5
La proposition pour la constitution d’un Commonwealth
du Canada que Lyndon LaRouche écrivit en 1982 était
aussi un effort pour libérer tous les Canadiens du contrôle
impérial britannique. Ce qu’il faut faire aujourd’hui, en
2013, c’est d’implanter le système de Glass-Steagall qui
éliminera les opérations spéculatives des banques et crée-
ra une banque nationale hamiltonienne capable d’émettre
une grande quantité de crédit productif public pour trans-
former le Canada en état-nation pleinement souverain.
Les Agents de la Couronne de Sa Majesté
Un des principaux obstacles à la souveraineté du Canada
provient d’un aspect du prolongement de la monarchie
dans ses colonies et dans le reste du monde qui se nomme
les agents de la Couronne de Sa Majesté. Il est particuliè-
rement important que les Canadiens et les Québécois
comprennent cela.
Avant que le Canada obtienne le statut légal de “pays”, il
était désigné par le nom de « Dominion du Canada »; un
appendice de l’Empire britannique à l’intérieur du conti-
nent Nord-Américain, administré par les agents de la Cou-
ronne, grâce à des centaines d’institutions.
Cette structure existe encore aujourd’hui, et d’une certai-
ne façon, son influence est plus grande que jamais. « Les
agents de la Couronne n’ont pas de Constitution formelle
et ne font pas partie de la fonction publique ou de la ma-
chine gouvernementale du Royaume-Uni … Les agents de
la Couronne agissent en tant qu’agents financiers ou
agents d’affaire pour les gouvernements de tous les terri-
toires dont l’administration relève ultimement du secré-
taire d’état, y compris pour les territoires sous la protec-
tion de Sa Majesté et les territoires administrés au nom
des Nations Unis ». (1)
Les agents de la Couronne travaillent directement à tra-
vers d’organismes clés comme ceux qui dirigent les plus
hauts échelons de la fonc-
tion publique aussi bien
qu’à travers le Canadian
Institute for International
Affairs (CIIA). La coordi-
nation entre ces entités se
fait directement avec l’Oli-
garchie canadienne et le
Ministère des affaires
étrangères à Londres grâce
au Conseil Canadien des
Chefs d’Entreprises. Le
véritable pouvoir n’est pas
situé, ultimement, dans les
sociétés ni même dans le parlement, mais ici, dans cette
ruche.
Pour ce qui est du Parti Québécois, il a été fondé par René
Lévesque. Durant la deuxième guerre mondiale, Lévesque
a été recruté par un agent répondant au nom de Robb (2),
qui était le responsable montréalais du Bureau de l’Infor-
mation pour la Guerre (l’Office of War Information
(OWI)), un service de rensei-
gnement nominalement améri-
cain, mais qui opérait sous
contrôle britannique (3). Lé-
vesque fut envoyé à New-
York pour rencontrer Pierre
Lazareff, l’éditeur en chef des
services français de l’OWI (4).
Il fut rapidement envoyé à
Londres. A la fin de la guerre
il avait atteint l’équivalent du
grade de capitaine. « Nous
étions parmi les gens les
mieux payés, j’avais un rang
équivalent à celui de lieute-
nant. Je pense que j’ai fini
avec celui de capitaine. Je
n’étais pas un capitaine en charge d’une unité, mais quel-
que chose d’équivalent » rapportait René Lévesque dans
une interview plusieurs années plus tard. Après cette ex-
périence, Lévesque fut recruté par les renseignements
britanniques comme « journaliste » pour les bureaux
Montréalais du service de radio international du Canadian
Broadcasting Corporation (CBC). Il fut ensuite transféré
au service de télévision de Radio-Canada dans les années
(1) p.1-2 A Short History of Crown Agents and Their Office, by Arthur
William Abbott, C.M.G, C.B.E The Chiswick Press 1959. -- A.W. Abbott
à été Secrétaire de Crown Agents de 1954 à 1958.
(2) p. 45 Renée Lévesque: Portrait d'un Québécois, par Jean Provencher
Éd. La Presse 1973.
(3) Pour gagner la guerre, Roosevelt a créé l’OWI et l’OSS. L’OWI était
responsable de la propagande tandis que l’OSS était responsable du ren-
seignement. Après la guerre, l’OSS et l’OWI furent démantelé, parce qu’
ils n’étaient pas entièrement sous contrôle américain. L’OSS devint la
CIA et l’OWI fut réintégré dans les services de renseignements britanni-
ques.
(4) p. 71 René Lévesque: Portrait d'un Québécois, par Jean Provencher
Éd. La Presse 1973
René Lévesque
Pierre Trudeau