Foucher Julien LP ATIB 2009

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A ssociation pour la
C onnaissance et la
R echerche
O rnithologique en
L oireA tlantique
Evaluation de la ressource alimentaire disponible
pour les passereaux paludicoles
en zone de halte migratoire
Exemple de la roselière de Donges Est en Loire-Atlantique (44)
Rapport de licence professionnelle
Analyses et Techniques d’Inventaires de la Biodiversité
Julien Foucher, année 2008 – 2009
UFR de Biologie
Université Claude Bernard Lyon 1
-1-
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier mon maître de stage, Hubert Dugué, et Etienne
Giraudot, pour leur soutien et leurs conseils tout au long du stage.
Je remercie ensuite
-
Franck Herbrecht & Bernard Kaufmann, pour leurs conseils sur l’échantillonnage
des invertébrés,
-
Didier Montfort, pour sa disponibilité et sa gentillesse,
-
Aurélia Lachaux pour son aide en botanique,
-
Romain Lorillière pour ses conseils en analyses de données,
-
Pierre-Yves Henri pour sa formation aux analyses de Capture-MarquageRecapture.
Sans oublier Nicolas Chenaval et Vanessa Lelant pour leurs conseils judicieux.
Je tiens également à remercier vivement tous les bénévoles du camp de Donges sans
qui les opérations de baguage n’auraient pu être effectuées.
Et tous ceux que j’aurais omis de citer…
-2-
Présentation de la structure
ACROLA
Association pour la Connaissance et la Recherche Ornithologique en Loire-Atlantique
La Jannais des Douets
44360 Cordemais
e-mail : [email protected]
Site web : http://www.cigogne-odoborro.fr/
L’ACROLA est une association de type loi 1901 créée fin 2006. Elle regroupe une
équipe d’ornithologues passionnés, des biologistes multidisciplinaires désireux
d’apporter leurs compétences personnelles et des bagueurs collaborateurs du Centre
de Recherche sur la Biologie et les Populations d’Oiseaux (CRBPO), un département
du Muséum National d’Histoire Naturelle.
L’association mène deux axes de recherche :
-
Le programme « Cigognes », rassemblant des actions de protection et de suivi
des cigognes blanches en Loire-Atlantique (observations de terrain, réalisation et
pose de plates-formes avec des élèves d’établissements scolaires, baguage,
élaboration et gestion d’une base de données des observations, animation d’un
site Web, réalisation d’un film…). L’ACROLA amplifie le travail de suivi des
cigognes blanches en Loire-Atlantique et participe au programme national
d’étude.
-
Le programme « paludicoles », dans la continuité de son expérience du baguage
des fauvettes paludicoles dans les roselières de l’estuaire de la Loire depuis
1994, l’équipe de l’ACROLA organise et assure le camp de baguage et de
formation de Donges Est et diversifie ses moyens de recherches pour améliorer
les connaissances dans ce domaine.
Les travaux et études scientifiques sont réalisés grâce au soutien des partenaires de
l’association. Citons par exemple :
-
E.R.D.F. ( Electricité de France)
-
R.T.E ( Réseau de Transport d’Electricité)
-
Le Grand Port Maritime Nantes-St Nazaire
-
La raffinerie TOTAL.
-
Le Crédit Agricole Loire-Atlantique Vendée
-3-
REMERCIEMENTS .......................................................................................................................................1
PRESENTATION DE LA STRUCTURE........................................................................................................3
INTRODUCTION ........................................................................................................................5
1_ PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ............................................................................6
1-1_ CONTEXTE ECOLOGIQUE ET HISTORIQUE ............................................................................6
1-2_ LE SITE D’ETUDE ...............................................................................................................7
1-3_ PRESENTATION DES DIFFERENTES STATIONS ......................................................................7
1-4_ CHOIX DES STATIONS ........................................................................................................9
2_ MATERIEL ET METHODES ..................................................................................................9
2-1_ PROTOCOLE D’ECHANTILLONNAGE DES INVERTEBRES .........................................................9
2-1-1_ Méthode de capture et pièges utilisés ......................................................................9
2-1-2_ Protocole et emplacement des pièges ...................................................................11
2-1-3_ Identification des invertébrés..................................................................................12
2-2_ PROTOCOLE DE CAPTURE DES FAUVETTES PALUDICOLES ..................................................13
2-2-1_ Programme « Halte migratoire » ............................................................................13
2-2-2_ Protocole « ACROLA » ..........................................................................................13
2-3_ ANALYSES ......................................................................................................................14
3_ RESULTATS .......................................................................................................................15
3-1_ INVERTEBRES .................................................................................................................15
3-1-1_ Présentation générale ............................................................................................15
3-1-2_ Diversité et Abondance ..........................................................................................17
3-1-3_ Biomasse ...............................................................................................................18
3-1-4_ Comparaison scirpaie / phragmitaie .......................................................................21
3-2_ OISEAUX ........................................................................................................................23
3-2-1_ Présentation générale ............................................................................................23
3-2-2_ Probabilités de capture de quatre espèces représentatives ...................................24
3-2-3_ Indice ACROLA......................................................................................................26
4_ DISCUSSION ......................................................................................................................26
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ........................................................................................29
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................30
ANNEXES ................................................................................................................................32
-4-
Introduction
Près de la moitié des oiseaux européens sont des migrateurs. Cette migration entraîne
de formidables dépenses d’énergie d’où l’absolue nécessité de trouver des zones
d’escales pour reconstituer leurs réserves de graisse.
Aujourd’hui, les changements, d’ordre climatique ou résultant de l’occupation des sols
par les activités humaines, fragilisent ces stratégies et peuvent à terme, poser la
question du statut de conservation de ces espèces migratrices. Cette question se pose
de manière particulièrement aigüe pour les fauvettes paludicoles, tributaires des
roselières qui sont en forte régression à travers l’Europe.
L’estuaire de la Loire représente un ensemble de plus de 20 000 hectares de zones
humides (5000 ha d’eau libre à marée haute; 2000 ha de vasières ; 700 ha de
roselières, 15000 ha de prairies) accueillant une grande diversité d’espèces végétales
et animales. Au sein de cette mosaïque de paysage, d’une grande valeur écologique,
Donges-Est apparaît comme un maillon clé de l’estuaire de la Loire. En effet, sur 750
ha nous retrouvons l’ensemble des habitats présentés ci-dessus, et notamment ceux
qui ont le plus souffert du développement socio-économique de l’estuaire ligérien. C’est
sur Donges-Est que se situe la plus grande roselière de l’estuaire (200 ha).
Pour mieux gérer et protéger les espaces vitaux pour des centaines de milliers de
passereaux que sont les zones de halte migratoire, il est important de comprendre
comment les oiseaux utilisent la ressource alimentaire disponible. Dans ce cadre, ce
rapport présente les résultats de l’inventaire des invertébrés de la roselière de DongesEst, réalisé en 2009,
mené conjointement aux opérations de capture-marquage-
recapture d’oiseaux, effectuées depuis 2003.
-5-
1_ Présentation de la zone d’étude
1-1_ Contexte écologique et historique
La Loire-Atlantique est un département très important au niveau écologique, qui
regroupe de nombreuses zones humides comme le parc naturel régional de Brière, le
lac de Grandlieu, l’Estuaire de la Loire, etc... (Carte 1).
L’estuaire de la Loire représente un ensemble de plus de 20 000 hectares de zones
humides (5000 ha d’eau libre à marée haute; 2000 ha de vasières ; 700 ha de
roselières, 15000 ha de prairies) accueillant une grande diversité d’espèces végétales
et animales. L’estuaire accueille notamment plus de 230 espèces d’oiseaux ce qui lui a
valu d’être classé en Zone de protection spéciale (ZPS).
Au sein de cette mosaïque de paysages, d’une grande valeur écologique et écosystémique, Donges-Est apparaît comme un maillon clé de l’estuaire de la Loire. En
effet, sur 750 ha nous retrouvons l’ensemble des habitats présentés ci-dessus, et
notamment ceux qui ont le plus souffert du développement socio-économique de
l’estuaire ligérien. C’est sur Donges-Est que se situe la plus grande roselière de
l’estuaire (200 ha).
Carte 1 : Relief et principales zones
humides de Loire-Atlantique. Fond de
carte : DRAF Pays de Loire
Légende :
1
5
2
: Roselière de Donges Est
1 : Parc naturel régional de Brière
2 : Roselières du Nord de l’Estuaire
3
3 : Réserve ONCFS du Massereau
4
4 : Réserve naturelle du Lac de Grandlieu
6
5 : Marais salants de Guérande
6 : Marais de Bourgneuf
-6-
Au début du siècle, la Loire recouvrait complètement la zone (Annexe 1). Le site s’est
atterri naturellement à cause des vases déposées par les marées hautes jusqu’en 1972
avec de gigantesques vasières et roselières pionnières. En 1975, le site de Donges Est
a servi de zone de stockage du sable extrait de Loire sous la forme d’un remblai
sableux de 70 à 90 cm sur environ 70 hectares dans le but d’implanter une zone
industrielle, qui n’a jamais vu le jour. Ce remblai a accéléré l’atterrissement des zones
voisines. La roselière a envahi les vasières entre 1977 et 1984 et recouvre maintenant
la totalité des zones propices à son développement.
La zone est utilisée depuis 1960 pour le pâturage extensif de troupeaux de bovins et
équins. Les roselières (phragmitaie et scirpaie) jouent un rôle essentiel dans
l’alimentation du bétail, friand des jeunes pousses au printemps (Visset et Bernard,
1995).
1-2_ Le site d’étude
La présente étude porte sur la roselière de Donges Est, la plus grande de l’Estuaire de
la Loire, environ 200 hectares. Sa taille et son immersion régulière par les eaux de Loire
en font une zone d’épuration cruciale pour l’Estuaire. En effet l’amélioration de la qualité
de l’eau au cours du transfert dans les zones humides est largement reconnue,
l’utilisation des hélophytes dans des systèmes artificiels construits montre l’intérêt de la
méthode (Sinnassamy et Mauchamp, 2001). Elle est constituée essentiellement de
phragmitaie pure à Phragmites communis, mais est bordée par des scirpaies pionnières
formant une ceinture entre la Loire et la phragmitaie (Annexe 3). Des scirpaies
d’environ une dizaine d’hectares subsistent entre le remblai et le côté Est de la
phragmitaie (carte 2). Elles sont constituées essentiellement de Scirpe maritime (Scirpus
maritimus),
une espèce pionnière qui colonise les vases molles, les secteurs souvent
submergés et qui fixe les sédiments (Dupont, 1986).
1-3_ Présentation des différentes stations
La carte 1 illustre la position des différentes stations de capture des fauvettes
paludicoles. Ce rapport traite de l’inventaire des invertébrés sur l’ensemble des stations
mais se limite aux stations A, B et C pour ce qui est de la relation avec les fauvettes
paludicoles. Un rapport plus complet est en préparation.
-7-
Les différentes stations sont composées de trois filets de capture, elles représentent
donc des transects de 36 m.
: Travée principale
: Station ACROLA
: Scirpaies
Carte 2 : Photo aérienne de 2004 de la roselière de Donges Est (source GIP Estuaire) et
emplacements des stations ACROLA.
La station A (photo 1, annexe 11) est située en phragmitaie pure (Phragmites communis)
avec ça et là quelques pieds d’Aster tripolium et fait partie intégrante de la travée
principale regroupant 9 filets supplémentaires, soit 12 au total pour une longueur de 144
m.
La station B ( photo 3 & 4, annexe 11) est située dans une zone basse, fortement
soumise au balancement des marées. C’est une scirpaie dense à Scirpus maritimus, avec
quelques plantes qui l’accompagne comme Aster tripolium, Renonculus sceleratus et Atriplex
Hastata.
La station C (photo 5 & 6, annexe 11) est installée dans une scirpaie plus atterrie par
les argiles amenés par la Loire. Le Scirpe maritime y est moins dominant, la végétation
est moins haute et on y retrouve de nouvelles espèces caractéristiques de cet
atterrissement comme par exemple Phalaris arundinacea et Poa trivalis.
Selon le code CORINE, la station A se situe en roselière sèche à Phragmites australis
(code 53.112). Les stations B et C se situent au sein de végétation à scirpes halophiles
(code 53.17).
Les coordonnées GPS en WGS 84 sont en annexe 7.
-8-
1-4_ Choix des stations
La station A est extraite de la travée principale de 12 filets (photo 2, Annexe 11), placés
au même endroit depuis 2003. Elle va permettre de comparer les résultats entre
phragmitaie et scirpaie au niveau des captures d’oiseaux.
Les stations B et C ont été créées cette année et ont été placées en scirpaie car le
phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) va utiliser en halte migratoire les
phragmitaies pour se reposer sur un site en fin de nuit, mais va se nourrir et
s’engraisser en périphérie de ces roselières dans les prairies humides de hauteur
moyenne, faiblement inondées, similaires aux habitats recherchés en reproduction et en
hivernage (Le Névé A.,Bargain B. Latraube F. & Provost P., 2009).
Cette espèce est recherchée prioritairement car elle est inscrite sur la liste rouge de
l’UICN où elle est classée « vulnérable ». Ce statut fait de lui le passereau le plus
menacé d’Europe. En France il a donné lieu à la création d’un plan national de
restauration en 2009, faisant suite à un programme LIFE européen.
Les stations D, E, F, G sont situées en phragmitaie sur les stations de capture
d’oiseaux opérationnelles du 9 au 15 août durant une opération destinée à comprendre
l’utilisation de la roselière par les fauvettes paludicoles. Au niveau écologique elles sont
plus ou moins atterries mais restent en phragmitaie quasiment pure et sont donc
comparables à la station A.
2_ MATERIEL ET METHODES
2-1_ Protocole d’échantillonnage des invertébrés
2-1-1_ Méthode de capture et pièges utilisés
L’échantillonnage des invertébrés s’est déroulé sur deux périodes qui correspondent
aux dates comprises entre le 1er et le 5 juillet et entre le 1er et le 5 août. Le but étant de
se rapprocher au mieux de la disponibilité en nourriture présente dans la roselière pour
les passereaux migrateurs. Trois types de pièges sont utilisés pour augmenter
l’exhaustivité des prélèvements :
-
Pièges dits de « chasse active » ; la nappe de battage et le filet fauchoir
-
Piège d’interception ; le piège « Barber »
-
Piège attractif ; le piège jaune.
-9-
2-1-1-1_ Nappe de battage
La nappe de battage, également appelée parapluie japonais, est un
réceptacle en tissu d’1m50 sur 1m. Cette technique permet de
prélever les invertébrés présents dans la végétation moyenne et
haute. 10 coups de bâton sont donnés à différentes hauteurs de la végétation afin
d’échantillonner toutes les strates. Dans le cas présent, cette technique a été utilisée
pour échantillonner les stations situées en phragmitaie. Les individus tombent dans le
piège, sont prélévés à l’aide d’un aspirateur à bouche puis transférés dans un pilulier
rempli d’alcool à 70°.
2-1-1-2_ Filet fauchoir
Le filet fauchoir est un filet d’un diamètre de 40 cm, avec une armature
très rigide permettant de « faucher » la végétation par un mouvement
continu de va-et-vient. Cette technique a été utilisée pour échantillonner
les stations situées en scirpaie. Elle permet de récolter, de la même
manière que la nappe de battage, les invertébrés évoluant dans les
différentes strates de la végétation. Les individus tombent au fond de la poche, sont
prélevés à l’aide d’un aspirateur à bouche puis transférés dans un pilulier rempli
d’alcool à 70°.
2-1-1-3_ Piège « Barber »
Le piège Barber est utilisé pour capturer les invertébrés se déplaçant à
la surface du sol. Il reste en place pour une durée de trois jours. Il
consiste en un récipient collecteur (gobelet plastique) d’un diamètre de
8,5 cm et profond de 11,5 cm. On enterre le gobelet en faisant très attention à ce que le
bord supérieur affleure la surface du sol. Pour éviter que le piège ne se remplisse par
l’eau de pluie, une plaque (assiette en plastique) fixée au sol par des piquets surmonte
le piège. Les individus tombent dans le « Barber » rempli au tiers d’alcool à 70°. Ils sont
ensuite filtrés puis transférés dans un pilulier rempli d’alcool à 70°.
- 10 -
2-1-1-4_ Piège jaune
Il s’agit d’un piège attractif constitué d’une barquette en aluminium de
20x10x7cm peinte intérieurement en jaune satin. La couleur jaune,
même légèrement orangée, est reconnue comme attractive chez de
nombreux insectes. Placé directement sur le sol, il permet de capturer la faune aérienne
floricole, principalement les Diptères, Hyménoptères et Hémiptères. Cependant, il doit
être mis dans des zones dégagées afin d’être visible (Cozic 2007). Le piège est rempli
au 2/3 d’eau à laquelle on ajoute un mouillant (liquide vaisselle) pour précipiter les
insectes directement au fond du bac. La durée de fonctionnement du piège est de trois
jours. Les insectes prélevés sont ensuite filtrés puis transférés dans un pilulier rempli
d’alcool à 70°.
2-1-2_ Protocole et emplacement des pièges
Les stations correspondent à une station en protocole ACROLA (voir 2-2-2 ; Protocole
ACROLA). Les stations A, B, C, D, E, F, G (carte 2) ont été inventoriées début juillet et
début août. Pour échantillonner une station, on commence par réaliser le battage ou le
fauchage de la végétation le long du filet médian puis on installe les pièges « Barber »
et jaune de chaque côté à environ 1m du filet médian (Figure 1).
Pour le battage, on réalise douze prélèvements, soit un tous les mètres. A chaque
prélèvement, 10 coups de bâton sont donnés à différentes hauteurs de la végétation et
les invertébrés sont récoltés à l’aspirateur à bouche.
En ce qui concerne le fauchage, on se place à environ 1m du filet médian et on fauche
la végétation sur toute sa longueur, soit douze mètres. Les invertébrés sont récupérés à
l’aspirateur à bouche à la fin du fauchage.
Il faut deux jours pour réaliser l’échantillonnage et récupérer les pièges sur l’ensemble
des stations, la chasse active et la pose des pièges a eu lieu du 1er au 2 juillet et idem
au mois d’août. La récolte des pièges s’est déroulée du 4 au 5 juillet et idem au mois
d’août.
- 11 -
12 m
N
: Filet de capture
des fauvettes
paludicoles
: Trajectoire avec le
filet fauchoir ou le
parapluie japonais
1m
: piège « Barber »
: piège jaune
Figure 1 : Emplacement des pièges et tracé des prélèvements au
filet fauchoir ou au parapluie japonais sur une station ACROLA
2-1-3_ Identification des invertébrés
Les invertébrés ont été identifiés à l’aide d’une loupe binoculaire au niveau
taxonomique de la famille dans la mesure du possible. La détermination a été poussée
jusqu’à l’espèce dans le cas d’individus caractéristiques et si les ouvrages de
détermination suffisants étaient disponibles.
Tous les individus ont été mesurés au millimètre près afin d’obtenir des tailles
moyennes, regroupées par ordre ou par groupe d’arthropodes (famille, sous-ordre…).
Ces mesures ont permis d’estimer le poids sec en milligrammes à partir d’équations de
régression taille-poids préétablies ( Hodar, 1996).
- 12 -
2-2_ Protocole de capture des fauvettes paludicoles
2-2-1_ Programme « Halte migratoire »
L’étude de la migration post nuptiale des fauvettes paludicoles a débuté en France en
1984 sous l’égide du Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux
(CRBPO- Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris) dans le cadre d’un
programme européen de recherche nommé ACROPROJECT.
Ces travaux ont contribué à une meilleure connaissance des stratégies de la migration
et ont confirmé l’importance des zones humides de la façade atlantique française dans
la biologie de ces espèces : nidification, dispersion post juvénile et haltes migratoires.
Quatre sites majeurs ont ainsi été mis en évidence : l’estuaire de Seine, la baie
d’Audierne, l’estuaire de la Loire et l’estuaire de Gironde. Il s’agit désormais de
déterminer le fonctionnement de ces populations et leur dépendance vis à vis de la
qualité des habitats.
Mise à part l’année 2002 qui a servi de test, le protocole de capture de 2003 à 2009 a
été strictement le même :
- Filets de 12m de marque « Ecotone » disposés au même endroit chaque année pour
une longueur totale de 144 mètres. Cette ligne est évoquée dans le rapport sous le
nom de « travée principale ».
- Matériel de repasse composé d’un ou plusieurs autoradios branchés à des hautparleurs de type « tweetters », le chant diffusé (phragmite aquatique et gorgebleue à
miroir (Luscinia svecica) est identique sur tous les sites de Loire Atlantique jusqu’à 10 h du
matin, ensuite le bagueur avise en fonction des espèces présentes
- Bordereaux de terrain standardisés (programme national)
- Ouverture des filets 30mn avant le lever du soleil et diffusion du chant 1h avant le
lever du soleil.
2-2-2_ Protocole « ACROLA »
Jusqu’à présent, les données de baguage récoltées dans les stations de halte
migratoire françaises étaient difficilement comparables en raison de l’hétérogénéité des
paramètres de capture (longueur de filets, chant diffusé…). Cette absence de
- 13 -
comparaison ne permettait pas d’apprécier l’importance des différents sites et donc le
fonctionnement global de cette espèce en migration.
En 2008, un groupe de travail composé de bagueurs du Centre de recherche sur la
biologie des populations d'oiseaux (CRBPO) du Muséum national d'histoire naturelle, a
proposé un programme nommé « Acrola » et ayant pour objectif de mettre en place un
protocole standardisé à toutes les stations de capture de fauvettes paludicoles. Cette
standardisation permettra d'interpréter les captures de chaque site sur des bases
similaires, ce qui manquait jusqu'à présent pour pousser les analyses sur le
fonctionnement de la migration.
Les stations A, B, C, D, E, F et G correspondent à une unité de capture ACROLA. Cela
signifie 3 filets alignés de 12 mètres avec un poste de diffusion du chant du Phragmite
aquatique au centre du filet médian. Les filets sont en nylon, de marque Ecotone® : L
12m ; H 2,5m ; 5 poches ; D : 16x16mm ; E : 110/2 deniers. Les filets sont ouverts au
plus tôt 30 mn avant le lever du soleil et sont fermés à 12 h.
En plus des mesures bio-métriques telles que l'aile pliée et la masse, d'autres sont à
réaliser uniquement sur les phragmites aquatiques. Ces mesures sont la longueur du
tarse, du bec, de la tête au bout du bec, de la queue ainsi que la rémige primaire
numéro 3 (RP3).
2-3_ Analyses
En ce qui concerne la partie invertébrés, pour les prélèvements de juillet, les données
de toutes les stations ont été analysées. Outre le calcul de l’estimation de la biomasse
présente sur chaque site, la diversité des différentes stations a été évaluée grâce aux
indices de Shannon-Wiener (H’), auquel s’ajoute l’indice d’équitabilité (E) et l’indice de
Simpson (IS).
Indice de Shannon : H' = -∑ pi log2 pi
Indice de Simpson : IS = 1 / ∑ pi²
Equitabilité :
(formule de Barbault, 1981)
E = H' / log2 S
∑ = somme
pi = proportion de l'espèce i soit l’abondance de i par rapport à l’abondance totale de la
communauté.
S = richesse spécifique soit le nombre de taxons
- 14 -
On compare aussi les richesses spécifiques (S) des différentes stations. Tous les
calculs réalisés sur les invertébrés sont effectués en les classant au niveau
taxonomique de la famille.
Pour la partie oiseaux, seules les stations A, B, C ont été analysées. Une analyse plus
globale sera réalisée dans un prochain rapport. La richesse spécifique et l’abondance
ont été prises en compte. Sur chaque station et pour chacune des quatre espèces
représentatives (Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), Rousserolle effarvatte
(Acrocephalus scirpaceus), Gorgebleue à miroir, Phragmite aquatique), les probabilités de
capture ont été calculées à l’aide des logiciels U-CARE® et MARK®. Certains calculs et
graphiques ont été réalisés grâce au logiciel R®.
3_ RESULTATS
3-1_ Invertébrés
3-1-1_ Présentation générale
Au total, 3873 individus ont été capturés. Les résultats bruts sont disponibles en annexe
2. Les groupes capturés (graph 1) sont les insectes (près de la moitié des captures), les
amphipodes (1 seule espèce : Orchestia gammarellus), les arachnides, les acariens, les
isopodes et les mollusques.
Répartition du nombre
1% de captures par groupe d'invertébrés
1%
4%
INSECTES
15%
AMPHIPODES
44%
ARACHNIDES
ACARIENS
ISOPODES
MOLLUSQUES
35%
Graph 1 : Présentation du nombre de captures par groupe d’invertébrés
En ce qui concerne les insectes, les ordres les mieux représentés (graph 2) sont les
coléoptères et les diptères. Ensuite les hémiptères et les hyménoptères sont également
bien présents. Les sept autres ordres présents ne représentent que 7 % des
prélèvements.
- 15 -
Répartition des captures par ordres d'insectes
COLEOPTERES
10%
15%
DIPTERES
3%
1%
HEMIPTERES
1%
0%
1%
31%
HYMENOPTERES
THYSANOPTERES
0%
2%
PSOCOPTERES
NEUROPTERES
DERMAPTERES
1%
37%
LEPIDOPTERES
ORTHOPTERES
TRICHOPTERES
Graph 2 : Présentation du nombre de captures par ordre d’insectes
Au total 60 familles d’invertébrés ont pu être déterminées dont 48 familles d’insectes : 8
familles d’araignées, 2 familles d’isopodes, 1 famille d’amphipodes et 1 famille de
mollusques (annexe 2). 11 espèces ont été identifiées parmi les insectes, 7 espèces
d’araignées, 2 espèces d’isopodes, 1 espèce d’amphipode et 1 espèce de mollusque
(annexe 2). Une précédente étude réalisée en 2003 sur le site par Philippe Fouillet,
ingénieur écologue et entomologiste, avait mis en évidence 41 familles d’invertébrés
(annexe 4).
On retrouve dans les prélèvements de nombreuses espèces caractéristiques des
roselières comme les araignées Clubiona phragmitis et Antistea elegans, les coléoptères
carabidés Demetrias imperialis et Paradromius longiceps ou la coccinelle des roseaux
Anisostincta novemdecimpunctata.
On retrouve une espèce peu commune dont la larve ne se
développe que dans les bois morts saumâtres, l’oedemeridé Nacerdes merula.
Le taxon le plus représenté est Orchestia gammarellus avec 1285 individus prélevés
uniquement au piège « Barber ». C’est un Amphipode Talitridae vivant sous les laisses
dans la zone supra littorale. II joue un rôle écologique dans la dégradation de la matière
organique et constitue un maillon important dans la chaine alimentaire des oiseaux et
petits mammifères (Amanieu, 1970; Wildish, 1972).
- 16 -
3-1-2_ Diversité et Abondance
Les abondances (graph 3) les plus fortes s’observent sur les stations G et F,
respectivement 768 et 668 individus. Le peuplement est toujours largement dominé par
Orchestia gammarellus.
Cette espèce représente entre 24 et 50% des captures selon les
stations. Les abondances les plus faibles sont sur les stations situées en scirpaie, soit C
et B, avec respectivement 375 et 448 individus.
Les richesses spécifiques (graph 3) sont comparables entre les stations. La plus forte
est observée sur la station B avec 46 taxons et la plus faible est sur le site E avec 33
taxons.
Nbre d'ind., Nbre de taxons *10
Abondance et richesse spécifique (S) par station
800
700
600
Nb d'ind.
500
S*10
400
300
200
A
B
C
D
E
F
G
Graph 3 : Abondance et richesse spécifique totale par station
Sur chaque station plusieurs indices de diversité ont été calculés. L’indice de Shannon
reflète la diversité et l’hétérogénéité des peuplements en prenant en compte les taxons
faiblement représentés. C’est un bon indicateur de la biodiversité du site. L’indice
d’équitabilité illustre la différence entre le peuplement observé et le peuplement
« parfait » où chaque espèce serait représentée par le même nombre d’individus.
L’indice de Simpson reflète aussi la diversité des peuplements mais en se concentrant
sur les espèces communes, les mieux représentées.
- 17 -
La station ayant le meilleur indice de Shannon et d’équitabilité est la station C (graph 4),
située en scirpaie légèrement atterrie avec présence de graminées. L’indice de
Shannon-Wiener atteint 4,59 et l’indice d’équitabilité atteint 0,86. Ce sont de très
bonnes valeurs car les maximums théoriques pour ces deux indices sont
respectivement de 5 et 1. Rappelons que c’est la station qui avait la plus faible
abondance d’individus, nous pouvons donc en déduire que le peuplement en place est
bien diversifié et équilibré. Les stations A et F ont également de bons indices de
Shannon et d’équitabilité. Au vu de ces deux indices, la station la plus faible est la
station D.
Cette station est au contraire celle qui a le meilleur indice de Simpson (0,44) (graph 4).
Le maximum théorique pour cet indice étant de 1. La deuxième station ayant le plus fort
indice de Simpson est la station B (0.29). Cet indice donne plus de poids aux taxons les
plus abondants qu’aux taxons faiblement représentés. La station D est la seule située
en phragmitaie pure, avec très peu d’espèces accompagnantes. La station B est située
en scirpaie pure, avec également très peu d’espèces accompagnantes. L’indice de
Simpson pourrait être révélateur de peuplements d’invertébrés bien installés, très
stables et spécialisés étant donné que le milieu offre apparemment peu de niches
écologiques.
Graph 4 : indices de diversité de Shannon, de Simpson et d’équitabilité en fonction des stations
3-1-3_ Biomasse
Les biomasses (en mg de poids sec) ont été calculées à partir des tables de régression
du poids en fonction de la taille de Hodar (1996) (annexe 5). Tous les individus ont été
- 18 -
mesurés au mm et les moyennes ont été calculées en fonction des différents groupes
signifiés dans les tables de Hodar. Les résultats bruts sont en annexe 6 de ce rapport.
67 % de la biomasse totale a été récoltée dans les pièges Barber, 25 % à la nappe de
battage et au filet fauchoir et 8 % dans les pièges jaunes (graph 5). Cela nous indique
donc que l’essentiel de la ressource alimentaire que représentent les invertébrés se
déplacent au sol. Les insectes utilisant les strates moyennes et hautes de la végétation
sont également bien représentés puisqu’ils représentent 25 % de la biomasse récoltée.
Répartition de la biomasse récoltée par type de piège
8%
25%
NB
BB
PJ
67%
Graph 5 : Répartition de la biomasse récoltée par type de piège
NB= nappe de battage et filet fauchoir ; BB= piège Barber ; PJ= piège jaune
Les variations de biomasse entre les stations sont comparables avec celles observées
sur l’abondance des invertébrés (graph 3). 87% des variations de biomasse entre les
stations sont expliquées par les variations d’abondance (graph 6). Les stations ayant
les valeurs les plus élevées sont les stations G et F avec respectivement 10344 mg et
7932 mg de poids sec. La station C est la plus faible avec 5105 mg. On remarque que
les stations B et E, bien qu’ayant une abondance semblable (448 contre 452 individus)
(annexe 2), ont des valeurs de biomasse sensiblement différentes (6498 contre 5157
mg) (annexe 6). Rappelons que la station B est située en scirpaie et la station E en
phragmitaie (voir 1-4_ Choix des stations).
Biomasse (mg de poids
sec)
Biomasse en fonction du nombre d'individus prélevés par
station
y = 12.024x + 503.15
R2 = 0.8669
12000
10000
8000
6000
4000
300
400
500
600
700
Nombre d'individus
Graph 6 :Biomasse en fonction du nombre d’individus prélevés par station
- 19 -
800
Le battage et le fauchage ont permis de collecter la biomasse d’invertébrés évoluant
dans la végétation moyenne et haute (graph 7). Les coléoptères dominent largement
cette dernière. Le groupe des arachnides est bien représenté, vient ensuite les
hémiptères, suivis des diptères brachycères et des isopodes.
5000
4000
3000
2000
1000
N
I
O DE
PT S
ER
IS
NE OP ES
O
U
R
O DE
D
S
P
ER
TE
M
R
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b
C
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TR OP ES
I C TE
R
H
E
O
C
PT S
O
LL
E
R
E
E
M
BO S
LE
S
0
TH
O
R
AR
A
CH
mg de poids sec
Biomasse par groupes d'invertébrés récoltés au battage et au
fauchage
Graph 7 : biomasse par groupes d’invertébrés récoltés au battage et au fauchage
Le piège Barber permet de capturer les individus se déplaçant à la surface du sol
(graph 8). Il reflète donc la ressource alimentaire pour les oiseaux se nourrissant au sol
comme la gorgebleue à miroir par exemple. Les mollusques n’ont pas pu être pris en
compte dans le calcul de la biomasse faute d’équation de régression disponible pour ce
groupe. Leur part est négligeable dans l’étude puisque seulement 48 individus ont été
capturés. Ils sont sûrement sous-estimés étant donné leurs faibles capacités de
déplacement.
mg de poids sec
Biomasse par groupes d'invertébrés récoltés au piège Barber
3000
24681
2000
1000
A
R
A
C
H
N
ID
A
E
M
S
PH
IP
O
D
E
S
IS
O
P
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E
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O
P
TE
C
R
O
ES
LL
E
M
BO
LE
S
0
Graph 8 : biomasse par groupes d’invertébrés récoltés au piège Barber
- 20 -
La biomasse au sol est très largement dominée par Orchestia gammarellus, un amphipode
de la famille des Talitridae, qui représente 75% de la ressource disponible. Cette
espèce compte également pour 49,8% de la biomasse totale. Ensuite, en ordre
décroissant, viennent la famille des Carabidae, les autres coléoptères (essentiellement
Staphylinidae et Silphidae), les arachnides et les diptères brachycères.
Biomasse par groupes d'invertébrés récoltés au piège jaune
mg de poids sec
3000
2000
1000
ES
Hé
té
ro
TH
cè
YS
re
s
AN
O
PT
ER
ES
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M
IP
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O
PT
ER
CO
ES
LL
EM
BO
LE
S
TE
R
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DE
RM
AR
AC
H
NI
DE
S
0
Graph 9 : biomasse par groupes d’invertébrés récoltés au piège jaune
Le piège jaune est un piège attractif permettant de capturer la faune aérienne floricole.
Sur les prélèvements, ce sont les diptères brachycères qui représentent la majeure
partie de la biomasse, suivis par les hyménoptères et les hémiptères.
3-1-4_ Comparaison scirpaie / phragmitaie
Deux stations (B & C) se situent en scirpaie, dans des peuplements végétaux largement
dominés par le scirpe maritime. Les autres stations sont toutes situées en phragmitaie
pure à Phragmites australis, avec pour certaines le développement d’autres espèces
accompagnantes selon le degré d’atterrissement comme le liseron des haies Calystegia
sepium
(Visset et Bernard, 1994).
Pour comparer ces différents milieux nous allons prendre en compte les moyennes de
plusieurs variables (graph 10):
- l’indice de diversité de Shannon, qui tient compte des espèces rares et peu
représentées ;
- 21 -
- l’indice de diversité de Simpson, qui se base sur les taxons les plus
abondants ;
- la richesse spécifique, soit le nombre de taxons différents échantillonnés ;
- l’abondance, soit le nombre d’individus prélevés ;
- la biomasse, soit le poids sec que représentent les invertébrés récoltés.
Valeurs moyennes de diversité, de richesse et d'abondance par
milieu échantillonné
8
7
6
scirpaie (n=2)
phragmitaie (n=5)
5
4
3
H'
IS*2 +3
S/10
Abondance
Biomasse
Graph 10 : valeurs moyennes de diversité, de richesse et d’abondance par milieu échantillonné
(transformées pour les besoins de la représentation graphique)
H’=indice de Shannon ; IS*2+3=indice de Simpson multiplié par 2 et auquel on ajoute 3 ;
S/10= Richesse spécifique divisée par 10 ; Abondance= Nombre d’individus/100 ;
Biomasse = en grammes de poids sec
L’indice de Shannon est plus élevé en scirpaie, ce qui signifie que l’on a un peuplement
plus diversifié en scirpaie, corrélé par la richesse spécifique, également plus élevée en
scirpaie qu’en phragmitaie (43 taxons en moyenne en scirpaie contre 38 en
phragmitaie). L’indice de Simpson est égal entre les deux types de milieux, ce qui peut
signifier que dans les deux cas nous sommes en présence d’un peuplement
d’invertébrés équilibré de la même manière au niveau de ses taxons principaux en
termes d’abondance. Cela peut s’expliquer par le fait qu’aussi bien la phragmitaie que
la scirpaie sont des formations végétales pionnières, ce qui implique que le cortège
d’invertébrés qui en découle est au même stade de colonisation dans les deux cas. On
observe une différence notable au niveau de l’abondance moyenne en faveur de la
phragmitaie, également observée en termes de biomasse mais de manière moins
- 22 -
prononcée. En effet la scirpaie arrive à hauteur de 67% de la valeur d’abondance de la
phragmitaie tandis qu’elle représente 75% de la valeur de la biomasse observée en
phragmitaie. Cela signifie que les individus de la scirpaie sont en moyenne plus lourds
qu’en phragmitaie.
3-2_ Oiseaux
3-2-1_ Présentation générale
Dans la suite du rapport, et pour éviter d’avoir des textes trop lourds, les espèces
d’oiseaux concernées par l’étude seront désignées par leur code utilisé pour les
opérations de baguage. Un tableau récapitulatif présente ces différents codes en
annexe 9.
Les données utilisées pour les analyses sont comprises entre le 15 juillet et le 10 août
2009. Un rapport plus complet présentera les résultats pour toute la saison de capture.
Au total 2223 oiseaux ont été capturés sur les stations A, B et C pour un total de 19
espèces. Les ACRSCH (Phragmite des joncs) sont les plus fortement représentés avec
1612 individus (presque 75% des captures). Viennent ensuite les ACRSCI (Rousserolle
effarvatte) avec 234 individus, les LUSSVE (Gorgebleue à miroir) avec 158 captures et
les LOCLUS (Locustelle luscinoïde) pour 73 individus. Notons que 30 ACROLA
(Phragmite aquatique) ont été capturés. La station A compte le plus d’oiseaux, soit
1115 captures. Ensuite viennent les stations B et C avec respectivement 747 et 361
individus capturés.
LOCLUS
EMBSCH
LOCNAE
LUSSVE PANBIA
PARCAE
CISJUN
CETCET
ACROLA
ACRSCI
ACRSCH
Graph 11 : Proportion des différentes espèces capturées sur les sites A, B et C entre le 15/07/2009
et le 10/08/2009 ; N = 2223 captures. Les espèces dont le nombre de captures était inférieur à 5
n’ont pas été représentées sur ce graphique, voir annexe 8 pour le tableau récapitulatif.
- 23 -
3-2-2_ Probabilités de capture de quatre espèces représentatives
Les probabilités de capture présentées ici ont été calculées à partir des données
collectées sur les stations A, B et C du 15 juillet au 10 août. Elles reflètent donc
uniquement une partie de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles. Les
probabilités de capture pour ACROLA sur la station A n’ont pas pu être calculées du fait
d’un trop petit nombre de données (n=3). Elles ont donc été calculées sur l’ensemble de
la travée (12 filets) qui est presque exclusivement en phragmitaie (photo 1, annexe 11).
Elles ont été divisées par 3 pour pouvoir être comparées aux données des stations A, B
et C. Il est également délicat de comparer les probabilités entre la station A et les
stations B et C car ces deux dernières sont constituées de trois filets isolés (photo 3 &
5, annexe 11), ce qui laisse la possibilité aux oiseaux dans la végétation de tourner
autour de la station avant de s’y prendre, augmentant ainsi les probabilités de capture.
A l’inverse un oiseau circulant autour de la station A risque de se prendre dans les filets
de la travée, attenants à la station A, ce qui diminue les probabilités de capture sur
cette même station. Les probabilités de capture calculées ici sont très faibles car il y a
eu très peu de recaptures d’oiseaux marqués. Le nombre de transients (individus
capturés 1 seule fois) est donc très élevé.
Graph 12 : probabilités de capture par espèce et pour chaque station
La probabilité de capture la plus forte entre les quatre espèces ACRSCH, ACRSCI,
LUSSVE et ACROLA sur les trois stations est pour ACROLA (graph 12). Sur la station
A LUSSVE est également bien représenté. On peut proposer l’hypothèse de l’ « effet
repasse », c'est-à-dire le chant diffusé pour attirer les oiseaux. En effet les trois stations,
étant en protocole « acrola », ne diffusait que le chant de l’ACROLA, ce qui corrèle avec
sa dominance en termes de probabilités de capture sur les trois stations. L’ « effet
- 24 -
repasse» pourrait aussi expliquer la présence de LUSSVE sur la station A : cette station
était dans la continuité de la ligne de filets dénommée « travée », qui était en protocole
« halte migratoire » et diffusait donc à la fois le chant de LUSSVE et ACROLA.
Graph 13 : probabilités de capture par station et pour chaque espèce
La probabilité de capture de LUSSVE les plus élevées sont observées en station A et
C. Pour ACRSCH et ACRSCI, c’est également la station C qui regroupe les valeurs les
plus élevées. ACROLA a des probabilités de capture élevées sur les stations B et C,
situées en scirpaie. Rappelons que les probabilités de capture de cette espèce pour la
station A ont été calculées à partir des captures réalisées sur la travée, soit 144 m de
filets contre 36 m pour les stations B et C.
- 25 -
3-2-3_ Indice ACROLA
L’indice ACROLA se définit comme le nombre total de phragmites aquatiques capturés
divisés par le nombre total de fauvettes paludicoles du genre Acrocephalus capturées (en
pourcentage). Cet indice permet de contrôler les biais dus à l’hétérogénéité des efforts
de capture entre les pays ou les sites (Julliard & al., 2006).
Sur la station C, les captures d’ACROLA représentent 4,3% des captures d’Acrocephalus
(graph 14). Sur la station B on descend à 2,1% et la station montre un indice de 0.5%.
Les stations A, B et C ont capturés respectivement 3, 13 et 12 ACROLA.
Indice ACROLA pour les stations A, B et C
C
4.29
Stations B
2.08
A
0.53
0
1
2
3
4
Indice ACROLA (%)
Graph 14 : Indices ACROLA pour les stations A, B et C
4_ DISCUSSION
Avant-propos :
Le document présenté ici est un rapport préliminaire et doit être complété par les
données d’invertébrés prélevés au mois d’août et les données de capture-recapture
d’oiseaux jusqu’à fin août 2009.
- 26 -
5
Dans le but d’évaluer la ressource alimentaire disponible pour les passereaux
paludicoles en halte migratoire, nous avons mené, conjointement aux opérations de
capture-marquage-recapture d’oiseaux, un échantillonnage des invertébrés début juillet
et début août.
Les prélèvements d’invertébrés du mois de juillet ont permis de récolter 3873 individus,
représentants de 60 familles d’invertébrés dont 48 familles pour 11 ordres d’insectes.
Un inventaire réalisé en 2003 par M.Fouillet, avec un effort d’échantillonnage moindre,
avait déjà permis de mettre en évidence 41 familles d’invertébrés et 26 familles
d’insectes pour 7 ordres. Les déterminations à l’espèce ont permis d’identifier de
caractériser un peuplement inféodé aux zones humides, saumâtres ainsi qu’aux
roselières.
Le taxon constituant la plus grande ressource alimentaire pour les passereaux est
Orchestia gammarellus,
représentant 33% des captures pour 50% de la biomasse totale
estimée. Ce taxon n’est accessible qu’aux espèces d’oiseaux se nourrissant au sol car
il a été récolté exclusivement au piège « Barber ». Pour les oiseaux se nourrissant dans
les strates moyennes et hautes de la végétation, les groupes représentant la plus
grande biomasse sont les coléoptères et les araignées.
Les peuplements d’invertébrés observés sont assez homogènes, ceux observés en
scirpaie sont plus hétérogène du fait d’un degré d’atterrissement différent sur les deux
stations occasionnant sur une un développement
d’une strate basse riche en
graminées. L’étude montre que les individus prélevés en scirpaie sont en moyenne plus
lourds que ceux prélevés en phragmitaie.
Du 15 juillet au 10 août 2009, c'est-à-dire avant les pics de migration, 2223 oiseaux ont
été capturés sur les stations A, B, et C. Les captures sont dominées par le phragmite
des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) à hauteur de 75%. A noter la capture de 30
phragmites aquatiques (Acrocephalus paludicola), espèce mondialement menacée. La
station A, en phragmitaie, a capturé un peu plus de 50% des oiseaux (1115 individus).
C’est la station C qui a capturé le moins d’oiseaux ( 368 individus).
Les probabilités de capture ont été calculées pour quatre espèces représentatives : le
phragmite des joncs, la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus, la gorgebleue à
miroir (Luscinia svecica) et le phragmite aquatique. L’analyse des probabilités des
captures nous donne une idée de l’activité des espèces (Doxa, Lorillière & Dugué,
2008). Le phragmite aquatique a les plus fortes probabilités de capture sur chaque
- 27 -
station, ce qui peut s’expliquer par la diffusion du chant de l’espèce en permanence. Le
Phragmite aquatique, le phragmite des joncs et la rousserolle effarvatte ont des
probabilités de capture plus fortes en scirpaie qu’en phragmitaie. Seule la gorgebleue à
miroir a plus de chances d’être capturée en phragmitaie.
L’indice Acrola est utile pour comparer les sites entre eux en corrigeant les biais
générés par l’effort de capture. Il est élevé en station B et C (respectivement 4,3% et
2,1% des passereaux du genre Acrocephalus capturés sont des phragmites aquatiques).
L’indice Acrola de la station A est de 0,53%.
L’inventaire des invertébrés a permis de mettre en évidence un peuplement riche et
diversifié, caractéristique des roselières ainsi que la sur-abondance d’un taxon, Orchestia
gammarellus,
qui constitue un maillon important dans la chaîne alimentaire des oiseaux et
des petits mammifères (Amanieu,1970, Wildish,1972). Les invertébrés étant souvent
utilisés comme indicateur de la qualité d’un milieu, on peut donc dire que la roselière est
en bon état écologique, ce qui lui permet d’assurer son rôle de halte migratoires pour
des milliers de passereaux paludicoles. Parmi eux, le phragmite des joncs, la
rousserolle effarvatte et le phragmite aquatique semblent être plus actifs en scirpaie
qu’en roselière. En effet le poids moyen des individus récoltés en scirpaie est plus élevé
qu’en phragmitaie, cela représente un site d’engraissement plus intéressant pour les
oiseaux. Les invertébrés sont moins nombreux qu’en phragmitaie mais la plus faible
hauteur de végétation en scirpaie fait que la dépense d’énergie pour la recherche de
nourriture est comparable entre les deux sites. Cependant les captures de phragmite
des joncs et de rousserolle effarvatte sont beaucoup plus importantes en phragmitaie
qu’en scirpaie. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que ces deux espèces utilisent la
phragmitaie prioritairement comme zone de refuge (c’est pour ça qu’elles s’y trouvent
en grand nombre) et la scirpaie uniquement comme zone de recherche de nourriture.
La gorgebleue semble être plus inféodée à la phragmitaie. Etant donné que c’est un
oiseau qui recherche sa nourriture au sol, il est normal qu’il recherche sa nourriture en
phragmitaie, là où on a les plus fortes abondances d’Orchestia gammarellus.
- 28 -
Conclusion et perspectives
L’étude réalisée a permis d’affiner un peu plus les connaissances sur le fonctionnement
des sites de haltes migratoires de l’estuaire de la Loire, qui accueillent durant la
migration postnuptiale des centaines de milliers de passereaux paludicoles venant des
pays de l’Est ou du Nord.
Il semble que les scirpaies jouent un rôle important pour l’alimentation des oiseaux car
avec des proies en moyenne plus grosses et une hauteur de végétation moindre, il est
plus rentable et moins coûteux en énergie de se nourrir en scirpaie pour un oiseau.
Ceci ne fonctionne pas avec la gorgebleue, étant donné que c’est un oiseau se
nourrissant des invertébrés se déplaçant à la surface du sol, la hauteur de végétation lui
importe peu.
Il serait intéressant de poursuivre l’étude par une analyse des fientes de ces
passereaux paludicoles capturés sur le site pour pouvoir vérifier les hypothèses induites
par ce rapport.
Il serait également judicieux, étant donné la diversité des prélèvements, de réaliser les
déterminations à l’espèce de tous les invertébrés récoltés afin d’identifier des taxons
remarquables ou protégés.
- 29 -
Bibliographie
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SITES WEB CONSULTES :
Liste rouge des espèces menacées : www.uicn.fr/
Inventaire national du patrimoine naturel : inpn.mnhn.fr/
Aide à la détermination des insectes : www.insectes.org/
- 31 -
ANNEXES
ANNEXE 1 : Evolution de la zone de Donges-Est au cours du XXème siècle
ANNEXE 2 : Résultats globaux des déterminations invertébrés par station 34
ANNEXE 3 : Les grandes formations végétales de Donges Est
37
ANNEXE 4 : Présentation des captures d’invertébrés sur le site d’étude en 2003 38
ANNEXE 5 : Table des paramètres d’estimations pour les régressions du poids en fonction
de la taille
39
ANNEXE 6 : Valeurs de biomasse estimées par station et type de piège
40
ANNEXE 7 : Coordonnées GPS en WGS 84 des stations étudiées 41
ANNEXE 8 : Tableau récapitulatif des captures d’oiseaux sur les Stations A, B et C du
15/07/2009 au 10/08/2009
42
ANNEXE 9 : Présentation des codes de baguage pour les espèces concernées par l’étude
40
ANNEXE 10 : Localisation de la zone d’étude 41
ANNEXE 11 : Photos des stations
42
- 32 -
ANNEXE 1 : Evolution de la zone de Donges-Est au cours du XXème siècle
( source : P.A.N.S.N.,1994 et IGN, 1999 )
- 33 -
ANNEXE 2 : Résultats globaux des déterminations invertébrés par station
A
B
C
D
E
F
G
Total
ARACHNIDES
30
37
55
34
22
120
128
462
Clubionidae
20
5
1
14
40
32
72
41
60
184
11
30
34
3
141
4
2
5
17
1
2
6
41
6
1
10
Clubiona phragmitis
Thomisidae
1
20
9
Araneidae
7
9
7
4
1
1
5
27
4
9
31
23
Larinioides cornutus
Linyphiidae
3
7
40
Salticidae
4
Tetragnathidae
2
Pachygnatha clercki
4
1
Lycosidae
5
Arctosa leopardus
1
11
1
Pardosa amentata
1
Pardosa sp.
4
Pirata piraticus
9
Pirata sp.
1
2
5
2
6
1
2
11
6
3
4
5
Haniidae
1
Antistea elegans
1
1
1
ORTHOPTERES
4
2
6
4
1
5
1
Tettigoniidae
Conocephalus dorsalis
Tettigonia viridissima
1
148
152
109
268
157
166
285
1285
148
152
109
268
157
166
285
1285
2
0
0
22
2
3
7
54
1
19
2
20
1
43
Oniscus asellus
1
3
1
6
11
NEUROPTERES
0
0
0
19
AMPHIPODES
Talitridae
Orchestia gammarellus
ISOPODES
Porcellionidae
Porcellio scaber
Oniscidae
Chrysopidae
DERMAPTERES
2
Forficulidae
2
8
9
1
1
8
9
1
1
0
0
1
2
7
5
3
5
1
2
4
Forficula auricularia
- 34 -
19
8
1
7
LEPIDOPTERES
6
Hétérocères
Noctuidae
50
Miridae
1
Pentatomidae
3
4
6
16
3
48
56
34
26
28
15
39
42
23
1
1
2
7
3
1
1
3
2
3
4
1
1
4
1
2
194
69
11
14
2
6
79
12
1
Delphacidae
12
1
Largidae
3
9
16
18
3
Cixiidae
Anisosticta novemdecimpunctata
155
29
3
6
32
23
8
11
71
52
119
139
13
1
21
7
1
7
8
2
11
5
3
8
29
3
1
5
Paederus riparius
6
13
1
Oedemeridae
1
1
2
Nacerdes merula
9
1
1
8
Staphylinidae
10
3
7
7
4
Coccinellidae
0
12
37
Melyridae
0
1
Aphididae
COLEOPTERES
0
2
6
Cicadellidae
Anthocoridae
0
1
THYSANOPTERES
HEMIPTERES
1
5
5
12
13
1
1
1
Cantharidae
2
Silis ruficollis
2
Apionidae
2
1
1
Silphidae
1
5
1
Pselaphidae
1
5
3
8
6
1
1
1
1
1
1
1
552
51
4
29
68
22
4
1
1
16
5
9
5
Scarabeidae
Onthophagus nuchicornis
1
Indéterminé
66
1
15
22
52
66
Carabidae
26
1
3
9
11
21
4
11
1
222
71
22
12
9
Demetrias imperialis
2
1
4
Paradromius longiceps
2
1
2
Carabus auratus
1
PSOCOPTERES
4
3
2
6
7
22
46
94
54
40
548
8
1
3
44
134
47
42
DIPTERES
8
50
76
Syrphidae
2
6
Tabanidae
1
Tephritidae
1
2
12
7
7
6
5
3
4
Muscidae
6
10
8
19
66
7
18
Sciomyzidae
5
8
2
11
10
11
Dolichopodidae
Heleomyzidae
152
7
42
- 35 -
Curtonotidae
Milichiidae
3
1
1
25
Micropezidae
11
4
Otitidae
2
Stratiomyidae
1
Tachinidae
13
10
Anthomyiidae
Indéterminé Brachycères
1
58
18
35
Chironomidae
15
3
Simuliidae
1
4
2
1
22
10
1
2
5
4
6
Bibionidae
1
Indéterminé Nématocères
HYMENOPTERES
HYMENOPTERES
Braconidae
1
2
5
1
1
2
27
8
81
22
1
25
1
7
2
2
1
5
15
1
2
15
32
31
23
5
39
17
2
2
3
2
3
4
6
1
1
Chalcididae
1
Ichneumonidae
7
Formicidae
16
1
Pompilidae
2
5
Halictidae
1
1
Vespidae
1
Serphidae
1
Sphecidae
1
2
Indéterminé
13
17
9
TRICHOPTERES
ACARIENS
10
1
12
LARVES SP.
1
COLLEMBOLES
2
MOLLUSQUES
21
1
30
3
22
3
5
36
4
2
1
23
1
159
11
17
1
9
6
32
51
23
133
5
2
8
3
19
3
12
2
35
2
56
0
9
0
0
6
48
3
37
11
8
Assimineidae
Assiminea grayana
sp.
8
Total
9
3
627 448 375 535 452 668 768 3873
- 36 -
ANNEXE 3 : Les grandes formations végétales de Donges Est
( source Visset et Bernard, 1995 )
- 37 -
ANNEXE 4 : Présentation globale des captures d’invertébrés sur le site
d’étude en 2003
Source : Rapport sur l’extension d’une roselière suite au projet d’aménagement
portuaire de Donges-Est, Philippe Fouillet, ingénieur écologue, entomologiste.
- 38 -
ANNEXE 5 : Table des paramètres d’estimations pour les régressions du
poids en fonction de la taille. (Hodar, 1996)
- 39 -
ANNEXE 6 :
Valeurs de biomasse estimées par station et type de piège
NB=Nappe de battage, filet fauchoir ; BB=piège Barber ; PJ= Piège jaune
Station & Piège
ARACHNIDES
ORTHOPTERES
AMPHIPODES
ISOPODES
NEUROPTERES
DERMAPTERES
LEPIDOPTERES
Hétérocères
THYSANOPTERES
HEMIPTERES
COLEOPTERES
Carabidae
PSOCOPTERES
BRACHYCERES
NEMATOCERES
HYMENOPTERES
TRICHOPTERES
COLLEMBOLES
TOTAUX
A
338.7
2842.7
48.4
B
C
803.8
142.5
2919.5
482.4
122.7
2093.6
113.0
107.5
36.7
251.2
242.0
1536.2
737.4
13.3
1285.7
4.2
62.5
59.9
44.0
555.2
650.0
905.9
5.2
299.1
943.9
34.6
259.8
16.5
11.0
7409.9
17.2
366.7
352.2
308.1
6498.2
- 40 -
5105.2
D
E
223.3
490.1
1051.5
1553.5
2523.3
316.6
5147.5
483.2
10.0
35.0
3015.5
49.8
1.6
76.9
3188.4
379.5
5474.0
169.3
240.7
113.1
115.4
24681.1
1001.0
189.7
179.1
346.4
89.2
113.1
188.2
190.5
171.3
1685.8
163.5
4047.6 1723.4
622.4 2013.5
67.1
1082.4 1576.8
29.3
129.4
287.8
140.7
18.8
99.3
169.6
147.5
4.7
243.2
714.5
94.7
5.9
333.2
18.4
108.6
9.4
66.2
7645.2
24.1
203.3
297.8
254.0
610.1
35.9
77.5
20.2
5156.9
F
45.8
103.7
1502.6
275.3
17.4
449.5
57.1
336.1
171.6
7932.4
G
17.8
308.7
1456.6
708.6
28.1
317.3
28.2
146.3
9.4
11.0
NB
BB
1624.4
10344.4 12779.4 32691.8
PJ
Totaux
110.1
4257.8
316.6
24681.1
1190.7
179.1
512.5
113.1
438.6
214.6
2096.4
5871.1
2635.9
67.1
5168.2
200.8
1299.4
18.8
280.0
76.9
59.9
43.3
247.1
100.1
2508.9
42.2
871.0
11.0
4070.6
49541.7
ANNEXE 7 : Coordonnées GPS en WGS 84 des stations étudiées
Station
Latitude X
A
47°30.287
B
47°30.428
C
47°30.583
D
47°30.548
E
47°30.675
F
47°30.852
G
47°30.994
Longitude 002°03.540 002°03.667 002°03.711 002°04.977 002°04.121 002°05.358 002°04.296
X
Latitude Y 47°30.249 47°30.436 47°30.577 47°30.573 47°30.684 47°30.871 47°31.004
Longitude 002°03.543 002°03.619 002°03.667 002°04.953 002°04.148 002°05.393 002°04.338
Y
- 41 -
ANNEXE 8 : Tableau récapitulatif des captures d’oiseaux sur les Stations A, B et C du 15/07/2009 au 10/08/2009
Station
Action
ACRARU
ACROLA
ACRSCH
ACRSCI
CETCET
CISJUN
EMBSCH
HIPPOL
HIRRUS
LOCLUS
LOCNAE
LUSSVE
MOTFLA
PANBIA
PARCAE
RIPRIP
SAXRUB
SAXTOR
SYLCOM
Total
A
Baguage
Total A
B
Baguage
Contrôle
3
5
761
139
2
24
17
3
5
785
156
2
14
1
1
15
1
29
2
73
5
34
2
101
4
2
28
2
6
2
2
1
1038
2
1
77
1115
- 42 -
Total B
C
Baguage
Contrôle
13
531
50
3
4
30
1
15
4
29
1
1
3
1
2
1
689
29
15
1
3
1
6
2
1
58
13
560
65
3
5
33
1
16
4
35
1
3
4
1
2
1
747
11
256
13
1
1
15
1
1
20
1
17
2
339
Total C
Total
Contrôle
1
11
5
12
267
13
1
1
17
1
1
23
1
22
22
2
361
2
3
3
30
1612
234
6
6
65
3
1
73
7
158
1
9
6
1
2
3
3
2223
ANNEXE 9 : Présentation des codes de baguage pour les espèces
concernées par l’étude
Code
Nom scientifique
Genre
Nom commun
espèce
ACRARU
Acrocephalus arundinaceus
Rousserolle turdoïde
ACROLA
Acrocephalus paludicola
Phragmite aquatique
ACRSCH
Acrocephalus schoenobaenus Phragmite des joncs
ACRSCI
Acrocephalus scirpaceus
Rousserolle effarvatte
CETCET
Cettia
cetti
Bouscarle de Cetti
CISJUN
Cisticola
juncidis
Cisticole des joncs
EMBSCH
Emberiza
schoeniclus
Bruant des roseaux
HIPPOL
Hippolais
polyglotta
Hypolais polyglotte
HIRRUS
Hirundo
rustica
Hirondelle rustique
LOCLUS
Locustella
luscinioides
Locustelle luscinoïde
LOCNAE
Locustella
naevia
Locustelle tachetée
LUSSVE
Luscinia
svecica
Gorgebleue à miroir
MOTFLA
Motacilla
flava
Bergeronnette printanière
PANBIA
Panurus
biarnicus
Panure à moustaches
PARCAE
Parus
caeruleus
Mésange bleue
RIPRIP
Riparia
riparia
Hirondelle de rivage
SAXRUB
Saxicola
rubetra
Tarier des prés
SAXTOR
Saxicola
torquata
Tarier pâtre
SYLCOM
Sylvia
communis
Fauvette grisette
ANNEXE 10 : Localisation de la zone d’étude
Zone d’étude
2
ANNEXE 11 : Photos des stations
Photo 1 : Photo de la station A
Photo 2 : Photo d’ensemble de la travée (au centre)
3
Photo 3 : Photo de la station B
Photo 4 : Photo d’ensemble de la station B
4
Photo 5 : Photo de la station C
Photo 6 : Photo d’ensemble de la station C
5
RESUME
Près de la moitié des oiseaux européens sont des migrateurs. Cette migration
entraîne de formidables dépenses d’énergie d’où l’absolue nécessité de trouver des
zones d’escales pour reconstituer leur réserves de graisse. Aujourd’hui, les
changements, d’ordre climatique ou résultant de l’occupation des sols par les
activités humaines, fragilisent ces stratégies et peuvent à terme, poser la question du
statut de conservation de ces espèces migratrices. Pour ces raisons l’association
ACROLA a lancé une étude visant à estimer la ressource alimentaire disponible pour
les oiseaux.
La première partie de ce rapport traite de l’inventaire des invertébrés et la deuxiéme
de l’utilisation de deux milieux différents (la scirpaie et la phragmitaie) par quatre
espèces de passereaux paludicoles (Acrocephalus schoenobaenus, Acrocephalus
scirpaceus, Luscinia svecica & Acrocephalus paludicola).
Le taxon constituant la plus grande ressource alimentaire pour les passereaux est
Orchestia gammarellus,
représentant 33% des captures pour 50% de la biomasse totale
estimée. Ce taxon n’est accessible qu’aux espèces d’oiseaux se nourrissant au sol
car il a été récolté exclusivement au piège « Barber ». Pour les oiseaux se
nourrissant dans les strates moyennes et hautes de la végétation, les groupes
représentant la plus grande biomasse sont les coléoptères et les araignées.
L’analyse des probabilités des captures calculées pour les quatre espèces citées
plus haut nous donne une idée de leur activité et de leur comportement. Le
Phragmite aquatique, le phragmite des joncs et la rousserolle effarvatte ont des
probabilités de capture plus fortes en scirpaie qu’en phragmitaie. Seule la
gorgebleue à miroir a plus de chances d’être capturée en phragmitaie.
Les invertébrés sont moins nombreux en scirpaie qu’en phragmitaie mais la plus
faible hauteur de végétation en scirpaie et des proies plus grosses rendent la
dépense d’énergie pour la recherche de nourriture moindre en scirpaie. Cela en fait
donc une zone de nourrissage de premier ordre.
La gorgebleue recherche sa nourriture au sol, il est donc potentiellement
consommateur d’Orchestia gammarellus, plus abondant en phragmitaie. Les
probabilités de capture de gorgebleue à miroir plus élevées en phragmitaie abondent
en ce sens.
6
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