
Synthèse  des  travaux  du  colloque  international  sur  le 
thème : « La rencontre des religions et des laïcités pour 
le  réveil  de  la  fierté  africaine  et  la  promotion  d’un 
patriotisme éclairé » 
Le colloque,  tenu du vendredi 15 au dimanche 17 janvier 2016 à l’INFOSEC  
à Cotonou, a fustigé les crimes inadmissibles et abjects commis au nom de Dieu et 
d’intérêts sordides souvent inavoués  ici et là dans le monde. Se référant à l’histoire, 
les  participants  ont  reconnu  que  c’est  un  peu  la  particularité  de  certains 
monothéismes  dits  du  livre  tels  que  le  christianisme  et  l’islam.  Les  choses 
commencent  par  le  dénigrement  et  la  diabolisation  des  religions  du  pays  dites  
païennes, soi-disant idolâtres et polythéistes.  
Le colloque adhère à ce propos de Bernard Maupoil : « Ne pas perdre de vue 
la remarquable tolérance religieuse pratiquée par les « vodounnon », les devins et 
les adeptes de tous les cultes du Bas-Dahomey. Les meilleurs auteurs s’accordent 
d’ailleurs  pour  reconnaître  que  le  Noir  est,  "en  règle  générale,  aussi  éclectique et 
tolérant que croyant" » (La Géomancie à l’ancienne Côte des Esclaves, Paris, Institut 
d’ethnologie, 1936, rééd. 1988, p. 63). Les participants au colloque, venus du Bénin, 
du Togo, de la Côte d’ivoire, de la France, de l’Allemagne et du Nigeria, se sont alors 
demandé très sérieusement si le temps n’était pas enfin venu pour l’Africain d’en finir 
avec  les  diabolisations  et  tous  les  conditionnements  pour  reconsidérer  l’approche 
que  ses  ancêtres  avaient  de  la  religion,  leur  profonde  humilité  à  eux  qui  ne  se 
préoccupaient que du bien vivre sur cette terre et qui ne passaient pas leur temps à 
se  disputer  autour  de  certitudes  sur  Dieu  (l’Inconnaissable)  et  sur l’au-delà  ni  à 
s’entretuer au nom de Dieu ou de Vérités prétendues immuables. 
Le colloque a initié un nouveau format de dialogue qui a réuni autour  d’une 
même table les pratiquants de la religion endogène africaine, ceux du christianisme 
et de l’islam d’une part et, d’autre part, des tenants de la laïcité (agnostiques, athées,  
libres penseurs, communistes, etc.) et a regretté l’absence de certains invités. 
Les  différents  panels  ont  permis  aux  participants  de  voir  que  le 
développement de l’Afrique ne peut se réaliser qu’à partir de la reconnaissance des