LA SANTÉ PUBLIQUE ET LES FORMATIONS D’INFIRMIÈRES
ET CADRES DE SANTÉ
l’organisation, la réalisation de soins
infirmiers (…) la contribution au recueil
de données cliniques et épidémiolo-
giques et la participation à des actions
de prévention, de dépistage, de for-
mation et d’éducation à la santé ».
Actuellement cette vision holistique de
la personne se trouve renforcée dans
le décret du 4 Mars 2002 relatif aux
droits des patients en permettant à
ceux-ci d’être reconnus acteurs de
leur santé.
Cette approche qui ne considère
plus uniquement la maladie a été
déterminante pour intégrer le concept
de santé dans la formation : être en
santé ne signifiait plus ne plus avoir de
maladie mais avoir les moyens de
vivre en équilibre avec un handicap,
une maladie chronique, en s’appuyant
sur ses ressources personnelles et
environnementales. « il convient de ne
pas aborder la personne soignée uni-
quement comme un être de besoins
car ses ressources sont là et leur
mobilisation constitue un levier de
changement puissant dans l’aide
apportée au déploiement de la santé ».
Il s’agit de répondre aux besoins de
santé en prenant en compte les com-
posantes de l’être humain (biologique,
psycho social, spirituel) dans un envi-
ronnement donné. (La prise en charge
des patients atteints du sida a bien
démontré la nécessité de cette
approche que ce soit dans le domaine
curatif ou dans le domaine préventif). Il
a été indispensable alors de connaître
le mode de vie, la culture, l’environne-
ment des personnes pour apporter les
réponses appropriées.
Ainsi, l’infirmier réalise selon son
secteur d’activité, des soins tech-
niques, des soins relationnels, des
démarches préventives et éducatives
en tenant compte de la spécificité de
chaque personne ou groupe. Pour ce
faire, il est nécessaire de rester en
veille par rapport aux orientations
nationales en matière de santé
publique ainsi qu’aux plans régionaux
de santé (PRS). Cette approche
humaniste nécessite des change-
ments individuels de comportements
importants pour les professionnels
d’autant plus que les conditions
d’exercice ne sont pas optimales pour
la réaliser.
La santé publique dans
la formation des infirmières
Depuis septembre 1992 (Tableau I -
programme 4) [1], la santé publique
dispose d’un module à part entière, il
s’agit d’un module transverse, c’est-
à-dire qu’il est réparti sur les 3 années
de formation ; de plus des évaluations
cliniques peuvent être organisées au
cours des 3 ans portant sur la présen-
tation de démarche de santé publique
et des actions de santé ; Il faut préci-
ser que cette évaluation n’est pas obli-
gatoire en santé publique mais pos-
sible en fonction des objectifs de
l’institut. Ce programme est toujours
en vigueur à ce jour.
Pour illustrer la mise en œuvre de
l’enseignement de la santé publique
en formation infirmière, nous considé-
rerons un IFSI qui a évolué d’une
capacité de 55 élèves en 1978, date
de son ouverture à 65 étudiants pen-
dant la période que nous décrirons.
Rappelons que chaque IFSI établit un
projet pédagogique qui détermine les
orientations majeures de la formation
dans lesquelles le programme va
s’inscrire. Nous présenterons les
expériences poursuivies en 2 phases :
soit de 1978 à 1992 et après 1992.
1re phase
Dès l’ouverture de l’école en 1978
(Tableau I - programme 2) [2] confor-
mément aux options de l’école, en
collaboration avec un professeur de
santé publique, nous avons abordé
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