Formidable ambition que d’avoir souhaité une telle interdisciplinarité et clin d’œil audacieux
à l’histoire dans une ville devenue entièrement huguenote au début des guerres de religion ;
où en août 1561 les moines catholiques sont dans l’impossibilité de prêcher, où l’évêque est
chassé et tous les consuls de la ville sont protestants.
La présence de ce colloque ici ne doit en effet rien au hasard.
C’est avant tout parce que celle qui porte ce projet, Mme le Professeur Mengès Le Pape, est
montalbanaise. Permettez-moi de lui rendre hommage et de la remercier de contribuer ainsi au
rayonnement de sa ville à laquelle je la sais très attachée.
Mais la raison plus profonde est peut être à chercher dans l’histoire de notre ville.
Montauban est pétrie de l’historie des religions. Ses façades, son patrimoine, son art, ses
mœurs sont l’héritage des grandes heures que ce territoire a connues.
L’histoire de Montauban et celle des religions sont intimement liées. On peut même dire que
Montauban a été façonnée par l’histoire des religions. Quelques-uns des murs qui
accueilleront les travaux de ce colloque en sont les grands témoins.
400 ans après la naissance d’une Université protestante, l’Académie de Montauban et de
Puylaurens ; plus de 400 ans après les enseignements de Daniel Chamier rédacteur des articles
secrets de l’Édit de Nantes ; près de 200 ans après l’ouverture d’une Faculté de théologie
protestante, Montauban renoue aujourd’hui avec sa tradition séculaire de carrefour des
religions.
Montauban aura été tout à la fois le berceau du protestantisme mais également un symbole de
la reprise en main de la monarchie et du catholicisme sur des territoires rebelles.
Il y a donc une certaine logique que ce soit ici dans une ville qui est l’incarnation presque
charnelle des problématiques que nous cherchons à éclairer, qu’un colloque qui tentera
notamment de décrire l’influence des religions sur notre façon d’appréhender la chose
économique, à travers l’histoire, se tienne.
Montauban est aujourd’hui plurielle par son histoire mais aussi par ses populations héritées
des différentes vagues d’immigration que la France a connues et qui par ailleurs ont largement
influencé le cours de son développement économique.