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A 32 ans, Justine a décidé de changer sa vie. Pour elle, cela veut dire aller vers les autres, oser converser
avec les autres, être capable, comme eux, de parler de tout et de rien (ce que les anglo-saxons appellent le
« small talk »).
Pour ce faire, elle prend des cours sur Internet et participe même à un atelier d'échanges conversationnels.
Mais « changer » n'est pas chose aisée quand l'entourage se compose d'une mère aphasique, un père
taciturne, une belle-mère muette, un frère volubile, une belle-sœur particulièrement extravertie et des
collègues peu engageants.
Le destin va mettre sur sa route un jeune homme blessé...
De la même manière que Justine observe, au microscope, cellules et bactéries dans le laboratoire elle
travaille, le narrateur (ce sera en fait une narratrice) nous permet d'observer comment l'entourage de
Justine réagit à cette volonté de changer sa vie.
Tour à tour drôles, émouvants ou énervants, les personnages de cette pièce nous invitent à réfléchir sur soi,
sur l'autre et sur ce qui constitue le lien entre les deux. Même s'ils semblent caricaturaux parfois, on ne
peut que s'attacher à eux tant ils sont profondément humains c'est à dire imparfaits, fragiles, avec un
besoin impérieux d'être consolés.
Auteure dramatique québécoise, née à Montréal en 1949, Carole Fréchette se tourne vers l’écriture après
des études de comédienne à l’École Nationale de Théâtre du Canada.
De façon subtile et renversante, elle fait appel aux aspects profonds du théâtre pour explorer la part de
mystère de la vie quotidienne. Ses pièces concilient le connu et l'inconnu, l'accessible et l'exotique, mariage
qui est la marque du grand art».
Elle est aujourd'hui l'un des dramaturges canadiens les plus connus, les plus traduits (en quinze langues) et
les plus joués à l'étranger. Ses œuvres ont été saluées par de nombreuses récompenses, au Canada et à
l’étranger. Au cours des dernières années, on a pu voir ses pièces aux quatre coins du monde, dans une
trentaine de pays.
Sa pièce Les quatre morts de Marie a reçu le Prix du Gouverneur Général en 1995 ainsi que le Prix Chalmers,
en 1998, lors de sa création en version anglaise à Toronto. Ses ouvrages La peau d’Élisa, Les sept jours de
Simon Labrosse, Jean et Béatrice ainsi que Serial Killer et autres pièces courtes ont tous été finalistes au Prix
du Gouverneur Général et deux de ses textes ont été mis en nomination aux Dora Mavor Moore Awards à
Toronto.
En 2002, la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) lui décernait, à Avignon, le Prix de la
Francophonie pour souligner son rayonnement dans l’espace francophone; elle recevait, la même année, à
Toronto, le Prix Siminovitch, la plus importante récompense en théâtre au Canada.
Enfin, sa pièce Le collier d’Hélène lui méritait en 2004, en France, le Prix Sony Labou Tansi. Son dernier
texte, Je pense à Yu a connu six mises en scènes différentes depuis sa création en janvier 2012 :
à Martigues, à Calgary, à Montréal, en français et en anglais, à Bruxelles, à Berlin, à Munich, ainsi qu’une
reprise à Paris.
En écrivant cette pièce, Carole Fréchette répondait à une commande. C'est en effet pour le « Théâtre du
Peuple » à Bussang que l'auteure a écrit ce texte pour une vingtaine de comédiens amateurs et
professionnels, évoluant dans plusieurs lieux aussi différents qu'un intérieur modeste, une cantine, un
studio de télévision ou encore un square ou une forêt
.
La présence d'un « narrateur » qui décrit scène après scène le contexte dans lequel va se dérouler l'action
sous nos yeux ajoute à la cessaire distanciation qui a fait dire que Carole Fréchette avait écrit
un« théâtre épique de l'intime ».
Je pense que cet oxymore exprime parfaitement la raison pour laquelle notre troupe s'est immédiatement
enthousiasmée à la lecture de la pièce. Jouer un théâtre d'émotions mais aussi un théâtre social
.
Les 9 comédiens de la Compagnie du Lundi jouent donc pour la plupart plusieurs rôles. Cette contrainte
ainsi que la nécessité des changements de décor et la présence du « narrateur « nous a donné envie de
« jouer » la distanciation, en effectuant les changements à vue et en glissant parmi les scènes intimistes et
émouvantes, des scènes un peu « décalées ».
De me, j'ai essayé d'amener les acteurs à jouer la plupart du temps avec cette distance inspirée du
théâtre de Brecht. Comme l'exprime Marguerite Moreno, actrice de théâtre dans les années 1940 :
«Un acteur n'est jamais dans la peau de son héros, mais il n'est plus dans la sienne. Quand je joue Monime,
je ne pense pas à Monime, mais je ne suis plus Moreno. Je suis métamorphosée en je ne sais quoi de
vibrant, de surexcité, d'embêté. »
Françoise Gaillet
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mars 2016
Scène 3
NARRATEUR : .....Sur l'écran de l'ordinateur, une femme souriante. C'est l'experte en échange conversationnel.
L'EXPERTE : Un petit échec ? Ce n'est pas bien grave. Vous avez fait un premier pas, c'est ça qui compte. Vous n'en êtes
pas morte, vous voyez ? Alors qu'est-ce-qui s'est passé ? Tapez « enter »pour la bonne réponse. Vous n'avez pas su
amorcer. Vous avez su amorcer, mais vous n'avez pas su développer. Vous avez paniqué.
JUSTINE : Enter. Enter. Enter.
L'EXPERTE : Bon. C'est une première fois. Un échec n'est jamais agréable, mais au fond, il vaut mieux toucher le fond
tout de suite. Comme ça, on ne peut que remonter. Est-ce-que cette personne était quelqu'un de votre entourage ?
JUSTINE: Enter.
L'EXPERTE: Bon. Vous avez choisi de commencer avec quelqu'un que vous connaissez. C'est très bien. Nous allons
maintenant regarder ensemble ce qui s'est passé .Pour bien comprendre, il faut décomposer le problème.
JUSTINE: Ce qui s'est passé, c'est que j’ai été nulle.
L'EXPERTE. Tapez "enter "pour la bonne réponse. Avez-vous été l’initiatrice de la conversation ?
JUSTINE: Enter.
L'EXPERTE : Par quel sujet avez-vous commencé ? Tapez « enter » pour la bonne réponse. La température, le...
JUSTINE: Enter.
L'EXPERTE : C'est une amorce tout à fait correcte. Plusieurs diront que c'est banal, mais on peut parfaitement
construire sur du banal. Il ne faut pas mépriser les sujets anodins, ce que nos amis anglo-saxons appellent le « small
talk ». C'est par que tout commence. Il faut humblement poser nos petites pierres pour échafauder un dialogue.
Mais revenons à notre sujet. Tapez « Enter » pour la bonne réponse. Votre interlocuteur n'a pas mordu au sujet. Votre
interlocuteur a mordu, mais vous n'avez pas su enchaîner.
JUSTINE : Qu'est-ce-que ça veut dire « mordre au sujet » ?
L'EXPERTE : Tapez « Enter »pour la bonne réponse.
JUSTINE : Elle a dit : « T'as froid ? » Avec son air bête habituel. Et j'ai répondu non, avec mon idiotie habituelle
.
Scène 5
JUSTINE: Je veux être incorporée. Entrer dans le corps du monde. Comprends-tu? Non. Tu ne comprends pas. Pas un
mot, je le sais bien.
REINE: Qu'est-ce-que tu lis, Charlotte ?
JUSTINE : Demain, je ne viendrai pas dîner avec toi parce qu'il faut que je mange avec les autres, au labo. Il faut que je
m'incorpore. Et j'irai plus me cacher dans le fond de l'entrepôt à toutes les pauses, ok ?
REINE : OK. OK. Tu viens .Je te prends.
JUSTINE : Non. C’est pas ça. Il faut que je parte maintenant. C'est l'heure.
REINE : Oui, oui, je nais, je nais. Tu frimes. Tu frimes tout le banc. Tu frimes et moi je meurs. Je meurs.
JUSTINE: Tu pleures ? C'est ça que tu veux dire? Tu pleures ?
REINE : Je meurs. C’est mur. Ma lie, c'est mur.
JUSTINE: Je sais, tu voudrais que je reste. Mais je peux pas. Je travaille, maman.
REINE: Je te mine beaucoup mon Gilles., beaucoup.
JUSTINE : Je suis Justine, maman. Ton Gilles, c'est mon père et tu ne l'aimes pas du tout. J'y vais. Je reviens jeudi soir.
Pour la chorale. La chorale (elle chante) « Nous aurons des corbeilles pleines ... »
REINE : Oui, oui. La couronne. Je ne mine pas la couronne. On est radical. On songe pas bien.
JUSTINE : C'est bon pour toi la chorale, tu le sais. Pour tes mots. A jeudi, maman. Je viendrai pas demain midi. T'as
compris ? Non, t'as pas compris. Tant pis.
Le travail de la Compagnie Rémanences s’articule autour d’une collaboration entre artistes et techniciens
professionnels d’une part, et amateurs (comédiens ou techniciens) bénévoles d’autre part.
La Compagnie du Lundi, «troupe» amateur de la Compagnie Rémanences, s’inscrit dans le projet artistique
de la Compagnie Rémanences, qu’elle a rejoint en 2005. La troupe bénéficie de l’encadrement de
professionnels (scénographe, techniciens, …..).
Les spectacles montés avec la Compagnie du Lundi, donnent une place prépondérante au travail d’acteur
mais les comédiens s’impliquent autant dans la préparation de leur rôle que dans la mise en place
technique du spectacle : communication, recherche de costumes ou d’accessoires. Ils donnent lieu à de
véritables tournées ce qui permet au fil des représentations, de faire évoluer le spectacle, d’améliorer et
d’affiner le jeu des comédiens et les relations entre les personnages.
L’objectif fixé à la troupe est d’une création biennale tournée sur le territoire Nord - Pas de Calais. Deux des
spectacles de la Compagnie du Lundi ont été labellisés par le Conseil Général du Nord.
DISTRIBUTION
Frédéric Babey : Timothée, Marc Antoine
René Bostyn : Gilles, Georges, Marcel
Karin Fournier : Diane, l'Experte en échange conversationnel, Ginette, Christiane, Sylvie
Nicole Gérard : Reine
Julie Gosselin : Ghyslaine, Anita, Solange
Véronique Henning : Le narrateur, Amélie Beauregard, Marguerite
Hélène Krajewski : Galina, Rachel, Stéphanie
Jacqueline Marques : Justine
Laurent Thibout : Charlie , Emile, Yves
Marie Agnès Guilluy
Françoise
(
Comédienne Vidéo)
Gérard Meaume Jean-Louis (Comédien Vidéo)
Les intervenants bénévoles
Mise en scène, adaptation, création vidéo et son : Françoise Gaillet
Création maquillage : Véronique Henning
Régie lumières, son et vidéo : Bruno Bouchez
Communication : Jacqueline Marques
Photos Claudine Gosselin
Artistes et techniciens professionnels
Création et Régie lumières : Marie-Jo Dupré
Conception, fabrication et montage Décors : Chloé Sarels
Olivier Pirowski
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