Dans ce numéro: L’histoire du Canada est l’une des tragédies les plus incomprises et obscurcies du monde occidental. Jusqu’à ce jour, aucune enquête de principe n’a pu révéler le caractère de notre histoire nationale comme étant au centre de tensions bipolaires irréconciliables entre les systèmes américains et britanniques d’économie politique. C’est à ce propos que les auteurs du présent Patriote Canadien ont voulu remédier et faire lumière sur la noirceur entretenue. Rédacteur en chef Matthew Ehret-Kump Directeur de la rédaction Jean-Philippe Lebleu Rédacteurs adjoints Avneet Thapar Pascal Chevrier David Gosselin François Lépine Robert Hux, Ph.D. Pierre Beaudry Pour plus d’information: www.committeerepubliccanada.ca Www.wordpress.com/crclarouche Pour en savoir plus sur nos associés aux ÉUnis, Le Comité d’Action Politique, www.larouchepac.com L’EIR (revue de renseingments) : www.larouchepub.com Pour contacter le Comité pour la République du Canada , écrivez au crclarouche@[email protected] ou appelez (514) 461-7209 2 Au travers des découvertes fracassantes de l’économiste physique américain Lyndon LaRouche, les preuves spécifiant le caractère antientropique du développement humain, une clé fut dispensée aux chercheurs afin d’élucider les principes causant des changements historiques. En effet, comme l’ont rigoureusement démontré nos récents articles, il n’y a pas seulement les systèmes économiques humains qui se doivent d’être sujets au principe anti-entropique (i.e. croissance créative continue), l’univers en entier l’est dans ses caractéristiques dites nonvivantes et vivantes. L’empire et son « principe oligarchique », nommé ainsi par LaRouche, nécessitent l’établissement de paramètres fixes à leur avantage, organisés ainsi par des « agents de transition ». Ceci n’est autre qu’asservissement et soumission à une structure sociale de maître et d’esclaves. Dans ce numéro nous exposerons qu’en termes physicoéconomique, l’expression tangible de ce principe cherche à détruire le potentiel de changement créatif anti-entropique. Cette édition spéciale du Patriote commence par deux rapports: le premier, Daniel Johnson Sr et sa bataille pour s’affranchir de l’Empire Britannique, en prenant avantage des vues audacieuses du Président Charles de Gaulle. Nous introduisons aussi nos lecteurs au « boursiers de Rhodes » du Québec lesquels planifièrent la Révolution Tranquille qui permirent l’épisode des agents de fausse opposition Trudeau-Lévesque. Ces rapports sont suivis de l’article « L’Histoire du NAWAPA: faire revivre l’esprit de JFK », qui met en premier plan des extraits de discours de John F. Kennedy démontrant son intention d’orienter le développement continental à l’aide du NAWAPA juste avant d’être assassiné par les agents de la couronne britannique. Le Patriote se termine par un texte sur la destruction du Glass-Steagall canadien (c.-à-d. les quatre piliers). Nous vous invitons urgemment à lire les études de ce document avec l’intention non pas de consommer de l’histoire, mais bien de vous procurer l’outil pour changer le futur. Le patriote canadien Table des Matières Table des Matières.........................................................................................................................2 L’intervention de Gaulle-Johnson pour sauver l’âme du Québec……….……….....4 Le combat pour la gestion continentale de l’eau au Québec……..………………….14 Élisabeth II et l’Empire britannique…………………………………………………………..18 Les Premières Nations: une question de loi naturelle ………………………………….21 L’histoire de NAWAPA : Pour raviver l’esprit de John F. Kennedy………………..24 Le Glass-Steagall du Nord: Libérons le Canada de l’Empire Britannique……….29 3 L’intervention de Gaulle-Johnson pour sauver l’âme du Québec (et du monde) Par les recherchistes du CRC Basé sur un texte de Raynald Rouleau écrit en 2002 et publié dans l’Acropole Toute découverte scientifique révolutionnaire doit nécessairement remettre en question le système d’axiomes qui compose notre bagage scientifique. Ainsi, si Kepler eut accepté la théorie qui présuppose que la terre soit au centre du système solaire il y a 500 ans, il n’eut jamais pu calculer la distance relative entre les planètes, ni décrire leur orbite elliptique ou l’arrangement harmonique du système solaire. De la même façon, si Eratosthène eut supposé que la terre fut plate, il n’aurait jamais pu en calculer la circonférence. De la même façon, pour assurer la pleine participation du Québec et du Canada à la nouvelle révolution internationale Glass-Steagall, il est nécessaire de remettre en question les axiomes qui sous-tendent quelques-unes des croyances les plus chères de notre population sur la culture et l’histoire nationale. Partie I Les origines du Parti Québécois Les fondateurs du Parti Québécois n’ont jamais eu l’intention de transformer le Québec en un pays véritablement souverain : c'est-à-dire en une république constitutionnelle, indépendante de l’Empire britannique. Une république qui serait bâtie sur les droits inaliénables des citoyens, tels que ceux-ci sont définis et enchâssés dans le préambule de la Constitution Américaine par les pères fondateurs des ÉtatsUnis, à savoir les droits à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. Nous ne faisons pas référence aux présents dirigeants du 4 PQ, mais plutôt à ceux qui, depuis le début, ont engendré le PQ par une quelconque opération catalytique et qui continuent, jusqu’à ce jour, de forger à leur profit des divisions artificielles qui ont partiellement réussi à monter la majorité de la population du Québec, les francophones, contre les anglophones du Québec et du reste du Canada. Une division perçue comme insurmontable qui a été fameusement appelée « les deux solitudes » depuis déjà longtemps. : Daniel Johnson premier ministre républicain du Québec qui combattit pour libérer le Canada de sa constitution Britannique. En fait, ces catalyseurs du mouvement séparatiste s’opposèrent corps et âme à Daniel Johnson père qui s’était donné pour mission d’ériger une république constitutionnelle du Canada modelée sur la Constitution américaine, et qui fut un des principaux bâtisseurs de nation de l’histoire canadienne. Le PQ a été créé 16 jours après la mort tragique du Premier Ministre d’alors Daniel Johnson. L’objectif était simple : attirer toutes les forces séparatistes-nationalistes; qu’elles soient de droite, de gauche, communiste, socialiste ou catholique. Le plan était évident : maintenir le mouvement séparatiste comme une pomme de discorde, la tactique typique du « diviser pour régner» caractéristique de l’Empire britannique, afin d’empêcher que ne s’impose une solution comme celle de Johnson qui permettrait d’éliminer le contrôle exercé par les Britanniques sur le Canada. La proposition pour la constitution d’un Commonwealth du Canada que Lyndon LaRouche écrivit en 1982 était aussi un effort pour libérer tous les Canadiens du contrôle impérial britannique. Ce qu’il faut faire aujourd’hui, en 2013, c’est d’implanter le système de Glass-Steagall qui éliminera les opérations spéculatives des banques et créera une banque nationale hamiltonienne capable d’émettre une grande quantité de crédit productif public pour transformer le Canada en état-nation pleinement souverain. Les Agents de la Couronne de Sa Majesté Un des principaux obstacles à la souveraineté du Canada provient d’un aspect du prolongement de la monarchie dans ses colonies et dans le reste du monde qui se nomme les agents de la Couronne de Sa Majesté. Il est particulièrement important que les Canadiens et les Québécois comprennent cela. Avant que le Canada obtienne le statut légal de “pays”, il était désigné par le nom de « Dominion du Canada »; un appendice de l’Empire britannique à l’intérieur du continent Nord-Américain, administré par les agents de la Couronne, grâce à des centaines d’institutions. Cette structure existe encore aujourd’hui, et d’une certaine façon, son influence est plus grande que jamais. « Les agents de la Couronne n’ont pas de Constitution formelle et ne font pas partie de la fonction publique ou de la machine gouvernementale du Royaume-Uni … Les agents de la Couronne agissent en tant qu’agents financiers ou agents d’affaire pour les gouvernements de tous les territoires dont l’administration relève ultimement du secrétaire d’état, y compris pour les territoires sous la protection de Sa Majesté et les territoires administrés au nom des Nations Unis ». (1) Les agents de la Couronne travaillent directement à travers d’organismes clés comme ceux qui dirigent les plus (1) p.1-2 A Short History of Crown Agents and Their Office, by Arthur William Abbott, C.M.G, C.B.E The Chiswick Press 1959. -- A.W. Abbott à été Secrétaire de Crown Agents de 1954 à 1958. (2) p. 45 Renée Lévesque: Portrait d'un Québécois, par Jean Provencher Éd. La Presse 1973. (3) Pour gagner la guerre, Roosevelt a créé l’OWI et l’OSS. L’OWI était responsable de la propagande tandis que l’OSS était responsable du renseignement. Après la guerre, l’OSS et l’OWI furent démantelé, parce qu’ ils n’étaient pas entièrement sous contrôle américain. L’OSS devint la CIA et l’OWI fut réintégré dans les services de renseignements britanniques. (4) p. 71 René Lévesque: Portrait d'un Québécois, par Jean Provencher Éd. La Presse 1973 hauts échelons de la fonction publique aussi bien qu’à travers le Canadian Institute for International Affairs (CIIA). La coordination entre ces entités se fait directement avec l’Oligarchie canadienne et le Ministère des affaires étrangères à Londres grâce au Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises. Le véritable pouvoir n’est pas René Lévesque situé, ultimement, dans les sociétés ni même dans le parlement, mais ici, dans cette ruche. Pour ce qui est du Parti Québécois, il a été fondé par René Lévesque. Durant la deuxième guerre mondiale, Lévesque a été recruté par un agent répondant au nom de Robb (2), qui était le responsable montréalais du Bureau de l’Information pour la Guerre (l’Office of War Information (OWI)), un service de renseignement nominalement américain, mais qui opérait sous contrôle britannique (3). Lévesque fut envoyé à NewYork pour rencontrer Pierre Lazareff, l’éditeur en chef des services français de l’OWI (4). Il fut rapidement envoyé à Londres. A la fin de la guerre il avait atteint l’équivalent du grade de capitaine. « Nous étions parmi les gens les mieux payés, j’avais un rang équivalent à celui de lieutePierre Trudeau nant. Je pense que j’ai fini avec celui de capitaine. Je n’étais pas un capitaine en charge d’une unité, mais quelque chose d’équivalent » rapportait René Lévesque dans une interview plusieurs années plus tard. Après cette expérience, Lévesque fut recruté par les renseignements britanniques comme « journaliste » pour les bureaux Montréalais du service de radio international du Canadian Broadcasting Corporation (CBC). Il fut ensuite transféré au service de télévision de Radio-Canada dans les années 5 50 où il devint une célébrité pour les canadiens français avec son programme populaire d’actualités politicoéconomiques « Point de Mire ». Pendant les années 50 et 60, Lévesque contribua régulièrement à la revue Cité- Libre fondée par son ami du collège Brébeuf, Pierre-Elliott Trudeau. A cette époque, Trudeau avait déjà été recruté par les renseignements britanniques après avoir fréquenté Harvard et la London School of Economics. Parmi les professeurs de Trudeau, mentionnons William Yandell Elliott, Joseph Schumpeter et le dirigeant de la Société fabienne britannique, Harold Laski. Les deux jeunes gens avaient été profilés très tôt lorsqu’ils allaient à l’élitiste collège Brébeuf des Jésuites. L’idée qu’il y a eu plus tard un conflit légitime entre ces deux hommes est l’une des plus grandes impostures de l’histoire canadienne. C’est à ce moment-là que Lévesque fut officiellement catapulté sur la scène politique québécoise. La raison en était très simple. Il était vital de mettre un terme, à tout prix, au pouvoir de l’Union Nationale, au moment où Daniel Johnson était en train d’en devenir le leader, après les morts soudaines de Maurice Duplessis et de Paul Sauvé, et l’échec d’Antonio Barrette à la tête du parti. Avec Daniel Johnson à sa tête, l’Union Nationale reprit le pouvoir en 1966. Les Britanniques ne pouvaient absolument pas se permette qu’une telle chose se produise. Après tout, Daniel Johnson était un politicien de souche irlandaise qui comprenait l’histoire, et surtout, la psychologie de l’Empire britannique, sachant pertinemment comment l’Empire était responsable des famines répétées qui affligèrent l’Irlande pendant plusieurs générations. Johnson faisait partie d’un groupe de Catholiques petit mais influent qui résistait à l’introduction massive de valeurs malthusiennes dans la (5) A la fin des années 1950, 60% des étudiants du Québec étudiaient en science et 50% de la capacité hydroélectrique du Canada était générée au Québec. Au début des années 1960, Hydro-Québec prévoyait que 50% de son énergie proviendrait de l’électricité nucléaire vers 1985. En 1963, sous la direction d’Alexander King , qui deviendrait le co-fondateur du Club de Rome, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (l’OCDE) avait produit un rapport qui servit de modèle pour « une réforme de l’éducation » dans tous les pays industrialisées. Certaines de ces réformes impliquaient le remplacement de la géométrie constructive par les « mathématiques modernes », et remplaçaient l’étude du Grec et du Latin par l’existentialisme français. Au Québec, cette réforme coïncida avec la création d’un ministère de l’éducation (qui impliqua une bataille entre l’église catholique et la franc-maçonnerie). Voir la Presse le 11 novembre 1963, une série en 5 parties défendant la grande loge du Québec. 6 Bien que mal entouré, Jean Lesage (centre) célèbre sa victoire de 1960 en compagnie de deux architectes de la "Révolution tranquille", René Lévesque (gauche) et Paul Gérin-Lajoie (droite). société, que proposait l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE), laquelle avait forcé des réformes scolaires dans les pays industrialisés ayant pour but de laver le cerveau de la jeunesse (5 ). Ce fut le début de ce qui a été appelé plus tard la Révolution rock-drogue-sexe. Après la victoire libérale dans les élections de 1960, René Lévesque et un autre de ses copains de Brébeuf, Paul Gérin-Lajoie, devinrent les « nouveaux réformateurs » assignés à « améliorer la structure éducationnelle et politique du Québec. Paul GérinLajoie, s’étant mérité une bourse Rhodes de l’Université d’Oxford, devint le tout premier Ministre de l’éducation, et mena les réformes radicales du système d’éducation du Québec basées sur les réformes de l’OCDE en 1965. C’est dans ce groupe petit mais influent formé à l’intérieur de l’Église catholique, qu’on trouve cette « alliance pour le progrès et le développement » d’hommes représentants diverses nations en provenance de diverses régions du monde, comme Aldo Moro d’Italie, Ben Barka du Maroc, John F Kennedy et son frère Robert, le Général de Gaulle, le Cardinal Montini (le futur pape Paul VI) et Martin Luther King, pour n’en nommer que quelqueuns. Chacun promouvait le progrès humain. Pour ces personnes, C. D. Howe représentait un des derniers dirigeants prodéveloppement dans la politique fédérale canadienne Alors que la plupart des gens ne perçoivent que le bas niveau de l’oligarchie exprimé par leurs valets comme Paul Desmarais e t Maurice Strong (à droite) le vrai siège du pouvoir se situe un degré au dessus sous la forme des familles royales. Les co-fondateurs du World Wildlife Fondation et le Club 1001 du prince Phillip Mountbatten et de feu le Prince Bernhard (à gauche) représentent le mal à l’état pur avec leur volonté d’établir un gouvernement mondial et de réduire massivement la population. chaque être humain était créé à l’image de Dieu, quelle que soit leur race, et tout homme, femme et enfant avait le droit fondamental de se développer et de jouir des bienfaits du progrès scientifique et technologique – un concept extrêmement dangereux pour un empire qui peut seulement maintenir son hégémonie par l’exploitation des ressources naturelles et par l’appauvrissement intellectuel et physique de ses sujets. C’est dans ce contexte que René Lévesque joua le rôle qui lui était assigné contre les réseaux de Johnson. Les seuls progrès attribuables au Parti Libéral du Québec durant cette période de leur gouvernement (1960-66) furent le fruit des efforts de Charles de Gaulle ou de ses ministres, et du chef de l’opposition Daniel Johnson qui avait plusieurs copenseurs dans le Parti Libéral du Québec. Leur mobilisation intensive influença même par moments un Premier Ministre Jean Lesage confus et contradictoire qui tendait à se voir lui-même comme un bâtisseur de nations à la C. D. Howe, mais qui était souvent contrôlé par des forces qu’il ne comprenait pas. Sans que Lesage en eût connaissance, ces forces détestaient le progrès et particulièrement C. D. Howe, le « Ministre de tout » du Parti Libéral fédéral entre 1938-1957. Lesage a su penser à ouvrir des « maisons du Québec » à Paris avec l’aide du Général de Gaulle, mais sans vraiment comprendre de quelle façon elles étaient utilisées pour miner le Québec et le Canada. La plus grande partie du financement du Parti Liberal à cette époque provenait de réseaux dirigés par Maurice Strong, un ennemi de Charles De Gaulle, qui était luimême un agent actif des réseaux du Prince Phillip et du Prince Bernhard. Les fonds du Parti Libéral étaient canalisés à travers des entités subsidiaires contrôlées par Power Corporation, dont Maurice Strong était un des directeurs. Strong était devenu Vice-président de Power Corporation en 1963, après avoir fait fortune durant la nationalisation de l’électricité au Québec. Power Corporation se retira presqu’aussitôt du domaine de l’énergie et devint rapidement un consortium géant spécialisé dans les services financiers dont les rênes furent données au jeune Paul Desmarais afin qu’il le gère comme une composante intégrale d’une oligarchie nouvellement réorganisée en 1968. Pour se faire une simple idée des relations entre René Lévesque et Daniel Johnson: un jour, durant une session de l’assemblée nationale, Lévesque dit à Johnson Vous êtes le personnage le plus vomissant que je connaisse (6). Néanmoins, après Louis-Joseph Papineau, Daniel Johnson est le personnage politique qui a fait le plus pour avancer le développement du Québec et de ses citoyens. Johnson comprenait qu’afin que l’idée d’une nouvelle constitution soit acceptée au Canada, il avait besoin du soutien des autres provinces, mais pas nécessairement d’Ottawa. En effet, grâce à une erreur incorporée dans l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique de 1867, le progrès du Canada a souvent eu tendance à être catalysé par les provinces plutôt que par le gouvernement fédéral. D’un point de vue légal, Ottawa était rarement plus qu’un tampon entre l’Empire britannique et les Canadiens. Lorsqu’Ottawa a été capable de catalyser un véritable développement comme sous les gouvernements libéraux des années 1937-1957, cela a été dû à une mixture d’initiatives (6) Jean Provencher, René Lévesque: Portrait d’un Québecois, 1973, p.166 7 publiques et d’initiatives privées américaines, et aux pouvoirs de guerre utilisés par des gens comme C. D. Howe, qui leur permettaient de ne pas s’embarrasser du contrôle parlementaire et de la bureaucratie de la fonction publique, et ce bien après que la Deuxième guerre mondiale ait été terminée. Daniel Johnson savait que s’il pouvait gagner le soutien des provinces, alors Ottawa n’aurait qu’à s’incliner devant la volonté du peuple. américain. De Gaulle reçut en mai 67 une invitation officielle du premier ministre du Québec, après que M. Johnson eut été l’invité d’honneur du Général à Paris. Les dix provinces se réunirent en une conférence informelle à la fin de 1967, où il fut décidé de tenir une première conférence constitutionnelle officielle en février 1968, afin de faire adopter une nouvelle constitution canadienne écrite par et pour les Canadiens. Un comité constitutionnel fait de représentants des provinces fut formé dans le cours de ce mois. Le mandat de ce comité impliquait l’étude de toutes les propositions faites par les provinces. Malheureusement, le 5 juin 1968, Johnson fut frappé par une attaque cardiaque qui l’a forcé à abandonner la politique pour 10 semaines et il ne put effectuer un retour avant le 25 septembre à Québec, juste avant d’aller inaugurer le barrage de Manicouagan 5, où il comptait annoncer son projet pour bâtir la nation. Il comptait rencontrer de Gaulle 10 jours plus tard, et il avait l’intention de l’inviter à revenir au Québec en 1969. Cependant, le lendemain on le trouva mort dans son lit près du grand projet hydro-électrique qu’il avait lancé 10 années plus tôt. Pendant cette rencontre historique, la France et le Québec s’étaient concentrées sur 9 points fondaPrésident Charles de Gaulle mentaux de coopération pour le développement de la culture, de la technologie et de l’industrie. Parmi ceux-ci, il y avait la participation du Québec au programme spatial franco-allemand « Symphonie », qui visait à produire des satellites de communication (7). Rappelons que grâce à de Gaulle, la France est devenu une puissance mondiale centrée sur les piliers suivants : « progrès, indépendance et paix ». De Gaulle dit à la population du Québec : «Votre histoire est notre histoire. En réalité c’est l’histoire de la France », ajoutant que dans les circonstances présentes « c’est maintenant à vous de jouer le rôle qui a été écrit pour vous, un rôle français ». Cela ne signifiait pas que ceux qui parlaient anglais ou étaient étrangers à la France ne pouvaient pas jouer un « rôle français ». L’idée « de progrès, d’indépendance et de paix » vous inspire-t-elle? Si oui, alors dans l’esprit de de Gaulle, vous êtes français! Pour ajouter l’insulte à l’injure, le Général de Gaulle ne fut même pas invité aux funérailles de celui, qu’il appelait “mon ami Johnson”. C’est ainsi que prit fin le projet constitutionnel de Johnson. Partie 2 Le projet de Gaulle-Johnson A l’été 1967, le Canada célébrait le centième anniversaire de l’Acte du Nord Britannique. Il faut noter que la confédération canadienne avait été créée dans le seul but de protéger l’Empire contre les forces républicaines d’Abraham Lincoln aux États-Unis et celles de ses alliés au Canada. Cette même année, le Président de la France saisit la main que lui avait tendue Daniel Johnson, ce qui provoqua une onde de choc à travers tout le continent nord8 Continuant son voyage au Canada, de Gaulle s’adressa à la population de Berthier le 24 juillet 1967: « Eh bien, la France pour sa part, après d’immenses épreuves, est en plein essor de renouvellement et donne elle aussi, vous le voyez, le sentez tous, l’exemple au monde, l’exemple du progrès certes, mais aussi l'exemple du service des hommes quels qu’ils soient et où qu’ils soient ! » (7) Le projet « Symphonie » était un projet franco –allemand qui consistait en deux satellites de communications qui aurait pu avoir l’effet de connecter le Québec avec le reste du monde francophone. De Gaulle invita le Québec à participer et Johnson répliqua que « le cosmos parlerait Français ». Le projet ne sera pas prêt avant le début des années 70. Malheureusement, les fusées Arianes explosèrent à deux reprises au moment du lancement et les satellites furent finalement envoyés dans l’espace par la fusée américaine Delta en 1974 et 1975. Néanmoins les américains ne coopérèrent qu’à la condition qu’il n’y aurait pas de lien intercontinental, ce qui excluait immédiatement le Québec du projet. A mi-chemin entre Québec et Montréal, dans la ville industrielle de Trois-Rivières, le général lança une brillante attaque contre l’Empire britannique: « On ne peut justifier quand naît un peuple, son existence et son droit, comme vous chantiez tout à l'heure, ‘Ô Canada’, on ne peut justifier son existence et son droit que si on est en progrès. Or c'est ce que vous êtes, je le vois d'un bout à l’autre du Québec. Vous êtes en train d’accomplir un développement économique, technique magnifique ! » Si nous regardons le monde aujourd’hui, les pays les plus sous-développés sont les territoires qui sont sous la domination de l’Empire britannique. « L’amour du progrès » tel que de Gaulle le décrit n’existe pas dans l’Empire britannique. L’asservissement des gens et le pillage des ressources sont les seules conditions dans lesquelles l’Empire cancéreux peut survivre. Mais comme de Gaulle et Johnson l’avaient compris, les cellules cancéreuses n’ont pas d’avenir. Elles s’éteignent avec le corps qu’elles habitent. Plus elles sont puissantes et plus leur chute est rapide. Un pays ne peut survivre très longtemps à moins qu’il n’engendre perpétuellement de nouvelles richesses, à moins qu’il ne progresse. De Gaulle voyait son intervention au Canada entre 1960 et 1969 non seulement comme une intervention dans la géopolitique internationale, mais comme quelque chose d’une importance primordiale pour toute l’humanité. Continuant son voyage le long des berges du St-Laurent, il déclara lors d’un arrêt à Louiseville : « Cet effort [c’est-à-dire la coopération entrer la France et la Nouvelle-France pour le Progrès, l’Indépendance, la Paix], elle [la France] veut le déve- Daniel Johnson et Charles de Gaulle en Québec de Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, au Québec après qu’il ait mis des milliers de Québécois au défi de rompre avec l’Empire britannique. lopper et vous pourrez compter sur elle, car ce que nous faisons tous ensemble, nous Français de part et d’autre de l’Atlantique, c'est ce qu'on peut faire de mieux pour l’humanité tout entière. » “Vive le Québec Libre!” Le 24 juillet, la procession présidentielle motorisée de de Gaulle fit plusieurs arrêts dans les villes et les villages qui parsemaient ce qui est connu comme « le chemin du roy » sur la rive nord du St-Laurent, entre Montréal et Québec. Tout au long du jour, lors de ces arrêts, il s’adressa brièvement à des foules en délire. Il avait déjà été salué d’une façon enthousiaste par près d’un demi-million de personnes avant même qu’il n’atteignit Montréal en début de soirée. Dans la soirée il fit son célèbre discours du balcon de la ville de Montréal, devant une foule monstre qui s’était assemblée sur la place Jacques-Cartier. « ... Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. Outre cela, j’ai constaté quel effort de progrès, de développement et par conséquent d’affranchissement vous accomplissez ici... C’est pourquoi elle (la France) a conclu avec le gouvernement du Québec, avec celui de mon ami Johnson, des accords, pour que les Français de part et d’autre de l’Atlantique travaillent ensemble... vous êtes en train de vous constituer des élites, des usines, des entreprises, des laboratoires, qui feront l’étonnement de tous... Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français et vive la France ! » 9 La monarchie Britannique fut saisie d’effroi par la visite de de Gaulle. Le réveil des petites gens, le réveil d’un pays, d’une république, l’idée de liberté et l’incorporation de cette « étincelle française », diamétralement opposée à l’Empire, représentaient une menace mortelle à son existence. C’est pourquoi une campagne de propagande fut lancée qui déclarait que « de Gaulle joue le jeu d’une minorité d’extrémistes qui veulent la séparation du Québec. (72% des Canadiens-Français étaient favorables aux politiques de de Gaulle : 4 millions… Voilà qui fait une petite minorité d’extrémistes). Il est intéressant de noter que René Lévesque, le futur chef du Parti Québécois, un des dirigeants de la vraie minorité de séparatistes, n’était pas du tout content de ce que de Gaulle avait fait. « Nous avons tenté jusqu'au dernier moment de convaincre Aquin [un collègue de Lévesque] de renoncer à ses déclarations [en faveur de de Gaulle]. (...) On ne tardera pas à lui « coller » l’étiquette de député gaulliste. C’est justement ce que nous voulions éviter au mouvement. (...) Vous trouverez là une des raisons majeures qui nous ont fait retarder la création du mouvement (...). » En colère Lévesque dira : « Nous n’avons pas besoin que les Français nous disent quoi faire. Nous ne deviendrons pas les petits imitateurs du général, non merci. » (traduit de l’anglais) (8) Exhibant une incompréhension complète des desseins de de Gaulle, Lévesque continuait: « Nous lui gardons (...) une énorme reconnaissance de nous avoir, par ce bienheureux impair, fait connaître au monde entier. » « Erreur »! Quelle petitesse d’esprit! Comme si l’attaque de l’Empire britannique envers de Gaulle était basée sur le « Vive le Québec Libre »… De Gaulle avait mis des bâtons dans les roues de l’Empire pendant toute sa présidence. Voilà pourquoi ils le détestaient tant, et non pas pour quelques mots dit sur un balcon de l’hôtel de ville. 3ième Partie La Liberté pour tout le Canada De Gaulle n’a jamais été un séparatiste. Au contraire, on peut dire qu’il était davantage favorable au mariage canadien qu’à une relation Québec-Empire-britannique. La déclaration officielle du Conseil des ministres français du 31 juillet 1967 était claire : « Il [de Gaulle] a été amené à mesurer leur volonté [celle des Français du Canada] de parvenir, grâce, si possible, " à l’évolution qu’accomplirait éventuellement l’ensemble canadien ", à disposer d’eux-mêmes à tous égards, et en particulier, à devenir maîtres de leur propre progrès. » Contrairement à l’opinion populaire, les intentions de de Gaulle n’ont jamais été de détruire le Canada, mais plutôt de le libérer de la pieuvre britannique, de façon à ce que le Canada, dans son ensemble, puisse jouir de la liberté qui résulterait de la politique de la France visant au progrès, à l’indépendance et à la paix. Alors que Johnson voulait clairement libérer le Québec, ils savaient que cela ne serait pas possible aussi longtemps que le Canada serait un appendice de la couronne… Durant sa conférence de presse du 27 novembre 1967, à l’Elysée, de Gaulle expliquait les deux préconditions pour qu’un Québec libre vienne à exister. La première était un changement complet dans la structure politique du Canada héritée de la monarchie britannique. La deuxième nécessitait de recréer, dans la solidarité, les liens perdus entre les cultures françaises des deux côtés de l’Atlantique. Hélas, aujourd’hui, nous savons qu’une série d’attaques cardiaques (bien synchronisées) ont garanti que cette réunion historique dont de Gaulle rêvait ne se produise pas. Ce revers contribua directement à la formation du système géopolitique anglo-américain que nous connaissons aujourd’hui. Diefenbaker, De Gaulle et Johnson (8) Claude Fournier, René Lévesque: Portrait d’un homme seul, 1993, p.83-84 10 Pendant les années 60, Daniel Johnson s’est battu pour garantir que non seulement le Québec, mais aussi le Canada dans son ensemble, puisse devenir souverain en adoptant une constitution républicaine. Il comprenait, comme le Général de Gaulle le faisait, qu’un sain développement de la société francophone du Canada ne pouvait se produire si le Canada luimême ne devenait une nation souveraine basée sur un principe de progrès. C’est la seule façon de comprendre le cri de guerre de Joh n son : « Indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l’indépendance ». L’allié de de Gaulle et Johnson, John Diefenbaker C’est pourquoi Johnson intervint d’une manière énergique pour assurer la victoire de John Diefenbaker comme premier ministre en 1957-58 en faisant que l’Union Nationale soutienne sa campagne. Diefenbaker est le seul premier ministre canadien à avoir fait vigoureusement campagne pour développer l’ensemble du Canada à travers le progrès scientifique et technologique, allant jusqu’à combattre pour l’édification d’un système de crédit Canadien pour la première fois de son histoire (9). A l’étonnement de tous, les Conservateurs de Diefenbaker gagnèrent les élections et obtinrent la majorité des votes au Québec, une province qui avait toujours soutenu le parti libéral fédéral depuis l’époque de Laurier. Diefenbaker et Johnson furent alliés depuis leur première rencontre à la conférence des parlementaires du Commonwealth en 1950, et Johnson sera même considéré par certains comme le bras droit de Diefenbaker au Québec. (10) la réception de de Gaulle en l’honneur du Canada ». (11) L’admiration réciproque des deux dirigeants établit le fondement d’une coopération basée sur une compréhension commune du fait que la souveraineté des nations reposait sur leur défense d’un rajeunissement constant. Si les politiques de Diefenbaker et sa conception du développement du grand nord avait réussi, une révision systémique de la structure politique fédérale Canadienne se serait nécessairement produite. Un héritage culturel universel de progrès aurait engendré un principe sur lequel un pays plurilingue unifié et constitué d’une variété d’ethnies aurait pu se nourrir et croître organiquement. Sans cette orientation et un sens national de mission qui existent aux cœur des gens, toutes les nations seraient condamnées à la division et à la stagnation multiculturelle sous les lois du darwinisme social où chacun lutte contre tous. De Gaulle et Johnson étaient sans aucun doute conscients de ce fait, mais Diefenbaker, monarchiste impénitent, sous-estimait sans doute les obstacles qui seraient mis sur son chemin et qui sabotèrent au bout du compte la plus grande partie de la révolution qu’il désirait en économie physique et en politique. Dans le discours qu’il prononça à Ottawa le 18 avril 1960, Charles de Gaulle exprimait son sentiment à propos du potentiel du Canada pour un changement progressif dans les termes suivants : Diefenbaker est aussi connu pour avoir été un allié proche de de Gaulle durant cette période. Cette amitié s’est rapidement formée après leur première rencontre à Paris en 1958. Des années plus tard, Diefenbaker décrivait sa relation avec de Gaulle dans les termes suivants : « J’ai été très impressionné par la sagesse de de Gaulle et par son intense dévouement au service de la France. En vérité, il était l’âme de la France… De toutes mes visites officielles en tant que Premier Ministre, aucune n’a excédé en splendeur (9) Matthew Ehret-Kump, Diefenbaker and the Sabotage of the Northern Vision, The Canadian Patriot, CRC, January 2013, p. 28 (10) Albert Gervais, Daniel Johnson: A Short Biography, pg. 18 (11) John Diefenbaker, Memoirs vol. 2, Macmillan of Canada, Toronto, p.94 Le général de Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer mirent des bâtons dans les roues de l’Empire britannique avec le grand dessein de de Gaulle pour l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. 11 D’une Constitution Britannique à une Constitution Américaine. Partie 4 Même s’ils étaient très critiques de la direction prise par les États-Unis après l’assassinat de John F. Kennedy, de Gaulle et Johnson n’étaient pas du tout opposés aux ÉtatsUnis en tant que tel; c’est -à-dire l’essence et l’âme des États-Unis tels qu’exprimés par leur constitution. Ce fait est démontré par le projet de constitution de Daniel Johnson en page 19 de son Égalité ou indépendance, où nous pouvons lire : « Il serait souhaitable d’examiner l’opportunité de remplacer le régime parlementaire d’origine britannique par un régime "congressionnel" d’inspiration américaine. » Le courage de Daniel Johnson Le problème est clair. L’origine de ces choses terribles qu’ici au Canada nous attribuons souvent à « l’Empire américain », remonte généralement, si on suit la piste qui mène au-delà des réseaux de l’establishment Canadien, jusqu’à l’oligarchie de la City de Londres. De Gaulle, qui avait accès au meilleur service de renseignement de son époque, n’ignorait certainement pas le rôle maléfique joué par les sociétés secrètes et les clubs d’élite loyaux à l’Empire. Ces réseaux, qui en sont venus à déterminer en grande partie la politique étrangère américaine ont eu tendance à induire les États-Unis à se comporter à l’inverse de leur propre nature historique. En plus, ces réseaux sont profondément ancrés et protégés dans l’ensemble du Canada. Au début des années 60, le monde entrait dans une période très instable. Les fruits des nobles efforts de de Gaulle dans les années qui suivirent la Deuxième guerre mondiale, révélaient une nouvelle dimension de l’identité française centrée sur le « progrès, l’indépendance, et la paix », et permirent aux Français de jouer un rôle crucial dans l’histoire. Sous le leadership de de Gaulle, une nouvelle ère s’ouvrait : il retira toutes les forces françaises de l’OTAN, et il refusa à l’Angleterre l’entrée dans le marché commun, sur la base que si l’Angleterre pouvait le joindre, alors son grand dessein pour une Europe « de l’Atlantique à l’Oural », partagé par le chancelier de l’Allemagne Konrad Adenauer, n’aurait pas pu venir en existence. De Gaulle désirait une « détente », et cela impliquait terminer la guerre froide, et faire avancer les politiques de coopération économique entre l’Ouest et l’Est. Cette période par conséquent faisait naître de grands espoirs parmi les forces républicaines. 12 Au dîner officiel donné en l’honneur du général de Gaulle le soir de son arrivée au Québec, Daniel Johnson apparut plein d’espoir et il montra qu’il était à la hauteur du défi du général en soutenant son grand dessein. « Sous votre gouverne, la France a recouvré une stabilité qui avive encore notre admiration à son endroit. Elle a poursuivi avec vigueur une vaste entreprise de planification qui a justifié en deux décennies votre foi inflexible en ce que vous avez vous-même appelé son «génie du renouveau. [...] mais votre rayonnement outrepasse les frontières de la vieille Europe comme en témoignent éloquemment les réceptions dont vous avez été l'objet en Asie et dans les Amériques au cours des années passées. Votre compréhension des conditions et des problèmes mondiaux, votre esprit de décision et votre ténacité dans l'exécution polarisent les justes aspirations de nombreux pays. Votre action diplomatique se révèle à maints égards l'un des puissants facteurs de l'équilibre international. » Deux jours plus tard, un peu avant le départ de de Gaulle, Johnson ajouta qu’il croyait qu’une nouvelle ère s’ouvrait pour les Québécois sur la scène mondiale, et que le Québec serait capable de jouer un rôle de partenaire et de force unificatrice pour faire appel à la bonne volonté L’ère post-1968 de l’histoire canadienne a été influencée par l’irrationalisme de la contreculture et le conflit artificiel entre Pierre Trudeau et René Lévesque. universelle. Dans l’esprit du premier ministre, la nation française en Amérique entrerait dans l’histoire mondiale et réaliserait son rôle international. À son retour à Paris, de Gaulle expliqua sa vision politique au peuple français, une vision que les forces politiques anglo-américaines attaquèrent férocement par l’intermédiaire de la presse et des réseaux politiques français. Dans un discours télévisé du 10 août 1967, le Général démontrait que la libération de la Nouvelle-France était un aspect nécessaire de la politique étrangère française. A l'ordinaire, chacun – c'est bien normal – est absorbé par l'existence et les circonstances quotidiennes et ne prend que de temps en temps une vue d'ensemble sur ce qu'il peut advenir de notre pays. Et pourtant, tout en dépend [...]. Comme, dans la situation assez tendue où se trouve le monde, ce que notre peuple fait pèse lourd sur son destin, il y a lieu d'indiquer aujourd'hui [...] quel sont les buts visés dans la conduite de la nation et quel est le chemin suivi pour les atteindre. [...] Le progrès, l'indépendance, la paix, tels sont les buts conjugués que poursuit notre politique. [...] Ainsi, tout ce qui est réalisé quant au développement du pays, dans n'importe quel domaine, à n'importe quel moment, de n'importe quelle façon, est-il combattu, par principe, sans exception, toujours et toujours, par ces adeptes du dénigrement. “Ainsi, le fait que la France, sans renier aucunement l'amitié qu'elle portait aux nations anglo-saxonnes, mais rompant avec le conformisme absurde et périmé de l'effacement, prenne une position proprement française au sujet de la guerre au Viêtnam ou du conflit au Moyen-Orient, ou – pas plus tard qu'hier – de l'unanime et indescriptible volonté d'affranchissement que les Français du Canada ont manifestée autour du Président de la République française, stupéfie et indigne t-il les apôtres du déclin. » Conclusion Depuis plus de 4 décennies, une obscurité aveuglante s’est répandue sur la scène politique québécoise. Après la mort de Daniel Johnson, la vision cauchemardesque de ces « apôtres du déclin » commencèrent à se faire sentir à travers le Canada. Dans les décennies récentes, après que la lumière de l’esprit de Johnson se soit éteinte, nul ne s’est levé pour éclairer la voie du progrès. Les populations francophones et anglophones sont tombées comme des papillons de nuit, sur les flammes trompeuses de l’Empire, agitées par le premier ministre canadien Pierre-Elliot Trudeau d’un côté et par René Lévesque de l’autre. Les Canadiens pensaient qu’ils devaient choisir entre les deux, sans même considérer pour un instant que chacun de ces choix les feraient tomber dans le même piège. N’aurait-il pas été mieux de retourner à une période plus saine de notre histoire et de suivre l’exemple de ces individus qui comprenaient ces objectifs du progrès, du développement, de la coopération et de la paix? Pourquoi continuer d’admirer ceux qui, consciemment ou pas, ont entraîné à sa ruine le rêve de Johnson et de de Gaulle? Pourquoi devoir continuer d’admirer ceux qui résistèrent à leurs efforts lorsque le moment était venu? Que vous ayez été pour ou contre René Lévesque n’est pas important, mais la grande erreur de ceux qui vécurent à cette époque furent leur croyance que René Lévesque désirait véritablement l’indépendance et la souveraineté, ou même que René Lévesque représentait, sous une forme ou une autre, la continuité de la tradition « de Gaulle-Johnson ». La présentation du projet de république constitutionnel de Johnson visait à libérer l’ensemble du Canada, mais aussi, comme de Gaulle l’espérait, à transformer l’âme des États -Unis et ce à l’un des moments les plus dangereux de l’histoire récente de l’Empire. A la fin des années 60, il était évident que l’étouffement de “l’effort français” n’avait que trop réussi, comme en témoigne la mort de Johnson, la chute de de Gaulle en France l’année suivante, et la crise d’octobre 1970. La Crise d’octobre était une opération dirigée par les services spéciaux des intérêts anglo-américains, qui terrorisa des centaines de milliers de Québécois en utilisant la dynamique de terrorisme, d’irrationalisme culturel et de loi martiale, au point où la population traumatisée oublia ce que de Gaulle et Johnson avaient exactement essayer de faire. Petit à petit, la consolidation de mouvements indépendantistes perfides, dont René Lévesque était l’emblème, devint hégémonique et une trappe pour ceux chez qui, au fond du cœur une flamme de liberté vivotait encore. Il n’est jamais facile d’admettre avoir été escroqué, particulièrement lorsque cette escroquerie, grâce à mille déguisements, se produit sur une période de plus de 4 décennies. La majorité des membres du Parti Québécois ou du Bloc Québécois ne sont pas nécessairement de mauvaises gens, mais ils sont quelque peu naïfs. En général, la plupart des gens qui veulent un changement souverain ont une inclination positive et un dégoût pour les effets de l’impérialisme, mais le fait d’être émotionnellement attaché aux fausses institutions et aux faux axiomes qui ont mené directement à l’asservissement et à la chute de la civilisation, les empêcheront à tout jamais de représenter les véritables intérêts de notre peuple. 13 Le combat pour la gestion continentale de l’eau au Québec Par Matthew Ehret-Kump Alors qu’il était ministre des ressources hydroélectriques dans le gouvernement du Premier Ministre Maurice Duplessis (1945-1959), Daniel Johnson se fit le champion de projets hydroélectriques et de projets de gestion d’eau à grande échelle, aidant à faire du Québec le pionnier mondial en matière d’ingénierie hydroélectrique. Avant l’avènement de Maurice Duplessis, le Québec, grâce aux politiques audacieuses du Premier Ministre Adélard Godbout (1939-1944) et notamment par sa création de l’HydroQuébec issu de la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power Company, avait rompu avec l’arriération culturelle qui avait affligé la population depuis tant d’années. Louis Pigeon, le collaborateur d’Adélard Godbout, ayant été inspiré par le projet de la Tenessee Valley Authority de Franklin Delano Roosevelt, entreprit des projets audacieux permettant de générer de l’énergie à bon marché, de faire avancer les technologies agricoles et l’électrification rurale, tout en rompant avec la mainmise usuAdélard Godbout, Photo: raire privée de la Montreal Commission de la capiLight, Heat and Power qui avait tale nationale empêché tout développement et exploité la population depuis des décennies avec une électricité dispendieuse et peu fiable. seur de Duplessis. Sous les Premiers Ministres Sauvé et Johnson, la portion québécoise de l’autoroute transcanadienne fut construite, et des réformes sociales furent implantées qui permirent un accroissement du salaire minimum et du financement des collèges classiques. Johnson eut également carte blanche pour utiliser des ingénieurs québécois là où auparavant Duplessis insistait pour Paul Sauvé utiliser exclusivement des compagnies américaines pour construire les projets de développement d’eau et d’énergie. Daniel Johnson fut responsable du lancement de plusieurs programmes hydroélectriques ambitieux à la fin des années 50 dont 3 sites sur la rivière Outarde et la Manicouagan 1,2,3, et 5, cette dernière unité, Manic 5, étant la plus grande de l’ensemble avec une capacité de 2600 Mégawatts (MW) . Les barrages utilisaient le 5ième plus grand cratère au monde à avoir été produit par un astéroïde,créant ainsi le 5ième plus grand réservoir au monde. Le total de l’électricité généré par ces projets dépassait les 7500 MW. Cependant la véritable richesse se situe En conséquence de quoi, en 1959, près de la moitié de l’énergie hydroélectrique du Canada provenait du Québec, et une culture du progrès avait finalement commencé à bourgeonner, aidée par un système d’éducation classique unique qui avait été conçu pour créer des citoyens moralement éduqués et compétents en littérature classique aussi bien que connaissant le Grec et le Latin. Après la mort prématurée de Maurice Duplessis en 1959, le nettoyage des éléments radicalement réactionnaires à l’intérieur de l’establishment du Québec se poursuivit avec la révolution des 100 jours de Paul Sauvé, le succes14 Manicouagan-5 (renommé le barrage Daniel Johnson) non pas dans l’augmentation de l’électricité, les profits monétaires ou même dans celle de la productivité de la société, mais plutôt dans la révolution culturelle et intellectuelle qui transformait une population soumise en des citoyens fiers grâce à leur maîtrise accrue de la nature. Les anciennes conditions qui avaient maintenu le Québec dans un système fermé et une logique de pénurie, se trouvaient rapidement éliminées au grand dam de l’Empire britannique. La Contre-Révolution Tranquille Après que de malencontreuses attaques cardiaques eussent tué à quatre mois d’intervalle Maurice Duplessis (1959) et son successeur, Paul Sauvé, l’Union Nationale s’effondra et céda la place aux « nouveaux réformateurs » du Parti Libéral de Jean Lesage et au programme d’une clique qui fut plus tard appelé la « Révolution Tranquille ». Ce programme fut promu par René Lévesque, qui devint Ministre des Ressources Naturelles, un disciple de George Henri Lévesque nommé Maurice Lamontagne, et un jeune boursiersRhodes nommé Paul Gérin-Lajoie. Ces personnages ont mené à la création d’un premier Ministère de l’éducation, débarrassant le système d’éducation de toutes traces d’humanisme classique. Alors que René Lévesque partit créer le Parti Québécois (PQ) 16 jours après la mort de Johnson, Lamontagne devint un important Sénateur canadien et le président de la commission qui a purgé la politique scientifique canadienne en adoptant le système analytique de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE). Cette stratégie avait été élaborée par Alexander King, à l’époque le directeur scientifique de l’OCDE, devenu plus tard le cofondateur du malthusien Club de Rome dont la branche canadienne incluait Maurice Strong comme membre fondateur. En 1970, Gérin-Lajoie dirigera l’Agence Canadienne de Dével oppem en t In t ern at i ona l e Gen. Andrew McNaughton (ACDI) créée deux ans auparavant par Maurice Strong. (1) Le premier Ministre Bennett s’est battu pendant près de 7 ans pour garantir que son plan pour développer le fleuve Peace dans le nord de la Colombie-Britannique se fasse en dépit des efforts de sabotages de McNaughton ou de Fulton, qui firent diverses tentatives pour garantir que le Canada ne se rapproche pas de l’Amérique par le nord ou par le sud. Pour plus d’Information lire : W.A.C. Bennett : le père Canadien spirituel de NAWAPA, par cet auteur dans le Patriote # 4 de janvier 2013. Les membres fondateurs de l’IRPL en 1961, en particulier Marc Lalonde (en haut à gauche, Jean Beetz (en bas à gauche) et Pierre Trudeau (en haut à droite). Gérin-Lajoie donna un emploi à un autre boursier Rhodes, Jean Beetz, en le nommant à la tête du Centre de recherche en droit public à l’Université Laval en 1961, ce qui permit à Pierre Trudeau d’obtenir un premier emploi de professeur après avoir figuré pendant des années sur la liste noire de Maurice Duplessis. Cet institut permit aussi à Marc Lalonde et Michael Pitfield, de proches collaborateurs de Trudeau de faire partie de l’exécutif. Tous ces « nouveaux réformateurs » avaient en commun d’être venu à la vue du public en écrivant pour l’influent magazine anti-Duplessis Cité Libre que Trudeau avait fondé en 1950. A cette époque Pitfield et Lalonde travaillaient comme assistant du ministre fédéral de la Justice Davie Louis-Philippe Pigeon Fulton dont la tâche consistait à saboter la conception du « développement des deux rivières » de W.A.C. Bennett en Colombie Britannique. Fulton était également un boursier Rhodes et était associé avec un autre néo-nationaliste, le général Andrew McNaughton, qui était alors le dirigeant Canadien de la Commission Mixte Internationale, chargée de superviser les questions d’eaux transfrontalières avec les États-Unis. Leur méthode de prédilection consistait à proposer des projets qui garderaient l’eau au Canada et couperaient ainsi les approvisionnements d’eau aux américains. Cette méthode qui avait été utilisé avec succès dans l’ouest canadien, allait bientôt être utilisée dans l’est. La peur d’une politique continentale basée sur le progrès Jean Lesage technologique et le développement 15 mutuel des ressources entre les États-Unis et le Canada fut le principal motif utilisé par l’Empire britannique à l’époque. Alors que ces libéraux introduisirent plusieurs éléments visant à apport er un e m ét h od e « scientifique » (c’est-àdire de système analytique) de gestion en plaBaron Edmund de Rothschild nification de la politique et de l’éducation, des éléments positifs, comme Louis-Philippe Pigeon, ancien allié d’Adélard Godbout, furent remis en poste pour aider à planifier le développement du Québec. L’ami de Daniel Johnson, Pierre Laporte, devint aussi un des meneurs des « nouveaux réformateurs » avant de se faire assassiner par une cellule terroriste du FLQ sous contrôle de la GRC, en Octobre 70; certains de ces éléments, incluant Jean Lesage lui-même, devinrent influencés par la diplomatie agressive de de Gaulle, qui voulait que le Québec joue un rôle de premier plan dans son « grand dessein » international. Les projets de Johnson pour les barrages de la Manicouagan et des Outardes furent presque anéantis en raison de l’intervention par Lord Edmund Leopold de Rothschild, qui commandita une étude pour exploiter les 5428 MW de potentiel hydroélectrique à Churchill Falls, au Labrador, plutôt que les projets de Johnson. Le Général McNaughton devint un défenseur acharné du projet Rothschild qui, s’il s’était matérialisé, aurait empêché qu’une culture de l’ingénierie québécoise ou du développement ne se soit jamais développé, et il en aurait résulté un plus grand degré de séparation entre le Canada et les États- Unis. Grâce à l’influence des alliés de Johnson dans le Parti Libéral et 16 Johnson greets workers at the unveiling of the Manicouagan 5 Dam aux conseils de Charles de Gaulle, Lesage fut amené à rompre avec la politique des Rothschild et d’aller de l’avant avec le plan Johnson d’utiliser des ingénieurs québécois. En 1965, Lesage devint encore moins coopératif avec les « nouveaux réformateurs » britanniques lorsqu’il rejeta la formule pour des amendements constitutionnels dite « Fulton Favreau », alors promue par Paul Gérin-Lajoie et le Centre de Recherche en Droit Public. Grâce à un prêt de $100 millions du Premier Ministre de la ColombieBritannique, Le total de la capacité hydroélectrique du Québec est de 40 Gigawatts d’énergie. La partie nord du système du projet de la Baie James a été construit sous le gouvernement libéral de Robert Bourassa et continué par René Lévesque, mais il a aussi servit à saboter la politique de l’Hydro Québec de développer l’énergie nucléaire comme l’avait fait par exemple Hydro-Ontario. W. A. C. Bennett, qui livrait une bataille similaire sur la côte ouest, Jean Lesage put avoir accès au capital grandement requis pour commencer la construction des barrages de Manicouagan et d’Outardes. L’intention de garder la société engluée dans des structures aux paramètres fixes, matériellement et intellectuellement, ont été le moteur du cycle de l’histoire qui a commence après les décès de Paul Sauvé et de John F. Kennedy. Le fait que les relations entre l’homme et la biosphère ne soient pas fixes, mais plutôt dynamiques fut une réalité troublante que les Oligarches, se prenant pour des Dieux, et leur laquais ont tenté désespérément de cacher. La seule métrique de valeur importante se trouve dans le fait que l’évolution de la biosphère est l’effet d’une directionalité anti-entropique qui soutend la fabrique de l’univers, et lorsque l’humanité agit en fonction de son propre potentiel anti-entropique en faisant des découvertes toujours plus avancées dans l’univers, ces paramètres définissant ses limites s’évaporent, et de nouveaux états de liberté toujours plus grands sont ouverts pour sa sphère potentielle d’activité. En refusant de tenir compte de ce fait, l’Empire Britannique, et tous les empires, se condamnent nécessairement à arriver à une seule conclusion, comme le Zeus d’Eschyle l’a fait, à savoir que la dépopulation et la gestion de ressources en diminution sont la base infortunée sur laquelle la continuation de leur existence doit être maintenue. Apprenons donc la leçon de Charles de Gaulle, Paul Sauvé et Daniel Johnson en rejetant les chaines de Zeus, et retrouvons l’esprit de progrès, avant que la route vers un nouvel âge des ténèbres en devienne une dont on ne revient pas. : Pour connaître le contexte essentiel de l’histoire cachée du combat du Canada pour le progrès, et pour découvrir les véritables bâtisseurs de nation dont les cours d’histoire ne parlent pas, lisez les derniers numéros du Patriote Canadien. La véritable histoire de C. D. Howe, John Diefenbaker, W. A. C. Bennett et des agents impériaux qui travaillaient, à travers les réseaux du Rhodes Trust , à détruire leur héritage aux générations passées et futures, y est publié pour la première fois. Pour commander d’anciens numéros appelez ou écrivez au Patriote Canadien à [email protected] 514-461-7209 17 Élisabeth II et l’Empire britannique Par Gilles Gervais Le 4 décembre 2009, à la veille de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, Lord Christopher Monckton (1), un des leaders qui exposa la fraude du réchauffement global, mit en garde la reine Élisabeth dans une interview exclusive accordée à notre service de presse Executive Intelligence Review News Service (EIRNS) : EIR : “ The Queen gathered 53 heads of state in Trinidad recently and made the strong point that the British Commonwealth should gain a global perspective through the Copenhagen Conference. What is this all about ?” Monckton : “ This is the first time that her Majesty has spoken out of turn and against her constitutional requirement not to intervene into politics since she took the throne. This is a very sad day. I am a very loyal subject to her Majesty. She should not have said what she said. Of course one cannot ask her to withdraw it now that it has been said, but what one can ask is that she had better not ever say anything of that character again in one direction or another. That is not her place as a constitutional monarch. And she must remember that, or she will lose our loyalty, and then she will lose the throne.” Ce n’était pas une menace en l’air de la part de Lord Monckton , en effet le grand-père de Lord Monckton en 1936, forçait l’abdication du futur roi Édouard VIII, l’oncle de l’actuelle reine. Lord Monckton est le porte-parole d’un groupe de scientifiques et d’une élite britannique qui comprend très bien que la thèse du réchauffement global anthropocentrique est non seulement une fraude, mais elle mène inexorablement au génocide et à la dictature. Sir Maurice Strong, le GIEC et le gouvernement mondial Le même jour à Berlin , dans une deuxième interview, Lord Monckton déclarait : “ When Sir Maurice Strong (2) first created the Intergov18 Maurice Strong,sert la main au chef d’une tribu indigène brésilienne, Kanhok Caiapo, en 1992, à Rio. Photographe: Antonio Scorza/AFP ernmental Panel on Climate Change in the UN, he created it not as a scientific body, but as a political entity. He said at the time that he hoped that this would become the nucleus of a world government. The whole idea of world government, according to people like Sir Maurice Strong, is not to trust the people. What they will talk of is that there has been market failure, in that the policies and freedom and successes of the free market and of capitalism have led to the poisoning of the planet with CO2, and therefore we need to take democracy away, so that the institutions of democracy, which include the stock markets and companies which flourish best under freedom, all of those will in future be under the thumb of a tyranny. “It won’t seem brutal initially, but it will be extensive. It will stifle freedom in exactly the way that we have already begun to see with the European Union, where there is a European parliament, but it cannot propose legislation. If it decides something, it can be over ruled by the commissars. If it wishes to amend legislation, only the commissars, who are unelected, can give it permission. So Europe already has a kind of regional model of what will become a world government with far greater powers even than the EU over the individual nations of the world. It will be a sad day for freedom and democracy if that treaty proceeds at Copenhagen in only a few days’ time.” La London School of Economics avait écrit une proposition génocidaire pour le sommet de Copenhague qui fut adoptée par le Optimum Population Trust. Cette dernière en fit la promotion à la Conférence de Copenhague exigeant une réduction de la population mondiale de 3 à 5 milliards d’individus d’ici l’an 2050 ! Heureusement, les plans pour détruire le système d’États-nations souverains établi à Westphalie en 1648, et appliquer à la planète entière une politique de dépopulation ont échoué. La Chine et l’Inde ont refusé, avec raison, d’immoler leur population sur l’autel du World Wildlife Fund et de son cofondateur le Prince Philippe d’Édimbourg qui exige une population mondiale de moins de 2 milliards d’individus ! Le Prince Philippe : malthusien et génocidaire “ In the event that I am reincarnated, I would like to return as a deadly virus, in order to contribute something to solve overpopulation.” Le cartel bancaire Inter-Alpha (8) de lord Jacob Rothschild, qui inclu des banques européennes parmi les plus importantes, dépendent toutes, désormais, de la politique d’austérité du « sauvetage de l’euro » pour assurer leur renflouement. Ce cartel bancaire fonctionne essentiellement comme un appendice de cette structure impériale. InterAlpha est également derrière la création du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui, dans cette période d’effondrement financier, sert principalement à faire obstacle au Plan des Quatre Puissances de LaRouche (9), qui se veut un traité entre les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde, et qui représente la seule approche capable de tenir tête à la« City »et à Wall Street et d’initier un nouveau système de crédit international de type hamiltonien et à taux de change fixe. L’Empire britannique d’aujourd’hui est un empire basé sur le monétarisme. La « City », installée à Londres, est le lieu où ces parasites monétaristes internationaux ont élu leur domicile principal. — Prince Philippe, Duc d’Édimbourg ( 3 ) Comment l’homme progresse Le World Wildlife Fund (4) ( WWF, maintenant le World Wide Fund for Nature- WWFN) fut fondé en 1961 dans le seul but ( promu ouvertement à l’époque ) d’amasser des fonds afin d’augmenter de façon substantielle les rentrées d’argent pour l’ International Union for the Conservation of Nature (5). Établi en Suisse en 1948 avec une constitution écrite par le Foreign Office britannique, l’IUCN est la plus grande organisation ‘professionnelle’ internationale de conservation. Pour progresser, l’homme doit constamment passer à une technologie plus avancée, augmenter la densité de flux énergétique (10) du système. Une augmentation qui se mesure par capita et par kilomètre carré de la surface du territoire de la nation. Sous le prétexte de « protéger la nature », le WWFN et l’IUCN sont en fait dédiés : 1) à réduire la population mondiale, principalement celle des pays en voie de développement, et 2) s’assurer que les matières premières de la planèe demeurent sous le contrôle de cartels AngloHollandais. Les porte-parole du WWFN-IUCN se sont maintes fois prononcés sur ces deux objectifs qui, selon eux, nécessitent un gouvernement mondial. Une structure impériale centrée sur le monétarisme Les Windsor sont les primus inter pares (premiers parmi leurs égaux) d’une structure oligarchique connue sous le nom de Club of the Isles (6) qui est l’agence de contrôle derrière un vaste empire financier ayant également la main-mise sur un grand nombre de ressources et matières premières. La monarchie britannique est formellement assise sur cette vaste structure impériale, « visible » et « invisible » (7). Le même critère scientifique doit s’appliquer lors des décisions quant au choix en matière de mode de production d’énergie. Il n’existe pas des « énergies douces », seulement des sources d’énergies qui possèdent un taux de densité de flux énergétique assez grand pour empêcher un génocide planétaire des peuples souhaité par Philip, le Duc d’Édimbourg et ses petits domestiques écolos du World Wildlife Fund for Nature . La visite prochaine du couple royal au Canada Avec la catastrophe écologique causée par cette « compagnie flibustière qu’est British Petroleum » (11) dans le Golfe du Mexique et le phénomène de grève de masse qui prend chaque jour plus d’ampleur au sein de la population américaine, on peut s’attendre, à ce que Élisabeth II soit forcée d’annuler sa visite à “ground zero” à New York, le 6 juillet prochain. Tout le cérémonial protocolaire qui accompagne normalement une visite royale ne peut masquer le fait que la « City » 19 oeuvre au quotidien contre la souveraineté des étatsnations. Les crimes contre l’humanité commis par la « City » sont connus et sanctionnés par le palais de Buckingham ! Après 143 ans, l’heure n’est-il pas venue d’imiter les Américains qui, en 1787, ont créé une république unique au monde en inscrivant la promotion de l’intérêt général de la population ainsi que le principe hamiltonien de crédit national au centre de leur Constitution, ce qui autorisa la création de la première Banque Nationale des États-Unis qui élimina les pratiques monétaristes impériales ? Ce combat planétaire et milllénaire entre deux systèmes diamétralement opposés (12) est entré dans sa phase critique depuis 2007. Il se résoudra certainement dans un proche avenir. Soyons présent au rendez-vous de l’ Histoire. Notes : (1) Lord Christopher Monckton of Brenchley est un ancien conseiller scientifique auprès de Margaret Thatcher et un des principaux porte-parole politique, au niveau international, contre les thèses génocidaires d’Al Gore. Gore s’est toujours esquivé et refuse, à ce jour, de débattre Lord Monckton. (2) Maurice Strong est un Canadien ennobli par la Reine, qui en plus de jouer un rôle clé dans la réorganisation des Nations-Unies, lança la Conférence Habitat des NationsUnies en 1972 et, plus récemment, organisa pour les Nation -Unies le premier grand sommet environmental, la Conférence de Rio. Il fut le bras droit du Prince Philip au sein du World Wildlife Fund et un personnage clé du 1001 Club, un club sélect, composé de millionnaires, qui assure le financement du WWF. Au Canada, Strong a dirigé Pétro Canada. C’est sous la gouvernance de Maurice Strong qu’Hydro Ontario débuta le démantèlement de son parc de centrales nucléaires. (3) Tel que rapporté par Deutsche Press Agentur (DPA) en août 1988. (4) voir (www.comiterepubliquecanada.ca) dans la section la pensée néo-malthusienne : dépopulation et génocide : Who Wants to Take your Food Away—World Wide Fund for Nature. 20 (5) International Union for the Conservation of Nature (IUCN).voir (www.comiterepubliquecanada.ca) dans la section — La pensée néo-malthusienne : dépopulation et génocide, l’article de Scott Thompson et Nancy Spannaus : Al Gore : Britain’s Malthusian Agent. (6) Through an informal body know to some as the Club of the Isles, which combines the political and financial clout of a far more extensive combine of intermarried European royal and princely families that extends from Scandinavia to Greece. Queen Élizabeth II is perceived as the primus inter pares of this informal body or, in financial parlance, the “chief executive officer”. (7) voir le rapport de EIR du 24 mai, 1996 : The Sun never sets on the new British Empire et le rapport de EIR du 22 août, 1997 : Britain’s “Invisible” Empire unleaches the dogs of war. (8) le cartel bancaire Inter-Alpha : voir : (www.comiterepubliquecanada.ca) la section Nouvelles Internationales — l’article de John Hoefle : The AngloVenetians behind Santander. 02/19/10 (9) voir (www.comiterepubliquecanada.ca) dans la section Nouveau Bretton Woods—Glass-Steagall : « Mettre à l’ordre du jour le plan LaRouche pour sauver l’économie mondiale ». (10) voir (www.comiterepubliquecanada.ca) dans la section — La pensée néo-malthusienne : dépopulation et génocide, l’article de Lawrence Hecht : Le coût exorbitant de l’énergie « gratuite » — en quoi l’énergie nucléaire est-elle « plus intelligente » que le solaire et l’éolien ? (11) voir (www.comiterepubliquecanada.ca) dans la section éditoriale, l’éditorial du 11 juin, 2010 (en français) : « BP : British Perfidy ». (12) voir Frederich Schiller : De la législation de Lycurgue et de Solon. voir également le texte d’Henry C. Carey, l’économiste du Président Lincoln, qui explique la diffférence entre le système anglais et le système américain dans son livre L’Harmonie des intérêts. Un passage est cité dans notre éditorial du 27 avril, 2010 : « L’empire américain » est un mythe. Les Premières Nations : une question de loi naturelle Par Gilles Gervais Les statistiques fédérales de 1973 indiquaient que le taux de mortalité infantile chez les Premières Nations était de 62.12 enfants sur mille comparativement à 15.3 enfants pour l’ensemble des Canadiens. Le taux de chômage de la population autochtone en milieu urbain était de 68%. Parmi la population autochtone active sur le marché du travail, 90% n’avaient pas reçu de formation pour un emploi qualifié. En matière de logement, 10% des foyers autochtones étaient composés d’une seule pièce. En moyenne, il y avait 5.5 personnes par foyer et 90% des foyers faisaient moins de 45 mètres carrés et 60% des foyers n’avaient pas d’électricité. Toujours en 1973, quatre fois plus d’autochtones mouraient d’homicide, de suicide ou de crime violent que l’ensemble des Canadiens. Entre 1944 et 1975, seulement 526 autochtones ont gradué d’universités canadiennes—moins de 17 par année. En 1968, le Ministre des affaires indiennes estimait que le revenu moyen des autochtones en milieu rural était de $200 par année, une somme à peu près égale à celle des populations autochtones de la Bolivie, l’Équateur et le Guatemala, trois pays parmi les plus pauvres des Amériques. Aujourd’hui la question n’est pas de se donner bonne conscience en affirmant que les conditions de vie des populations autochtones se sont améliorées depuis 1973 mais plutôt de se demander comment nos institutions ont-elles pu permettre cette politique éhontée envers les Premières Nations de perdurer ? Pourquoi des générations d’autochtones ont été isolées et tenues à l’écart du patrimoine scientifique mondial ? Qui a empêché que ne surgisse parmi les Premières Nations un Nelson Mandela, un Vaclav Havel ou un Martin Luther King qui nous enseigna « qu’une injustice envers un des nôtres est une injustice envers nous tous ». La Proclamation Royale de 1763 ainsi que les traités subséquents et la reconnaissance des droits ancestraux ne peuvent adresser ces questions fondamentales. Les Premières Nations ont élaboré une stratégie légale et fondé beaucoup d’espoir sur le respect des traités, l’inter- En 2002, le Prince Philip dit au leader aborigène William Brin durant sa visite au Aboriginal Cultural Park à Queensland, Australie: “Vous lancezvous toujours des lances ?” (Image courtoisie du Herald Sun) prétation de la Constitution et de la Charte. Avoir gardé une confiance aveugle envers la monarchie britannique comme garante de leurs droits, leur a été fatal. Si la monarchie peut sembler être sympathique à la cause des populations autochtones, ce n’est aucunement par altruisme, compassion ou un désir d’équité ou de remédier à une injustice. À ce jour, la monarchie britannique applique une politique néomalthusienne de dépopulation globale, d’où découle leur « alliance tactique » avec un certain nombre de populations ayant des cultures traditionnelles ainsi que les mouvements qui prônent un retour à la terre et un mode de vie plus simple. C’est comme si les Premières Nations refusaient de voir la preuve historique amplement documentée contre celle qu’ils appelaient au XIXe siècle leur « Great White Mother », la Reine Victoria qui fut la tête dirigeante de l’empire le plus meurtrier de l’histoire. Seuls des États-nations souverains sont en mesure de créer les conditions par lesquelles les droits inaliénables de l’homme, considérés par les pères fondateurs américains comme étant la vie, la liberté et la recherche du bonheur , peuvent être sauvegardés alors que cela est impossible sous un système d’empire. 21 La situation stratégique mondiale actuelle nous confronte tous Ce système d’États-nations souverains, appelé système du Traité de Westphalie, aussi imparfait soit-il présentement, est menacé de disparition dans les prochaines semaines et mois à venir résultat d’un cancer monétariste qui s’est propagé a travers le système. L’effondrement non contrôlé de cet empire financier centré à « la City », avec ses appendices à Wall Street et dans les paradis fiscaux, risque d’engendrer un chaos planétaire d’une telle ampleur que c’est l’espèce humaine elle-même qui risque de disparaître ! Une victoire contre les États-nations de S.A.R. Élisabeth II et de tout ce qu’elle représente en tant que « primus inter pares » de cette oligarchie financière d’un nouvel empire britannique signifierait la fin de tout espoir de changement en faveur d’un affranchissement et d’une Renaissance culturelle et scientifique pour le Canada et les Premières Nations ! Nous assisterions alors à la mise en œuvre par l’oligarchie d’une politique accélérée de réduction de la population mondiale, qui passerait en moins d’une décennie, de plus de 7 milliards à moins de 2 milliards : un génocide sans précédent résultat soit d’un conflit nucléaire des puissances de la région transatlantique contre la Russie et la Chine, et/ou des famines engendrées par une combinaison de politiques de guerre permanente, de développement durable et d’économie verte. La seule stratégie qui puisse défaire l’empire britannique, sans engendrer un chaos planétaire, est de faire front commun et de former une communauté de principe d’Étatsnations souverains capable de mettre en place un système Glass-Steagall global. Lyndon LaRouche, homme d’État et auteur d’un Projet de Constitution du Commonwealth du Canada, écrivait en 2007 un court texte prémonitoire dont voici quelques extraits : La force du destin : le pouvoir de la loi naturelle « Les idiots savants et chicaniers se trompent lorsqu’ils croient que la loi suprême des nations, même celle que l’on appelle par erreur « loi naturelle » ou « loi constitutionnelle », est élaborée selon les modalités d’un contrat négocié, comme on signe un acte de vente ou un contrat commercial. Cette loi est l’apanage du Créateur de cet univers 22 En Inde, des victimes de la famine, une politique britannique de contrôle des populations, au 19e siècle. et aucun juge, avocat ou législateur ne peut prévaloir longtemps sur Lui. « Avec la crise globale d’un système monétaire-financier mondial qui s’est condamné lui-même, nous voilà face à l’absurdité des corps de lois habituellement enseignés. La loi naturelle nous est connue à travers la découverte par l’homme de la loi inhérente à l’ordre de la création universelle, telle, par exemple, la découverte du principe de gravitation universelle par Johannes Kepler. Telle est la loi naturelle, à laquelle toute autre forme de loi adoptée est inférieure, moralement et à tout point de vue. « L’humanité ne peut fabriquer une telle loi, elle doit découvrir ce qui a été implicitement créé. « … Aujourd’hui, des puissances financières exercent un contrôle effectif sur les institutions de nombreux pays parmi les plus influents, faisant prévaloir leurs propres intérêts au détriment du droit naturel et constitutionnel de ces gouvernements qu’on considérait jadis comme représentant des États-nations souverains. Les droits que revendiquent ces pouvoirs financiers prédateurs ont servi de prétexte au pillage implicitement meurtrier du plus grand nombre et à la spoliation des droits naturels des peuples, droits qui avaient été dûment établis par mesures gouvernementales. « …Ceux qui malmènent la loi pour voler le bien des nations et de leurs peuples, seront d’autant plus sévèrement punis qu’ils auront promu une conception corrompue du droit afin de perpétrer des crimes contre l’humanité, comme les fonds spéculatifs et autres prédateurs le font encore aujourd’hui. « … Il n’existe dans l’univers aucune puissance pouvant outrepasser les droits inhérents à la nature innée des capacités intellectuelles créatrices de l’individu, et qui place l’humanité au-dessus de toute autre forme d’existence. « Que les juges et les législateurs corrompus et leurs complices tremblent en réfléchissant à cela. Vous voulez prétendre connaître la loi ? Eh bien, la loi, la voilà. » Culture universelle et les Premières Nations Pour de nombreux autochtones la culture semble être un ensemble de croyances, une sorte de « collection objective » d’artéfacts, alors qu’en réalité toute culture doit être associée à un processus de développement. À chaque étape de ce processus il est possible d’évaluer la progression du savoir et la méthode par laquelle ce savoir fut acquis. Toute grande culture doit pouvoir juger et mesurer le cheminement accompli, comme si nous pouvions du sommet de la montagne de l’évolution nous tourner dans telle ou telle direction, tantôt vers le passé, tantôt vers le présent et tantôt vers l’avenir. Nous pourrions y apercevoir non seulement les frontières des pays mais aussi le déroulement de l’histoire. Nous pourrions ainsi y observer les civilisations passées et juger celles qui de leurs découvertes ont progressé et contribuer au progrès de l’humanité. De même le développement des pouvoirs créateurs de chaque individu devient la source d’inspiration qui nourrie la capacité de l’individu à défendre avec succès ses droits inaliénables et œuvrer pour assurer le progrès continu de sa nation. Ainsi à travers les enseignements des dialogues de Platon, chaque culture traditionnelle peut se transformer non pas en répudiant le savoir des ancêtres, mais en donnant une signification plus universelle à l’existence des ancêtres et du legs ancestral en bâtissant sur leurs fondations une culture capable de contribuer des avances fondamentales au bien être général de l’humanité. Il incombera alors aux artistes et poètes, comme le firent jadis Dante par sa Divine Comédie et Platon saRépublique, de raconter cette riche épopée, millénaire, dans un poème épique qui célébrera le développement de l’identité humaine vers les sphères les plus hautes de la raison. Les individus comme les nations ne valent pas grand-chose s’ils ne sont pas conscients d’exister dans un but plus élevé que la simple préoccupation avec leurs problèmes internes immédiats, aussi urgents qu’ils puissent paraître. Mais si les Premières Nations s’engagent d’elles-mêmes dans une Dante Alighieri (1265-1321 mission commune avec les autres nations de la planète, alors il sera possible dans un proche avenir de mettre fin à la plus grande entreprise criminelle de l’histoire de l’humanité. Cette abomination que représente l’empire britannique (1763-2013) doit-être neutralisée dans les semaines à venir à travers un nouveau système Glass-Steagall global. L’intérêt propre des Canadiens et des Premières Nations se situe non seulement dans un futur meilleur qu’ils devront léguer à leur postérité, mais également dans nos efforts internationaux communs pour la promotion de politiques qui puissent jeter les bases d’un nouvel ordre économique mondial plus juste. Présentement, c’est l’humanité toute entière qui demande à grands cris de nouveaux flambeaux d’espoir pour un ordre meilleur, plus sur, dans les affaires de l’humanité. S’il est exact que « le nouveau nom de la paix est le développement », alors il est du ressort des Canadiens et des Premières Nations d’établir le grand projet hydrologique NAWAPA (l’Alliance Nord-américaine pour l’eau et l’énergie) donnant ainsi l’exemple dont l’humanité aujourd’hui en péril a terriblement besoin. 23 L’histoire de NAWAPA Pour raviver l’esprit de John F. Kennedy By Michael Kirsch Pour la première fois, l’histoire de NAWAPA a récemment fait l’objet d’un film intitulé NAWAPA 1964, basé sur la correspondance du Sénateur Frank Moss, sur des reportages d’actualité, des discours et des allocutions télévisées qui se sont produits entre 1962 et 1973. « Le fait que l’être humain dépende d’un approvisionnement adéquat en eau potable est incontestable. Et c’est également un fait incontestable qu’une pénurie d’eau afflige présentement les États-Unis, en particulier dans les états de l’ouest. Malgré maints efforts qui ont été faits et qui continuent d’être faits pour résoudre le problème d’approvisionnement en eau, et malgré le fait que certains progrès aient été réalisés, le problème est si vaste et sa solution si vitale, qu’il est maintenant devenu impératif de considérer ce qui en d’autres temps sembleraient des propositions impossibles. Le temps des approches locales traditionnelles et des solutions au coup par coup est révolu. La solution doit être à la hauteur du problème. » -Frank Moss, Président du sous-comité spécial sur l’aménagement de l’eau pour l’ouest des États-Unis, 1964. Le Sénat américain avait créé un sous-comité sur l’aménagement de l’eau pour l’ouest des États-Unis au printemps de 1964 pour évaluer un projet que les journaux du Canada et des États-Unis salueraient bientôt comme le projet de travaux publics le plus ambitieux de toute l’histoire : NAWAPA, le North American Water and Power Alliance (en français l’Alliance Nord Américaine pour l’énergie et l’eau), né du cerveau de Donald McCord Baker and Hillman Hansen, deux ingénieurs au service de la firme d’ingénierie Ralph Parsons de Californie. Le comité, dirigé par le Sénateur Moss de l’Utah, publia un rapport détaillé dès le mois d’octobre de cette annéelà intitulé, « un résumé des projets, plans et études 24 portant sur les ressources en eau des partie ouest et centreouest des États-Unis. » Le rapport concluait que si tous les projets étudiés ou autorisés par les agences fédérales et non fédérales se concrétisaient alors il en résulterait 3151 projets permettant d’emmagasiner 3.3 km³ d’eau. En comparaison, le projet NAWAPA serait constitué de 369 projets distincts et pourrait emmagasiner un total de 5.3 km³ d’eau. Il était par conséquent évident qu’une étude de faisabilité complète s’imposait. A documentary En septembre 1965, Moss introduisit au Sénat la résolution simultanée numéro 55, demandant que NAWAPA soit référé à la Commission Mixte Internationale, une organisation canado-américaine dont le mandat consistait à résoudre les questions de frontières en matière de cours d’eau. Six jours plus tard, David King, membre de la Chambre des Représentants présenta la résolution parallèle #488. Leur proposition reçut une importante publicité et, si on en juge par la correspondance du Sénateur Moss, elle pouvait compter sur un soutien bipartisan tant au Congrès américain que chez les citoyens du Canada et des États-Unis qui écrivirent au Sénateur Moss pour lui offrir leur soutien. Robert F. Kennedy, qui comptait parmi les co-parrains de la résolution NAWAPA, écrivait au Sénateur Moss, « Je suis heureux de joindre en tant que coparrain la résolution simultanée 55 où le Congrès demande que le président réfère à la Commission Mixte Internationale la question du projet de l’Alliance nordaméricaine pour l’énergie et l’eau (NAWAPA)… Cette proposition mérite une étude attentive de la part des États -Unis aussi bien que de la part du Canada et elle a des applications aussi bien pour l’est du continent que pour l’ouest. » Moss se mit à organiser la collaboration entre les États-Unis et le Canada, et il participa à plusieurs débats à haute visibilité. Si une opposition très bruyante se faisait entendre dans certains quartiers, par contre il y avait aussi beaucoup de soutien pour le projet NAWAPA de la part des législateurs canadiens y compris du Premier Ministre Lester Pearson, qui déclara publiquement « que la canalisation de l’eau en provenance de l’Arctique pouvait être un des développements les plus importants de notre histoire. » Cependant, le gouvernement ne prit aucune mesure officielle, en particulier parce que les États-Unis se trouvèrent stupidement entraînés dans de violents combats au Vietnam à partir de 1965. Cela coïncida avec l’arrêt ou le ralentissement des programmes de développement de l’ère Kennedy, qui résultèrent en des coupes dans le budget de la NASA et une halte aux nouveaux projets de barrage. Par conséquent, tandis que le gouvernement canadien devenait de plus en plus favorable à l’idée de NAWAPA en 1966-67, le contexte dans lequel cette idée existait se transformait. Ce nouveau contexte devint le facteur déterminant en dépit des mesures que prirent ses partisans. Tout espoir d’un retour à la conception de « Nouvelle Frontière » de Kennedy, fut en fait anéanti avec l’assassinat le 6 juin 1968 de son frère Robert, suite à sa victoire dans les primaires présidentielles démocrates de la Californie, laquelle suivait de deux mois seulement le meurtre de Martin Luther King Jr. Un nouveau pessimisme culturel s’installa, caractérisé par l’idéologie de « limite à la croissance » du mouvement écologiste et de ses sponsors oligarchiques. La capacité inhérente de l’homme à améliorer la nature, caractéristique fondamentale de l’humanité, fut déniée et remplacée par les cris de « surpopulation » et les demandes pour que cessent les interventions sur la nature qui se matérialisèrent par des lois interdisant spécifiquement les types de mesures de transferts d’eau que proposait NAWAPA. (1) Marcia Merry Baker, “NAWAPA’s History and Scope,” Executive Intelligence Review, August 6, 2010. 25 voyage dans l’ouest pour inaugurer trois grand projets de remise en valeur des terres, et où il fit de cette année-là l’année des remises en valeur. Et de fait, 1962 fut l’année où fut lancé le plus grand nombre de nouveaux grands projets depuis l’administration Roosevelt. Kennedy fit un premier arrêt au Dakota du sud pour visiter et inaugurer le barrage Oahe sur le Missouri, qui était à ce moment le plus grand barrage en enrochement (remblai) au monde. JFK inspecting a space capsule with John Glenn Si Kennedy n’avait pas été assassiné La proposition originale de NAWAPA avait été conçue à une époque où « écologisme » impliquait l’utilisation par l’homme des principes et des matériaux de la biosphère que nous habitons, pour l’améliorer - cela ne signifiait pas que l’homme devait s’abstenir de modifier la nature. À cette époque, dans le sillage de la présidence de Franklin D. Roosevelt, la pensée prédominante était que l’investissement continu de l’humanité dans les découvertes et l’utilisation de nouvelles technologies, permettrait un accroissement continu de la consommation, de la production et du taux de croissance de la population. C’était une ère de projets gigantesques, le début de l’âge de l’énergie nucléaire pacifique et l’époque de l’optimisme audacieux caractérisé par le programme Apollo de John F. Kennedy. Bien qu’on ait réussit à envoyer l’homme sur la lune dans les temps demandés par John F. Kennedy, sa volonté de faire progresser l’économie physique américaine ne s’accomplit jamais après son assassinat. Ce désir de Kennedy s’exprimait dans la loi de 1961 portant sur des crédits d’impôt pour les investissements favorisant de grands gains pour la croissance industrielle, qui s’ajoutait à la locomotive technologique que représentait le programme spatial, de même qu’aux développements des ressources en eau pour l’ouest des États-Unis. Kennedy élabora cette perspective en 1962-63 lors de deux tournées qu’il fit dans l’ouest afin d’inaugurer plusieurs barrages. Les 17 et 18 août 1962, deux mois avant qu’il désamorce le scénario cauchemardesque de la crise des missiles de Cuba, John F. Kennedy fit un court 26 « Nous prenons aujourd’hui ces merveilles pour acquises, mais rappelons-nous qu’il y a à peine une génération ou deux, les grands fleuves de l’Amérique, le Missouri, le Columbia, le Mississipi, le Tennessee coulaient vers la mer sans être utilisés ou entravés. Leur potentiel énergétique était perdu. Leur apport économique était médiocre. Et lorsqu’ils sortaient de leur lit, une effrayante destruction de la vie et de la propriété s’ensuivait… Cette nation commença alors à développer ces fleuves de façon systématique, pour préserver ses sols et ses eaux, et pour tourner la force destructrice de ces grands fleuves en source de lumière et de paix. C’est pourquoi aujourd’hui, le visage de la nation s’est transformé. Des forêts s’élèvent là où il n’y avait que poussière et déserts. Là où nos citoyens les plus pauvres vivaient aujourd’hui la prospérité règne. S’il y a une histoire qui vaille particulièrement la peine qu’on s’en souvienne, et qui indique le type de progrès que nous pouvons faire en travaillant ensemble, c’est l’histoire de la REA… « Le choix n’est pas entre dépenser et épargner, car la REA est une forme d’épargne, tout comme le sont ce barrage, ces heures et ces vies, pour sauver des fermes et des épargnes, et pour retourner au gouvernement de la nation chaque dollar prêté, avec intérêt, grâce aux taxes sur de nouvelles applications et de nouveaux équipements ainsi que sur les revenus des nouvelles fermes. Ce programme, ainsi que d’autres du même type, ont retourné à plusieurs reprises dans les trésors publics le coût total du programme. « La question à résoudre est... la question du développement de nos ressources de la partie ouest des États-Unis dans les années 60. Un continent aussi riche en minéraux, aussi abondant en eau et une société si foisonnante en ingénieurs et en scientifiques peuvent et doivent faire le meilleur usage possible des dons que la nature et Dieu nous ont donnés, que ce soit dans le domaine public ou privé, fédéral ou local, ou que ce soit par des coopératives ou des firmes. (2) JFK Speeches Toward a Nation-Wide TVA. larouchepac.com/reclaimjfk « Si nous pouvons appliquer aux défis des années soixante les principes d’efficacité, de coopération et de prévision qui ont rendu ce grand barrage possible, les mêmes principes qui ont fait que partout dans le monde les techniciens américains sont en demande, que ce soit pour assister au développement du Nil, de la Volta, du Mékong ou des fleuves indiens, alors nous pourrons regarder le futur avec confiance. Je ne veux pas que les États-Unis soient seconds dans l’espace ou dans le développement des ressources énergétiques. Et je pense qu’il est très approprié dans cette grande décennie que nous fassions radier la lumière dans l’ensemble du pays. » – Au barrage Oahe, Dakota du Sud, le 17 août 1962. fions aujourd’hui ne nous seront d’aucun bénéfice. Tout ce que nous entreprenons aujourd’hui est fait pour ceux qui viendront après nous. Et de la même façon que ceux qui entreprirent quelque chose il y a plusieurs années ont fait que nous soyons ici aujourd’hui, j’espère que nous remplirons notre responsabilité pour la prochaine génération. » Un peu plus tard ce même jour, Kennedy s’arrêtait à Pueblo au Colorado, pour l’inauguration du projet de remise en valeur Fryingpan-Arkansas utilisant un système de tunnels trans-montagneux, pour transférer l’eau des bassins versants du Pacifique à ceux de l’Atlantique. Son discours émouvant développait alors le thème d’une perspective multi-générationnelle de planification nationale. « Ceci est un bref voyage, et s’il n’a pas d’autre résultat que de nous avoir permis d’observer cette vallée et d’autres semblables à travers le pays, où nous pouvons voir la terre la plus riche et la plus verte produire les récoltes les plus riches et les plus vertes du pays, et de nous faire réfléchir au fait qu’un mille plus loin la même terre est brune, poussiéreuse et stérile, et tout cela parce qu’il y a de l’eau dans un cas et non dans l’autre, alors je ne connais pas de voyage plus profitable pour un président ou pour un membre du Congrès, ou en fait pour quelque citoyen que ce soit, en particulier pour ceux d’entre nous qui vivons dans l’est, où l’eau abonde et est plutôt un fardeau, et donc pour nous faire réaliser à quel point elle est précieuse ici, dans l’ouest des États- Unis. » - Barrage San Luis, Californie, le 18 août 1962 « Je pense qu’il n’y a pas de leçon plus importante pour un président ou pour un membre du congrès que de survoler, comme nous l’avons fait aujourd’hui, certaines des régions les plus arides des États-Unis et puis d’arriver à un fleuve, et de voir ce qui pousse sur ses rives… et de comprendre combien l’eau est vitale. J’espère que ceux d’entre nous qui ont des responsabilités publiques en 1962 seront aussi clairvoyants à propos des besoins de ce pays en 1982 et 1992, que les hommes et les femmes qui entreprirent ce projet voilà 30 ans et qui le rendirent possible. « C’est un investissement pour l’avenir de ce pays, un investissement qui rapportera d’énormes dividendes. C’est un investissement dans la croissance de l’ouest, dans les nouvelles cités et les industries que ce projet aide à rendre possible. « Et j’espère que dans les années 60, nous nous dédierons au même genre d’effort mutuel, et que nous ne considérerons pas ces projets qui aident nos cités comme étant néfastes pour la rivière Colorado où à ces projets qui aident nos fermiers comme enlevant quelques choses à nos cités. Parce que ce concept de faire progresser un grand pays grâce à un grand projet est ce qui peut donner à ce pays son leadership dans le futur comme il l’a fait dans le passé. « Chaque membre du Congrès, et chaque membre de la branche exécutive, à commencer par le Président, doit, pour ce qui est du champ des ressources naturelles, planifier pendant son mandat en fonction de la prochaine génération, parce que les projets que nous plani- - Pueblo, Colorado, le 17 août 1962 Le lendemain. Kennedy était à Los Banos en Californie pour inaugurer le projet de barrage San Luis, qui faisait partie du gigantesque projet d’eau de la Californie du Gouverneur Pat Brown. L’année suivante, du 24 au 28 septembre 1963, le Président Kennedy entreprit une nouvelle tournée du pays, qui le mena dans dix villes, où il inaugura l’installation nucléaire de Hanford, ainsi que deux grands projets de gestion d’eau qui faisaient partie du bassin du Upper Colorado et des projets d’eau de la Californie. Le matin du 27 septembre, le Président Kennedy participa à une brève cérémonie à l’aéroport municipal de Salt Lake City où il manœuvra une clé qui alluma le premier générateur du barrage de Flaming Gorge en Utah à 150 milles de distance. « A mesure que je parcours l’ouest, en particulier dans cet état et les autres états qui manquent d’eau, je réalise que presque que tous les standards de vie dont jouit cette partie des Etats-Unis sont dues partiellement à nos propres efforts, à la génération qui est présentement ici, mais en réalité encore plus aux générations qui l’ont précédée - les gens qui ont commencé au début des années 20, par exemple, à organiser la distribution le long du bassin… « Je pense donc qu’il est essentiel que, dans les années 60, nous prenions des mesures pour générer ce qui 27 est nécessaire pour le genre de pays et d’état que nous aurons dans vingt ans, de façon à ce que nous fassions pour nos enfants la même chose que ce qui a été fait pour nous. « Dans cet état, cette section des Etats-Unis, la clé est l’eau bien sûr. Et à moins que nous ne mettions chaque goutte au service de l’humanité, cet état ne progressera pas. Vous ne pouvez pas progresser si le niveau de l’eau reste le même. Si la quantité d’eau disponible pour l’irrigation, la remise en valeur des terres et l’électricité stagne, cet état stagne. C’est pourquoi, à mon avis, l’eau est la clé, la gestion de l’eau, est la clé qui permettra un futur prospère. « Je suis particulièrement heureux parce que le Sénateur Moss a proposé la doctrine de l’utilisation sage de l’eau avec, je pense, plus de vigueur, presque, que tout autre membre du sénat des États-Unis. Il est le président du sous-comité sur l’irrigation et la remise en valeur des terres. La nécessité lui a appris cette dure leçon, comme tous ceux qui vivent ici. Mais la chose importante dont il faut se souvenir est que, pendant 50 ans, des hommes ont parlé de ce projet. Il est maintenant devenu réalité. Qu’entreprendrons-nous maintenant de façon à ce que dans 50 ans les gens qui vivront en Utah et aux Etats-Unis se souviennent que dans les années 60 nous avons pris la bonne décision pour la gestion de nos ressources ? » –Barrage de Flaming Gorge, Utah, le 27 septembre 1963 Le 28 septembre, le dernier jour de sa tournée, John F. Kennedy vint par hélicoptère à Whiskeytown en Californie après avoir visité le barrage. Le barrage de Whiskeytown était le 5ième et dernier barrage sur le fleuve Trinity et il complétait donc toute une section du projet d’eau Californien. « L’eau devrait être utilisée. Les terres à l’ouest du 100ième parallèle n’ont jamais été considéré comme fertile jusqu’au jour où, après la guerre civile, quelques hommes commencèrent à s’installer ici et à décider de ce qui pouvait être fait. Et nous avons progressé, et ce projet est seulement le plus récent. Et j’en suis fier. Pendant plusieurs années, il y avait une grande opposition... « Pendant trop longtemps, cette eau se perdait dans la mer sans être utilisée. Pendant trop longtemps, l’eau en surplus dans un endroit était gaspillée alors que dans un endroit voisin il y avait une pénurie. Maintenant, en détournant ces eaux des collines de l’est, nous pouvons irriguer les récoltes des plaines fertiles de la vallée de Sacramento et approvisionner en eau les municipalités et les industries des villes au Sud. Et ainsi, alors qu’elles poursuivent leur cours, ces eaux généreront des millions 28 de kilowatts d’énergie et aideront à accroître l’économie de l’état qui connait la croissance la plus rapide de la nation. De cette façon, le réservoir de Whiskeytown et la division Trinity ajouteront à la beauté naturelle et montreront que l’homme peut améliorer la nature tout en rendant possible pour cet état de continuer sa croissance » - Whiskeytown, Californie, le 28 septembre 1963. A Greers Ferry, en Arkansas, le 3 octobre 1963, un mois et demi avant d’être assassiné, Kennedy fit le dernier de ses discours sur le développement national et l’unité des états – un de ses plus remarquables discours où il polémiquait contre ceux qui considéraient le développement d’infrastructures comme une question purement locale. « Ce barrage ne représente pas simplement le temps de la construction; il représente presque 30 années d’efforts... c’est une vision à long terme. C’est la vie d’un homme, et j’aimerais que nous, pendant cette décennie, nous œuvrions comme nous le devons en fonction de tous les gens qui viendront après nous. J’aimerais que nous fassions ce que nous faisons maintenant ici et que nous le fassions dans le nord- ouest, dans le centre-ouest et que nous le fassions dans l’est… « A ceux qui parle de luxe ou de superflue, demandons, quel est le plus grand gaspillage, le gaspillage d’une vie, d’une propriété et d’un espoir ou un projet à multiples objectifs qui pourra être utilisé par toute la population ? Quel est le plus grand gaspillage, ne pas utiliser le pouvoir énergétique de ce fleuve, de laisser cette eau couler, de renoncer à cette opportunité pour le développement, la récréation, l’énergie ou bien de l’utiliser et de l’utiliser sagement ? Quel est le plus grand gaspillage, laisser la terre s’assécher, la laisser aride, ou bien l’utiliser et l’utiliser sagement, et de faire ces investissements qui feront de cet état un état et un pays plus riches dans les années à venir ? Ces projets produisent de la richesse, ils amènent l’industrie et des emplois, et la richesse qu’ils amènent génèrent la richesse dans les autres sections des États-Unis. » -Heber Springs, Arkansas, le 3 octobre 1963 4 mois après l’assassinat de John F. Kennedy, le projet NAWAPA qui était en gestation depuis plusieurs années devenait finalement une proposition publique. Le Glass-Steagall du Nord Libérons le Canada de l’Empire Britannique Par Matthew Ehret-Kump Le Canada doit présentement choisir entre deux dettes qui s'excluent mutuellement. La première est celle encourue envers les bâtisseurs de nations qui ont fait prospérer notre pays en se sacrifiant pour que la postérité connaisse un avenir meilleur ; la seconde est le paiement exigé de nos concitoyens pour maintenir la prétendue valeur des créations financières frauduleuses de l'oligarchie financière, qui se trouvent concentrées dans le secteur immobilier et la titrisation des dettes personnelles. L’effondrement systémique qui secoue présentement la planète se manifeste de différentes façons et il ne faudrait surtout pas croire que le Canada soit en quelque façon exempt des fautes dont les désastreux effets se font maintenant sentir dans plusieurs pays, ni qu'il soit à l'abri des conséquences d'un effondrement généralisé. En fait, comme plusieurs indications le montrent, à moins qu'un standard bancaire Glass-Steagall ne soit à nouveau fermement appliqué au système bancaire moribond, et ce très bientôt, un destin similaire à celui qui menace déjà les nations d'Amérique et d'Europe, attend les Canadiens. Par conséquent, tout citoyen qui ignore que l'option GlassSteagall est présentement étudiée par le Congrès américain et le Sénat italien, ou qu'il y a déjà eu l'équivalent d'un standard Glass-Steagall au Canada, est incapable de décider ce qui doit être fait pour sauver notre pays de la menace qui pèse sur lui. Au Canada, le nom de cette loi essentielle, malheureusement inconnu de la majorité, était les “quatre piliers”. Ce rapport vise à faire un bref historique de cette loi jusqu'à son abrogation et à indiquer les moyens par lesquels elle pourrait être remise en vigueur : la survie du Canada et celle de toute la civilisation en dépendent. Le contexte financier « Les marchands du temple de la civilisation ont fuit leurs trônes. Nous pouvons maintenant restituer au temple ses anciennes vérités. La mesure de cette restitution se situe dans l'ampleur avec laquelle nous appliquons des valeurs sociales plus nobles que le simple profit monétaire. » - Discours d'investiture de Franklin Delano Roosevelt, le 4 mars 1933. Sachant que les bulles financières des années 20 n'avaient été possibles que parce que les “marchands du temple” avaient eu accès à l'argent des banques de dépôts, Franklin Roosevelt centra son combat contre les abus de Wall Street en 1933 sur une loi bancaire qui fut appelée GlassSteagall, du nom des parrains de cette réforme Rooseveltienne au Congrès, le sénateur Carter Glass et le membre de la Chambre des Représentants, Henry B. Steagall. Cette loi créait une séparation absolue entre les activités bancaires productives et les activités bancaires spéculatives, de façon à permettre que seul l'argent des banques de dépôt soit protégé par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC). Les banques d'investissement étaient donc abandonnées à leur propre sort puisque, sous cette loi, elles ne menaçaient plus l'ensemble du système bancaire. Le succès exceptionnel que remporta cette loi, malgré les protestations répétées de Wall Street, inspira plusieurs autres pays à adopter une politique de séparation bancaire similaire. La réforme bancaire de Roosevelt, accompagnée de la vigoureuse application des principes d'un système de crédit, d'un budget d'équipement, de prix de parité, et d'une politique promouvant le développement scientifique et technologique, créa une nouvelle dynamique qui fit naître de grands espoirs pour l'humanité et de grandes terreurs pour l'empire John F. Kennedy financier de Wall Street et de la City de Londres. Le meurtre de John F. Kennedy engendra une nouvelle ère de pessimisme et d’irrationalisme culturel dont la société n'est toujours pas revenue. La perspective à long terme que représentaient ou avaient représenté, pour l'humanité, le programme spatial, la voie maritime du St-Laurent et les grands projets infrastructurels du New Deal américain, fut détruite, et il en résulta 29 une tendance de plus en plus populaire à considérer les plaisirs immédiats des individus comme la seule chose importante, tout en espérant d'une façon mystique que de la somme des plaisirs immédiats naîtrait un futur prospère pour les prochaines générations. Dans ce nouveau cadre philosophique, si contraire à la planification à long terme du passé, l'argent devint une force en soi pour les gains à court terme alors qu'il aurait dû être au service d'investissements visant à augmenter la productivité physique de la société. Ce nouveau paradigme de « l’instant présent » favorisa le développement d'un nouveau modèle économique qui se substitua au modèle économique industriel qui avait pourtant fait de nouveau ses preuves aux Etats-Unis à partir de l'investiture de Roosevelt et ailleurs par la suite. Ce « monétarisme post-industriel » se consolida en 1971, lorsque Richard Nixon annonça la fin des taux de change fixes établis par les accords de Bretton Woods et son remplacement par un système de « taux de change flottants ». 1971 fut aussi une année charnière pour une autre raison: cette année-là, Lord Jacob Rothschild créait, sous l'égide de la Banque Royale d'Écosse, le Groupe Bancaire Inter-Alpha qui contrôle aujourd’hui 70% de la finance mondiale. Lord Jacob Rothschild décrivit explicitement l’objectif de cette nouvelle structure dans un discours prononcé en 1983: « Deux types d'institutions gigantesques, les compagnies de services financiers internationales et les banques de dépôts dotées de compétences pour le commerce international, peuvent converger pour former un ultime conglomérat financier à plusieurs têtes qui sera nanti d'un pouvoir absolu. » Cette orientation politique requérait la destruction du système d'états-nations souverains et son remplacement par une structure de gouvernance mondiale de type néoféodale, toute cela grâce à l'idée millénaire de contrôler le système monétaire tout en jouant sur les vices des pauvres imbéciles qui, en permettant à leur nation d'être guidée par la croyance aux forces hédonistes du marché, scellaient la ruine de leur propre progéniture. Le Big Bang La grande « libéralisation » du commerce mondial, commencée avec les taux de changes flottants de 1971, s'accéléra avec la politique de taux d’intérêts élevés du gouvernement Thatcher qu'adopta ensuite, entre 1980-82, Paul Volcker, directeur de la Réserve fédérale des ÉtatsUnis ; cette politique usuraire dévasta une partie importante des petites et moyennes entreprises, permit la déba30 cle spéculative des caisse d'épargnes ( Savings and Loans) et aida à cartelliser les secteurs des mines, de l’alimentation, et des finances. En 1986, Margaret Thatcher lança le « Big Bang » de la dérégulation financière ouvrant ainsi, au nom de la City de Londres, une ère d'irrationalisme économique. Cette vague de libéralisation se propagea très rapidement à travers Margaret Thatcher la planète, et la séparation entre banque de dépôt et banque d'investissement qui, depuis la deuxième guerre mondiale, avait réussit à empêcher que la finance privée n'impose sa volonté sur les Etats-Nations souverains, fut éliminée. Après plusieurs décennies d’effritement de la structure régulatrice que Roosevelt avait érigée par sa courageuse intervention dans l'histoire, le « Big Bang » établissait un précédent de dérégulation financière et sa conception de « banque universelle » allait servir de modèle dans la plus grande partie des pays occidentaux. La destruction des « quatre piliers » canadiens Au Canada, la faillite de deux grandes banques de dépôts en 1985 (Northland and CCB) fournit un contexte de crainte qui augmenta l'efficacité de l’argument sophistique selon lequel les banques canadiennes ne pourraient désormais plus rivaliser avec les institutions financières étrangères, comme celles de Londres qui, elles, combinaient sous un même toit les domaines de l’assurance, de la spéculation, des trusts, et des banques de dépôts. Ce n'est pas en raison d'une culture bancaire conservatrice, comme on le dit souvent, que les banques privées canadiennes évitèrent de se livrer jusqu'alors à une spéculation effrénée, mais parce qu'elles étaient soumises à une série de régulations qui établissaient des murs étanches entre dépôts commerciaux, valeurs mobilières, compagnie d'assurance et Trusts. Le fait que FDR ait clairement réussi à maîtriser le pouvoir de Wall Steet dans les années 30 avait fait que le Canada avait adopté des régulations qui garantissaient que chaque secteur de la pratique financière canadienne soit non seulement isolé du reste, mais qu'il soit aussi régulé par des comités différents. Même si les banques canadiennes et les grandes corporations avaient toujours été très centralisées et qu'elles ont toujours eu une grande influence sur le gouvernement fédéral, il existait une limite à la guerre économique qu'elles pouvaient livrer au producteur canadien et à la communauté mondiale. A cette époque, les banques (de dépôt) ne s'occupaient que d'accepter des dépôts et faire des prêts commerciaux, les Trusts fournissaient des services fiduciaires et des prêts hypothécaires, les compagnies d'assurances offraient une protection financière et la vente des titres de société en bourse était réservée aux courtiers en valeurs mobilières. L'oligarchie financière centrée à Londres s'assura que ses larbins de l'oligarchie canadienne dénoncent à chaque opportunité le système des « quatre piliers » pour son archaïsme et ses atteintes à la libre entreprise et à l'esprit de compétition, et qu’ils promeuvent un système du « tout sous un même toit », un système de banque « universel », comme cela existait à Londres. Cette pratique du « tout sous un même toit » allait, grâce à d'innombrables « fusions et acquisitions », engendrer des méga-institutions financières et permettre des profits gigantesques qui étaient désormais presqu'entièrement dissociés de l'économie réelle. « Comment, disaient-ils, le Canada peut-il être réellement créatif et compétitif si nos banques sont ultrarégulées et que leur taille est minuscule comparée à celles de Londres ? » Cela ne les dérangeait nullement que les profits ne soient plus reliés aux processus productifs de l'économie physique comme cela avait été le cas dans l'ancien système de Bretton Woods. Comment accroître la marge de profit au taux hyperbolique nécessaire pour rivaliser avec la City, si on ne pouvait, comme elle, utiliser les dépôts des épargnants dans des activités à haut risque ? Le système des « quatre piliers » devait être abandonné. Deux rapports virent le jours au mois de décembre 1986 : La régulation des institutions financières Cana- diennes et Nouvelles directions pour les secteurs financiers, également connus sous les noms de livre vert et de livre bleu. Ces deux rapports influents suggéraient de reproduire le « Big Bang » Thatchérien au Canada en proposant que l’industrie financière se regroupent d'abord sous le contrôle d'un holding, avant de progresser vers une dérégulation complète. Au début de 1987, sous le gouvernement Mulroney, trois des quatre piliers furent éliminés à la faveur d'un amendement, approuvé par le Gouverneur Général de sa majesté, qui promulguait que les activités des banques de dépôts, des trusts et des courtiers en valeur mobilières pouvaient co-exister sous un même toit. La loi bancaire de 1987 permettait aussi aux investisseurs étrangers de posséder jusqu'à 50% d'une compagnie d'investissements canadienne à partir de juin 1987, et jusqu'à 100% à partir de juin 1988. En 1992, une nouvelle loi bancaire abolissait le dernier pilier qui avait empêché jusque-là que le secteur des assurances fit partie du système universel, en plus de mettre fin au système de réserve statutaire. Alors que la majorité des nations d’Europe et du Commonwealth se conformait ainsi aux idéaux darwiniens de la sélection naturelle et à son «corollaire de Big Bang cosmologique », le système financier commençait à s'émietter. L’irrationalisme et l’absence de causalité devint alors la cause acceptable de tout changement, alors que les décisions économiques étaient prises en fonction d'un profit financier immédiat. Le cancer des dérivés progresse La prévision d'un effondrement boursier qu'avait faite l’économiste américain Lyndon LaRouche au mois de septembre 1987, sa seule prévision à court terme, se matérialisa le 19 octobre 1987, alors que le Dow Jones plongea de 23%. L'oligarchie financière s'affola et convoqua une série de meetings d’urgence à l'échelle mondiale où l'ancien valet de JP Morgan, Alan Greenspan, fit choisir une « solution » qui ne pouvait que mener à un avenir d'hyperinflation et de fascisme. Les produits dérivés, ces nouveaux actifs financiers promus par Greenspan, furent popularisés sous le nom orwellien « d'instruments financiers innovateurs ». 31 Les technologies informatiques qui avaient vu le jour avec la NASA, et qui avaient été dédiées à l'exploration spatiale et au progrès scientifique et technologique des nations furent perverties pour permettre la création de nouvelles formules mathématiques complexes qui pouvaient associées des valeurs aux différentiels des prix sur des titres ou des dette assurées ; on pouvait alors se couvrir sur les marchés comptants ou les marchés à terme, activités qu'avait rendu possible l'abandon des taux de change fixes du système de Bretton Woods. Alors que ce monstre s'autonourrissait et grandissait de façon exponentielle, il s'approchait d'autant de sa propre perte : la « confiance des marchés financiers » revint grâce à ce nouveau flux d'argent facile, mais le potentiel physique nécessaire pour sustenter la vie humaine continuait à se désagréger L'ALENA entre en scène Ce n’est pas une coïncidence, si durant cette période, Brian Mulroney, ce grand admirateur de Margaret Thatcher, fit passer un autre traité contre le principe d’étatnation : l’Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALÉNA). Ce traité fit que les programmes protectionnistes qui avaient gardé les industries et les fermes canadiennes au Canada furent abandonnés, et que plusieurs compagnies canadiennes disparurent tandis que la main-d’œuvre industrielle du Canada, hautement qualifiée, fut remplacée par celle du Mexique, où les qualifications des travailleurs, la qualité des infrastructures, et les technologies appliquées étaient grandement inférieures; et où, évidemment, la main-d’œuvre était beaucoup moins coûteuse. A partir de ce moment, le potentiel industriel que représentait l'utilisation des vastes ressources naturelles du Canada en fonction du progrès de la nation fut abandonné, alors que l'existence au jour le jour du Canada dépendit de plus en plus de ses exportations de matières premières à bon marché. Ainsi la capacité de production physique de la société se détériorait alors que les profits monétaires associés à une philosophie de « l'instant présent » montaient en flèche. La nouvelle loi libéralisant les fusions et acquisitions s'ajouta aux effets du système de « banque universelle », à l’ALÉNA et à la création d'une économie de produits dérivés pour permettre une cartellisation de la finance à un rythme jamais vu auparavant. Tandis que, dans les années 90, dans le plus pur esprit de « la loi de la jungle », les multiples institutions financières s’entredévoraient, le quatrième et dernier pilier de la régulation bancaire fut éliminé en 1992, et les compagnies d'assurance purent être absorbées dans le système de « banque universelle ». Malgré quelques efforts pour réguler cette nouvelle structure, les conflits d’intérêt et le pouvoir politique du privé devinrent incontrôlables, comme le démontrent aux Etats-Unis le sabotage des efforts de Brooksley Born, directrice de la Commission des valeurs mobilières, pour combattre le cancer des produits dérivés au stade initial, ou ceux du Président Bill Clinton pour étudier et instituer une « nouvelle architecture financière mondiale », quelques semaines avant que n'éclate l'affaire Monica Lewinsky en 1997. En 1999, c’est un Bill Clinton sur la défensive qui signa à contre-coeur la Loi Gramm-Leach-Bliley, écrite par le secrétaire au Trésor Larry Summers, qui abrogeait carrément la loi Glass-Steagall. Nul doute qu'un des arguments apportés pour cette abrogation fut le précédent canadien, le démantèlement des « quatre piliers » 12 ans auparavant. Ainsi disparaissaient presque complètement les derniers obstacles aux « forces du marché » qu'avait érigés ce que l'oligarchie financière appelait « le système archaïque des États-Nations souverains ». Les marchés allaient désormais pouvoir mystérieusement inciter « l’innovation » sans avoir à craindre «les intérêts égoïstes des états-nations protectionnistes ». NAFTA est introduit par Bush Sr., Mulroney et Salinas en 1992 32 Pendant ce temps, la bulle des nouvelles technologies, qui s'était bâtie autour du bogue de l'an 2000, éclata et les effets dévastateurs immédiats que cela aurait dû avoir ne furent évités que par la création d'une nouvelle bulle inflationniste mondiale par Alan Greenspan qui, en remerciement, fut fait Chevalier quelque temps plus tard par la reine d'Angleterre. Comme avec la bulle de la grande dépression 80 ans auparavant, le marché de l'immobilier allait devenir le théâtre de cette folie spéculative. Une fois la loi Glass-Steagall abrogée, le capital légitime, tels les fonds de pension, pouvait être utilisé par les institutions financières pour des paris spéculatifs. Des milliards de dollars affluèrent alors dans les titres adossés à des créances hypothécaires (mortgage-backed securities), un marché où les emprunts s'effectuaient aux taux artificiellement bas de 1-2% d’intérêt, et qui permettait des profits incroyablement élevés. Cette folie s'accrut alors que la valeur financière des maisons s'accroissait rapidement jusqu'à dépasser de beaucoup la valeur réelle de la maison, au point où des maisons de 100 000$, atteignaient en l'espace de quelques années 5 à 6 fois ce prix. Tant et aussi longtemps que nul ne mettait en question le bien-fondé de cette croissance et qu'était ignorée la nature impayable du capital sous-tendant les actif financés à coups d'effets de levier, lesquels étaient attachés aux infâmes « subprimes » et à d'autres titres de créances illégitimes, les profits semblaient pouvoir croître indéfiniment. Toute personne contestant cette logique était considérée comme un hérétique par les grands-prêtres de l'époque. dettes hypothécaires furent utilisées avec des effets de levier sur les places boursières, et de ce total 600$ milliards sont garantis à titre de valeurs hypothécaires par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Cette bulle immobilière ne se serait pas développée de cette façon sans l'augmentation de la limite de remboursement garanti qui est passée de 350$ milliards en 2007 à 600$ milliards aujourd’hui ; et elle aurait explosé depuis longtemps si le Gouverneur de la Banque du Canada, l’ancien employé de Goldman Sachs, Mark Carney n'avait maintenu des taux d'intérêts extraordinairement bas. En effet, il est estimé que même une faible hausse des taux d'intérêts aurait pour effet de rendre immédiatement impayable environ 10 % des hypothèques. La situation Canadienne Un rapport récent produit par le Centre Canadien de Politiques Alternatives (CCPA) a démontré que, bien qu'il n'y ait pas de loi sur la transparence au Canada, contrairement à ce qui se passe dans le secteur bancaire des EtatsUnis ou de la zone euro, on peut prouver que depuis 2009, les banques canadiennes ont reçu un renflouement d’une valeur frôlant les 114$ milliards (sans compter les profits dus aux effets de levier) en provenance soit du SCHL, qui a fournit 69$ milliards pour l’acshat de produits financiers toxiques appartenant aux cinq grandes banques canadiennes, ou soit à la fenêtre de la Réserve Fédérale américaine. Alors que les défenseurs de la foi monétariste définissaient ce renflouement comme une simple injection de liquidité, on peut penser que Shakespeare, quant à lui, répliquerait qu’ “une rose, peu importe son nom, sentira toujours aussi bon”… sauf que la rose en question est un corps en décomposition. Durant la première décennie de l'an 2000, les prix moyens de l'immobilier résidentiel de Montréal, Toronto et Vancouver, dépassèrent ceux que les États-Unis avait connu au moment où sa bulle hypothécaire atteignait son maximum en 2007. Plus de mille milliards de dollars en Depuis le « Big Bang » thatchérien, l'ensemble de la masse d'actifs associée aux contrats des produits dérivés s'élève maintenant, selon les meilleurs estimés, à une valeur qui se situe entre $700 000 milliards et $1.4 millions de milliards, c'est-à-dire entre dix et vingt fois Le “succès étonnant” de la titrisation de la dette immobilière incita immédiatement les milieux financiers à appliquer le même modèle à la dette des nations. Dorénavant, la titrisation du montage de dettes souveraines, sujette à de multiples effets de levier sur les marchés mondiaux dérégulés, ne serait plus considérée comme un acte de trahison nationale, mais comme la clé vers de l'argent facile. Alors que Goldman Sachs organisait le portefeuille national de la Grèce pour lui permettre d'accéder au piège de l'Euro, l'argent facile apparaissait si rapidement que les victimes étaient trop aveuglées par leur propre hédonisme pour voir que la guillotine était sur le point de s'abattre sur leur nuque plus rapidement que Barack Obama peut dire : “Les fondamentaux sont sains”. 33 le produit intérieur brut mondial. La City de Londres contrôlerait 47% de cette masse hyperinflationniste, tandis que 16 des 7500 banques américaines gèreraient 25% de ce total et que six d'entre elles (JP Morgan Chase, Citigroup, Bank of America, Goldman Sachs, Morgan Stanley, et Wells Fargo) contrôleraient 75 % de ce 25 %. Des rapports de l'Institut Lévi datant de décembre 2011 ont établi que la totalité du renflouement bancaire effectué par les Etats-Unis atteignait $29 000 milliards pour l'ensemble des banques américaines, canadiennes et européennes, et la situation du fonds de renflouement de l'Euro, toujours vide malgré d'incessantes contributions, démontre que le problème ne peut être résolu de cette façon. Au Canada, des rapports ont prouvé que l'exposition notionnelle totale aux contrats des produits dérivés s'élève à $18 900 milliards ce qui, si on considère que l'économie canadienne et l'économie américaine sont dans un rapport de 1/10, montre que la folie bancaire du Canada est au moins aussi grande que celle des Etats-Unis. Conclusion « Si le taux d’inflation est plus élevé que le taux des renflouements, alors ce qui se produit c'est que lorsque vous tentez d’accroître le renflouement, vous accroissez l’hystérie. Vous accroissez le taux d’effondrement (du système). Le taux d’effondrement dépasse alors le taux de renflouement. » - Lyndon LaRouche 2012. Lyndon LaRouche, le seul économistes dont les prévisions publiques se sont toujours trouvées avérées (l'effondrement du système de Bretton Woods en 1971 par exemple), a mené le combat ces 40 dernières années contre, ce qu’il appelait l’effet autrement inévitable d’intentions et de choix politiques spécifiques. Aujourd'hui, LaRouche dit que le taux d’effondrement de l’économie physique surpasse notre capacité à renflouer le système. À cause de cette très réelle contrainte physique pour l’humanité, nous devons choisir : soit que nous revenons au principe du standard de Glass-Steagall, permettant de faire la différence entre valeur fictive et valeur réelle et permettant de protéger les valeurs réelles et non les valeurs fictives, que ce soit en séparant les « banques universelles » en banque de dépôt et banques d'investissement ou en revenant aux « 4 piliers » canadiens, ce qui aurait alors pour effet de faire disparaître la dette énorme, impayable et illégitime qui étouffe les nations ; ou soit que nous faisons face à l’hyperinflation, la guerre, la famine et les pandémies à une échelle telle que l'âge des ténèbres du 14e siècle en Europe semblera un incident mineur. Dans un monde où il y a déjà plus de 7 milliards d'habi34 tants, les patriotes doivent s'unir pour faire échouer les manigances de l'Empire Britannique pour fomenter une guerre entre l’OTAN d'une part et la Russie et la Chine d'autre part, et ils doivent plutôt promouvoir de grands projets infrastructurels orientés vers l’avenir, comme le North American Water and Power Alliance (NAWAPA), le développement de l’Arctique, l’industrialisation de l’Afrique, le développement d’un système de défense contre les astéroïdes et la colonisation de Mars, qui bénéficieraient tous grandement d'une transition rapide du présent mode énergétique vers une économie basée sur la fusion nucléaire. L'étape suivante sera le développement d'énergie basée sur les réactions matière-anti-matière. Choisir cette option optimiste pour notre avenir, permettrait non seulement à l’humanité de garantir sa survie à court terme, et d'améliorer considérablement son sort à long terme, mais cela la forcerait aussi à reconnaître enfin que la croyance en un univers issu du Big Bang, c’est-à-dire sans cause réelle, requiert que la « mort thermique » de l'univers des écologistes, ou le « big crunch » des monétaristes soit un facteur prédéterminé du système. Dans les deux cas, le principe directeur sous-jacent au système est une croyance religieuse en la doctrine de la deuxième loi de la thermodynamique. Pour rendre compte des changements qualitatifs dans l'espace-temps physique il faut avancer une hypothèse supérieure plus raisonnable. Ce doit être une hypothèse qui prenne en compte le fait que le rôle causal de l'esprit humain est plus important que celui du reste du vivant, et que le rôle causal de la vie est supérieur à celui de la matière sans vie. Cette hypothèse supérieure est facile à démontrer, il suffit d'appliquer les découvertes de Lyndon LaRouche dans la science de l’économie physique, qui permettent non seulement de prévoir les conséquences tragiques de désastreuses décisions monétaires comme celles prises ces dernières décennies, mais aussi d'élaborer une trajectoire positive vers un avenir distant, où l’espèce humaine aura pris à nouveau conscience de son identité adulte en tant qu’espèce galactique, identité qui a toujours été sienne. Comme le disait l’ancien Président mexicain Lopez Portillo, « nous devons écouter les sages paroles de Lyndon LaRouche », ou alors nous serons incapable d'honorer la dette que nous devons à nos ancêtres et nous connaîtrons un sort similaire à celui des dinosaures. Note: [1] “Inter-Alpha Group: Nation Killers for Imperial Genocide” par John Hoefle, Executive Intelligence Review, Sept 2010 [2] cette débâcle est attribué à la loi Garn St-Germain d'octobre 82 qui permettait aux S&L de placer de l'argent en bourse [3] La loi sur les réserves statutaires instituée en 1938 stipulait qu'un pourcentage des dépots des banques privés (généralement autour de 8%) soit déposé à la Banque du Canada. Cela permettait à la Banque du Canada d'avoir accès à du capital sans intérêt qui pouvait être utilisé pour des projets de développement à grande échelle. La banque jouissait également à travers cette loi d'un instrument (la capacité d'ajustement pour des secteurs spécifiques) pour empêcher que ne se développe des bulles spéculatives , lequel lui permettait de d'exiger des réserves supplémentaires lorsque certaines banques locales étaient connectées à des secteurs spécifiques qui subissaient une spéculation inflationniste, comme nous le voyons présentement avec le marché de l'immobilier au Canada. [4] La loi sur les réserves statutaires instituée en 1938 stipulait qu'un pourcentage des dépots des banques privés (généralement autour de 8%) soit déposé à la Banque du Canada. Cela permettait à la Banque du Canada d'avoir accès à du capital sans intérêt qui pouvait être utilisé pour des projets de développement à grande échelle. La banque jouissait également à travers cette loi d'un instrument (la capacité d'ajustement pour des secteurs spécifiques) pour empêcher que ne se développe des bulles spéculatives , lequel lui permettait d'exiger des réserves supplémentaires lorsque certaines banques locales étaient connectées à des secteurs spécifiques qui subissaient une spéculation inflationniste, comme nous le voyons présentement avec le marché de l'immobilier au Canada. [5] The Under-the-Radar Changes that may deflate (or pop) Canada’s Housing Bubble, Ben Rabidoux, Avril 2012 [6] Big Banks Big Secret: Estimating Government Support for Canadian Banks During the Financial Crisis, David Macdonald, Avril 2012. www.policyalternatives.ca [7] $29,000,000,000,000: A Detailed Look at the Fed’s Bail-out by Funding Facility and Recipient”, James Felkerson, Décembre 2011. http://www.levyinstitute.org/ [8] GreatPonzi.com 35 36 37