CHAPITRE 3: INSTABILITÉ FINANCIÈRE ET RÉGULATION. Section 1

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CHAPITRE 3: INSTABILITÉ FINANCIÈRE ET RÉGULATION.
Section 1 : Qu’est-ce que la globalisation financière ?
I. Les différents compartiments des marchés financiers.
Au sens propre, les marchés financiers sont le lieu où se confrontent l’offre et la demande d’actifs financiers. Il s’agit
d’instruments qui permettent aux agents économiques qui ont des besoins de fiancement de trouver les ressources qui
permettront de emner à bien leurs projets. Mais pour ceux qui effectuent des palcements d’autres marchés constituent
des alternatives. C’est pour cette raison que nous parlerons aussi du marché des changes et du marché des matières
premières.
A. Le marché des changes.
Le marché des changes désigne le lieu où sont échangées des devises. Il ne peut à proprement parler être désigné
comme un marché des capitaux. En effet, une devise ne constitue pas en soi une source de financement. Mais le
marché des changes permet aux agents économiques de se procurer les devises dont ils ont besoin soit pour acheter des
biens et services dans des pays étrangers, soit pour faire des placements financiers dans un pays étranger.
Doc 5 p 98.
B. Le marché des matières premières.
Trois grands types de matières premières sont échangées sur les marchés : l’énergie (pétrole, électricité, gaz...), les
métaux (or, argent, cuivre...) et les matières agricoles (blé, riz...). Ces matières premières ne constituent évidemment
pas non plus des sources de financement mais ces marchés permettent des spéculations sur le prix de ces produits. En
effet, on peut acheter ces matières premières au comptant. Dans ce cas vendeur et acheteur négocient le prix au
moment de l’achat. Mais les négociations peuvent se faire pour un achat qui aura lieu « à terme ». Dans ce cas, le
produit sera vendu plus tard à un prix convenu d’avance. Cela permet aux agents économiques de se couvrir contre un
risque de variation des prix. Mais cela permet aussi des opérations spéculatives : on négocie « à terme » un produit à
un prix en espérant que le produit se vendra plus cher dans le futur sur le marché au comptant.
C. Le marché des actions.
Pour financer leurs projets, les entreprises peuvent permettre à d’autres agents d’acheter de nouvelles parts de capital.
Dans ce cas l’entreprise émet des actions. Ceux qui les achètent sont donc (partiellement) propriétaires de l’entreprise
et à ce titre ont droit à des dividendes si celle-ci fait des bénéfices.
D. Les marchés des taux d’intérêt.
Ce marché regroupe tous les actifs financiers dont le revenu est constitué par le paiement d’un intérêt calculé à partir
d’un taux d’intérêt. Il est divisé en deux grandes parties : le marché monétaire, où on échange des titres à court terme
(moins d’un an), et marché obligataire, où s’échangent des titres à moyen et long terme.
Le marché monétaire est lui-même divisé en trois compartiments :
- Le marché interbancaire, où les banques s’échangent (contre le paiement d’un intérêt) des liquidités. Sur ce marché,
la Banque Centrale peut aussi intervenir.
-Les bons du Trésor, où l’État émet des titres (bons du Trésor) qui lui permettent d’emprunter à court terme.
-Les billets de trésorerie, où les entreprises émettent des titres à très court terme qui leur permettent d’emprunter pour
résoudre leurs problèmes de trésorerie (périodes où les recettes sont inférieures aux dépenses de façon momentanée).
Sur chacun de ces marchés, le taux d’intérêt est fixé en fonction du risque de crédit que représente l’émetteur. Le taux
des bons du Trésor est alors en général le plus bas. On parle de « spread de crédit » pour désigner la différence entre
les taux d’un émetteur privé et ceux des bons du Trésor ou entre les taux de bons du Trésor de pays différents.
Les actifs financiers sont émis par les entreprises sur un marché primaire. Leur valeur correspond alors au besoin de
financement de l’agent émetteur. Mais ils peuvent être revendus sur un marché secondaire. Leur valeur dépend alors
de l’offre et de la demande sur ces marchés. La demande peut varier en fonction des résultats de l’entreprise émettrice
du produit financier. Mais elle peut aussi être le résultat de comportements de spéculation.
Rappelons que, comme c’est le cas pour le marché des matières premières, tous les titres peuvent être négociés sur des
marchés à terme. Ceci permet de se prémunir contre les risques de fluctuations. Mais, comme nous l’avons déjà dit,
cela permet aussi aux agents économiques d’avoir des pratiques spéculatives. Cette spéculation est en outre accrue par
le fait que l’achat d’un produit de ce type ne nécessite aucune ressource financière. Ces produits financiers «à terme »
font partie des produits dérivés. Pour certains économistes, ils sont en partie à l’origine des crises financières, car ils
génèrent des pratiques qui sont déconnectées de l’économie réelle.
On parlera de globalisation financière pour évoquer le fait qu’un agent économique peut aujourd’hui participer avec
moins de difficultés à différents marchés dans le monde entier.
II. Les acteurs de la globalisation financière.
A. Les banques.
Même si les marchés financiers concurrencent les banques sur leur métier « traditionnel » d’intermédiaires financiers,
les banques jouent un rôle important dans la globalisation financière. Elles ont des ressources importantes qui leur
permettent de constituer des portefeuilles variés (actions, obligations, etc.) et souvent internationalisés. Les moyens
technologiques contemporains leur permettent de faire des achats et des ventes sur de nombreuses places financières
en un temps très court.
Doc 5 p 106.
B. Les investisseurs institutionnels.
Certaines sociétés ont pour but de collecter l’épargne des ménages pour la placer sur des marchés financiers. Leurs
buts sont variés. En ce qui concerne les fonds de placement (ou fonds d’investissement) ils interviennent sur tous les
types de marchés financiers. Ils achètent des titres variés et constituent donc des portefeuilles (d’actions, de devises,
d’obligations). Ils collectent l’épargne des ménages à qui ils offrent de devenir propriétaires de parts de leurs
portefeuilles et offrent des revenus financiers à ces épargnants. Ils ont donc constitué un attrait important pour les
ménages à qui ils permettent de placer leur épargne sur les marchés financiers en limitant leurs risques, puisque le
portefeuille proposé par les fonds sont diversifiés et contiennent plusieurs titres. De plus leur épargne est gérée par des
professionnels. Ces fonds dépendent parfois de banques. Ils peuvent aussi être cotés en bourse.
Parmi ces fonds de placement, certains ont des pratiques visant à obtenir des résultats supérieurs à la moyenne des
titres du marché. Cet objectif les amène parfois à avoir des pratiques risquées, en particulier lorsqu’ils mènent des
startégies de spéculation.
Les fonds de pensions constituent une autre catégorie d’investisseurs institutionnels. Eux aussi collectent l’épargne des
ménages et la placent sur des marchés financiers. Mais leur objectif est d’offrir aux épargnant une pension de retraite à
une certaine échéance.
Enfin il faut citer les compagnies d’assurance. Elles offrent des produits assurantiels variés à leurs client. Et elles aussi
collectent l’épargne des ménages (ou autres agents économiques) pour la placer sur les marchés financiers.
Doc 2 p 101.
C. Les entreprises.
Elles profitent de la globalisation financière pour se procurer des ressources afin de financer leurs investissements. La
globalisation financière leur permet de trouver des modalités plus variées de financement. Elles peuvent de surcroît
profiter de financements provenant d’épargnants étrangers. Ainsi leurs stratégies doivent prendre en compte de
nombreux éléments concernant la santé des marchés, les taux de change, etc.
D. Les États.
Pour les États aussi, la globalisation financière est une opportunité de trouver des ressources financières. La
contrepartie de cette opportunité est évidemment une plus grande dépendance vis-à-vis des fluctualtions des marchés
financiers. Notons que de surcroît la dette des États peut être vendue à des investisseurs étrangers. Elle peut être alors
libellée en devises et varier en fonction du cours des changes.
E. Les agences de notation.
Doc 7 p 103.
Les marchés financiers présentent par nature des risques, pour les épargnants en particulier. C’est pour cette raison que
sont apparues des entreprises chargées de faire des études, de produire des statistiques et des prévisisons sur la santé
des institutions qui émettent des produits sur les marchés financiers. Leurs travaux portent donc aussi bien sur
certaines entreprises, sur les États, sur les banques et sur les fonds de placement. Ces agences de notation sont ellesmêmes financées par les institutions qui souhaitent être notées.
C’est une des raisons pour lesquelles leur capacité à émettre un avis objectif et fiable est contesté. Deplus, comme
leurs pratiques sont prévisonnelles, leurs conclusions comportent évidemment une part d’incertitude.
F. Les organismes de contrôle.
Comme tous les marchés, les bourses doivent être régulées. Il s’agit de fixer des règles protégeant les différents agents
participant au marché et de veiller à ce qu’elles soient suivies. On doit aussi permettre que les informations soient
véhiculées de façon fiables. Enfin, il faut faire en sorte que le marché ne soit pas soumis à des risques exagérés. Ainsi
dans chaque pays existe une institution qui joue ce rôle. Mais dans le cadre de marchés de plus en plus
internationalisés, il est difficile d’imaginer une institution supranationale qui fixe des règles et soit capable de punir les
contrevenants. Une régulation semble pourtant nécessaire pour éviter des dangers susceptibles de se propager à
l’ensemble du monde.
Doc 4 & 5 p 102.
III. La règle des trois « D ».
A. Déréglementation.
Doc 1 p 104.
Les activités financières étaient autrefois fortement encadrées par l’État, qui cherchait à limiter les risques pour les
agents économiques mais aussi à avoir des moyens d’agir sur la croissance en contrôlant le système financier. Mais à
partir des années 1980 les idées libérales se développent. On estime que le marché permet une meilleure allocation des
ressources : grâce aux marchés financiers, l’épargne des ménages sera drainée de façon plus efficace vers les agents
qui ont des besoins de financement. Ajoutons que les marchés financiers se développent dans le monde entier et
qu’aucun pays ne peut vraiment rester à l’écart de cette évolution.
C’est alors que certaines règles disparaissent pour assouplir le fonctionnement des marchés. Par exemple, on cesse
d’encadrer le volume de crédits que les banques octroient. Et le contrôle des changes (c’est-à-dire du volume de
devises qu’un agent économique avait le droit d’acquérir) disparaît.
B. Désintermédiation.
Doc 4 p 106.
Nous avons vu en classe de Première que les banques ont le rôle spécifique d’intérmédiation financière. Elles
transforment des dépôts des clients à court terme en prêts à long terme. Elles étaient traditionnellement un pivot
incontournable entre les capacités et les besoins de financement. Mais peu à peu, leur position a été concurrencée par
les marchés financiers. On passe alors d’un financement indirect à un financement direct. A nouveau les raisons en
ont été une plus grande efficacité des marchés jugés plus attractifs à la fois par les entreprises qui s’y financent et par
les ménages qui y déposent leur épargne. De plus l’internationalisation des marchés financiers leur a permis de se
développer. Mais nous avons vu que les banques sont devenues des agents importants au sein des marchés financiers.
C. Décloisonnement.
Doc 2 p 105.
Tous les marchés présentés dans le premier paragraphe sont considérés comme intégrés. En effet, les agents
économiques peuvent décider de quitter un compartiment pour investir dans un autre. De même une perte subie dans
un marché peut être compensée par une vente dans un autre. Mais des chocs apparus dans un domaine peuvent se
répercuter aux autres. Ainsi, une information, comme celles fournies par les agences de notation, sur les performances
d’une entreprise ou d’un pays peuvent avoir des conséquences en chaîne.
Doc 6 p 107.
Nous pouvons donner différents exemples de cette interdépendanec. Tout d’abord, les marchés obligataires peuvent
avoir un impact sur le marché des changes. En effet, si les taux d’intérêt augmentent dans un pays, alors les agents
financiers auront tendance à rechercher des placements dans ce pays. Ceci aura pour conséquence une appréciation de
la devise de ce pays.
Les nouvelles économiques d’un pays peuvent avoir un impact sur les taux d’intérêt demandés dans ce pays mais aussi
sur les autres pays. Lorsque les agents financiers ont commencé à suspecter une incapacité de l’État grec à respecter
ses engagements, ils se sont rapidement tournés vers les bons du Trésor allemands, jugés plus sûrs. Ceux-ci ont vu leur
valeur s’apprécier tandis que les bons du Trésor grecs voyaient leur valeur chuter. Inversement, les taux grecs ont
rapidement augmenté tandis que les taux allemands ont chuté.
Notons le rôle tout particulier que jouent les anticipations sur les marchés financiers. Ceux-ci font des projections en
prenant en compte une série de paramètres. Si un de ces paramètres est dans les faits différent de ce qui avait été
anticipé, les agents financiers peuvent être amenés à se défaire de certains titres qui leur semblent ne pas devoir tenir
leurs promesses. C’est le cas par exemple si la banque centrale d’un pays modifie ces taux direceturs d’une façon
inattendue. Si les agents financiers estiement que la politique de la banque centrale est préjudiciable à la santé de
l’économie, ils peuvent être amenés à vendre les titres issus d’institutions et d’entreprises présentes dans ce pays.
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