MCR Mini-récollections «
appelés à la gratuité
»
Chant
Seigneur, tu nous appelles et nous allons vers Toi, ta bonne nouvelle nous met le cœur en joie !
«
Ma fille, occupe-toi de mes affaires, Moi, je m’occuperai des tiennes
» faisait dire à Jésus Ste Thérèse d’Avila. Oui, les affaires de
Dieu, c’est le royaume des cieux, c’est notre relation d’amour avec Dieu et nos frères. Si nous nous en occupons, tout le reste nous sera donné par
surcroît. Pour nous en convaincre encore davantage, cette année le MCR nous demande de réfléchir sur le thème «
Appelés à la
gratuité
» : la gratuité dans notre vie et dans le monde, ‘‘
vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement
’’ (Mat.10,8) et
pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
seront les temps forts de cette
réflexion.
Approfondir le thème de la « gratuité » comme un « appel » est une interrogation de la foi chrétienne. La réponse gratuite à l’Amour de Dieu,
toujours 1er, est le moteur de la vie chrétienne : «
laissant tt, ils le suivirent
» dit Luc (5,11) en parlant des apôtres. Le don est souvent lié à
l’argent, à la reconnaissance, à la compensation. Alors, peut-on donner gratuitement ?
A priori c’est un pléonasme, car dans le don, on ne compte pas, on ne calcule pas !
Mais il nous faut aussi apprendre à recevoir ! Donner, c’est créer une relation avec quelqu’un. Dans l’amitié et à fortiori dans l’amour, nous aimons
l’autre pour lui-même et nous désirons pour lui tout le bien possible. Dans les réseaux de solidarité, on peut donner gratuitement, semble-t-il !
Constatons que, la plupart du temps, don et joie sont intimement liés.
Nous avons reçu gratuitement, alors donnons gratuitement … Toute la Bible nous y invite. La grâce, elle aussi, elle surtout, est don gratuit de Dieu.
Alors, je bénirai Dieu le Père, pour l’amour qu’il me donne personnellement «
Je bénirai le Seigneur toujours et partout
»
Alors, je bénirai Dieu le Fils, qui a donné sa vie par amour pour moi «
Je bénirai le Seigneur toujours et partout
»
Alors, je bénirai Dieu le Saint Esprit, qui m’apporte soutien et force «
Je bénirai le Seigneur toujours et partout
».
Aujourd’hui, notre réflexion portera essentiellement sur la phrase du Notre Père : «
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux
qui nous ont offensés
», car le pardon, c’est l’acte gratuit par excellence… Le Notre Père, c’est notre échelle de Jacob. Ainsi, les 7 demandes qui
composent cette prière est un barreau qu’il nous faut gravir afin de parvenir en présence du Père, là où notre demande peut être entendue. Cette
échelle n’est pas en n’importe quel bois : c’est le bois de la Croix. Elle nous permet d’accéder au Père par les mérites de son fils Jésus. Mais
attention, danger ! Le barreau du pardon, c’est le barreau de l’échelle sur lequel on se casse la figure ! C’est un barreau vermoulu, souvent rongé
par les termites de nos hargnes et de nos rancunes, et, donc qui casse facilement.
Et pourtant, parler de la gratuité conduit nécessairement à la démarche habituelle du pardon.
C’est bien là qu’est atteint le sommet dans la relation d’amour avec mon prochain et avec Dieu.
Est-il besoin de rappeler que dans le mot pardon, il y a 2 mots latins : per qui montre l’idée de perfection, d’idéal absolu et donare (donner).
C’est bien marquer la totale gratuité du pardon de Dieu et du pardon des hommes. Nous devons toutefois distinguer le pardon donné et reçu dans
nos rapports humains et le pardon donné et reçu dans nos rapports avec Dieu.
1) Le pardon, dans nos rapports humains Un constat habituel et essentiel : pardonner, ce n’est pas oublier. Exemple : quelqu’un se
blesse en se coupant. Après cicatrisation, le mal n’existe plus, mais la plaie est toujours présente, bien là pour montrer ce qui est arrivé. Il peut en
être de même dans la blessure que l’on m’inflige, volontairement ou non. J’ai du mal à oublier l’outrage (moral ou physique…), la cicatrice ne me
fait plus rien mais elle reste là.
Ainsi, pardonner à celui qui m’a offensé, c’est, pour moi, être capable de reconnaître la faute commise à mon égard et de ne plus en tenir compte.
Il me faut du courage, de la persévérance, de l’humilité pour agir ainsi. Mais quel gd bien pour moi et pour l’autre !
Pardonner, c’est encore ne pas bloquer une situation, une relation, sans pour autant ignorer le mal causé et subi. C’est poursuivre ses
occupations, son engagement, pour faire fructifier les talents qui sont en moi.
Pardonner, c’est encore lit-on dans Théo (l’encyclopédie catholique pour tous) : «
Avoir l’attitude de celui qui, ayant été offensé, prend l’initiative
d’annuler la dette morale contractée par celui qui l’a offensé. C’est bien un don parfait car, sur le plan juridique et humain, le pardon ne se justifie
pas … »
Pardonner, c’est aussi : - nommer le mal, rechercher la vérité, montrer de l’humilité
- distinguer la personne qui agit et le mal qu’elle fait
- rester discret (paroles et gestes) pour demander le pardon et le recevoir
- éprouver la joie d’être pardonné, de pardonner …
Pardonner, c’est donc ouvrir une nouvelle histoire … Alors,
interrogeons-nous en silence,
sans complaisance, sans culpabilisation non plus :
¤ Ai-je eu l’occasion de pardonner (en famille, en société, en paroisse …) ?
¤ Pourrait-il exister, à mes yeux, des fautes impardonnables et des coupables impardonnables ?
¤ Pr quelles raisons est-ce que je pardonne ? Est-ce pr moi ? Pr l’autre ? Est-ce en raison de ma foi en Dieu ?
¤ Qu’est-ce qui me donne le + de joie : accorder m/pardon, demander pardon, ou accueillir le pardon de l’autre
Chant : A l’image de t/amour p.72 (D 218)