Par ailleurs, la composition du Conseil
est recentrée sur les seuls utilisateurs.
Le Cnis se réunit au moins une fois par
an en assemblée plénière. Il comptait
auparavant environ cent-quarante
membres, il en comprend maintenant
quarante-quatre, représentant les
milieux économiques, les partenaires
sociaux, les parlementaires, les col-
lectivités locales, les chercheurs et les
associations. L’assemblée plénière se
prononce sur les avis élaborés par les
commissions thématiques ainsi que
sur la liste des enquêtes proposées
pour l’année suivante.
À l’inverse, le bureau du Cnis a été
élargi. Il compte dix-sept membres :
le directeur général de l’Insee, le gou-
verneur de la Banque de France, un
représentant de chacune des orga-
nisations syndicales, professionnel-
les et consulaires représentées au
Cnis, un représentant des collecti-
vités locales et deux personnalités
qualifiées désignées par le minis-
tre chargé de l’économie. Depuis le
nouveau décret, un représentant des
chercheurs et un représentant de la
Fédération bancaire française font
aussi partie du bureau. Celui-ci pré-
pare les délibérations de l’assemblée
plénière et examine les rapports éta-
blis par les commissions et les grou-
pes de travail.
Le Cnis, lieu de
concertation
Le Cnis vise en premier lieu à faire
apparaître les nouveaux besoins d’in-
formation ainsi que les préoccupa-
tions des utilisateurs. Tel syndicat
de salariés souhaite voir affiner la
mesure de l’évolution comparée des
revenus ? Telle organisation patronale
plaide pour la réduction de la charge
d’enquêtes pesant sur les entre-
prises ? Tel laboratoire de recher-
che souhaite bénéficier d’un fichier
détaillé des résultats d’enquête ? Le
Cnis offre une tribune pour interpeller
le service statistique public sur les
lacunes éventuelles dans l’observa-
tion des phénomènes économiques
et sociaux ou dans la diffusion des
résultats, suggérer de nouvelles pis-
tes ou demander le réexamen de telle
ou telle orientation ou procédure.
Le Conseil est également le lieu d’une
discussion sereine sur des points
qui font débat. Ainsi, il a pris l’ini-
tiative d’une réflexion approfondie
sur la mesure du taux de chômage
ou sur celle de l’évolution du pou-
voir d’achat, deux questions faisant
alors l’objet d’âpres polémiques. Le
Conseil a par exemple lancé des
investigations permettant des avan-
cées importantes dans le domaine
des indicateurs d’inégalités et d’ex-
clusion, de la prise en compte de la
précarité, ou des effets de la mondia-
lisation de l’économie.
Les travaux du Cnis concourent à
l’établissement du programme de la
statistique publique pour l’année sui-
vante. Il examine chaque nouveau
projet, qu’il s’agisse d’une enquête,
d’un recensement, d’un répertoire,
d’un panel, d’une exploitation de
fichiers administratifs… Ces projets
sont présentés par l’Insee et les ser-
vices statistiques ministériels, mais
également par toutes les institutions
qui contribuent par leurs travaux,
comme l’Ined (Institut national des
études démograhiques), le Céreq
(Centre d’étude et de recherche sur
les qualifications) ou l’Inserm (Institut
national de la santé et de la recherche
médicale) à la construction de la sta-
tistique publique. La discussion porte
notamment sur la finalité du projet,
sa place dans le système d’informa-
tion et les conditions prévues de sa
diffusion. Il convient de vérifier que
chaque opération répond à un besoin
d’intérêt général et ne fait pas double
emploi avec les sources d’information
existantes, en d’autres termes de
s’assurer de son opportunité. Ensuite
le comité du label, au sein du Cnis,
veillera à ce qu’il respecte les critères
de qualité statistique (voir encadré).
Ces travaux s’effectuent dans la plus
grande transparence. Les documents
qu’il produit (rapports, comptes ren-
dus des réunions, programme d’en-
quêtes, Chroniques du Cnis, etc.,)
sont tous accessibles sur son site
www.cnis.fr.
Enfin, depuis 2009, le Cnis dresse le
bilan de l’exécution par les membres
du SSP de leur programme de travail
et des recommandations qu’il a émi-
ses. Il s’attache particulièrement à ce
que les résultats des enquêtes de la
statistique publique soient largement
diffusés.
La préparation du moyen
terme 2009-2013
Tous les cinq ans, le Cnis procède à
une analyse prospective des besoins
à moyen terme et des changements à
apporter au système d’information à
cet horizon. Cette analyse débouche
sur des orientations souhaitées de
la programmation quinquennale des
travaux et des enquêtes. La réflexion
sur le moyen terme 2009-2013 s’est
déroulée tout au long de l’année
2008 ; elle a coïncidé avec la mise en
place de la nouvelle gouvernance de
la statistique publique. La préparation
du moyen terme s’est appuyée sur le
bilan du moyen terme précédent et
sur la confrontation entre les objectifs
adoptés pour la période par l’assem-
blée plénière et les objectifs atteints à
la fin des cinq années.
Globalement, au regard des lignes
directrices fixées pour le moyen
terme 2004-2008, le Cnis a constaté
les progrès réalisés par la statistique
publique notamment pour décrire le
marché du travail, les inégalités, ou
améliorer l’observation des prix. Le
bilan1 a également mis en évidence
les progrès accomplis pour l’accès
gratuit aux données statistiques
sur Internet comme pour l’utilisa-
tion par les chercheurs des données
détaillées. Il a pointé les nombreux
investissements lourds réalisés sur la
période comme le nouveau recense-
ment ou la réorganisation des statisti-
ques d’entreprises. Il est apparu qu’il
convenait maintenant de concentrer
les efforts du SSP sur l’amélioration
de la réponse faite aux utilisateurs à
partir de ces investissements.
1. « Bilan de la période de moyen terme 2004-
2008 pour la statistique publique », Chroniques
du Cnis n° 10, septembre 2009.