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principaux axes concernent l’irrigation (y compris les
dépenses consacrées aux projets d’irrigation et la création
d’un fonds d’irrigation à long terme, doté initialement de 200
milliards d’INR) ; le programme d’assurance des récoltes et le
marché agricole unifié (plateforme électronique visant à
l’unification des marchés de gros) ; le réseau routier rural,
l’électrification des zones rurales, la subvention du gaz utilisé
pour la cuisson des aliments par les ménages dont le revenu
est inférieur au seuil de pauvreté, la garantie de l’emploi rural,
le subventionnement des intérêts des prêts aux agriculteurs,
etc.
Secteur social
Le budget comprend des programmes axés sur la santé
(notamment 0,1 million d’INR de couverture santé par famille),
l’éducation et le développement des compétences (avec
l’Agence de financement de l’éducation supérieure), la
création d’emplois, etc.
Secteur financier
Le gouvernement a maintenu à 250 milliards d’INR le montant
des apports en capital aux banques du secteur public pour
l’exercice 2016/17. Le marché souhaitait des recapitalisations
beaucoup plus importantes, compte tenu des pertes récentes
des banques du secteur public, de leur constatation accélérée
des créances douteuses et de leurs importants besoins en
capitaux propres. Le montant alloué semble adéquat, sachant
que le gouvernement augmentera sans doute l’enveloppe si
nécessaire.
Plusieurs réformes sont prévues dans le secteur financier. On
notera, parmi d’autres initiatives, l’adoption d’un code de la
faillite pour les sociétés du secteur financier ; une modification
de la loi relative à la Reserve Bank of India (RBI), afin de
créer un Comité de politique monétaire ; et des modifications
à la loi relative à l’Autorité des marchés financiers de l’Inde
(Securities and Exchange Board of India/SEBI) afin de
permettre l’introduction de nouveaux produits sur les marchés
des matières premières. La loi dite Finance Bill prévoit la
constitution d’un Comité de politique monétaire composé de
six membres dont trois issus de la RBI et trois du
gouvernement, le gouverneur de la RBI ayant voix
prépondérante en l’absence de majorité.
Le gouvernement a encouragé les regroupements entre
banques du secteur public, une mise en bourse de certaines
compagnies d’assurances du secteur public est envisagée, et
le gouvernement va faciliter la participation au capital ou à
l’actionnariat des ARC. Les sociétés axées sur les prêts au
logement pourraient être favorisées par l’augmentation de
50 000 INR de la déduction des intérêts accordée aux primo-
accédants, à concurrence de 3,5 millions d’INR au maximum.
Fiscalité
Le taux de la taxe sur les services ne sera relevé que de
0,5 %, alors que le marché prévoyait une augmentation de 1
à 2 %. Cela étant, le taux de l’impôt sur les sociétés ne sera
réduit que de 1 %, et donc ramené à 29 %, que pour les
petites entreprises. La décision d’exclure les grandes
entreprises a déçu les marchés. Les nouvelles entreprises
manufacturières créées à partir de mars 2016 pourront opter
pour un taux d’imposition de 25 %, mais elles ne pourront
prétendre à aucun abattement. Plusieurs abattements dont
bénéficient les entreprises seront limités, puis éliminés
progressivement (notamment les amortissements dégressifs,
les déductions au titre de la recherche, l’exonération de dix
ans dont bénéficient les nouveaux projets d’infrastructure et
les zones économiques spéciales, etc.).
Le gouvernement semble s’orienter vers un régime
d’imposition plus progressif : les contribuables à hauts
revenus vont subir une augmentation de la surcharge de
l’impôt sur le revenu et de la taxe sur les distributions de
dividendes. Les petits contribuables vont bénéficier
d’allégements sous forme d’une réduction de l’impôt et d’une
déduction au titre des loyers. Le budget prévoit également
une augmentation de la taxe sur des produits discrétionnaires
tels que les véhicules de luxe, la bijouterie, les vêtements de
marque et les produits du tabac.
La taxe sur les opérations financières sera portée de 0,017 %
à 0,05 % pour les options. Les distributions de bénéfices des
véhicules ad hoc aux fonds immobiliers cotés (REITs) et aux
INVITs (Infrastructure Investment Trust) ne seront plus
soumises à la taxe sur les distributions de dividendes.
Certaines mesures ont également été prises dans le domaine
de la gestion fiscale, et un programme d’amnistie a été
proposé. Pour en bénéficier les contribuables devront payer
un impôt de 45 % sur les revenus dissimulés.
Dans le secteur pétrolier, la taxe fixe de 4 500 INR/tonne sur
la production locale de pétrole brut a été remplacée par une
taxe proportionnelle au taux de 20 %. Les marchés tablaient
sur un taux inférieur (10 %). En revanche, la taxe sur les
importations de pétrole brut n’a pas augmenté, au grand
soulagement des raffineurs. La taxe de promotion des
énergies propres payée par le charbon a été portée de 200
INR/tonne à 400 INR/tonne, en parallèle à une réduction des
droits d’exportation sur la bauxite (ramenés à 15 %) et sur le
minerai de fer à faible teneur (droits ramenés à zéro).
Implications en termes
d’investissement
Le budget 2016/17 est un exercice d’équilibre entre prudence
budgétaire et initiatives de croissance. L’objectif de déficit
2016/17 reste fixé à 3,5 % du PIB, soulignant ainsi
l’engagement du gouvernement en termes de consolidation
du budget. Cette décision va conforter la dette publique
indienne à moyen terme et contribuera à la stabilité de la note
de crédit du pays. Elle pourrait également permettre au
secteur privé d’obtenir de meilleures conditions de crédit.
Les hypothèses de recettes nous semblent raisonnables et
crédibles, notamment en ce qui concerne les rentrées fiscales,
mais les objectifs de cessions d’actifs sont optimistes. Une
remontée des recettes, notamment grâce aux bénéfices des
entreprises et à la consommation rurale, sera essentielle pour
remplir les objectifs budgétaires.
Le budget va jouer en faveur du marché obligataire indien.
Les emprunts d’État se sont appréciés après la promesse du
gouvernement de respecter les objectifs de déficit, et les
montants nets empruntés sur le marché devraient être
inférieurs sur l’exercice 2016/17 aux montants empruntés en
2015/16. La discipline budgétaire pourrait permettre une
nouvelle réduction des taux de la banque centrale à
l’occasion de sa réunion d’avril, voire plus tôt. La discipline
budgétaire et la libéralisation des IDE favorisent la roupie à
moyen terme, et les fondamentaux macroéconomiques et
externes de l’Inde restent solides.
Le marché actions indien appréciera l’engagement de
maintien du cap de consolidation du budget, et le fait que la
plupart des hypothèses budgétaires semblent crédibles. La
perspective d’une nouvelle réduction des taux d’intérêt serait
également un plus à moyen terme. Bien que le gouvernement
semble accorder la priorité à la stabilité macroéconomique et
à la prudence budgétaire plutôt qu’à la croissance, les
dépenses d’infrastructure vont fortement augmenter. Cet