
Quatrième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-IV) Thème:
"Maintenant, l’Afrique peut se nourrir elle-même: Transformer en action concrète les connaissances sur le
climat" 08-10 octobre 2014, Marrakech, Maroc
Ateliers indépendants instrumentalisés afin d'informer les journalistes sur les questions
qui seront couvertes lors de l’évènement s’avèrent rarement être de bons
investissements.
Les journalistes sont parrainés, assistent à la séance d’information ou à l’atelier,
participent de façon inégale, et produisent des rapports de qualité variable - qui par la
suite disparaissent rapidement de la conscience publique.
Les journalistes retournent ensuite dans les réalités de leurs pays et environnements
respectifs, sans aucun moyen systématique de rester en contact avec leurs homologues
de différents pays, ou de suivre les questions et les histoires vécues sur une base axée
sur un processus cohérent.
L'hypothèse sous-jacente des 'ateliers de formation aux médias» suppose que les
journalistes doivent être «informés» ou «formés» afin qu'ils puissent «relater» les faits
comme le souhaitent les institutions qui organisent l’évènement. La logique est que si les
journalistes sont bien informés et bien formés, ils relateront des faits éclairés qui feront
bonne impression sur l’institution organisatrice, et se traduira par un grand nombre de
rapports de la presse et d'autres médias que l'institution peut présenter pour démontrer à
ses dirigeants qu'elle a «fait un bon travail ».
Comme le document de réflexion pour cette conférence met en évidence, le changement
climatique représente une menace existentielle pour l'Afrique et les Africains. Il représente
également une opportunité importante pour tirer parti de la dynamique actuelle pour
accélérer la transformation socio-économique de l'Afrique.
Cela soulève des questions importantes et urgentes sur le rôle des journalistes et des
communicateurs africains en prise avec les questions climatiques. Le journalisme du
développement comme précédemment constitué est effectivement un concept révolu. Des
années de développement ratées et le recours à des rapports variable sur le
développement, combiné avec le nouveau paysage médiatique - qui s'explique
principalement par l'explosion des nouvelles technologies et des médias sociaux accessibles
à plus de personnes - ont souligné la nécessité du rôle des journalistes et communicateurs à
être soulevé et reconsidéré.
Aujourd'hui, il n'est plus possible de considérer les journalistes comme des passifs soi-disant
des chroniqueurs «objectifs» de l'histoire. Cela a toujours été une fiction, en tout cas. Les
journalistes (officiellement ou auto-formés) sont les premiers citoyens concernés, ont un
intérêt direct à améliorer les moyens d'existence de leurs concitoyens, reconfigurer les
relations État-société et promouvoir transformation socio-économique.
Il s'ensuit, par conséquent, que toute personne qui communique en vue du changement
social est un acteur dans le changement social, par opposition à un récepteur passif de
l'information de l’expert. Il s'ensuit également que les communicateurs qui se soucient des
questions qui affectent leur pays et contextes doivent être engagés dans la recherche de
solutions pour planifier l'avenir. En effet, sans l’application de stratégies de communication
efficaces, l'Afrique ne peut espérer être gagnante en matière de changement climatique.