comédie poitou-charentes saison 2o12.2o13 centre dramatique national direction Yves Beaunesne 2 comédie poitou-charentes roméo l’et otage et àlejuliette la vie pain hetero dur 3 éditorial Le théâtre n’est plus un des modes narratifs dominants, son hégémonie de plusieurs siècles sur l’imagination d’une grande partie de la population a pris fin. Le théâtre n’est plus à la mode. Tant mieux, la mode est le principe de la soumission : la mode nous prive de tous les pouvoirs du regard et du rêve. Véritable système d’aliénation, la consensualité est un discours silencieux sur l’ordre qui doit régner et sur la définition obligatoire du bonheur, même théâtral. Le théâtre, renvoyé à sa merveilleuse inutilité, peut ainsi retrouver son amour des utopies et sa capacité à créer sans peur de l’échec, il redevient un exercice de résistance à la pensée unique. Dans un pays justement obnubilé par l’emploi et la dette, où les intégrismes prospèrent, dans un pays écartelé entre consommation et environnement et où la marchandise ne fait plus rêver, l’art vivant n’est pas un supplément d’âme pour public cultivé, il est d’une absolue nécessité. Le théâtre est là pour capter son époque, vols de gerfauts ou courants souterrains, pour la répercuter dans le miroir de son inquiétude et de son impatience, pour redigérer les interrogations du quotidien et du moins quotidien, pour vaincre les ressentiments. Défendant un théâtre qui se soucie d’appréhender le monde avec ses propres armes, j’ai choisi de privilégier les poètes, les anciens et les nouveaux, ceux d’ici et d’ailleurs, tous amoureux de la langue. Les grands nourriciers des profondeurs sont les écrivains, ils nous emmènent loin des terrorismes du bon goût moderne : les poètes détestent les censeurs, ils ne veulent que les utopies. Avec eux, j’aime au théâtre pratiquer autant la verticalité que l’horizontalité car c’est quand les dieux s’éclipsent qu’il s’avère réellement que les hommes ne sont pas des dieux. Notre objectif n’est pas de cultiver l’éclectisme, mais d’af d’affirmer une position spécifique, celle d’un théâtre de création, et d’un théâtre de texte. Derrière la priorité de la création, une école : du spectateur, des acteurs. Pour mettre la culture au centre du processus éducatif. Cette double activité fait de la Comédie Poitou-Charentes une fabrique où se mêlent sans cesse recherche et représentation. Ici, tout est objet de création, tout est objet d’apprentissage. Le théâtre c’est comme la gastronomie, c’est à tout le monde, pourvu que chacun puisse y mettre du sien. Enfin, nous nourrirons le maillage culturel du territoire pour lutter contre les zones blanches de la culture. Derrière les thèmes de l’éducation et de la territorialité, c’est l’enjeu démocratique qui est posé. Le politique est là : faire en sorte que l’émotion esthétique soit offerte à tous, et non à une élite intellectuelle ou financière. « Créer tout un théâtre, un théâtre vaste et simple, un et varié, national par l’histoire, populaire par la vérité, humain, naturel, universel, par la passion », écrivait déjà Victor Hugo en 1830. Yves Beaunesne 4 5 hetero hetero création Avec Hetero (l’Autre en grec), Denis Lachaud nous propose un conte drôle et effrayant. Il nous transporte dans un monde où les femmes n’ont jamais existé, un monde peuplé uniquement d’hommes virils, de sosies de Lino Ventura et Jean Gabin. Mais ce monde étrange est partagé en deux : il y a les hommes qui travaillent et les autres, ceux qui enfantent et s’occupent du foyer. Un jeune homme va tenter de bousculer l’ordre des choses : il s’oppose à son futur fiancé et ses pères en refusant de rester à la maison pour vivre pleinement sa carrière, ses choix et ses désirs. Cette opposition va forcer chacun à réinterroger ses convictions : cette différence entre les hommes est-elle véritablement d’ordre naturel ? N’est-elle pas plutôt une invention politique de certains hommes pour asseoir leur domination ? Construire et donner à voir ce monde terrible qui repose sur le principe d’un « Autre différent», vous l’aurez compris, n’est qu’un prétexte pour questionner le nôtre, pour tenter de le comprendre. Mais si Denis Lachaud, grâce à l’incroyable force de son écriture, parvient à questionner violemment la marche de notre monde et ce que nous croyons savoir de nos désirs, il n’en est pas pour autant donneur de leçons ou moralisateur... La fragilité des personnages qu’il parvient à faire exister par la finesse de sa langue, leur humanité en somme, nous entraîne avec eux au cœur des problèmes à résoudre. Il nous rappelle que nos choix individuels d’aujourd’hui sont les fondations du monde de demain, et que nous avons dans nos mains les clés du changement. Hetero se veut une invitation par le théâtre à cet espoir sans lequel aucune lutte n’est possible. Thomas Condemine de Denis Lachaud mise en scène et scénographie Thomas Condemine distribution (en cours) Christian Caro, Valentin de Carbonnières, Bertrand Farge, Yvon Martin… régie générale / construction Baptiste Bussy lumières Thierry Fratissier production TPN-Theatre avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes et de la Région Poitou-Charentes coproduction Comédie Poitou-Charentes 10.11.12 › 20h30 11.11.12 › 17h 12.11.12 › 20h30 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu 13.11.12 séance scolaire dans le cadre de Regards croisés avec la Compagnie Sans Titre Production plus d’informations comedie-pc.fr 6 à la vie oedipapa comment ou com mmen m porter les crimes de ses pères à la vie ! création « Comme j’aimais la danse à la folie, je ne voulais pas me marier. J’aimais trop les filles. Il fallait que je saute. J’étais toujours le premier sur la piste. Il y en avait une qui dansait très bien. Mais ses parents n’étaient pas riches. Quand on avait ça dans les bras, c’était comme une toupie. On ne sentait rien. On faisait du saut, là !… Le bon dieu l’a peut-être préservée… On raconte ça, d’un coup, mais ça fait quarante ou cinquante ans que je ne l’ai pas raconté. La vie c’est quoi ? C’est qui ? On se pose des questions. La vie, des fois, on se demande comment on a fait pour traverser tout ça. » « Depuis octobre 2011, je sillonne régulièrement les Deux-Sèvres (auprès de partenaires : maisons de retraite et centres socioculturels) pour rencontrer des personnes dont l’âge varie entre 70 et plus de 100 ans. J’entends et je collecte de nombreux récits, des témoignages, des expériences de vie, des anecdotes, des réflexions… Ce qui m’intéresse, c’est de faire connaissance, et d’aborder le passé, le présent et le futur. Qu’est-ce qu’ils ont reçu et qu’est-ce qu’ils aimeraient laisser ? Comment voient-ils le monde dans lequel ils vivent ? Qu’est-ce qui les fait rire ? J’entends comment, en l’espace d’une vie, on est passé du lavoir au salaire pour la femme, de la faux à l’ordinateur, du fermage au GAEC… Comment ils ont construit, inventé, lutté, aimé. Je leur demande ce qui rend heureux. Et je leur demande : « C’est quoi la vie ? » question colonne vertébrale du projet. De toutes ces réponses, avec l’aide du musicien Eric Proud (présent sur le plateau avec son accordéon et sa guitare électrique, symboles de deux époques), d’une comédienne et d’un comédien, et peut-être de quelques marionnettes, je vais construire un spectacle. » Laure Bonnet texte et mise en scène Laure Bonnet d’après une collecte anonyme de paroles dans les Deux-Sèvres musicien Eric Proud distribution en cours durée estimée forme courte 45mn, forme complète 1h30 production Comédie Poitou-Charentes, avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes, de la Ville de Poitiers et du Conseil Général des Deux Sèvres coproduction La Maison Pour Tous de Aiffres, avec le soutien de l’Union Régionale des Foyers Ruraux à Lezay, des centres socioculturels de Nueil les Aubiers et de Mauléon ainsi que des EHPAD de Mougon, Coulonge sur l’Autize, Ménioute et Lezay 24-25.04.13 › 19h30 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu › dans le cadre de Regards croisés avec la Compagnie La Lanterne, À l’approche du point B création à Aiffres (Espace Tartalin le 04.12.12) et en tournée régionale plus d’informations comedie-pc.fr 7 8 9 l’otage et le pain dur l’otage et le pain dur créations À la façon d’une saga, Paul Claudel nous plonge avec la famille Coûfontaine dans les eaux troubles de l’après Révolution française de 1789. Une période tumultueuse de l’Histoire, dont nous sommes aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, les héritiers. L’Histoire de France, ici, est bien plus qu’une toile de fond. Paul Claudel s’en saisit. Il en fait une arène capable de contenir les déchirements intérieurs qui l’animent depuis toujours. Pour écrire L’Otage et Le Pain dur, Claudel ouvre avec malice le placard de ses drames de jeunesse, il en sort ses personnages poussiéreux et utopistes, les habille en costumes de lumière (les uniformes militaires de l’époque brodés de fil d’or) et les jette dans l’arène sanglante d’un monde en transformation. Une expérience, une sorte de corrida improvisée. Et les voilà qui cherchent à tout prix une place au soleil, ces idéalistes magnifiques ! Les voilà qui, pour garder leur place, s’escriment à rester debout face aux charges répétées d’une époque dans la tourmente. Mais dans cette lutte à mort, qu’en est-il de leurs idéaux ? Que devient ce feu intérieur qui brûlait à l’origine en chacun d’eux ? Ce feu, Paul Claudel en est l’artificier tout au long des deux pièces : en le faisant s’éteindre avec les derniers instants de la lutte révolutionnaire dans L’Otage, il nous fait sentir à quel point un tel feu a été nécessaire et décisif. Dans Le Pain dur, il nous montre comment la génération suivante, pour sortir du marasme et retrouver un espoir de changement, va le faire renaître de ses cendres. Deux pièces donc, qui nous exhortent à attiser en nousmêmes ce feu, pour ne jamais le laisser s’éteindre. de Paul Claudel mise en scène Thomas Condemine distribution (en cours) Xavier Bazin, Anne Benoit, Thomas Condemine, Marianne Fabbro, Jean-Claude Jay, Géraldine Martineau, Marie Vialle… dramaturgie Isis Fahmy scénographie et costumes Camille Vallat décoratrice Julie Trudgett régisseur plateau / constructeur Flavien Renaudon durée L’Otage 1h50, Le Pain dur 1h50, l’intégrale 4h10 (entracte de 30 min) production TPN-theatre coproduction Comédie Poitou-Charentes, La Rose des Vents (scène nationale de Lille métropole – Villeneuve d’Ascq), Théâtre National de Toulouse, Le GRAND ‘R (scène nationale de la Roche-sur-Yon) avec le soutien du Jeune Théâtre National 02.05.13 › L’Otage › 20h30 03.05.13 › Le Pain dur › 20h30 04.05.13 › l’intégrale L’Otage et Le Pain dur › 19h30 › Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu plus d’informations comedie-pc.fr 10 11 roméo et juliette roméo et juliette création Ce sera une « version belge », bilingue, avec une Juliette et des Capulet flamands, et un Roméo et des Montaigu wallons. Je pars du rapport d’amourhaine qui existe depuis des décennies entre les deux communautés belges et de ce laboratoire microcosmique européen qu’est la Belgique avec son Prince. Pour raconter l’histoire universelle que Shakespeare a écrite autour des personnalités complexes de Roméo, sorte d’ado préHamlet, no-life suicidaire perdu dans le virtuel avant l’heure, et Juliette, une si jeune femme qui a un côté aspirateur comme Dalida en même temps qu’un bon sens issu d’un pragmatisme bien nordique : même tout petit, le pays de la capitale de l’Europe reproduit l’éternel conflit entre le nord et le sud, les wallons étant les plus germaniques des latins, les flamands les plus bourguignons des européens… Deux tout jeunes gens qui naissent dans des familles aisées et rivales mais où il y a plus d’épines que de pétales. Des Capulet du Nord, nouveaux riches au réalisme nourri de décennies de lutte pour l’identité flamande, des Montaigu du Sud empêtrés dans les privilèges d’une vieille aristocratie wallonne à la française et adeptes du « non ». Des langues différentes mais une même lutte contre les occupants espagnols, français, hollandais, allemands... Et surtout un même partage, entre fourmis et cigales, des grands courants spirituels et artistiques qui ont traversé l’histoire de leur pays et que Shakespeare n’aurait pas reniés : l’expressionnisme, le surréalisme, le fantastique… Mais des voisins qui s’entre-déchirent malgré leur bonne volonté. Le mal qu’un homme peut faire avec les meilleures intentions me paraît plus fort que tous les cataclysmes. Un soir de kermesse à Bruxelles, le destin a ramassé ses énergies pour exécuter son œuvre – depuis Shakespeare, nous savons que les amours sont décidées au Panthéon par une divinité dotée d’un sens de l’humour très belge. C’est l’exploration de l’attirance humaine pour la chute, liée au motif de la liberté en un lien terriblement secret et dangereux. Peut-être notre art théâtral, qui travaille avec la fonte du recto et du verso de notre âme, peut-il révéler quelque chose de nos vérités dormantes. Et, surtout, il y a dans la pièce un paradoxe assez phénoménal, qui tient à l’énergie cathartique que porte le motif tragique. La puissance de ces jeunes gens contient une force spirituelle qui permet de ne pas désespérer du monde. de William Shakespeare mise en scène Yves Beaunesne distribution (en cours) Chris Thijs, François Beukelaers, Patrick Descamps, Sophia Leboutte, Bien De Moor, Mout Uyttersprot, Olivier Constant, Evelien Bosmans, Clément Thirion, Luc Schiltz, Els Olaerts, Simon Baetens, Jules Jordens, Matilde Casier… traduction, adaptation et dramaturgie Marion Bernède scénographie Damien Caille-Perret lumières Jérémie Papin création musicale MLCD (My Little Cheap Dictaphone) costumes Jean-Daniel Vuillermoz son Jean-Damien Ratel maquillages Catherine Saint-Sever assistanat à la mise en scène Marie Clavaguera Pratx production Comédie Poitou-Charentes avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers coproduction Le Théâtre de la Place à Liège, Le Grand Théâtre de Luxembourg, Le Centre Dramatique National des Alpes – Grenoble 22-23.05.13 › 19h30 Poitiers › TAP plus d’informations comedie-pc.fr 12 13 au répertoire La Comédie Poitou-Charentes s’invente un répertoire : il s’agira pour nous d’inscrire un certain nombre de nos propositions dans la durée, en choisissant des formes légères, promptes à être reprises et tournées, pour nourrir souplement le territoire dans une dynamique de partage des œuvres accompagné d’actions de sensibilisation. Une façon aussi de consolider et prolonger l’investissement des deniers publics dans la création artistique. l’intervention de Victor Hugo Marcinelle et Edmond forment un couple amoureux mais miséreux. Marcinelle est dentellière, Edmond peint des éventails. Ils n’ont à se partager qu’un morceau de pain et le souvenir douloureux de leur petite fille, morte à l’âge de deux ans parce que le médecin n’est pas arrivé à temps. « On ne se presse pas pour les pauvres. » Et c’est cette même pauvreté qui met leur amour à rude épreuve. La pièce s’ouvre ainsi sur une scène de jalousie mutuelle : il lui reproche de regarder avec un peu trop d’attention les beaux hommes riches ; elle a peur qu’il ne cède au charme des belles toilettes d’une de ces dames, n’ayant elle-même rien à lui offrir, si ce n’est la vue de sa robe de toile souillée… La rupture de leur couple est proche quand font irruption dans leur vie Mlle Eurydice, chanteuse-danseuse de théâtre, et son baron du moment, le riche et excentrique M. Gerpivrac. Marcinelle et Edmond sont alors tous deux tiraillés entre la fidélité à leurs origines modestes faites de bonheurs simples, et l’attrait éblouissant d’une vie luxueuse que leur fait entrevoir cette nouvelle rencontre. mise en scène Yves Beaunesne genre théâtre spectacle tout public à partir de 12 ans durée 1h15mn distribution Mélissa Barbaud, Damien Bigourdan, Laure Bonnet, Philippe Faure accordéoniste Eric Proud collaboration artistique Marion Bernède scénographie Damien Caille-Perret costumes Jean-Daniel Vuillermoz maquillages / coiffures Catherine Saint-Sever lumières Jérémie Papin production Comédie Poitou-Charentes avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers coproduction La Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre et le Centre Dramatique National des Alpes-Grenoble reprise de tournée en Région et hors région à partir d’octobre 2012 plus d’informations comedie-pc.fr discours de Victor Hugo Quand le député Victor Hugo monte à la tribune de l’Assemblée nationale en 1849, la iième République vient de naître sur les barricades de la révolution de 48. Galvanisé par ce nouveau départ, armé du brio et des lettres qu’on lui connaît, il redéfinit les valeurs républicaines, dénonce les dangers du système et trace les grandes lignes d’un projet qui fera de la France une nation heureuse au xxème siècle. L’art et la culture ne sont pas les souvenirs vieillots d’une France obsolète. Ils sont florissants, ils donnent des lectures du monde, ils ouvrent les esprits et les frontières, ils parlent à toutes, à tous. sur une idée originale de Yves Beaunesne mise en scène Thomas Condemine collaboration artistique Marion Bernède avec Philippe Faure production Comédie Poitou-Charentes avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers Plus encore que des discours politiques, ces textes de Victor Hugo résonnent comme des paroles d’amour et de confiance en l’Homme et en l’avenir, des paroles d’espoir et de lutte intemporelles. En dressant notre tribune de fortune au milieu de la foule, sur des places de marché ou dans les rues, ce sont ces paroles-là que nous voulons faire entendre dans une présence de l’art hors des lieux consacrés. reprise de tournée en Région et hors région à partir d’octobre 2012 plus d’informations comedie-pc.fr œdipapa ou comment porter les crimes de ses pères de Laure Bonnet Une jeune femme, seule en scène, nous raconte, avec l’aide de ses marionnettes, l’histoire tragique de sa famille, les Labdacides. Et quelle histoire ! Elle est Ismène, petite sœur d’Antigone et fille d’Œdipe. Chacun sait ce qui fut prédit à celui-ci : « Tu assassineras ton père et coucheras avec ta mère », et ce qu’il advint de cette prédiction… On sait moins en revanche qu’« Œdipe » signifie en grec « pieds enflés », car son père les lui fit transpercer avec une pointe de fer avant de l’abandonner aux bêtes sauvages. Cela afin de conjurer la prophétie. Guidés par la jeune Ismène, qui se fera tour à tour narratrice, interprète et marionnettiste, nous marcherons dans les pas du fils de Laïos, au gré des pérégrinations de ses pieds meurtris. Le metteur en scène et scénographe Damien CaillePerret a imaginé une installation où les marionnettes déambulent sur une table ronde comme le monde, à l’image du périple d‘Œdipe. Avec lui, nous irons à la rencontre d’hommes, d’oracles, de devins et de chimères sur les traces de la malédiction familiale. Au plateau également, un poste de télévision nous rapportera les dernières rumeurs de ces temps mythologiques. texte, jeu et manipulation Laure Bonnet genre théâtre spectacle tout public à partir de 12 ans durée 40mn mise en scène, marionnettes, scénographie, vidéo, musiques additionnelles Damien Caille-Perret construction du décor Patrick Poyard spectacle de la Compagnie des Têtes en Bois coproduit et créé au Nouveau Théâtre / CDN de Franche-Comté, Production déléguée Comédie Poitou-Charentes avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes et de la Ville de Poitiers reprise de tournée en Région et hors région à partir d’octobre 2012 plus d’informations comedie-pc.fr 14 15 regards croisés L’acte théâtral a ce pouvoir d’arrêter le temps, de le rétrécir ou de l’allonger, voire de le rassembler pour faire parler des formes différentes. Nous ouvrons la saison prochaine des espaces de rencontres entre nos propositions qui serviront de fil conducteur pour notre « coopérative artistique » : il s’agira de prolonger nos gestes artistiques personnels en écrivant à plusieurs une approche géographique, cartographique de nos désirs. Ensemble face à nous-mêmes et au regard de l’autre, voilà un nouveau pas de notre école du spectateur, vers l’envers du décor. Cet angle d’attaque est une garantie que l’intime et le désir ne sont pas, comme c’est souvent le cas, les grands oubliés de la réflexion politique. Cette nécessité d’aborder la question politique en mettant les désirs au cœur d’une pensée exigeante, Anne Morel l’a comprise depuis longtemps : avec son spectacle, la 3ème Case, elle proposait déjà d’utiliser le pris- Débranchons les appareils ménagers et prenons le strict minimum, autant voyager léger. regards croisés # 1 Cie TPN-Theatre Cie Sans titre Hetero La 3ème Case 13.11.12 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu › Séances scolaires Thomas Condemine créera cette saison Hetero, un texte qui met en scène un monde peuplé uniquement d’hommes, une façon d’interroger la place de l’individu dans notre société à travers une réflexion sur les notions de sexe et de Genre. me d’une réflexion sur le sexe et le Genre pour questionner la position de l’individu par rapport à la norme et sa quête d’identité dans notre société. La Comédie Poitou-Charentes propose les deux spectacles, dans le cadre de journées inter-lycées, sur différents sites de la région, avec en clôture de ces journées une rencontre entre le public et les artistes. Cie Sans Titre Portraits de GENRE Humain 2 : La 3ème Case Conte fantastique fantasmé autour d’une histoire de corps et d’ombre... Anne Morel comédienne slameuse et Mathias Gourdot comédien rappeur forment un duo « bête à deux têtes » durée : 45 min regards croisés # 2 Comédie Poitou-Charentes Cie La Lanterne À la vie! À l’approche du point B 24-25.04.13 › 19h30 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu « La réflexion sur le temps, sur le corps dans un espace donné, la célébration, voire la transfiguration, traverseront, je crois, nos deux spectacles. Pour autant, nous ne les utilisons pas dans le même sens, et nos spectacles partent dans des directions tout à fait opposées. Si À la vie ! fait contrepoint à l’imminence de la mort attendue dans À l’approche du point B, tous deux partagent le fait d’être des projets de mise en scène portés par des jeunes femmes qui en assument l’écriture. Cette proposition d’ouvrir ainsi côte à côte deux univers différents sur des questions qui se frottent porte une belle promesse dont je suis très heureuse. » Laure Bonnet Cie La Lanterne À l’approche du Point B Pièce chorégraphique théâtrale composée de 14 tableaux qui représentent les dernières étapes de la vie d’un vieil homme. À travers des scènes quotidiennes, nous assisterons au ballet du personnel soignant et de ses proches. texte et mise en scène Marie Clavaguera Pratx distribution en cours Chloé André, Vincent Clavaguera, Renaud Triffaut, Géraldine Roguez durée du spectacle 1h30 regards croisés # 3 Cie TPN-Theatre Comédie Poitou-Charentes L’Otage et Le Pain dur L’Annonce faite à Marie La comédie Poitou-Charentes propose une année Paul Claudel en 2013. Après L’Otage et Le Pain dur mis en scène par Thomas Condemine au printemps 2013, Yves Beaunesne mettra en scène L’Annonce faite à Marie à l’automne 2013 au Théâtre d’Angoulême. « Tout va se passer en spectacle aux hommes et aux anges ». Avec ces quelques mots de Coûfontaine dans le premier acte de L’Otage, Paul Claudel invite les artistes à partager avec le public non seulement un présent très réel, très simple, mais aussi une conscience que ce présent-là est tout relatif et fragile, une infime partie de la grande Histoire, plus large, infinie. regards croisés # 4 Cette dimension infinie ouvre le champ des possibles qu’on soit acteur, spectateur ou metteur en scène. Libre à chacun de lui donner le sens qu’il désire. Certains y verront la grâce de Dieu bien sûr, et d’autres la certitude qu’existent encore aujourd’hui, dans le tourbillon quotidien des appréciations et des valeurs, des choses qui sont inestimables… Bref, autant de possibilités d’interprétations que de désirs. Plus encore que leurs regards, ce sont leurs désirs et ceux de leurs équipes qu’Yves Beaunesne et Thomas Condemine vont croiser, cherchant ainsi à les additionner pour rendre à l’œuvre de Claudel l’espérance collective qu’elle véhicule au-delà du génie avec lequel il a renouvelé le verbe dramatique français. Il y a cette fulgurance : reconnaître en l’autre sa part de bonheur et la mesure de sa souffrance. Quand la nécessité d’en savoir davantage sur l’autre devient un malaise d’abord physique. Devoir mourir mais vouloir vivre. Nous sommes fascinés par ces marges humaines. Rictus / David Bobee Roméo et Juliette 14-15.05.13 Poitiers › TAP Comédie Poitou-Charentes Roméo et Juliette 22-23.05.13 › 19h30 Poitiers › TAP Alors, comment traiter aujourd’hui Shakespeare et ses ivresses, ses drogues, ses destructions, ses amours, ses odeurs de fées, ses tohubohu infernaux ? Le TAP accueillera la même saison deux propositions de Roméo et Juliette, celles de David Bobee et d’Yves Beaunesne : l’occasion était belle de croiser les regards, de voir les articulations, les circulations entre les deux propositions, avec l’acteur au centre de ce processus. plus d’informations comedie-pc.fr 16 17 mot du collectif artistique soutien à la création que ce paysage soit le lieu du poème où l’on pourra se promener en toute liberté, choisissant soi-même ses chemins, quitte à les tracer … … quitte aussi à s’y perdre Laurent Terzieff 2h14 cie le bruit du frigo Atteindre ce théâtre-là, être capable d’offrir au public et aux artistes, à force d’invention et d’humilité, un tel paysage n’est pas chose aisée. Nous ne serons pas trop de trois pour tenter d’y parvenir ! L’alchimie mystérieuse qui provoque la naissance d’un espace qui soit celui de l’affirmation mais aussi celui de la perte, est sans cesse à réinventer. Multiplier les angles d’attaque au sein du merveilleux outil qu’est le centre dramatique, tout en gardant en tête le rêve de ce paysage commun, augmente nos chances de succès. L’ambition du collectif artistique de la Comédie Poitou-Charentes est de favoriser une permanence d’artistes dans une relation à développement durable avec le territoire. En considérant comme préalable que ce qui donne sens à chaque aventure est le geste artistique saisi dans sa spécificité et sur une certaine durée : l’aventure de metteur en scène, de comédien, d’auteur. L’indépendance ne se paie pas forcément par la pauvreté : les artistes associés disposent d’une réelle autonomie de production qui n’est pas simplement surcroît d’indépendance économique mais bien regain de liberté – qui ne peut que favoriser l’émergence de projets plus personnels. Un outil partagé, c’est un outil qui rajeunit et qui participe au renouvellement des formes artistiques. Cette saison, à travers nos différentes créations artistiques, qu’elles soient issues du répertoire classique avec Roméo et Juliette et L’Otage / Le Pain dur, des écritures contemporaines avec Hetero ou de la collecte de récits sur le terrain avec À la vie !, nous allons, en faisant du théâtre, tenter de faire exister ce paysage. Un théâtre qui soit un lieu du poème, donc ? Oui, assumonsle. Ou pour mieux dire et satisfaire ceux qui ne verraient dans l’expression « lieu du poème » qu’un nuage informe et éthéré : un théâtre qui dessine le monde avec un pinceau dans chaque main. L’un qui restitue les couleurs vives et parfois violentes des paroles qui éclaboussent le monde, qui questionne notre héritage, les déterminismes et l’état de fait social, culturel, politique. L’autre qui, avec la plus grande minutie, représente la vie dans ce qu’elle a de plus trouble et contradictoire, de plus fragile et d’incompréhensible. Un lieu de la perte de connaissance, aussi. Cette condition nécessaire à la remise en question individuelle qui précède toute prise de conscience collective conduisant au changement. Recherche d’un paysage commun pour trois angles artistiques différents, donc. Une recherche qui ne demande qu’à être partagée et qui, nous l’espérons, englobera dans sa quête de réalisation tous ceux qui voudront bien s’y intéresser... Que ce paysage teinté des désirs du plus grand nombre possible puisse un jour sortir du théâtre et envahir nos villes, nos quartiers et nos campagnes ! Laure Bonnet Thomas Condemine Yves Beaunesne 2h14, c’est le point où se nouent les parcours fragmentés – parfois drôles, parfois graves, toujours surprenants – de six personnages en quête de bonheur, celui que l’on espère, ou que l’on a perdu. Tissés avec grâce dans une structure kaléidoscopique qui culmine en un dénouement abrupt et déchirant, ces parcours s’incarnent dans des marionnettes hyperréalistes qui donnent corps et expressivité à la langue de David Paquet, tout en maintenant une subtile distance qui rend audible la violence du texte sans l’édulcorer. Grave et jubilatoire, 2h14 explore ce moment charnière où l’on cherche, de façon souvent brouillonne et excessive, sa place dans le monde des adultes – en tentant de ne pas leur ressembler. de David Paquet mise en scène Dinaïg Stall assistée de Céline Garnavault distribution Amélie Esbelin, Cécile Vitrant, Cédric Laurier, Céline Garnavault, Côme Thieulin et Mathieu Enderlin conception et construction des marionnettes, masques, costumes Dinaïg Stall son Jean-Baptiste Droulers lumières Eric Seldubuisson scénographie Blandine Vieillot regard chorégraphique Carine Kermin production Le Bruit du Frigo coproduction La Coursive – Scène nationale de La Rochelle, Le Gallia – Scène conventionnée de Saintes, la Comédie Poitou-Charentes, L’Avant-Scène – Scène conventionnée de Cognac avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, de la Région Poitou-Charentes, de la ville de Poitiers, du Centre Intermondes, de la ville de La Rochelle et de l’Institut Français texte publié aux éditions Actes Sud-Papiers, janvier 2013 Cette thématique va tisser la toile de fond de la création 2013 EL M. (titre provisoire) 21.05.13 › 19h30 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu EL M. (titre provisoire) cie sans titre production «EL M. (titre provisoire) n’est pas une adaptation du Misanthrope de Molière mais une véritable écriture d’œuvre originale. Il s’agit de proposer à l’auteure, Laure Bonnet, de se plonger dans l’univers de la Cie Sans Titre, dans son travail de recherche autour des questions d’identités, de genre et de frontières, et dans sa démarche de création interdisciplinaire : vidéo Théâtre Danse Hip Hop Création Numérique. » EL M. (titre provisoire) est l’aboutissement d’un temps de recherche commencé avec les Portraits de Genres Humains. « Il s’agit de continuer de questionner la place et la liberté de l’individu et de sa représentation dans la société. ‘Etre ou ne pas être… dans le monde’ avec ses assignations de genre, de sexe, de couleur de peau, d’origine, d’âge… Telle est la question. Qu’est-ce qui fait de nous un animal social ? Comment survivre au monde aujourd’hui ? Comment aimer le monde ? S’immerger au cœur de la « matrice », au risque de s’y dissoudre ? S’en exclure et en être chassé ? Au cœur de ce champ de tension : une histoire d’amour, une histoire politique… » création automne 2013 production Cie Sans Titre-Production coproduction par la Comédie Poitou-Charentes et la Maison des 3 Quartiers avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, la Région Poitou-Charentes, le ville de Poitiers, le Département de la Vienne 23.11.12 › 20h30 Poitiers › Centre d’Animation de Beaulieu › première lecture publique du texte EL M. (titre provisoire) en présence de l’auteure Laure Bonnet plus d’informations comedie-pc.fr 18 19 territoire en chantiers La décentralisation et la démocratisation culturelles sont des instruments d’émancipation et de développement pour nos régions. Elles constituent des marqueurs de la circulation de la parole entre concitoyens : la culture est un plaisir qui s’apprend et se transmet. Faire de la création un bien commun, mettre au centre du processus éducatif le désir et l’imaginaire, c’est donner le choix et c’est aussi décentrer socialement et artistiquement par la force de la médiation culturelle. Après une première saison riche en découvertes, nous préparons diverses propositions de rencontres entre nos créations et le territoire rural et urbain picto-charentais sous forme de chantiers à partager. sensibilisation Espaces partagés autour des créations Notre travail autour de Marieluise Fleisser et Pionniers à Ingolstadt, puis Victor Hugo et L’Intervention la saison dernière fut l’occasion de nouer un riche partenariat avec des classes de collèges et de lycées, des étudiants d’écoles supérieures et des groupes d’amateurs : ateliers d’écriture, répétitions ouvertes, expositions des travaux et échanges multiples ont permis de créer un espace partagé au plus près de la création. La Comédie Poitou-Charentes, la compagnie TPN-Theatre et la compagnie sans Titre-Production mèneront d’autres projets inter-lycées sur différents territoires de la Région. Cette année, nous relancerons et amplifierons ces partenariats à l’occasion des spectacles que nous présenterons. Laure Bonnet, dans le cadre du projet « À chacun ses couleurs » mis en place par la Maison des étudiants de Poitiers, a animé deux sessions de stages auprès des étudiants. Elle a proposé différents rendez-vous autour de l’écriture de texte suivis d’un travail autour du rapport à la lumière au théâtre à partir des écrits des étudiants. Interventions en milieu scolaire En 2012, Yves Beaunesne a passé une semaine avec les élèves de 1ère du lycée de l’Image et du Son d’Angoulême autour de Yvonne, princesse de Bourgogne. Thomas Condemine a animé un stage auprès des lycées de La Rochelle à partir de Pionniers à Ingolstadt. Laure Bonnet, Murielle Cuif, Anne Morel et Mathias Gourdot ont mené un projet d’écriture dans les collèges et lycées de la Région en lien avec la création L’Intervention de Victor Hugo. La saison prochaine, nous collaborerons avec la Cie Sans Titre Production autour d’une journée inter-lycées le 13 novembre 2012 au Centre d’Animation de Beaulieu. La Cie Sans Titre animera des ateliers d’écriture à partir des questions de La 3ème Case et de Hetero dans les lycées, et la cie TPN-Theatre proposera aux lycéens une mise en espace des textes écrits en atelier. Cette collaboration avec l’université sera reconduite la saison prochaine. transmission Stage avec les conservatoires La saison dernière, Yves Beaunesne a animé un stage autour de Purgatoire à Ingolstadt de Marieluise Fleisser auprès des conservatoires de Poitiers et de Rouen. Ce stage, organisé en partenariat avec le CRR, a pour but de favoriser la rencontre entre Conservatoires de région et de permettre aux élèves de partager une expérience commune favorisant ainsi la circulation des jeunes et des expériences. En 2013, ce sera Thomas Condemine, metteur en scène associé à la Comédie PoitouCharentes, qui encadrera un stage autour de Claudel à destination du CRR de Poitiers et de l’Académie (conservatoire) de Liège et du Luxembourg. « Il ne faut pas comprendre, il faut perdre connaissance. Facile à dire ! C’est ce que le Mesa que j’essayais tant bien que mal d’interpréter au cours Florent avait envie de répondre à l’actrice qui lui donnait la réplique dans cette scène du Partage de midi. Mais du temps est passé, et après quelques années de pratique du verset claudélien en tant qu’acteur et une mise en scène de L’Echange, je réalise en travaillant sur d’autres projets à quel point la rencontre avec Claudel a été pour moi décisive. L’apport a été énorme. On dissocie bien souvent dans la formation d’acteur le travail technique et celui de l’imaginaire ; avec Claudel, c’est impossible. Avec lui, plus qu’avec d’autres auteurs, la technique n’est rien sans l’imaginaire, et inversement. Les deux chantiers doivent être menés simultanément… et ils s’alimentent l’un l’autre. Car si un travail sur le souffle peut aider à dire certains versets, il faut trouver à l’alimenter quelque part, ce souffle ! Et ce travail d’approvisionnement, il n’y a que l’imaginaire qui puisse le faire. Ces va-et-vient incessants entre la technique et l’imaginaire ne laissent jamais l’acteur tranquille et le poussent au dépassement de soi. Là est la perte de connaissance. Ainsi, Claudel en même temps qu’il fragilise l’acteur, lui redonne confiance en son travail. Stage professionnel : amour et onirisme chez William Shakespeare et Jon Fosse Après le stage « Autour de Lulu » encadré par Thomas Condemine, les comédiens professionnels de la région et les jeunes du conservatoire dans le cadre de « l’envol » auront l’occasion de rencontrer Gabriel Dufay. « Mettre en parallèle l’écriture chatoyante et luxuriante de Shakespeare, son univers puissant, mythologique et féérique avec l’écriture minimale et épurée de Jon Fosse, relève a priori d’un défi étrange, sinon saugrenu. Entre le poète élisabéthain qui convoque des images fabuleuses, un feu d’artifice verbal, et le dramaturge norvégien qui donne la parole à ceux qui n’ont pas les mots, peu de points communs a priori… Proposer aux élèves des conservatoires un stage sur Claudel c’est ouvrir pour chacun, au-delà du champ poétique de son œuvre, un nouvel espace de fabrication de ses propres outils d’acteur. Ce genre d’outils capables de transformer le doute qui tétanise, non pas en certitude, mais en bon doute ; ce doute qu’on s’autorise parce qu’on a la certitude de trouver, selon la formule de Michel Bouquet. » Thomas Condemine Et pourtant… Le Songe d’une nuit d’été, grande pièce surnaturelle et poétique de Shakespeare sur le coup de foudre, les élans du cœur et de l’esprit n’est pas sans résonnances avec Les Jours s’en vont, sublime pièce inédite de Fosse sur le couple confronté au temps qui passe. 20 21 territoire en chantiers Dans les deux pièces, deux couples se croisent et le destin y joue un rôle prépondérant. Le temps et le destin ne seraient-il pas d’ailleurs les préoccupations principales de ces deux grands auteurs ? « Eté automne printemps hiver » : les saisons se succèdent à la vitesse de l’éclair chez Fosse, tandis que chez Shakespeare, ce sont les intermittences du cœur qui dictent les changements de saison internes des amoureux. priation par le corps de ces deux écritures mais aussi par une recherche sur les tropismes, ces mouvements souterrains chers à Nathalie Sarraute, si essentiels dans le langage de l’amour, a fortiori dans ces deux textes. Nous chercherons l’animalité dans les corps, comment s’exprime physiquement le désir, les non-dits, les ratés de la parole dans cette farandole de couples qui se cherchent, s’affrontent et se trouvent Les distorsions temporelles, la présence de fantômes et de fées, les morts qui côtoient les vivants : tous ces éléments relient Fosse à Shakespeare. Evidemment, Beckett est passé par là entre-temps et constitue peut-être le trait d’union entre ces deux grands écrivains, mais les mythes et le destin sont toujours présents en filigrane dans l’œuvre de ces auteurs. Ce stage nous donnera l’occasion de confronter ces deux écritures et de mettre en scène la découverte de l’amour et ses conséquences dans le couple. Je souhaite explorer les figures du désir, de l’amour, du couple à travers ces deux œuvres : Le Songe d’une nuit d’été se mariant étrangement aux jours qui s’en vont. Ce travail passera bien entendu par une appro- dramaturge déjà classique, ayant intériorisé les mythes et construisant par son œuvre un nouvel univers, non dénué d’onirisme. » Gabriel Dufay 17.09 › 04.10.12 stage 04.10.12 › 19h30 Poitiers › Théâtre Auditorium Saint Germain › Présentation publique partage des outils La Comédie Poitou-Charentes développe une politique de mise à disposition de la salle de répétition à destination des compagnies de la Région. Elle propose également aux compagnies et aux maisons de quartiers de Poitiers des prêts de matériel technique. (le quatuor Démétrius, Hélène, Lysandre, Hermia, mis en parallèle avec le quatuor le premier et le deuxième jeune homme, la première et la deuxième jeune femme). Il me semble intéressant de relire Shakespeare à partir de Fosse et Fosse à partir de Shakespeare. Pour une compréhension active de Shakespeare – « notre contemporain » selon l’expression du théoricien Jan Kott – et de Jon Fosse, collaborations artistiques Avec les festivals Cet été, la Comédie PoitouCharentes s’installe à Pougne Hérisson. Ni la pluie, ni le vent, ni aucune tempête ne nous empêchera de poser nos valises théâtrales au Nombril du monde. La chaleureuse équipe de ce CDN (Centre Dramatique du Nombril…) hors norme a su défier la dure loi de la nature avec brio le 15 avril dernier lors de son ouverture de saison à laquelle nous participions. Le vent était de la partie mais c’était sans compter sur la ténacité des spectateurs, artistes, bénévoles fédérés par la belle équipe du Nombril. Ainsi, c’est avec plaisir que l’on se retrouvera autour de ce beau festival avec différents stages à destination du public et de conteurs émergents en amont de l’événement, et de multiples propositions artistiques entre le 12 et le 15 août 2012, notamment des représentations de L’Intervention et des Discours de Victor Hugo en plein air. La Comédie Poitou-Charentes s’associe aussi en 2012 à PassePortes, festival des arts vivants de l’Ile de Ré. Avec le CNAR Nous entamons une prometteuse collaboration avec le CNAR de Niort : nous accueillerons la Cie CIA, soutenue par le CNAR, avec le spectacle de rue Rien que des hommes le 7 novembre 2012 à l’occasion de la création d’Hetero, dans le quartier de Beaulieu. CIA s’empare du pavé. Elle balance sur le trottoir la dialectique Femme /Homme, met en question le monde phallocentré, interroge la réelle place de la femme hier et aujourd’hui. Nos échanges se poursuivront avec le CNAR avec l’accueil des Discours de Victor Hugo lors d’évènements dans l’espace public de Niort. Avec les compagnies La Comédie Poitou-Charentes a à cœur d’établir des liens sur la durée avec les compagnies dont elle rencontre le travail artistique. Les liens se nourrissent de collaborations et d’échanges tout au long de l’année en leur proposant de prendre leur place dans le travail de sensibilisation et de transmission du centre dramatique. Le soutien de la Comédie Poitou-Charentes se traduit par des coproductions, par du prêt de matériel et de salles de répétition, et se nourrit de dialogues avec les équipes afin d’accompagner le plus souvent possible leur travail. Avec les artistes et les futurs artistes La Comédie ouvre largement ses portes aux artistes de la région : elle accueille des stagiaires à la mise en scène, à l’administration ou à la technique, elle organise des auditions pour ses créations en direction des comédiens professionnels implantés sur le territoire, elle partage ses missions de médiation et de transmission. Les collaborations avec les écoles supérieures, dont l’EESI, seront reconduites et nous poursuivrons le travail d’accueil en stage d’étudiants. la comédie poitoucharentes en bus S’ancrer sur un territoire, c’est aussi savoir ce qui existe ailleurs… Yves Beaunesne, fort de ses expériences et de la reconnaissance de ses pairs, est largement sollicité pour créer dans des cadres qui nous laissent rêveurs… Et si on y allait ? La Comédie Poitou-Charentes vous proposera différentes sorties lors de reprises de spectacles ou de créations à ne rater sous aucun prétexte. Après la sortie à la Comédie-Française le 03 juin 2012 pour la reprise de On ne badine pas avec l’amour de Musset, vous pouvez d’ores et déjà noter une sortie à l’Opéra de Paris le 16 décembre 2012 pour voir, entendre et respirer la Carmen de Bizet, direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Yves Beaunesne. Les réservations sont ouvertes. 22 23 calendrier septembre › stage en direction des profes- Così fan tutte sionnels avec Gabriel Dufay › résidence d’écriture À la vie ! › lecture publique de À la vie ! à Lezay L’Intervention octobre › présentation publique du stage animé par Gabriel Duffay › résidence plateau À la vie ! à Poitiers › résidence plateau Hetero à Poitiers › L’Intervention à Cesson-Sévigné › L’Intervention à Romans sur Isère Pionniers à Ingolstadt Pionniers à Ingolstadt L’Intervention On ne badine pas avec l’amour Pionniers à Ingolstadt novembre › résidence plateau À la vie ! à Mauléon 07 Rien que des hommes, Cie CIA, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 10-11-12 Hetero, Cie TPNTheatre, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 13 regards croisés, journée inter lycées, Cie Sans Titre : La 3ème case, Cie TPN-Theatre : Hetero, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 23 lecture publique du texte ELM (Titre provisoire) Cie Sans Titre Production, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers › résidence de création À la vie ! à Aiffres décembre › Carmen à l’Opéra de Paris 04 création de À la vie ! à Aiffres 16 comédie en bus, sortie à l’Opéra de Paris janvier › résidence Roméo et Juliette à Liège › À la vie ! à Mauléon l’équipe directeur Yves Beaunesne administratrice Isabelle Hermann directeur technique Baptiste Bussy médiatrice culturelle février › résidence Roméo et Juliette à Liège › L’Intervention à Lattes, Marennes Oléron, Aiffres Karen Talbi mars › générale Roméo et Juliette › L’Intervention à Vernon Véronique Chauvineau avril › L’Intervention à Toulouse › Début de tournée Roméo et Juliette 24-25 regards croisés À la vie ! et À l’approche du point B, Cie La Lanterne au Centre d’Animation de Beaulieu mai 02 L’Otage, Cie TPN-Theatre, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 03 Le Pain dur, Cie TPNTheatre, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 04 L’Otage et Le Pain dur, Cie TPN-Théâtre, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 21 2h14, Cie Le Bruit du frigo, Centre d’Animation de Beaulieu à Poitiers 22-23 Roméo et Juliette, TAP Scène nationale de Poitiers plus d’informations comedie-pc.fr chargé de la diffusion et des relations avec le public Benjamin Bedel comptable secrétaire Véronique Epistolin L’équipe remercie les artistes et les techniciens intermittents du spectacle qui œuvrent à ses côtés tout au long de la saison. Comédie Poitou-Charentes Centre Dramatique National 66, boulevard Pont-Achard 86000 Poitiers tél. 05 49 41 43 90 fax 05 49 41 03 73 email [email protected] www.comedie-pc.fr conception graphique : malte martin atelier graphique assisté par vassilis kalokyris impression : moutot photographies DR sauf pp. 12, 22 © Guy Delahaye La Comédie Poitou-Charentes est soutenue par : DRAC Poitou-Charentes – Ministère de la Culture et de la Communication Région Poitou-Charentes Ville de Poitiers comédie poitou-charentes centre dramatique national direction Yves Beaunesne