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Lettre ouverte à Monsieur Jonathan Soyez
Responsable des Relations Extérieures
Monoprix - 14 - 16 rue Marc Bloch 92116 Clichy Cedex
Paris le 28 novembre 2011
Les Chiennes de garde se félicitent que Monoprix ait "pris connaissance de (notre)
communiqué de presse avec beaucoup d’attention".
Nous avons compris qu’à aucun moment, "ils n’ont eu l’intention d’être dans la provocation
ou de heurter les sensibilités. Les phrases qui se trouvent sur les emballages de (leurs)
produits ont pour seule vocation d’être humoristiques. Etant à l’écoute des réactions et
remarques de (leurs) clients, ils ont étudié avec attention (nos) arguments".
…et ils ont décidé de remplacer la phrase figurant sur le packaging de la crème
pour les mains qui appelait à la fessée pour les enfants.
Mais quant aux accroches pour les pâtes à tarte, "ils ne souhaitent pas les modifier … et ne
partagent pas (notre) interprétation de ces jeux de mots…".
De l'humour pas compris ?
Régulièrement, la publicité sexiste prend prétexte de l’humour comme stratégie marketing
pour représenter des attitudes de discrimination fondée sur le sexe et stigmatise le manque
d’humour des féministes. Ici, « Elle a beau être bien roulée, elle a quand même l’air
tarte », peut entretenir chez de nombreuses femmes un sentiment d’insatisfaction face à
leur apparence. Les Chiennes de garde ne voient pas l’humour qui émane de cette phrase.
Et si le jeu de mots se rapportait aux Noirs ou aux homosexuels ? et si Monoprix
imprimait sur ses emballages de mousse à raser des jeux de mots pour se moquer des
hommes : « Il a beau se faire mousser, il reste rasoir », ou pour une préparation pour
soufflé ou pizza calzone : "il a beau être bien monté, il a quand même l'air tarte" ?
Le Conseil de l’Éthique Publicitaire
Les Chiennes de garde invitent Monoprix à méditer cet extrait de l'Avis du Conseil de
l’Ethique Publicitaire (CEP) en mai 2010 : "...Au fil des années, l’Autorité de Régulation
Professionnelle de la Publicité (ARPP) a fixé les règles pour prévenir les excès, les
débordements possibles de l’humour dans la publicité. Plutôt que de faire porter sa doctrine
sur une différence (inopérante) entre les différentes formes d’humour (ironie, dérision,
sarcasme, esprit, satire…) et leur validité en publicité, l’ARPP tente de faire cohabiter
humour et respect des principes déontologiques.
Ces grands principes sont : la véracité, la loyauté, la décence, la dignité, l’image de la
personne humaine, la sécurité, la protection des enfants et la santé. Dès lors, le recours
à l’humour est possible à condition de ne pas contrevenir aux règles déontologiques." (1)
Le Jury de Déontologie Publicitaire et l'Union des Annonceurs
Le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP) que nous avons alerté nous a répondu (le 21
novembre 2011) que "notre plainte porte sur les emballages... ce qui dépasse le champ de
compétence du Jury..." (2)
Cependant, l'Union des Annonceurs (UDA) membre de l'Autorité de Régulation
Professionnelle de la Publicité (ARPP) vient de publier (novembre 2011) un livret