0 = − ⋅ = ∂ ∂ W PmP L = PW

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Chapitre 7 : Le marché du travail
A court/moyen terme, les prix et la production évoluent. Ceci est lié aux capacités de production de
l’économie. Etant donné que le capital met du temps à s’ajuster aux variations de la demande, à court
terme l’équilibre entre l’offre et la demande est garanti par l’ajustement de l’emploi.
L’hypothèse sous-jacente de ce chapitre est que le marché du travail est homogène (il n’y a qu’un
seul marché du travail). Sur le marché du travail est déterminé le prix du travail tel que l’offre de travail
est égal à la demande.
L’offre de travail par les travailleurs repose sur un arbitrage entre temps et salaire : si le temps de
travail augmente le temps de loisirs diminue. Cet arbitrage revient à un arbitrage entre loisirs (l) et
consommation (C). Le travailleur maximise donc une fonction d’utilité avec comme arguments l et C
sous contrainte qu’une journée ne compte que 24 heurs. Le taux de salaire horaire est donc le coût
d’opportunité du loisir.
Le comportement des agents sur le marché du travail est déterminé par le salaire réel (W/P) plutôt
que par le salaire nominal (W). Si (W/P) augmente, l’effet de revenu fait que le travailleur devient plus
riche et peut donc se permettre d’accroître son temps de loisirs et diminuer son temps de travail. Par
contre, l’effet de substitution joue dans le sens opposé : après augmentation du salaire réel, le coût
d’opportunité du loisir est plus élevé ce qui incite le travailleur à réduire son temps de loisir et de
travailler plus. La tendance à la diminution du temps de travail suggère qu’à long terme l’effet de
revenu l’emporte sur l’effet de substitution. Par contre, étant donné que la courbe d’offre de travail est
croissante, à court/moyen terme, c’est l’effet de substitution qui est le plus fort.
La demande de travail provient des entreprises. Elles appliquent une fonction de production qui ne
dépend que de la quantité d’emploi utilisée (étant donné que le capital est fixe à court terme). Les
entreprises vont donc maximiser leur profit de la façon suivante :
Max π = PF(L)-WL
∂π
= P ⋅ PmL − W = 0
∂L
Î
W
= PmL : à l’équilibre, le taux de salaire réel est égal à la productivité marginale du travail.
P
La productivité marginale du travail étant décroissante, la demande de travail est une fonction
décroissante du salaire réel.
A l’équilibre sur un marché du travail concurrentiel, il existe de l’emploi, du chômage volontaire mais
aussi du chômage involontaire, appelé « chômage de plein emploi », dû soit à l’inadéquation
qualitative / géographique entre l’offre et la demande de travail, soit à l’imperfection d’information qui
fait que l’appariement d’un chômeur avec une entreprise demande un certain temps (chômage
frictionnel).
En outre, il peut y avoir des rigidités qui empêchent d’atteindre l’équilibre sur le marché du travail et de
cette façon créent du chômage involontaire dû à une offre de travail excédentaire. Ces rigidités sont
•
Soit exogènes au marché du travail : législation sociale (salaire minimum) avec comme
conséquence toutes sortes de trappes à inactivité
•
Soit créées du côté de l’offre de travail : actions syndicales pour revendiquer des hausses
salariales ou plus généralement le conflit éternel entre les insiders et les outsiders
•
Soit créées du côté de la demande de travail : le contrat de travail fonctionnant comme un
contrat implicite d’assurance étant donné que le travailleur accepte un salaire plus bas que le
1
salaire de plein emploi en bonne conjoncture à condition qu’il ne fluctue pas en période de
mauvaise conjoncture.
Plus récemment la théorie du salaire d’efficience explique l’existence d’une rigidité du salaire réel à la
baisse. Dans l’objectif d’accroître la productivité marginale de l’emploi, il peut être optimal pour les
employeurs de payer un salaire au-dessus du salaire de plein emploi ((i) pour garantir une meilleure
santé des travailleurs, surtout dans les pays pauvres, (ii) pour garder/fidéliser les employés et éviter
ainsi les coûts de formation associés à l’embauche de nouveaux travailleurs, (iii) pour maintenir les
employés les plus productifs et efficaces (la sélection adverse engendrée par l’asymétrie d’information
fait que les employeurs ne peuvent distinguer ces travailleurs des moins productifs et ils paient donc
un salaire plus élevé pour être sûr que les plus productifs n’aillent pas ailleurs), (iv) pour répondre au
problème d’aléa moral et garantir le caractère dissuasif du licenciement). L’effet pervers de cette
stratégie est qu’elle crée du chômage.
Ce chômage involontaire (dû à l’excès d’offre de travail) a une composante structurelles et une
composante conjoncturelle.
Ls
W/P
Ld
(W/P)1
(W/P)0
L1d
L0
L1s L
L
chômage involontaire
emploi
chômage volontaire
population en âge de travailler
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