sur une scène de jalousie mutuelle : il lui reproche de regarder avec un peu trop d’attention les beaux hommes riches ;
elle a peur qu’il ne cède au
charme des belles toilettes
d’une de ces dames, n’ayant
elle-même rien à lui offrir, si ce
n’est la vue de sa robe de toile
souillée… La rupture de leur
couple est proche quand font
irruption dans leur vie
Mlle Eurydice, chanteuse-danseuse de théâtre, et son baron
du moment, le riche et excentrique M. Gerpivrac. Marcinelle
et Edmond sont alors tous
deux tiraillés entre la fidélité à
leurs origines modestes faites
de bonheurs simples, et l’attrait
éblouissant d’une vie luxueuse
que leur fait entrevoir cette
nouvelle rencontre.
mise en scène Yves Beaunesne
genre théâtre spectacle tout public
à partir de 12 ans durée 1h15mn
distribution Mélissa Barbaud,
Damien Bigourdan, Laure Bonnet,
Philippe Faure accordéoniste Eric
Proud collaboration artistique
Marion Bernède scénographie
Damien Caille-Perret costumes
Jean-Daniel Vuillermoz
maquillages / coiffures Catherine
Saint-Sever lumières Jérémie Papin
production Comédie Poitou-Charentes avec
le soutien de la DRAC Poitou-Charentes,
de la Région Poitou-Charentes et de la Ville
de Poitiers coproduction La Maison de la
Culture de Nevers et de la Nièvre et le Centre
Dramatique National des Alpes-Grenoble
reprise de tournée
en Région et hors région
à partir d’octobre 2012
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discours
de Victor Hugo
Quand le député Victor Hugo
monte à la tribune de l’Assemblée nationale en 1849, la iième
République vient de naître sur
les barricades de la révolution
de 48.
Galvanisé par ce nouveau départ, armé du brio et des lettres
qu’on lui connaît, il redéfinit
les valeurs républicaines,
dénonce les dangers du système
et trace les grandes lignes d’un
projet qui fera de la France une
nation heureuse au xxème siècle.
L’art et la culture ne sont pas
les souvenirs vieillots d’une
France obsolète. Ils sont florissants, ils donnent des lectures
du monde, ils ouvrent
les esprits et les frontières,
ils parlent à toutes, à tous.
sur une idée originale de Yves
Beaunesne mise en scène
Thomas Condemine
collaboration artistique Marion
Bernède avec Philippe Faure
production Comédie Poitou-Charentes
avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes,
de la Région Poitou-Charentes et de la Ville
de Poitiers
Plus encore que des discours
politiques, ces textes de Victor
Hugo résonnent comme des
paroles d’amour et de confiance
en l’Homme et en l’avenir,
des paroles d’espoir et de lutte
intemporelles.
En dressant notre tribune
de fortune au milieu de la foule,
sur des places de marché ou
dans les rues, ce sont ces paroles-là que nous voulons faire
entendre dans une présence de
l’art hors des lieux consacrés.
reprise de tournée
en Région et hors région
à partir d’octobre 2012
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œdipapa
ou comment
porter les crimes
de ses pères
de Laure Bonnet
Une jeune femme, seule en
scène, nous raconte, avec l’aide
de ses marionnettes, l’histoire
tragique de sa famille, les Labdacides. Et quelle histoire !
Elle est Ismène, petite sœur
d’Antigone et fille d’Œdipe.
Chacun sait ce qui fut prédit
à celui-ci : « Tu assassineras
ton père et coucheras avec
ta mère », et ce qu’il advint
de cette prédiction…
On sait moins en revanche
qu’« Œdipe » signifie en grec
« pieds enflés », car son père
les lui fit transpercer avec une
pointe de fer avant de l’abandonner aux bêtes sauvages. Cela
afin de conjurer la prophétie.
Guidés par la jeune Ismène, qui
se fera tour à tour narratrice,
interprète et marionnettiste,
nous marcherons dans les pas
du fils de Laïos, au gré des
pérégrinations de ses pieds
meurtris. Le metteur en scène
et scénographe Damien CaillePerret a imaginé une installation
où les marionnettes déambulent
sur une table ronde comme
le monde, à l’image du périple
d‘Œdipe. Avec lui, nous irons
à la rencontre d’hommes, d’oracles, de devins et de chimères
sur les traces de la malédiction
familiale. Au plateau également,
un poste de télévision nous
rapportera les dernières rumeurs
de ces temps mythologiques.
texte, jeu et manipulation
Laure Bonnet
genre théâtre spectacle tout public
à partir de 12 ans durée 40mn mise
en scène, marionnettes,
scénographie, vidéo, musiques
additionnelles Damien Caille-Perret
construction du décor Patrick
Poyard
spectacle de la Compagnie des Têtes en Bois
coproduit et créé au Nouveau Théâtre /
CDN de Franche-Comté, Production
déléguée Comédie Poitou-Charentes
avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes,
de la Région Poitou-Charentes et de la Ville
de Poitiers
reprise de tournée
en Région et hors région
à partir d’octobre 2012
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regards croisés
L’acte théâtral a ce pouvoir
d’arrêter le temps, de le rétrécir ou de l’allonger, voire de
le rassembler pour faire parler
des formes différentes. Nous
ouvrons la saison prochaine
des espaces de rencontres entre
nos propositions qui serviront
de fil conducteur pour notre
« coopérative artistique » : il
s’agira de prolonger nos gestes
artistiques personnels en écrivant à plusieurs une approche
géographique, cartographique
de nos désirs. Ensemble face
à nous-mêmes et au regard de
l’autre, voilà un nouveau pas
de notre école du spectateur,
vers l’envers du décor.
Cet angle d’attaque est une garantie que l’intime et le désir ne
sont pas, comme c’est souvent
le cas, les grands oubliés de la
réflexion politique.
Cette nécessité d’aborder la
question politique en mettant
les désirs au cœur d’une pensée
exigeante, Anne Morel l’a comprise depuis longtemps : avec
son spectacle, la 3ème Case, elle
proposait déjà d’utiliser le pris-
Débranchons les appareils ménagers et prenons le strict minimum, autant voyager léger.
regards
croisés # 1
Cie TPN-Theatre
Cie Sans titre
Hetero
La 3ème Case
13.11.12 Poitiers
› Centre d’Animation
de Beaulieu
› Séances scolaires
Thomas Condemine créera
cette saison Hetero, un texte
qui met en scène un monde
peuplé uniquement d’hommes,
une façon d’interroger la place
de l’individu dans notre société
à travers une réflexion sur les
notions de sexe et de Genre.
me d’une réflexion sur le sexe
et le Genre pour questionner
la position de l’individu par
rapport à la norme et sa quête
d’identité dans notre société.
La Comédie Poitou-Charentes
propose les deux spectacles,
dans le cadre de journées
inter-lycées, sur différents sites
de la région, avec en clôture
de ces journées une rencontre
entre le public et les artistes.
Cie Sans Titre
Portraits de GENRE Humain 2 :
La 3ème Case
Conte fantastique fantasmé
autour d’une histoire de corps
et d’ombre...
Anne Morel comédienne slameuse
et Mathias Gourdot comédien rappeur
forment un duo « bête à deux têtes »
durée : 45 min
regards
croisés # 2
Comédie Poitou-Charentes
Cie La Lanterne
À la vie!
À l’approche du point B
24-25.04.13 › 19h30
Poitiers › Centre
d’Animation de Beaulieu
« La réflexion sur le temps, sur
le corps dans un espace donné,
la célébration, voire la transfiguration, traverseront, je crois,
nos deux spectacles. Pour autant,
nous ne les utilisons pas dans
le même sens, et nos spectacles
partent dans des directions tout
à fait opposées.
Si À la vie ! fait contrepoint à
l’imminence de la mort attendue
dans À l’approche du point B,
tous deux partagent le fait d’être
des projets de mise en scène
portés par des jeunes femmes
qui en assument l’écriture.
Cette proposition d’ouvrir
ainsi côte à côte deux univers
différents sur des questions
qui se frottent porte une belle
promesse dont je suis très
heureuse. »
Laure Bonnet
Cie La Lanterne
À l’approche du Point B
Pièce chorégraphique théâtrale
composée de 14 tableaux qui
représentent les dernières étapes
de la vie d’un vieil homme.
À travers des scènes quotidiennes, nous assisterons au ballet
du personnel soignant et de
ses proches.
texte et mise en scène
Marie Clavaguera Pratx
distribution en cours Chloé André,
Vincent Clavaguera, Renaud
Triffaut, Géraldine Roguez durée
du spectacle 1h30
regards
croisés # 3
Cie TPN-Theatre
Comédie Poitou-Charentes
L’Otage et Le Pain dur
L’Annonce faite à Marie
La comédie Poitou-Charentes
propose une année Paul
Claudel en 2013. Après L’Otage
et Le Pain dur mis en scène
par Thomas Condemine au
printemps 2013, Yves Beaunesne
mettra en scène L’Annonce
faite à Marie à l’automne 2013
au Théâtre d’Angoulême.
« Tout va se passer en spectacle
aux hommes et aux anges ».
Avec ces quelques mots de
Coûfontaine dans le premier
acte de L’Otage, Paul Claudel
invite les artistes à partager
avec le public non seulement
un présent très réel, très simple, mais aussi une conscience
que ce présent-là est tout relatif
et fragile, une infime partie de
la grande Histoire, plus large,
infinie.
regards
croisés # 4
Cette dimension infinie ouvre
le champ des possibles qu’on
soit acteur, spectateur ou metteur en scène. Libre à chacun
de lui donner le sens qu’il désire.
Certains y verront la grâce
de Dieu bien sûr, et d’autres
la certitude qu’existent encore
aujourd’hui, dans le tourbillon
quotidien des appréciations
et des valeurs, des choses qui
sont inestimables… Bref, autant
de possibilités d’interprétations
que de désirs. Plus encore que
leurs regards, ce sont leurs
désirs et ceux de leurs équipes
qu’Yves Beaunesne et Thomas
Condemine vont croiser, cherchant ainsi à les additionner
pour rendre à l’œuvre de
Claudel l’espérance collective
qu’elle véhicule au-delà du
génie avec lequel il a renouvelé
le verbe dramatique français.
Il y a cette fulgurance : reconnaître en l’autre sa part de
bonheur et la mesure de sa
souffrance. Quand la nécessité
d’en savoir davantage sur
l’autre devient un malaise
d’abord physique. Devoir
mourir mais vouloir vivre.
Nous sommes fascinés par
ces marges humaines.
Rictus / David Bobee
Roméo et Juliette
14-15.05.13
Poitiers › TAP
Comédie Poitou-Charentes
Roméo et Juliette
22-23.05.13 › 19h30
Poitiers › TAP
Alors, comment traiter
aujourd’hui Shakespeare
et ses ivresses, ses drogues,
ses destructions, ses amours,
ses odeurs de fées, ses tohubohu infernaux ? Le TAP
accueillera la même saison
deux propositions de Roméo
et Juliette, celles de David
Bobee et d’Yves Beaunesne :
l’occasion était belle de croiser
les regards, de voir les articulations, les circulations entre les
deux propositions, avec l’acteur
au centre de ce processus.
plus d’informations
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mot du collectif artistique
soutien à la création
que ce paysage
soit le lieu du poème
où l’on pourra se
promener en toute
liberté, choisissant
soi-même ses
chemins, quitte
à les tracer …
… quitte aussi
à s’y perdre
Laurent Terzieff
2h14
cie le bruit du frigo
Atteindre ce théâtre-là, être
capable d’offrir au public et
aux artistes, à force d’invention
et d’humilité, un tel paysage
n’est pas chose aisée. Nous ne
serons pas trop de trois pour
tenter d’y parvenir ! L’alchimie
mystérieuse qui provoque la
naissance d’un espace qui soit
celui de l’affirmation mais aussi
celui de la perte, est sans cesse
à réinventer.
Multiplier les angles d’attaque
au sein du merveilleux outil
qu’est le centre dramatique,
tout en gardant en tête le rêve
de ce paysage commun, augmente nos chances de succès.
L’ambition du collectif artistique
de la Comédie Poitou-Charentes
est de favoriser une permanence
d’artistes dans une relation
à développement durable avec
le territoire. En considérant
comme préalable que ce qui
donne sens à chaque aventure
est le geste artistique saisi dans
sa spécificité et sur une certaine
durée : l’aventure de metteur
en scène, de comédien, d’auteur.
L’indépendance ne se paie pas
forcément par la pauvreté : les
artistes associés disposent d’une
réelle autonomie de production
qui n’est pas simplement surcroît
d’indépendance économique
mais bien regain de liberté – qui
ne peut que favoriser l’émergence de projets plus personnels.
Un outil partagé, c’est un outil
qui rajeunit et qui participe au
renouvellement des formes
artistiques.
Cette saison, à travers nos
différentes créations artistiques,
qu’elles soient issues du répertoire classique avec Roméo
et Juliette et L’Otage / Le Pain
dur, des écritures contemporaines avec Hetero ou de la
collecte de récits sur le terrain
avec À la vie !, nous allons,
en faisant du théâtre, tenter
de faire exister ce paysage.
Un théâtre qui soit un lieu du
poème, donc ? Oui, assumonsle. Ou pour mieux dire et satisfaire ceux qui ne verraient dans
l’expression « lieu du poème »
qu’un nuage informe et éthéré :
un théâtre qui dessine le monde
avec un pinceau dans chaque
main. L’un qui restitue les couleurs vives et parfois violentes
des paroles qui éclaboussent
le monde, qui questionne notre
héritage, les déterminismes
et l’état de fait social, culturel,
politique. L’autre qui, avec la
plus grande minutie, représente la vie dans ce qu’elle a de
plus trouble et contradictoire,
de plus fragile et d’incompréhensible. Un lieu de la perte
de connaissance, aussi. Cette
condition nécessaire à la remise
en question individuelle
qui précède toute prise
de conscience collective
conduisant au changement.
Recherche d’un paysage
commun pour trois angles
artistiques différents, donc.
Une recherche qui ne demande
qu’à être partagée et qui, nous
l’espérons, englobera dans sa
quête de réalisation tous ceux
qui voudront bien s’y intéresser...
Que ce paysage teinté des désirs
du plus grand nombre possible
puisse un jour sortir du théâtre
et envahir nos villes, nos
quartiers et nos campagnes !
Laure Bonnet
Thomas Condemine
Yves Beaunesne
2h14, c’est le point où se
nouent les parcours fragmentés
– parfois drôles, parfois graves,
toujours surprenants – de six
personnages en quête de
bonheur, celui que l’on espère,
ou que l’on a perdu. Tissés
avec grâce dans une structure
kaléidoscopique qui culmine
en un dénouement abrupt
et déchirant, ces parcours s’incarnent dans des marionnettes
hyperréalistes qui donnent
corps et expressivité à la langue
de David Paquet, tout en maintenant une subtile distance
qui rend audible la violence
du texte sans l’édulcorer. Grave
et jubilatoire, 2h14 explore
ce moment charnière où l’on
cherche, de façon souvent
brouillonne et excessive, sa
place dans le monde des adultes – en tentant de ne pas leur
ressembler.
de David Paquet mise en scène
Dinaïg Stall assistée de Céline
Garnavault
distribution Amélie Esbelin,
Cécile Vitrant, Cédric Laurier,
Céline Garnavault, Côme Thieulin
et Mathieu Enderlin conception
et construction des marionnettes,
masques, costumes Dinaïg Stall
son Jean-Baptiste Droulers lumières
Eric Seldubuisson scénographie
Blandine Vieillot regard
chorégraphique Carine Kermin
production Le Bruit du Frigo coproduction
La Coursive – Scène nationale de La Rochelle,
Le Gallia – Scène conventionnée de Saintes,
la Comédie Poitou-Charentes, L’Avant-Scène
– Scène conventionnée de Cognac avec le
soutien de la DRAC Poitou-Charentes, de
la Région Poitou-Charentes, de la ville de
Poitiers, du Centre Intermondes, de la ville
de La Rochelle et de l’Institut Français texte
publié aux éditions Actes Sud-Papiers,
janvier 2013
Cette thématique va tisser
la toile de fond de la création
2013 EL M. (titre provisoire)
21.05.13 › 19h30
Poitiers › Centre
d’Animation de Beaulieu
EL M. (titre
provisoire)
cie sans titre
production
«EL M. (titre provisoire) n’est pas
une adaptation du Misanthrope
de Molière mais une véritable
écriture d’œuvre originale.
Il s’agit de proposer à l’auteure,
Laure Bonnet, de se plonger
dans l’univers de la Cie Sans
Titre, dans son travail de recherche autour des questions
d’identités, de genre et de
frontières, et dans sa démarche
de création interdisciplinaire :
vidéo Théâtre Danse Hip Hop
Création Numérique. »
EL M. (titre provisoire) est
l’aboutissement d’un temps de
recherche commencé avec les
Portraits de Genres Humains.
« Il s’agit de continuer de questionner la place et la liberté
de l’individu et de sa représentation dans la société. ‘Etre ou
ne pas être… dans le monde’
avec ses assignations de genre,
de sexe, de couleur de peau,
d’origine, d’âge… Telle est
la question. Qu’est-ce qui fait
de nous un animal social ?
Comment survivre au monde
aujourd’hui ? Comment aimer
le monde ? S’immerger au cœur
de la « matrice », au risque
de s’y dissoudre ? S’en exclure
et en être chassé ? Au cœur
de ce champ de tension : une
histoire d’amour, une histoire
politique… »
création automne 2013
production Cie Sans Titre-Production
coproduction par la Comédie
Poitou-Charentes et la Maison des 3 Quartiers
avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes,
la Région Poitou-Charentes, le ville de Poitiers,
le Département de la Vienne
23.11.12 › 20h30
Poitiers › Centre
d’Animation de Beaulieu
› première lecture
publique du texte EL M.
(titre provisoire) en
présence de l’auteure
Laure Bonnet
plus d’informations
comedie-pc.fr
18
19
territoire en chantiers
La décentralisation et la démocratisation culturelles sont des
instruments d’émancipation
et de développement pour nos
régions. Elles constituent des
marqueurs de la circulation
de la parole entre concitoyens :
la culture est un plaisir qui
s’apprend et se transmet.
Faire de la création un bien
commun, mettre au centre
du processus éducatif le désir
et l’imaginaire, c’est donner
le choix et c’est aussi décentrer
socialement et artistiquement
par la force de la médiation
culturelle.
Après une première saison
riche en découvertes, nous
préparons diverses propositions
de rencontres entre nos créations et le territoire rural et
urbain picto-charentais sous
forme de chantiers à partager.
sensibilisation
Espaces partagés autour
des créations
Notre travail autour de Marieluise Fleisser et Pionniers
à Ingolstadt, puis Victor Hugo
et L’Intervention la saison
dernière fut l’occasion de nouer
un riche partenariat avec des
classes de collèges et de lycées,
des étudiants d’écoles supérieures et des groupes d’amateurs :
ateliers d’écriture, répétitions
ouvertes, expositions des
travaux et échanges multiples
ont permis de créer un espace
partagé au plus près de la
création.
La Comédie Poitou-Charentes,
la compagnie TPN-Theatre
et la compagnie sans Titre-Production mèneront d’autres
projets inter-lycées sur différents territoires de la Région.
Cette année, nous relancerons
et amplifierons ces partenariats
à l’occasion des spectacles que
nous présenterons.
Laure Bonnet, dans le cadre
du projet « À chacun ses couleurs » mis en place par la Maison des étudiants de Poitiers,
a animé deux sessions de stages
auprès des étudiants. Elle a
proposé différents rendez-vous
autour de l’écriture de texte
suivis d’un travail autour du
rapport à la lumière au théâtre
à partir des écrits des étudiants.
Interventions en milieu
scolaire
En 2012, Yves Beaunesne a
passé une semaine avec les élèves
de 1ère du lycée de l’Image et
du Son d’Angoulême autour de
Yvonne, princesse de Bourgogne.
Thomas Condemine a animé
un stage auprès des lycées de
La Rochelle à partir de Pionniers
à Ingolstadt. Laure Bonnet,
Murielle Cuif, Anne Morel
et Mathias Gourdot ont mené
un projet d’écriture dans les
collèges et lycées de la Région
en lien avec la création L’Intervention de Victor Hugo.
La saison prochaine, nous
collaborerons avec la Cie
Sans Titre Production autour
d’une journée inter-lycées le
13 novembre 2012 au Centre
d’Animation de Beaulieu.
La Cie Sans Titre animera
des ateliers d’écriture à partir
des questions de La 3ème Case
et de Hetero dans les lycées, et
la cie TPN-Theatre proposera
aux lycéens une mise en espace
des textes écrits en atelier.
Cette collaboration avec
l’université sera reconduite
la saison prochaine.
transmission
Stage avec les conservatoires
La saison dernière, Yves Beaunesne a animé un stage autour
de Purgatoire à Ingolstadt de
Marieluise Fleisser auprès des
conservatoires de Poitiers et de
Rouen.
Ce stage, organisé en partenariat avec le CRR, a pour but
de favoriser la rencontre entre
Conservatoires de région et de
permettre aux élèves de partager
une expérience commune
favorisant ainsi la circulation
des jeunes et des expériences.
En 2013, ce sera Thomas
Condemine, metteur en scène
associé à la Comédie PoitouCharentes, qui encadrera un
stage autour de Claudel à destination du CRR de Poitiers et
de l’Académie (conservatoire)
de Liège et du Luxembourg.
« Il ne faut pas comprendre, il
faut perdre connaissance. Facile
à dire ! C’est ce que le Mesa
que j’essayais tant bien que mal
d’interpréter au cours Florent
avait envie de répondre à l’actrice qui lui donnait la réplique
dans cette scène du Partage
de midi.
Mais du temps est passé,
et après quelques années de
pratique du verset claudélien
en tant qu’acteur et une mise
en scène de L’Echange, je
réalise en travaillant sur
d’autres projets à quel point
la rencontre avec Claudel a été
pour moi décisive. L’apport
a été énorme. On dissocie bien
souvent dans la formation
d’acteur le travail technique
et celui de l’imaginaire ; avec
Claudel, c’est impossible.
Avec lui, plus qu’avec d’autres
auteurs, la technique n’est rien
sans l’imaginaire, et inversement. Les deux chantiers
doivent être menés simultanément… et ils s’alimentent l’un
l’autre. Car si un travail sur
le souffle peut aider à dire
certains versets, il faut trouver
à l’alimenter quelque part, ce
souffle ! Et ce travail d’approvisionnement, il n’y a que
l’imaginaire qui puisse le faire.
Ces va-et-vient incessants entre
la technique et l’imaginaire ne
laissent jamais l’acteur tranquille
et le poussent au dépassement
de soi. Là est la perte de
connaissance. Ainsi, Claudel
en même temps qu’il fragilise
l’acteur, lui redonne confiance
en son travail.
Stage professionnel : amour
et onirisme chez William
Shakespeare et Jon Fosse
Après le stage « Autour
de Lulu » encadré par Thomas
Condemine, les comédiens
professionnels de la région
et les jeunes du conservatoire
dans le cadre de « l’envol »
auront l’occasion de rencontrer
Gabriel Dufay.
« Mettre en parallèle l’écriture
chatoyante et luxuriante de
Shakespeare, son univers puissant, mythologique et féérique
avec l’écriture minimale et
épurée de Jon Fosse, relève
a priori d’un défi étrange,
sinon saugrenu.
Entre le poète élisabéthain
qui convoque des images fabuleuses, un feu d’artifice verbal,
et le dramaturge norvégien
qui donne la parole à ceux
qui n’ont pas les mots, peu de
points communs a priori…
Proposer aux élèves des conservatoires un stage sur Claudel
c’est ouvrir pour chacun, au-delà
du champ poétique de son
œuvre, un nouvel espace de
fabrication de ses propres outils
d’acteur. Ce genre d’outils
capables de transformer le doute
qui tétanise, non pas en certitude, mais en bon doute ; ce doute
qu’on s’autorise parce qu’on
a la certitude de trouver, selon
la formule de Michel Bouquet. »
Thomas Condemine
Et pourtant… Le Songe d’une
nuit d’été, grande pièce surnaturelle et poétique de Shakespeare sur le coup de foudre,
les élans du cœur et de l’esprit
n’est pas sans résonnances
avec Les Jours s’en vont, sublime pièce inédite de Fosse sur
le couple confronté au temps
qui passe.
20
21
territoire en chantiers
Dans les deux pièces, deux
couples se croisent et le destin
y joue un rôle prépondérant.
Le temps et le destin ne
seraient-il pas d’ailleurs les
préoccupations principales
de ces deux grands auteurs ?
« Eté automne printemps
hiver » : les saisons se succèdent
à la vitesse de l’éclair chez Fosse,
tandis que chez Shakespeare,
ce sont les intermittences du
cœur qui dictent les changements de saison internes des
amoureux.
priation par le corps de ces
deux écritures mais aussi par
une recherche sur les tropismes,
ces mouvements souterrains
chers à Nathalie Sarraute,
si essentiels dans le langage
de l’amour, a fortiori dans
ces deux textes.
Nous chercherons l’animalité
dans les corps, comment s’exprime physiquement le désir,
les non-dits, les ratés de la
parole dans cette farandole
de couples qui se cherchent,
s’affrontent et se trouvent
Les distorsions temporelles,
la présence de fantômes et de
fées, les morts qui côtoient
les vivants : tous ces éléments
relient Fosse à Shakespeare.
Evidemment, Beckett est passé
par là entre-temps et constitue
peut-être le trait d’union entre
ces deux grands écrivains, mais
les mythes et le destin sont
toujours présents en filigrane
dans l’œuvre de ces auteurs.
Ce stage nous donnera l’occasion de confronter ces deux
écritures et de mettre en scène
la découverte de l’amour et ses
conséquences dans le couple.
Je souhaite explorer les figures
du désir, de l’amour, du couple
à travers ces deux œuvres :
Le Songe d’une nuit d’été se
mariant étrangement aux jours
qui s’en vont. Ce travail passera
bien entendu par une appro-
dramaturge déjà classique,
ayant intériorisé les mythes et
construisant par son œuvre
un nouvel univers, non dénué
d’onirisme. » Gabriel Dufay
17.09 › 04.10.12
stage
04.10.12 › 19h30
Poitiers › Théâtre
Auditorium Saint
Germain › Présentation
publique
partage
des outils
La Comédie Poitou-Charentes
développe une politique de
mise à disposition de la salle
de répétition à destination
des compagnies de la Région.
Elle propose également aux
compagnies et aux maisons de
quartiers de Poitiers des prêts
de matériel technique.
(le quatuor Démétrius, Hélène,
Lysandre, Hermia, mis en parallèle avec le quatuor le premier
et le deuxième jeune homme,
la première et la deuxième jeune
femme).
Il me semble intéressant
de relire Shakespeare à partir
de Fosse et Fosse à partir de
Shakespeare. Pour une compréhension active de Shakespeare
– « notre contemporain »
selon l’expression du théoricien
Jan Kott – et de Jon Fosse,
collaborations
artistiques
Avec les festivals
Cet été, la Comédie PoitouCharentes s’installe à Pougne
Hérisson. Ni la pluie, ni le vent,
ni aucune tempête ne nous
empêchera de poser nos valises
théâtrales au Nombril du monde.
La chaleureuse équipe de ce
CDN (Centre Dramatique du
Nombril…) hors norme a su
défier la dure loi de la nature
avec brio le 15 avril dernier
lors de son ouverture de saison
à laquelle nous participions.
Le vent était de la partie mais
c’était sans compter sur la ténacité des spectateurs, artistes,
bénévoles fédérés par la belle
équipe du Nombril.
Ainsi, c’est avec plaisir que l’on
se retrouvera autour de ce beau
festival avec différents stages
à destination du public et de
conteurs émergents en amont
de l’événement, et de multiples
propositions artistiques entre
le 12 et le 15 août 2012, notamment des représentations
de L’Intervention et des Discours
de Victor Hugo en plein air.
La Comédie Poitou-Charentes
s’associe aussi en 2012 à PassePortes, festival des arts vivants
de l’Ile de Ré.
Avec le CNAR
Nous entamons une prometteuse collaboration avec le CNAR
de Niort : nous accueillerons la
Cie CIA, soutenue par le CNAR,
avec le spectacle de rue Rien
que des hommes le 7 novembre
2012 à l’occasion de la création
d’Hetero, dans le quartier
de Beaulieu. CIA s’empare du
pavé. Elle balance sur le trottoir
la dialectique Femme /Homme,
met en question le monde phallocentré, interroge la réelle place
de la femme hier et aujourd’hui.
Nos échanges se poursuivront
avec le CNAR avec l’accueil
des Discours de Victor Hugo
lors d’évènements dans l’espace
public de Niort.
Avec les compagnies
La Comédie Poitou-Charentes
a à cœur d’établir des liens sur la
durée avec les compagnies dont
elle rencontre le travail artistique.
Les liens se nourrissent de collaborations et d’échanges tout
au long de l’année en leur proposant de prendre leur place
dans le travail de sensibilisation
et de transmission du centre
dramatique.
Le soutien de la Comédie
Poitou-Charentes se traduit par
des coproductions, par du prêt
de matériel et de salles de répétition, et se nourrit de dialogues
avec les équipes afin d’accompagner le plus souvent possible
leur travail.
Avec les artistes
et les futurs artistes
La Comédie ouvre largement
ses portes aux artistes de la
région : elle accueille des stagiaires à la mise en scène, à
l’administration ou à la technique, elle organise des auditions
pour ses créations en direction
des comédiens professionnels
implantés sur le territoire, elle
partage ses missions de médiation et de transmission.
Les collaborations avec
les écoles supérieures, dont
l’EESI, seront reconduites
et nous poursuivrons le travail
d’accueil en stage d’étudiants.
la comédie
poitoucharentes
en bus
S’ancrer sur un territoire,
c’est aussi savoir ce qui existe
ailleurs… Yves Beaunesne, fort
de ses expériences et de la
reconnaissance de ses pairs,
est largement sollicité pour
créer dans des cadres qui nous
laissent rêveurs… Et si on y
allait ?
La Comédie Poitou-Charentes
vous proposera différentes
sorties lors de reprises de spectacles ou de créations à ne rater
sous aucun prétexte. Après
la sortie à la Comédie-Française
le 03 juin 2012 pour la reprise
de On ne badine pas avec l’amour
de Musset, vous pouvez
d’ores et déjà noter une sortie
à l’Opéra de Paris le 16 décembre 2012 pour voir, entendre
et respirer la Carmen de Bizet,
direction musicale Philippe
Jordan, mise en scène Yves
Beaunesne. Les réservations
sont ouvertes.
22
23
calendrier
septembre
› stage en direction des profes-
Così fan tutte
sionnels avec Gabriel Dufay
› résidence d’écriture À la vie !
› lecture publique de À la vie !
à Lezay
L’Intervention
octobre
› présentation publique du
stage animé par Gabriel Duffay
› résidence plateau À la vie !
à Poitiers
› résidence plateau Hetero
à Poitiers
› L’Intervention à Cesson-Sévigné
› L’Intervention à Romans
sur Isère
Pionniers à Ingolstadt
Pionniers à Ingolstadt
L’Intervention
On ne badine pas avec l’amour
Pionniers à Ingolstadt
novembre
› résidence plateau À la vie !
à Mauléon
07 Rien que des hommes,
Cie CIA, Centre d’Animation
de Beaulieu à Poitiers
10-11-12 Hetero, Cie TPNTheatre, Centre d’Animation
de Beaulieu à Poitiers
13 regards croisés, journée
inter lycées, Cie Sans Titre :
La 3ème case, Cie TPN-Theatre :
Hetero, Centre d’Animation
de Beaulieu à Poitiers
23 lecture publique du texte
ELM (Titre provisoire) Cie
Sans Titre Production, Centre
d’Animation de Beaulieu
à Poitiers
› résidence de création
À la vie ! à Aiffres
décembre
› Carmen à l’Opéra de Paris
04 création de À la vie !
à Aiffres
16 comédie en bus, sortie
à l’Opéra de Paris
janvier
› résidence Roméo et Juliette
à Liège
› À la vie ! à Mauléon
l’équipe
directeur
Yves Beaunesne
administratrice
Isabelle Hermann
directeur technique
Baptiste Bussy
médiatrice culturelle
février
› résidence Roméo et Juliette
à Liège
› L’Intervention à Lattes,
Marennes Oléron, Aiffres
Karen Talbi
mars
› générale Roméo et Juliette
› L’Intervention à Vernon
Véronique Chauvineau
avril
› L’Intervention à Toulouse
› Début de tournée Roméo
et Juliette
24-25 regards croisés À la vie !
et À l’approche du point B,
Cie La Lanterne au Centre
d’Animation de Beaulieu
mai
02 L’Otage, Cie TPN-Theatre,
Centre d’Animation de Beaulieu
à Poitiers
03 Le Pain dur, Cie TPNTheatre, Centre d’Animation
de Beaulieu à Poitiers
04 L’Otage et Le Pain dur,
Cie TPN-Théâtre, Centre
d’Animation de Beaulieu
à Poitiers
21 2h14, Cie Le Bruit du frigo,
Centre d’Animation de Beaulieu
à Poitiers
22-23 Roméo et Juliette, TAP
Scène nationale de Poitiers
plus d’informations
comedie-pc.fr
chargé de la diffusion
et des relations avec le public
Benjamin Bedel
comptable
secrétaire
Véronique Epistolin
L’équipe remercie les artistes
et les techniciens intermittents
du spectacle qui œuvrent à ses
côtés tout au long de la saison.
Comédie Poitou-Charentes
Centre Dramatique National
66, boulevard Pont-Achard
86000 Poitiers
tél. 05 49 41 43 90
fax 05 49 41 03 73
email [email protected]
www.comedie-pc.fr
conception graphique :
malte martin atelier graphique
assisté par vassilis kalokyris
impression : moutot
photographies DR
sauf pp. 12, 22 © Guy Delahaye
La Comédie Poitou-Charentes
est soutenue par :
DRAC Poitou-Charentes – Ministère
de la Culture et de la Communication
Région Poitou-Charentes
Ville de Poitiers
comédie poitou-charentes
centre dramatique national
direction Yves Beaunesne
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