1
UFR SEGMI Département d’Économie
Année 2016-2017
L2 Introduction à la politique macroéconomique
Travaux Dirigés Document No 3 :
Analyse empirique de la relation prix-salaire
ELEMENTS DE CORRECTION
Professeurs de CM :
Mme. Caroline Coudrat
Mme. Agnès Labye
Chargés de TD :
Mme. Ndèye Penda Sokhna
M. Victor Court
Mme. Lesly Cassin
2
Introduction
Avec ce premier document consacré au fonctionnement de l’économie à moyen terme
nous poursuivons l’analyse de la synthèse classico-keynésienne avec l’étude de modèles plus
récents permettant de mettre en évidence l’efficacité comparée des différentes mesures de
politique économique. Il s’agit d’établir un pont entre le fonctionnement de l’économie à long
terme qui sert de référence (théorie de l’équilibre général) et le fonctionnement de l’économie
à court terme (théorie keynésienne). En d’autres termes, il convient d’expliquer comment
l’économie s’ajuste à moyen terme (ajustements par les prix et par les quantités) pour parvenir
à une situation d’équilibre de plein-emploi de long terme.
La relation prix-salaires est vue dans ce document à partir dune analyse empirique des
enseignements du modèle WS-PS qui propose une étude du fonctionnement du marché du
travail sensible aux aspects institutionnels et à ses rigidités.
Trois axes vont être privilégiés. Le premier consiste en une analyse empirique du taux
de chômage d’équilibre à partir du modèle WS-PS, permettant de mettre en évidence les
rigidités institutionnelles qui empêchent les salaires de s’ajuster en fonction de l’état du
marché du travail expliquant ainsi le chômage. Le deuxième montre l’ajustement des salaires
et de l’emploi en situation de crise et de reprise de l’activité à partir d’une étude de l’OCDE.
Par conséquent il en résulte que pour réduire le chômage, il faut améliorer la flexibilité
du marché du travail, supprimer toutes les rigidités observées de façon à converger le plus
rapidement possible vers l’équilibre de long terme. C’est l’objet des réformes entreprises dans
de nombreux pays. La troisième partie du document permet d’en apprécier les résultats.
Plan du document
1. Le taux de chômage d’équilibre : une analyse empirique à partir des « nouvelles théories du
chômage » d’inspiration microéconomique 3
2. L’ajustement des salaires et de l’emploi en période de crise et de reprise 6
3. Rigidités institutionnelles et chômage : une analyse empirique 8
3.1 Le cas de la France 8
3.2 La négociation 10
3.3 Le cas allemand 13
3.4 Le cas Danois 15
3
1. Le taux de chômage d’équilibre : une analyse empirique à partir des
« nouvelles théories du chômage » d’inspiration microéconomique
Questions sur le Texte : Natixis. Que penser de la demande de « réformes structurelles » ?.
Flash économie, 12 septembre 2013 N° 623
Questions :
Q1. Quelles sont les réformes structurelles demandées aux pays de la zone Euro par le
FMI ? Pourquoi ces réformes portent moins sur la réduction du déficit public ?
Face au ralentissement de la croissance économique mondiale, le FMI invoque une série de
réformes structurelles qui vise surtout les pays développés. Les plus importantes visent le
marché de l'emploi et le marché des biens. Ces réformes consistent à :
- augmenter la concurrence sur les marchés de biens, des services, de la distribution,
afin de réduire les rentes (écart entre prix et coût de production) et faire baisser les
prix pour soutenir le pouvoir d’achat des agents, la demande et l’activité.
- réduire le pouvoir de négociation des syndicats d’insiders. Ces derniers ne
s’intéressent qu’au pouvoir d’achat de ceux qui ont un emploi ; s’ils ont un pouvoir de
négociation élevé, ils maintiennent des salaires réels élevés même en période de
chômage, puisqu’ils ne s’intéressent pas au retour à l’emploi des chômeurs (les
outsiders).
Ces réformes ne ciblent pas la réduction du déficit public car en 2013 la situation économique
des États européens est toujours peu favorable. Réduire les dépenses de l’État ne ferait que
déprimer d’avantage l’activité économique. Donc les réformes proposées tentent plus de
favoriser la croissance de long terme en agissant sur la structure de léconomie.
Faisons une application au modèle WS-PS (repère u, w/p) pour comprendre l’ampleur
de ces réformes et leurs conséquences.
La courbe WS (wage setting) décrit le niveau de salaire réel exigé par les salariés. Elle est
décroissante puisque le pouvoir de négociation des salariés diminue lorsque le taux de
chômage augmente.
La courbe PS (price setting) décrit la détermination des prix par les firmes. Elle est
généralement considérée comme horizontale ou légèrement croissante. Lorsque le taux de
chômage est augmente.
- Les effets de l’accroissement de la concurrence dans un modèle WS-PS
En situation d’accroissement de la concurrence, le pouvoir de marché des entreprises baisse,
tout comme leur taux de marge. Pour faire face à la concurrence, les entreprises baissent les
prix, dans ce cas, le salaire réel augmente et graphiquement on a donc un déplacement de PS
vers la gauche en PS1. De ce fait, la demande augmente, les entreprises produisent plus et
4
donc embauchent plus. Donc une hausse de la concurrence entraine une hausse des
salaires réels et de l’emploi.
- Les effets de la réduction du pouvoir de négociation des syndicats dans un modèle
WS-PS
La baisse du pouvoir de négociation des syndicats implique un déplacement de la courbe WS
vers la gauche, on a une diminution des rigidités sur le marché du travail. Une réduction du
pouvoir de négociation des syndicats entraine une baisse du chômage et une baisse du
salaire réel.
W/P
(w/p)*
PS
WS
PS1
U*
U1*
(w/p1)*
PS
WS
U2*
U*
U
W/P
WS2
2
(w/p2)*
(w/p)*
5
Q2. D’après la théorie néoclassique en quoi ces réformes pourraient-elles être
bénéfiques pour l’économie ?
Comme décrit dans la question 1, la libéralisation du marché du travail permet la baisse du
chômage structurel et donc augmente le niveau de la production, du revenu et par là de la
demande. De même, on trouve que faire augmenter la concurrence serait bénéfique à
l’économie puisqu’elle entraine une hausse des salaires réels et une baisse du chômage. La
libéralisation des marchés est la proposition principale des néo-classiques affirmant que cette
dernière n’aurait que des effets positifs sur la croissance et l’emploi.
Q3. Quelles sont les raisons qui font que ces réformes sont difficiles à mettre en œuvre ?
La mise en œuvre de ces réformes peut être plus compliquée que ce qui est parfois anticipé.
En effet, il est important de :
- distinguer les rentes sur le marché des biens distribuées aux actionnaires et celles
investies. En effet, baisser les rentes par une augmentation de la concurrence peut
réduire la capacité de production puisque les rentes sur le marché des biens et services
peuvent être investies et donc avoir un effet positif sur la croissance.
- compenser le recul de la demande à court terme à la lenteur de réaction de l’offre
de biens et services. Avec la baisse des salaires réels, les entreprises se font davantage
concurrence en baissant les prix ce qui conduit instantanément à une hausse de la
demande qui à son tour entraine une remontée du salaire réel couplée à une baisse du
chômage structurel. Mais si la réaction des entreprises (l’offre) est lente, la réforme
structurelle du marché du travail a comme seul effet à court terme de faire baisser le
salaire réel, ce qui déprime la demande.
- combiner les réformes des marchés des biens et services et celles du marché du travail
de manière simultanée et cohérente. En effet, si seules des réformes sur le marché du
travail sont menées, le salaire réel continuera à baisser à long terme, avec pour
conséquence une baisse du chômage et une augmentation de la production ; mais avec
en contrepartie une contraction de la demande intérieure. Cependant, si des réformes
sur les marchés des biens et services sont menées simultanément, ceci pourrait
conduire à une baisse des prix, par exemple en augmentant la concurrence entre les
firmes et donc éviter la baisse durable du salaire réel.
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !