Electrification de la commune d`Arcens

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L’électrification
d’Arcens
1883-1886
Le début de l’éclairage des villes (1883-1886)
Dès 1883, un artisan-mécanicien, Louis-Antoine
Michel-Villaz (1843-1911), utilisa sa machine à vapeur
de battage, une dynamo et des lampes à arc pour éclairer
quelques rues de la ville de Beaurepaire
L’inauguration de l’équipement muni de lampes à
incandescence Edison a eu lieu le 14 juillet 1886. Ce
dispositif a fonctionné jusqu’en 1902.
Son fils Louis (1883-1971) participa avec lui à la gestion du réseau beaurepairois et réalisa l’électrification de
très nombreuses communes du bas Dauphiné et de
l’Ardèche (Saint-Agrève, Saint-Martin-de-Valamas…).
Son petit-fils Henry (1910-1991) entrera aussi dans
« l’aventure électrique » en 1934 pour la gestion des
concessions, puis après la nationalisation, il sera directeur
de subdivision (Brioude, Libourne), puis chef de centre à
Grenoble (jusqu’en 1969).
Les premières installations à Beaurepaire
Le premier essai (1883) fournissait de l’électricité
pour 10 lampes. Les clients étaient des hôteliers, cafetiers et commençants de Beaurepaire.
Après un changement de municipalité et une connaissance plus approfondie du matériel une nouvelle tentative a lieu en 1886, avec l’accord de la mairie, de la
préfecture et des Postes et Télégraphes.
C’est une réussite saluée par la presse de l’époque.
Les prix sont au forfait quel que soit
le temps d’éclairage.
- 45 francs pour une lampe de 10
bougies pour les 6 mois d’hiver.
- 60 francs pour toute l’année.
1905 Electrification de Saint-Martin
M Valéry LAFFONT (moulinage du Pont) fut agréé comme concessionnaire le 23 octobre 1905.
La concession fut ensuite acquise par M PLANTEVIN en 1910 puis par M
Marius NICOLAS qui fit construire l’usine hydraulique de La Sagne
(Arcens) en 1912.
Elle est reprise en 1923 par la « Société Régionale d’Energie Electrique
Loire et Rhône » jusqu’en 1930.
L’évolution du réseau pour alimenter les « écarts » sera confiée à la
« Société l’Entreprise Industrielle » de Lyon et dura jusqu’en 1952.
Le contrat d’abonnement était « à forfait » et « au compteur » pour
les installations de plus de 75 bougies :
- 1 lampe de 5 bougies : 1,25F/mois
- 1 lampe de 10 bougies : 1,85F/mois
- 1 lampe de 16 bougies : 2,50F/mois
- 2 lampes allumées alternativement : 0,25F/mois de supplément
1912 Usine électrique de La Sagne
En octobre 1911 M. Jean Joseph Plantevin, industriel à
Pont de Veyrières, vend à M. Marius Nicolas la concession
d’éclairage de Saint-Martin-de-Valamas.
L’achat des terrains (à la famille Blanc de Besse) est réalisé en février 1912 par Monsieur Nicolas. L’autorisation du
barrage sur l’Eysse est accordée en septembre 1912, et l’usine est mise en service en 1913.
Elle sera vendue à la société « Loire et Rhône » en
1923 et appartiendra à la société « l’Energie Industrielle »
lors d’une fusion avec cette société en 1930.
Elle produira de l’électricité jusqu’en 1935, puis de nouveau à partir de 1966 jusqu’à nos jours.
Entre temps elle sera utilisée pour la production de terres
rares, on la nommera communément « l’usine de pierres à
briquet ».
1919 Les premiers fils électriques à Arcens
M Bérenger alimentera en électricité son usine et une « maison d’habitation » située à vingt
mètres de l’usine, de l’autre coté de la route allant à Saint-Martial. Il a eu pour cela une « autorisation de traverser le chemin N°37 » par des « conducteurs électriques » qui lui a été accordée le
11 juillet 1919. Cette installation existait encore en 1929, date à laquelle il payait une taxe « d’occupation du domaine public communal » de 0,20 francs, pour une longueur de 10 mètres de lignes.
Le Génie Rural
A l’origine, le Génie rural est avant tout une
administration de l’aménagement agricole des
eaux, compétence partagée avec le service
Hydraulique (1848). Mais, progressivement, le
service voit le champ de ses attributions étendu à
l’ensemble des travaux d’équipement rural
(1903). Le Génie rural devient un service d’aide
au développement de la vie rurale sous tous ses
aspects (1918).
En 1927 (Première session du Conseil Général
de l’Ardèche), le Génie Rural dresse le premier
rapport de l’électrification du département.
Il sera l’organisme qui pilotera les projets d’électrification des communes rurales.
Carte des communes électrifiées en 1920 ci-contre
Avant 1920
1933 Les sociétés
Un grand nombre de sociétés et de particuliers se partage la fourniture d’électricité et les concessions.
Des accords existent, ainsi que des zones
réservées sans oublier des luttes pour
acquérir certaines concessions existantes.
1922-1930
Les demandes de concession
La lutte pour avoir la concession de distribution
et d’électrification d’une commune est souvent
très rude.
Les modifications (mises en filiale, absorptions,
disparitions et créations) des sociétés sont nombreuses
Les différents projets présentés par monsieur
Louis MICHEL-VILLAZ témoignent de l’évolution de ces sociétés.
- Particulier en 1922, puis représentant et directeur régional des « Forces Motrices du Vercors »
- « Loire et Rhône » est présente dans le canton
en 1924.
- « L’Energie Industrielle » absorbe complètement « Loire et Rhône » en 1930.
Choix d’un concessionnaire en 1922
Le choix du concessionnaire est difficile pour le conseil municipal d’Arcens entre :
- Monsieur Henri MICHEL-VILLAZ qui a déjà des accords avec Accons et Mariac pour une
fourniture d’électricité.
- Monsieur Marius NICOLAS dont on ne connaît pas exactement les moyens de production.
Alimentation des réseaux :
- Monsieur Henri MICHEL-VILLAZ annonce qu’il a obtenu une concession d’état la distribuer d’électricité jusqu’à Saint-Martial (Il agit au nom de la Société des Forces Motrices du
Vercors).
- Monsieur Marius NICOLAS annonce qu’il a l’intention de créer un réseau de distribution
électrique pour Arcens et Saint-Martial, en organisant un syndicat de communes.
Décision du Conseil Municipal :
Le 2 octobre 1922 le choix se porte sur monsieur Marius NICOLAS.
1922 Premier projet de Michel-Villaz
Les Tarifs
Eclairage
- au compteur : 1,20 F le kWh
- au forfait : 1,50 F le watt par an (nuit)
- municipal : 45 F par an pour une lampe de 34 W (nuit)
(30% de réduction pour l’éclairage d’édifice)
Location de compteur
- monophasé 5 ampères
15 ampères
1,50/mois
2,50/mois
Autres utilisations (boulangers et industriels)
- vente au compteur : 0,70 F le kWh
Révisable tous les 5 ans.
Projet toujours en attente en 1923
- Il semblerait que monsieur Nicolas ait fait traîner les choses...Les démarches de monsieur
Nicolas et de certains maires ne sont pas régulières et des « manœuvres » ont poussé certaines
communes à lâcher monsieur Nicolas.
- Le syndicat intercommunal ( Arcens, Accons, Dornas, Mariac, Borée et Saint-martial) n’aboutit pas. Il ne reste plus pour monsieur Nicolas que Borée, Saint Martial et Arcens.
- Le projet d’électrification d’Arcens est toujours en attente d’un cahier des charges, pour être
présenté au Génie Rural.
- Monsieur Bérenger fait aussi pression en décidant de transformer le moulin d’Issas en centrale
électrique pour alimenter son moulinage. Il obtiendra l’autorisation de disposé des eaux de
l’Eysse en 1929.
Il a modifié la position du barrage (situé en amont du pont de la Gare), mais il n’a pas continué
ce projet. Par contre, il a fait installer à la même date, une turbine de 97 CV dans son usine.
- Une nouvelle demande de concession est déposée par Monsieur Henri MICHEL-VILLAZ en
janvier 1924.
1924 un nouveau projet de Michel-Villaz
Coût du projet
Sectionneur
1 900 francs
Transformateurs (2) 37 904 “
Réseau BT
25 337 “
Lampes (7)
875 “
Cuivre ligne
22 221 “
A la charge de la commune et du concessionnaire.
Le projet est partiel sur la commune et n’englobe pas le hameau de Lanteyron.
Les tarifs sont inchangés par rapport au projet
précédent.
Il faut ajouter une participation de chaque
commune à l’établissement d’une ligne
haute tension pour alimenter le réseau
basse tension.
Réseau HT
Cuivre ligne
272 783 francs
88 069 “
Evolution du réseau de 1924 à 1930
1 - Monsieur Henri MICHEL-VILLAZ (Société Loire et Rhône) obtient la concession d’état de
distribution d’électricité le 13 décembre 1922 (demande du 22 février 1922), pour une douzaine de communes des Boutières.
2 - Monsieur Henri MICHEL-VILLAZ relance la commune d’Arcens et précise que les travaux
d’acheminement de l’électricité avancent et que la ligne arrivera bientôt au Cheylard.
3 - Il aura aussi pour mission de s’emparer des concessions de Saint-Martin-de-Valamas et du
Cheylard qui sont alors aux mains de Marius Nicolas et Francis Saléon. D’où des conflits :
- Le concessionnaire de Saint-Sauveur-de-Montagut vient de terminer la construction de
l’usine de La Condamine et souhaite alimenter les industriels du Cheylard. Un accord est
trouvé.
- Le concessionnaire du Cheylard s’oppose à la construction de la ligne haute tension et
oblige Henri MICHEL-VILLAZ à dévier la ligne au col des Nonières.
4 - En fait les travaux sont retardés par des intempéries, les conflits, les pannes et des malfaçons.
L’usine de la Condamine ne fournit pas le courant nécessaire (fuites dans le canal d’amenée).
Le mécontentement s’installe dans les communes déjà desservies.
1930 Troisième projet de Michel-Villaz
Ce projet sera accepté et la convention
sera signée le 4 août 1930 :
- La Commune devra payer 138 283 francs*
- La Société devra une redevance de 1 franc
par an.
- Elle pourra utiliser gratuitement les
lignes pour des extensions vers d’autres
communes.
Caractéristiques :
- haute tension : 3012,5 m de fil
- basse tension : 4012 m de fil
- la haute tension : 15 000 volts
- la basse tension : 200/115 volts.
- l’éclairage public se compose de 7 lampes.
Il y avait 1049 habitants en 1930.
* A réajuster en fonction du prix du cuivre.
1930 1931 Préparation du projet d’électrification
L’année 1930 sera utilisée pour affiner le projet et définir le mode de
financement.
Le projet ne devait pas dépasser une somme correspondant au plafond de la subvention tout en permettant de desservir un maximum
de foyers (de hameaux).
Le problème de financement (crédit et subvention) est délicat. Si les
taux du Crédit Agricole sont bas et intéressants, une subvention complémentaire du Ministère de l’Agriculture est consentie si une commune renonce à ce taux avantageux.
Arcens empruntera au Crédit Foncier, recevra une subvention complémentaire de 9% et une subvention d’Etat de 33%, le concessionnaire participera à hauteur de 20% et la commune assurera le complément par ressources complémentaires et emprunt.
1931 1932 Réalisation du projet d’électrification
14 février 1931 : autorisation d’exécuter les travaux ;
novembre 1931 : construction des transformateurs ;
25 juin 1932 : réception des travaux ;
28 juin 1932 : commande de parafoudres ;
30 juin 1932 : autorisation de circulation du courant électrique ;
1 octobre 1932 : solde final de l’installation ;
Total : 179 991,15 francs
Part de la Société : 20 477,00
Part de la Commune : 159 514,15
Il y aura 9 lampes d’éclairage public et 774 habitants sur 1049
auront l’électricité.
1931 Les appareils électriques
1931 Les appareils électriques
1937 La fée électricté
Raoul Dufy a exécuté " La Fée Électricité " lors de l'exposition internationale de 1937,
pour le Pavillon de la Lumière. Ce pavillon, conçu et réalisé pour la Compagnie
Parisienne d'Électricité par l'architecte Mallet-Stevens, s'élevait a l'extrémité du Champ
de mars devant l'Ecole Militaire.
La décoration de Raoul Dufy ornait le mur du hall d'entrée sur une longueur de 60 mètres et sur une hauteur de 10 mètres. Elle est peinte sur 250 panneaux de contreplaqué
mesurant chacun 2 mètres de haut sur 1,20 mètre de large, à l'aide d'un procédé au vernis dû au chimiste Maroger.
A suivre...
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