Brigitte Barèges Député-Maire de Montauban Discours introductif au Colloque « face à une économie sans foi ni loi, les religions et le droit » Mardi 14 juin – Centre universitaire – 10 heures Monsieur le Préfet Monsieur le Président du Conseil régional Monsieur le Président du Conseil général Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et messieurs les universitaires, les autorités religieuses Mesdames et messieurs Montauban, deuxième agglomération midi-pyrénéenne, cité d’Ingres, de Bourdelle, d’Olympe de Gouges et de sa Déclaration des droits de la femme, qui accueille aujourd’hui un colloque international de très haute tenue, c’est un événement de nature à conforter et à souligner la vocation universitaire de notre Cité d’Ingres Qu’il me soit permis de remercier toutes celles et tous ceux, professeurs, juristes, économistes, historiens, autorités religieuses et spécialistes des religions de participer à ce que je n’hésiterai pas à appeler « 14, 15 et 16 juin » les « Trois glorieuses » de la recherche et du dialogue. Permettez à l’ancienne étudiante en droit et à l’avocate que je fus de vous dire son émotion en prononçant ces quelques mots devant un aréopage de personnalités que nous avons rarement connu. « Face à une économie sans foi ni loi, les religions et le droit » : telle est donc la thématique de ce colloque international qui devrait nous permettre d’aborder des thèmes aussi éclectiques que « le droit régalien de battre monnaie », la place des religions et du droit dans la société, la moralisation d’une économie qu’on voudrait raisonnable, la richesse et la pauvreté, les différentes religions dans leur rapport à l’argent (le prêt à intérêt, l’économie de crédit, l’usure). Formidable ambition que d’avoir souhaité une telle interdisciplinarité et clin d’œil audacieux à l’histoire dans une ville devenue entièrement huguenote au début des guerres de religion ; où en août 1561 les moines catholiques sont dans l’impossibilité de prêcher, où l’évêque est chassé et tous les consuls de la ville sont protestants. La présence de ce colloque ici ne doit en effet rien au hasard. C’est avant tout parce que celle qui porte ce projet, Mme le Professeur Mengès Le Pape, est montalbanaise. Permettez-moi de lui rendre hommage et de la remercier de contribuer ainsi au rayonnement de sa ville à laquelle je la sais très attachée. Mais la raison plus profonde est peut être à chercher dans l’histoire de notre ville. Montauban est pétrie de l’historie des religions. Ses façades, son patrimoine, son art, ses mœurs sont l’héritage des grandes heures que ce territoire a connues. L’histoire de Montauban et celle des religions sont intimement liées. On peut même dire que Montauban a été façonnée par l’histoire des religions. Quelques-uns des murs qui accueilleront les travaux de ce colloque en sont les grands témoins. 400 ans après la naissance d’une Université protestante, l’Académie de Montauban et de Puylaurens ; plus de 400 ans après les enseignements de Daniel Chamier rédacteur des articles secrets de l’Édit de Nantes ; près de 200 ans après l’ouverture d’une Faculté de théologie protestante, Montauban renoue aujourd’hui avec sa tradition séculaire de carrefour des religions. Montauban aura été tout à la fois le berceau du protestantisme mais également un symbole de la reprise en main de la monarchie et du catholicisme sur des territoires rebelles. Il y a donc une certaine logique que ce soit ici dans une ville qui est l’incarnation presque charnelle des problématiques que nous cherchons à éclairer, qu’un colloque qui tentera notamment de décrire l’influence des religions sur notre façon d’appréhender la chose économique, à travers l’histoire, se tienne. Montauban est aujourd’hui plurielle par son histoire mais aussi par ses populations héritées des différentes vagues d’immigration que la France a connues et qui par ailleurs ont largement influencé le cours de son développement économique. Il n’y avait pas, dans cette région, de Cité plus appropriée pour accueillir une réflexion autour de ces questions. Nous remercions à cet égard le Centre Toulousain d’Histoire du Droit et des Idées Politiques, dirigé par le Professeur Jacques Krynen, d’avoir choisi d’organiser un colloque international ici et de permettre ainsi à Montauban de renouer avec sa longue tradition universitaire. Nul doute que c’est le signe du renouveau que nous appelons de nos vœux pour l’enseignement supérieur et la recherche dans notre ville. Bons travaux à vous tous !