L`Economie politique n° 37

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Qu’est-ce que l’économie
de marché ?
Trimestriel-janvier 2008
L’Economie politique
Qu’est-ce que
l’économie de marché ?
L’Economie politique n° 37
Sommaire n° 37
Trimestriel-janvier 2008
L’Economie politique
p.
Sommaire n° 37
Editorial :
L'économie de marché est-elle libérale ?
5
Qu’est-ce que l’économie de marché ? 7
Ce qu’en pensent les économistes
Les principes théoriques du marché 7
Par Denis Clerc
Tour d’horizon des débats entre économistes autour de deux
questions clés : l’économie de marché est-elle efficace économiquement et est-elle socialement optimale ?
Marché et autonomie des acteurs :
histoire d’une illusion 23
Par Nicolas Postel
Une histoire de la pensée économique qui montre comment
la théorie a longtemps vécu sur l’idée d’Adam Smith d’un
marché autonome fonctionnant sans liens sociaux entre
les acteurs. Avant de réintégrer la nécessité de règles de
sociabilité et même de coercition pour que le marché puisse
exister.
L’économie de marché : liberté et concurrence 38
Par Jean-Marc Daniel
Une description de ce que représente la vision libérale de
l’économie de marché et le rôle qu’y jouent la liberté, la
concurrence, la monnaie et l’Etat.
Des économies « avec marchés ».
Un point de vue marxiste 51
Par Gérard Duménil et Dominique Lévy
Après avoir cerné les caractéristiques du fonctionnement des
économies où les marchés sont présents, les deux auteurs
montrent que ces derniers ne sont pas le seul facteur de
coordination des actions économiques.
L’Economie politique n°
37
Ce qu’en disent les historiens
La concurrence : discours et pratiques,
hier et aujourd’hui 66
Par Jean-Pierre Hirsch
Un bref passage en revue des pratiques économiques
des entrepreneurs du XVIIIe siècle à nos jours qui montre
qu’en matière de concurrence il y a une marge entre les
discours, qui en louent les vertus, et les réalités qui la
contournent.
Economie de marché et Etat en France :
mythes et légendes du colbertisme 77
Par Philippe Minard
L’économie de marché serait victime en France d’un héritage colbertiste donnant trop de place à l’Etat. L’analyse
historique montre plutôt que c’est la suppression par la
Révolution française de l’organisation colbertiste des
marchés qui a suscité, à partir du XIXe siècle, une demande
d’Etat récurrente de la part des entrepreneurs.
La définition de la qualité des produits
dans une économie de marché 95
Par Alessandro Stanziani
Les prix ne suffisent pas à mesurer la qualité des produits,
dont la connaissance est essentielle au fonctionnement de
l’économie de marché. La définition de la qualité est le fruit
de compromis politiques entre producteurs, producteurs et
consommateurs, producteurs et puissance publique.
Trimestriel-janvier 2008
Sommaire n° 37
L’Economie politique
p.
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Editorial
p. par Christian Chavagneux
rédacteur en chef
de L'Economie politique,
et Philippe Minard,
université Paris VIII, EHESS
L’économie de marché
est-elle libérale ?
L
a question peut paraître a priori saugrenue. Donner
plus de place au marché entraîne forcément les économies vers plus de libéralisme, c’est une évidence. Les
économistes peuvent se battre, et ils ne s’en privent
pas, pour savoir dans quelle mesure le marché est un mode d’organisation efficace économiquement et socialement optimal. Mais
cela ne change rien au fond de l’affaire : ce sont bien les libéraux
qui réclament plus de marché, de concurrence et de liberté pour
l’initiative individuelle. Le marché est libéral.
Ou, en tout cas, celui de la théorie économique dominante
l’est. Héritière des réflexions initiées dès le XVIIIe siècle et formalisée à la fin du XIXe et au début du XXe, son message principal est que, dans une situation de concurrence pure et parfaite, un système de prix se forme qui permet d'arriver à une
situation d’équilibre économique d’ensemble. Un paradis sur
terre, où toutes les machines sont employées, tous ceux qui
veulent travailler le peuvent, etc. Impossible de faire mieux,
en tout cas impossible d’améliorer la situation de ­quelqu’un
sans détériorer la situation de quelqu’un d’autre ; ce que les
économistes considèrent comme la situation optimale. Comme
le résumait Maurice Allais en 1954, « toute situation d’équilibre
d’une économie de marché est une situation d’efficacité maximale, et réciproquement toute situation d’efficacité maximale
est une situation d’équilibre d’une économie de marché ».
­Fermez le ban, la messe est dite.
Janvier-février-mars 2008
Qu’est-ce que l’économie
de marché ?
Trimestriel-janvier 2008
L’Economie politique
p.
[1] Outre les textes
de ce numéro, voir
également « Le marché
dans son histoire »,
Revue de synthèse,
n° 2006/2, éd. Rue d’Ulm.
[2] Voir à ce sujet le
dernier livre de Robert
Reich, Supercapitalime,
éd. Vuibert, 2008.
[3] Voir la synthèse
éclairante dirigée
par Alessandro Stanziani,
Dictionnaire historique
de l’économie-droit, XVIIIeXXe siècles, éd. LGDJ, 2007.
Sauf que cette représentation des choses a fini par gêner, y
compris les économistes les plus « orthodoxes ». Ils ont admis
que, pour que le marché existe, il fallait que les acteurs du marché
se fassent confiance, donc se connaissent, et donc qu’il existe des
règles de sociabilité hors marché, et même une forme de coercition
politique pour les faire respecter. Mauvais coup pour l’interprétation libérale du marché : celui-ci n’est plus conçu comme un
espace autonome où des stratégies individuelles, bâties chacune
de leur côté, s’harmonisent comme par enchantement. Il apparaît
bien plutôt comme un système qui a besoin de règles éthiques et
politiques pour fonctionner.
Mais cela n’était encore rien, par rapport au véritable coup de
massue infligé à la vision libérale du marché quand les historiens
ont commencé à se pencher sur la façon dont les marchés ont
fonctionné concrètement, indépendamment des formalisations
abstraites, plus normatives que descriptives [1]. Ils ont été surpris de découvrir des comportements bien éloignés du libéralisme de la théorie. La concurrence ? Les entreprises semblent
dépenser plus de temps – et d’argent [2] – pour l’éviter que pour
l’affronter. La liberté d’entreprise individuelle ? Dire, comme le
veut une vulgate répandue, qu’elle est brimée en France par un
héritage colbertiste dont il faudrait se débarrasser pour « libérer
la croissance » relève du contresens historique total. Colbert
a mis l’industrie française aux normes de qualité mondiale de
son époque, assurant notamment une police des fraudes qui
permettait aux marchands d’avoir confiance dans la qualité des
produits échangés. Ce sont ces mêmes marchands qui, après que
la Révolution française a fait table rase des règlements, n’ont eu
de cesse au cours des siècles suivants, et jusqu’à aujourd’hui,
de réclamer des exceptions à l’absence de règles pour qu’ils
puissent avoir confiance dans le fonctionnement du marché. Des
règles publiques qui sont d’ailleurs en partie une façon de graver
dans le marbre du droit des comportements déjà à l’œuvre entre
entrepreneurs, ce qui achève de brouiller les liens entre Etat et
marché [3].
Dans l’économie de marché, la concurrence est rarement libre
et quasiment jamais « non faussée ». Au même titre que d’autres
instances de régulation, l’Etat y est toujours présent, réclamé par
les acteurs privés eux-mêmes ; et les compromis politiques sont
à la base des règles qui permettent aux marchés de fonctionner.
Qui a dit que le marché était libéral ?
Christian Chavagneux et Philippe Minard
L’Economie politique n°
37
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