INTRODUCTION
Me voila à l’aube de ma vie professionnelle, après trois ans de formation. Trois ans
passés à me battre pour réussir, tant dans la théorie que dans la pratique. Trois ans
passés à prouver jour après jour que l’étudiante que je suis aujourd’hui sera une infirmière
compétente demain.
En arrivant à l’IFSI en septembre 2009, j’avais une certaine vision de ce qu’est le travail
d’une infirmière. J’avais mes représentations, et mes valeurs. J’avais ma propre idée du
mot « soin ».
C’est seulement lors du début de ma deuxième année, quand j’ai effectué mon stage en
service de soins palliatifs, que j’ai retrouvé cette vision du soin.
Cette philosophie propre aux soins palliatifs: le patient au cœur des soins, la famille au
centre de la prise en charge. Le soin du « prendre soin ».
En fin de deuxième année, et en début de troisième année, nos formateurs nous on
recommandé de commencer à réfléchir à un sujet de Travail de fin d’Etude, sur lequel
nous souhaiterions travailler.
Depuis cette rencontre avec les soins palliatifs en novembre 2010, je savais que mon sujet
de mémoire porterait sur ces services encore mal connus, et dont la réputation
s’apparenterait plus à un « mouroir » qu’à un service « d’accompagnement » à la mort.
Au cours de ce stage, j’ai pu remarquer que tous les soignants ne réagissent pas de la
même façon face à la mort. Chacun a sa propre histoire, ses propres appréhensions, ses
propres craintes, ses propres doutes. La mort d’autrui renvoie à sa propre mort, et certains
l’appréhenderont mieux que d’autres, car leur histoire personnelle leur a permis de s’y
confronter.
D’une façon générale, la mort est crainte par bon nombre d’Hommes, car elle est à la fois
terriblement familière, et pourtant si inconnue.
Platon disait de la mort : « Qu'est-ce que craindre la mort sinon s'attribuer un savoir que
l’on n'a point ? »
Mon sujet de départ portait sur l’importance du sourire en soins palliatifs. Cependant,
après m’être renseignée, je me suis aperçue que ce type de sujet n’avait à priori pas fait
l’objet de recherches poussées, et face à la rareté des informations sur lesquelles j’aurais
pu me baser pour élaborer mon cadre conceptuel, j’ai préféré en changer.
En recherchant un nouveau sujet pour composer ce travail de fin d’étude, toujours sur la
base des soins palliatifs, j’ai fais un lien avec mon vécu personnel lors de la mort de mon
grand-père, pendant les vacances d’été.
Après son décès, je me suis demandé si là, j'arriverais à retourner en service de soins
palliatifs. Et je savais que non. Les choses n'étaient pas encore passées, la perte encore
trop proche et la douleur encore trop grande. Mais qu'en est-il des soignants qui vivent
des décès dans leur vie personnelle et qui ensuite doivent retourner travailler? Qu'en est-il
si un patient leur rappelle une situation qu'ils ont déjà personnellement vécue? Comment
font-ils pour passer au dessus de leurs émotions et assurer des soins?
Cette réflexion m'a donc amené à mon sujet de TFE: le vécu des soignants en soins
palliatifs, et à ma question de départ :
En quoi travailler en service de soins palliatifs peut-il avoir une influence sur le
soignant ?