Figure emblématique et détective le plus célèbre de la
littérature, Sherlock Holmes a vu le jour sous la plume
particulièrement créative de Sir Arthur Conan Doyle. Après une
première apparition en 1887 dans le récit policier Une étude en
rouge, ses enquêtes ont ensuite été relatées dans The Strand
Magazine, puis ont donné lieu à la publication de 4 romans
et 56 nouvelles. Archétype du détective privé, avec un don
remarquable pour élucider les plus incroyables énigmes, mais
aussi un insupportable caractère, Sherlock Holmes a entraîné
des générations entières dans ses aventures. À tel point qu’il
est devenu un personnage de légende, avec ses propres
biographes et spécialistes. Des lettres lui sont même adressées
du monde entier au 221B Baker Street à Londres, où se trouve
aujourd’hui un musée qui lui est entièrement consacré.
Dans Elementary, le téléspectateur découvre une
version revisitée du mythe, plus contemporaine et aussi
surprenante qu’efcace. En effet, tout juste sorti d’une cure
de désintoxication, Sherlock renoue avec son métier de
consultant, non plus au service de Scotland Yard, mais pour
la police new-yorkaise. Quant à son célébrissime acolyte, le
docteur Watson, il se révèle être une femme du nom de Joan !
Cette ancienne chirurgienne, qui a été suspendue après avoir
perdu un patient, est engagée par le père du détective en tant
que “compagnon de sobriété”. Enn, les intrigues prennent
pour décor le New York du XXIe siècle et le très cinégénique
quartier de Manhattan. Ainsi, grâce à des scénarios étonnants
d’ingéniosité et au jeu remarquable des acteurs, cette série
a su, tout en respectant ce qui a fait sa renommée, offrir un
soufe nouveau à ce monument littéraire adulé du public.
Aux États-Unis, la série Elementary a enregistré un démarrage
fulgurant, puisque la première saison a rassemblé près de 11,2
millions de téléspectateurs en moyenne. Un vrai carton pour la
chaîne CBS, qui diffuse actuellement la seconde saison. D’ailleurs,
Lucy Liu a remporté le Teen Choice Award de la meilleure actrice
dans une série d’action, tandis que la série Elementary a été
nominée dans le cadre de diverses récompenses prestigieuses,
comme notamment les Emmy Awards. En France, la série a
rencontré un véritable succès lors de sa diffusion sur M6 le vendredi
soir avec 4 millions de dèles en moyenne, prenant la place de
leader auprès des téléspectateurs de moins de 50 ans.
Dans cette vision d’un Sherlock Holmes des temps
modernes, le phénoménal talent d’observateur du
détective privé et l’expertise médicale du docteur Watson
sont donc mis à contribution pour résoudre les affaires les
plus improbables au service de la police de New York. Mais
ce qui intrigue d’autant plus le téléspectateur, ce sont les
personnalités complexes de ces deux personnages, que
tout distingue et qui restent, malgré tout, inséparables.
Extrêmement doué en analyse et en déduction, mais
peu attaché aux convenances, Sherlock a la réputation
d’être totalement asocial. Ainsi, il n’a pas son égal pour
agacer ceux qui l’entourent, à commencer par ses
propres clients, mais aussi et surtout les policiers. Si tous
admirent sa capacité à mener ses enquêtes à bien là
où les autres échouent, ils déplorent ses attitudes pour
le moins étranges. Il faut dire que cet excentrique est
sans cesse en représentation et aime surprendre. Fumeur
invétéré et piètre mangeur, apiculteur amateur et sportif
accompli, élégant mais négligent, son physique détonne
dans Elementary, avec de mystérieux tatouages, une
musculature sèche, une barbe de trois jours… Sans oublier
cette sourde mélancolie, qui perce l’écran et rend la
tension palpable durant toute cette première saison.
Fascinée par lui et seule personne à partager son intimité,
le docteur Joan Watson est à la fois un véritable roc
auquel il se raccroche et une âme sensible. En effet,
rongée par le remords d’avoir perdu l’un de ses patients,
elle aide provisoirement des toxicomanes à sortir de la
dépendance et à ne pas rechuter. En accompagnant
Sherlock dans ses enquêtes, elle acquiert un meilleur sens
de l’observation, mais, surtout, elle trouve un moyen de
déculpabiliser en se sentant à nouveau utile. Aussi, même
s’il s’en cache, le bougre l’apprécie et en fait même sa
condente. Seulement, que se passera-t-il au terme de
ce contrat de 6 semaines qui la lie à Sherlock ? Et saura-
t-elle vraiment s’imposer auprès de celui qui n’écoute
personne ?
Au nal, quand les chemins de ces deux cabossés de
la vie se croisent, la rencontre fait des étincelles et
Elementary propose une exploration de l’intérieur du
célèbre mythe. Ainsi, la délicatesse du docteur Watson
établit un équilibre subtil avec la goujaterie de Sherlock
Holmes, ce qui donne toute sa saveur à la série. Sur fond
d’enquêtes palpitantes et de tests qu’ils s’inigent, ils se
domptent l’un l’autre, tandis que le spectateur voit se
tisser entre eux une belle et profonde relation, qui apporte
une vraie fraîcheur à ces deux personnages.
QUAND SHERLOCK HOLMES BROUILLE LES PISTES…
IL OBSERVE... ELLE L’OBSERVE...