SOMMAIRE
Les concepts de dépression et de sensibilité maternelle sont souvent identifiés
comme étant des éléments déterminants dans le développement cognitif des enfants
(Belsky, 1984; Belsky et Jaffee, 2006; Hughes, Roman, Hart et Ensor, 2013; Halpern,
Garcia Coll, Meyer et Bendersky, 2001 et autres). De plus, il semblerait que la
dépression et la sensibilité maternelle soient toutes deux inter-reliées (Lovejoy,
Graczyk, O’Hare et Neuman, 2000; Musser, Ablow et Measelle, 2012; Hwa-Froelich,
Cook et Flick, 2008). Il semble donc exister des liens significatifs entre la dépression
maternelle, la sensibilité maternelle et le développement cognitif de l’enfant. Par
contre, les résultats demeurent pour l’instant variables dans la documentation
scientifique et, par conséquent, l’ampleur et la nature exacte de ces liens ne sont pas
encore tout à fait bien comprises. Cette recherche a donc d’abord tenté de vérifier les
liens qui unissent ces trois concepts. Qui plus est, peu d’études se sont intéressées
simultanément aux trois concepts afin de vérifier la nature des processus
développementaux qui soutiennent leur association, et en particulier, l’existence d’un
possible lien de médiation entre ces variables, ce que la présente étude se proposait de
faire également. La présente étude visait donc plus spécifiquement à 1) vérifier
l’existence de liens bivariés entre la dépression maternelle, la sensibilité maternelle et
le développement cognitif des enfants et 2) tester le possible effet de médiation de la
sensibilité maternelle dans la relation entre la dépression maternelle et le
développement cognitif d’enfants âgés de 36 mois, tout cela en contrôlant pour le
sexe de l’enfant.
Pour ce faire, un échantillon de 95 dyades mère-enfants, divisé en deux sous-
groupes, soit un groupe de mères adultes (n = 29; mères âgées de plus de 20 ans à la
naissance de l’enfant) et un groupe de mères adolescentes (n = 66; mères âgées de 20
ans et moins à la naissance de l’enfant) a été évalué à 5 reprises. La dépression