Toponymie de la Commune de Rochefort

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Toponymie de la Commune de
Rochefort
par Joël Rilliot, 2019 Chambrelien
Introduction
Le présent travail est divisé en 5 parties correspondantes à une division arbitraire en
zones géographiques du territoire communal. La première englobe la village de Rochefort
et le hameau des Grattes. La seconde, le hameau de Chambrelien (jusqu’au Merdasson)
et le territoire situé à l’est de ce dernier et au sud de la route cantonale en direction du
Val-de-Travers jusqu’à l’Areuse. La troisième comprend le territoire au nord de la
précédente route et suivant la ligne de la Combe Léonard - Mauvaise Combe jusqu’au
Grand-Coeurie - frontière communal de Brot-Plamboz. La quatrième comprend le
territoire suivant la même ligne, mais du côté est de la Mauvaise Combe jusqu’à la
frontière avec Montmollin et au nord de la route cantonale en direction du Val-de-Ruz. La
cinquième comprend le territoire au sud de la précédente route, le hameau de
Montézillon jusqu’à ces frontières avec les communes de Bôle et Corcelles.
Les références bibliographiques principales sont abrégées de la manière suivante:
Toponymie romande (M. Bossard, J.-P. Chavan, éd. Cabédita) =TR, non mentionnée car
étant la principale source bibliographique. Le dictionnaire historique du parler neuchâtelois
et romand (W. Pierre-Humbert, éd. Attinger 1926)= PH. Le dictionnaire toponymique des
communes suisses (éd. Huber 2005) =DTCS. Le glossaire toponymique d’Henry Suter
(http://henrysuter.ch/glossaires/toponymes.html)= HS
Le présent travail n’a pas de prétentions scientifiques, mais est le fruit d’une passion pour
l’histoire des habitants du Canton de Neuchâtel et dont les toponymes sont une des traces
laissées par les oubliés de la grande Histoire.
Un référence au patois neuchâtelois sera inscrite à chaque fois que cela est possible, tout
en gardant à l’esprit que l’auteur parle, écrit et étudie principalement le patois des
montagnes.
Première partie
Champ de la Pierre
Lieu dit fréquent par suite de l’abondance de blocs ératiques.
Etymologie: Latin petra, «pierre»
Patois: pierra ou pîrra
Champ du Paccot
Bourbier, terre marécageuse.
Etymologie: Racine pac (onomatopée) signifiant boue en francoprovençal.
Patois: paccot
Champs Caloux
Champs pierreux, difficiles à cultiver ou à exploiter.
Etymologie: Latin vulgaire caliavum, du gaulois caljavo caillouteux,
pierreux (HS)
Champs de l’Envers
Champs sur le versant le moins exposé au soleil, versant nord.
Etymologie: Latin inversus, «retourné, renversé».
Patois: âvoué
Champs devant l’Hoteau
Champs devant la maison.
Etymologie: Latin hospitale, qui a pris en patois le sens de «maison»
Patois: hotau
Champs du Bugnon
Champs où se situe une source, spécialement celle surgissant à fleur de
terre ou au fond d’un bassin naturel.
Etymologie: peut-être bunia, «souche d’arbre»?
Patois: Bugnon
Champs Gossets
Issu soit d’un patronyme «Gousset / Gosset» ou dans le sens de creux,
français de gousset « petite poche»
Champs Perrin
Champs ayant appartenu à un dénomé Perrin. Issu du patronyme Perrin,
hypocoristique de Pierre
Chemin à Bidzan
chemin portant le patronyme de Beljean
Patois: Bi Dzan ou Bé Djan
Combe Léonard
Combe, petit vallon; toponyme très fréquent associé ici à un patronyme.
Etymologie: gaulois cumba, «combe»
Patois: comba
Courtes Rayes
Courts sillon
Etymologie: Gaulois rica, «sillon»
Remarques: fréquent au pluriel et surtout en composition dans
longeraie, ...; on trouve aussi la forme rai, ray.
Grand Pré
Pré, du latin pratum, «pré»
Patois: pra
Grands Champs
Grands champs. Lieu dit très fréquent , au pluriel et en composition
Etymologie: Latin campus, «champs»
Patois: grand tchan ou tsan
La Nantillière
Endroit où l’on cultivait des lentilles (HS)
Etymologie: du mot patois nantilla, neintilla, nentille
Le Corton
Grand domaine rural, hameau.
Etymologie: corte (<latin cohorte), «cour, endroit clos» est devenu au VI
et VII ème siècle synonyme de villa, domaine agricole.
Remarques: très souvent avec un nom d’homme postposé, p.ex.
Cortaillod.
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Les Censières
Terres sur lesquelles un cens ou impôt foncier est dû; ces toponymes
datent de la fin du moyen âge.
Etymologie: dérivé de cens < latin censum
Les Chièvraz
Déformation du mot chèvre? Par extension, pré aux chèvres?
Etymolgie: Latin capra
Patois tchivra ou tsivra
Les Combettes
c.f. Combe Léonard; diminutif de combe, «petites combes»
Patois: combettè, comb’tè
Les Fontenettes
Diminutif de source
Etymologie: de l’adjectif fontana, dérivé du latin fons, «source»; le féminin
s’explique par le fait que fontana était accouplé au mot féminin aqua,
«eau»
Patois: Fontanettè
Les Grattes de Bise
Désigne un terrain pauvre, comme gratté. Anciennement Gratt, située à
l’est du côté bise
Etymologie: Roman gratar, «labourer, gratter», latin cratire,
«herser» (HS)
Patois: Gratta d’Bisa
Les Grattes de Vent
C.f. les Grattes de Bise, mais cette fois situées à l’ouest.
Patois: Gratta d’Oûra ou d’Oûvre
Neuchardet
Nouveau chardet, petit pré, terrain peu productif?
Etymologie: issu du gaulois calmis, francoprovençal chaux? (HS)
Patois: neu tchardet ou neu tsardet
Petit Pré
Mots français, c.f. grand pré
Patois: ptet prâ
Prés de Verna
Prés de l’Aulne commun, arbre qui se rencontre souvent au bord des
ruisseaux. L’aulne blanc est fréquent en montagne ou dans les sols
calcaires un peu humides.
Etymologie: gaulois verno
Seconde partie
Chassagne
Chênaie, forêts autrefois pâturées par les porcs qui profitaient de la
glandée.
Etymologie: Gaulois cassanus
Remarque: Chassagne ne semble pas attesté chez nous comme nom
commun, mais en France voisine.
Patois: Tchassagna ou Tsassagna; tchâno, tsâno (n.masc.) : chêne
Champs Carrés
Coin de terre, angle, parcelle de terrain, parfois quartier de village
Etymologie: dérivé du latin quadrare «rendre carré»
ou alors
Maison ou étendue de terre carrée.
Etymologie: de l’adjectif féminin latin quadrata
Remarque: le français local suivant le patois, appelle une carrée une
maison d’habitation construite à part du rural.
Champs Fergans
?
Chassagnettaz
Petite chênaie, c.f. Chassagne
Combe de Peux
colline, petit sommet.
Etymologie: Latin podium, «colline»
Remarque: en lien avec la colline qui borde le Pré-Vert au sud.
Combe des Epines
Combe où abondent des arbustes à épines, tels que prunelliers
sauvages, ronces, épines-vinettes, groseilliers, églantiers, genêts,
argousier, aunes épineux, etc...
Etymologie: Latin spina, «épine»
Côte des Puries
Côte, coteau
Etymologie: Latin costa, «côte»
Puries: terrain ou roche humide
Etymolgie: participe passé substantivé du verbe pourrir sous sa forme
patoise
Patois: pourria, pourriè
Côtes de la Verrière
Pourrait se rattacher au français verrière «verrerie» (selon DTCS) ou
alors faut-il y voir une vernaie dérivé du celtique verna, «aulne», formé
avec un suffixe -aria.
Remarque: en lien avec la chute du même nom sur l’Areuse
Cul de Chassagne
Extrémité d’un terrain ou partie la plus basse d’un terrain, d’une combe,
c.f.Chassagne
Etymologie: Latin culus
Patois: Cu d’Tchassagna
Dusset
Y a t-il un lien avec le patois tiède, ducet? ou s’agit-il d’une contraction
de «du scex» du latin saxum, «rocher», ou un lien avec sè, en patois sec,
en parlant d’une prairie sèche?
Chambrelien
Hameau de la commune de Rochefort composé de champ et d’un
anthroponyme germanique, comme Berila ou Borila. (HS)
La Prise Emonet
Probable transcription française erronée de: les Prises Monet (nom de
famille?), c.f. La Prise
Patois: Lé Preisè Monet
La Prise
Terrain pris en ascensement (contre redevance) du seigneur pour être
mis en culture; souvent pluriel et presque toujours suivi du nom du
propriétaire, ou encore du village le plus proche. Très fréquent au pied du
Jura, tout spécialement neuchâtelois.
Etymologie: participe passé féminin du verbe prendre, sous sa forme
francisée.
Remarque: Preisaz (pluriel Preises) est la forme patoise; on le rencontre
surtout dans les Préalpes et généralement sans nom de propriétaire.
La Prise Emonet
Probable transcription française erronée de: les Prises Monet (nom de
famille?), c.f. La Prise
Patois: Lé Preisè Monet
La Sauge
Saule, arbre se développant essentiellement dans les sols humides et le
long des rivières.
Etymologie: Latin salix, «saule»
Patois: Saudge, Saudze (n.fém.)
Le Burkli
?
Le Merdasson
Ruisseau boueux, pâturage et terrain fangeux
Etymologie: faciles à reconstituer
Le Pré-Vert
Ancienne forme à l’accusatif du mot prêtre
Etymologie: Latin ecclésiastique presbyterum, accusatif de presbyter,
«prêtre».
Remarque: séparation erronée de Preveire
Le Tertre
Du français, tertre, «élévation de terrain, petite colline».
Etymologie: Latin vulgaire terminem, déformation de terminem, tiré de
termen, «borne» (HS)
Les Biolles
Bouleau; cette essence était beaucoup plus répandue au XVè siècle
qu’aujourd’hui.
Etymologie: Gaulois betulla, «bouleau».
Patois: la biola, lé biolè
Les Sagnes
Terres marécageuses, généralement tourbeuses.
Etymologie: Gaulois sagna
Patois: lé saignè
Petite Sauge
Petit saule, c.f.La Sauge
Planche Perregaux
Terrain plat ou de faible pente, de forme régulière, plus long que large;
terre de bonne qualité, prés gras; généralement situé près de la maison.
Etymologie: Grec phalanx, «poutre».
Remarque: planche ayant appartenu à a famille Perregaux
Pré du Cloître
Pré ayant appartenu à une communauté ecclésiastique ou plus
probablement de clos, closé, closel; petite pré mis à clos
Etymologie: Latin clausum, «fermé».
Patois: tyozé ou tiosé; veut aussi dire le verger.
Prise du Merdasson
c.f. Prise et Merdasson
Rochefort dessus/dessous
Etymologie:Selon DTCS Rochefort est formé du nom commun rocca,
«rocher» d’origine prélatine, emprunté par le latin et resté vivant dans les
langues romanes, et l’adjectif latin forte, «fort». Dans les noms
composés, roche est une désignation féodale typique pour château-fort.
Son emploi s’explique le plus souvent par la position de la bâtisse sur un
rocher, mais peut aussi insister sur la solidité de la construction.
Dessus et dessous permettent une différenciation d’altitude entre 2 zones
du même lieu.
Patois: Rots’fô ou Rotch’fouo
Valleray
Endroit vallonné
Etymologie: Latin vallis par le suffixe en -aria
Remarque: de la même famille que Valleyre
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Troisième partie
Cernil la Fontaine
Forêt défrichée; Cerne et ses dérivés ont pris par la suite, comme noms
communs, différents sens, spécialement celui de pâturage entouré de
barrières, attesté particulièrement dans le Jura. Dans notre cas le
pâturage en question devait avoir une source.
Etymologie: Substantif tiré du verbe latin circinare, ou directement de
cerner avec des nombreux dérivés par suffixation.
Patois: cerni, dérivé du verbe cernyî
Combe des Fies
Combe où se trouvent des sapins rouges: épicéas. Typique du canton de
Neuchâtel (En 1906 Combe des Fias).
Etymologie: mot d’origine celtique, certains l’ont rapproché de
l’allemande Fichte
Patois: Comba dé Fia ou Fie
Crêts Pettavel
Crête, hauteur, sommet ou peut aussi désigner un petit replat, une pente
raide, un terrain pierreux de mauvaise qualité (HS)
Etymologie: latin crista, crête d’oiseau puis sommet de montagne.
Probable contraction de petta, vilain, laid issu du latin putere, puer sentir
mauvais et de villa, domaine agricole au moyen âge. Une autre
hypothèse petta- serait issu de pétâ, la boue en patois?
Patois: Crêt Peuta vl’a
L’Arétaux
Désigne une crête de montagne étroite et dans le Jura une colline
allongée. Dans notre cas diminutif, croupe boisée de 400 m de hauteur.
(HS)
Etymologie: du latin dialectal arista, barbe d’épi puis arête de poisson
Patois: l’Arétau
La Chauvillière
La Fretreta
La Martaine
La Mauvaise Combe
La Plan
La Pourie
La Sauge
La Tourne dessus / dessous
Le Grand-Coeurie
Le Petit-Coeurie
Le Plandrion
Les Chaumes
Les Lans
Les Lapples
Les Montus
Les Roches Jaunes
Les Sagneules
Maison Rouge
Pré à Jean
Pré de l’Ours
Pré de la Tourne
Pré derrière la Tourne
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