Dossier de presse

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LA RÉVOLTE
D’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Mise en scène Marc Paquien
Avec Anouk Grinberg et Hervé Briaux
CRÉATION
©Akatre
THÉÂTRE DES BOUFFES DU NORD
37 (bis), boulevard de la Chapelle – 75010 Paris / Métro 2 La Chapelle
DU JEUDI 2 AU SAMEDI 25 AVRIL 2015
DU MARDI AU SAMEDI À 21H
réservation 01 46 07 34 50 (du lundi au vendredi de 17h à 19h, le samedi de 14h à 19h) ou
www.bouffesdunord.com
tarif plein 18 à 30€ / tarif réduit 14 à 26€ / tarif plein abonné 14 à 24€ / tarif réduit abonné 11 à 21€
CONTACTS PRESSE
MYRA / Rémi Fort et Valentine Arnaud
01 40 33 79 13 / [email protected] / www.myra.fr
LA RÉVOLTE
D’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Mise en scène Marc Paquien
Collaboration artistique Blandine Masson
Scénographie Gérard Didier
Costumes Isabelle Deffin
Lumières Dominique Bruguière
Son Xavier Jacquot
Perruque et Maquillage Cécile Kretschmar
Avec
Anouk Grinberg
Hervé Briaux
Elisabeth
Félix
Durée : 1h20
TOURNÉE
Le 22 octobre 2015
Théâtre Princesse Grâce de Monaco
Les 27 et 28 novembre 2015 Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Du 26 au 28 novembre 2015 Théâtre du Jeu de Paume / Aix-en-Provence
Production C.I.C.T. - Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Théâtre Liberté / Toulon
NOTE D’INTENTION
« Je n’écris que pour les personnes atteintes d’âme. » Voilà ce qu’affirme le jeune auteur
de trente ans qui se lance, en 1870, dans un véritable manifeste poétique. Avec La
Révolte, Villiers de l’Isle-Adam écrit une pièce d’avant-garde. Il ouvre la porte à un
théâtre nouveau, dans lequel des héroïnes affirment leurs exigences de liberté et
d’affranchissement.
La Révolte dépasse les limites du simple drame ou de la pièce féministe. Il s’agit d’un
brasier incandescent. Dans cette histoire scandaleuse, sidérante, une femme décide à
minuit de quitter son mari, pour revenir quatre heures plus tard, quand elle comprend
qu’elle n’aura pas la force de réaliser son rêve : vivre.
Faire entendre, aujourd’hui, la voix de Villiers de l’Isle-Adam, c’est tendre un miroir vers
notre propre captivité. C’est s’adresser à tous ceux qui cherchent à vivre leur monde
intérieur, à quitter le monde des apparences pour celui de l’être.
Marc Paquien
Il y a plusieurs mystères dans cette pièce.
Tout d’abord, celui d’un homme qui choisit de donner la parole à une femme. Puis,
comment cette femme exaltée se met à incarner à elle seule l’aspiration à un monde
poétique contre celui des billets de banque. Un être humain doué de vie intérieure serait
donc forcément de sexe féminin en cette fin du 19ème siècle ? Au point qu’un poète
comme Villiers de l’Isle-Adam trouve en elle son meilleur porte-parole, et pourquoi pas
son double...
Le long fil de parole dévidé par Elisabeth est un plaidoyer pour la vie de l’esprit contre la
vie matérielle et même contre la vie sociale. Félix est un capitaliste, concret, qui fait des
affaires. Il n’aime pas l’originalité, il n’aime ni les montagnes trop hautes ni les vallées
trop creuses. Sa vie est moyenne, sans aspérités et il est heureux ainsi. Il n’a pas d’état
d’âme, n’est pas sentimental. Toute son intelligence il l’applique à son organisation de la
vie : il travaille, travaille.
Face à lui, une femme plus jeune, qui est née poète, sensible. Mariée à un banquier par
ses parents qui ne la comprennent pas non plus, elle aurait aimé employer ses forces à
aimer et être aimée de son mari. Mais elle ne reçoit qu’abandon et condescendance. Cette
Elisabeth est une petite sœur de la Molly Bloom de Joyce (interprétée par Anouk
Grinberg ici même aux Bouffes du Nord). Molly parlait sans interruption à côté d’un
homme endormi, noyé dans l’alcool. Elisabeth parle elle aussi presque sans arrêt à un
homme taiseux, hébété, qui répond par ruades, effaré par ce qu’il entend. L’une et l’autre
de ces femmes ont placé trop d’espoir dans l’amour et avaient une idée beaucoup trop
romantique du mariage : « Je ne vous souhaite pas de vous douter jamais de ce que vous
avez perdu ! », lance froidement Elisabeth à Félix.
L’amour des femmes est-il donc toujours trop grand pour les hommes ?
Ayant payé « sa dette sociale » comme elle le dit, Elisabeth aurait voulu partir sans
explication. Lorsque Félix incapable d’imagination tente de réduire son départ à un
simple adultère, elle entreprend alors de parler et comme dans un phénomène analytique,
entre en elle-même pour dire et accoucher d’une parole à voix haute. Ainsi, elle tente une
dernière fois de faire accéder Félix à son intériorité mais en vain. Il ne comprend rien,
même pas le sens du mot rêver, à quoi Elisabeth répond : « Vous n’avez que le néant à
m’offrir à la place du rêve ». Ce texte est un ravage. Il contient la violence des paroles
vraies – Elisabeth ne se nomme-t-elle pas « celle qui ne veut pas mentir » ? – et à la fin de
son étrange monologue, on aurait aimé en rester là : à un départ sans regrets.
C’est là qu’intervient un nouveau mystère : si Villiers de l’Isle-Adam avait été une femme,
aurait-il, aurait-elle écrit le retour d’Elisabeth ? « On n’efface pas », dit Elisabeth. Alors,
qui est cette nouvelle femme « atteinte d’un ennui éternel » qui revient s’asseoir,
quelques heures plus tard, à la table des comptes ? Lorsqu’elle frissonnait dans la nuit,
accablée par le sentiment de solitude et d’exil, on aurait aimé que cette Elisabeth
entende une voix, une seule : celle de l’écrivain Colette, qui écrira plus tard, beaucoup
plus tard, au XXème siècle : « Renaître n’a jamais été au-dessus de mes forces ». En 1870,
il était encore trop tôt pour Elisabeth...
Blandine Masson
PETIT LEXIQUE VILLIÉRIEN (avec la complicité de l’auteur)
ÂME : « Je n’écris que pour les personnes atteintes d’âme. » (« Fragments manuscrits », Œuvres, t. II, p.
1008). Félix parlant d’Elisabeth : « Je la crois atteinte ! » À ses yeux bourgeois, l’ « âme » est
effectivement une incompréhensible « folie ».
ARGENT : La réalité bourgeoise par excellence, voire sa divinité exclusive. Élisabeth : « Je n’entends
sonner que l’argent dans vos paroles ».
ART : « L’art seul efface et délivre » (L’Ève future, t. I ; p. 806). À opposer au propos de son père
rapporté par Élisabeth : « … vois autour de toi l’Œuvre humaine qui marche, la Science qui se déplace et
qui délivre ! »
BEAUTÉ : « Maintenant, la durée de la beauté la plus radieuse, ne fût-elle que d’un éclair, si je meurs en
subissant cet éclair, en aura-t-il été moins éternel pour moi ? » (L’Ève future, t. I, p. 798).
BLEU : Terme ironique pour désigner le ciel, ou encore les « nuages » des âmes nobles. (Félix : « – Ma
parole d’honneur, tu es, ce soir, dans le Bleu ! »)
ILLUSION : « Nul ne sait où commence l’Illusion, ni en quoi consiste la Réalité. » (L’Ève future, t. I, p.
789) ; « Puisque tu ne sortiras pas de l’Illusion que tu te feras de l’Univers, choisis la plus divine. » (Axël,
t. II, p. 641).
INTELLIGENCE : Faculté par excellence des héros de Villiers. « L’esprit, dans le sens mondain, c’est
l’ennemi de l’intelligence » (l’Ève future, t. I, p. 808). Sara est « douée du don terrible, l’Intelligence. »
(Axël, t. II, p. 544).
POSITIF (POSITIVISME, POSITIVEMENT) : Le terme stigmatise la matérialisation scientiste pour lequel il
n’est de réalité que « terre à terre ». Le positivisme est l’essence même de la conscience bourgeoise
honnie.
SÉRIEUX (UTILE, PRATIQUE) : Termes de la phraséologie bourgeoise qui appartiennent tous au
paradigme de la réalité tangible et matérielle telle que la conçoit le « sens commun ». Voir aussi Positif.
Mais Villiers joue constamment avec tous ces termes qu’il reprend à son propre compte et dont la valeur
est du coup instable. Élisabeth : »J’ai soif de choses sérieuses ! »
VOIX : La vérité intime de l’être, sa part inaliénable, et la seule garantie de son énonciation. Élisabeth :
« Adieu, monsieur, je vous salue… et je vous prie d’oublier jusqu’au son de ma voix » ; « Toutes les
nuances de votre sentiment ne peuvent […] être trahies que dans la musique même de vos paroles ! »
(« L’Inconnue », Contes cruels, t. I, p. 719) ; « Sara, mon amie virginale, mon éternelle sœur, je
n’entends plus ce que tu dis, mais ta voix seule… » (Axël, t. II, p. 660)
Extrait de l’édition présentée par Bertrand Vibert - Editions Ellug
« Ah ! Je m'en souviendrai de la planète Terre ! »
Villiers de L’isle-Adam
« Il faudra affoler le lecteur, oui je me flatte d’avoir enfin trouvé le chemin de son cœur au bourgeois ! Je
l’ai incarné pour l’assassiner plus à loisir et plus sûrement. »
Villiers à Mallarmé
« Il y a au théâtre, à ce que dit le journal, une tourbe, une clique de novateurs qui cherchent toujours à
compliquer, à se battre les flancs, à vouloir faire mieux que les autres... et qui, en définitive, n'arrivent à
rien, à rien et à rien !... qu'à rendre inquiets les gens honorables, en leur procurant on ne sait quelles
émotions... presque dangereuses. C’est absurde. On devrait défendre cela, positivement. Moi, je vais au
théâtre pour rire, comme on doit aller dans ces endroits-là… La peste soit des novateurs ! J'aime les
vieilles pièces. Elles sont bonnes, et quand une chose est bonne, il faut l’i-mi-ter et s'en tenir là."
Félix - La Révolte
« Je le revois, comme il m'apparut, pour la première fois, un soir d'hiver, chez Stéphane Mallarmé. Le feu.
et la lampe brillaient doucement ; on causait, avec des pauses. Dans un de ces silences, le timbre de la
porte résonna. Une draperie s'écarta, et l'on vit paraître un personnage singulier.
C'était un homme d'environ quarante-cinq ans, de taille moyenne, presque trapu et vêtu de noir. Son
visage aux traits effacés était terminé par une pointe de barbe à la royale. Le front, très haut et
large, était surmonté d'une abondante chevelure grise. Les yeux clairs regardaient d'un regard à la fois
aigu et distrait. Il y avait en tout ce survenait on, ne savait quoi de mystérieux et d'inattendu, il s'assit,
rejeta d'une main fine une longue mèche de ses cheveux et parla. Ce fut ce soir-là que j'entendis pour la
première fois causer Villiers. Sa causerie était plutôt un soliloque, coupé d'arrêts, de rires brusques.
Il était entré avec sa rêverie et la continuait à haute voix, je ne puis dire pour nous, mais devant nous,
car il avait certainement oublié nos présences et nous assistions à l'étrange spectacle d'une pensée
cherchant sa forme et son expression définitives avec des nuances d'intonations et des ratures de
paroles, à quelque chose comme une écriture orale, mimée, inquiétante et fugitive.
J'ai vu souvent se renouveler cette scène tou jours surprenante, et je crois vraiment que per sonne ne
manifesta pour son siècle un pareil mépris que Villiers, et pour ce dont s'enorgueillit faussement
notre époque. Avec quelle ironie et quelle âpreté il en raillait les vaines et vaniteuses prétentions ! Et ce
n'étaient point là griefs personnels contre un temps qui méconnaissait son talent, mais la révolte
d'une âme haute. Ce que Villiers reprochait aux « modernes », c'était d'avoir tenté de supprimer dans
l'homme ce qui constitue son patrimoine spirituel de Rêve, de Foi et de Croyance, pour le remplacer par
le culte terrestre de l'Utile et du Réel, aux dépens de l’Idéal… La haine de Villiers de l'IsIe-Adam contre
la Réalité est d'autant plus forte que son Idéalisme est absolu. Villiers, en effet, n'est pas idéaliste par
cette sorte d'instinct qui porte certains esprits à rechercher parmi les apparences celles qui leur
semblent satisfaire le mieux leur désir de beauté. Un pareil Idéalisme, tout relatif et que l'on appellerait
plus justement de l'Idéalisation, consiste tout simplement à faire un choix dans la réalité. Celui de
Villiers fut un principe sous lequel il considéra l'ensemble du monde. II fut la condition fonda mentale
de sa pensée, le dogme même de sa philosophie. »
Henri Régnier - Portraits et souvenirs (1913)
BIOGRAPHIES Auguste de Villiers de L'Isle-Adam
Jean-Marie-Mathias-Philippe-Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, dit le comte puis (à partir de 1846) le
marquis de Villiers de L'Isle-Adam, est un écrivain français, né à Saint-Brieuc en 1838 et mort à Paris
en 1889. Il fait ses études en Bretagne et s'installe à Paris en 1857.
Cet auteur a joué un grand rôle dans la naissance du symbolisme français; il fut un grand admirateur
de Poe et de Baudelaire, un passionné de Wagner et un grand ami de Mallarmé.Selon une formule
consacrée, Axël, enfin, œuvre testament et grand œuvre de son auteur, fut « la bible du théâtre
symboliste » (Dorothy Knowles).
En 1862, il écrit son premier roman, Isis, qu'il publie à compte d'auteur. Il écrit en 1865 et 1866 deux
drames, Elën et Morgane, qui n'ont jamais été représentés de son vivant. En 1870 il écrit La Révolte, sa
troisième pièce de théâtre.
C'est avec ses Contes cruels (1883) et ses Histoires insolites (1888), suivies, la même année, des
Nouveaux Contes cruels (salués par Huysmans) qu'il connaît le succès en raison notamment du
caractère fantastique de ces textes courts.
En 1886, il écrit L'Ève future et, en 1890 (un an après sa mort), c'est Axel qui est publié, un drame
représenté pour la première fois en 1894.
Marc Paquien Né en 1968. Il a mis en scène L'Intervention de Victor Hugo pour le Festival «Les Nuits de Fourvière» à
Lyon en 2002, et La Trahison orale de Maurizio Kagel, en collaboration avec l'Orchestre National de
Lyon au Théâtre des Célestins.
En 2004, il met en scène au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis La Mère de Stanislas I. Witkiewicz
dans le cadre de la Saison Polonaise en France, ainsi que deux pièces de Martin Crimp, Face au mur et
Cas d'urgences plus rares au Théâtre National de Chaillot.
Il reçoit pour ces deux spectacles le Prix de la révélation théâtrale de la mise en scène, décerné par le
Syndicat de la critique Théâtre, Musique et Danse en juin 2004, et Hélène Alexandridis celui de la
meilleure actrice pour son interprétation du rôle de la Mère.
En janvier 2006, il met en scène Le Baladin du monde occidental de John Millington Synge au Théâtre
National de Chaillot, au Théâtre Vidy-Lausanne, puis en tournée en France et en Suisse. Le spectacle
est nommé aux Molières 2006, et Dominique Reymond reçoit le prix de la meilleure actrice, décerné
par le Syndicat de la critique, pour son interprétation du rôle de la Veuve Quinn.
En juin 2006, il met en scène l’opéra Les Aveugles de Xavier Dayer d’après Maurice Maeterlinck, avec
l’Atelier Lyrique de l’Opéra National de Paris au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, puis à
l’Almeida Theatre à Londres (reprise à l’Amphithéâtre Bastille en juin 2008) ; puis en juillet 2006 La
Dispute de Marivaux pour le Festival des Nuits de la Bâtie. Le spectacle est repris en tournée en France,
dont la MC93 Bobigny, et en Belgique de septembre 2006 à mars 2007.
Pour le Festival Odyssées en janvier 2007 (jeune public), il met en scène L’Assassin sans scrupules de
Henning Mankel (reprise en tournée de janvier à mars 2008).
En janvier 2009, il crée en France La Ville de Martin Crimp au Théâtre des Célestins à Lyon, avant une
tournée française et le Théâtre de la Ville à Paris.
En avril de la même année, il dirige à nouveau les chanteurs de l’Atelier Lyrique pour Le Mariage secret
de Cimarosa qu’il met en scène à la MC93 de Bobigny.
Pour la troupe de la Comédie-Française, il met en scène en novembre 2009 au Théâtre du VieuxColombier Les affaires sont les affaires d’Octave Mirbeau (reprise en avril 2011).
Durant la saison 2010-2011, il met en scène en tournée en France Les Femmes savantes de Molière
(nomination pour le Molière de la Compagnie 2011, reprise au Théâtre de la Tempête en janvier 2012) ;
puis L’Heure espagnole de Ravel pour l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris, à la Maison de la
Musique à Nanterre et au Théâtre Impérial de Compiègne.
Durant la saison 2011-2012, il met en scène Oh les beaux jours de Samuel Beckett, avec Catherine Frot
dans le rôle de Winnie, au Théâtre de la Madeleine (création à La Coursive-La Rochelle et tournée en
France, Belgique et Suisse) ; puis La Voix humaine de Cocteau et La Dame de Monte-Carlo de Cocteau
et Poulenc au Studio-Théâtre de la Comédie-Française.
En 2012-2013, il dirige les Comédiens-Français dans Antigone de Jean Anouilh au Théâtre du VieuxColombier, puis mettra en scène La Locandiera de Goldoni avec Dominique Blanc et André Marcon. ; et
Molly Bloom de James Joyce, avec Anouk Grinberg.
En 2013, il met en scène Ludmila Mikaël dans Et jamais nous ne serons séparés de Jon Fosse au Théâtre
de l’Œuvre.
Pédagogue, il collabore avec l’ENSATT-Lyon, l’EPSAD-Lille ainsi qu’avec l’école du TNBA-Bordeaux
et anime régulièrement des stages de formation.
Blandine Masson
Jusque dans les années 90, Blandine Masson partage sa vie entre l'édition et la production d'émissions
radiophoniques sur le théâtre et la littérature. Elle participe régulièrement à cette époque aux activités
de l'Académie expérimentale des théâtres, dirigée par M. Kokosowski. Elle créée en 1989 avec Michel
Simonot, la revue "Les cahiers du renard", revue consacrée aux conditions de la vie artistique en France
et publie avec André Dimanche, Le Journal d'Helen Hessel.
En 1996, elle commence à réaliser des fictions radiophoniques pour France Culture. Elle met alors en
ondes et en voix des grands textes de la littérature, comme La mort de Virgile de H. Broch
ou L'invention du monde, d'Olivier Rolin, mais aussi des oeuvres théâtrales comme celles de Samuel
Beckett, Jon Fosse, Howard Barker, Biljana Srbljanovic, Philippe Minyana, Michel Deutsch, Fabrice
Melquiot, Edward Bond ... Elle est aussi l'auteur et la réalisatrice de plusieurs adaptations, dont
L'invention de Malina et Jules, Jim et Kathe, un pur amour à trois. Depuis 2004, elle est conseiller de
programmes pour la fiction à France Culture. Elle continue à réaliser des fictions ou des lectures en
public, en particulier pendant le festival d'Avignon et tout récemment en juillet 2012, Une génération
tragique, journaux et poèmes de Marina Tsveteva, avec Anouk Grinberg et André Markowicz. Deux
grandes lectures seront reprises au théâtre de la madeleine, alors dirigé par Frédéric Franck : en 2007,
Quartett, de Heiner Muller avec Jeanne Moreau et Sami Frey et en 2009 Extinction, de Thomas
Bernhard, avec Serge Merlin - adapté par Jean Torrent et coréalisé avec Alain Françon. Depuis 2010,
elle est membre de la fondation privée Thomas Bernhard.
Anouk Grinberg
Anouk Grinberg, née en 1963, est la fille du dramaturge Michel Vinaver. Elle commence sa carrière au
théâtre à 13 ans, dans Remagen d’après d’Anna Seghers mis en scène par Jacques Lassalle (Festival
d’Avignon – 1978), qu'elle retrouvera vingt ans plus tard dans Chaos debout de Véronique Olmi
(Festival d’Avignon – 1998). Très vite, on lui confie de grands rôles : sous la direction de Richard
Foreman, elle joue le diable dans Faust ou la fête électrique de Gertrude Stein (Théâtre de Gennevilliers
/ Festival d’Automne – 1982), puis Eve dans La Cruche cassée d’Heinrich von Kleist (Théâtre de
Gennevilliers – 1984), et Agnès dans L'École des femmes de Molière (Théâtre de Gennevilliers – 1985)
sous la direction de Bernard Sobel. Elle travaillera à trois reprises avec Alain Françon, dans L'Ordinaire
(Théâtre national de Chaillot – 1983) et Les Voisins (Théâtre Ouvert, Paris – 1986) de Michel Vinaver,
puis dans Noises d’Enzo Cormann (Théâtre Ouvert, Paris – 1984). Elle travaille avec Michel Fagadau
dans Faut pas tuer maman d’après Charlotte Keatley (Théâtre de la Gaîté-Montparnasse – 1989), Jean-
Louis Martinelli dans La Maman et la putain de Jean Eustache (Théâtre de Lyon – 1990), Patrice
Chéreau dans Le Temps et la chambre de Botho Strauss (Odéon – Théâtre de l’Europe / Festival
d’Automne à Paris – 1991), Didier Bezace dans Feydeau Terminus, trois pièces de Georges Feydeau
(Théâtre de la Commune d’Aubervilliers – 2000) et Les Fausses Confidences de Marivaux aux côtés de
Pierre Arditi (Théâtre de la Commune d’Aubervilliers – 2010), Bernard Murat dans La Preuve de David
Auburn adapté par Jean-Claude Carrière (Théâtre des Mathurins, Paris – 2002), Philippe Calvario dans
Grand et petit de Botho Strauss (CDDB – Théâtre de Lorient, CDN – 2005) et dernièrement avec
Gérald Garutti pour Haïm – à la lumière d’un violon (2012). Elle conçoit un spectacle à partir des
lettres de Rosa Luxemburg, Rosa, la vie, crée et présenté en 2006 au Théâtre de l’Atelier, puis au
Théâtre de la Commune d’Aubervilliers en 2009, année pendant laquelle elle travaille à une nouvelle
édition des lettres de prison de Rosa Luxemburg publiée en septembre 2009 aux éditions de l’Atelier. et
récemment Haim – à la lumière d’un violon par Gerald Garutti (2011) et enfin Molly Bloom, créé et
repris au Théâtre des Bouffes du Nord et en tournée au cours de la saison 2013/2014.
Pour le cinéma, elle tourne dès l'âge de 13 ans avec Michèle Rosier dans Mon cœur est rouge sorti en
1977. Elle jouera par la suite sous la direction de : Olivier Assayas (L’Enfant de l’hiver, 1988), Philippe
Garrel (J’entends plus la guitare, 1991), Bertrand Blier (Merci la vie, 1990 ; Un deux trois Soleil, 1992 ;
Mon Homme, 1995), Jacques Audiard (Un héros très discret, 1995), Gilles Bourdos (Disparus, 1998),
Patricia Plattner (Les Petites couleurs, 2002), Gabriel Le Bomin (Les fragments d’Antonin, 2006)… En
2003, elle a prêté sa voix pour La Prophétie des grenouilles de Jacques-Rémy Girerd. A la télévision, elle
tourne notamment sous la direction de Laurent Jaoui (Albert Camus, 2010), Nina Companeez (Voici
venir l’orage, 2008), François Luciani (Le procès de Bobigny, 2006), Caroline Glorion (Joseph
l’insoumis, 2011).
Régulièrement, elle revient aux lectures publiques : Une vie bouleversée d’Etty Hillesum, L'Inattendu
de Fabrice Melquiot, Une femme d'Annie Ernaux, L'Inconciliabule de Brigitte Fontaine, La Langue
d'Olivier Rolin, La Douleur de Marguerite Duras, Une génération sacrifiée sur Marina Tsvetaeva,
spectacles – lectures qui se font le plus souvent avec la complicité de Blandine Masson.
Hervé Briaux
Hervé Briaux est sorti du Conservatoire National Supérieur en 1980.
Au cours des quatre-vingt-dix spectacles dans lesquels il a joué, sous la direction de personnalités aussi
diverses qu’Isabelle Nanty, Jacques Weber, Francis Huster, Roger Planchon, Alain Françon, Laurent
Pelly, Georges Lavaudant, Patrick Pineau, il a travaillé des textes autant issus du répertoire classique
que contemporain.
Dernièrement, il a joué dans American Tabloid de James Ellroy, mise en scène de Nicolas Bigards, Judith
(le corps séparé) d’Howard Baker, mise en scène de Chantal de La Coste, La Demande en mariage, Le
Tragédien malgré lui, L’Ours, Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov, Des Arbres à abattre de Thomas
Bernhard, La Noce de Bertolt Brecht, Sale Août de Serge Valletti et Le Suicidé de Nicolaï Erdman,
mises en scène de Patrick Pineau, Les Âmes mortes et Histoires diaboliques de Nicolas Gogol, mises en
scène d’Anton Kouznetzov.
Il a écrit une douzaine d’adaptations de romans pour la scène dont Un cœur sous une soutane d’Arthur
Rimbaud, Le Nain de Pär Lagervist, Des Arbres à abattre de Thomas Bernhard,Bouvard et Pécuchet de
Gustave Flaubert, L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche d’après Cervantes. Il a en outre
écrit des pièces originales, Madame l’abbé de Choisy et Monsieur Lacenaire, Michel-Ange.
Il a tourné dans une vingtaine de téléfilms. Au cinéma, il a joué dans des films de Roger Planchon,
Lionel Kopp, Michel Deville, Patrick Pineau (Georges Marshall), Marion Laisne (Un Cœur simple) et
Gilles Bourdos (Renoir).
PROCHAINS RENDEZ-VOUS AU
THÉÂTRE DES BOUFFES DU NORD
AMNÉSIQUE EN MUSIQUE
De Philippe Leygnac
Du mardi 7 au samedi 11 avril 2015
Du mardi au samedi à 19h
LA MORT DE TINTAGILES
De Maurice Maeterlinck
Mise scène Denis Podalydès, Sociétaire de la Comédie-Française
Direction musicale Christophe Coin
Du mardi 12 au samedi 28 mai 2015
Du mardi au samedi à 21h – Matinées les samedis à 15h30
Festival RAMBERT À NU
MEMENTO MORI
De Pascal Rambert et Yves Godin
Interprété par cinq performers Elmer Bäck, Rasmus Slatis, Anders Carlsson, Jakob Ohrman, Pascal
Rambert
Le mardi 9 juin à 21h et le mercredi 10 juin à 19h et 21h
CLÔTURE DE L’AMOUR
Les 12, 13, 16, 17, 18, 19, 20 juin à 21h et le dimanche 14 juin à 17h
De Pascal Rambert
Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey ou Pascal Rambert
AVIGNON À VIE
De Pascal Rambert
Avec Denis Podalydès, Sociétaire de la Comédie-Française
Le samedi 13 juin à 19h et le dimanche 14 juin à 15h
DE MES PROPRES MAINS
De Pascal Rambert
Avec Arthur Nauzyciel
Le mardi 16, mercredi 17 et jeudi 18 juin à 19h
LIBIDO SCIENDO
De Pascal Rambert
Avec Nina Santes et Kévin Jean
Le vendredi 19 et samedi 20 juin à 19h
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