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Rapport pour le conseil régional
SEPTEMBRE 2012
Présenté par
Jean-Paul Huchon
Président du conseil régional
d'Ile-de-France
CONSULTER LE PROCES-VERBAL DE LA SEANCE
AVANT PROJET DE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE
ECOLOGIQUE D’ILE-DE- FRANCE
CR 79-12
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RAPPORT N° CR 79-12
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RAPPORT N° CR 79-12
Chapitre budgétaire : 937 « Environnement »
Code fonctionnel, Programme : 76 « Patrimoine naturel »
Programme « Protection des milieux naturels et des paysages »
Sommaire
EXPOSE DES MOTIFS .................................................................................................................. 4
1.
Les continuités écologiques ................................................................................................ 4
2.
La Trame Verte et Bleue en Île-de-France........................................................................... 6
3.
L’élaboration du Schéma Régional de Cohérence Ecologique ............................................ 8
ANNEXE 1 AU RAPPORT COMPOSITION DU COMITE REGIONAL TRAME VERTE ET BLEUE
..................................................................................................................................................... 16
ANNEXE 2 AU RAPPORT LETTRES D’INFO N°1 ET 2 .............................................................. 21
ANNEXE 3 AU RAPPORT EXTRAIT DE L’ATLAS CARTOGRAPHIQUE................................... 30
ANNEXE 4 AU RAPPORT EXTRAIT DU RAPPORT ENVIRONNEMENTAL .............................. 56
PROJET DE DELIBERATION ...................................................................................................... 76
ANNEXE 1 A LA DELIBERATION RESUME NON TECHNIQUE ................................................ 77
ANNEXE 2 A LA DELIBERATION TOME 1 ET 2 DE L’AVANT-PROJET DU SCHEMA
REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE .......................................................................... 104
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EXPOSE DES MOTIFS
1. Les continuités écologiques
1.1. Pourquoi un réseau écologique ?
Parmi les causes de la perte de biodiversité, la fragmentation des habitats est considérée comme
l’une des plus importantes. Ce phénomène pose de nombreux problèmes de mobilité pour les
espèces en accélérant leur érosion. Dans le contexte du changement global, ce dernier point
risque d’avoir des conséquences importantes : ne pouvant se déplacer pour atteindre des milieux
aux conditions plus favorables, le risque de disparition des espèces est accru.
La Trame Verte et Bleue (TVB) a pour objectif d’enrayer l’érosion de la biodiversité en participant à
la préservation, à la gestion et la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités
écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu
rural. A cette fin, la TVB contribue à :
- diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces,
- prendre en compte les déplacements des individus dans le contexte du changement
climatique,
- identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité
par des corridors écologiques,
- atteindre ou conserver le bon état écologique ou le bon potentiel des eaux de surface et
des écosystèmes aquatiques,
- prendre en compte la biologie des espèces sauvages,
- faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la
flore sauvages,
- améliorer la qualité et la diversité des paysages.
1.2. Le cadre législatif national
De ces constats est venue l’initiative de la création d’un réseau écologique, qui s’est traduit
dans le cadre du Grenelle de l’environnement par une Trame Verte et Bleue, inscrite dans
les lois Grenelle I et II.
Ces textes législatifs définissent 3 niveaux emboîtés et complémentaires :
 les orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des
continuités écologiques. Elles précisent le cadre retenu pour approcher les
continuités écologiques à diverses échelles spatiales et identifient les enjeux
nationaux et transfrontaliers;
 des schémas régionaux de cohérence écologique, qui respectent les
orientations nationales, et qui sont élaborés conjointement par l’Etat et la région.
Outre la présentation des enjeux régionaux en matière de continuités
écologiques, le schéma cartographie la Trame verte et bleue à l’échelle de la
région. Il intègre notamment les cours d’eau classés par arrêté du préfet
coordonnateur de bassin et les éléments pertinents des Schémas Directeurs
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) élaborés à l’échelle du bassin
hydrographique (échelle interrégionale). Plus généralement, il contient les
mesures contractuelles mobilisables pour la préservation ou la remise en bon
état des continuités écologiques ;
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 le niveau communal ou intercommunal, à travers les documents et projets
d’aménagement et d’urbanisme.
In fine une fois le document approuvé (délibération du CR et arrêté du préfet de Région) le niveau
d’intégration juridique prévu est :
- pour les collectivités territoriales et leurs groupements compétents celui de la prise en
compte dans leur document d’urbanisme ou d’aménagement de l’espace
- pour les infrastructures linéaires de transports de l’Etat celui de la compatibilité avec le
SRCE.
Une des particularités de l’Ile de France est l’existence d’un Schéma Directeur le Schéma directeur
de la Région Ile-de-France (SDRIF). Il est élaboré en association avec l’Etat. Le calendrier de la
révision du schéma directeur est similaire et concomitant à celui du SRCE, rendant l’articulation
entre les deux exercices indispensable.
1.3. Le cadre fixé par les lois Grenelle
La loi Grenelle II précise ce que le futur schéma régional (S.R.C.E.) doit comporter :
« a) Une présentation et une analyse des enjeux régionaux relatifs à la
préservation et à la remise en bon état des continuités écologiques ;
b) Un volet identifiant les espaces naturels, les corridors écologiques, ainsi
que les cours d’eau, parties de cours d’eau, canaux ou zones humides […]
;
c) Une cartographie comportant la trame verte et la trame bleue […] ;
d) Les mesures contractuelles permettant, de façon privilégiée, d’assurer la
préservation et, en tant que de besoin, la remise en bon état de la
fonctionnalité des continuités écologiques ;
e) Les mesures prévues pour accompagner la mise en œuvre des
continuités écologiques pour les communes concernées par le projet de
schéma. »
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L’élaboration du S.R.C.E. francilien doit donc permettre de produire ces différents documents et
outils. Cela a nécessité, un travail scientifique et naturaliste permettant d’identifier et de
cartographier les enjeux franciliens en matière de continuités écologiques, et de lister les outils
financiers, contractuels ou fonciers permettant la mise en œuvre de la trame verte et bleue
francilienne.
Pour aboutir à la rédaction de ce S.R.C.E., les lois Grenelle I et Grenelle II définissent un cadre
que l’élaboration se devra de respecter :
« [La Trame Verte et Bleue] sera élaborée d’ici à 2012 et pilotée dans
chaque région en association avec les collectivités territoriales et en
concertation avec les acteurs de terrain dans un cadre cohérent garanti par
l’État. »
« Un document cadre intitulé “schéma régional de cohérence écologique”
est élaboré, mis à jour et suivi conjointement par la région et l’État en
association avec un comité régional “trames verte et bleue” créé dans
chaque région. »
« Le projet de schéma régional de cohérence écologique est soumis pour
avis aux départements, aux communautés urbaines, aux communautés
d’agglomération, aux communautés de communes et aux communes
situées dans le périmètre du schéma. »
Le projet de schéma régional de cohérence écologique, assorti des avis
recueillis, est soumis à enquête publique […]. À l’issue de l’enquête
publique, le schéma, éventuellement modifié pour tenir notamment compte
des observations du public, est soumis à délibération du conseil régional et
adopté par arrêté du préfet de région. »
2. La Trame Verte et Bleue en Île-de-France
La Région Ile de France, de par l’intensité de sa fragmentation notamment par les infrastructures
de transport (routes, voies ferrées, réseaux de transport, navigation), et de par l’importance du
continuum urbain en zone agglomérée, est particulièrement concernée par cette question. De plus
sa situation, en position centrale dans le bassin parisien et à un carrefour biogéographique, accroît
sa responsabilité vis-à-vis du patrimoine naturel des régions voisines voir sur l’ensemble du bassin
de la Seine pour certaines espèces des milieux aquatiques.
2.1. La Stratégie Régionale pour la Biodiversité
Votée en juin 2007 (CR n°45-07), la Stratégie Régionale pour la Biodiversité est depuis le
document politique cadre pour l’action du Conseil Régional en matière de préservation de la
biodiversité francilienne. Elle reprend et traduit en plans d’actions opérationnels 5 grands objectifs :
1. Stopper l’érosion de la biodiversité d’ici 2010 ;
2. Reconquérir des espaces naturels en faveur de la biodiversité ;
3. Créer les conditions du retour de certaines espèces emblématiques ;
4. Valoriser le patrimoine naturel d’Île-de-France ;
5. Permettre le bon fonctionnement des écosystèmes, notamment par le rétablissement des
continuités biologiques.
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L’importance des continuités écologiques est donc fortement avancée dans ces grands objectifs.
Les 10 plans d’actions opérationnels qui déclinent ces 5 grands objectifs affirment à nouveau cette
importance puisque le 1er plan d’actions concerne « Les continuités écologiques ».
2.2.
Le Conseil Régional déjà mobilisé
Depuis 2007, plus de 60 projets pour un montant total d’environ 2 millions d’euros ont été soutenus
financièrement par la Région : création et suivi d’un crapauduc en forêt de Marly, études des
continuités écologiques et préconisations de rétablissements sur le territoire de l’Arc Boisé (Val de
Marne), ou encore étude en vue de l’établissement d’un schéma directeur de restauration
écologique et fonctionnelle du domaine public fluvial de la Ville de Paris ainsi que l’étude sur le
schéma régional des zones humides proposé par la Société Nationale de Protection de la Nature
(SNPN). Par ailleurs plusieurs contrats de bassin en cours ou en élaboration ont adopté des
stratégies prometteuses sur la trame bleue notamment sur la Juine, sur l’Orge par exemple, et les
efforts de pédagogie pour la reconquête écologique des berges des cours d’eau navigués
commencent à porter leurs fruits avec plusieurs projets significatifs financés par la Région au titre
du plan Seine. Plusieurs passes à poissons réalisées par VNF à l’occasion des travaux sur les
barrages dans l’Oise, sur la Marne, une passe à poissons réalisée à Andrésy.
Le projet de SDRIF de 2008 a fait partir les premiers documents faisant référence à un schéma
régional des continuités et identifiant dans la CDGT des enjeux liés à la TVB.
Pour formaliser une concertation et la mobilisation des acteurs franciliens en faveur des continuités
écologiques, la Région Île-de-France a créé fin 2008 un Club régional des continuités écologiques
qui s’est depuis réuni à trois reprises jusqu’en 2009. Ce club réunissait initialement des
gestionnaires et des aménageurs de l’espace francilien (dont RTE, GRTGaz, RFF, les chambres
d’agricultures…), les conseils généraux, les parcs naturels régionaux, des scientifiques, des
représentants des associations naturalistes, et des experts du domaine (dont l’IAU, Natureparif,
l’ONEMA, l’Agence de l’Eau…). Débordé par son succès le Club a accueilli tous les acteurs
intéressés par la démarche compte tenu des débats et de l’actualité qu’il présentait. Ces réunions
ont permis d’une part de partager avec les structures présentes les avancées législatives
nationales, ainsi que d’autre part de présenter et discuter des exemples locaux d’étude et de mise
en œuvre de la TVB en Île-de-France (identification, outils, lien avec les documents d’urbanisme,
mis en application,…).
Ce Club des continuités écologiques, préfigurateur du futur comité régional, s’est réuni à nouveau
en 2010 sous la coprésidence de l’Etat et de la Région en préfiguration du SRCE, afin de
poursuivre l’effort de mobilisation entrepris, dans l’attente de la mise en place officielle du comité
régional TVB.
De plus l’Agence des espaces verts de la Région Ile de France a pris des initiatives à travers les
outils dont elle est dotée (Périmètres régionaux d’intervention foncière, acquisitions, études de
territoire) pour tenir compte des continuités écologiques telles qu’identifiées dans le SDRIF en
application de la convention Région-AEV votée en février 2009. De même, en collaboration avec le
Conseil Général du Val de Marne une vaste étude sur les continuités écologiques en connexion
avec la Coulée verte ITGV a été réalisée.
Dans l’objectif de préserver ou de restaurer les continuités écologiques, il est primordial de les
prendre en compte le plus tôt possible dans les projets d’aménagements, en particulier pour les
infrastructures linéaires de transport. Ainsi, des projets routiers tels que ceux de la RN19 (BoissySaint-Léger, 94), de la RD316 (Luzarches, 95) ou de l’A16 (95) font actuellement l’objet d’études
pour diminuer l’effet de fragmentation des infrastructures actuelles et à venir.
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En ce sens, la région a voté le financement d’un passage faune au niveau de la RN184 en juillet
2012. Ce projet s’inscrit dans le cadre du prolongement de l’autoroute A16, une attention
particulière a été portée à la continuité des biocorridors entre la forêt de Carnelle et la forêt de
l’Isle-Adam, notamment par la construction et par le réaménagement de passages faune au niveau
du bois Carreau et au-dessus de la RN 184.
Les initiatives des acteurs en Région
Plusieurs acteurs de la région ont amorcé des démarches pour définir la TVB à leurs niveaux.
C’est le cas de plusieurs Conseils généraux dont les compétences sur les espaces naturels
sensibles les amènent à se poser légitimement la question de leur contribution aux trames vertes
et bleues. C’est le cas également des quatre parcs naturels régionaux franciliens qui se sont
associés pour répondre à un appel à projets du ministère en charge de l’environnement lors de la
clôture du congrès 2007 des Parcs naturels régionaux sur le thème de la trame verte et bleue.
Le projet «Arcs écologiques franciliens : entre ville et campagne » a permis de développer une
démarche inter parcs qui s’inscrit dans une complémentarité «biodiversité, paysage,
urbanisation» pour favoriser les continuités écologiques et paysagères des territoires
périurbains soumis à de fortes pressions foncières.
Ces initiatives à différentes échelles territoriales sont autant d’enseignement sur les méthodes, les
difficultés pour l’élaboration et la mise en œuvre de la TVB.
3. L’élaboration du Schéma Régional de Cohérence
Ecologique
3.1. Les instances d’élaboration et de concertation
3.1.1.L’équipe projet
L’équipe projet réunit la Région Île-de-France et l’Etat, ainsi que les prestataires assurant des
missions d’assistance (AMO, conseil, expertise), de conception, de réalisation ou de production de
tout ou partie des composantes du schéma régional. Elle conçoit, propose et réalise les éléments
du schéma, et notamment prépare les productions avant présentation aux autres acteurs
impliqués.
Les membres du comité de projet sont donc :
o Conseil Régional d’Île-de-France
o Préfecture de région, DRIEE
o CSRPN,
o Natureparif,
o IAU,
o Les Parcs Naturels Régionaux,
o Prestataires extérieurs.
3.1.2. Le comité de projet élargi
A cette équipe projet, s’ajoutent d’autres acteurs qui forment le comité de projet élargi, constituant
ainsi un appui supplémentaire pour la conception et l’organisation de la concertation et de la
réalisation d’éléments du schéma.
Les membres de ce comité sont élargis à :
o Conseils généraux et Ville de Paris
o DRIAAF, DRIEA, DDT
o ONF, ONCFS, ONEMA
o AESN
o AEV
o MNHN
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3.1.3.Les départements de Paris et de la petite couronne (zone
dense)
Suite à la volonté des départements de Paris et de la petite couronne de s’impliquer davantage sur
le secteur de la zone dense et au souhait de la maîtrise d’ouvrage du SRCE d’effectuer une
analyse adaptée sur ce secteur, un travail spécifique a été entrepris avec ces acteurs (échange de
données, travaux sur la cartographie, les enjeux, etc.).
Cette démarche a abouti à la réalisation d’une carte d’objectifs en termes de continuités
écologiques spécifique à cette zone dense et à des éléments du plan d’actions propres à ce
secteur.
3.1.4. Le rôle du C.S.R.P.N.
Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (C.S.R.P.N.) arrêté par le Préfet de région
en accord avec le Président de la Région Ile-de-France le 21 novembre 2007 est l’instance de
conseil et de validation scientifique et naturaliste du S.R.C.E. pour tous les points relatifs à la
méthode d’élaboration, le contenu du schéma, la construction d’indicateurs de suivi, ainsi que
l’identification des critères de cohérence interrégionale (espèces déterminantes, sous trames,
etc.).
Le C.S.R.P.N. a été plus particulièrement mobilisé sur :
- l’identification des réservoirs de biodiversité selon la méthode prévue par le guide du COMOP.
- Les méthodes naturalistes d’identification des composantes de la TVB et leur adaptation à l’Îlede-France.
- La liste des espèces de cohérence TVB (espèces nationales et régionales).
3.1.5.Le Comité Régional « Trames verte et bleue »
Ce comité est un lieu d’information, d’échange et de consultation sur les continuités écologiques et
d’autres sujets ayant trait à la biodiversité.
Il est composé de 66 membres, nommés par arrêté conjoint du Préfet et du Président de Région,
représentants des collectivités, de l’Etat, d’organisme socioprofessionnels et d’usagers de la
nature, d’associations et de gestionnaires d’espaces naturels, ainsi que de scientifiques et de
personnalités qualifiées.
Le Comité régional « trames verte et bleue » donne un avis aux étapes principales d’élaboration
du SRCE.
Sa composition, arrêtée le 29 juillet 2011 est présentée en annexe 1 à l’exposé des motifs. Ce
comité a été réuni deux fois les 5 octobre 2011 et 2 juillet 2012. L’avant projet a été présenté au
CRTVB du 2 juillet et à fait l’objet de réactions et de contributions des organismes suivants :
EPAMSA
EPA Plaine de France
CG 77
ONCFS
Eau de Paris
FDSEA
Chambre d'agriculture d'IDF
Jeunes agriculteurs
UT 93
PLACOPLATRE
Port de Paris
CG 92
SNPN
SIAAP
GSM IDF Ouest-UNICEM
CG 94
Ville de Paris
CORIF
Lafarge
IDFE
CRPF
SAFER
Expert paysagiste
CG 95
Celles-ci ont été intégrées pour la plupart dans la version ci-après (selon importance de la
contribution et dates de transmission des avis).
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3.2. Les grandes étapes de l’élaboration
3.2.1.Séminaire stratégique de lancement (22 octobre 2010)
Ce séminaire de lancement a permis d’engager l’élaboration du SRCE sur un mode participatif. Il a
été l’occasion de présenter les bases d’un diagnostic partagé et le plus largement concerté.
L’objectif de cet exercice a été de rassembler autour du projet de SRCE le maximum d’acteurs
concernés et de favoriser leur engagement dans la démarche. Les 200 participants, ainsi réunis,
ont contribué à identifier les enjeux régionaux et les priorités franciliennes en matière de
restauration et de maintien des continuités écologiques.
Des 10 ateliers de travail organisés, les sujets identifiés comme prioritaires ont été les suivants :
- impliquer les acteurs concernés par la mise en place de la trame verte et bleue
- faire évoluer les pratiques de gestion de façon à contribuer à la trame verte et bleue
- les modalités pratiques de la mise en place de la trame verte et bleue (outils, méthodes)
- la prise en compte de la trame verte et bleue dans les aménagements existants et futurs
- la multifonctionnalité de la trame verte et bleue
- prendre en compte les différentes échelles pour la mise en place de la trame verte et bleue.
La nécessité d’une mobilisation élargie pour l’élaboration de ce schéma est ressortie avec
l’intégration de l’Etat, la Région, les PNR, Natureparif, l’IAU, les collectivités territoriales, les
associations naturalistes, les scientifiques, et des structures et organismes spécifiques (acteurs
économiques, du milieu urbain et péri-urbain, forestier, agricole, fluvial, ou encore de l’urbanisme).
Les attentes et recommandations relatives au document final retenues ont, quant-à elles, été la
conception d’un document simple et adaptable, des cartographies pour visualiser les enjeux en
termes de trame verte et bleue, des mesures concrètes d’accompagnement, des diagnostics pour
évaluer les enjeux en matière de trame verte et bleue et des dispositifs pour sa mise en place.
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3.2.2.Les prestataires
Un premier prestataire technique a été recruté en janvier 2011 pour 24 mois, le bureau d’études en
écologie Ecosphère, chargé de réaliser l’étude d’identification des enjeux et des composantes de
la trame verte et bleue.
Un travail scientifique et naturaliste d’identification des enjeux franciliens en matière de continuités
écologique a été réalisé et soumis aux ateliers territoriaux afin de produire à la fois un rendu
territorial et une cartographique du SRCE.
Cette étude a été réalisée en :
- intégrant les études et données existantes en particulier des associations, des PNR et des
CG.
- collaborant avec les experts franciliens sur du sujet, et plus particulièrement les membres
de l’équipe projet (IAU, Natureparif, PNR, CG…)
- adaptant la méthode et le rendu en fonction des avis du CSRPN
- modifiant le rendu, cartographique notamment, suite à la phase de concertation en fonction
des remarques et retours.
Un second prestataire, a été recruté en novembre 2011 pour 18 mois, RCT, pour la concertation
et l’animation liées à l’élaboration de la trame verte et bleue.
3.2.3.Ateliers thématiques et territoriaux
Dans le cadre de la concertation pour l’élaboration du schéma, des ateliers ont été définis sur la
base des éléments de conclusion du séminaire de lancement.
7 ateliers thématiques ont été organisés, à deux reprises, pour échanger sur les outils et mesures
pour prendre en compte les enjeux de continuité écologique à l'échelle intercommunale, à l'échelle
communale, dans les infrastructures linéaires, en zone urbaine, en milieu forestier, en milieu
agricole et dans les milieux aquatiques et les corridors humides.
Ces 14 ateliers thématiques consacrés au plan d’actions du SRCE ont réuni plus de 221
participants pour 104 structures. Ils ont permis de recueillir les attentes des différents types
d’acteurs concernés par la mise en œuvre du SRCE. Ceux-ci ont exprimé leurs besoins
spécifiques mais aussi des souhaits partagés : privilégier une approche opérationnelle de terrain,
veiller constamment à la pédagogie ou encore renforcer le partage d’expériences à travers des
exemples concrets.
Ces ateliers ont été doublés d’ateliers territoriaux : 11 ateliers sur 10 territoires, découpés selon les
enjeux et les partenariats que nous avons pu établir avec les départements et les PNR mais
également certains acteurs comme les établissements publics d’aménagement.
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Ces ateliers consacrés à la cartographie du SRCE ont réuni 418 personnes représentant 246
structures. Durant ces réunions, le choix des objets à faire figurer sur les différentes cartes a
beaucoup été discuté, et de nombreuses indications précises sur les dynamiques des territoires
ont été collectées. De nombreuses recommandations ont également été effectuées pour améliorer
la lisibilité des cartes.
L’ensemble de ces ateliers a par ailleurs souligné la nécessité d’une prise en compte optimale de
la spécificité de l’Ile-de-France qu’est la présence d’un cœur urbain très dense présentant des
enjeux particuliers au regard de la trame verte et bleue.
Les deux autres points les plus fréquemment débattus ont été :
- l’articulation entre l’échelle du SRCE (1/100 000ème) et les besoins d’informations fines au
niveau local,
- la manière dont le SRCE sera pris en compte dans les documents d'urbanisme et les
obligations et contraintes qui en résulteront.
Enfin, tant dans les ateliers thématiques que territoriaux, a été posée la question de l’articulation
du projet de SRCE avec la révision du SDRIF (cf paragraphe 3.2.5.).
Les comptes-rendus et documents préparatoires à ces ateliers, ainsi que les éléments concernant
la trame verte et bleue en Ile-de-France sont disponibles sur l’extranet dédié au SRCE francilien, à
l’adresse suivante :
http://extranet.srce-idf.fr
login : accesgeneral
mot de passe : srceidf
3.2.4.Vision interrégionale :
Ces travaux sur le SRCE doivent être réalisés en regard des enjeux nationaux et
interrégionaux.
Plusieurs démarches ont donc été menées en parallèle et sont en cours afin de s’assurer de la
cohérence des travaux sur le SRCE :
- une réunion technique a été organisée en juin 2012, avec les régions voisines de l’Ile-deFrance afin d’identifier les enjeux interrégionaux, mais également discuter de la
méthodologie adoptée par chacun. Cependant, les exercices pourront correctement se
croiser une fois que toutes les régions auront largement engagé leurs travaux et seront au
même état d’avancement.
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sur le bassin de la Seine et les milieux aquatiques, les travaux s’appuient sur ceux menés
dans le cadre du SDAGE et des SAGE.
par ailleurs, une reprise des travaux amorcés par la Conférence des Présidents de Région
du Bassin Parisien (C8) sur les continuités écologiques permettrait in fine de rendre compte
des éléments de ces SRCE à l’échelle interrégionale.
3.2.5.L’articulation avec la révision du SDRIF
Le SDRIF partage les objectifs du Schéma régional de cohérence écologique. Des mesures de
préservation et de valorisation des espaces boisés, agricoles et naturels sont effectivement
présentes avec :
- les fronts urbains,
- les espaces agricoles en tant qu’espace à préserver, avec une fragmentation à éviter,
- les espaces boisés et naturels avec l’intégrité à assurer des massifs supérieurs à 1ha, la
compensation liée aux tracés des grandes infrastructures et à l’exploitation des carrières
pour rétablir les continuités écologiques, la règle des lisières (50 mètres entre urbanisation
et lisières des bois et forêts de la CDGT), ou encore la vocation multifonctionnelle de la
forêt,
- la valorisation des fonctions écologiques et la pérennisation des espaces verts et de loisirs,
L’objectif de création d’une « trame verte d’agglomération » dans le SDRIF est également une
opportunité pour la trame verte et bleue.
Les équipes respectivement en charge de l’élaboration du Schéma régional de cohérence
écologique et de la révision du SDRIF ont échangé régulièrement depuis janvier 2012 afin
d’améliorer la cohérence entre les deux exercices, notamment en croisant les enjeux de
développement urbain et les enjeux de préservation de continuités écologiques. Ces réunions ont
associé les maîtrises d’ouvrage déléguée et maîtrise d’œuvre respectives :
- CRIF/DPASM et IAU au titre du SDRIF,
- CRIF/DE, Natureparif, DRIEE/MTVB et Ecosphère au titre du SRCE
Suite aux premiers échanges, et grâce à un travail cartographique, des tronçons de continuités
existantes soumis à de fortes pressions de l’urbanisation et méritant une vigilance accrue ont été
indiqués dans le projet de carte de destination générale des territoires. Ces tronçons ont fait l’objet
d’une analyse partagée entre les équipes du SDRIF et du Schéma régional de cohérence
écologique. Les éléments en lien avec la biodiversité présents dans le SDRIF (depuis les défis
jusqu’aux orientations réglementaires) ont en outre été discutés.
Une réunion du COTECH SDRIF a été consacrée à l’examen de ces éléments.
Un examen des projets de SDRIF (version 1 du 15/06/12) et de SRCE version juin 2012 a été fait,
ayant pour but d’identifier les secteurs où les objectifs affichés par chacun des schémas entraient
en tension. Cette analyse a permis d’identifier plusieurs situations et d’apporter les réponses
appropriées :
1. des enjeux de niveau régional voire supra régional à traiter au niveau du SDRIF,
induisant des modifications de pastilles à faire sur certains secteurs en nombre limité.
2. des corridors écologiques non identifiés dans le SDRIF au titre des flèches vertes
représentées sur la carte de destination générale des différentes parties du territoire,
pour lesquelles des proposition de compléments ont été faites à la maîtrise d’ouvrage
déléguée du SDRIF ([1] Le SDRIF identifie différentes liaisons représentées en vert,
distinguées par un indice : A=liaison agricole, E=continuité écologique, V=liaison verte,
R=espace de respiration).
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CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
3. des secteurs dont les enjeux de biodiversité ne relèvent pas du SDRIF mais seront à
prendre en compte lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des projets et des
aménagements locaux.
La mise en cohérence des deux schémas est exprimée dans l’évaluation environnementale du
SDRIF.
2010
Comité
régional
TVB 1
Comité
régional
TVB 2
Ateliers techniques
thématiques et
territoriaux
Définition de la méthodologie
régionale et étude
Réunion
interrégionale
Comité
régional
TVB 3
Avis du
Conseil
Passage
régional
devant
lesur
l’avant
Conseil
projet
régional
2011
2012
Supports à la concertation
Avant-projet de SRCE
Comité
régional
TVB 4
Consultation
des
groupements
de
collectivités
franciliens
Enquête
publique
Comité
régional
TVB 5
Adoption du
SRCE :
délibération
du Conseil
régional +
arrêté du
Préfet de
région
Sém inaire de clôture
Sém inaire de lancem ent
3.2.6.Calendrier d’élaboration et d’adoption du schéma régional de
cohérence écologique
2013
Projet de SRCE
Mise en œuvre du SRCE
Le projet de SRCE a fait l’objet d’une consultation tout au long du projet pour permettre la réussite
de la consultation et par delà une bonne connaissance du projet pour l’enquête publique prévue en
fin d’élaboration.
Le texte (article L. 371-3 du code de l'environnement) prévoit, en effet, que :
« Le projet de schéma régional de cohérence écologique est transmis aux
communes concernées et soumis pour avis aux départements, aux
métropoles,
aux
communautés
urbaines,
aux
communautés
d'agglomération, aux communautés de communes, aux parcs naturels
régionaux et aux parcs nationaux situés en tout ou partie dans le périmètre
du schéma […] »
Le projet de schéma régional de cohérence écologique, assorti des avis
recueillis, est soumis à enquête publique […]. A l’issue de l’enquête
publique, le schéma, éventuellement modifié pour tenir notamment compte
des observations du public, est soumis à délibération du conseil régional et
adopté par arrêté du préfet de région. »
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
15
RAPPORT N° CR 79-12
Le rapport environnemental conduit par un bureau d’étude spécialisé a été réalisé en parallèle
d’avril à août 2012. Il fait l’analyse des incidences sur l’ensemble des données environnementales
en vérifiant la cohérence avec les autres politiques et exercices de planifications. Il sera soumis à
l’autorité environnementale et joint au rapport pour l’enquête publique.
Les prochaines étapes dans l’élaboration du schéma sont donc la consultation des groupements
de collectivités franciliens prévue de novembre 2012 à janvier 2013, suivie de l’enquête publique,
pour une adoption du SRCE pour mi 2013.
Je vous prie de bien vouloir en délibérer.
Le président du conseil régional
d’Ile-de-France
JEAN-PAUL HUCHON
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
16
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 1 AU RAPPORT
COMPOSITION DU COMITE REGIONAL TRAME
VERTE ET BLEUE
(Arrêté 11.313 du 20 juillet 2011)
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
17
18
19
20
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
21
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 2 AU RAPPORT
LETTRES D’INFO N°1 ET 2
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
La Trame Verte et Bleue
en Ile-de-France
22
1
LA FEUILLE D’INFO N°
Réseau, tissu, infrastructure verte,
réservoir, corridor, continuité, trame…
Ces termes imagés, multiples, recouvrent une
réalité écologique : celle des liens fonctionnels
qui unissent les milieux naturels. Ils traduisent
l’interdépendance des êtres vivants entre eux,
avec leurs milieux, et de ces milieux entre eux.
La protection de la nature s’est d’abord
appliquée à des espèces ou des espaces
remarquables ou rares, parfois emblématiques.
En Île-de-France, plusieurs milieux et espèces
considérés comme les plus remarquables sont
ainsi protégés, par exemple dans les 10
réserves naturelles régionales et les 4 réserves
naturelles nationales.
La Trame verte et bleue vise à renouveler
cette approche patrimoniale en s’attachant à
la fois à conserver et améliorer la fonctionnalité
des milieux, à garantir la libre circulation des
espèces et à permettre l’adaptation des
espèces aux évolutions du climat. Elle doit
trouver sa traduction en Île-de-France dans le
Schéma Régional de Cohérence Ecologique
(SRCE).
Comment ce SRCE est-il élaboré en Île-deFrance ? Comment les acteurs locaux sont-ils
associés ? Quels bénéfices pour les porteurs de
projet en faveur de la Trame verte et bleue ?
Cette lettre d’information vise à
répondre à ces questions tout au long
de la démarche.
Le Schéma Régional de
Cohérence Ecologique (SRCE)
Le SRCE est le volet régional de la Trame
Verte et Bleue dont l’élaboration à échéance
2012 est fixée par les lois Grenelle I et II. Ce
document cadre régional est co-élaboré par
l’Etat et le conseil régional, en association
avec un comité régional « Trames verte et
bleue » et l’ensemble des partenaires
régionaux concernés par le schéma et sa
mise en œuvre.
Le projet de SRCE francilien sera soumis à
consultation auprès des groupements de
collectivités franciliens puis à enquête
publique. Il doit être cohérent avec ceux des
régions voisines et avec les orientations
définies au niveau national par décret.
Crédit photo : Conseil régional d'Ilede-France
Dossier
23
La Trame verte et bleue, un défi technique…
Chaque type d’habitat naturel francilien
est associé aux espèces qui le
caractérisent le mieux. En observant les
possibilités de déplacements de ces
espèces, il est possible d’identifier les
territoires et corridors qui leur permettent
de circuler entre les zones indispensables
à leur survie.
Ces dernières sont appelées réservoirs de
biodiversité en raison de leur grande
richesse écologique. La quasi-totalité
d’entre elles sont donc connues et font
l’objet de mesures de protection, de
gestion ou d’inventaires (par exemple :
ZNIEFF, réserves naturelles, arrêté
préfectoraux de protection de biotope,
etc.).
Chaque région peut choisir librement la
méthode la plus adaptée aux spécificités
de son territoire pour élaborer son
Schéma
Régional
de
Cohérence
Ecologique, sous le contrôle du Conseil
scientifique régional du patrimoine naturel
(CSRPN).
En Île-de-France, l’Etat et la Région ont
fait le choix de définir les continuités
écologiques en croisant l’analyse des
différents habitats naturels et de la
répartition et des déplacements d’espèces
animales représentatives.
…et un projet collectif
En 2011…
La méthodologie régionale a été validée
par le CSRPN. Les données naturalistes
existantes ont été collectées et analysées.
Ce travail permet
de réaliser une
première version de la cartographie des
composantes de la Trame verte et bleue
dans la région.
En 2012…
Cette cartographie va être enrichie d’une
analyse des enjeux de préservation et de
restauration des continuités écologiques
franciliennes. En parallèle, les mesures de
mise en œuvre du SRCE sont définies
dans le cadre d’un dialogue étroit avec les
acteurs du territoire, présentés ci-dessous.
Des ateliers de travail pour co-construire la Trame verte et
bleue francilienne
Pour favoriser l’appropriation du SRCE et
encourager les démarches volontaires de
maintien et de restauration des continuités
écologiques, des temps de dialogue sont
organisés tout au long de l’élaboration du
projet.
Dix ateliers territoriaux ont été organisés pour faire connaître aux acteurs locaux et
vérifier sur la base de leur connaissance le travail préparatoire d’identification des
composantes mené au niveau régional et la cartographie de la Trame verte et bleue.
En effet, malgré la qualité des bases de données franciliennes, rien ne remplace la
perception des réalités sur le terrain.
En complément, des ateliers thématiques visent à discuter les mesures de mise en
œuvre du SRCE. Sept sujets sont ainsi abordés : les échelles communales et
intercommunales, les infrastructures linéaires, les milieux aquatiques et les corridors
humides, les milieux forestiers, les milieux agricoles et la zone urbaine dense.
Une instance clé : le Comité
régional « Trames verte et
bleue » (CRTVB)
Des temps d’échanges avec les six régions voisines de l’Île-de-France sont aussi
prévus afin de garantir la cohérence interrégionale des SRCE, conformément aux
orientations nationales.
Le Comité régional « Trames verte et
bleue » d’Île-de-France est un lieu
d’information,
d’échange
et
de
consultation
sur
les
continuités
écologiques et d’autres sujets ayant trait à
la biodiversité. Il suit et donne un avis sur
les différentes étapes d’élaboration du
SRCE.
2010
Comité
régional TVB
Ateliers
techniques
thématiques et
territoriaux
Réunions
interrégionales
2011
Supports à la concertation
Comité
régional TVB
Consultation
des
groupements
de
collectivités
franciliens
Enquête
publique
2012
Avant-projet de SRCE
Comité
régional TVB
Adoption
Séminaire de clôture
Comité
régional TVB
Séminaire de lancement
Calendrier
Il est composé de 66 membres,
représentants des collectivités, de l’Etat,
d’organismes
socioprofessionnels
et
d’usagers de la nature, d’associations et
de gestionnaires d’espaces naturels, ainsi
que de scientifiques et de personnalités
qualifiées.
2013
Projet de SRCE
Mise en œuvre du SRCE
Vous avez-dit sous-trame ?
L’analyse des espèces végétales permet d'identifier différents types de24milieux. A chacun correspond une sous-trame, composée de
réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques. En Île-de-France, quatre sous-trames ont ainsi été identifiées : boisée, herbacée,
grandes cultures et bleue.
C’est l’ensemble de ces sous-trames qui constitue la trame verte et bleue.
Elles sont analysées dans le cadre de l’élaboration du SRCE au regard de sept axes d’analyse transversaux. Ces axes d’analyse
représentent les particularités susceptibles d’impacter les caractéristiques des sous-trames : sols calcaires, sols acides, eaux stagnantes,
zones humides, milieux ruraux, milieux urbains.
L’Agrion de Mercure
Le Lézard des souches
Le Cerf élaphe
Crédit photo : V. Vignon
Crédit photo : J.-L. Hercent
Crédit photo : V. Vignon
Regards croisés sur la trame
verte et bleue
Gérard ARNAL et Jean-Philippe SIBLET,
Président et Vice-président du Conseil Scientifique Régional
du Patrimoine Naturel (CSRPN)
Comment les espèces de la Trame
verte et bleue d’Île-de-France ont-elles
été choisies ?
ce fait, ont vocation à figurer dans le volet
« connaissances » du plan d’action du
schéma.
•
Une première proposition de listes
régionales a été établie par le Muséum
National d’Histoire Naturelle (MNHN).
Comme pour les autres régions, la liste
francilienne a été soumise au Conseil
scientifique régional du patrimoine naturel
(CSRPN), qui a validé la plupart des
espèces proposées, en a supprimé
certaines et en a proposé de nouvelles.
Cette liste ainsi amendée est revenue au
MNHN qui, après analyse des arguments
du CSRPN, a établi la liste définitive des
« Espèces de cohérence nationale Trame
verte et bleue pour la région d’Île-deFrance ». Elle comprend 21 vertébrés (9
oiseaux, 5 amphibiens, 4 reptiles, 3
mammifères) et 4 invertébrés (2 odonates,
2 orthoptères).
De quelle façon ces espèces serontelles utilisées dans le cadre du SRCE ?
•
Il appartient maintenant au bureau
d’études d’utiliser au mieux ces espèces
dans sa méthodologie, en donnant une
priorité aux espèces de cohérence
nationale. La concertation permettra
d’affiner la pertinence « fonctionnelle » de
toutes les espèces retenues. Le bureau
d’études pourra recourir, pour caler ses
modèles
ou
valider
ses
choix
méthodologiques, à d’autres espèces qui,
si elles se sont avérées particulièrement
judicieuses, figureront aussi dans le
rapport final.
Les
listes
régionales
d’espèces
protégées ont pour but de :
•
permettre
la
préservation
d’espèces animales et végétales
d’intérêt scientifique particulier ;
•
prévenir la disparition d’espèces
végétales menacées ;
•
permettre la conservation des
biotopes correspondants.
Le CSRPN d’Île-de-France a souhaité
conserver, pour établir le SRCE, certaines
espèces pertinentes régionalement qui
n’ont pas été retenues par le MNHN : 4
mammifères, 2 amphibiens 16 poissons et
2 écrevisses. La liste finale régionale
comprend donc 49 espèces (25 au titre de
la cohérence nationale et 24 au titre du
travail d’élaboration du SRCE). Enfin, le
CSRPN a pointé 2 espèces de chiroptères
qui seraient utiles pour le SRCE, mais
pour lesquelles les connaissances sont
encore insuffisantes aujourd’hui et qui, de
Quelles différences entre cette liste
d’espèces et celles déjà existantes
(listes d’espèces protégées,
déterminantes ZNIEFF…) ?
Les espèces de cohérence nationale
Trame verte et bleue ont été choisies sur
les critères suivants :
•
un filtre quantitatif (effectif régional
par rapport à l’effectif national) ;
•
un filtre qualitatif : elles sont sensibles
à la fragmentation, et la préservation
ou la remise en bon état de
continuités écologiques est une
solution adaptée pour leur
préservation ;
•
la région a une responsabilité
nationale relative à ces espèces ;
l’espèce est en limite d’aire de
répartition ;
une recherche de cohérence avec les
espèces des régions limitrophes.
Les listes d’espèces déterminantes
ZNIEFF ont pour objectif de faire
l’inventaire, sur l’ensemble du territoire
national, des richesses écologiques,
faunistiques, floristiques, géologiques,
minéralogiques et paléontologiques. Ce
sont des espèces protégées, rares ou
menacées, endémiques, à aire disjointe,
en limite d’aire de répartition, ou en
situation de « marginalité écologique ».
Ont voit donc que les critères de choix
sont adaptés à des objectifs différents
(identifier des fonctionnalités à maintenir
ou rétablir, préserver des populations et
des habitats, cartographier des espaces
intéressants). Les listes sont donc par
nature différentes, même s’il peut y avoir
des recoupements. On se gardera donc
bien de toute confusion de statut.
Zoom sur une initiative
francilienne :
Sucy-en-Brie
25
Les 26 000 habitants de Sucy-en-Brie, dans le Val de Marne, habitent une commune
qui fait du développement durable une réalité en Île-de-France. La biodiversité, et
en particulier les continuités écologiques, comptent parmi les enjeux ainsi pris en
compte dans les politiques municipales depuis le milieu des années 2000.
Sandrine Felgines,
conseillère municipale en charge du développement
durable, des circulations douces et de la forêt et
Christophe Abraham,
directeur général adjoint en charge de l'aménagement et du développement
durable nous en donnent les raisons.
Quelles raisons ont incité la commune de
Sucy-en-Brie à s’intéresser à la
biodiversité et aux continuités
écologiques ?
S. Felgines : Parcs et forêts représentent
33% de la superficie communale. Sucy-enBrie pourrait faire des envieux pour la
richesse de son patrimoine naturel ! Depuis
2007, nous renforçons l’ambition et la
cohérence de nos interventions pour
préserver ce cadre de vie exceptionnel. Cette
priorité s’est naturellement imposée, grâce à
des échanges entre élus, agents et acteurs
locaux.
C. Abraham :
Le
dynamisme
des
associations locales a joué un rôle important
dans cette évolution progressive. Soulignons
aussi le rôle clé de partenaires comme
l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France,
l’Office National des Forêts, le Département
du Val-de-Marne ou encore la Région Ile-deFrance.
S. F. : C’est d’ailleurs à l’occasion d’échanges
avec nos partenaires de la Charte de l’Arc
boisé, dont nous sommes signataires, que les
continuités écologiques nous sont apparues
comme un enjeu majeur.
C. A. :
De
plus,
un
cahier
de
recommandations environnementales a été
annexé au PLU pour sensibiliser les
Sucyciens aux enjeux du développement
durable. Il comprend, entre autres, des
recommandations relatives à la biodiversité,
comme par exemple le choix de clôture
permettant aux espèces de mieux circuler et
la protection des lisières forestières.
S. F. : La démarche de la municipalité en
faveur du développement durable a été coconstruite avec les habitants, les associations
et les institutions locales. C’est leur
implication qui nous a permis d’aller si loin
dans la politique environnementale, ce qui est
notre plus grande fierté.
S. F. : Ces mesures s’inscrivent dans notre
plan d’action en faveur du développement
durable, l’Agenda 21, qui sera finalisé au
printemps 2012. Celui-ci comprend d’autres
projets en faveur de la trame verte et bleue,
comme la restauration des bords de Marne, le
classement en forêt de protection d’une partie
du massif de l’Arc boisé ou la création d’un
passage pour les amphibiens.
Quels bénéfices votre territoire en retire-til ?
C. A. : La préservation des continuités
écologiques, et, au-delà, des richesses
écologiques locales, permet à la commune
d’éviter la dégradation de ses espaces verts
et de mieux les valoriser. Ces efforts
améliorent l’image de notre commune.
Vue d’un des sentiers protégés de
Sucy-en-Brie
Crédit photo : Sucy-en-Brie
Concrètement, comment cette
préoccupation se traduit-elle ?
S. F. : Notre Plan Local d’Urbanisme (PLU),
adopté le 12 décembre 2011, contient de
nombreuses mesures destinées à préserver
les continuités écologiques. Citons par
exemple le classement en emplacement
réservé du terrain boisé reliant les bois du
Grand Veneur à la forêt domaniale NotreDame, qui constitue un corridor écologique
important. Autre exemple : l’ensemble des
quartiers d’habitat à dominante pavillonnaire
est classé en zone UC, avec de plus des
sous-secteurs UCs pour protéger des sentiers
en tant qu’ensemble paysager à caractère
fortement végétal.
Aller plus loin
WEB : rendez-vous sur l’extranet dédié : http://extranet.srce-idf.fr
(login : accesgeneral, mot de passe : srceidf)
CONTACTS :
Caroline Vendryes
Chef de la mission "trame verte et bleue", Direction régionale et interdépartementale de
l’environnement et de l’énergie - [email protected]
Hélène Colas
Chargée de mission, Conseil Régional d’Ile-de-France - [email protected]
La Trame Verte et Bleue
en Ile-de-France
26
2
LA FEUILLE D’INFO N°
L’élaboration
du
schéma
cohérence écologique...
régional
de
… se poursuit, associant l'ensemble des
partenaires, techniques et politiques, pour
parvenir à un projet consolidé pour l'été 2012.
Aux temps de dialogue régional, en atelier
territorial ou en atelier thématique, se sont
ajoutés un temps de dialogue interrégional,
avec les DREAL et Conseils régionaux voisins, et
un temps spécifique consacré à la zone
urbaine dense avec les départements de Paris
et de la petite couronne.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Début juillet 2012, les
objectifs de préservation
la trame verte et bleue
ont été identifiés. Leur
cours de finalisation.
composantes et les
et de restauration de
à l’échelle régionale
cartographie est en
En parallèle, le contenu et la structure du plan
d’actions ont été définis.
L’ensemble de ces éléments, déjà largement
débattu et présenté au comité régional
« trames verte et bleue », sera rassemblé dans
un avant-projet finalisé d’ici la fin de l’été 2012.
Et la suite ?
Après avoir été examiné par le Conseil régional
d’Ile-de-France et par le Comité régional
« Trames verte et bleue », le document sera
transmis pour information à toutes les
communes et pour avis à tous les groupements
de collectivités franciliens, au 4ème trimestre
2012, avant l’enquête publique et une
validation mi-2013.
Le Schéma Régional de
Cohérence Ecologique (SRCE)
Le SRCE est le volet régional de la Trame
Verte et Bleue dont l’élaboration à échéance
2012 est fixée par les lois Grenelle I et II. Ce
document cadre régional est co-élaboré par
l’Etat et le Conseil régional, en association
avec un Comité régional « Trames verte et
bleue » et l’ensemble des partenaires
régionaux concernés par le schéma et sa
mise en œuvre.
Le projet de SRCE francilien sera soumis à
consultation fin 2012 puis à enquête publique
début 2013. Il doit être cohérent avec ceux
des régions voisines et avec les orientations
définies au niveau national par décret.
Crédit photo : Jean-Luc Hercent
(Lézard des souches)
Dossier
27
La trame verte et bleue, un défi technique…
Une première version de l’avant-projet du SRCE francilien a été présentée au Comité régional « Trames verte et bleue » (CRTVB) le 2
juillet 2012. La rédaction de ce document se poursuit durant l’été 2012. Que va-t-on y trouver ?
Une présentation des composantes
de la trame verte et bleue et un
diagnostic
Chacune des composantes de la trame
verte et bleue francilienne (réservoirs,
sous-trames, corridors, obstacles et points
de fragilité) sera présentée de façon
détaillée pour éclairer la lecture des cartes
du SRCE.
En complément, un état des lieux a été
réalisé pour identifier les enjeux de
continuité écologique sur chacune des 12
unités paysagères d’Ile-de-France telles
que définies par l’IAU et à l’échelle de
l’ensemble du territoire régional.
Enfin, ces enjeux franciliens seront
resitués au regard des continuités
écologiques d’importance nationale.
Un atlas cartographique
Un plan d’actions
Le SRCE, ce n’est pas une mais plusieurs
cartes qui se complètent pour représenter
les continuités écologiques et localiser les
interventions à réaliser en priorité :
- une carte des réservoirs de biodiversité
et une carte de chaque sous-trame
- une carte des composantes et une carte
des objectifs de préservation et de
restauration de la trame verte et bleue
- une carte de la zone urbaine dense
- des cartes thématiques, comme celle
des points de fragilité et obstacles liés
aux infrastructures linéaires.
Un outil pour la mise à disposition des
informations
relatives
au
SRCE
complétera
et
renseignera
l'atlas
cartographique.
Cette partie du document vise à guider les
acteurs locaux dans leur prise en compte
de la trame verte et bleue.
Le plan d’actions doit en effet éclairer les
choix, aider à la décision et faciliter
l’intervention
opérationnelle
des
techniciens, en particulier grâce à une
hiérarchisation des priorités au regard des
enjeux régionaux.
Composé à la fois d’orientations
stratégiques et d’actions concrètes, il
précise les moyens à mobiliser pour les
réaliser.
…et un projet collectif
11 ateliers territoriaux consacrés à la cartographie du SRCE ont réuni
418 personnes représentant 246 structures. Durant ces réunions, le
choix des objets à faire figurer sur les différentes cartes a beaucoup été
discuté, et de nombreuses indications précises sur les dynamiques des
territoires ont été collectées. De nombreuses recommandations ont
également été effectuées pour améliorer la lisibilité des cartes.
14 ateliers thématiques consacrés au plan d’actions du SRCE ont
quant à eux réunis plus de 221 participants pour 104 structures. Ils ont
permis de recueillir les attentes des différents types d’acteurs concernés
par la mise en œuvre du SRCE. Ceux-ci ont exprimé leurs besoins
spécifiques mais aussi des souhaits partagés : privilégier une approche
opérationnelle de terrain, veiller constamment à la pédagogie ou encore
renforcer le partage d’expériences à travers des exemples concrets.
Des présentations assurées par la maîtrise d’ouvrage
du SRCE, Natureparif et Ecosphère…
L’ensemble de ces ateliers a par ailleurs souligné la nécessité d’une
prise en compte optimale de la spécificité de l’Ile-de-France qu’est la
présence d’un cœur urbain très dense présentant des enjeux
particuliers au regard de la trame verte et bleue.
Les deux autres points qui ont été les plus fréquemment débattus :
ème
l’articulation entre l’échelle du SRCE (1/100 000 ) et les besoins
d’informations fines au niveau local,
la manière dont le SRCE sera pris en compte dans les documents
d'urbanisme et les obligations et contraintes qui en résulteront.
Les réponses apportées à ces questionnements en réunion seront
précisées dans l’avant-projet de SRCE présenté ci-dessus.
… qui ont suscité des échanges denses et productifs !
Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Le bilan des questionnaires de satisfaction
Si vos retours sur l’organisation de ces réunions soulignent leurs qualités en termes de pédagogie, de dynamisme et de convivialité, c’est
surtout la place laissée aux échanges que la plupart d’entre vous ont appréciée. Vous nous avez d’ailleurs encouragés à vous donner à
l’avenir encore plus de temps de parole.
Par ailleurs, tous les acteurs concernés par la mise en place du SRCE n’ont pas le même niveau de connaissance du sujet. En
conséquence, quand, pour certains, un atelier est trop dense ou trop pointu, pour d’autres, il évoque trop de généralités ! C’est à la
recherche du juste équilibre que nous nous sommes consacrés et que nous nous attacherons encore pour les prochaines échéances.
Comité
régional
28
TVB
2
Ateliers techniques
thématiques et
territoriaux
Définition de la méthodologie
régionale et étude
Réunion
interrégionale
Comité
régional
TVB 3
Passage
devant
le
Conseil
régional
2011
2012
Supports à la concertation
Avant-projet de SRCE
Comité
régional
TVB 4
Consultation
des
groupements
de
collectivités
franciliens
Enquête
publique
Comité
régional
TVB 5
Adoption du
SRCE :
délibération
du Conseil
régional +
arrêté du
Préfet de
région
Séminaire de clôture
Séminaire de lancement
Calendrier
2010
Comité
régional
TVB 1
2013
Projet de SRCE
Mise en œuvre du SRCE
Regard sur la trame
verte et bleue
Jean-Luc HERCENT
Chargé de mission Patrimoine Naturel
du Parc naturel régional (PNR) Oise - Pays de France
Quels sont les différents types
d’interventions du PNR Oise-Pays de
France en faveur des continuités
écologiques ?
Le parc est à cheval sur les régions Ilede-France et Picardie. Avez-vous identifié
des enjeux interrégionaux liés aux
continuités écologiques ?
Les continuités écologiques sont au cœur
des préoccupations du parc depuis la
préparation de sa première charte, adoptée
en 2004. Des corridors écologiques ont ainsi
été identifiés sur notre plan de parc. Il s’agit
essentiellement
de
continuités
interforestières, qui permettent à de larges
cortèges d’espèces de circuler entre les
importants massifs boisés qui caractérisent
notre territoire.
Pour aller plus loin, nous réalisons des
études fines à la parcelle. Elles permettent
d’identifier notamment les passages les plus
restreints à préserver face à l’urbanisation
croissante.
Sur le plan opérationnel, le PNR met son
ingénierie à disposition des collectivités qui
élaborent leurs documents d’urbanisme et
des porteurs de projet d’aménagement. Il
accompagne aussi la mise en place de
pratiques de gestion spécifiques, par
exemple via les MAEt (mesures agroenvironnementales territorialisées). Les
interventions du parc revêtent différentes
formes : la remise d’un avis, un
accompagnement technique, un soutien au
montage d’un dossier…
Grâce à ces efforts, sur le territoire du parc,
la plupart des élus sont aujourd’hui
sensibilisés à l’importance des continuités
écologiques, même si un grand travail de
pédagogie reste à fournir.
Sur le territoire du Parc, la question des
continuités
écologiques
se
pose
naturellement sur le plan interrégional d’un
point de vue fonctionnel puisque les
espèces ne s’arrêtent pas aux limites
administratives. La circulation des espèces
entre les deux régions s’effectue en
particulier à travers les grands massifs
forestiers.
D’un point de vue opérationnel, intervenir
sur un territoire interrégional est un défi,
puisque cela nécessite une transmission
continue d’information sur l’actualité des
deux territoires, mais aussi un atout,
puisque cela permet de valoriser des
bonnes pratiques de part et d’autre.
Crédit photo : Jean-Luc Hercent
Ci-dessus, un Pic noir. Sur le logo du Parc, la
forêt est symbolisée par un pic.
Ci-dessous, un paysage de lisière forestière,
milieu à enjeux à préserver.
Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur
la plus-value apportée par le SRCE ?
La mise en place de la démarche trame
verte et bleue au niveau national et d’un
SRCE au niveau régional constitue une
forme de reconnaissance des enjeux que le
PNR Oise - Pays de France défend depuis
de nombreuses années, et contribue ainsi à
la mobilisation des décideurs.
A noter que les attentes des acteurs de
terrain concernent surtout la mise en place
opérationnelle du schéma. Il est attendu de
celle-ci qu’elle encourage l’initiative locale.
Crédit photo : Jean-Luc Hercent
Zoom sur une initiative :
GRTgaz est une société française qui assure l’acheminement du gaz naturel sur la plus grande partie
du territoire national ainsi que le raccordement et la livraison de gaz naturel auprès de grands clients
industriels. Elle gère ainsi plus de 32 000 km de canalisation en France. Cette entreprise a fait de la
biodiversité un axe majeur de sa politique de développement durable et joue un rôle actif dans le
Club infrastructures linéaires et biodiversité.
Patrick Pelle, directeur de la région Val de Seine de GRTgaz, revient pour nous sur la genèse et les
succès de cette approche favorable aux continuités écologiques.
Quelles raisons ont incité GRTGaz à
s’intéresser aux continuités
écologiques ?
Les terrains par lesquels passent les
gazoducs de GRTgaz ne sont pas sa
propriété mais constituent des bandes de
servitude auxquelles l’entreprise a accès
pour des raisons d’interventions éventuelles
d’urgence.
Ceux-ci
ne
sont
pas
constructibles. Cela fait au moins 40 ans
que GRTgaz, lors des travaux réalisés sur
ces terrains, conserve la couche de terre
arable initiale et veille en continu à ce que
les milieux naturels y restent ouverts.
Concrètement, quelles sont les actions
de votre entreprise dans ce domaine ?
GRTgaz a initié une démarche de
sensibilisation à la biodiversité en interne,
en particulier auprès du management et de
la direction. GRTgaz a d’ailleurs reçu le
label BIODIVERSITE 2010.
Par ailleurs, les moyens mécaniques sont
privilégiés pour nos travaux d’entretien, et
une réflexion est menée sur les périodes
d’intervention les plus adéquates. Nous
aménageons aussi les sites dont nous
sommes propriétaires avec des espèces
locales.
Les effets bénéfiques de ces pratiques sur
la biodiversité ont été repérés par le
Muséum National d’Histoire Naturelle, qui
les a étudiés en profondeur en Ile-deFrance avec le soutien de la Région (une
convention a été signée à cet effet en
2007). Il est apparu que près de 40% des
espèces végétales franciliennes, dont 6 très
rares, étaient présentes sur le tracé des
canalisations. C’est le cas par exemple de
la Violette élevée. Les bandes de servitude
liées au gazoduc jouent en fait un rôle de
circulation et de propagation pour certaines
espèces. Les continuités écologiques
suivent les continuités gazières !
Aujourd’hui, quel bilan faites-vous de
cet engagement ? Quelles sont les
perspectives pour la suite ?
La plupart de nos interventions en faveur
de la biodiversité permettent souvent de
réaliser des économies. Par exemple, en
supprimant le gazon sur les sites dont
GRTgaz est propriétaire, on supprime aussi
les coûts de tonte.
De
plus,
cette
politique
favorise
l’acceptabilité des projets portés par notre
entreprise en valorisant son image. Notre
volonté d’amélioration continue sur ce point
est de plus en plus reconnue, et des
relations de confiance ont pu se nouer avec
les acteurs des territoires.
Et enfin, le résultat dont GRTgaz est le plus
fier, c’est de réussir à transporter du gaz
naturel en minimisant les nuisances à
l’environnement, et, au contraire, favoriser
le développement d’une biodiversité riche !
Nous souhaitons donc poursuivre notre
politique en faveur de la biodiversité, et la
développer. Deux pistes se dégagent :
favoriser l’exploitation au niveau national
des informations collectées lors des études
d’impact que nous réalisons, et partager
notre expérience avec les collectivités.
La Violette élevée, l’une des 6 espèces rares d’Ilede-France (Crédit photo : GRTgaz Région Val de Seine)
Aller plus loin
WEB
rendez-vous sur l’extranet dédié : http://extranet.srce-idf.fr
(login : accesgeneral, mot de passe : srceidf)
Vous y trouverez les présentations et comptes-rendus de tous
les temps d’échanges organisés dans le cadre du SRCE.
CONTACTS
Caroline Vendryes
Chef de projet SRCE, Direction régionale et interdépartementale
de l’environnement et de l’énergie :
[email protected]
Hélène Colas
Chargée de mission SRCE, Conseil Régional d’Ile-de-France :
[email protected]
Crédit photo : Cédric Martigny
29
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
30
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 3 AU RAPPORT
EXTRAIT DE L’ATLAS CARTOGRAPHIQUE
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
31
SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA REGION ILE-DE-FRANCE
EXTRAIT DE
L’ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document de travail
Page 0
SRCE de la région Ile-de-France
: Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
32
Document provisoire – 31 août 2012
SOMMAIRE
TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
Intro : REPERES SUR LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA TRAME VERTE ET BLEUE EN ILE-DE-FRANCE
4
1. BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES EN ILE-DE-FRANCE
12
1.1. Préserver la biodiversité : comment faire ?
12
2. LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
24
2.1. Les espèces et les guildes d’espèces
25
2.2. L es réservoirs de biodiversité
30
2.3. Caractéristiques des sous-trames
36
2.4. Les corridors et les continuums
51
2.5. Les éléments fragmentants
55
2.6. Cartographie de synthèse des composantes de la trame verte et bleue
62
ANNEXES
70
Annexe 1 : Liste des espèces pour le schéma régional de cohérence écologique
d’Ile-de-France
70
Annexe 2 : Compléments méthodologiques : l’identification des composantes de
la trame verte et bleue
74
Annexe 3 : Les données mobilisées pour le SRCE d’Ile-de-France
100
Annexe 4 : Glossaire
101
TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
3. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE : ENJEUX INTERREGIONAUX ET REGIONAUX
4
3.1. Les grands axes de diffusion des espèces à prendre en compte pour le
SRCE Ile-de-France
4
3.2. Diagnostic et enjeux de continuité écologique par territoire
10
3.3. Les enjeux thématiques de la TVB francilienne
59
4. PLAN D’ACTION
91
4.1. Les Objectifs
94
4.2. Les objectifs spécifiques des départements de Paris et de la petite couronne
105
4.3. Les orientations et actions
108
5. EVALUATION ET SUIVI DU SRCE
135
5.1. Les indicateurs issus du SRCE
135
5.2. Les indicateurs issus de SIG
135
5.3. Les indicateurs concernant les espèces de cohérence
137
5.4. Les indicateurs de l’efficacité des actions
139
ANNEXES
140
Annexe 1 : Initiatives déjà engagées
140
Annexe 2 : Tableau des références
140
Annexe 3 : Tableau des ressources
147
Page 1
SRCE de la région Ile-de-France
: Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
33
Document provisoire – 31 août 2012
TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
6. ATLAS CARTOGRAPHIQUE
4
6.1. Présentation générale des cartes du SRCE Ile-de-France : Mode d’emploi
d’ensemble – atlas cartographique et cartes dématérialisées
4
6.1.1. Carte des composantes
5
6.1.2. Carte des objectifs
8
6.1.3. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne11
6.2. Carte des composantes - mode d’emploi
14
6.3. Carte des objectifs - mode d’emploi
16
6.4. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne - mode
d’emploi
19
6.5. Cartes thématiques
22
6.5.1. Carte des réservoirs de biodiversité
22
6.5.2. Cartes des sous-trames
22
6.5.3. Carte des orientations d’intervention du schéma environnemental des
berges des voies navigables d’Île-de-France
22
6.5.4. Carte des infrastructures linéaires (obstacles et points de fragilité) 24
TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
1. Présentation résumée des objectifs du projet de plan, de son contenu et de son
articulation avec d’autres plans et documents
1.1 Etat initial de l’environnement
1.2 Perspectives d’évolution de l’environnement
2. Etat initial de l’environnement et perspectives de son évolution
3. Impact du projet de plan
4. Evaluation des incidences Natura 2000
5. Motifs pour lesquels le plan est retenu
5.1 Présentation des étapes clés successives de son élaboration et des
principaux motifs qui ont, à cette étape, orientés les choix effectués
5.2 Présentation des modalités de partage de l'information pour l'élaboration du
SRCE
5.3 Cohérence interne du SRCE
5.3 Cohérence externe du SRCE
6. Mesures pour éviter, réduire ou compenser les conséquences dommageables sur
l’environnement
7. Synthèse et méthode
Page 2
SRCE de la région Ile-de-France
: Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
34
Document provisoire – 31 août 2012
Page 3
SRCE de la région Ile-de-France
: Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
35
Document provisoire – 31 août 2012
6. ATLAS CARTOGRAPHIQUE
6.1. Présentation générale des cartes du SRCE Ile-de-France : Mode
d’emploi d’ensemble – atlas cartographique et cartes dématérialisées
Les cartes du SRCE sont élaborées sur la base d’une échelle principalement au 100 000ème, c’est à
cette échelle que la lecture des composantes et des enjeux pour les continuités écologiques peut se
faire.
Les cartes à l’échelle régionale sont des représentations destinées à donner une vision d’ensemble.
L’atlas cartographique complet avec l’ensemble des planches est visualisable sur l’extranet du SRCE
francilien à l’adresse suivante :
http://extranet.srce-idf.fr
login : accesgeneral
mot de passe: srceidf
Page 4
SRCE de la région Ile-de-France
: Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
36
Document provisoire – 31 août 2012
6.1.1. Carte des composantes
6.1.1.1.
Légende de la carte des composantes
Page 5
37
6.1.1.2.
Carte régionale des composantes
Page 6
38
6.1.1.3.
SRCE de la région Ile-de-France : Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Extrait de la carte des composantes - planche 16
Page 7
39
6.1.2. Carte des objectifs
6.1.2.1.
Légende de la carte des objectifs
Page 8
40
6.1.2.2.
Carte régionale des objectifs
Page 9
41
6.1.2.3.
SRCE de la région Ile-de-France : Extrait du TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Extrait de la carte des objectifs – planche 16
Page 10
42
6.1.3. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite
couronne
6.1.3.1.
couronne
Légende de la carte de la TVB des départements de Paris et de la petite
Page 11
43
6.1.3.2.
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne
Page 12
44
6.1.3.3.
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Extrait de la carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne- planche Sud-Est
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SRCE de la45
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
6.2. Carte des composantes - mode d’emploi
La carte des composantes du SRCE Ile-de-France est destinée à être exploitée à l’échelle du 1. 100
000. Elle comprend 3 types de données principales relatives à :

1) l’occupation des sols ;

2) les continuités écologiques ;

3) les éléments fragmentants.
 L’occupation des sols apporte des informations sur la répartition des principaux habitats, sur la
nature des lisières des principaux boisements (plus de 100 ha) et sur les infrastructures de transport
(routes et voies ferrées). Les éléments suivants ont été représentés :

Cartographie des habitats : pour le territoire d’Ile-de-France, elle est établie à partir des
données du MOS (Mode d’Occupation des Sols) 2008 et de l’EcoMOS (2003), complétés par la
BD Topo de l’IGN (2008) pour les alignements d’arbres, les arbres isolés…. Hors Ile-de-France, la
base Corine Land Cover de l’IFEN (2006), beaucoup moins précise, est utilisée1. Les catégories
suivantes sont distinguées :
o
Boisements : comprend toutes les surfaces arborées, y compris les plantations, les
haies et les arbres isolés ;
o
Formations herbacées : comprend les landes, pelouses « naturelles, prairies,
marais, friches… dominés par une végétation herbacées plus ou moins naturelle ;
o
Cultures : regroupe tous les espaces cultivés, autres que les jardins, les pépinières
et les vergers ;
o
Plans d’eau et bassins : comprend tous les types de plans d’eau naturels ou
artificiels (mares, étangs, bassins, lacs, gravières en eau…) ;
o
Carrières, Installations de Stockage des Déchets (ISD) et terrains nus : cette
catégorie reprend toutes les zones en chantier (par nature ces espaces varient dans le
temps et l’espace). Des différences notables peuvent donc apparaître mais les espaces
concernés ne représentent qu’une proportion minime du territoire ;
o

Tissus urbain : regroupe les zones bâties et les espaces verts associés.
Les lisières des bois de plus de 100 ha. Deux types de lisières ont été figurés :
o
les lisières urbaines correspondant à des zones de contact entre les boisements
et des zones bâties. Ces lisières sont susceptibles d’être longées avec plus ou moins de
1
Compte tenu des dates d’élaboration des sources cartographiques, des écarts peuvent localement exister entre
l’occupation des sols indiquée sur les cartes et la réalité du terrain (progression de l’urbanisation, développement
de carrière, défrichements ou reboisements de terrains…). Ces écarts sont dans l’ensemble modestes et ne
remettent pas en cause la pertinence générale des données cartographiées.
Page 14
SRCE de la46
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
difficultés par la faune mais sont par contre difficilement traversées par les espèces à
dispersion terrestre qui pénètrent pas ou peu en zone urbaine du fait de milieux
défavorables et des clôtures. Le % de lisière urbanisée d’un massif est un indicateur
important de son degré d’isolement, voire de son enclavement en zone urbaine dense ;
o
les lisières agricoles correspondant à des zones de contact entre les boisements
et des cultures ou des prairies. Elles forment des corridors potentiellement fonctionnels
susceptibles d’être traversée ou longée par la faune. ;
o les autres types de lisières (non cartographiées) correspondent à des zones de contact
entre les massifs forestiers et d’autres types d’espaces (parcs, friches….). Ces lisières
sont en général fonctionnelles.

Les infrastructures de transport. Les routes et voies ferrées sont représentées selon 3 niveaux
d’infrastructures :
o
/
les infrastructures majeures (autoroutes et autres routes à voies
multiples avec terre-plein central, Lignes TGV), les plus fragmentantes ;
o
/
les infrastructures importantes (2x2 voies sans terre-plein central et
voies ferrées principales) : difficiles à traverser pour la faune ;
o
/
les infrastructures de deuxième ordre (routes nationales et
départementales très fréquentées, réseau ferroviaire local : Transilien, RER…),
généralement plus faciles à traverser mais accidentogènes.
 Les continuités écologiques : Elles comprennent les réservoirs de biodiversité et les corridors ou
continuums qui les relient. Les éléments suivants sont représentés :

Les réservoirs de biodiversité. Ils correspondent à des milieux « naturels » ou plus
généralement semi-naturels, c'est-à-dire largement influencés par les activités humaines, dans
lesquels la biodiversité est la plus riche et la mieux représentée. Les conditions indispensables
au maintien des espèces (reproduction, alimentation, repos...) y sont réunies (présence de
populations viables). Deux catégories ont été distinguées :
o
o

les réservoirs de biodiversité de la région Ile-de-France ;
les autres espaces d’intérêt écologique de même nature situés dans les régions
voisines. La représentation de ces espaces permet d’identifier les continuums existant
de part et d’autre des frontières administratives.
Les corridors. Ils correspondent aux voies de déplacement préférentielles empruntées par la
faune et la flore, qui relient les réservoirs de biodiversité. Ils ont été classés par sous-trames :
o
arborée (concerne tous les types de boisements). Au sein des réservoirs de
biodiversité les corridors sont beaucoup plus diffus car les espèces sont susceptibles de
fréquenter l’ensemble du réservoir. Des corridors ont cependant été dessinés afin de
visualiser les principaux axes de déplacement ;
Page 15
SRCE de la47
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
o
herbacée, en distinguant les corridors les plus généralistes correspondant aux
prairies, friches, parcs et dépendances vertes… et les corridors des milieux calcaires
intégrant notamment les pelouses calcaires ;
o
bleue, en distinguant les cours d’eau qui sont des corridors aquatiques et le
continuum de la sous-trame-bleue qui regroupe, au sein d'une matrice à tendance
humide, les plans d’eau, les cours d’eau et les zones à dominante humide du SDAGE
2009. Le résultat de cette analyse symbolise donc à la fois les continuités potentielles
longitudinales et les connexions latérales avec les annexes hydrauliques, les plans d'eau
et les zones humides qui peuvent être connectées ou non aux cours d'eau.
Ces corridors sont dits :
o
fonctionnels lorsqu’ils sont empruntés ou susceptibles d’être empruntés par
l’ensemble des espèces ou guildes d’espèces de la sous-trame concernée. Ils concernent
toutes sortes d’espèces ayant des modalités de déplacement différentes (terrestres ou
aériennes) et des exigences plutôt élevées en matière de qualité des habitats ;
o
à fonctionnalité réduite lorsqu’ils ne peuvent être empruntés que par une
partie des espèces ou guildes d’espèces, généralement par les espèces les moins
exigeantes ou à dispersion aérienne.
 les éléments fragmentants : ils correspondent aux obstacles et points de fragilité situés sur les
corridors et au sein des réservoirs de biodiversité. On distingue les obstacles qui ont un fort effet de
coupure sur les continuités ou induisent une importante fragmentation de l'espace et les points de
fragilité qui réduisent l'étendue des fonctionnalités de la continuité tout en la maintenant
fonctionnelle pour les espèces les moins sensibles. Les obstacles et points de fragilités ont été classés
par sous-trames. Ils correspondent à des coupures créées par les infrastructures de transport,
l’urbanisation ou les aménagements hydrauliques, plus rarement à des espaces agricoles ou boisés
peu favorables à certaines continuités.
6.3. Carte des objectifs - mode d’emploi
La carte des objectifs du SRCE Ile-de-France est destinée à être exploitée à l’échelle du 1. 100 000.
Elle comprend 5 types de données principales relatives à :

1) l’occupation des sols ;

2) les corridors à préserver ou restaurer ;

3) les éléments fragmentants à traiter prioritairement ;

4) les éléments à préserver ;

5) les autres éléments d’intérêt majeur
 L’occupation des sols : voir carte des composantes (cf. mode d’emploi de cette carte).
Page 16
SRCE de la48
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
 Les corridors à préserver ou restaurer :




Les corridors alluviaux sont multifonctionnels ce qui signifie qu’ils contribuent à toutes les soustrames. Ils regroupent les cours d’eau, les zones humides, les plans d’eau, les prairies et les
boisements de fond de vallée et de versant. Les vallées jouent naturellement un rôle de corridor
essentiel pour de multiples espèces. Celui-ci est d’autant plus fonctionnel qu’il subsiste un
espace non urbanisé en bordure des cours d’eau (présence de ripisylves et de ceintures de
végétation le long des rives). C’est pourquoi il a été distingué :
o
des corridors alluviaux à préserver le long des berges non urbanisées ;
o
des corridors alluviaux à restaurer ou conforter en contexte plus urbain ;
Les corridors de la sous-trame arborée. Tous les corridors représentés sur la carte des
composantes ont été figurés à l’exception de ceux passant dans les vallées qui ont été intégrés
aux corridors alluviaux et de ceux suivant les coteaux calcaires qui ont été intégrés aux
« corridors calcaires ».
o
Les corridors fonctionnels sont à préserver. Dans certains cas ces corridors sont
localement coupés par des obstacles ou points de fragilité qui nécessitent la mise en
œuvre de mesures correctives ;
o
Les corridors à fonctionnalité réduite sont à restaurer ou à conforter. Les actions à
engager visent à augmenter leur accessibilité et la diffusion d’un plus grand nombre
d’espèces.
Les corridors de la sous-trame herbacée :
o
Les corridors herbacés « généralistes » : seuls ont été retenus les corridors
fonctionnels à préserver reliant des ensembles prairiaux relativement importants. Ces
derniers sont très localisés en Ile-de-France. On les retrouve au niveau de certaines
vallées (Petit et Grand Morin, par exemple) et autour du massif de Rambouillet. Seuls les
corridors situés en dehors des vallées ont été représentés (dans la pratique
exclusivement autour de la forêt de Rambouillet). Les autres corridors herbacés
prairiaux ont été intégrés aux corridors alluviaux ;
o
La plupart des corridors calcaires ont été retenus à l’exception de quelques
secteurs très dégradés pour lesquels les pelouses et pré-bois calcaires ont été remplacés
par des friches ou des espaces artificialisés. Compte tenu de l’émiettement des pelouses
calcaires ces corridors sont à restaurer ou conforter ;
Les cours d’eau. Compte tenu de l’importance des cours d’eau pour la biodiversité et de la
nécessité de supprimer les obstacles qui contribuent à leur fractionnement, l’ensemble des
cours d’eau d’Ile-de-France est à préserver et/ou restaurer. Ont été distingués :
o
les cours d’eau permanents, comprenant notamment les cours d’eau ou parties
de cours d’eau classés des listes 1 (à préserver) et 2 (à restaurer) au titre de l’article L
214-17 du Code de l’Environnement ;
o
les autres cours d’eau intermittents à préserver ou restaurer. Ils comprennent
également quelques rares sections de fossés agricoles ou forestiers situés en tête de
Page 17
SRCE de la49
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
bassin versant qui peuvent présenter un intérêt local en matière de connexion et de
diversification des habitats en zones agricoles et forestières.
 Les éléments fragmentants à traiter prioritairement : Seules sont retenues les coupures les plus
importantes, c'est-à-dire celles contribuant le plus à la fragmentation des continuités écologiques. Ils
concernent :


Les obstacles et points de fragilité de la sous-trame arborée :
o
les coupures des réservoirs de biodiversité par les infrastructures majeures ou
importantes. Les actions à engager devront permettre d’améliorer la transparence de
ces infrastructures pour la faune et prévenir les risques de collision ;
o
Les principaux obstacles à réaménager ou restaurer au niveau des infrastructures de
transport les plus coupantes (création de passages à faune) ;
o
Les points de fragilité des corridors arborés à consolider prioritairement (passages
contraints au niveau d’un ouvrage existant sur une infrastructure linéaire dont l’intérêt
pour la faune doit être évalué et le cas échéant amélioré ; zones mitées ou menacées
par l’urbanisation pour lesquelles des mesures conservatoires sont à prévoir dans les
documents d’urbanisme ; boisements à recréer au sein des plaines agricoles, le long des
cours d’eau afin de restaurer une continuité fragilisée) ;
Les obstacles et points de fragilité de la sous-trame bleue :
o
les cours d’eau souterrains susceptibles de faire l’objet d’une réouverture totale
ou partielle ;
o
Les obstacles à l’écoulement sur les cours d’eau permanent. Pour les rivières
navigables n’ont été retenus que les ouvrages sans passe à poissons construite ou en
construction. Pour les autres cours d’eau permanent, ont été retenus tous les obstacles
fragmentants (seuils, barrages) ;
o
Les secteurs riches en mares et mouillères recoupés par des infrastructures de
transport. Ces secteurs doivent être expertisés afin de déterminer si des problèmes
d’écrasement et de déplacement de la faune (amphibiens en particulier) se posent et si
des ouvrages de franchissement doivent être créés (crapauducs…) ;
o
Les milieux humides alluviaux recoupés par des infrastructures de transport. Il s’agit
de vallées comprenant des zones humides recoupées par des infrastructures de
transport généralement aménagées sur des remblais qui peuvent entraîner des ruptures
hydrauliques et constituer des obstacles pour le déplacement de la faune. Des
expertises doivent être réalisées afin d’évaluer la transparence de ces ouvrages pour la
faune et le cas échéant proposer des solutions afin de faciliter le passage des espèces.
 les éléments à préserver. Il s’agit soit d’habitats particuliers favorables à la biodiversité dont la
préservation constitue un impératif:

Les réservoirs de biodiversité.
Page 18
SRCE de la50
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Pour plus de lisibilité, les réservoirs n’ont pas été reportés sur la carte des objectifs. Voir la
carte des composantes ;

Les milieux humides.
Sont reportées sur la carte les zones à dominante humide du SDAGE mais d’autres zones
humides sont susceptibles d’exister et leur préservation doit être recherchée ;
 les autres éléments d’intérêt majeur.
o
Les secteurs de concentration de mares et mouillères. Ces secteurs abritent
d’importantes populations d’amphibiens. Ils doivent être préservés ou à défaut les
mares doivent être reconstituées en cas de destruction ;
o
Les mosaïques agricoles. Il s’agit de territoires agricoles abritant au moins 10% de
bosquets et 10% de milieux herbacés (prairies, friches,etc.). Ces secteurs concentrent
une bonne partie de la biodiversité des territoires ruraux. Le maintien des bosquets et
d’une proportion importante d’espaces herbacés constitue un enjeu important. Elles
peuvent relever de réglementation diverses (consommation des terres agricoles,
défrichement,etc.) ;
o
Les lisières agricoles des boisements de plus de 100 ha situés sur les principaux
corridors arborés. Ces sections de lisières sont particulièrement importantes à
conserver et à laisser libre de tout obstacle afin de permettre la circulation des espèces
entre les réservoirs de biodiversité.
o
Les connexions entre les principales forêts et les corridors alluviaux. Compte tenu
de l’urbanisation des vallées, les zones de contacts sont devenues rares, en particulier
au niveau des cours d’eau navigables. Ces connexions sont très importantes sur le plan
écologique et doivent partout être maintenues et renforcées. Leur maintien doit être
recherché;
o
Les autres connexions correspondent soit au maintien d’espaces ouverts agricoles
(« coupures vertes ») entre des zones urbanisées qui tendent à se rejoindre au risque de
générer une barrière difficilement franchissable par une partie des espèces ; soit à la
préservation de zones agricoles tampons en lisière de massifs forestiers en voie
d’enclavement par l’urbanisation. Ces espaces doivent également être préservés au
risque de déconnecter certains réservoirs de biodiversité. Leur maintien doit être
recherché.
6.4. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne mode d’emploi
La carte proposée pour les départements de Paris et de la petite couronne est destinée à être
exploitée à l’échelle du 1.75 000. Elle constitue une carte complémentaire à la carte des objectifs du
SRCE Ile-de-France. Elle comprend les mêmes types d’information que cette dernière mais avec un
Page 19
SRCE de la51
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
degré de précision plus grand concernant l’occupation du sol, les secteurs d’intérêt écologique et les
liaisons à restaurer ou à créer en contexte urbain.
Elle comprend comme la carte précédentes 5 types de données principales relatives à :

1) l’occupation des sols ;

2) les corridors à préserver ou restaurer ;

3) les éléments fragmentants à traiter prioritairement ;

4) les éléments à préserver ;

5) les autres éléments d’intérêt majeur.
o L’occupation des sols :

Cartographie des habitats : elle a été établie à partir des données du MOS (Mode d’Occupation
des Sols) 2008 et de l’EcoMOS (2003), complétés par la BD Topo de l’IGN (2008) pour les
alignements d’arbres, les arbres isolés2. Les catégories suivantes ont été distinguées :
o
Boisements : comprend toutes les surfaces arborées, y compris les plantations,
les haies et les arbres isolés. Afin de facilité la lecture et la bonne compréhension des
connexions boisées, les alignements d’arbres et arbres isolés sont figurés avec un degré
de définition adapté pour être lisible au 1/75000 ;
o Formations herbacées : Afin de préciser leur composition et leur degré d’artificialisation,
elles sont classées en 3 groupes :
o

Les formations à caractère prairial : Il s’agit principalement de
vastes espaces enherbés (aéroport), de rares prairies « naturelles » et
d’autres espaces herbacés entretenus de façon extensive ;

Les friches : Elles correspondent le plus souvent à des espaces
vacants plus ou moins temporaires, colonisés par une végétation
spontanée plus ou moins rudérale. Il s’agit de stade transitoire qui, en
l’absence de gestion, évoluent naturellement vers des boisements
anthropiques. Leur localisation est assez fluctuante car très dépendante
des opérations d’urbanisme ;

Jardins et espaces verts : Il s’agit de formations herbacées très
entretenue des parcs, jardins et autres espaces verts (terrains de
sport…) ;
Cultures : regroupe tous les espaces cultivés, autres que les jardins, les
pépinières et les vergers ;
2
Compte tenu des dates d’élaboration des sources cartographiques, des écarts peuvent localement exister entre
l’occupation des sols indiquée sur les cartes et la réalité du terrain (progression de l’urbanisation, développement
de carrière, défrichements ou reboisements de terrains…). Ces écarts sont dans l’ensemble modestes et ne
remettent pas en cause la pertinence générale des données cartographiées.
Page 20
SRCE de la52
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
o Plans d’eau et bassins : pour plus de précision, cette catégories est divisée en 2 groupes
avec :


o

les plans d’eau à caractère plus ou moins naturels (mares,
étangs, lacs, gravières en eau…) ;
les bassins artificiels.
Le tissu urbain n’a pas été représenté pour faciliter la lecture de la carte.
Les infrastructures de transport. Les routes et voies ferrées représentées sur la carte sont les
mêmes que celles retenues au niveau régional (cf. carte des composantes).
o Les corridors à préserver ou restaurer :

Les corridors des sous-trames arborée et herbacée, les corridors alluviaux ou les cours d’eau
représentés sur la carte sont les mêmes que ceux retenus au niveau régional (cf. carte des
objectifs et son mode d’emploi) ;

Une catégorie supplémentaire a été ajoutée : les liaisons à restaurer ou à conforter en
contexte urbain. Celles-ci sont identifiées en se référant aux études existantes et aux
informations transmises par les départements (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val de
Marne) et divers acteurs du territoire. Sont retenues des liaisons :
o entre de grands espaces verts intra et périurbains (grands parcs, grands cimetières
végétalisés) ;
o le long des canaux, sur le tracé d’infrastructures désaffectées ou peu utilisées comme
l’ancienne voie ferrée de la petite ceinture parisienne ;
o le longs des bermes herbacées et/ou arborées en bordure de certaines infrastructures de
transport (voies ferrées, routes…) sous réserve que subsistent des végétations à
caractère plus ou moins naturels de façon significatives et que ces espaces soient
effectivement empruntés de façon préférentielle par la faune ;
o dans des secteurs offrant des densités relativement élevées en espaces verts et en
friches.
Il s’agit de connexions complémentaires aux corridors d’intérêt régional dans des secteurs
urbains morcelés visant soit à développer des liaisons entre des espaces verts existants, soit à
désenclaver des espaces verts d’importance départementale. Les actions à engager visent donc
le renforcement du potentiel écologique des secteurs concernés, la restauration de sections de
corridors par l’interconnexion des parcs et espaces verts, voire dans certains cas la restauration
de corridors ayant existé (réalisation de coulées vertes, reverdissement des berges des canaux
et cours d’eau, restauration de bois et bosquets relais, aménagement écologique de parcs,
généralisation de la gestion différenciée des espaces verts)".
 Les éléments fragmentants à traiter prioritairement : Seuls ont été retenus les obstacles et
points de fragilité de la sous-trame arborée et de la sous-trame bleue figurant déjà sur la carte
régionale (cf. carte des objectifs et son mode d’emploi) ;
Page 21
SRCE de la53
région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
 les éléments à préserver. Il s’agit soit d’habitats particuliers favorables à la biodiversité, soit de
connexions à maintenir et renforcer. Ont été ainsi figurés :

les réservoirs de biodiversité figurant sur la carte des composantes ;

les milieux humides figurant sur la carte des objectifs ;
 les autres éléments d’intérêt majeur :

les autres secteurs reconnus pour leur intérêt écologique en contexte urbain : parcs, grands
cimetières, espaces naturels d’importance locale… Ces derniers ont été sélectionnés en se
référant aux travaux et avis des départements et acteurs locaux. Ils présentent tous la
particularité d’abriter une diversité biologique supérieure aux territoires urbanisés environnants
sans pour autant constituer des réservoirs de biodiversité. Ils forment souvent des îlots plus ou
moins enclavés ou parfois interconnectés par des espaces verts et peuvent relever d’actions
relatives à la nature en ville à l’occasion d’aménagement ou d’opération de requalification
urbaine ;

les éléments d’intérêt majeur issus de la carte régionale des objectifs (les secteurs de
concentration de mares et mouillères, ainsi que les rares mosaïques agricoles et lisières
agricoles des boisements de plus de 100 ha situés sur les principaux corridors arborés) ;

les connexions provenant également de la carte régionale des objectifs.
Nous renvoyons le lecteur au mode d’emploi de la carte régionale des objectifs pour toute précision
sur les éléments figurant déjà sur cette dernière.
6.5. Cartes thématiques
6.5.1. Carte des réservoirs de biodiversité
(cf. chap. 2.2.1)
6.5.2. Cartes des sous-trames
(cf chap. 2.3)
6.5.3. Carte des orientations d’intervention du schéma environnemental
des berges des voies navigables d’Île-de-France
Les cartes d’orientation d’intervention du schéma des berges sont disponibles sur le site de
l'IAU à l'adresse suivante du "Visiau Grand public":
http://sigr.iau-idf.fr/webapps/visiau/
- Rubrique "Environnement"
- "Schéma environnemental des berges"
- cliquer sur la petite flèche noire en haut à gauche à droite du » i « de information et choisir
l’atlas 5 « orientation d’intervention »
Page 22
54
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
Exemple : Extrait du secteur de Melun
Page 23
55
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
Document provisoire – 31 août 2012
6.5.4. Carte des infrastructures linéaires (obstacles et points de fragilité)
Page 24
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
56
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 4 AU RAPPORT
EXTRAIT DU RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
SRCE de la région Ile-de-France
57 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA REGION ILE-DE-FRANCE
EXTRAIT DU
RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document de travail
Page 0
SRCE de la région Ile-de-France
58 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
SOMMAIRE
TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
Intro : REPERES SUR LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
ET LA DE LA TRAME VERTE ET BLEUE EN ILE-DE-FRANCE
4
1. BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES EN ILE-DE-FRANCE
12
1.1. Préserver la biodiversité : comment faire ?
12
2. LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
24
2.1. Les espèces et les guildes d’espèces
25
2.2. L es réservoirs de biodiversité
30
2.3. Caractéristiques des sous-trames
36
2.4. Les corridors et les continuums
51
2.5. Les éléments fragmentants
55
2.6. Cartographie de synthèse des composantes de la trame verte et bleue
62
ANNEXES
70
Annexe 1 : Liste des espèces pour le schéma régional de cohérence écologique
d’Ile-de-France
70
Annexe 2 : Compléments méthodologiques : l’identification des composantes de
la trame verte et bleue
74
Annexe 3 : Les données mobilisées pour le SRCE d’Ile-de-France
100
Annexe 4 : Glossaire
101
TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
3. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE : ENJEUX INTERREGIONAUX ET REGIONAUX
4
3.1. Les grands axes de diffusion des espèces à prendre en compte pour le
SRCE Ile-de-France
4
3.2. Diagnostic et enjeux de continuité écologique par territoire
10
3.3. Les enjeux thématiques de la TVB francilienne
59
4. PLAN D’ACTION
91
4.1. Les Objectifs
94
4.2. Les objectifs spécifiques des départements de Paris et de la petite couronne
105
4.3. Les orientations et actions
108
5. EVALUATION ET SUIVI DU SRCE
135
5.1. Les indicateurs issus du SRCE
135
5.2. Les indicateurs issus de SIG
135
5.3. Les indicateurs concernant les espèces de cohérence
137
5.4. Les indicateurs de l’efficacité des actions
139
ANNEXES
140
Annexe 1 : Initiatives déjà engagées
140
Annexe 2 : Tableau des références
140
Annexe 3 : Tableau des ressources
147
Page 1
SRCE de la région Ile-de-France
59 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
6. ATLAS CARTOGRAPHIQUE
4
6.1. Présentation générale des cartes du SRCE Ile-de-France : Mode d’emploi
d’ensemble – atlas cartographique et cartes dématérialisées
4
6.1.1. Carte des composantes
5
6.1.2. Carte des objectifs
8
6.1.3. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne11
6.2. Carte des composantes - mode d’emploi
14
6.3. Carte des objectifs - mode d’emploi
16
6.4. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne - mode
d’emploi
19
6.5. Cartes thématiques
22
6.5.1. Carte des réservoirs de biodiversité
22
6.5.2. Cartes des sous-trames
22
6.5.3. Carte des orientations d’intervention du schéma environnemental des
berges des voies navigables d’Île-de-France
22
6.5.4. Carte des infrastructures linéaires (obstacles et points de fragilité) 24
TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
1. Présentation résumée des objectifs du projet de plan, de son contenu et de son
articulation avec d’autres plans et documents
1.1 Etat initial de l’environnement
1.2 Perspectives d’évolution de l’environnement
2. Etat initial de l’environnement et perspectives de son évolution
3. Impact du projet de plan
4. Evaluation des incidences Natura 2000
5. Motifs pour lesquels le plan est retenu
5.1 Présentation des étapes clés successives de son élaboration et des
principaux motifs qui ont, à cette étape, orientés les choix effectués
5.2 Présentation des modalités de partage de l'information pour l'élaboration du
SRCE
5.3 Cohérence interne du SRCE
5.3 Cohérence externe du SRCE
6. Mesures pour éviter, réduire ou compenser les conséquences dommageables sur
l’environnement
7. Synthèse et méthode
Page 2
SRCE de la région Ile-de-France
60 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
3. Impact du projet de plan
3.1.
Tableau de synthèse des incidences du SRCE sur les différentes
composantes environnementales
Le tableau de synthèse ci-dessous résume les incidences du SRCE sur les
différentes composantes environnementales analysées (il est à noter que la qualité
de l’air est incluse dans la santé humaine).
Pour plus de détails, il convient de se reporter à la partie correspondante à chaque
composante environnementale.
Le plan proposé est le même que pour les parties 2A et 2B.
Page 3
SRCE de la région Ile-de-France : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
61
Evaluation des incidences du SRCE sur les différentes composantes envrionnementales
Thématiques du Plan d'Action
Action
Biodiversité
Paysage et
patrimoine
Eau
Sols et
pédologie
Climat
Energie
Santé
humaine
Création de guides et cahiers techniques
Assurer l'information et la formation de l'ensemble Formations spécialisées
des partenaires, des spécialistes au grand public
Information du grand public
Veille, coordination et mise à disposition des informations
Améliorer ou rétablir la transparence des
Requalifier les infrastructures existantes
infrastructures linéaires
intégrer la continuité écologique dans les nouveaux projets
Action préservation
Action tête de bassin
Action foncier
Actions en milieu agricole
Action gestion agricole
Action suivi des actions engagées
Action réservoir de biodiversité
Action petit patrimoine boisé
Action ripisylves
Action lisières
Actions en milieu forestier
Actions milieux remarquables intraforestiers
Action diversité forestière
Action peupleraies
Préserver et restaurer les continuités écologiques
liées aux cours d'eau et aux corridors humides
Gestion
Planification
Action décloisonnement
Action migrateurs
Action restauration écologique des berges des rivières et fleuves
Action têtes de bassin
Action zones humides
Action MAE
Action contractuelle
Action gestion différenciée
Action habitats forestiers
Action lisières
Action sur les zones à fort intérêt écologique en Ile-de-France
Action diagnostic
Action document graphique
Action échelles
Action isolat forestier
Action lisières
Action paysage
Action clôtures
Action plantations
Population
Ambiance
sonore
O
O
O
O
O
Action berges
Action berges
Assurer la fonctionnalité des continuités écologiques
Action renaturation
jusqu'au cœur de la ville
Action espaces verts
Evaluer et assurer le suivi des actions relatives aux
continuités écologiques
O
O
Actions "mise à jour des connaissances" nécessaires au SRCE
Actions "indicateurs de la continuité écologique"
Actions "recherche"
Page 4
SRCE de la région Ile-de-France
62 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
3.2.
Impacts du SRCE sur la biodiversité
La faune et la flore sont les principales thématiques environnementales sur
lesquelles le SRCE a naturellement une incidence, de par sa nature même en faveur
de la biodiversité.
Les impacts du SRCE sur la biodiversité sont logiquement positifs, l’ensemble des
orientations du SRCE visant à améliorer directement ou indirectement la biodiversité
francilienne.
3.2.1. L’amélioration de la fonctionnalité et des continuités
écologiques
Le SRCE vise à « diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels
et habitats d’espèces et prendre en compte leur déplacement », c’est pourquoi dans
sa mise en œuvre il cherche en premier lieu à améliorer la fonctionnalité et les
continuités écologiques.
Ainsi, un grand nombre d’actions cible explicitement la restauration et la préservation
des corridors, dans un souci d’’améliorer la fonctionnalité des milieux et des
continuités écologiques. Cela a un impact directement positif sur la biodiversité
francilienne puisque, à terme, celle-ci devrait se voir renforcée.
Les incidences de l’amélioration des continuités écologiques sur la
prolifération d’espèces invasives
Bien que cela ne soit pas l’objectif du SRCE, l’amélioration des continuités
écologiques pourrait favoriser la prolifération d’espèces invasives, et donc avoir une
incidence négative sur la biodiversité.
De nombreuses espèces invasives, animales et végétales, sont présentes en Ile-deFrance. Les cours d’eau et milieux aquatiques sont particulièrement touchés par des
espèces végétales, mais l’on retrouve également des espèces animales comme
l’Ecrevisse de Louisiane ou la Grenouille-taureau.
L’Ambroisie à feuilles d’armoise peut quant à elle provoquer des nuisances
sanitaires, allant des allergies aux atteintes cutanées. Elle pose également un certain
nombre de problèmes en agronomie, constituant un adventice concurrentiel pour de
nombreux agriculteurs, notamment pour les cultures de printemps (tournesol, pois,
soja, sorgho, maïs) et les cultures légumières.
La Grenouille-taureau ou l’Ecrevisse de Louisiane sont susceptibles de porter
atteintes aux espèces autochtones en dévorant plantes (dans le cas de l’Ecrevisse
de Louisiane) ou animaux (dans le cas de la Grenouille-taureau ou de l’Ecrevisse de
Louisiane). L’Ecrevisse de Louisiane augmente par ailleurs la turbidité de l’eau, et en
détériore donc la qualité. Certaines études démontrent qu’en seulement dix ans de
présence sur un site, elle est capable de faire disparaître 99% de la végétation
aquatique, 70% des insectes et mollusques et plus de 80% des amphibiens.
L’avifaune aquatique est également affectée puisque, faute de trouver une
alimentation suffisante, certaines espèces quittent les plans d’eau colonisés.
La Grenouille-taureau et l’Ecrevisse de Louisiane peuvent également affecter
l’activité piscicole et porter préjudice à l’activité économique des pisciculteurs.
Il est à noter que le changement climatique peut favoriser la prolifération d’espèces
invasives en modifiant leurs aires de répartition.
Page 0
SRCE de la région Ile-de-France
63 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Il est actuellement difficile d’évaluer l’incidence négative de la prolifération des
espèces invasives, causée par la réhabilitation des continuités écologiques. Il faut
noter qu’un certain nombre de ces espèces sont capables de se déplacer d’un milieu
à un autre sans qu’il n’y ait aucune continuité écologique. L’Ecrevisse de Louisiane
peut ainsi se déplacer sur plus de 17 kilomètres d’un point d’eau à un autre sans
emprunter de corridors humides. La Grenouille-taureau est quant à elle capable de
se déplacer quotidiennement sur plus de 5 kilomètres, n’hésitant pas à traverser
certaines zones de friches ou certaines zones boisées.
Atténuer le fractionnement des milieux et assurer la fonctionnalité des
lisières d’habitats
Atténuer la fragmentation de l’espace dans un souci de préserver et de renforcer les
continuités écologiques est l’une des principales actions du SRCE en faveur de la
biodiversité.
Les actions à mettre en œuvre, identifiées en fonction des milieux et habitats (milieux
aquatiques, espaces agricoles, espaces boisés, espaces urbains) visent en premier
lieu à restaurer les connectivités fonctionnelles intra ou inter-espaces, en particulier
des milieux forestiers.
Ces actions se retrouvent dans plusieurs thématiques, en faveur des milieux
agricoles, des milieux forestiers, etc. Elles visent à favoriser la diversité biologique en
réduisant le fractionnement des milieux et en développant les interconnexions entre
les habitats, avec une attention particulière sur les lisières (notamment les lisières
forestières en contact avec les zones urbanisées et les zones agricoles). Certaines
de ces interventions doivent être réalisées à court terme, afin d’être bénéfique à plus
long terme pour la diversité biologique francilienne.
La thématique 4.4.8 « Assurer la fonctionnalité des continuités écologiques jusqu’au
cœur de la ville » vise à préserver la fonctionnalité des milieux naturels en les
articulant avec les lisières d’urbanisation.
Les actions devant assurer une « gestion écologique adaptée afin de garantir la
fonctionnalité écologique de toutes les composantes de la trame verte et bleue » ont
également, dans leur ensemble, un impact directement positif sur la biodiversité.
Préserver et restaurer les continuités aquatiques et alluviales
Une thématique du plan d’actions du SRCE, en cohérence avec le SDAGE, pointe
spécifiquement l’intérêt de préserver et de restaurer les continuités aquatiques et
alluviales, dans un souci de favoriser la biodiversité des milieux aquatiques et des
zones humides.
La thématique 4.4.5 « Préserver et restaurer les continuités écologiques liées aux
cours d’eau et aux corridors humides » développe ainsi plusieurs actions, que l’on
peut résumer en 4 actions structurantes :




Conforter le rôle primordial des vallées en tant que corridors multifonctionnels
(milieux aquatiques, zones humides, boisements, formation herbacées),
Eviter l’artificialisation des têtes de bassins versants,
Maintenir les connectivités latérales entre les cours d’eau et les zones humides
rivulaires,
Restaurer des connectivités fonctionnelles sur les cours d’eau en supprimant les
obstacles à l’écoulement.
Page 1
SRCE de la région Ile-de-France
64 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Les continuités aquatiques et alluviales étant l’un des enjeux principaux du SRCE, de
nombreuses actions en faveur des zones humides et de l’hydrobiologie de l’Ile-deFrance se retrouvent aussi bien dans les milieux forestiers qu’agricoles : conserver et
permettre la reconstitution des ripisylves dans les secteurs identifiés, préserver les
zones humides, mares et platières…
Globalement, les actions de préservation et de restauration des continuités
aquatiques et alluviales ont bien entendu une incidence positive sur la biodiversité.
Néanmoins, le résultat peut être mitigé concernant le décloisonnement des cours
d’eau : des espèces invasives comme l’Ecrevisse de Louisiane ou la Grenouilletaureau, jusque-là absentes, peuvent éventuellement pénétrer les milieux aquatiques
décloisonnés et porter préjudice à la biodiversité locale (même si, comme indiqué
précédemment, ces espèces peuvent circuler en dehors de leur habitat et donc
coloniser des milieux a priori non connectés).
Améliorer ou rétablir la transparence des infrastructures de transport
L’urbanisation et les infrastructures de transport fractionnent les milieux naturels de
l’Ile-de-France et constituent des points de rupture pouvant impacter fortement la
biodiversité. Les points de rupture pour lesquels des actions doivent être engagées
afin d’éviter le fractionnement des corridors les plus importants concernent
essentiellement les milieux boisés et les milieux aquatiques. La thématique 4.4.2 du
Plan d’Action, « Améliorer ou rétablir la transparence des infrastructures linéaires »
détaille explicitement des actions en ce sens.
Les actions pour éviter le fractionnement par les infrastructures visent principalement
à:



Améliorer la transparence des ouvrages routiers et ferroviaires au niveau des
passages existants,
Améliorer la transparence des ouvrages routiers et ferroviaires dans les
réservoirs de biodiversité,
Aménager les dépendances vertes des infrastructures, qui peuvent constituer des
continuités potentiellement intéressantes surtout pour les milieux herbacés.
L’impact sur la biodiversité est donc double : à la fois préserver les populations
faunistiques en leur permettant de franchir les obstacles que constituent les
infrastructures de transport, tout en améliorant les continuités écologiques entre
milieux, ceux-ci étant trop souvent fractionnés et isolés par les réseaux de transport.
3.2.2. Incidences positives sur la qualité des milieux et des
habitats
Préserver la qualité des milieux et « renaturer » lorsque cela est possible
Le SRCE Ile-de-France a la volonté de préserver la qualité des milieux naturels, à
travers des actions spécifiques ayant un impact directement positif à plus ou moins
long terme sur la diversité biologique régionale.
Le milieu forestier est particulièrement concerné par ce type de mesures. Les autres
milieux sont également concernés par la préservation de leur qualité, notamment la
qualité de l’eau et la pédologie des espaces agricoles, afin de favoriser la biodiversité
francilienne.
Page 2
SRCE de la région Ile-de-France
65 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Par ailleurs, des actions de « renaturation » doivent également être mises en œuvre :
renaturation des réseaux hydrologiques, réhabilitation de zones humides,
renaturation des berges et des ripisylves… Ces actions sur les zones à fort intérêt
écologique en Ile-de-France notamment, ont pour objectif de préserver les zones de
concentration de mares et mouillères mais également les zones de mosaïques
agricoles.
La finalité à long terme de ce type d’actions est de préserver la qualité des milieux,
voire de « renaturer » si nécessaire, avec pour conséquence de maintenir et
favoriser la biodiversité.
Assurer une gestion écologique adaptée
La thématique 4.4.6 qui vise à assurer une gestion écologique adaptée a un fort
impact positif sur la biodiversité. Les habitats forestiers sont particulièrement
concernés, à la fois à travers des mesures de conservation des vieux bois que des
mesures de gestion et de maintien de la diversité forestière.
Ce type de mesures gestionnaires (« chartes régionales de la TVB », gestion
différenciée des espaces verts, action de préservation des lisières comme zone
d’interface transversale…) a des conséquences positives pour la biodiversité, à
moyen et long terme, puisque cherchant à garantir la fonctionnalité écologique de
toutes les composantes de la trame verte et bleue, et donc la biodiversité en ellemême.
3.2.3. L’amélioration des connaissances faunistique et floristique
franciliennes
Assurer l’information et la formation de l’ensemble des partenaires
Le plan d’actions du SRCE Ile-de-France prévoit en premier lieu des actions
d’information et de formation de l’ensemble des partenaires, des spécialistes au
grand public (thématique 4.4.1).
Ces actions ont indirectement des effets positifs pour la biodiversité francilienne : la
création de guides et cahiers techniques, la mise en place de formations
spécialisées, la création d’une plate-forme d’échanges relative aux connaissances du
SRCE, l’information du grand public… Elles permettent en effet de sensibiliser et de
faciliter la mise en œuvre à l’échelon local de bonnes pratiques et de mesures
favorables à la diversité biologique régionale.
Cette orientation est primordiale pour la bonne conduite du plan d’actions du SRCE
et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de ce Schéma, pour leur permettre
d’agir en faveur de la biodiversité.
Evaluer et assurer le suivi des actions relatives aux continuités
écologiques
La neuvième et dernière thématique, « évaluer et assurer le suivi des actions
relatives aux continuités écologiques », est primordiale pour inscrire le SRCE dans la
durée. La mise à jour des connaissances est en effet nécessaire, tout comme la
création d’indicateurs de la continuité écologique.
Actuellement, des lacunes identifiées par le SRCE en matière de connaissances
faunistique et floristique existent à l’échelle régionale. L’un des objectifs du SRCE est
donc de combler ces manques, pour pouvoir par la suite réajuster des mesures si
Page 3
SRCE de la région Ile-de-France
66 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
nécessaire, ou bien encore mettre en œuvre des actions plus efficientes.
Indirectement, c’est donc la biodiversité qui se voit impactée plutôt positivement.
D’autre part, cette thématique prévoit également des actions « recherche »,
notamment pour des programmes d’inventaires sur les espèces du SRCE comme le
Murin d’Alcathoé, le Petit Rhinolophe, dont les connaissances actuelles sont
insuffisantes. En associant les organismes de recherche au suivi et à l’évaluation du
SRCE, en particulier dans le domaine de l’écologie, l’hydrobiologie et la sociologie, la
diversité biologique peut s’en voir indirectement renforcée.
3.3.
Eau
3.3.1. Préserver et restaurer les réseaux hydrographiques des
milieux
Actions en milieu agricole : mares, mouillères et têtes de bassin
L’un des objectifs des actions spécifiques au milieu agricole est de « développer les
infrastructures naturelles adossées aux systèmes de production agricoles »
(thématique 4.4.3 du SRCE Ile-de-France), dont notamment les éléments constituant
les réseaux hydrographiques dans les espaces de grandes cultures.
Des actions spécifiques doivent alors être mises en œuvre afin d’une part, de
conserver et développer les réseaux de mares et mouillères, et d’autre part, de
reconstituer des têtes de bassins en milieux agricoles. Par ailleurs, l’action de
gestion agricole vise notamment à favoriser les pratiques agricoles respectueuses de
la qualité de l’eau, en réduisant les pollutions agricoles diffuses. Des actions de
préservation des lisières agricoles (continuités herbacées et bandes enherbées)
peuvent également permettre de limiter la diffusion des pollutions dans les milieux
aquatiques, limitant ainsi, au moins temporairement, la détérioration des ressources
en eau.
Les zones de concentration de mares et mouillères constituent des zones à fort
intérêt écologique en Ile-de-France, qui doivent bénéficier d’une attention particulière
dans une perspective de gestion écologique (thématique 4.4.6).
Ces actions ont un impact directement positif sur la qualité et les ressources en eau
de l’Ile-de-France.
Actions en milieu forestier : ripisylves et peupleraies
Les réseaux hydrographiques de la région – et par extension les réseaux
hydrobiologiques - concernent également les milieux forestiers, certains étant riches
en mares et platières, comme par exemple le Massif de Fontainebleau. Ainsi, des
actions du SRCE ciblent des zones particulières, comme les ripisylves et les
peupleraies de fond de vallée en zone humide.
L’enjeu ici est de réhabiliter et reconstituer ces zones humides et la végétation qui y
est associée. A terme, ce sont ainsi les ressources en eau et la qualité de l’eau qui
bénéficient indirectement d’une amélioration positive.
Page 4
SRCE de la région Ile-de-France
67 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Actions en faveur des berges
De nombreuses berges proches du tissu urbain ont été artificialisées et aménagées
en Ile-de-France. Or, le mitage des berges par anthropisation des milieux est l’un des
principaux enjeux identifié comme prioritaires par le SRCE Ile-de-France concernant
les milieux aquatiques.
Une action « berges » est ainsi à la fois présente dans la thématique 4.4.7 de
planification et dans la thématique 4.4.8 à propos de la fonctionnalité des continuités
écologiques jusqu’au cœur de la ville. Les actions du SRCE doivent alors favoriser la
reconquête des berges (leur renaturation), mais aussi maintenir et restaurer les
continuités écologiques liées à cet écosystème, en préservant une zone tampon non
bâtie.
Ces actions ont à long terme des conséquences positives sur l’état des eaux
franciliennes, et ce de manière permanente si le maintien ou la restauration de la
continuité sur l’une des deux berges au minimum se poursuivent à long terme.
3.3.2. Préserver et restaurer les continuités écologiques liées aux
cours d’eau et aux corridors humides
La thématique 4.4.5 « Préserver et restaurer les continuités écologiques liées aux
cours d’eau et aux corridors humides » recense un certain nombre d’actions en
faveur des milieux aquatiques et des ressources en eau, la plupart étant directement
reprises du SDAGE 2010-2015 du bassin Seine-Normandie.
En complément de la politique de l’eau (AESN, Régions, Départements) qui vise à
restaurer la qualité de l’eau, le SRCE Ile-de-France agit donc en faveur des cours
d’eau, des zones humides et des milieux associés.
Trois actions auront un impact directement positif sur la qualité des ressources en
eau :



L’action têtes de bassin : l’objectif est de restaurer voire renaturer les profils et formes
naturelles des très petits cours d’eau. L’action impacte donc positivement les continuités
écologiques aquatiques en amont des réseaux hydrographiques.
L’action zones humides : cette action vise à réhabiliter en zone humide fonctionnelle les
peupleraies mais également à protéger les zones humides dans les documents d’urbanisme.
L’action restauration écologique des berges des rivières et fleuves : cette action comporte de
nombreuses sous-actions, qui approfondissent et complètent les actions en faveur des
berges. L’enjeu à terme est de retrouver un fonctionnement naturel des cours d’eau et des
berges.
La réhabilitation de zones humides et la restauration des berges peuvent par ailleurs
avoir un effet positif sur la rétention des crues et leur épandage naturel en période
d’inondation.
Deux actions auront un impact indirectement positif sur la qualité des ressources en
eau :

L’action décloisonnement : en réduisant les obstacles en rivière et en bordure des cours
d’eau, la biodiversité est renforcée de par la libre circulation des espèces de nouveau
permise. Le décloisonnement permet également de diminuer le risque d’eutrophisation de
l’eau, et a donc un impact indirectement positif sur la qualité des eaux.
Page 5
SRCE de la région Ile-de-France
68 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012

L’action Mesures Agro-environnementales (MAE) régionalisées, spécifiques SRCE : en
fonction des mesures spécifiques qui seront mises en œuvre, les impacts peuvent être plus
ou moins directement positifs pour la qualité des ressources en eau (maintien des zones de
mares, restauration du bon état des têtes de bassin…).
3.4.
Paysage et patrimoine
3.4.1. Préserver les paysages et le patrimoine naturel de l’Ile-deFrance
Les actions en milieu agricole
La préservation des paysages agricoles est mise en avant dans la thématique 4.4.3
en faveur du milieu agricole, dont l’un des objectifs et de maintenir les espaces
agricoles et leurs fonctionnalités écologiques, en limitant la consommation de ces
espaces.
L’action préservation cherche ainsi à maintenir un réseau fonctionnel d’espaces
prairiaux et à conserver et développer les mosaïques agricoles. L’impact sur les
paysages agricoles d’Ile-de-France est donc directement positif.
Cette incidence pourra par ailleurs être positive en permanence et sur le long terme
en étant associée aux actions de gestion écologique des mosaïques agricoles
(remises, bosquets, chemins…), zones à fort intérêt écologique et paysager en Ilede-France. De ce point de vue, le SRCE favorise le rapprochement entre enjeux
économiques des espaces agricoles et fonctions écologiques de ces espaces
(notamment via le développement d’infrastructures naturelles adossées aux
systèmes de production agricoles). Cela contribue à préserver les paysages
agricoles franciliens, désormais fortement marqués par la dominante grande culture
intensive.
Les actions en milieu forestier
Les massifs forestiers et boisements d’Ile-de-France constituent un patrimoine
naturel important en Ile-de-France, que le SRCE prend en compte.
Globalement, il est possible de qualifier l’incidence du SRCE de très positive sur ce
patrimoine naturel, grâce à la mise en œuvre d’orientations spécifiques aux milieux
forestiers. L’ensemble des actions contribuent à préserver et améliorer le patrimoine
naturel forestier francilien.
La préservation et le maintien des dernières grandes mailles boisées d’Ile-de-France
(Massif de Fontainebleau, Massif de Rambouillet, forêt de Chantilly, forêt de
Montmorency…) a une incidence très positive sur les paysages et le patrimoine de la
région, à laquelle se rajoutent la protection du petit patrimoine boisé et la
conservation des ripisylves franciliens.
Les actions liées aux milieux remarquables intraforestiers, impliquant une gestion
forestière et la garantie de la fonctionnalité des mosaïques de milieux composant les
espaces boisés, contribuent également de manière positive à la préservation des
paysages. La diversité du patrimoine naturel est par ailleurs préservée, le SRCE
mettant l’accent sur le maintien des milieux ouverts en forêt (prairies, zones humides,
landes, pelouses calcaires et acides…). Ces milieux ouverts ont à la fois un fort
intérêt de biodiversité mais aussi de qualité et de visibilité des grands paysages (a
contrario d’un couvert forestier uniforme).
Page 6
SRCE de la région Ile-de-France
69 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Les actions en milieu aquatique
L’hydromorphologie du territoire façonne les paysages et est un élément clé du
patrimoine naturel. A ce titre, les actions en faveur du milieu aquatique ont un impact
positif sur les paysages franciliens.
Ces actions recouvrent aussi bien la restauration écologique des berges des rivières
et des fleuves, la renaturation des têtes de bassin, la réhabilitation des zones
humides, que la création de mesures agro-environnementales régionalisées
spécifiques, visant à augmenter la surface en zone prairiale humide et leur gestion
extensive.
Plusieurs incidences positives peuvent être relevées à titre d’exemple : la
réouverture des tronçons de rivières couverts ou busés permet d’enrichir le paysage
et réhabilite le patrimoine naturel fluvial, la préservation des profils et formes
naturelles des très petits cours d’eau contribue à conserver la diversité du patrimoine
naturel de la région, etc.
3.4.2. Freiner l’urbanisation et la fragmentation des espaces et
paysages
Préserver les lisières et freiner l’urbanisation
L’urbanisation en Ile-de-France est bien entendu un facteur important de la
fragmentation des espaces et paysages. A ce titre, le plan d’actions du SRCE vise à
diminuer cette fragmentation en mettant en œuvre des actions spécifiques.
Outre les actions de sensibilisation et de prise en compte dans la planification
urbaine, le SRCE met en œuvre des actions concrètes afin de freiner l’urbanisation.
Les actions de lisières en milieu forestier contribuent positivement en ce sens :
préservation des coupures agricoles et naturelles, conservation d’une zone tampon
non urbanisable autour des massifs forestiers… L’objectif final est de limiter la
fragmentation des espaces forestiers et agricoles occupant encore une superficie
non négligeable sur le territoire francilien, mais aussi de lutter contre l’enclavement
total de ces espaces.
Par ailleurs, la thématique 4.4.7 « Planification » comporte de nombreuses actions
en faveur de la préservation des paysages franciliens ayant une incidence
indirectement positive. Notamment, l’action paysage préconise de s’appuyer sur une
analyse paysagère pour intégrer la réflexion sur la continuité écologique dans les
documents d’urbanisme.
Améliorer ou rétablir la transparence des infrastructures linéaires
Les infrastructures de transport et les ouvrages linéaires constituent un deuxième
élément important de la fragmentation des paysages franciliens.
La thématique 4.4.2 cible l’amélioration ou le rétablissement de la transparence des
infrastructures linéaires afin de limiter au maximum le caractère fractionnant de ces
ouvrages sur les paysages, et par conséquent les continuités écologiques.
Les actions visent en particulier à requalifier les infrastructures existantes et intégrer
la continuité écologique dans les nouveaux projets, afin de limiter les impacts
négatifs des ouvrages et infrastructures sur la fragmentation des espaces et
paysages.
Page 7
SRCE de la région Ile-de-France
70 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
3.5.
Sols et pédologie
3.5.1. L’amélioration de la qualité des sols
Certaines actions en milieu agricole contribuent directement à cet objectif : les
actions de préservation des lisières et de gestion agricole durable améliorent la
qualité des sols. D’une part, les lisières naturelles permettent de limiter la diffusion de
polluants dans les sous-sols franciliens, d’autre part, la gestion agricole écologique
préconise des pratiques agricoles respectueuses de la qualité des sols, notamment
l’agriculture biologique et la non-utilisation de produits phytosanitaires. L’objectif
« zéro pesticides », en particulier dans la gestion des espaces verts urbains, permet
par ailleurs d’améliorer la qualité des sols, ou tout du moins de limiter sa pollution.
Par ailleurs, l’Outil de suivi de la Consommation des Espaces Agricoles et Naturels
(OCEAN) qui sera refondu pour 2013, prévoit d’intégrer non seulement des données
sur la fragmentation des espaces mais aussi des éléments de suivi sur la qualité des
sols.
Dans la thématique 4.4.8 visant à « assurer la fonctionnalité des continuités
écologiques jusqu’au cœur des villes », l’action de renaturation a également une
incidence directement positive sur la qualité des sols pour des surfaces artificialisées
en contexte urbain. Sont ainsi encouragées à travers cette action les opérations de
désartificialisation, de désimperméabilisation et de renaturation des emprises et
délaissés de voiries qui le permettent.
D’autres actions jouent également un rôle indirectement favorable à l’amélioration de
la qualité des sols : des actions en milieu forestier (réhabilitation des ripisylves,
diversification forestière), des actions de gestion ou bien encore l’ensemble des
actions en faveur des berges des rivières et des fleuves peuvent ainsi contribuer
indirectement à améliorer la qualité et la diversité pédologique de l’Ile-de-France.
Enfin, des actions plus spécifiques aux milieux aquatiques (rénovation des têtes de
bassin et réhabilitation de zones humides) peuvent éventuellement avoir à plus long
terme une incidence plutôt positive sur la qualité des sols, tout du moins dans
l’interaction du cycle de l’eau avec les composantes pédologiques.
3.5.2. L’amélioration de la protection des sols
Les actions du SRCE ont aussi une incidence positive sur la protection des sols.
En favorisant la plantation de peupleraies, en préservant les lisières et en agissant
sur les habitats forestiers, il est possible d’avoir un effet positif sur la protection des
sols et l’érosion. Par exemple, les boisements, qui sont des espaces
multifonctionnels, apportent de nombreux services éco-systémiques, dont la
protection des sols contre le ravinement.
Ainsi, en préservant la flore régionale et en « renaturant » les emprises délaissées, la
protection des sols contre l’érosion s’en voit indirectement améliorée.
Page 8
SRCE de la région Ile-de-France
71 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
3.6.
Climat Energie
3.6.1. Un impact globalement positif ou neutre sur les objectifs
d’atténuation du changement climatique
Dans un contexte de changement climatique, le SRCE aura un impact globalement
positif si l’ensemble des actions du projet de plan sont mises en œuvre, bien qu’il
existe un certain nombre d’incertitudes en la matière.
La préservation des réservoirs de biodiversité et du petit patrimoine boisé, en
d’autres termes les actions de préservation des grands espaces forestiers (action en
milieu forestier, lisières…), permet de préserver des espaces qui constituent des
puits de carbone. Les effets positifs des puits de carbone sont par ailleurs favorisés
par le SRCE, qui prévoit en plus de leur préservation, leur augmentation : action de
plantations, peupleraies en zones humides, reconstitution des ripisylves, action sur
les espaces verts en milieu urbain…
Manque : incidences sur production d’énergie : comparaison schéma de
développement de l’éolien et SRCE (éventuellement, zones de conflits ?)
3.6.2. Une incidence positive à long terme pour l’adaptation face
au changement climatique
La diminution des effets d’îlots de chaleur urbains
Le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ou EICU) se caractérise par une
augmentation des températures plus élevée dans une zone urbanisée que dans son
environnement immédiat. Avec le changement climatique, ce phénomène risque
d’être non seulement plus fréquent mais aussi plus important, en particulier au cœur
de l’agglomération parisienne. Nul doute qu’à l’avenir l’incidence négative des EICU
sur la qualité de vie en milieu urbain sera en augmentation.
La végétalisation du tissu urbain, mise en avant par la renaturation et l’action sur les
espaces verts dans la thématique 4.4.8 du SRCE permet de réduire les effets d’îlots
de chaleur urbains.
Le SRCE peut donc avoir une incidence positive à long terme pour l’adaptation aux
conséquences du changement climatique, grâce à une nouvelle approche de la
« nature en ville » permettant de réduire la vulnérabilité du tissu urbain face aux
EICU.
L’objectif central du SRCE n’étant pas la bioclimatisation (il n’est donc logiquement
pas cartographié en ce sens), le SRCE ne saurait être en revanche une réponse
satisfaisante à ces besoins.
La diminution de la vulnérabilité au risque d’inondation et de crue
majeure
L’Ile-de-France connaît un fort risque d’inondation. Avec les modifications de la
pluviométrie annuelle, il est possible que ce risque soit accentué avec le changement
climatique.
Le SRCE pourrait permettre, à terme, de diminuer la vulnérabilité du risque
inondation, en favorisant la reconquête des berges et la renaturation des cours
d’eau, en particulier en milieu urbain, mais aussi en favorisant l’épandage naturel à
Page 9
SRCE de la région Ile-de-France
72 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
proximité des cours d’eau (peupleraies en zones humides, restauration écologique
des berges des rivières et des fleuves).
L’augmentation de la résilience francilienne au changement climatique
La résilience d’un territoire mesure sa capacité à s’adapter à des évènements
extérieurs en absorbant et en intégrant les changements perturbants.
La diversité (des espèces, des individus, des institutions, des entreprises, etc.) est
l’un des trois critères pertinents d’un territoire résilient. Le SRCE vise à terme le
maintien voire l’amélioration de la diversité biologique en Ile-de-France. A ce titre,
l’amélioration des continuités écologiques dans son ensemble contribue à
l’amélioration de la résilience du territoire francilien, et par là même sa capacité à
intégrer les perturbations extérieures avec un moindre impact négatif.
3.7.
Santé humaine
3.7.1. Une incidence positive de l’amélioration de la qualité de
l’air et de l’eau sur la santé humaine
Indirectement, les actions du SRCE pourront avoir une incidence positive sur la
santé humaine, en améliorant la qualité de l’air et de l’eau en Ile-de-France.
La qualité de l’air
L’amélioration de la qualité de l’air permise indirectement par le SRCE a une
incidence globalement positive sur la santé humaine.
De nombreuses actions devant être mises en œuvre par le SRCE permettront en
effet de diminuer la concentration des polluants atmosphériques. L’un des services
éco-systémiques des boisements et espaces forestiers est de filtrer certains
polluants atmosphériques. Ainsi, la préservation des lisières forestières, enjeu
majeur pour toutes les forêts périurbaines en voie d’enclavement, peut contribuer à
améliorer la qualité de l’air au niveau régional, et donc avoir une incidence positive
sur la santé des populations en Ile-de-France. De même, la végétalisation des
espaces urbains peut jouer un rôle non négligeable pour la santé des Franciliens.
Seule la diffusion de plantes allergisantes peut être une conséquence néfaste non
voulue de la mise en œuvre du SRCE, risque peu mesurable aujourd’hui.
La qualité de l’eau
Les actions du SRCE permettant de limiter la diffusion des pollutions dans les milieux
aquatiques (lisières agricoles) mais aussi celles favorisant les pratiques agricoles
respectueuses de l’environnement (gestion agricole adaptée) ont une incidence
positive sur la qualité de l’eau et donc sur la santé humaine.
3.7.2. L’amélioration du bien-être des Franciliens
L’amélioration du bien-être physique
Un environnement de meilleure qualité (air, eau…) permet d’améliorer le bien-être
physique des populations. Les actions du SRCE, qui pourront permettre d’améliorer
à terme l’environnement, auront donc une incidence positive sur le bien-être
physique des Franciliens : gestion différenciée des espaces verts (objectif « zéro
Page 10
SRCE de la région Ile-de-France
73 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
pesticide »), mesures agro-environnementales et gestion agricole, préservation des
lisières, renaturation des berges et amélioration du cycle naturel de filtrage de
l’eau…
Néanmoins, le niveau de cette amélioration est plus incertain : l’enjeu majeur est
d’améliorer le bien-être physique des populations urbaines en particulier, qui
souffrent davantage de la pollution atmosphérique notamment. Or, pour un réel
impact positif, il convient d’agir localement afin de réduire les concentrations de
polluants. A ce stade, le projet de SRCE ne permet pas actuellement d’affirmer une
amélioration qualitative de l’environnement à un échelon local, plus précisément au
sein des zones urbaines. Ainsi, même si l’incidence positive sur le bien-être physique
est très probable, il est encore impossible d’évaluer son niveau d’amélioration et sa
temporalité.
Un autre doute concerne les espèces allergènes. Les populations franciliennes,
surtout urbaines, sont actuellement assez vulnérables aux allergies. Par ailleurs, le
changement climatique risque d’accentuer cette vulnérabilité.
Dans son plan d’actions, le SRCE prévoit de réglementer l’utilisation de végétaux
locaux favorables à la biodiversité régionale (thématique 4.4.7 « Planification »,
Action Plantations). Ceci peut éventuellement avoir une incidence positive sur le
bien-être des Franciliens, à condition de ne pas favoriser d’espèces allergènes.
Les incidences d’espèces invasives sur la santé humaine
Avec le changement climatique, des espèces invasives ayant un impact sanitaire
peuvent remonter vers le nord et proliférer en Ile-de-France.
Ce type d’espèces invasives concerne aussi bien des espèces végétales comme
l’Ambroisie à feuilles d’armoise, dont le pollen provoque des réactions allergiques
chez de nombreuses personnes, que des espèces animales comme la Chenille
processionnaire, dont l’effet urticant peut affecter fortement la population, leurs poils
pouvant être emportés par les vents.
Ces espèces ont déjà été observées en Ile-de-France, alors qu’elles étaient encore
absentes de la région il y a quelques années.
Néanmoins, il reste difficile d’évaluer l’impact du SRCE sur la prolifération des
espèces invasives grâce à l’amélioration des continuités écologiques. Par exemple,
dans le cas de la Chenille processionnaire, l’amélioration des corridors facilite très
certainement son déplacement, néanmoins, elle est capable de se déplacer entre
plusieurs habitats forestiers qui ne sont pas reliés entre eux.
L’amélioration du bien-être psychique
Le SRCE prévoit des actions de préservation des lisières forestières en bordure
d’urbanisation. En préservant les lisières, en tant que zone d’interface transversale,
l’intérêt est de bénéficier de la multifonctionnalité de ces espaces comme lieux de
respiration pour les habitants. De même, les actions de valorisation des espaces
verts en milieu urbain peuvent être un atout non négligeable pour développer leur
rôle de lieux de détente pour les populations.
Ces actions peuvent donc avoir une incidence positive sur le bien-être psychique des
Franciliens. Dans un environnement plus naturel et agréable, les habitants moins
stressés seront plus enclins à interagir avec ces espaces naturels : dans les espaces
verts et boisements, le long des berges des cours d’eau en zones urbaines, etc.
A ce titre, le SRCE peut avoir à terme une incidence positive sur le bien-être
psychique des populations, bien que cela soit encore difficile à évaluer précisément.
A noter que le SRCE identifie des espaces naturels avant tout comme des
continuités écologiques et/ou des réserves naturelles aux équilibres fragiles, pas
Page 11
SRCE de la région Ile-de-France
74 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
toujours compatible avec une fréquentation humaine trop intense. Certains arbitrages
devront donc être faits dans certains secteurs urbains clés déficitaires en espaces
verts entre la priorité donnée aux continuités écologiques ou aux aménités de loisirs.
3.8.
Population
3.8.1. Vers une meilleure information des populations
La thématique 4.4.1 du plan d’actions du SRCE vise à « assurer l’information et la
formation de l’ensemble des partenaires, des spécialistes au grand public ».
L’ensemble de ces actions de formation, de mise à disposition des connaissances et
de sensibilisation sur les enjeux de continuités écologiques auprès de tous les
publics, peut avoir un impact plutôt positif sur les populations, à la fois directement et
indirectement.
En étant mieux informés sur les enjeux et l’intérêt du SRCE, les acteurs sont alors
plus à même d’agir au quotidien en faveur de la préservation de la biodiversité
régionale. La mise en œuvre des orientations du SRCE se voit ainsi renforcée, par
l’implication directe des acteurs. Une fois sensibilisées, les populations peuvent
entrevoir l’intérêt des services rendus par la biodiversité, comprendre les bienfaits
qu’elles peuvent en retirer. Cela est d’autant plus important du fait même que les
propriétaires privés ont un rôle non négligeable à jouer dans la préservation des
continuités.
Il y a donc une réciprocité positive entre le SRCE et les populations, chacun se
voyant impacté positivement par l’autre.
3.8.2. Vers une meilleure prise en compte des enjeux « trames
verte et bleue » dans la planification et l’aménagement
La thématique 4.4.7 prévoit de nombreuses actions pour favoriser la cohérence entre
la nécessité de maintenir et restaurer les continuités écologiques et celle de
l’aménagement spatial. Il est en effet essentiel que le SRCE soit pris en compte dans
les documents d’urbanisme et les enjeux liés à la planification urbaine. En ce sens,
ces actions peuvent avoir une incidence indirectement positive sur la population et
l’ensemble des acteurs du territoire.
L’Ile-de-France va poursuivre son développement, induit par la hausse
démographique et le besoin de créer de nouvelles activités, dans l’objectif de n’avoir
aucune incidence négative sur l’environnement régional. Pour autant, il est possible
de diminuer les externalités négatives, et donc de réduire l’impact sur la faune et la
flore.
Il devient alors nécessaire de prendre en compte systématiquement les enjeux de la
trame verte et bleue lors de la création de nouvelles infrastructures, notamment de
transport, ou du réaménagement d’infrastructures existantes. Allant dans ce sens, le
SRCE prévoit une action d’intégration de la continuité écologique dans les nouveaux
projets, afin de concevoir des ouvrages adaptés au titre du code de l’environnement,
ayant un impact positif à la fois sur la population et la diversité biologique régionale.
Cet enjeu de « transparence de l’infrastructure » est particulièrement fort au niveau
des réservoirs de biodiversité et sur les corridors régionaux les plus importants.
Page 12
SRCE de la région Ile-de-France
75 : Extrait du TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
Document provisoire – 31 août 2012
Dans un contexte de hausse démographique, la prise en compte des enjeux du
SRCE renforce les enjeux de qualité urbaine, de densification de l’existant et de
sobriété foncière du développement pour garantir une production urbaine (de
logement notamment) à même de répondre aux besoins régionaux. Cette
densification est déjà en cours dans la région, mais mal menée, elle peut avoir des
conséquences néfastes sur la qualité de vie des populations (augmentation de l’îlot
de chaleur urbain, diminution du bien-être, etc.…).
3.9.
Ambiance sonore
3.9.1. Vers une amélioration de l’ambiance sonore en Ile-deFrance ?
A priori, le projet du SRCE ne semble pas avoir d’incidence sur l’ambiance sonore en
Ile-de-France. Néanmoins, quelques observations peuvent être constatées.
La renaturation et le développement d’une nouvelle approche de la nature en ville
pourrait éventuellement à terme améliorer l’ambiance sonore urbaine, en limitant les
nuisances sonores. Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) mène
actuellement des études sur les performances énergétiques des toitures
végétalisées sur son site de Champs-sur-Marne. Il en résulte que le confort,
l’éclairage, mais aussi l’isolation acoustique seraient également améliorés grâce à la
présence de la végétation.
De même, la préservation des espaces naturels en lisière des aires urbaines pourrait
éventuellement diminuer la propagation des nuisances sonores à une échelle plus
large, ou pour le moins empêcher qu’elles n’augmentent par rapport à leur niveau
actuel.
Quelques impacts négatifs peuvent être observés mais restent minimes :
réhabilitation de zones humides à proximité d’habitat avec un développement du
bruit lié au croassement des batraciens (notamment les grenouilles taureau, espèce
invasive particulièrement bruyante) par exemple…
Par ailleurs, les exigences de tranquillité de la faune ne sont pas toujours
compatibles avec une fréquentation humaine intense, notamment dans les bois
parisiens. La fréquentation humaine intense peut par exemple rendre inefficace le
passage aménagé au-dessus d’une route ou d’une voie ferrée visant à rétablir une
connexion entre deux espèces boisées.
Un « juste milieu » devra donc être trouvé pour les bois multifonctionnels, pour qu’à
la fois la faune et les habitants puissent en retirer des bénéfices.
Enfin, la thématique 4.4.9 pour « évaluer et assurer le suivi des actions relatives aux
continuités écologiques » prévoit une action « recherche » afin d’évaluer l’effet des
zones de tranquillité en forêt.
Page 13
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
76
RAPPORT N° CR 79-12
PROJET DE DELIBERATION
Des 27 et 28 septembre 2012
AVANT PROJET DU SCHEMA REGIONAL DE
COHERENCE ECOLOGIQUE D’ÎLE-DE-FRANCE
LA COMMISSION PERMANENTE DU CONSEIL REGIONAL D’ILE-DE-FRANCE
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
Le code Général des collectivités territoriales ;
Le code des marchés publics ;
La délibération n° CR 82-08 du 25 septembre 2008 relative à l’adoption du projet de schéma
directeur de la région ile-de-france
Vu la loi grenelle I n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en
œuvre du Grenelle de l'environnement
Vu la loi grenelle II n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l'environnement
La délibération n° CR 42-03 du 25 septembre 2003 relative à l’adoption de la Charte
régionale de la biodiversité et des milieux naturels et au règlement d’attribution des aides
régionales ;
La délibération n° CR 30-06 du 5 octobre 2006 relative aux nouvelles compétences
régionales sur le patrimoine naturel d’Ile-de-France ;
la délibération n° CR 45-07 du 27 juin 2007 relative à la Stratégie Régionale pour la
Biodiversité ;
La délibération du Conseil Régional n° CR 40-12 des 28 et 29 juin 2012 relative à la
politique régionale de l’eau 2012-2016.
La délibération du Conseil Régional n° CR 90-07 du 25 octobre 2007 relative au programme
régional Agro-environnemental 2007-2013 révisé en CR n°16-12 du 16 février 2012.
L’avis du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional d’Ile-de-France ;
l’avis de la commission de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie ;
L’avis de la commission de l'aménagement du territoire, de la coopération interrégionale et
des contrats ruraux.
Le rapport CR 79-12 présenté par Monsieur le président du conseil régional d’Île-deFrance.
APRES EN AVOIR DELIBERE
Article 1 :
Approuve l’avant projet de Schéma Régional de Cohérence Ecologique en annexe 1 à la
délibération.
JEAN-PAUL HUCHON
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
77
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 1 A LA DELIBERATION
RESUME NON TECHNIQUE
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
@BCL@4402C3CA
78
RAPPORT N° CR 79-12
03/09/12 10:09:00
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
79
Document provisoire – 31 août 2012
SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA REGION ILE-DE-FRANCE
RESUME NON TECHNIQUE
Document de travail
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Document provisoire – 31 août 2012
SOMMAIRE
1.
Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique : contenu, objectifs, portée .......2
1.1. La trame verte et bleue : un outil complémentaire aux dispositifs existants
pour la préservation de la biodiversité La nécessité de préserver la biodiversité.... 2
1.2. Le SRCE, volet régional de la trame verte et bleue...................................... 4
1.2.1. Objectifs ................................................................................................ 4
1.2.2. Contenu ................................................................................................ 5
1.2.3. Portée du SRCE.................................................................................... 5
1.3. L’élaboration du SRCE francilien.................................................................. 6
1.3.1. Principales étapes de l’élaboration du SRCE........................................ 6
1.3.2. Eléments de méthode ........................................................................... 6
1.3.3. Une production partenariale et une concertation approfondie............... 9
2. Les continuités écologiques franciliennes : état et enjeux..................................10
2.1. Les composantes de la trame verte et bleue en Ile-de-France : principales
caractéristiques..................................................................................................... 11
2.1.1. Quatre sous-trames ............................................................................ 11
2.1.2. Les réservoirs de biodiversité.............................................................. 12
2.1.3. Les corridors écologiques ................................................................... 15
2.1.4. Les éléments fragmentants ................................................................. 16
2.1.5. Carte des composantes ...................................................................... 18
2.2. Les enjeux de préservation et de restauration de la trame verte et bleue en
Ile-de-France......................................................................................................... 19
2.2.1. Principaux enjeux interrégionaux ........................................................ 19
2.2.2. Principaux enjeux régionaux ............................................................... 20
3. Les objectifs de préservation et de restauration de la trame verte et bleue .......23
4. Pour aller plus loin : sources d’information et contacts.......................................24
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1. Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique : contenu,
objectifs, portée
1.1.
La trame verte et bleue : un outil complémentaire aux dispositifs
existants pour la préservation de la biodiversité La nécessité de préserver la
biodiversité
La fragmentation des habitats naturels, leur destruction par la consommation d’espace ou la
destruction des sols constituent les premières causes d’érosion de la biodiversité.
La trame verte et bleue correspond à la représentation du réseau d’espaces naturels et à la
manière dont ces espaces fonctionnent ensemble : on appelle l’ensemble « continuités
écologiques ». Ces milieux ou habitats abritent de nombreuses espèces vivantes plus ou
moins mobiles qui interagissent entre elles et avec leurs milieux. Pour prospérer, elles
doivent pouvoir circuler d’un milieu à un autre, aussi bien lors de déplacements quotidiens
que lorsque les jeunes partent à l’exploration d’un nouveau territoire ou à l’occasion de
migrations. Ainsi, la prise en compte de ces continuités, tant dans les politiques
d’aménagement que dans la gestion courante des paysages ruraux, constitue une réponse
permettant de limiter le déclin d’ espèces dont les territoires et les conditions de vie se
trouvent aujourd’hui fortement altérées par les changements globaux.
La TVB, en proposant une approche dynamique de la biodiversité, est à ce titre un
instrument complémentaire des dispositifs de protection destinés à la protection d’espaces
ou d’espèces remarquables, qu’elle permettra de mettre en relation à travers un réseau
écologique cohérent.
Une haie arborée, mais également un chemin partiellement enherbée, peuvent
constituer des corridors utilisables par un grand nombre d’espèces ©MZ
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Trame verte et bleue, une définition
La trame verte et bleue est constituée de toutes les continuités écologiques
présentes sur un territoire.
Ces continuités écologiques se composent :
!

de réservoirs de biodiversité : zones vitales, riches en biodiversité, où les
individus peuvent réaliser tout ou partie de leur cycle de vie ;

de corridors ou de continuums écologiques : voies de déplacement
empruntées par la faune et la flore qui relient les réservoirs de
biodiversité. Ils ne sont pas nécessairement linéaires, et peuvent exister
sous la forme de réseaux d’habitats discontinus mais suffisamment
proches.

de cours d'eau et canaux, qui jouent les deux rôles à la fois.
Plusieurs continuités écologiques peuvent se superposer sur un même territoire
selon l’échelle d’analyse et les espèces considérées.
Figure 1 : Schématisation de la notion de continuité écologique (d’après ECONAT)
La notion de trame verte et bleue est issue des débats du cadre du Grenelle de
l’Environnement. Elle est formalisée dans le droit français par :
- la Loi du 3 août 2009 relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement
(dite Grenelle 1), qui instaure dans le droit français la création de la trame verte et
bleue.
-
la Loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (dite
Grenelle 2) qui précise ce projet parmi un ensemble de mesures destinées à
préserver la biodiversité.
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Elle est codifiée dans le code de l’urbanisme (articles L. 110 et suivants et L. 121 et suivants)
et dans le code de l’environnement (article L. 371).
Il est important de rappeler qu’avant même la formalisation d’un engagement national sur la
question des continuités écologiques, de nombreuses initiatives avaient déjà été prises en ce
sens, en particulier au niveau local ou départemental. La mise en place de la trame verte et
bleue a vocation à soutenir ces initiatives et mobiliser les acteurs dont l’implication est
plus récente.
La trame verte et bleue à toutes les échelles
!

Echelle nationale et européenne : l’État et l’Europe proposent un cadre
pour déterminer les continuités écologiques à diverses échelles spatiales,
identifient les enjeux nationaux et transfrontaliers et définissent des
critères de cohérence nationale pour la trame verte et bleue.

A l’échelle régionale : les Régions et l’État élaborent conjointement des
schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE), qui prennent en
compte les critères de cohérence nationaux.

Aux niveaux intercommunaux et communaux : les collectivités et l’État
prennent en compte les SRCE dans leurs projets et dans leurs documents
de planification, notamment en matière d’aménagement et d’urbanisme.
Les autres acteurs locaux peuvent également favoriser une utilisation du
sol ou des modes de gestion bénéficiant aux continuités écologiques.

A l’échelle du projet d’aménagement : infrastructures de transport, ZAC,
PLU…
1.2. Le SRCE, volet régional de la trame verte et bleue
1.2.1. Objectifs
Le SRCE est le volet régional de la trame verte et bleue. Il poursuit deux objectifs à ce titre :
- identifier les enjeux régionaux de préservation et de restauration des continuités
écologiques, et définir les priorités régionales à travers un plan d’action stratégique ;
- proposer les outils adaptés pour la mise en œuvre de ce plan d’action pour la
préservation et la restauration des continuités écologiques.
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1.2.2. Contenu
-
un résumé non technique,
-
un volet identifiant les espaces naturels, les corridors écologiques et les éléments de
la trame bleue,
-
un diagnostic régional et une présentation des enjeux régionaux relatifs à la
préservation et à la restauration des continuités écologiques retenues pour
constituer la trame verte et bleue régionale et les éléments qui la composent,
-
une cartographie de la trame verte et bleue à l'échelle du 1/100 000,
-
un plan d’action stratégique
-
un dispositif de suivi et d'évaluation
-
un rapport environnemental.
Le SRCE est révisable tous les 6 ans.
1.2.3. Portée du SRCE
La trame verte et bleue a pour objectif d’enrayer la perte de la biodiversité en participant à
la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux
continuités écologiques tout en prenant en compte les activités humaines et notamment
agricoles, en milieu rural.
Son objet :
La préservation des continuités écologiques vise le maintien de leur fonctionnalité.
La remise en bon état des continuités écologiques vise l’amélioration ou le rétablissement de leur
fonctionnalité.
La fonctionnalité des continuités écologiques repose notamment sur :
- la diversité et la structure des milieux qui les composent et leur niveau de fragmentation ;
- les interactions entre milieux, entre espèces et entre espèces et milieux ;
- une densité suffisante à l’échelle du territoire concerné.
Les documents d’urbanisme, SDRIF, SCOT, PLU et cartes communales, en application du code
de l’urbanisme et de son article L.110 doivent au titre de leurs prévisions et décisions
d’utilisation de l’espace « assurer (…) la préservation de la biodiversité notamment par la
conservation, la restauration et la création de continuités écologiques ».
Le SRCE prévu par le code de l’environnement est un appui à la mise en œuvre de ces
dispositions.
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Enfin, le SRCE prend en compte les éléments pertinents du SDAGE et a la possibilité
d’identifier d’autres cours d’eau ou zones humides importants au titre de la biodiversité, qui
devront être pris en compte dans le SDAGE au moment de sa révision.
Ainsi, l’ensemble du contenu du SRCE (texte et cartes) a un caractère opposable pour les
collectivités territoriales infrarégionales, leurs groupements et l’Etat.
Il comprend un plan d’action qui constitue un cadre de référence à l’échelle régionale pour
la mise en œuvre d’actions de préservation et de remise en bon état des continuités
écologiques. Il doit permettre aux acteurs locaux d’intégrer les objectifs du SRCE dans leurs
activités, leurs politiques ou leurs financements, de développer des partenariats, et de
s’impliquer dans les maîtrises d’ouvrage adaptées.
1.3. L’élaboration du SRCE francilien
1.3.1. Principales étapes de l’élaboration du SRCE
2010
Comité
régional
TVB 1
Comité
régional
TVB 2
Ateliers techniques
thématiques et
territoriaux
Définition de la méthodologie
régionale et étude
Réunion
interrégionale
Comité
régional
TVB 3
Avis du
Conseil
Régional
sur
avantprojet
2011
2012
Supports à la concertation
Avant-projet de SRCE
Comité
régional
TVB 4
Consultation
des
groupements
de
collectivités
franciliens
Enquête
publique
Comité
régional
TVB 5
Adoption du
SRCE :
délibération
du Conseil
régional +
arrêté du
Préfet de
région
Séminaire de clôture
Séminaire de lancement
Le SRCE est un schéma co-élaboré par l’Etat et la Région. En Ile-de-France, cette élaboration
a été officiellement lancée en octobre 2010 et s’est déroulée selon le calendrier suivant :
2013
Projet de SRCE
Mise en œuvre du SRCE
1.3.2. Eléments de méthode
Chaque région peut travailler selon la méthode la plus adaptée aux spécificités de son
territoire pour élaborer son Schéma Régional de Cohérence Ecologique, sous le contrôle du
Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) et dans le respect de critères de
cohérence nationaux.
Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel constitué d’experts sur la nature a
été chargé de valider les options méthodologiques proposées à chacune des étapes.
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1.3.2.1.
La place des espèces pour l’élaboration du SRCE
La démarche d’élaboration du SRCE telle que proposée à l’échelle nationale s’appuie sur la
définition de réservoirs de biodiversité ainsi que sur des sous-trames écologiques
fonctionnelles. Les réservoirs sont les espaces clairement identifiés comme abritant une
grande biodiversité. Les sous-trames se rapportent à des grands types d’habitat et à leur
répartition sur le territoire. La fonctionnalité des réservoirs et des sous trames est
déterminée par la présence d’espèces animales dites « de cohérence », choisies par le
Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) car les connaissances scientifiques
disponibles permettent d’affirmer que le maintien de continuités écologiques est une
condition nécessaire à l’état de santé de leurs populations. La liste des espèces de cohérence
doit permettre d’assurer la cohérence interrégionale des schémas de continuité écologique
au niveau national.
L’Ile-de-France est concernée par 25 espèces, dont la liste a été soumise au CSRPN d’Ile-deFrance (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) qui s’est prononcé sur la
pertinence des données avant approbation définitive par le MNHN et le conseil national de
la protection de la nature (CNPN). Les espèces de cohérence nationale Trame verte et bleue
ont été choisies par rapport à leur sensibilité à la fragmentation, à leur aire de répartition, à
leurs effectifs et à leur distribution interrégionale.
Le CSRPN a décidé d’ajouter à cette liste 24 espèces d’importance régionale. La liste des
espèces du SRCE IDF comporte donc 49 espèces, regroupées selon leurs caractéristiques
écologiques et leurs capacités de déplacement.
La Coronelle lisse, l’Agrion de Mercure et Le Pipit farlouse font partie de cette liste d’espèces « de
cohérence ». ©VVignon et ©MZ
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1.3.2.2.
La définition des réservoirs de biodiversité
Les réservoirs s’appuient sur les contours des réserves naturelles nationales et régionales,
des arrêtés préfectoraux de protection de biotope, des réserves biologiques intégrales et
dirigées de l’ONF, des sites Natura 2000, des réservoirs biologiques du SDAGE et des zones
naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 et 2. Les ZNIEFF
sont définies selon une méthodologie qui associe à un territoire écologique homogène une
fiche descriptive comportant des données d’inventaires référencées et validées par le
CSRPN, puis par le MNHN, et nécessitent pour cela d’accueillir un certain nombre d’espèces
dites déterminantes. Les sites Natura 2000 sont définis en fonction de la présence d’espèces
ou d’habitats protégés par les directives européennes. Les zones urbaines ont été soustraites
de l’ensemble de ces zones.
1.3.2.3.
La modélisation pour la définition des sous-trames
Quatre sous-trames ont été retenues : arborée, herbacée, milieux aquatiques et corridors
humides dite bleue et grandes cultures.
Les possibilités de dispersion des différents groupes d’espèces ont été modélisées au sein de
chacune de ces sous-trames.
Par sous-trame, au minimum trois groupes d’espèces ayant des exigences écologiques
comparables (ou guildes) ont été retenus pour cette analyse.
Les données réelles connues de présence d’espèce ou de collision (par exemple cerf, chauvesouris, amphibiens …) ont permis de tester la robustesse du modèle, de l’affiner et de mettre
en évidence les obstacles aux continuités. Ces données ont été collectées auprès des
associations, des départements, des parcs naturels régionaux, des fédérations de chasse et
de pêche, des établissements publics qui réalisent des inventaires.
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La modélisation permet de tracer des corridors de dispersion d’espèces en fonction de la
perméabilité de chaque habitat pour chaque guilde d’espèces. Ainsi, des corridors seront
fonctionnels pour toutes les guildes étudiées, quand d’autres ne le seront que pour une
partie des guildes. On parle alors de corridors à fonctionnalité réduite. Dans ce cas, il s’agit
souvent de corridors uniquement pour les espèces à déplacement aérien.
1.3.2.4.
L’identification des objectifs de préservation et de restauration
Les enjeux pour les continuités écologiques en Ile-de-France sont importants du fait de
l’importance de la fragmentation et de l’artificialisation. Le SRCE a pour objectif de
hiérarchiser et définir des priorités pour l’action en fonction des enjeux les plus
remarquables.
Tout au long de la démarche, le travail de concertation a permis de vérifier, de choisir et de
prioriser les options retenues.
1.3.3. Une production partenariale et une concertation approfondie
L’écriture, la mise à jour et le suivi de ce schéma sont faits de manière conjointe par la
Région et l’Etat, sous l’égide d’un Comité régional « Trames verte et bleue » (CRTVB). Ce
comité est un lieu d’information, d’échange et de consultation sur les continuités
écologiques et d’autres sujets ayant trait à la biodiversité. Il suit l’élaboration du SRCE et
donne un avis aux étapes principales de son avancement.
Le travail technique a été élaboré par le bureau d’études Ecosphère en liaison avec un
groupe de travail associant le CSRPN, les Conseils Généraux, les PNR, les établissements
publics (ONEMA, AESN, ONF, ONCFS, CRPF), IAU, Natureparif, AEV.
LE COMITE REGIONAL TRAMES VERTE ET BLEUE
La composition du CRTVB est définie par un arrêté conjoint du Préfet de la région
et du Président du Conseil régional du 20 juillet 2011. 66 membres ont été
désignés parmi des représentants des collectivités, de l’Etat, d’organismes
socioprofessionnels et d’usagers de la nature, d’associations et de gestionnaires
d’espaces naturels, ainsi que de scientifiques et de personnalités qualifiées.
Une 1ère réunion de ce CRTVB, le 5 octobre 2011, a permis de valider la démarche
de concertation et les principes méthodologiques d’élaboration du schéma. Une
2ème réunion de cette instance est intervenue le 2 juillet 2012. Ses membres ont
pu prendre connaissance de la première version de l’avant-projet de SRCE et
contribuer par des remarques écrites.
3 autres réunions du CRTVB sont prévues d’ici l’adoption finale du SRCE.
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LES TEMPS FORTS DE LA CONCERTATION
Séminaire de lancement : organisé le 22 octobre 2010, il a réuni 200 participants
issus de différentes structures et organismes qui ont été invités à faire part de
leurs attentes relatives à l’élaboration du SRCE, dans le cadre de 10 ateliers de
travail.
11 ateliers territoriaux ont été organisés pour vérifier la pertinence du travail
d’identification et de cartographie des composantes mené au niveau régional. En
effet, malgré la qualité des bases de données franciliennes, rien ne remplace la
perception des réalités sur le terrain.
Un temps spécifique consacré à la zone urbaine dense avec les départements de
Paris et de la petite couronne a d’ailleurs été organisé dans cette perspective.
Ces ateliers territoriaux ont réuni 418 personnes représentant 246 structures,
entre mars et avril 2012.
14 ateliers thématiques ont permis de discuter les mesures pour la mise en
œuvre du SRCE et l’élaboration de son plan d’action.
Ces ateliers thématiques ont réuni plus de 221 participants pour 104 structures
au cours de deux séries d’ateliers organisées respectivement de décembre 2011
à mars 2012, et de mai à juin 2012.
Pour s’assurer de la cohérence du SRCE francilien avec ceux des régions voisines,
un temps de dialogue interrégional a été organisé avec les DREAL et Conseils
régionaux des régions voisines.
Enfin, le projet de SRCE francilien sera soumis à consultation auprès des
groupements de collectivités franciliens fin 2012 puis à enquête publique début
2013.
Atelier thématique (série 1) consacré aux outils et mesures pour prendre
en compte les continuités écologiques dans les infrastructures linéaires.
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2. Les continuités écologiques franciliennes : état et enjeux
2.1. Les composantes de la trame verte et bleue en Ile-de-France :
principales caractéristiques
2.1.1. Quatre sous-trames
Sur un territoire donné, une sous-trame représente l’ensemble des espaces constitués par
un même type de milieu et le réseau que constituent ces espaces plus ou moins connectés.
Ils sont composés de réservoirs de biodiversité, de corridors et autres espaces fréquentés
régulièrement par les espèces typiques des espaces considérés.
En Ile-de-France, quatre sous-trames ont été identifiées : sous-trame arborée, herbacée,
grandes cultures et milieux aquatiques et corridors humides.
Chacune de ces sous-trames a fait l’objet d’une analyse croisée au regard de certaines
particularités liées à la nature des sols et aux activités humaines : sols calcaires, sols acides,
zones humides, milieux ruraux et milieux urbains.
SOUS-TRAME ARBOREE
Forêts, petits boisements, formations artificielles (parcs, plantations, peupleraies,
vergers), haies rurales et alignements d’arbres en ville ou le long des infrastructures,
arbres isolés dans les jardins ou dans l’espace rural.
 358 850 ha, soit 29,7% du territoire régional
SOUS-TRAME HERBACEE
Multiples habitats présentant des enjeux très différents et caractérisés par la faible
superficie et la dispersion des parcelles, et par l’extrême hétérogénéité de leur
composition : prairies, pelouses calcaires, landes et pelouses acides, formations
herbacées marécageuses, friches, espaces verts herbacés, bermes herbeuses des
grandes infrastructures.
 115 014 ha, soit 9,5% du territoire régional
SOUS-TRAME GRANDES CULTURES
Outre les grands espaces cultivés (grande culture et maraîchage), elle comprend en
particulier des mosaïques agricoles et des secteurs de concentration de mares et
mouillères.
 549 600 ha soir 45,6% du territoire régional
SOUS-TRAME des MILIEUX AQUATIQUES ET CORRIDORS HUMIDES
Composée d’éléments multiples, présentant de nombreux points d’interface avec les
autres sous-trames :
les eaux courantes (petits et grands cours d’eau, canaux), les eaux stagnantes (plans
d’eau, mares et mouillères) mais aussi les zones humides herbacées : bas-marais,
tourbières, roselières, prairies humides… (en commun avec la sous-trame herbacée) et
les zones humides arborées : ripisylves, forêts alluviales, peupleraies… (en commun
avec la sous-trame boisée).
 54 749 ha soit 4,5% du territoire régional, dont les 2/3 constitués de zones humides
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2.1.2. Les réservoirs de biodiversité
Les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche
ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie
et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement, en ayant notamment une
taille suffisante. Ce sont des espaces pouvant abriter des noyaux de populations d’espèces à
partir desquels les individus se dispersent ou susceptibles d’accueillir de nouvelles
populations.
Les réservoirs de biodiversité concentrent aujourd’hui l’essentiel du patrimoine naturel
francilien. Ils correspondent à des milieux naturels ou plus généralement semi-naturels,
c'est-à-dire largement influencés par les activités humaines, dans lesquels la biodiversité est
la plus riche et la mieux représentée.
 Les RB en chiffre : 256 579 ha, soit 21,3% du territoire régional.
Parmi ces réservoirs, quelques uns sont emblématiques :
- la forêt de Fontainebleau et ses extensions occidentales
- les vallées de l’Essonne, de la Juine et leurs affluents, notamment du fait de la
concentration en pelouses calcaires
- le massif de Rambouillet
- la plaine de la Bassée, plus vaste zone humide régionale
- les boucles aval de la Seine (Moisson, Guernes et La Roche-Guyon)
- les fleuves et rivières d’Ile-de-France
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Le site de Limay et l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines, deux Réserves naturelles,
constituent d’important réservoirs de biodiversité à l’échelle régionale ©AB (haut) ©OA
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2.1.3. Les corridors écologiques
L’identification des corridors qui relient les réservoirs de biodiversité a été fondée en Ile-deFrance sur l’étude des possibilités de déplacements de certaines espèces animales, au regard
des habitats naturels dans lesquels ils évoluent.

Les corridors de la sous-trame arborée, favorable aux grands ongulés comme
aux chauves-souris et aux papillons forestiers ;

Les corridors de la sous-trame herbacée, favorables aux espèces généralistes
des prairies, friches et dépendances vertes des infrastructures tels que les couleuvres
et les sauterelles. ;

Les corridors de la sous-trame herbacée, favorables aux espèces spécialisées
des milieux calcaires, en particulier les papillons ;

Les cours d’eau qui constituent la fois des corridors spécifiques pour la flore et
la faune aquatiques des eaux courantes (poissons, crustacés libellules des eaux
courantes) et des réservoirs de biodiversité ;
Dans les sous-trame bleue et grandes cultures, la notion de continuum a été utilisée pour
désigner les territoires dans lesquels les espèces circulent librement sans axe préférentiel
de déplacement (amphibiens, libellules, oiseaux des milieux ouverts)
Les lisières en général, et les lisières forestières en particulier, jouent un rôle de corridors
pour de nombreuses espèces. C’est pourquoi, les lisières entre les espaces agricoles (cultures
ou prairies) et les boisements ont été systématiquement analysées pour les bois de
superficie supérieure à 100 ha.
Les chauves-souris forestières telles que les oreillards pâtissent de l’éloignement des massifs
forestiers les uns des autres, si bien qu’on les trouve en abondance moindre en Île-de-France
que dans les régions voisines. ©FL
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Les corridors sont dits :

fonctionnels lorsqu’ils sont empruntés ou susceptibles d’être empruntés par
l’ensemble des espèces ou guildes d’espèces de la sous-trame concernée. Ils
concernent donc toutes sortes d’espèces ayant des modalités de
déplacement différents (terrestre ou aérien) et des exigences plutôt élevées
en matière de qualité des habitats.

à fonctionnalité réduite lorsqu’ils ne peuvent être empruntés que par une
partie des espèces ou guildes d’espèces, généralement par les espèces les
moins exigeantes ou à dispersion aérienne.
Point de repères sur la complexité de l’exercice
!
Les capacités de dispersion des différents organismes sont extrêmement
variables, de quelques mètres par exemple pour un scarabée à plusieurs
dizaines de kilomètres pour certains mammifères.
Si certaines espèces sont capables de traverser un habitat différent du leur,
d’autres ne sont pas capables de franchir la matrice séparant deux parcelles
de leur habitat.
Les trajectoires de dispersion et de migration des organismes peuvent donc
être très différentes d’une espèce à l’autre, en fonction du cadre dans lequel
elles se déroulent. C’est ce qui rend nécessaire de s’appuyer sur plusieurs
espèces aux comportements de déplacement variés, rassemblées dans une
guilde.
2.1.4. Les éléments fragmentants
Les éléments fragmentants correspondent aux obstacles et points de fragilité situés sur les
corridors et au sein des réservoirs de biodiversité.

les obstacles ont un fort effet de coupure sur les continuités ou induisent une
importante fragmentation de l'espace ;

les points de fragilité réduisent l'étendue des fonctionnalités de la continuité
tout en la maintenant fonctionnelle pour les espèces les moins sensibles.
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Barrage de Cannes-Ecluse (77) @N.Vargas
Lisière urbanisée @ J.-C.Pattacini / Urba Images / IAU îdF
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→ Les obstacles et points de fragilité en chiffre
Le SRCE dénombre 1799 obstacles et points de fragilité, dont :

870 obstacles à l’écoulement

508 sur les corridors boisés

215 sur les corridors calcaires

206 dans les zones humides
En Ile-de-France, les lisières forestières urbanisées en limite des massifs de plus
de 100 ha représentent 2251 km.
2.1.5. Carte des composantes
Les composantes de la trame verte et bleue sont traitées au 1/100000e dans l’atlas
cartographique (20 planches). Elles sont également synthétisées dans une carte à l’échelle
régionale (1/550000).
L’extrait simplifié ci-dessous illustre différentes notions développées dans ces cartes.
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2.2. Les enjeux de préservation et de restauration de la trame verte et bleue
en Ile-de-France
2.2.1. Principaux enjeux interrégionaux
Par sa situation particulière de carrefour biogéographique au cœur du bassin parisien, l’Ilede-France se trouve au nœud de plusieurs grands axes de continuités écologiques identifiées
comme étant d’importance nationale ou suprarégionale, à préserver :
 un axe « sud-atlantique » reliant la forêt de Rambouillet, principal réservoir d’espèces
atlantiques en Ile-de-France, vers :
- les boisements de la Brie et la forêt de Fontainebleau à l’est
- les forêts du centre et du nord des Yvelines
- les forêts et prairies du Perche et de Normandie à l’ouest
 un axe « nord-atlantique », partant de la Seine et reliant le PNR du Vexin Français :
- au Vexin normand à l’ouest ;
- au Pays de Bray, via la vallée de l’Epte, au nord-ouest ;
- à la partie picarde du Vexin français au nord ;
- aux forêts du Val d’Oise et au PNR Oise-Pays-de-France à l’Est
 des axes soumis à des influences « thermophiles », reliés aux coteaux de la moitié-sud
de l’Essonne et à ceux de la Seine vers La Roche-Guyon, principaux réservoirs d’espèces
« méridionales » en Ile-de-France
 un axe « médio-européen » passant par l’Orxois (au nord-est de la Seine-et-Marne), la
vallée du Petit Morin, la forêt de Jouy et la Bassée
 un axe Seine et ses affluents (Yonne, Marne et Oise) pour les espèces migratrices,
notamment amphihalines (saumon, alose, anguille, brochet)
Page 19
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
99
Document provisoire – 31 août 2012
2.2.2. Principaux enjeux régionaux
2.2.2.1.
5 enjeux propres aux milieux agricoles
 Ralentir le recul des terres agricoles et limiter la fragmentation des espaces cultivés,
 Limiter le recul des espaces prairiaux et des mosaïques agricoles associant cultures,
prairies, friches et bosquets, indispensables pour l’accueil de la biodiversité, au premier
rang desquelles les espèces auxiliaires des cultures,
 Stopper la disparition des zones humides alluviales et de la biodiversité associée, et
maintenir les mares favorables aux populations d’amphibiens,
 Eviter la simplification des lisières entre cultures et boisements, importantes pour de
nombreuses espèces telles que les musaraignes, les serpents et les oiseaux,
 Concilier productivité agricole et accueil de la biodiversité
Certaines espèces apprécient les grands espaces de culture telles que les busards. ©MZ
2.2.2.2.
5 enjeux propres aux milieux forestiers
 Favoriser le vieillissement des peuplements, la présence de vieux bois et de milieux
connexes (zones humides, landes, pelouses…)
Page 20
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
100
Document provisoire – 31 août 2012
 Eviter la simplification des lisières entre les espaces boisés et les milieux ouverts
(cultures, prairies, pelouses, landes, friches…) et aquatiques (cours d’eau, plans d’eau,
mares)
 Limiter le fractionnement des espaces forestiers par les infrastructures de transport et
les clôtures et l’isolement de nombreux massifs
 Maintenir et restaurer les dernières connexions forestières dans l’espace urbain et
périurbain en raison de l’extension de l’urbanisation
 Maintenir de la multifonctionnalité des espaces boisés (accueil du public, rôle
économique, importante source d’aménité, nombreux services écosystémiques)
2.2.2.3.
5 enjeux propres aux milieux aquatiques et zones humides
 Réhabiliter les annexes hydrauliques (bras morts, marais) pour favoriser la diversité
des habitats accessibles et éviter l’assèchement des zones humides indispensables au
cycle de vie de certaines espèces (plusieurs espèces de poissons dont les brochets,
oiseaux, papillons, autres invertébrés aquatiques).
 Aménager les ouvrages hydrauliques pour décloisonner les cours d’eau et rétablir la
continuité écologique piscicole (en particulier grands migrateurs : Saumon, Aloses,
Lamproie marine) et sédimentaire : effacement des ouvrages, ouverture des vannages,
passes à poissons.
 Réduire l’artificialisation des berges des cours d’eau et favoriser le développement
d’habitats diversifiés capables d’accueillir des espèces aquatiques (poissons,
invertébrés) et terrestres (oiseaux, insectes, chauve-souris) utilisant la végétation
rivulaire.
 Stopper la disparition des zones humides
2.2.2.4.
4 enjeux propres aux infrastructures de transport
 Requalifier les infrastructures existantes, le plus souvent dénuées d’aménagement
permettant leur franchissement par la faune (infrastructures anciennes et très utilisées),
 Prévoir les aménagements nécessaires pour les infrastructures nouvelles pour
répondre aux enjeux de développement de l’agglomération parisienne, en
particulier au niveau des réservoirs de biodiversité et sur les corridors régionaux les plus
importants.
 Poursuivre et généraliser les pratiques de gestion des annexes naturelles (bermes, etc.)
qui privilégient des méthodes adaptées à la biodiversité.
Page 21
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
101
Document provisoire – 31 août 2012
 Atténuer l’impact des ouvrages routiers et ferroviaires sur le déplacement des espèces
des mares et zones humides (amphibiens, mammifères…)
Batracoduc rétablissant une continuité interrompue par la route, pour les amphibiens (à
Larchant) ©AE
2.2.2.5.
4 enjeux propres aux milieux urbains
 Conforter les continuités écologiques de la ceinture verte, en particulier le long des
vallées et au contact des forêts périurbaines
 Maintenir et restaurer des continuités écologiques entre les espaces ruraux et le cœur
urbain
 Limiter la minéralisation des sols qui isole la faune du sol et réduit les habitats
disponibles pour la faune et la flore en milieu urbain
 Promouvoir et généraliser les pratiques de gestion des espaces verts et naturels
adaptées à la biodiversité.
Page 22
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
102
Document provisoire – 31 août 2012
3. Les objectifs de préservation et de restauration de la trame verte
et bleue
Une série de cartes définit les objectifs de préservation et de restauration de la trame verte
et bleue, elle est traitée au 1/100000e dans l’atlas cartographique (20 planches) et fait l’objet
d’une carte de synthèse à l’échelle régionale (1/550000).
L’extrait simplifié ci-dessous illustre différentes notions développées dans ces cartes.
Un plan d’action propose pour chaque type d’acteurs les actions à mettre en œuvre et les
outils associés pour remplir ces objectifs.
Page 23
SRCE de la région Ile-de-France : Résumé non technique
103
Document provisoire – 31 août 2012
4. Pour aller plus loin : sources d’information et contacts
Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie - Îlede-France (DRIEE)
Conseil régional d’Ile-de-France
Extranet du SRCE d’Ile-de-France :
http://extranet.srce-idf.fr
login : accesgeneral
mot de passe : srceidf
Page 24
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
104
RAPPORT N° CR 79-12
ANNEXE 2 A LA DELIBERATION
TOME 1 ET 2 DE L’AVANT-PROJET DU SCHEMA
REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
@BCL@4402C3CA
03/09/12 10:09:00
SRCE de la région
105Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA REGION ILE-DE-FRANCE
TOME 1 – LES COMPOSANTES DE LA TRAME
VERTE ET BLEUE
Document de travail
Page 0
SRCE de la région
106Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
SOMMAIRE
TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
Intro : REPERES SUR LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA TRAME VERTE ET BLEUE EN ILE-DE-FRANCE
4
1. BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES EN ILE-DE-FRANCE
12
1.1. Préserver la biodiversité : comment faire ?
12
2. LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
24
2.1. Les espèces et les guildes d’espèces
25
2.2. L es réservoirs de biodiversité
30
2.3. Caractéristiques des sous-trames
36
2.4. Les corridors et les continuums
51
2.5. Les éléments fragmentants
55
2.6. Cartographie de synthèse des composantes de la trame verte et bleue
62
ANNEXES
70
Annexe 1 : Liste des espèces pour le schéma régional de cohérence écologique
d’Ile-de-France
70
Annexe 2 : Compléments méthodologiques : l’identification des composantes de
la trame verte et bleue
74
Annexe 3 : Les données mobilisées pour le SRCE d’Ile-de-France
100
Annexe 4 : Glossaire
101
TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
3. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE : ENJEUX INTERREGIONAUX ET REGIONAUX
4
3.1. Les grands axes de diffusion des espèces à prendre en compte pour le
SRCE Ile-de-France
4
3.2. Diagnostic et enjeux de continuité écologique par territoire
10
3.3. Les enjeux thématiques de la TVB francilienne
59
4. PLAN D’ACTION
91
4.1. Les Objectifs
94
4.2. Les objectifs spécifiques des départements de Paris et de la petite couronne
105
4.3. Les orientations et actions
108
5. EVALUATION ET SUIVI DU SRCE
135
5.1. Les indicateurs issus du SRCE
135
5.2. Les indicateurs issus de SIG
135
5.3. Les indicateurs concernant les espèces de cohérence
137
5.4. Les indicateurs de l’efficacité des actions
139
ANNEXES
140
Annexe 1 : Initiatives déjà engagées
140
Annexe 2 : Tableau des références
140
Annexe 3 : Tableau des ressources
147
Page 1
SRCE de la région
107Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
6. ATLAS CARTOGRAPHIQUE
4
6.1. Présentation générale des cartes du SRCE Ile-de-France : Mode d’emploi
d’ensemble – atlas cartographique et cartes dématérialisées
4
6.1.1. Carte des composantes
5
6.1.2. Carte des objectifs
8
6.1.3. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne11
6.2. Carte des composantes - mode d’emploi
14
6.3. Carte des objectifs - mode d’emploi
16
6.4. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne - mode
d’emploi
19
6.5. Cartes thématiques
22
6.5.1. Carte des réservoirs de biodiversité
22
6.5.2. Cartes des sous-trames
22
6.5.3. Carte des orientations d’intervention du schéma environnemental des
berges des voies navigables d’Île-de-France
22
6.5.4. Carte des infrastructures linéaires (obstacles et points de fragilité) 24
TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
1. Présentation résumée des objectifs du projet de plan, de son contenu et de son
articulation avec d’autres plans et documents
1.1 Etat initial de l’environnement
1.2 Perspectives d’évolution de l’environnement
2. Etat initial de l’environnement et perspectives de son évolution
3. Impact du projet de plan
4. Evaluation des incidences Natura 2000
5. Motifs pour lesquels le plan est retenu
5.1 Présentation des étapes clés successives de son élaboration et des
principaux motifs qui ont, à cette étape, orientés les choix effectués
5.2 Présentation des modalités de partage de l'information pour l'élaboration du
SRCE
5.3 Cohérence interne du SRCE
5.3 Cohérence externe du SRCE
6. Mesures pour éviter, réduire ou compenser les conséquences dommageables sur
l’environnement
7. Synthèse et méthode
Page 2
SRCE de la région
108Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Page 3
SRCE de la région
109Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Intro : REPERES SUR LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE DE
LA TRAME VERTE ET BLEUE EN ILE-DE-FRANCE
La trame verte et bleue (TVB) « a pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité en participant à la
préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités
écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu
rural. » (Art. L.371-1 du Code de l’Environnement)
La trame verte et bleue est le réseau écologique formé de continuités écologiques terrestres et
aquatiques identifiées au travers de démarches de planification ou de projet à chaque échelle
territoriale pertinente, est un outil d’aménagement durable du territoire.
La trame verte et bleue contribue à l’état de conservation favorable des habitats naturels et des
espèces et au bon état écologique des masses d’eau. Elle doit permettre aux espèces animales et
végétales de se déplacer pour assurer leur cycle de vie et favoriser leur capacité d’adaptation
Elle contribue à (Art. L.371-1 du Code de l’Environnement):

1° Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces et
prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ;

2° Identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par
des corridors écologiques ;

3° Atteindre ou conserver le bon état écologique ou le bon potentiel des eaux de surface et des
écosystèmes aquatiques ;

4° Prendre en compte la biologie des espèces sauvages ;

5° Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore
sauvages ;

6° Améliorer la qualité et la diversité des paysages ».
Page 4
SRCE de la région
110Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Son élaboration
Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) est le volet régional de la trame verte et bleue.
Un SRCE est élaboré dans chaque région.
Ce document-cadre intitulé est élaboré, mis à jour et suivi conjointement par la région et l'Etat en
association avec un comité régional " trames verte et bleue ” créé dans chaque région. Ce comité
comprend l'ensemble des départements de la région ainsi que des représentants des groupements
de communes compétents en matière d'aménagement de l'espace ou d'urbanisme, des communes
concernées, des parcs nationaux, des parcs naturels régionaux, des associations de protection de
l'environnement agréées concernées et des partenaires socioprofessionnels intéressés. Sa
composition et son fonctionnement sont fixés par décret.
Ce comité est un lieu d’information, d’échange et de consultation sur les continuités écologiques et
d’autres sujets ayant trait à la biodiversité.
Il est composé, en Ile de France, de 66 membres, nommés par arrêté préfectoral, représentants des
collectivités, de l’Etat, d’organismes socioprofessionnels et d’usagers de la nature, d’associations et
de gestionnaires d’espaces naturels, ainsi que de scientifiques et de personnalités qualifiées.
Ce Comité régional « trames verte et bleue » suit et donne un avis aux étapes principales
d’élaboration du SRCE.
Le projet de schéma régional de cohérence écologique est transmis aux communes concernées et
soumis
pour
avis
aux départements,
aux
communautés
urbaines, aux
communautés
d'agglomération, aux communautés de communes, aux parcs naturels régionaux et aux parcs
nationaux situés en tout ou partie dans le périmètre du schéma. Cet avis est réputé favorable s'il n'a
pas été rendu par écrit dans un délai de trois mois à compter de leur saisine.
Le projet de schéma régional de cohérence écologique, assorti des avis recueillis, est soumis à
enquête publique, réalisée conformément au chapitre III du titre II du livre Ier, par le représentant de
l'Etat dans la région. A l'issue de l'enquête publique, le schéma, éventuellement modifié pour tenir
notamment compte des observations du public, est soumis à délibération du conseil régional et
adopté par arrêté du représentant de l'Etat dans la région.
Le schéma adopté est tenu à la disposition du public (Art. L.371-3 du Code de l’Environnement)
Page 5
SRCE de la région
111Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Comité
régional
TVB 1
Comité
régional
TVB 2
Ateliers techniques
thématiques et
territoriaux
Définition de la méthodologie
régionale et étude
Réunion
interrégionale
2010
Comité
régional
TVB 3
Avis du
Conseil
Régional
sur
avantprojet
2011
2012
Supports à la concertation
Avant-projet de SRCE
Comité
régional
TVB 4
Consultation
des
groupements
de
collectivités
franciliens
Enquête
publique
Comité
régional
TVB 5
Adoption du
SRCE :
délibération
du Conseil
régional +
arrêté du
Préfet de
région
Séminaire de clôture
Séminaire de lancement
Le SRCE est révisable tous les 6 ans.
2013
Projet de SRCE
Mise en œuvre du SRCE
Les différentes étapes du SRCE-IDF
Son contenu
Le schéma régional de cohérence écologique prend en compte les orientations nationales pour la
préservation et la remise en bon état des continuités écologiques mentionnées à l'article L. 371-2
ainsi que les éléments pertinents des schémas directeurs d'aménagement et de gestion de l'eau
mentionnés à l'article L. 212-1.3 - Son contenu, fondé sur l’article L.371-3 du Code de
l’Environnement comprend :
 un résumé non technique,
 un diagnostic régional et une présentation des enjeux régionaux relatifs à la préservation et à
la restauration des continuités écologiques retenues pour constituer la trame verte et
bleue régionale et les éléments qui la composent,
 un volet identifiant les espaces naturels, les corridors écologiques et les éléments de la trame
bleue,
 un atlas cartographique, comprenant notamment une cartographie de la trame verte et de la
trame bleue à l'échelle du 1/100 000.
 un plan d’action stratégique et son dispositif de suivi et d'évaluation,
 un rapport environnemental
Page 6
SRCE de la région
112Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Son objet :
La préservation des continuités écologiques vise le maintien de leur fonctionnalité.
La remise en bon état des continuités écologiques vise l’amélioration ou le rétablissement de leur
fonctionnalité.
La fonctionnalité des continuités écologiques repose notamment sur :
- la diversité et la structure des milieux qui les composent et leur niveau de fragmentation ;
- les interactions entre milieux, entre espèces et entre espèces et milieux ;
- une densité suffisante à l’échelle du territoire concerné.
Page 7
SRCE de la région
113Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
L’articulation avec les documents d’urbanisme et de planification
« Les collectivités territoriales et leurs groupements compétents en matière d'aménagement de
l'espace ou d'urbanisme prennent en compte les schémas régionaux de cohérence écologique lors de
l'élaboration ou de la révision de leurs documents d'aménagement de l'espace ou d'urbanisme.
Sans préjudice de l'application des dispositions du chapitre II du titre II du livre Ier relatives à
l'évaluation environnementale, les documents de planification et les projets de l'Etat, des
collectivités territoriales et de leurs groupements prennent en compte les schémas régionaux de
cohérence écologique et précisent les mesures permettant d'éviter, de réduire et, le cas échéant, de
compenser les atteintes aux continuités écologiques que la mise en œuvre de ces documents de
planification, projets ou infrastructures linéaires sont susceptibles d'entraîner. Les projets
d'infrastructures linéaires de transport de l'Etat prennent en compte les schémas régionaux de
cohérence écologique (Art. L.371-3 du Code de l’Environnement). »
Imbrication des échelles : cohérence des enjeux et vision adaptée au territoire (source Guide 4 du
COMOP)
Ainsi, les documents comme les Schémas régionaux des transports, le SDRIF, les Schémas de
Cohérence Territorial (SCoT) et les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) doivent prendre en compte le
SRCE au cours de leur élaboration. De même, les contrats de développement territorial du Grand
Page 8
SRCE de la région
114Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Paris doivent prendre en compte les continuités écologiques identifiées dans l’élaboration de leurs
projets.
Le SDRIF
Une des particularités de l’Ile de France est l’existence d’un Schéma Directeur le Schéma directeur de
la Région Ile-de-France (SDRIF). Il est élaboré par le Conseil Régional en association avec l’Etat. Le
calendrier de la révision du schéma directeur est similaire et concomitant à celui du SRCE, rendant
l’articulation entre les deux exercices indispensable : les deux exercices de planification SDRIF et
SRCE ont été croisés pour favoriser cette articulation.
Le SRCE donnera les éléments précis concernant les continuités écologique en jeu et les outils
nécessaires à leur prise en compte et susceptibles d’être mobilisés.
Document d’aménagement et d’urbanisme, le SDRIF, en cours de révision, a pour ambition de
donner un cadre à l’organisation de l’espace francilien. L’élaboration du schéma directeur tient
compte des évolutions du contexte législatif (« lois Grenelle », loi du 3 juin 2010 relative au Grand
Paris, etc.) et des grands projets d’aménagement et organise les solidarités territoriales structurant le
devenir de l’Ile-de-France. Il détermine notamment la destination générale des différentes parties du
territoire, les moyens de protection et de mise en valeur de l’environnement, la localisation des
grandes infrastructures de transport et des grands équipements. Il détermine la localisation
préférentielle des extensions urbaines, ainsi que des activités industrielles, artisanales, agricoles,
forestières et touristiques. Le SDRIF affirme ainsi à l’horizon 2030, une vision stratégique et
spatialisée de l’Île-de-France, garante des équilibres territoriaux et offre un cadre de cohérence aux
actions publiques sectorielles. Il constitue ainsi une synthèse des enjeux d’aménagement, de
transport et de développement durable.
Conformément au code de l’urbanisme, le SDRIF intègre les enjeux de biodiversité, non seulement
dans ses défis, dans son projet spatial et ses déclinaisons sectorielles, mais aussi dans ses
orientations réglementaires. Dotée d’une évaluation environnementale, la planification à long terme
qu’offre le SDRIF permet d’anticiper, à l’échelle régionale et dans le respect de la subsidiarité locale,
sur les impacts de l’aménagement (positifs ou négatifs) sur les continuités écologiques. Négatifs car
certains pourront être des facteurs de fragmentation supplémentaire, positifs car certains
aménagements peuvent être de véritables opportunités pour faire mieux en particulier dans les
zones aménagées. L’exemple le plus significatif est celui de la restauration écologique des berges des
voies navigables. Soumises longtemps à des aménagements en béton ou palplanches, les berges font
l’objet de recompositions urbaines dans beaucoup de secteurs et peuvent être l’occasion d’un gain à
la fois pour le milieu naturel et pour le cadre de vie.
Page 9
SRCE de la région
115Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Le Grand Paris
Promulguée le 3 juin 2010, la loi relative au Grand Paris porte la vision du projet de développement
et d’aménagement de la métropole francilienne. Pour permettre au nouveau réseau de transports et
à ses gares de produire les effets de développement attendus, ils doivent être accompagnés d’une
politique d’aménagement de l’espace pensée à l’échelle de la région, avec des territoires ciblés pour
leur potentiel économique. Les contrats de développement territorial interviennent à ce niveau et
constituent ainsi le deuxième pilier du Grand Paris : la dynamique créée par l’arrivée du projet de
transports est ainsi portée par un projet de développement spécifique, élaboré avec les collectivités
locales et l’Etat.
Le Réseau de métro automatique du Grand Paris
Le schéma d’ensemble du réseau de transport du Grand Paris a été élaboré à la suite du débat public
qui s’est déroulé de septembre 2010 à janvier 2011 et approuvé par décret du 26 août 2011.
Il comprend 3 lignes de métro, 57 gares, 175 Km de lignes nouvelles vont relier les territoires
franciliens :
- Une ligne bleue Orly – Saint-Denis Pleyel de 30 km et 12 gares nouvelles
- Une ligne rouge Le Bourget – Chelles - Villejuif – La Défense – Gonesse – Roissy / Le
Mesnil-Amelot de 95 km et 40 gares
- Une ligne verte Orly – Versailles – Nanterre de 50 km et 13 gares
Un réseau complémentaire structurant, sous maîtrise d’ouvrage du STIF, est également inscrit dans
le schéma d’ensemble du Grand Paris.
Page 10
SRCE de la région
116Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les CDT, outils de planification et de programmation
Le CDT est un outil de planification et de programmation dont le contenu est précisé par le décret du
24 juin 2011, prévu à l’article 21 de la loi relative au Grand Paris. Les CDT sont la déclinaison locale
des objectifs de mise en oeuvre du Grand Paris en matière d’urbanisme, de transports, de
déplacements, de lutte contre l’exclusion sociale, de développement économique, sportif et culturel,
de protection des espaces agricoles et forestiers et des paysages. En matière de logement, la loi
relative au Grand Paris a inscrit l’objectif de construire 70 000 logements par an.
Carte des CDT (source : site internet Préfecture d’Ile-de-France août 2012)
Page 11
SRCE de la région
117Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
1. BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES EN ILE-DE-FRANCE
1.1.
Préserver la biodiversité : comment faire ?
La biodiversité* désigne la diversité de toutes formes de vie sur terre. Ce concept englobe animaux,
plantes, champignons, microorganismes mais aussi milieux et surtout toutes les interactions qui
rendent leur vie possible.
La situation actuelle de la biodiversité est largement liée aux activités humaines.
Les conséquences de l’activité humaine ont en effet fortement accéléré le rythme de disparition des
espèces et, à l’horizon 2050, tous les scénarios s’accordent sur la poursuite d’une tendance lourde
d’érosion, moindre qu’hier, mais réelle, de la biodiversité à l’échelle.
Parmi les causes identifiées, on trouve :
 la destruction et la dégradation des milieux naturels.
 la fragmentation des habitats naturels, liée aux changements de modes d’occupation des sols
et au développement des infrastructures de transports.
 le changement climatique, en particulier le décalage entre sa rapidité et les capacités de
réponse des espèces, aggravés par les deux causes précédentes
 l’exploitation non durable d’espèces sauvages (surpêche, chasse, …),
 les pollutions locales et diffuses,
 l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, principalement dans les écosystèmes
insulaires.
La biodiversité représente pour l’homme une source multiple d’aménités qu’il utilise pour se nourrir,
se vêtir, se soigner, embellir son cadre de vie…. Chaque jour, nombre de nos activités dépendent plus
ou moins directement de services écosystémiques, qu’ils soient liés au fonctionnement des sols, au
cycle de l’eau, à la pollinisation, à la protection contre l’érosion… Chaque disparition d’espèce signifie
la perte irréversible d’un patrimoine génétique important, mais est surtout accompagnée par la
perte d’interactions entre cette espèce et les autres espèces de l’écosystème, « moteur » essentiel
qui permet aux écosystèmes de se reconstituer après une perturbation (capacité de résilience).
Page 12
SRCE de la région
118Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
1.1.1. Une biodiversité francilienne remarquable mais menacée
L’Ile-de-France abrite un riche patrimoine naturel avec une diversité spécifique comparable à
celle des régions voisines pour une superficie réduite (12 072 km2, soit 2,2% du territoire national).
Cette situation s’explique par la diversité des substrats géologiques et par le maintien d’un territoire
rural important. Les terres agricoles occupent 50 % du territoire et les boisements 23 % de la
superficie régionale. Les milieux urbains représentent 21 %. Le reste (6 %) est occupé par les surfaces
en eau, les milieux humides, divers types de friches…
Le tableau ci-après permet de dresser un bilan partiel du nombre d’espèces connues pour les
groupes les mieux étudiés.
Groupe taxonomique
Nombre total d’espèces
Nombre d’espèces protégées
spontanées ou naturalisées
Nombre d’espèces sur les listes
rouges régionales (LRR) ou
nationales (LRN)
Flore vasculaire
~185 observées depuis 1990
LRR : 400 menacées
26 (21 chauves-souris)
LRN : 9 espèces quasi-menacées
168 nicheuses, dont 160 indigènes
129 nicheuses
LRR : 39 menacées
12, dont 11 indigènes
9
LRN : 0
17, dont 16 indigènes
15
LRN : 2 espèces menacées ou
~1440 observées depuis 1990, dont
1274 indigènes
Mammifères
64, dont 57 indigènes (21 chauvessouris)
Oiseaux nicheurs
Reptiles
Amphibiens
quasi-menacées
Poissons
14 sur le bassin de la Seine
LRN : 10 sur le bassin de la Seine
6, dont 2 indigènes
2
LR internationale : 2
60
13
LRR : 29 menacées
92 vues récemment, dont 91
19
LRN : 2 espèces quasi-menacées
5
LRN : 3 espèces menacées
53, dont seulement 31 indigènes
vues récemment sur le bassin de la
Seine
Ecrevisses
Libellules (odonates)
Papillons diurnes
(lépidoptères rhopalocères)
indigènes
Sauterelles, criquets, grillons
(Orthoptères)
57 vues récemment
Tableau 1 : Nombre d’espèces total, protégées et menacées en Ile-de-France pour différents groupes
taxonomiques
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SRCE de la région
119Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les espèces menacées occupent différents types d’habitats dont les principaux sont :

pour la flore : les pelouses sèches et les landes (44 %), les milieux aquatiques (15 %), les marais
et tourbières (15 %), les cultures et friches (15 %), les boisements (10 %)…

pour les oiseaux nicheurs : les zones humides (31 %), les milieux aquatiques (20 %), les
boisements (20 %), les cultures (8 %), les prairies et friches (8 %), les falaises (8 %), les pelouses
sèches et les landes (5 %).
Les espèces menacées des autres groupes se retrouvent principalement en milieu forestier
(mammifères, amphibiens…), dans les landes, pelouses et friches sèches (reptiles, papillons,
orthoptères…), les zones humides (mammifères, invertébrés…), les réseaux de mares et mouillères
(amphibiens, odonates), les cours d’eau « naturels » (poissons, écrevisses, odonates)…
Outre le nombre d’espèces considérées comme rares et menacées au niveau régional et ou national,
la régression de la biodiversité peut être illustrée par le grand nombre d’espèces non revues ces
dernières décennies et présumées disparues au niveau régional. Cela représente :

environ 6 % de la flore sauvage (un peu moins de 100 espèces parmi lesquelles ont peut citer
divers Orchis (à fleurs lâche, odorant, punaise, sureau, vert), des Linaigrettes (à feuilles larges,
grêle), des Gentianes (amère, ciliée), la Violette à feuilles de pêcher…

près de 6 % des oiseaux nicheurs réguliers (10 espèces) comme la Bécassine des marais, le
Butor étoilé, l’Outarde canepetière, le Râle des genêts, le Tarier des prés…

près de 12 % des poissons naturellement présents sur le bassin de la Seine (3 espèces) :
l’Eperlan, l’Esturgeon et le Saumon atlantique, même si ce dernier est quelque fois aperçu en
Ile-de-France.

plus du tiers des papillons diurnes (27 espèces) comme les Azurés des mouillères, du serpolet et
de la croisette, le Fadet des laîches, les Damiers de la succise et du frêne, la Bacchante…

8% des orthoptères (5 espèces) : les Criquet bourdonneur et migrateur, le Grillon noirâtre, le
Dectique des brandes et la Decticelle des alpages.
Les autres groupes comme les odonates, les amphibiens et reptiles, les mammifères semblent en
apparence mieux pourvus (pas de perte récente depuis la disparition déjà ancienne du Castor et de la
Loutre). Certes, on ne relève pas de disparition complète de la région mais on note cependant un
effondrement de certaines populations qui sont maintenant au bord de l’extinction, citons certains
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SRCE de la région
120Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
chiroptères comme les Rhinolophes, des odonates des tourbières et eaux acides (Leucorrhines…), des
amphibiens (Grenouille de Lessona, Sonneur à ventre jaune) ou la Couleuvre vipérine.
Concernant la faune aquatique la plupart des poissons migrateurs amphihalins ont disparu et la
Truite de mer, la Lamproie marine, ainsi que deux espèces d’écrevisses autochtones ont quasiment
disparu.
Si des espèces disparaissent, d’autres ont colonisé récemment le territoire. C’est notamment le
cas :

d’espèces méridionales dont l’aire de répartition remonte vers le nord (flore, divers insectes,
certains oiseaux) suite au réchauffement climatique ;

d’espèces très mobiles attirées notamment par le développement des plans d’eau : nombreux
oiseaux comme les Sternes naine et pierregarin, divers canards, Le Grand Cormoran, Le Héron
bihoreau, la Mouette mélanocéphale…

mais aussi d’un grand nombre d’espèces exotiques, introduites volontairement ou non par
l’homme, et qui se sont implantées durablement dans la région. Ces espèces appartiennent
principalement à 4 groupes :

des espèces végétales se développant le long des infrastructures de transport et dans
les friches (Buddleja, Séneçon du Cap…) ;

diverses espèces se dispersant à travers les milieux aquatiques appartenant à des
groupes variés : des plantes (diverses Elodées, les Jussies…), des poissons (Perche soleil,
Poisson chat, Silure…), des invertébrés (Ecrevisse américaine, Moule zébrée…) ;

des oiseaux échappés de captivité (Bernache du Canada, Canard mandarin, Perruche à
collier, Léiothrix jaune…) ;

des mammifères introduits (Ragondin, Rat musqué, Raton laveur, Tamia de Sibérie…)
Certaines espèces autochtones peuvent voir leurs populations totalement disparaître pendant
plusieurs dizaines d’années du fait de la dégradation de leur habitat ou d’activités néfastes puis
réapparaitre lorsque les conditions redeviennent favorables. C’est le cas du Faucon pèlerin, de
certains poissons migrateurs dans la Seine en aval de Paris, qui ont fait un retour remarqué dans le
bassin de la Seine en amont de l’Ile-de-France et qui devraient pouvoir atteindre ces prochaines
années certains territoires de la région comme la Bassée ou la vallée de la Marne.
Page 15
SRCE de la région
121Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
1.1.2. Intérêt et importance des continuités écologiques pour la
biodiversité
Les espèces, même les moins mobiles, ont besoin de se déplacer. La graine d’une plante ne peut
germer à l’exact endroit de la plante mère : il lui faut trouver une autre place. La majorité des
animaux n’ont d’autre alternative que de trouver un territoire disponible différent de celui de leurs
parents. Le cycle de vie de la majorité des êtres vivants implique au moins un déplacement, sur une
plus ou moins grande distance. Cette phase de déplacement s’appelle la dispersion. Elle a
généralement lieu entre la naissance et la première reproduction d’un organisme. Le besoin de
trouver un nouveau territoire n’est pas le seul facteur en jeu : limiter la consanguinité est essentiel, si
bien que l’avenir de différentes populations est lié à leur interconnexion.
Les déplacements ne concernent pas uniquement ceux liés à la dispersion, mais aussi la migration.
De nombreuses espèces effectuent des déplacements journaliers au sein de leur domaine vital, et
beaucoup font une ou deux migrations dans l’année. Les espèces occupent fréquemment plusieurs
types d’habitats complémentaires, exploités de façon successive au cours de l’année : par exemple
beaucoup d’amphibiens se reproduisent dans les mares mais passent le reste de la saison dans des
prairies ou des boisements.
Les capacités de dispersion des différents organismes sont extrêmement variables : de l’ordre de
quelques mètres pour certaines graines, quelques centaines de mètres pour les carabidés, quelques
kilomètres pour les amphibiens, plusieurs dizaines de kilomètres pour certains mammifères. Cette
distance est fonction du mode de locomotion, de la taille, et du temps disponible pour cette étape du
cycle de vie. En règle générale, les organismes strictement terrestres et de petite taille (amphibiens,
reptiles, micromammifères, certains invertébrés…) ont des capacités de déplacement bien
inférieures aux animaux de grande taille (grands mammifères) ou aux organismes volants (oiseaux,
chauves-souris, papillons, libellules, la plupart des orthoptères, etc.). Toutefois, au sein d’un même
groupe taxonomique, chaque espèce présente des potentialités qui lui sont propres. Ainsi, la
Rainette arboricole peut parcourir jusqu’à 13 km entre un site de reproduction et un site
d’hivernage, tandis que le triton alpestre ne parcourra guère plus d’1 km dans l’année.
Si certaines espèces sont ubiquistes, ou au moins capables de traverser un habitat différent du leur,
d’autres ne sont pas capables de franchir la matrice séparant deux parcelles de leur habitat. Suivant
Page 16
SRCE de la région
122Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
les espèces, l’obstacle ne sera pas le même. Les forêts peuvent constituer un obstacle au
déplacement des espèces spécialistes des milieux prairiaux par exemple. La fragmentation et
l’isolement des parcelles d’habitat favorables condamnent ainsi une partie des espèces les moins
mobiles au cloisonnement, et à l’extinction à plus ou moins long terme des populations isolées, faute
de renouvellement lié à l’immigration de nouveaux individus.
Les trajectoires de dispersion et de migration des organismes peuvent être très différentes d’une
espèce à l’autre, en fonction du cadre dans lequel elle se déroule. Par exemple, en l’absence
d’obstacle la migration prénuptiale des amphibiens s’effectue généralement en ligne droite (forte
motivation des individus pour la reproduction) tandis que la migration postnuptiale est bien moins
linéaire et tend à sélectionner les couloirs de migrations les plus perméables au déplacement. Les
migrations annuelles des oiseaux migrateurs s’effectuent généralement en ligne droite ou en suivant
de grands axes. Au contraire, les phases de dispersion juvénile et les déplacements journaliers de
certains papillons, chauves-souris ou passereaux s’effectuent le long de structures de guidage (haies,
etc.) ou par « sauts » entre fragments d’habitats favorables plus ou moins éloignés.
Pour les espèces végétales et certaines espèces animales (insectes, mollusques terrestres) on ne
perdra pas de vue les modes de dispersion anémochores (par le vent), zoochores (fixé aux animaux)
et évidemment anthropochores (directement ou indirectement par l’homme) qui permettent des
dispersions parfois très éloignées des sites d’origine.
Les possibilités de dispersion des espèces dépendent donc de leur taille et de leur mode de
déplacement (aérien, aquatique ou terrestre), mais également de l’organisation des paysages et de la
qualité des habitats. Quelques points méritent d’être retenus :
 les espaces naturels vastes, bien conservés et bien reliés les uns aux autres abritent
généralement plus d’espèces animales et végétales que les espaces isolés et dégradés. Ils
répondent en effet aux besoins d’un maximum d’espèces, pour leur alimentation, leurs
déplacements et leur reproduction ;
 les activités humaines tendent à créer des mosaïques de paysages, composées d’unités de
petites superficies parfois très distantes les unes des autres. A petite échelle, cette
fragmentation peut être négative en créant des ruptures peu franchissables pour les espèces
à faible mobilité ou pour celles ayant besoin de vastes superficies d’habitat continu ;
Page 17
SRCE de la région
123Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
 à une échelle plus locale, la fragmentation des milieux perturbe le déplacement des espèces.
Ainsi, la raréfaction des haies, des ripisylves, des pelouses calcaires le long des coteaux ou
des zones humides entraine la disparition de micro-corridors écologiques empruntés par de
nombreuses espèces (papillons, amphibiens, petits mammifères terrestres, chauves-souris...)
qui utilisent systématiquement ces linéaires dans leur déplacement.
Les continuités écologiques se composent schématiquement :
 de réservoirs de biodiversité : zones vitales, riches en biodiversité, où les individus peuvent
réaliser tout ou partie de leur cycle de vie.
 de corridors et de continuums écologiques : voies de déplacement empruntées par la faune
et la flore qui relient les réservoirs de biodiversité, ceux-ci pouvant jouer le rôle de réservoirs
de biodiversité et/ou de corridors ; ils ne sont pas nécessairement linéaires, et peuvent
exister sous la forme de réseaux d’habitats discontinus mais suffisamment proches,
 de cours d'eau et canaux, qui jouent les deux rôles à la fois.
Schématisation de la notion de continuité écologique (d’après ECONAT)
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SRCE de la région
124Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
1.1.3. Principaux facteurs naturels influençant la répartition et la
diffusion des espèces
1.1.3.1.
La topographie et la nature du sol et du sous-sol
Bien que peu marqués, le relief et la géomorphologie jouent un rôle non négligeable dans la
répartition des espèces (cf. carte 2).
Les vallées constituent des axes majeurs de dispersion et de migration aussi bien pour les espèces
aquatiques, que pour celles liées aux zones humides ou aux habitats plus secs, le long des coteaux
notamment. De ce fait, les vallées contribuent généralement à l’ensemble des sous-trames arborées,
herbacées, humides et aquatiques. Par la fréquence et l’intensité des mouvements d’espèces
(oiseaux, insectes…) vecteurs de semences et de propagules, les zones humides constituent autant
de sites relais de dispersion pour les espèces ainsi transportées. C’est pourquoi la destruction des
zones humides et la rupture des continuités longitudinales et transversales des cours d’eau
participent de façon majeure à l’isolement des populations.
Certaines espèces sont liées à la présence d’habitats naturels
présentant des particularités
topographiques rares tels que des ravins ombragés (habitat privilégié de diverses fougères dans le
Vexin ou le secteur de Fontainebleau notamment), des pinacles (coteaux calcaire de la Seine vers La
Roche-Guyon) et éboulis rocheux (amas gréseux de Fontainebleau…), les sommets des buttes
témoins les plus hautes (formation à myrtille du Val d’Oise et des Yvelines par exemple). Ces habitats
constituent souvent les ultimes refuges d’espèces ayant eu jadis des répartitions plus larges lorsque
les conditions climatiques leur étaient plus favorables. Il résulte de ces situations des populations
dispersées, souvent très originales, naturellement peu connectées et donc fragiles et sensibles à tout
émiettement supplémentaire de leur territoire.
Page 19
SRCE de la région
125Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 2 : Relief dominant des unités paysagères d’Ile-de-France
La géologie et la pédologie contribuent également à orienter la distribution des espèces, en
particulier pour la flore et une partie de l’entomofaune floricole. Il est ainsi possible de distinguer
plusieurs gradients importants :

un gradient d’acidité, des sols calcaires vers les sols acides (cf. carte 3) ;

un gradient d’humidité, des sols hydromorphes (gorgés d’eau) aux sols secs (dits xériques) ;

un gradient de richesse trophique (en éléments nutritifs), des substrats (eau ou sol) riches
(eutrophes) à pauvres (oligotrophes).
La carte 3 montre que les sols calcaires sont principalement représentés dans le sud de l’Essonne et
de la Seine-et-Marne et dans le nord-ouest (vallées de la Vaucouleurs et de la Mauldre, Vexin). Ils
sont rares et naturellement plus isolés ailleurs (est du Val d’Oise, vallée de l’Ourcq, vallée du Petit
Morin, Montois…). Les secteurs isolés sont généralement moins diversifiés et moins riches en
espèces. Ils peuvent cependant présenter des particularités intéressantes du fait de leur situation
géographique (influence médio-européenne pour les pelouses situées à l’est par exemple).
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SRCE de la région
126Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 3 : Cartographie des sols acides et calcaires d’Ile-de-France
Certains affleurements particuliers présentent un enjeu de conservation important du fait de
l’originalité des habitats naturels et des cortèges d’espèces qu’ils abritent. Citons notamment :

les platières et chaos gréseux autour de Fontainebleau et dans le centre-est de l’Essonne ;

les formations tourbeuses dans certaines vallées (Rambouillet, Essonne, Loing, Ourcq et plus
localement Gâtinais bocager, Vexin, PNR Oise-Pays-de-France…) ;

les pinacles rocheux et éboulis calcaires (en situation naturelle : Coteaux de la Seine vers La
Roche-Guyon ; en position artificielle : parois des carrières de calcaire) ;

les affleurements de craies et marnes dans l’ouest (coteaux de la Seine, Vexin) et le nord (buttes
du Val d’Oise, secteur de Vaujours, buttes du nord de la Seine-et-Marne).
1.1.3.2.
L’Ile-de-France, un carrefour bioclimatique.
L’Ile-de-France est au carrefour de trois zones biogéographiques (cf. carte 4), caractérisées par divers
paramètres climatiques (pluviométrie, température, ensoleillement…).
Page 21
SRCE de la région
127Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

L’influence atlantique domine sur les 2/3 ouest du territoire et marque de son empreinte de
nombreuses formations végétales largement réparties en Ile-de-France comme la Chênaiecharmaie à Jacinthe des bois et Anémone Sylvie, ou les landes à bruyères. Cette situation est
particulièrement marquée sur le secteur de Rambouillet (boisements à Piment royal et
Osmonde royale, landes à ajonc, boisements alluviaux à Lathrée clandestine), ainsi que dans la
vallée de la Seine en aval de Paris (formations des terrasses alluviales sèches) et dans le Vexin
(formations à Blechnum et autres fougères, par exemple). Des influences atlantiques sont
perceptibles jusque dans la Brie occidentale au niveau de la forêt Notre-Dame (présence
d’espèces végétales caractéristiques comme la Lobélie brulante ou la Pilulaire), en forêts
d’Armainvilliers et de Barbeau (formations à Lobélie et Wahlenbergie), et au Bois de SainteAssise (landes à Bruyère à balais). Certaines espèces animales comme le Triton marbré ou le
Bruant zizi présentent également une distribution à dominante atlantique.

Les influences thermophile*s sont marquées au sud et plus localement à l’ouest de l’Ile-deFrance sur les coteaux de la Seine. La région est en effet située en bordure de l’îlot de
sècheresse de la Beauce. Une pluviométrie modérée (autour de 600 mm/an), couplée à des
caractéristiques topographiques (coteaux exposés au sud) et géologiques (terrains sableux et/ou
calcaires filtrants) favorables permet le développement d’une flore et d’une faune présentant
de nettes affinités méridionales, voire sub-méditerranéennes. On y retrouve des formations de
pelouses et pré-bois secs calcicoles (Pelouses sèches à Cardoncelle molle, Laîche de Haller,
Trigonelle de Montpellier, ourlets à Géranium sanguin, chênaies pubescentes…), notamment
dans le sud de l’Essonne et de la Seine-et-Marne. Les coteaux de la Seine vers La Roche-Guyon
constituent également un réservoir de biodiversité particulièrement remarquable, abritant
diverses espèces méditerranéennes à aire très disjointe (Astragale de Montpelier, Mélique
ciliée, Stipe penné). Ces différents milieux sont les habitats de prédilection pour une riche faune
thermophile, comprenant de multiples insectes (Conocéphale gracieux, Mante religieuse, Grillon
d’Italie), des reptiles (Lézard vert) et même certains oiseaux (Guêpier d’Europe, Circaète Jean-leBlanc) et mammifères (Crocidure des jardins).
Les territoires présentant les caractéristiques thermophiles les plus marquées sont centrés sur la
moitié sud de l’Essonne et les coteaux de la Seine dans le Vexin français. A partir de ces deux
espaces, les influences thermophiles s’étendent :

au sud-est vers Fontainebleau, la vallée du Loing et ses affluents, et plus à l’est le long
de la Seine, sur les coteaux et pelouses sèches de la Bassée ;
Page 22
SRCE de la région
128Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
au nord vers les vallées de la Vaucouleurs et de la Mauldre ainsi que dans le Vexin

jusqu’en Picardie…
On notera également l’existence d’un îlot thermophile urbain centré sur Paris et la petite
couronne due en grande partie aux rejets de gaz à effet de serre et à la constitution d’un dôme
de pollution urbaine en période chaude. Diverses espèces végétales rudérales méridionales se
sont implantées (Chondrille à tiges de jonc, Sauge fausse-verveine…) et se maintiennent dans les
espaces verts, les friches ou le long des voies ferrées. Les bordures des infrastructures
constituent pour ces espèces des axes de dispersion importants.

L’influence continentale ou médio-européenne est en apparence plus modeste mais concerne
cependant de nombreuses espèces dont certaines à fort enjeu écologique. C’est le cas, pour la
flore, de l’Ail anguleux, de l’Asaret d’Europe, du Peucédan cervaire ou de la Violette élevée et
pour la faune du Sonneur à ventre jaune, du Lézard agile, du Gobemouche noir, du Chat
sauvage, du Mulot à gorge jaune, ainsi que de divers insectes comme l’Azuré des coronilles, le
Grand Sylvain, la Grande Aeschne. Cette influence est surtout perceptible sur la frange orientale
de la Seine-et-Marne (Orxois à l’Est de la Vallée de l’Ourcq, vallée du Petit Morin, forêt de Jouy,
Bassée) avec des extensions vers la Picardie au nord, le bocage Gâtinais, la forêt de
Fontainebleau et l’est de l’Essonne au sud.
Entre ces trois pôles se développent des zones de transition plus ou moins larges où se combinent les
influences. Il est ainsi possible de distinguer des espèces à répartition méditerranéo-atlantique (cas
de diverses espèces végétales et de certaines espèces animales comme les Couleuvres d’Esculape et
vipérine, le Pélodyte ponctué ou la Fauvette pitchou).
Enfin, il est important de signaler la présence localisée en Ile-de-France d’habitats des milieux frais à
froid, dont certains constituent les témoins des dernières périodes glacières. Ces milieux abritent des
espèces à distribution circumboréale ou sub-montagnarde. Les principaux habitats concernés
correspondent :

aux tourbières et formations para-tourbeuses de la forêt de Rambouillet, des vallées de
l’Essonne et de ses affluents, et plus localement du Vexin, du Gâtinais bocager, de la vallée de
l’Ourcq,

aux pelouses et boisements en exposition nord (coteaux de la Seine, Vexin) abritant des espèces
sub-montagnardes comme l’Actée en épi, l’Anémone hépatique, le Bois-gentil…
Page 23
SRCE de la région
129Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

aux formations à Myrtille rencontrées sur le sommet des buttes des forêts des Yvelines et du Val
d’Oise.
On constate depuis un siècle un réchauffement progressif du climat lié pour l’essentiel aux émissions
de gaz à effet de serre. Les tendances générales font état pour l’Ile-de-France d’une évolution du
climat vers des hivers plus froids mais assez courts et surtout des périodes printanières et estivales,
voire automnales plus chaudes et plus sèches. Ce phénomène se traduit par des modifications
importantes de l’aire de répartition des espèces. Celles liées au climat froid ont tendance à glisser
vers le nord ou en altitude, ou à se réfugier dans les vallons frais. Ce phénomène affecte de
nombreuses espèces nordiques, qui ne trouvent plus en Ile-de-France de conditions de vie
favorables, sans pouvoir monter en altitude faute de sommets suffisants, ni coloniser les fonds de
vallon souvent transformés par la populiculture. Différentes espèces circumboréales ont ainsi d’ores
et déjà disparu comme le Liparis de Loesel (orchidée) et d’autres sont menacées ou ont tout au
moins régressé, y compris des espèces jadis communes comme la Mésange boréale.
D’un autre côté, des espèces autrefois méditerranéennes colonisent des espaces plus tempérés, et
font leur apparition dans les secteurs les plus chauds de la région, tel que le sud de l’Essonne et de la
Seine-et-Marne, ou même l’agglomération parisienne, qui s’avère globalement plus chaude que le
reste du territoire francilien. Il s’agit principalement d’espèces se déplaçant facilement, notamment
parmi les papillons, les orthoptères et groupes associés (Oedipode turquoise, Grillon d’Italie, Mante
religieuse…).
2. LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
La trame verte et bleue de la région Ile-de-France est principalement constituée de quatre éléments :

les réservoirs de biodiversité ;

les corridors écologiques ;

les cours d’eau et canaux ;

les éléments fragmentants (= obstacles et points de fragilité) des continuités écologiques.
L’identification et l’analyse de la fonctionnalité des corridors et de leurs points de fragilité ou
obstacles est un processus complexe qui nécessite au préalable de fixer :

les réservoirs de biodiversité d’importance régionale ;

les principales sous-trames des habitats naturels terrestres ou aquatiques ;
Page 24
SRCE de la région
130Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

les espèces ou guildes d’espèces, présentant des enjeux de conservation ou caractéristiques de
la région, susceptibles de circuler entre ses réservoirs à travers les sous-trames.
Le schéma suivant résume les principales étapes. Celles-ci ont régulièrement fait l’objet d’une
validation par le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) afin de s’assurer de la
validité scientifique de la démarche.
2.1. Les espèces et les guildes d’espèces
La démarche d’élaboration du SRCE telle que proposée à l’échelle nationale s’appuie sur la définition
de réservoirs de biodiversité ainsi que sur des sous-trames écologiques fonctionnelles. Les réservoirs
sont les espaces clairement identifiés comme abritant une grande biodiversité. Les sous-trames se
rapportent à des grands types d’habitat et à leur répartition sur le territoire. La fonctionnalité des
réservoirs et des sous trames est déterminée par la présence d’espèces animales dites « de
cohérence », choisies par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) car les connaissances
scientifiques disponibles permettent d’affirmer que le maintien de continuités écologiques est une
condition nécessaire à l’état de santé de leurs populations. La liste des espèces de cohérence doit
permettre d’assurer la cohérence interrégionale des schémas de continuité écologique au niveau
national.
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SRCE de la région
131Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
2.1.1. La liste des espèces pour le SRCE
La liste des espèces retenues pour le SRCE d’Île-de-France regroupe deux catégories d’espèces :

les espèces dites « de cohérence trame verte et bleue (TVB) », destinées à garantir la cohérence
interrégionale de la TVB. Pour les espèces de cette catégorie, l’Île-de-France est considérée
comme un « bastion de l’espèce » et porte une responsabilité nationale ;

les espèces régionales retenues au titre des enjeux régionaux et de la représentativité des
espèces pour la réalisation du schéma régional de cohérence écologique, y compris la liste des
poissons et écrevisses qui ne figurent pas dans les orientations nationales.
Cette liste résulte d’un travail de sélection approfondi fondé, d’une part, sur une méthodologie
nationale développée par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et, d’autre part, sur
l’expertise régionale du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN). En fonction des
échelles de travail et des enjeux, elle n’interdit pas de recourir, pour des besoins locaux, à des
espèces qui n’y figureraient pas mais seraient considérées comme de bons indicateurs.
Il est important de bien distinguer cette liste, à caractère fonctionnel, des listes d’espèces protégées
ou déterminantes ZNIEFF.
Les espèces de cohérence nationale de la TVB sont un des cinq critères destinés à garantir la
cohérence nationale des SRCE. Elles ont trois fonctions : valider les SRCE, assurer le suivi des SRCE et
évaluer les SRCE à leurs termes. 25 espèces dites de cohérence nationale ont été retenues pour l’Ilede-France :

3 mammifères : le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), le Cerf élaphe (Cervus elaphus) et le
Murin Bechstein (Myotis bechsteinii) ;

9 oiseaux : le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), la Chouette chevêche (Athene noctua), la
Fauvette babillarde (Sylvia curruca), la Fauvette pitchou (Sylvia undata), le Gobemouche noir
(Ficedula hypoleuca), la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), la Mésange boréale (Parus
montanus), le Pipit farlouse (Anthus pratensis) et le Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix) ;

4 reptiles : la Coronelle lisse (Coronella austriaca), le Lézard des souches (Lacerta agilis), le
Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et la Vipère péliade (Vipera berus) ;
Page 26
SRCE de la région
132Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

5 amphibiens : le Crapaud calamite (Bufo calamita), le Sonneur à ventre jaune (Bombina
variegata), le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), le Triton crêté (Triturus cristatus) et le
Triton ponctué (Lissotriton vulgaris) ;

2 odonates (libellules) : l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et la Leucorrhine à large
queue (Leucorrhinia caudalis) ;

2 orthoptères (criquets, grillons, sauterelles) : le Conocéphale des roseaux (Conocephalus
dorsalis) et le Criquet palustre (Chorthippus montanus).
Les autres espèces retenues pour la TVB IDF. Il s’agit d’espèces utiles à la construction du SRCE
d'Ile-de-France proposées par le CSRPN. Elles sont utilisées pour l'analyse des sous-trames
régionales et pour vérifier la pertinence des corridors écologiques. Certaines de ces espèces ont
également été proposées au niveau national. Il en est ainsi de certains insectes proposés par l’Office
Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) et des poissons et écrevisses autochtones figurant
sur une liste nationale. La liste comprend 24 espèces, dont :

6 mammifères : le Blaireau (Meles meles) et 3 chauves-souris : le Murin de Natterer (Myotis
nattereri), l’Oreillard roux (Plecotus auritus), et la Sérotine commune (Eptesicus serotinus) ;

2 amphibiens : le Crapaud commun (Bufo bufo) et la Rainette verte (Hyla arborea) ;

16 Poissons : l’Anguille européenne (Anguilla anguilla), le Barbeau fluviatile (Barbus barbus), la
Bouvière (Rhodeus amarus), le Brochet (Esox lucius), le Chabot commun (Cottus gobio), la
Grande alose (Alosa alosa), le Hotu (Chondrostoma nasus), la Lamproie de Planer (Lampetra
planeri), la Lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis), la Lamproie maritime (Petromyzon
marinus), la Loche de rivière (Cobitis taenia), la Lote (Lota lota), le Saumon atlantique (Salmo
salar), la Truite brune de mer (Salmo trutta trutta), la Truite fario (Salmo trutta fario) et la
Vandoise (Leuciscus leuciscus) ;

2 crustacés : l’Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et l’Ecrevisse à pattes rouges
(Astacus astacus).
Deux espèces de chauves-souris ont été identifiées par le CSRPN comme devant faire l’objet
d’études complémentaires avant de rejoindre la liste régionale : le Murin d'Alcathoé (Myotis
alcathoe), le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).
Page 27
SRCE de la région
133Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les espèces constitutives de cette liste ne sont pas retenues pour leur rareté ou leur protection.
Elles ont été proposées par le MNHN, notamment en fonction de la part que représentait l’Ile-deFrance dans la population française de l’espèce, puis examinées par le CSRPN et retenues en tant
qu'indicateur ou modèle biologique. C'est avec l’aide de ces modèles biologiques qu’il est possible
de comprendre le fonctionnement des passages d’animaux, les exigences biologiques de ces
derniers, leurs modalités de dispersion ou de migration, non pas en vue de protéger ces espèces
mais de comprendre, et améliorer la compréhension, de leur fonctionnement. Le SRCE s'affirme
ainsi comme outil de compréhension, et non comme outil de protection.
La liste des espèces pour le SRCE est fournie en annexe (Annexe 1).
2.1.2. Les autres espèces et la notion de guilde
Afin de modéliser des axes de dispersion pour certains habitats et vérifier les résultats obtenus,
d’autres espèces dites « outils » ont été utilisées. Par exemple :

les grands ongulés (Chevreuil et Sanglier) pour la sous-trame boisée en zones rurales et
périurbaines ; ou certains oiseaux des « boisements anciens » (Chouette hulotte, Pics vert,
épeiche et épeichette) pour la sous-trame boisée en ville…

le Hérisson pour la sous-trame herbacée « générique », l’Engoulevent d’Europe pour les landes,
divers papillons pour les pelouses calcaires ou les friches ;

le Bruant proyer, les busards cendré et Saint-Martin pour les cultures ;

le Râle d’eau et la Couleuvre à collier pour les zones humides…
Compte tenu du caractère hétérogène des données numériques disponibles sur la répartition de ces
espèces au niveau régional et d’enjeux de conservation des corridors dépassant largement les listes
d’espèce établies, il est apparu utile de travailler à partir de guildes d’espèces. Ces guildes
correspondent à un ensemble d'espèces appartenant à un même groupe fonctionnel ou
taxonomique et qui exploitent la même niche écosystémique avec des exigences écologiques
comparables en termes d’habitat et de possibilité de déplacement, citons par exemple :

la guilde des chauves-souris forestières ;

la guilde des papillons des pelouses calcaires ;

la guilde des amphibiens des mares et mouillères.
Le tableau suivant résume la liste des guildes et espèces qui ont été testées pour les différentes soustrames analysées :
Page 28
SRCE de la région
134Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Sous-trame
Axes d'analyse ou types d'espaces
visés
Guildes d'espèces simulées (espèces visées entre parenthèses)
Cerf
Autres grands ongulés : Chevreuil, Sanglier
Total boisements
Arborée
Boisements humides
Parcs et boisements urbains
Chiroptères forestiers : Murin Bechstein, Murin de Natterer, Oreillard
roux…
Papillons forestiers : Thécla du Chêne (Neozephyrus quercus), Tabac
d'Espagne (Argynnis paphia), Petit Sylvain (Ladoga camilla), Tristan
(Aphantopus hyperantus), Moyen nacré (Fabriciana adippe)
Passereaux nicheurs des boisements humides : Bouvreuil, Mésange
boréale
Oiseaux cavernicoles des parcs et boisements : pics, Chouette hulotte
Petits mammifères des formations herbacées des friches, parcs et
jardins : Hérisson d'Europe…
Total herbacé
Reptiles des pelouses et autres milieux herbacés secs : Coronelle lisse,
lézards…
Insectes des friches et milieux herbacés secs : Hespérie de l'alcée
(Carcharodus alceae), Machaon (Papilio machaon), Paon de jour
(Inachis io), Vulcain (Vanessa atalanta), Azuré de la Bugrane
(Polyommatus icarus)
Pelouses sur sols calcaires
Insectes volants des pelouses sur sols calcaires : Azuré des coronilles
(Plebejus argyrognomon), Azuré bleu-céleste (Polyommatus bellargus),
Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon), Fluoré (Colias alfacariensis),
Zygènes de l'Hippocrépide (Zygaena transalpina subsp hippocrepidis) et
de la petite Coronille (Zygaena fausta), Point de Hongrie (Erynnis tages)
Landes et pelouses sur sols acides
Insectes volants des landes et pelouses sur sols acides : Gomphocère
tacheté (Myrmeleotettix maculatus), Azuré de l'ajonc (Plebejus argus),
Petit Collier argenté (Clossiana selene), Cuivré fuligineux (Lycaena
tityrus)
Prairies humides et formations
marécageuses
Criquets des zones humides (Criquet ensanglanté, Criquet des
clairières, Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis))
Herbacée
Rapaces des steppes culturales : Busards cendré et Saint-Martin
Grandes cultures
Total grandes cultures
Passereaux nicheurs des cultures et espaces ruraux associés : Bruant
proyer
Insectes des cultures (approche théorique)
Poissons migrateurs : Grande Alose, Anguille, Saumon, Truite de mer…
Eaux courantes
Poissons et écrevisses des cours d'eau rapides et des têtes de bassin :
Ecrevisses à pattes blanches, Chabot, Truite fario
Odonates des eaux courantes : Agrion de Mercure (Coenagrion
mercuriale), Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), Cordulégastre annelé
(Cordulegaster boltonii)…
Bleue
Eaux stagnantes
Amphibiens des plans d'eau : Crapaud commun, Tritons alpestre, crêté
et ponctué
Odonates des eaux stagnantes : Leste sauvage (Lestes barbarus) et
d’autres espèces
Page 29
SRCE de la région
135Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
2.2. Les réservoirs de biodiversité
Définition :
Les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la
mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie et où les
habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement, en ayant notamment une taille suffisante.
Ce sont des espaces pouvant abriter des noyaux de populations d’espèces à partir desquels les
individus se dispersent ou sont susceptibles de permettre l’accueil de nouvelles populations.
Le maintien de l’intégrité de leur surface et l’interconnexion de ces réservoirs constituent deux
enjeux essentiels pour la survie et le maintien à long terme des populations des espèces végétales et
animales.
2.2.1. La carte des réservoirs de biodiversité
Parmi ces réservoirs, certains sont d’importance nationale:

la forêt de Fontainebleau et ses extensions occidentales (Trois-Pignons, vallée de l’Ecole) :
mosaïque de formations acides et calcaires, de pelouses, landes, de boisements clairsemés ou
mâtures avec des habitats originaux (ravins à fougères, platières et chaos gréseux, marais) ;

les vallées de l’Essonne et de la Juine où se combinent des habitats diversifiés : bas marais
alcalins, boisements tourbeux, pelouses, ourlets et pré-bois calcaires sur les coteaux,
boisements et platières gréseuses sur les buttes) ;

le massif de Rambouillet : végétation et faune à caractère atlantique, nombreuses zones
humides remarquables (tourbières acides, bas marais, grands étangs, petits cours d’eau,
prairies), grande faune forestière ;

la plaine de la Bassée, avec les plus importantes forêts alluviales d’Ile-de-France (à Orme lisse et
Vigne sauvage), des prairies relictuelles remarquables, un important réseau de noues et bras
morts et de vastes étangs favorables aux oiseaux d’eau ;

les boucles aval de la Seine (Moisson, Guernes et coteaux de La Roche-Guyon), ensemble de
milieux thermophiles particulièrement diversifiés sur substrat calcaire ou acide associés à des
pelouses et boisements de pente calcaires en exposition nord (présence d’espèces
submontagnardes comme l’Anémone hépatique) ou sud (flore méditerranéenne comme
l’Astragale de Montpellier)…
Page 30
SRCE de la région
136Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 1 : Les réservoirs de biodiversité d’Ile-de-France
D’autres secteurs d’importance régionale et interrégionale sont identifiés :

les vallées et buttes boisées du PNR du Vexin ;

les marais et massifs forestiers du centre et du nord du Val d’Oise ;

les vallées de l’Ourcq et les collines de l’Orxois au nord-est de la Seine-et-Marne ;

les zones humides et boisements de la vallée de la Marne ;

les vallées des Petit et Grand Morin ;

les massifs forestiers et ensembles de mares et mouillères de la Brie ;

la vallée du Loing et le bocage Gâtinais ;

les mares et mouillères des plaines du Gâtinais et du Hurepoix ;

les zones humides et prairies du PNR de la vallée de Chevreuse ;

les étangs de St Quentin, des Noés et de Saclay ;

les pelouses et bois calcaires de la Vaucouleurs et de la Mauldre dans le nord des Yvelines ;
Page 31
SRCE de la région
137Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

les forêts du nord des Yvelines (Les Alluets, Marly, St Germain-en-Laye, Versailles) ;

les parcs et boisements de la petite couronne parisienne.
2.2.2. L’identification des réservoirs de biodiversité
La composition des réservoirs de biodiversité est codifiée aux articles L.371-1 et R.371-21 du code de
l'environnement.
Les réservoirs de biodiversité s’appuient sur les contours de zonages existants, de manière
obligatoire ou bien après examen au cas par cas. En Ile-de France, ils comprennent :


Le socle des espaces à considérer obligatoirement des:
o
Réserves Naturelles Nationales (RNN) ;
o
Réserves Naturelles Régionales (RNR) ;
o
Réserves Biologiques, intégrales et dirigées, en Forêt publique (RBF).;
o
Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB) .
Des entités complémentaires retenues, après examen, par le CSRPN d'Ile-de-France :
o
les ZNIEFF de type 1 ;
o
les ZNIEFF de type 2 ;
o
les sites Natura 2000 ;
o
les réservoirs biologiques* du SDAGE.
Pour la détermination des périmètres des réservoirs de biodiversité, les zones urbanisées telles que
qualifiées par le MOS* 2008 ont été soustraites de ces entités complémentaires.
D’autres espaces naturels ne bénéficiant pas, au moment de l’élaboration du SRCE d’inventaires
suffisants de manière homogène, pourraient constituer des habitats favorables ou jouer un rôle
relais important pour certaines espèces. Ils mériteront une attention particulière. Il s’agit
notamment :

des sites classés au titre des paysages ;

des Espaces Naturels Sensibles (ENS) des départements, dont une part importante toutefois est
déjà incluse dans les réservoirs de biodiversité au titre des zonages précédemment cités ;
Page 32
SRCE de la région
138Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

des « cœurs de nature » et autres espaces d’intérêt écologique des Parcs Naturels Régionaux
(PNR) ;

d’autres espaces naturels :
o
les boisements de plus de 100 ha dans les départements de la grande couronne
(77, 78, 91 et 95) ou de plus de 50 ha dans les départements de Paris et de petite
couronne ( 92, 93, 94) ;
o
les zones de concentration de mares et mouillères* en secteurs boisés ou
agricoles ;
o
les zones de mosaïque agricole* de plus de 100 ha associant des cultures et des
superficies notables de milieux herbacés et de bosquets.
Il a été proposé par le CSRPN de ne pas retenir en l’état, au titre des réservoirs de biodiversité, ces
espaces mais de procéder ces prochaines années à leur expertise écologique afin de vérifier ceux qui
auraient vocation à rejoindre l’inventaire ZNIEFF et par conséquent les réservoirs de biodiversité.
C’est pourquoi des propositions d’inventaires complémentaires sont formulées dans le plan d’action
du SRCE.
Pour la cartographie du SRCE et afin d’assurer la cohérence interrégionale des schémas, des espaces
d’intérêt écologique ont été cartographiés dans une zone tampon de 10 km autour de l’Ile-deFrance. Ces espaces répondent aux mêmes critères de sélection que les réservoirs de biodiversité
franciliens. Ils sont indiqués à ce titre.
Typologie réglementaire des réservoirs de biodiversité
Types
Superficie (ha)
Composantes obligatoires
Réserves naturelles nationales (RNN)
1253 ha
Réserves naturelles régionales (RNR)
843 ha
Arrêtés Préfectoraux de Protection de
1874 ha
Biotope (APPB)
Réserves Biologiques de Forêt publiques
1111 ha
(RBF)
Autres composantes1
Réservoirs biologiques du SDAGE
9742 ha
ZNIEFF de type 1
50559 ha
ZNIEFF de type 2
223250 ha
Sites Natura 2000
95809 ha
Total général des réservoirs de biodiversité2
256 579 ha
% des réservoirs
de biodiversité
% de la surface
régionale
0,5 %
0,3 %
0,1 %
0,1 %
0,7 %
0,2 %
0,4 %
0,1 %
3,8 %
20%
87%
37%
100 %
0,8 %
4,2 %
18,5 %
7,9 %
21,3 %
Page 33
SRCE de la région
139Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
1
Nota : Les surfaces urbanisées ont été déduites des autres composantes
2
Nota : Les statuts d’inventaires et de protection se superposent fréquemment. Un même site peut être
inventorié en ZNIEFF, classé en réserve naturelle et déclaré au titre du réseau Natura 2000. C’est pourquoi le
total des réservoirs de biodiversité n’est pas égal à la somme algébrique de chaque catégorie prise séparément.
2.2.3. Principales caractéristiques des réservoirs de biodiversité
Carte 10 : Habitats naturels dominants dans les réservoirs de biodiversité
Occupation des
sols/département en ha
Forêts
Autres boisements (parcs,
bosquets, alignements…)
Végétation herbacée des
zones humides (marais,
prairies…)
Pelouses sèches, landes
et prairies mésophiles
Autres formations
herbacées (friches,
espaces verts…)
75
92
93
94
77
709 1401
808
2199
219
98
372
0
0
10
143
Total
IDF
% en RB/
superficie
totale en
IDF
%/ total
RB
166175
59,5 %
66 %
1648
17512
22 %
7%
292
423
2477
70,1 %
1%
2996
1954
1198
9533
19,3 %
3,8 %
2164
1456
467
7849
12,7 %
3,1 %
78
91
95
77583
48497
21356
13622
129
9172
3079
2794
0
27
1203
531
6
65
72
3232
62
350
96
3111
Page 34
SRCE de la région
140Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Occupation des
sols/département en ha
75
92
93
94
77
78
91
95
Total
IDF
% en RB/
superficie
totale en
IDF
%/ total
RB
Cultures
Cours d’eau
0
13
0
18
7
55
17
117
21599
1546
8651
583
6224
387
2426
70
38924
2789
Plans d’eau
41
31
35
8
4092
1262
704
102
6273
69,7 %
2,5 %
1
1
3
1136 1619 1696
10
2675
153
121690
66
67829
54
35220
9
19964
296
251829
36,9 %
24,7 %
0,1 %
100 %
11,2% 9,4% 7,3%
11,3%
20,9%
29,9%
20,1%
16,1%
21,3%
0,5% 0,6% 0,7%
1,1%
48,2%
26,9%
14,2%
7,8%
100%
Mares et mouillères…
Total
% de réservoir de
biodiversité/superficie
totale du département
(IDF = 21,3 %)
Contribution à la surface
des réservoirs de
biodiversité d’IDF
7,1 % 15,5 %
39,9 % 1,1 %
La carte et le tableau ci-dessus permettent d’analyser la répartition géographique et les principales
caractéristiques des réservoirs de biodiversité.
Les réservoirs de biodiversité couvrent au total 21,3 % de la région Ile-de-France. Ils concernent
l’ensemble des quatre sous-trames :
o
La sous trame arborée : les milieux boisés dominent très largement puisqu’ils
totalisent 73 % du total des réservoirs. Les grands massifs forestiers contribuent pour
l’essentiel à ce chiffre (près de 66 %) compte tenu de leur importance pour la
biodiversité. Les parcs, petits bois et bosquets représentent 7 % du total des réservoirs
de biodiversité. Ces chiffres expliquent la prédominance des continuités de la soustrame boisée pour le SRCE d’Ile-de-France ;
o
La sous trame grandes cultures : les cultures représentent le deuxième poste de
contribution aux réservoirs avec 15,5 %. Les espaces concernés correspondent
principalement aux zones Natura 2000. On les retrouve essentiellement en Seine-etMarne (plaine de Bazoches-les-Bray et cultures de fonds de vallée des ZPS de la
Bassée et des boucles de la Marne…) et plus secondairement dans les Yvelines (boucles
de Moisson et de Guernes) et en Essonne ;
o
La sous trame herbacée : les milieux herbacés représentent 7,9 % du total. Les
prairies mésophiles et les pelouses sèches (plutôt calcaires, plus rarement siliceuses et
acides) totalisent 3,8 %. On les retrouve sur quelques bastions (Vexin Français,
Rambouillet et PNR de la Haute Vallée de Chevreuse, sud de l’Essonne, vallée de la
Mauldre, Vallées des Petit et Grand Morin…). Les zones humides herbacées restent rares
(1 % des réservoirs) ce qui accentue les enjeux de conservation pour ces habitats qui ne
Page 35
SRCE de la région
141Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
sont plus représentés que par de petits espaces assez dispersés à de rares exception
près (certains marais de plus grande taille dans l’Essonne, le Val d’Oise…). Les autres
espaces herbacés (3,1 % du total) correspondent à des friches et espaces verts.
o
La sous trame bleue : les milieux aquatiques sont peu représentés (3,7 %). Les
grands plans d’eau des vallées alluviales (vallées de la Seine et de la Marne) ou localisés
au sein des massifs forestiers et des plaines agricoles (Armainvilliers, St Hubert, St
Quentin, Villefermoy…) dominent cet ensemble (2,5 %). Les autres milieux
correspondent à des tronçons de cours d’eau dans la Bassée, aux boucles de la Marne et
de la Seine… et à des cours d’eau plus petits notamment dans l’Essonne. Les mares et
mouillères représentent des surfaces très réduites distribuées en Seine-et-Marne, dans
les Yvelines et en Essonne.
2.3. Caractéristiques des sous-trames
Définition : Sur un territoire donné, une sous-trame représente l’ensemble des espaces constitués
par un même type de milieu et le réseau que constituent ces espaces plus ou moins connectés. Ils
sont composés de réservoirs de biodiversité, de corridors et autres espaces fréquentés
régulièrement par les espèces typiques des espaces considérés.
En Ile-de-France, quatre sous-trames principales ont été identifiées :

la sous-trame arborée correspondant à l’ensemble des formations végétales ligneuses arborées
ou arbustives : forêts, bosquets, haies, alignements d’arbres et arbustes, arbres isolés….
Plusieurs sous-ensembles peuvent être définis en fonction de divers paramètres comme :
o
la taille des boisements (grands massifs forestiers, bosquets…) ;
o
la forme (haies, alignements d’arbres…) ;
o
le type de sol (calcaire, acide ou neutre, humide ou non) ;
o
le degré d’artificialisation (boisements naturels, plantations, parcs et plantations
en ville…)…
Afin d’identifier au mieux les continuums et corridors à partir de la sous-trame boisée, les éléments
suivants y ont été identifiés :
o
Les boisements totaux : Ils associent tous les boisements, y compris les haies, les
arbres isolés, quels que soient leur taille et leur type ;
o
Les boisements sur sol calcaire ;
o
Les boisements sur sol acide ;
o
Les boisements humides ;
o
Les parcs et boisements en contexte urbain.
Page 36
SRCE de la région
142Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

la sous-trame herbacée qui comprend toutes les végétations pérennes dominées par des herbes
(en dehors des cultures). Ces végétations sont extrêmement diversifiées et comprennent au
moins huit types principaux en Ile-de-France :
des formations à caractère naturel ou semi-naturel :
o

les landes et pelouses acides ;

les végétations de pelouses et ourlets calcaires ;

les prairies de différents types (pâturées, fauchées, artificielles ou
naturelles, sèches ou humides…) ;

les formations marécageuses (bas-marais, tourbières, roselières,
mégaphorbiaies…) ;
des formations plus artificielles comme :
o


les friches rurales et urbaines de recolonisation de carrières…
les végétations situées le long des chemins et en bordure des
infrastructures (routes, voies ferrées, aérodromes…) ;

les espaces verts liés aux grands parcs et équipements sportifs (golfs…) ;

les zones enherbées des grands ensembles urbains et des jardins…
Afin d’identifier au mieux les continuums et corridors à partir de la sous-trame herbacée, les
éléments suivants y ont été identifiés :

o
Les milieux herbacés totaux : Ils associent tous les habitats herbacés quels que
soient leur taille et leur type ;
o
Les milieux herbacés mésophiles : Ils comprennent surtout des formations peu
spécialisées, généralement très dépendantes des activités humaines et favorables aux
espèces ubiquistes : prairies, friches. végétation des bords de chemins, de bordures
d’infrastructure, de grands parcs…
o
Les pelouses sur sol calcaire : il s’agit généralement de formations sèches sur
coteaux, parfois sur des sols plus humides à caractère marneux. Ces formations sont
généralement associées à des ourlets et des bois clairs ;
o
Les landes et pelouses acides : il s’agit de formations sèches ou humides, sur
substrat très acides, souvent en association avec des ourlets et boisements plus ou
moins ouverts ;
o
Les prairies humides et formations marécageuses (bas-marais, tourbières,
roselières, mégaphorbiaies…). On les trouve principalement en fond de vallée, mais
aussi en tête de bassin et localement sur les plateaux, fréquemment en mosaïque avec
des boisements ;
la sous-trame « grandes cultures » est composée des milieux agricoles cultivés en grandes
cultures et des cultures maraîchères ;
Page 37
SRCE de la région
143Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Outre les grands espaces cultivés, elle comprend en particulier les zones de mosaïque agricole et les
zones de concentration de mares et mouillères (cf. infra)

la sous-trame bleue est également très diversifiée. Elle comprend :
o
les eaux courantes (petits et grands cours d’eau, canaux) ;
o
les eaux stagnantes (plans d’eau, mares et mouillères) ;
o
les zones humides herbacées : bas-marais, tourbières, roselières,
mégaphorbiaies, prairies humides… (en commun avec la sous-trame herbacée) ;
o
les zones humides arborées : ripisylves, forêts alluviales, peupleraies… (en
commun avec la sous-trame boisée).
Afin d’identifier au mieux les continuums et corridors à partir de la sous-trame bleue, les éléments
suivants ont été identifiés :
o
les eaux courantes (cours d’eau de tout type) ;
o
les eaux stagnantes, en distinguant les plans d’eau et les mares et mouillères ;
o
les bassins et ouvrages hydrauliques en ville ;
o
les zones humides arborées et herbacées (cf. sous-trames herbacée et boisée).
2.3.1. La sous-trame arborée
La sous-trame arborée occupe en Ile-de-France 3589 km² soit 29,7 % de la superficie régionale. Elle
est composée dans le détail de la façon suivante:
Superficie
(en ha)
Forêts de feuillus humides
21785
Forêts de feuillus sur sol calcaire
21488
Forêts de feuillus sur sol acide
32831
Autres forêts de feuillus (sur sol légèrement acide à neutre)
173228
Forêts mixtes humides
589
Forêts mixtes sur sol calcaire
1520
Forêts mixtes sur sol acide
2902
Autres forêts mixtes
3825
Forêts de conifères humides
1285
Forêts de conifères sur sol calcaire
1411
Forêts de conifères sur sol acide
9919
Autre forêts de conifères
8572
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières humides
27
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières sur sol calcaire
395
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières sur sol acide
431
Autres formations arbustives, friches arborées et coupes forestières
447
Peupleraies humides
5005
Autres peupleraies
5196
Vergers et pépinières sur sol calcaire
237
Vergers et pépinières sur sol acide
184
Autres vergers et pépinières
4080
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements humides
2322
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements sur sol calcaire
3473
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements sur sol acide
2878
Autres arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements
54819
Total boisements
358 850
Occupation des sols détaillée
% de la soustrame boisée
6%
6%
69 %
9%
48 %
<à1%
<à1%
2%
1%
1%
<à1%
<à1%
6%
3%
2%
<à1%
<à1%
<à1
%
<à1%
<à1%
1%
3%
1%
<à1%
1%
<à1%
1%
1%
1%
18 %
1%
15 %
100 % 100 %
Page 38
SRCE de la région
144Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
70 % de la superficie totale des boisements correspond à des boisements mésophiles, sur sols
légèrement acides à neutres.
Trois autres catégories particulières de boisements peuvent être identifiées :

Les boisements humides : 31013 ha (8,6 % du total des boisements) ;

Les boisements sur les sols les plus calcaires : 28524 ha (7,9 %) ;

Les boisements sur les sols les plus acides : 49145 ha (13,7 %).
Les forêts (feuillues, mixtes ou de conifères) représentent 77 % du total. Le reste (23%) correspond
pour l’essentiel à des bosquets, parcs boisés, alignements… en zones rurales et urbaines et
secondairement à des peupleraies, vergers, formations arbustives et coupes forestières. Pour cette
dernière catégorie les superficies sont sous-évaluées compte tenu de confusion avec d’autres
formations herbacées ou boisées.
Carte 5 : La sous-trame arborée en Ile-de-France
Page 39
SRCE de la région
145Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
La carte précédente et le tableau suivant permettent d’apprécier la répartition géographique de ces
formations.
Occupation des
sols/département
Forêts de feuillus
Forêts mixtes
Forêts de conifères
Formations arbustives, friches
arborées et coupes forestières
Peupleraies
Vergers et pépinières
Arbres isolés, alignements, parcs
et autres boisements
Total boisements (en ha)
Taux de boisement/superficie
totale du département
(IDF = 29,7 %)
% de forêts/boisement total du
département (IDF = 77 %)
Contribution à la surface boisée
d’IDF
75
92
93
94
77
78
91
95
722
13
24
-
1983
1
5
-
1052
1
1
2551 121429
3952
52 12158
1
355
63550
1219
5128
392
35380
3466
2950
401
22665
186
870
150
1
3
1644
<à1
1
3163
<à1
5
3533
5
131
2799
8358
1470
16477
525
1300
14114
509
427
10751
803
1164
11011
2406
22,9 %
5154
29,5 %
4591
5540 164199
19,3 % 22,6% 27,7 %
86229
37,4 %
53884
29,6 %
36848
29,4 %
31,5 %
38,6 %
22,9 %
47 %
83,8 %
81,1 %
77,6 %
64,4 %
0,7 %
1,4 %
1,3 %
1,5 %
45,8 %
24 %
15 %
10,3 %
Les points les plus marquants sont :

à Paris et dans les départements de la petite couronne prédominent des formations non
forestières correspondant pour l’essentiel à des parcs et arbres en ville. Ces milieux ont un rôle
essentiel pour le maintien de connexions pour les espèces de la sous-trame arborée ;

la situation intermédiaire du Val d’Oise avec un taux de boisement « forestier » assez nettement
inférieur à la moyenne ;

un taux de boisement particulièrement élevé dans les Yvelines ;

une répartition particulière de certains habitats :
o
des forêts de conifères surtout représentées dans le sud de l’Ile-de-France entre
Fontainebleau et Rambouillet ;
o
des peupleraies surtout présentes en Seine-et-Marne (affluents au nord de la
Marne, vallées de la Bassée et abords…), ainsi que dans certaines vallées du Val d’Oise et
plus secondairement des Yvelines et de l’Essonne ;
o
des vergers concentrés sur quelques secteurs en Seine-et-Marne (le long des
vallées, autour des villages), dans les Yvelines (secteur de Chambourcy – Orgeval par
exemple) et le Val d’Oise (secteur de Montmorency notamment).
Page 40
SRCE de la région
146Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
2.3.2. La sous-trame herbacée
La sous-trame herbacée (hors cultures) occupe en Ile-de-France 1150 km² soit 9,5 % de la superficie
régionale. Elle se répartit de la façon suivante :
Occupation des sols détaillée
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sables humide
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sables calcaire
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sables acide
Autres pelouses et friches herbacées et affleurements sur sables (sur sol
légèrement acide à neutre)
Landes
Zones humides, marais, friches humides
Prairies humide
Prairies et pelouses sur sol calcaire
Prairies et pelouses sur sol acide
Autres espaces prairiaux et assimilé (dépendances vertes de grandes
infrastructures…)
Jardins et espaces verts humide
Jardins et espaces verts sur sol calcaire
Jardins et espaces verts sur sol acide
Autres jardins et espaces verts
Autres espaces herbacés humides (délaissés urbains et ruraux)
Autres espaces herbacés sur sol calcaire (délaissés urbains et ruraux)
Autres espaces herbacés sur sol acide (délaissés urbains et ruraux)
Autres espaces herbacés (délaissés urbains et ruraux) sur autres types de
sol
Total milieux herbacés
Superficie
% de la sous(en ha)
trame herbacée
48 < à 1 %
437 < à 1 %
1%
178 < à 1 %
679
1%
279 < à 1 %
565 < à 1 %
3%
2969
4%
4586
3%
3349
39945
<à1%
<à1%
44 %
35 %
1%
746
2%
2510
2%
1853
27 %
31378
546 < à 1 %
2%
1982
1%
1045
21919
19 %
115014
100 %
32 %
22 %
100 %
L’identification des formations herbacées à partir des données du MOS et de l’EcoMOS est un
exercice délicat. La détermination des sous types herbacés est d’autant plus complexe :

Qu’ils ont souvent une trop petite taille pour être cartographiés dans le MOS ou l’EcoMOS ;

Que beaucoup de sous-types sont pratiquement indifférenciables sur photos aériennes quelle
que soit leur taille ;

Que certaines formations herbacées sont fortement mobiles dans le temps (par exemple les
jachères, certaines prairies agricoles ou les friches urbaines et péri-urbaines, les végétations de
coupe en forêt…).
Les formations herbacées mésophiles, sur sols légèrement acides à neutres, prédominent. Elles
représentent près de 82 % du total.
Trois autres catégories peuvent être distinguées :

Les formations herbacées humides : 4874 ha (4,2 % du total des formations herbacées) ;

Les formations herbacées sur les sols les plus calcaires : 9515 ha (8,3 %) ;
Page 41
SRCE de la région
147Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

Les formations herbacées sur les sols les plus acides : 6704 ha (5,8 %).
Carte 6 : La sous-trame herbacée en Ile-de-France
Occupation des
sols/département
Pelouses et friches herbacées et
affleurements sur sables
Landes
Zones humides, marais, friches
humides
Espaces prairiaux et assimilé
Jardins et espaces verts
Autres espaces herbacés
(délaissés urbains et ruraux)
Total formations herbacées (en
ha)
Taux de formations
herbacées/superficie totale du
département (IDF = 9,5 %)
% de formations seminaturelles/total des formations
herbacées du département
(IDF = 45 %)
Contribution aux formations
herbacées d’IDF
75
92
93
94
77
78
91
95
-
-
1
-
379
292
476
194
-
1
<à1
<à1
20
62
236
165
129
50
129
1
50
11
975
34
71
1338
245
437
1522
829
549
1704
652
24203
12995
10766
12140
8584
5352
6762
5863
4321
6675
3506
3294
1020
1655
2789
2925
48640
26662
17602
13720
9,7 %
9,5 %
11,7 % 11,9%
8,2 %
11,6 %
9,7 %
10,9 %
1,1 %
4,4 %
15,7 % 19,5%
51,2 %
47,7 %
42,1 %
50,4 %
0,9 %
1,4 %
42,3 %
23,2 %
15,3 %
11,9 %
2,4 %
2,5 %
Page 42
SRCE de la région
148Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les points les plus marquants sont :

à Paris et dans les départements de la petite couronne, des formations qui correspondent très
majoritairement à des jardins, espaces verts urbains et friches, avec un taux un peu plus
important de « prairies » et autres formations herbacées plus naturelles en Seine-Saint-Denis et
dans le Val-de-Marne ;

un taux de formations herbacées semi-naturelles (prairies…) plus élevé en Seine-et-Marne, dans
le Val d’Oise et dans les Yvelines ;

une répartition particulière de certains habitats :
o
des landes, rares (superficie sous-évaluée) surtout représentées dans le sud de
l’Ile-de-France entre Fontainebleau et Rambouillet, ainsi qu’en boucle de Moisson
(Yvelines) ;
o
des espaces prairiaux concentrés principalement en Seine-et-Marne (bassins des
Petit et Grand Morin…) et dans les Yvelines (périphérie du massif de Rambouillet et PNR
de la Haute Vallée de Chevreuse) ;
o
des formations herbacées humides, rares surtout présentes le longs des vallées
rurales des départements de la grande couronne...
La sous-trame herbacée est composée de multiples habitats présentant des enjeux très différents.
Elle est caractérisée par la faible superficie des parcelles, qui ne dépassent que rarement 20 ha d’un
seul tenant :

Les prairies sont naturellement rares. Des prairies subsistent cependant autour du
massif de Rambouillet, dans les vallées du Petit et Grand Morin et dans des proportions
moindres dans le Vexin, dans certaines vallées de l’Essonne… Ces prairies sont
déconnectées et sont gérées d’une manière relativement intensive ;

Les pelouses calcaires sont bien représentées sur plusieurs secteurs (Sud Essonne,
Vexin, vallées de la Mauldre et de la Vaucouleurs, Bocage Gâtinais, Forêt de
Fontainebleau et plus localement vallée de l’Ourcq, vallée du Petit Morin…). Ces
pelouses subissent actuellement l’abandon des pratiques culturales traditionnelles
(pacage extensif) et parfois de leur reboisement par des pins. Elles tendent massivement
à se boiser et les noyaux sont de plus en plus petits et déconnectés. Souvent, la
végétation et la faune très caractéristiques de ces habitats ne se maintiennent que sur
de rares clairières et le long des sentiers. Dans certains secteurs (vallée de la Mauldre ou
Page 43
SRCE de la région
149Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
secteur d’Etampes par exemple), l’urbanisation s’étend également à leur dépens. Ces
habitats naturels sont dans l’ensemble assez menacés ;

Les landes et pelouses acides sont rares et surtout localisées en Forêt de
Fontainebleau et à ses abords, dans quelques forêts des marges sud de la Brie (Bois
Notre-Dame, Sénart, Bois de Ste Assise…), en forêt de Rambouillet et dans la boucle de
Moisson. Des superficies significatives existent également en bordure de l’Ile-de-France,
dans le PNR Oise – Pays de France. Elles sont très rares ailleurs. Elles occupent des
superficies réduites aujourd’hui très peu connectées entre elles. Comme les pelouses
calcaires, elles subissent l’abandon des pratiques culturales traditionnelles (pacage
extensif, ramassage de la terre de bruyère, écobuage…) et parfois des plantations de
pins. Elles tendent donc à se reboiser et perdent alors une grande partie de leurs
espèces caractéristiques. A noter la présence d’un habitat particulièrement remarquable
et rare au niveau national et européen : les platières gréseuses, souvent associées aux
landes, exclusivement présentes dans le secteur de Fontainebleau et sur quelques site
du centre est de l’Essonne ;

Les formations herbacées marécageuses (tourbières acides, bas-marais alcalins,
prairies humides, mégaphorbiaies…). On les trouve principalement dans la Bassée et le
long des rivières de l’Essonne, du bocage Gâtinais, du Vexin… Elles sont également
devenues rares et sont dans l’ensemble en mauvais état sur le plan écologique du fait de
leur transformation par les activités humaines, de l’aménagement des cours d’eau
(déconnexion des zones humides), des prélèvements d’eau favorisant leur assèchement
et des pollutions ayant entraîné une eutrophisation*. Par ailleurs, la plupart ne sont plus
entretenues et tendent également à se boiser. Ces continuités sont liées au cours d’eau.

Les friches. Si les jachères agricoles sont plutôt rares, les friches sont relativement
nombreuses, en particulier en zones périurbaines et dans les vallées où elles
correspondent souvent à des espaces remaniés ou en attente d’aménagement. Il s’agit
de milieux en perpétuelle mutation, surtout favorables aux espèces végétales et
animales rudérales et/ou pionnières. Malgré leur instabilité, ces milieux contribuent de
façon non négligeable à la diffusion des espèces généralistes de la trame herbacée ;

Les espaces verts herbacés se trouvent dans les parcs, les jardins, certains
équipements comme les golfs, etc. Ils occupent des surfaces importantes en Ile-deFrance en particulier en milieux urbains et périurbains. Ils abritent principalement des
espèces banales de la trame herbacée mais jouent cependant un rôle important (voire
Page 44
SRCE de la région
150Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
essentiel en zone urbaine) dans la diffusion des espèces généralistes de la trame
herbacée ;

Les bermes herbeuses des grandes infrastructures. Les superficies en herbe les plus
importantes en Ile-de-France correspondent aux aéroports. Par ailleurs la végétation des
bermes routières et autoroutières, les bordures de voies ferrées, les bords de chemins
ruraux constituent un vaste ensemble interconnecté particulièrement favorable à la
diffusion des espèces généralistes de la trame herbacée (et parfois des espèces
exotiques indésirables comme l’Ambroisie, le Séneçon du Cap…) en complément des
friches, des espaces verts et des prairies.
2.3.3. La sous-trame grandes cultures
La sous-trame grandes cultures occupe, en Ile-de-France, 5496 km² soit 45,6 % de la superficie
régionale. La part des cultures sur sols « secs », légèrement acides à neutres, est la plus importante :
elle représente près de 89 % du total.
La répartition selon les autres types de sol dominant est la suivante :

2033 ha en zone à dominante humide du SDAGE (0,4 % du total des cultures). Ce chiffre est
probablement sous évalué par rapport à la réalité, car le caractère humide des cultures est
souvent masqué et ne peut être confirmé qu’après avoir effectué des sondages
pédologiques, ce qui n’a pas été réalisé à grande échelle sur le territoire francilien ;

47507 ha sur les sols les plus calcaires (8,6 %) ;

11964 ha sur les sols les plus acides (2,2 %).
Occupation des
sols/département
Cultures humides
Cultures sur sol calcaire
Cultures sur sol acide
Cultures maraichères, florales et
assimilées
Autres cultures
Total cultures (en ha)
Taux de cultures/superficie totale
du département (IDF = 45,6 %)
Contribution aux surfaces
cultivées d’IDF

75
92
93
94
5
8
4
16
5
~0 %
2
9
~0 %
698
718
3%
~0 %
~0 %
0,1 %
7
195
77
78
91
95
1164
18222
1440
1044
535
7866
5235
608
62
12549
3205
450
266
8868
2085
475
735 304513
937 326381
3,8 % 55,1 %
70357
84600
36,7 %
66179
82445
45,3 %
42768
54462
43,5 %
0,2 %
15,4 %
15 %
9,9 %
59,4 %
Les espaces cultivés ont pratiquement disparu de la petite couronne parisienne à l’exception de
territoires relictuels au nord-est de Seine-Saint-Denis (au sud de l’aéroport de Roissy) et au sud
du Val-de-Marne (abords de Rungis et de l’aéroport d’Orly…) ;
Page 45
SRCE de la région
151Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

Les cultures sur sol humide sont surtout concentrées en Seine-et-Marne (Brie humide aux
abords des massifs forestiers d’Armainvilliers, Villefermoy, plaine de la Bassée), dans les Yvelines
(abords de la forêt de Rambouillet et du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse) et plus
localement dans les vallées du Val d’Oise ;

Les cultures sur calcaire se retrouvent dans les bassins calcaires, le long des vallées de Seine-etMarne, dans le sud de l’Essonne, dans le nord des Yvelines (bassins de la Mauldre et de la
Vaucouleur) et dans la partie vexinoise du Val d’Oise ;

Les cultures sur les sols les plus acides se retrouvent surtout dans le Hurepoix (78) et une partie
du Gâtinais (91).
A l’intérieur des espaces agricoles ont été identifées des entités particulières présentant un enjeu de
conservation pour la sous-trame agricole :

les mosaïques agricoles : Il s’agit de zones associant au sein des cultures, une proportion
significative de milieux herbacés et de bosquets :

les secteurs de concentration de mares et mouillères.
Carte 7 : La sous-trame grandes cultures en Ile-de-France
Page 46
SRCE de la région
152Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Ces éléments se répartissent de la façon suivante sur le territoire :
Occupation des
sols/département
Mosaïques agricoles (nb de sites)
Mosaïques agricoles (superficie en
ha)
Zones de concentration de mares
en milieux agricoles et forestiers
(nb de sites)
Zones de concentration de mares
en milieux agricoles et forestiers
(superficie en ha)
Superficie de mosaïques agricoles
et zones de concentration de
mares au sein des cultures
Total cultures (en ha)
% des cultures avec mosaïques
agricoles ou zones de
concentration de mares

75
92
93
94
91
19
6497
95
25
8489
Total
IDF
169
65045
48
14
233
41153 14108 10251
1139
68809
31228 13126
5358
56160
77
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
2
3
0
29
349
1779
0
0
0
200
5
0,0%
9
0,0%
78
86
43
33869 16190
103
82
6248
718
937 326381 84600 82445 54462 549556
0,0% 21,4%
9,6% 15,5% 7,6% 9,8% 10,2%
Les mosaïques agricoles et les zones de concentration de mares et mouillères concentrent une
part très importante de la biodiversité des zones rurales. Elles représentent environ 10 % de la
superficie agricole totale ;

Les mosaïques agricoles se trouvent principalement dans le nord de la Brie (bassins des Petit et
Grand Morin), dans le Mantois (bassins de la Mauldre et de la Vaucouleur), dans le Vexin,
l’Orxois (nord-est de la Seine-et-Marne), le bocage Gâtinais, un peu dans le sud de l’Essonne et
plus ponctuellement ailleurs, en bordure des massifs forestiers (Rambouillet, Brie) et des
vallées ;

Les principaux secteurs de concentration de mares et mouillères en contexte agricole se
retrouvent en bordure des forêts de la Brie, en plaine de Bières (77-91) et dans les plaines du
Hurepoix dans les départements de l’Essonne et des Yvelines, à un moindre degré dans le
Mantois ;

Les territoires agricoles les plus pauvres en bosquets, formations herbacées, mares et mouillères
correspondent aux grands plateaux agricoles de la Brie, du Pays-de-France, du sud du Gâtinais,
de la Beauce et plus localement du nord-est du Mantois et du centre du Vexin.
Page 47
SRCE de la région
153Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
2.3.4. La sous-trame milieux aquatiques et corridors humides dite soustrame bleue
La sous-trame bleue associe différents types d’espaces présentant des caractéristiques très
différentes : des éléments linéaires (réseau hydrographique plus ou moins large) ou surfaciques plus
ou moins ponctuels (mares et mouillères).
Elle a pour caractéristique principale de recouper certains de ses habitats avec les 3 autres soustrames, ce qui la rend particulièrement importante pour la fonctionnalité des continuités
écologiques.Elle comprend :

la sous-trame arborée pour les boisements humides (ripisylves, forêts alluviales, boisements
humides de plateau…) ;

la sous-trame herbacée pour les marais, prairies, friches… sur sol humide ;

la sous-trame grandes cultures, pour les cultures sur sol humide.
En dehors des milieux humides arborés ou herbacés, la trame bleue est composée essentiellement
par trois ensembles : les eaux courantes (cours d’eau et canaux), les mares et mouillères et les plans
d’eau:

Les cours d’eau ont fortement été modifiés en Ile-de-France du fait de l’implantation
ancienne des populations humaines dans les vallées et du développement des
aménagements et de l’urbanisation. Ces milieux sont dans l’ensemble en assez mauvais
état du fait de l’artificialisation des berges et du lit, des aménagements pour la
navigation, de l’implantation de nombreux ouvrages entraînant une rupture des
continuités longitudinales et latérales, de la déconnexion avec les milieux humides
riverains, de la pollution ;

Les mares et mouillères : L’Ile-de-France comprend encore un nombre élevé de très
petits plans d’eau, mares et mouillères (environ 18000). Les principaux ensembles de
mares sont situés dans le nord de la Brie (Bois Notre-Dame, Forêts de Ferrières,
Armainvilliers), en forêt de Sénart, au sud de la Brie (Villefermoy, Bois de Valence), en
forêt de Rambouillet et dans certaines plaines agricoles du Gâtinais et du Hurepoix
(plaine de Bière, Les Bréviaires, plateau de Saclay), plus ponctuellement ailleurs. Outre
les menaces « traditionnelles » (destruction du fait de l’urbanisation, assèchement,
comblement…), ces espaces souffrent d’un fractionnement par les infrastructures
routières et ferroviaires qui génèrent un éclatement des populations d’amphibiens et
une augmentation de la mortalité par écrasement.
Page 48
SRCE de la région
154Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

Les plans d’eau ont assez fortement progressé ces dernières décennies.
Les milieux aquatiques et humides occupent en Ile-de-France 547 km² soit environ 4,5 % de la
superficie régionale (3,2 % pour les zones humides + 1,4 % pour les milieux aquatiques). Ils se
répartissent de la façon suivante en fonction de leur typologie :
Occupation des sols détaillée
Forêts de feuillus humides
Forêts mixtes humides
Forêts de conifères humides
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières humides
Peupleraies humides
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements humides
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sables humide
Milieux humides, marais, friches humides
Prairies humide
Jardins et espaces verts humide
Autres espaces herbacés humides (délaissés urbains et ruraux)
Cultures humides
Sous total Milieux humides
Canaux et cours d'eau artificialisés
Mares
Mouillères
Plans d'eau > à 2000 m²
Bassins < à 2000 m²
Sous-total milieux aquatiques
Total sous-trame bleue
Superficie
% de la sous(en ha)
trame bleue
40 %
21785
1%
589
2%
1285
56 %
<
à
1
%
27
9%
5005
4%
2353
48 < à 1 %
1%
565
8%
5%
2969
1
%
746
1%
546
4%
2033
4%
69 %
37953
11 %
5923
1%
13 %
569
1%
494
1%
778
<
à
1
%
24
16 %
8598
18 %
1%
408
31 %
16796
54 749 100 %
100 %
Les milieux humides représentent plus du 2/3 du total de la sous trame. Ils correspondent pour
l’essentiel à des boisements feuillus relativement naturels (ripisylves, forêts alluviales, boisements
humides de plateau…), à des peupleraies et à un degré moindre à des prairies humides. Les vrais
marais sont rares mais probablement un peu sous-estimés dans la base de données.
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SRCE de la région
155Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 8 : Réseau hydrographique d’Ile-de-France
La carte précédente et le tableau suivant permettent d’apprécier la répartition géographique de ces
formations :
Occupation des
sols/département
Forêts humides
Peupleraies humides
Autres boisements humides
marais, prairies et friches humides
Autres espaces herbacés humides
Cultures humides
Cours d’eau
Mares et mouillères…
Plans d’eau
Total
Taux de milieux humides + milieux
aquatiques/superficie totale du
département (IDF = 4,5 %)
% de milieux humides/total milieux
humides ZH + milieux aquatiques
du département
(IDF = 69 %)
Contribution à la surface des
milieux humides et milieux
aquatiques d’IDF
75
92
93
94
5
<à1
202
3
55
265
2,5 %
1
2
1
<à1
407
7
70
488
2,8 %
5
<à1
<à1
1
231
7
93
338
1,4 %
1135
1
27
28
1
7
444
16
165
1824
7,4 %
13694
3999
1018
1607
687
1164
2551
414
5335
30468
5,1 %
1,9 %
0,8 %
1,8 % 65,7%
0,5 %
0,9 %
0,6 %
3,3 %
77
78
91
95
3673
241
534
894
268
535
1956
180
1763
10044
4,4 %
4160
316
371
375
217
62
576
135
997
7210
4%
1013
450
401
629
166
266
618
40
529
4112
3,3 %
69,5 %
61,2 %
76,3 %
71,1 %
55,7 %
18,4 %
13,2 %
7,5 %
Page 50
SRCE de la région
156Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les points les plus marquants sont :

Le réseau hydrographique (dont les grands axes)

La présence marquée des milieux humides dans le département du Val-de-Marne (milieux
humides de la forêt Notre-Dame, boisements alluviaux des îles et des berges du bord de Marne).

Le rôle particulier de la Seine-et-Marne qui concentre plus de la moitié des milieux humides
d’Ile-de-France ;

une répartition particulière de certains habitats :
o
des forêts humides sont surtout présentes en Seine-et-Marne (forêts de la Brie
humide et Bassée notamment) mais on les retrouve également en proportion non
négligeable en Essonne (bassins de l’Essonne, de la Juine, de l’Orge et de leurs affluents)
et dans les Yvelines (forêt de Rambouillet et PNR de la haute vallée de Chevreuse
principalement) ;
o
les prairies humides et formations marécageuses sont rares et surtout présentes
en Seine-et-Marne, le long des vallées (Petit et Grand Morin, Bassée…), dans les Yvelines
(toujours forêt de Rambouillet et PNR de la haute vallée de Chevreuse) et dans le Val
d’Oise (vallées du PNR du Vexin et du PNR Oise – Pays-de-France) ;
o
les mares et mouillères sont particulièrement bien représentées dans la Brie
humide (77), dans le Hurepoix (forêt de Rambouillet et plaines alentours – 78) et dans
les plaines mitoyennes du nord de l’Essonne (plaine de Bièvre, plateau de Saclay…).
o
les plans d’eau sont surtout concentrés le long des vallées de la Seine et de la
Marne, en Seine-et-Marne et dans les Yvelines. Quelques grands étangs de plateau
existent également dans ces deux départements (Armainvilliers, Vincennes, Villefermoy
à l’est ou Saint-Quentin-en-Yvelines, la chaîne des étangs de Saint-Hubert à l’ouest) ;
2.4. Les corridors et les continuums
Définitions :

Les corridors écologiques assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité. Ils
offrent aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur
cycle de vie. Ils correspondent aux voies de déplacement préférentielles empruntées par la
Page 51
SRCE de la région
157Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
faune et la flore. Ces liaisons fonctionnelles entre écosystèmes ou habitats d’une espèce
permettent sa dispersion et sa migration.

Le continuum écologique est associé à une sous-trame et représente l'espace accessible, à
partir des réservoirs de biodiversité, aux espèces associées à cette sous-trame. Le continuum
comprend donc les réservoirs de biodiversité et une enveloppe, d'une largeur variable, autour
de ces réservoirs, correspondant à la distance maximale parcourue par les espèces. Cette
dernière est calculée en prenant en compte l’attractivité et la perméabilité des habitats autour
des réservoirs de biodiversité. En conséquence, selon la distance entre deux réservoirs de
biodiversité et selon les types de milieux qui les séparent, deux réservoirs de biodiversité
peuvent ou pas appartenir au même continuum. En pratique, le continuum est souvent
constitué de plusieurs sous-ensembles qui nécessitent des corridors écologiques pour les relier.
2.4.1. Détermination des continuums et des corridors écologiques
Parmi les composantes de la TVB francilienne les corridors suivants ont été retenus :

Les corridors de la sous-trame arborée ;

Les corridors de la sous-trame herbacée, favorables aux espèces généralistes des prairies,
friches et dépendances vertes des infrastructures ;

Les corridors de la sous-trame herbacée, favorables aux espèces spécialisées des milieux
calcaires. Après analyse, il est apparu que ces corridors étaient également préférentiellement
employés par les espèces des boisements calcaires compte tenu de la forte imbrication de ces
milieux en Ile-de-France ;

Les cours d’eau qui constituent à la fois des corridors spécifiques pour la flore et la faune
aquatiques des eaux courantes et des réservoirs de biodiversité ;

Les continuums de la sous-trame bleue associant les cours d’eau, les plans d’eau et les zones
humides.

Le continuum grandes cultures ; il a été choisi de ne pas représenter de corridors pour la soustrame grandes cultures compte tenu du fait que les enjeux concernant les espèces fréquentant
les espaces cultivés sont davantage liés à des problématiques de morcellement et
d’enclavement qu’à des problématiques de corridor. Les cultures forment un vaste continuum
que les espèces sont capables d’utiliser dans leur globalité, sans axe préférentiel de
déplacement facilement déterminable, sauf localement quand existent des zones contraintes
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SRCE de la région
158Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
par l’urbanisation ou des massifs forestiers entre des grandes plaines. Il ne fait donc pas l’objet
d’une représentation particulière.
Les lisières en général, et les lisières forestières en particulier, jouent un rôle de corridors pour de
nombreuses espèces. C’est pourquoi, les lisières entre les espaces agricoles (cultures ou prairies) et
les boisements ont été systématiquement analysées pour les bois de superficie supérieure à 100 ha.
De même, il a été choisi de ne pas représenter les corridors de déplacement aérien des oiseaux
migrateurs. La majorité des oiseaux migre de nuit, sur un large front, et ne suit qu’assez peu les
caractéristiques du paysage. Les rapaces, quant à eux, sont très dépendants des ascendances
thermiques, dont la formation dépend de la topographie du paysage et de l’occupation du sol.
Lorsqu’ils se posent après une étape de long vol, certains migrateurs poursuivent leur avancée
d’arbre en arbre, en se nourrissant : c’est ce que l’on nomme la « migration rampante ». Dans ce cas,
les corridors utilisés sont les mêmes que ceux potentiellement nécessaires à la dispersion des jeunes
oiseaux, et leur valorisation par le SRCE servira également à ces migrateurs.
L’importance de notre région dans la conservation des oiseaux migrateurs et la connectivité
migratoire tient surtout à la disponibilité en habitats pour que les millions de migrateurs qui la
survolent chaque année puissent y faire une halte afin de reconstituer leurs réserves, voire y passer
l’hiver. Le réseau de plans d’eaux le long des grands axes fluviaux (Seine, Marne) y contribue
beaucoup pour les espèces des milieux humides. Dans la matrice relativement hostile qu’est
l’environnement urbain, les grands parcs jouent un rôle insulaire permettant aux migrateurs de
reconstituer leurs réserves jusqu’à l’étape suivante, et leur gestion différenciée apportera d’autant
plus de chances de survie aux voyageurs en augmentant le nombre de ressources alimentaires
disponibles (baies et insectes). Il en va de même pour les jardins des villages situés au milieu de la
plaine céréalière : il s’agit parfois des principaux espaces arborés pour les espèces aimant chasser
dans le feuillage.
La migration des papillons est beaucoup plus dépendante des caractéristiques du paysage, car elle se
fait à quelques mètres d’altitude seulement. Les grands flux observés certaines années (BellesDames, Soucis…) ne tiennent toutefois pas vraiment compte du paysage comme principal guide.
Celui-ci leur facilite par contre les choses. Ainsi, ces espèces bénéficieront également des mesures
générales destinées à accroître la connectivité entre les populations de papillons : augmentation de
la surface prairiale, de bandes enherbées, de haies et talus, etc.
En résumé, de manière générale, des milieux naturels plus nombreux et plus continus sont très
favorables à la faune de passage par notre région et, en mettant à disposition de nombreux espaces
de qualité où faire halte, avec des potentialités d’alimentation suffisant, l’Île-de-France contribuera à
Page 53
SRCE de la région
159Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
la connectivité migratoire, dont l’échelle est intercontinentale. Les réseaux de zones humides de la
Bassée et de la Vallée de la Marne jouent partiellement ce rôle, mais les milieux favorables
disponibles le sont souvent sur des surfaces d’un seul tenant encore trop réduites pour jouer un rôle
significatif dans la connectivité migratoire des oiseaux d’eau (limicoles, anatidés, passereaux,
sternidés, etc). Les grandes étendues agricoles franciliennes ont une importance d’ordre continental
pour la halte migratoire et l’hivernage des Vanneaux huppés et des Pluviers dorés.
2.4.2. Qualification de la fonctionnalité des continuums et des corridors
écologiques
Un niveau de fonctionnalité a été attaché à chaque corridor du SRCE d'Ile-de-France. Cette
fonctionnalité varie, pour chaque espèce, selon la nature des habitats traversés, la nature des
obstacles, la distance séparant les différents fragments d’habitats favorables.
Les corridors ont été expertisés individuellement de manière à déterminer ce niveau de
fonctionnalité en prenant en compte :

les guildes d'espèces visées pour chaque sous-trame ;

la nature d'occupation des sols exploitée par les guildes ;

l'intensité de l'effet de coupure ou de fragmentation des obstacles rencontrés ainsi que leur
succession ;
Les corridors sont dits :

fonctionnels lorsqu’ils sont empruntés ou susceptibles d’être empruntés par l’ensemble des
espèces ou guildes d’espèces de la sous-trame concernée. Ils concernent donc toutes sortes
d’espèces ayant de modalités de déplacement différents (terrestre ou aérien) et des exigences
plutôt élevées en matière de qualité des habitats. Sur le plan pratique, les corridors fonctionnels
ont été dessinés lorsque :
o
les habitats favorables étaient en continuité, ou éventuellement discontinus
(succession de bosquets, archipel de mares et mouillères, ensembles dispersés de
prairies, de friches ou de pelouses calcaires…) mais avec une régularité et une densité
telles que la distance entre les fragments d’habitats favorables étaient inférieures aux
distances de dispersion des espèces ;
o
il n’existe pas de coupure forte sur des longueurs importantes (supérieures aux
capacités de dispersion des espèces). Cependant, un corridor peut être qualifié de
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SRCE de la région
160Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
globalement fonctionnel même s'il croise ponctuellement un obstacle important comme
une infrastructure de transport (rupture locale) sous réserve qu’une partie importante
des espèces puisse quand même passer, au moins partiellement.

à fonctionnalité réduite lorsqu’ils ne peuvent être empruntés que par une partie des espèces ou
guildes d’espèces, généralement par les espèces les moins exigeantes ou à dispersion aérienne.
Ce niveau de fonctionnalité « dégradé » a été retenu principalement dans les cas suivants :
lorsque des sections importantes du corridor présentaient une faible densité
o
d’habitats favorables ;
en cas de multiplication des obstacles (urbanisation, infrastructures…), le plus
o
souvent en contexte urbanisé.
2.5. Les éléments fragmentants
Les éléments fragmentants correspondent aux obstacles et points de fragilité situés sur les
corridors et au sein des réservoirs de biodiversité.
Définition :
Deux catégories d’éléments fragmentants ont été distinguées selon l'intensité de leurs effets :

les obstacles qui ont un fort effet de coupure sur les continuités ou induisent une importante
fragmentation de l'espace ;

les points de fragilité qui réduisent l'étendue des fonctionnalités de la continuité tout en la
maintenant fonctionnelle pour les espèces les moins sensibles.
La notion de fragmentation est complexe et demande une explication préalable à sa présentation.
Les obstacles et de points de fragilité sont des ruptures nuisant à l'intégrité des continuités
écologiques. Ces ruptures ont des conséquences différentes suivant leur nature ou les espèces
considérées. On peut néanmoins distinguer cinq grands effets :

La coupure des corridors limitant le déplacement des espèces ;

La fragmentation des espaces de la sous-trame diminuant la taille des territoires ;

Le remplacement des habitats propices à la biodiversité par d'autres défavorables ;

L’isolement des habitats les uns par rapport aux autres ;

La limitation de l'effet de lisière simplifiant les écotones et leur rôle dans la dispersion des
espèces.
Page 55
SRCE de la région
161Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Le niveau de franchissabilité des éléments fragmentants est très variables selon :

la couverture végétale et le degré d’artificialisation des sols ;

l’importance des barrières physiques (présence de bâtiments, de clôtures, de glissières en
béton, de caniveaux…)

le degré d’artificialisation des berges des cours d’eau et plans d’eau ;

l’importance des nuisances associées (fréquentation humaine, importance du trafic, bruit,
pollution chimique, pollution lumineuse…) ;

l’importance du risque de mortalité associé (risque de collision ou d’écrasement).
Le caractère fluctuant de cette notion induit qu'un obstacle pour une espèce donnée n'en est pas
forcément un pour une autre : une clôture de 2 mètres de haut peut empêcher le passage de la très
grande majorité des Chevreuils mais ne représentera pas une barrière pour une espèce à dispersion
aérienne ou un Ecureuil, espèce très mobile. Les obstacles et les points de fragilité des milieux
aquatiques sont soumis à la même définition : un seuil très coupant pour un Chabot pourra
potentiellement être contourné par une Anguille. Ce même seuil, suivant sa configuration, pourrait
par ailleurs être passé par une Truite fario se déplaçant vers l’aval mais constituer un obstacle
insurmontable pour un déplacement vers l’amont. Pour finir, un obstacle peut être une barrière très
coupante pour 90 % des individus d'une espèce et laisser passer les 10 % restants qui auront subi une
grande dépense énergétique ainsi qu'un stress important pour continuer leur chemin.

En complément ont été retenus les linéaires des principales infrastructures de transport (voies
routières et ferroviaires importantes) traversant les réservoirs de biodiversité. Celles-ci ont été
dénommées « Coupures des réservoirs de biodiversité par les infrastructures majeures ou
importantes ».
2.5.1. Obstacles et points de fragilité de la sous-trame arborée
L'identification et la distinction d'obstacles et de points de fragilité pour la sous-trame boisée est
relativement simple. L'intégrité des connexions écologiques est un enjeu significatif car les espèces
de ces habitats ont une préférence marquée à rester dans des milieux arborés. L'aspect quasi-binaire
de ce rapport entre espaces boisés et entités défavorables permet d'isoler les points problématiques
et de les qualifier selon leur origine (infrastructures, urbanisation...).
Six catégories d'obstacles et de points de fragilité ont été caractérisés :
Page 56
SRCE de la région
162Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

les obstacles liés à des infrastructures de transport dans les corridors boisés. Ils sont issus du
croisement entre les corridors identifiés et les infrastructures qualifiées de majeures ou
importantes dans les bases de données du SRCE (en général des voies routières ou ferrées
larges, très passantes ou clôturées, également des voies navigables) ;

les points de fragilité correspondant aux passages contraints au niveau d’un ouvrage sur une
infrastructure de transport. Ils sont issus du croisement entre les corridors identifiés et les ponts
et tunnels des infrastructures majeures, importantes ou de second ordre, ainsi que des ouvrages
potentiellement utilisés par la faune identifiés dans le document de "Repérage des passages à
faune potentiels de la région Ile-de-France" du groupe de travail passage à faune
(DREIF/Laboratoire Régional de l’Est Parisien/Groupe Environnement) ;

les points de fragilité correspondant aux routes accidentogènes. Ils sont issus du croisement
entre les corridors identifiés et les routes, ainsi que des données de collisions identifiées par les
fédérations de chasse (Fédération interdépartementale des Chasseurs de l'Essonne, du Vald'Oise et des Yvelines et Fédération départementale des chasseurs de Seine-et-Marne) et l’ONF ;

les points de fragilité correspondant au croisement entre les corridors boisés et les clôtures. Ils
sont issus de l'analyse des corridors et des clôtures de la base de données Ongulés de l’IAU
(1999) établie avec l’ONCFS et les Fédérations de chasse ;

les points de fragilité correspondant aux passages difficiles dus au mitage par l’urbanisation. Ils
identifient les zones de passage des corridors dont la largeur est réduite par la proximité
d’urbanisation ou de clôtures et sont issus du croisement entre les corridors identifiés, le tissu
urbain de l’occupation des sols et les clôtures de la base de données Ongulés ;

les points de fragilité correspondant aux passages prolongés en grande culture. Ils sont issus du
croisement entre les corridors identifiés et les milieux agricoles de l’occupation du sol.
En complément ont été retenus les linéaires des principales infrastructures de transport (voies
routières et ferroviaires importantes) traversant les massifs forestiers classés en réservoir de
biodiversité.
2.5.2. Obstacles et points de fragilité de la sous-trame herbacée
Les obstacles et points de fragilité sont nettement plus difficiles à identifier pour la sous-trame
herbacée. Les espèces généralistes de ces milieux exploitent généralement de petits territoires,
morcelés et très dispersés. Souvent dotées d'une bonne mobilité, ces espèces parviennent à appuyer
leur dispersion sur des habitats variés (friches, bermes des infrastructures, prairies, jardins...), de
petite dimension et assez proches les uns des autres. Cette interconnexion tient grâce à la capacité
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SRCE de la région
163Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
de déplacement de proche en proche d'insectes ou de petits mammifères ubiquistes qui sont peu
arrêtés par les infrastructures (de taille raisonnable) et l'urbanisation quand elle n'est pas trop dense
(espaces périurbains, pavillonnaires...).
Compte tenu de la difficulté à trouver des coupures franches et localisables précisément, il a donc
été retenu de ne pas matérialiser d'obstacles ou de points de fragilité pour les corridors herbacés
généralistes.
Des points de fragilité des corridors des milieux calcaires ont néanmoins été définis : ces habitats
sont plus localisés et induisent une sorte de continuité naturelle par leur localisation le long des
coteaux. Les espèces calcicoles sont généralement plus spécialisées et plus exigeantes que les
espèces généralistes des prairies et friches. Trois types de coupure ont été identifiés :

les coupures urbaines qui résultent du croisement entre les corridors calcaires et le tissu urbain
de l’occupation des sols ;

les coupures boisées représentant les zones de passage prolongé des corridors calcaires en
milieux boisés. Ils résultent du croisement entre les corridors calcaires et les milieux boisés de
l’occupation du sol ;

les coupures agricoles représentant les zones de passage prolongé des corridors calcaires en
milieux agricoles. Ils résultent du croisement entre les corridors identifiés et les milieux agricoles
de l’occupation du sol.
2.5.3. Obstacles et points de fragilité de la sous-trame grandes cultures
Les enjeux pour les espèces fréquentant les espaces cultivés sont principalement liés aux
problématiques de fragmentation et d’isolement des habitats naturels. Il n’a donc pas été
cartographié de corridors agricoles ou de points de fragilité pour cette sous-trame. Les menaces
pesant sur ces territoires ont cependant été analysées et des secteurs appelant une vigilance
particulière ont été identifiés. Ils correspondent :

à des secteurs de concentration de mares et mouillères particulièrement favorables à la flore et
à la faune (amphibiens, insectes, points d’eau attractifs pour le reste de la faune…) ;

à des zones de mosaïque agricole associant aux cultures des bosquets et des formations
herbacées (habitats favorables pour la Chouette chevêche et de nombreux autres oiseaux par
exemple) ;

aux lisières agricoles des massifs boisés, en particulier situées sur le tracé des corridors ;
Page 58
SRCE de la région
164Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

aux espaces de respiration ou coupures agricoles entre des zones urbaines en extension.
2.5.4. Obstacles et points de fragilité de la sous-trame bleue
La sous-trame bleue est constituée à la fois des milieux aquatiques et des milieux humides. Deux
types de continuité y sont attachés, les continuités longitudinales, identifiées via le réseau
hydrographique et les continuités latérales difficilement représentables sous forme de corridor et
donc évoquées par la notion de continuum. Trois catégories d’obstacles ou de points de fragilité ont
été retenues :
Obstacles à la continuité longitudinale

les obstacles à l’écoulement, issus du Référentiel des Obstacles à l'Ecoulement (ROE) de
l'ONEMA (version 3, 2012) qui a pour but le recensement de l'ensemble des obstacles à
l'écoulement des cours d'eau tels que les seuils, barrages, etc… Ces entités sont considérées
comme les obstacles longitudinaux des cours d’eau ;
Points de fragilité associés à la continuité latérale

les points de fragilité correspondant aux coupures des zones humides alluviales par des
infrastructures de transport. Ils sont issus du croisement entre les zones humides alluviales du
continuum de la trame bleue et les infrastructures de transport qualifiées de majeures ou
importantes dans les bases de données du SRCE. Ils figurent les coupures latérales des
continuités de la sous-trame bleue ;

les points de fragilité correspondant aux coupures des secteurs riches en mares et mouillères
par des infrastructures de transport. Ils sont issus du croisement entre les zones de
concentration de mares et mouillères et les infrastructures de transport majeures et
importantes.
2.5.5. Obstacles et points de fragilité : bilan
% au sein de
% des
chaque
éléments
catégorie fragmentants
Obstacles et points de fragilité (en nombre)
84
Obstacles : Infrastructure fractionnante
17%
Points de fragilité : Passage contraint au niveau d'un
89
18%
ouvrage sur une infrastructure linéaire
139
Points de fragilité : Route accidentogène
27%
34
Points de fragilité : Clôture difficilement franchissable
7%
28%
Points de fragilité : Passage difficile dû au mitage par
144
28%
l'urbanisation
18
Points de fragilité : Passage prolongé en culture
4%
Sous total corridors arborés
508
100%
Eléments fragmentants
Nombre
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SRCE de la région
165Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Obstacles : Coupure urbaine
86
Points de fragilité : Coupure boisée
92
Points de fragilité : Coupure agricole
37
Sous total corridors des milieux calcaires
215
Obstacles à l'écoulement (ROE v3)
870
Points de fragilité : Secteurs riches en mares et
132
mouillères recoupés par des infrastructures de
transport
Points de fragilité : Zones humides alluviales recoupées
74
par des infrastructures de transport
Sous total corridors des milieux humides
206
Total
1799
Autres éléments (en km)
Lisières urbanisées autour des bois de plus de 100 ha
Lisières agricoles autour des bois de plus de 100 ha
Autres lisières autour des bois de plus de 100 ha (parcs,
friches…)
Coupures des réservoirs de biodiversité par les
infrastructures de transport majeures ou importantes
40%
43%
17%
100%
100%
12%
48%
64%
11%
36%
100%
100%
% du total des lisières des
bois de plus de 100 ha
2251 km
21 %
6572 km
60 %
10859 km
2036 km
19 %
953 km
Au total, près de 1800 éléments fragmentants d’importance régionale ont été retenus dans la base,
soit en moyenne 0,15 élément/km² ou 1,4/commune. Ceux-ci se répartissent de la façon suivante :

508 obstacles et points de fragilité sur les corridors arborés (en moyenne 16/100 km de corridor
ou un point tous les 6,2 km) :
Près des 2/3 (62 %) concernent des coupures par des infrastructures de
o
transport (coupure complète du corridor, passage contraint au niveau d’un ouvrage de
franchissement ou zone accidentogène). Les infrastructures les plus importantes
(autoroutes, nationales très passantes, Lignes ferroviaires à grande vitesse…) génèrent
également une forte coupure des réservoirs de biodiversité, notamment en forêt. Au
total 953 km de voies particulièrement fragmentantes ont été notés ;
La seconde cause de fractionnement correspond au mitage par l’urbanisation
o
(28%) ;
o
Les autres causes sont plus modestes (clôtures difficilement franchissables 7 % et
passages prolongés en culture 4 %) ;

215 obstacles et points de fragilité ont été identifiés le long des corridors calcaires (en moyenne
15/100 km de corridor ou un point tous les 6,6 km). Ils sont essentiellement dû à l’enfrichement
spontané, plus rarement à la réalisation de plantations et à la colonisation des coteaux par les
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SRCE de la région
166Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
ligneux (43 %) ainsi qu’à l’urbanisation dû souvent à l’extension des villages (40 %). Les ruptures
agricoles sont moins fréquentes (17 %) ;

870 obstacles ont été localisés sur les cours d’eau, soit près de la moitié de tous les obstacles
notés (en moyenne 19/100 km de cours d’eau ou un point tous les 5,2 km). Cet inventaire est
pourtant incomplet et se chiffre pourrait sensiblement augmenter ;

206 obstacles ont été cartographiés sur les zones humides traversées par des infrastructures.
Les 2/3 correspondent à des passages dans des zones de concentration de mares et mouillères
(64 %) et 1/3 à la traversée de vallées alluviales comprenant des zones humides (36 %) ;

On notera également le fractionnement très important des habitats par le développement de
l’urbanisation. Environ 2251 km de lisières urbanisées ont été noté autour des massifs forestiers
de plus de 100 ha, soit un taux moyen d’urbanisation des lisières d’environ 21 %, dépassant très
largement les 60 à 80 % sur de nombreux massifs du pourtour parisien (Forêts de FaussesRepose, Marly, Meudon, Montmorency, Notre-Dame, Sénart, Saint-Germain-en-Laye,
Verrières…). Il faut ajouter à ce chiffre 953 km de coupure des réservoirs de biodiversité
(principalement forestiers) par des infrastructures majeures (autoroute, lignes TGV) ou
importantes (RN à 2x2 voies, voies ferrées à fort trafic…).
Page 61
167
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
2.6. Cartographie de synthèse des composantes de la trame verte et bleue
Carte 11 : Corridors et éléments fragmentants de la sous-trame arborée
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SRCE de la région
168Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
La carte montre que les corridors arborés forment une trame régulièrement interconnectée avec
cependant des coupures ou des passages difficiles au niveau :

des grands fleuves : urbanisation presque continue sur des linéaires importants, passage
d’infrastructures routières et ferroviaires, artificialisation des berges, suppression des anciens
passages à gué du fait des aménagements pour la navigation. Les sections les plus concernées
correspondent :
o

à la Seine en aval de Paris jusqu’à Mantes-la-Jolie (78) et en amont jusqu’à
Melun (77) ;
o
à la vallée de l’Oise (78 et 95) ;
o
à la vallée de la Marne jusqu’à Meaux (77)
des zones péri-urbaines : enclavement progressifs de nombreux boisements (Saint Germains-enLaye, Montmorency, Sevran, Forêt Notre-Dame, Sénart, Verrières, Meudon, Versailles) du fait
de la progression de l’urbanisation au détriment des milieux ouverts agricoles ;

des grandes infrastructures de transport (rail, route, canaux), en particulier au niveau :
o
des forêts du nord du Val d’Oise (Montmorency, l’Isle-Adam, Carnelle vers
Chantilly) ;
o
au sein des forêts du nord de la Brie (Sénart, Notre-Dame, Ferrières,
Armainvilliers, La Léchelle, Crécy, Monceaux) ;
o
au sud de la Brie (passage de l’A5 et du TGV à l’ouest de la forêt de Villefermoy) ;
o
de la forêt de Fontainebleau et entre Fontainebleau et Rambouillet (passage de
l’A6, de la RN20, de l’A10, de la LGV Atlantique…) ;

o
au nord de la forêt de Rambouillet (passage de la RN12) ;
o
dans les forêts des Yvelines (Versailles, Marly, Saint-Germain-en-Laye) ;
de certaines grandes plaines agricoles :
o
entre le nord et le sud du Vexin, de part et d’autre de la RN14 ;
o
dans la plaine de France entre les forêts de Picardie et la butte de Dammartinen-Goèle ;
o
entre le nord (bassins des Petit et Grand Morin) et le sud de la Brie (bassins des
affluents de la Seine) ;
o
entre les forêts de Rambouillet et de Rosny dans les Yvelines.
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169
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 12 : Corridors et éléments fragmentants de la sous-trame herbacée
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SRCE de la région
170Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
La carte présentée semble plutôt optimiste pour les corridors herbacés des prairies, friches et
dépendances vertes des grandes infrastructures (aéroports, bermes routières…), en particulier en
contexte péri-urbain où les continuités sont très artificialisées et localement interrompues. Les
réseaux les plus fonctionnels sont localisés :

Autour du massif de Rambouillet (nombreuses prairies) ;

Le long des vallées des Petit et Grand Morin (nombreuses prairies) ;

Le long de la vallée de la Seine, en aval de Paris (friches liées aux anciens champs d’épandages,
aux carrières) et en amont (friches liées aux carrières, et parfois à des zones humides relictuelles
notamment dans la Bassée) ;

Le long de la Marne (friches liés aux carrières) ;

Au niveau des aéroports (Le Bourget, Roissy, Orly) qui abritent des surfaces en herbe
considérables ;

Plus localement ailleurs le long de vallées plus petites, comme dans le Vexin (Epte et Viosnes) ou
le bocage Gâtinais (Lunain) à la faveur de différents habitats (prairies et zones humides).
Ces grands ensembles apparaissent globalement déconnectés les uns des autres, du fait de la
raréfaction et de la baisse de densité des habitats favorables, de leur morcellement extrême et de
l’éloignement progressif des noyaux de population. Seules les espèces les moins exigeantes ou à
dispersion aérienne sont susceptibles de circuler sur des distances importantes au fil du temps. Les
espèces les plus spécialisées se retrouvent de plus en plus isolées.
Les pelouses calcaires sont encore bien représentées en nombre mais de plus en plus petites et
morcelées du fait de leur enfrichement et de la progression des ligneux. L’urbanisation contribue
également à la dégradation des habitats, notamment le long des grandes vallées (pelouses sablocalcaires des hautes terrasses alluviales souvent exploitées pour les granulats ou urbanisées), mais
aussi sur des vallées plus petites en contexte péri-urbain (certains coteaux de la vallée de la Mauldre
ou du sud de l’Essonne par exemple). Les ensembles les mieux constitués sont localisés dans le sud
de l’Essonne, dans le Vexin, le long des vallées de la Mauldre et de la Vaucouleurs et plus
ponctuellement le long de l’Ourcq, du Petit Morin, sur les coteaux au nord de la Bassée, dans le
bocage Gâtinais…
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SRCE de la région Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 13 : Corridors et éléments fragmentants de la sous-trame bleue
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SRCE de la région
172Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Outre les vallées qui constituent un remarquable réseau hiérarchisés de milieux aquatiques et de
zones humides, on note d’importantes zones humides dont les plus notables sont :

Les forêts humides et ensemble de mares de l’ouest (Sénart, Notre-Dame, Ferrières,
Armainvilliers, La Léchelle) et du sud de la Brie (Villefermoy et abords) ;

Les marais des vallées de l’Ourcq et du Loing ;

La vaste plaine alluviale de la Bassée ;

Les marais des basses vallées de l’Essonne (Fontenay-le-Vicomte) et de la Juine (Itteville) ;

Les étangs, marais et mares de la forêt de Rambouillet ;

Les marais de Royaumont à la frontière de l’Oise et du Val d’Oise.
D’autres vallées plus petites abritent également des zones humides (Vexin, vallée de l’Orge et
affluents).
La fonctionnalité de ces continuums est très variable selon l’importance de l’urbanisation mais
également des aménagements hydrauliques (endiguement des cours d’eau, drainage). Les grands
massifs boisés et les vallées sont fractionnés par les infrastructures ce qui contribuent à recouper
zones humides et les ensembles de mares et mouillères et à augmenter les risques d’écrasement
pour la faune associée à ces habitats.
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173
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Carte 7 : La sous-trame grandes cultures en Ile-de-France
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SRCE de la région
174Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
La sous-trame grandes cultures se comporte comme un vaste continuum assez librement parcouru
par les espèces des grandes plaines cultivées. Ces espaces cultivés peuvent, dans certains cas,
constituer des obstacles à la diffusion des espèces les plus exigeantes des sous-trames bleue,
herbacée et arborée, lorsque les milieux connexes aux cultures (mares, prairies, friches, bosquets,
haies, etc.) sont trop peu représentés et/ou très disjoints. La superposition de cette carte avec celle
des réservoirs de biodiversité (cf. carte 10) montre que ces derniers sont relativement localisés au
sein des cultures (plaines autour de la Bassée, quelques secteurs de plaines dans le Mantois entre la
forêt de Rambouillet et la vallée de la Seine, boucles de Guernes, et diverses vallées dans le Vexin,
sur le cours de l’Ysieux, dans les boucles de la Marne, le long des Petit et Grand Morin, dans le bassin
amont de l’Orge.
Les ruptures au sein des grandes cultures sont principalement liées au développement de
l’urbanisation le long des vallées et en périphérie du cœur d’agglomération parisienne. Des isolats
apparaissent autour de Paris (sud de Montmorency, sud de Roissy, plaine de Montesson, plateau de
Saclay, abords de la forêt Notre-Dame).
Au sein des cultures et en combinaison avec ces dernières existent :
- des « mosaïques agricoles », habitats naturels complexes associant des formations herbacées
(prairies, friches), des petits boisements (bosquets, haies) et souvent des milieux intermédiaires
comme les vergers. Ces mosaïques de milieux sont souvent localisées en bordure des vallées et en
périphérie des agglomérations ;
- des secteurs de concentration de mares et mouillères, souvent en périphérie des massifs forestiers,
notamment dans la Brie humide et autour de Rambouillet.
Ces habitats naturels concentrent une part très importante de la biodiversité de l'espace rural et
constituent d’importants milieux relais pour de nombreuses espèces associées aux sous-trames
bleue, arborée, herbacée et grandes cultures.
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SRCE de la région
175Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Annexes
Annexe 1 : Liste des espèces pour le schéma régional de cohérence
écologique d’Ile-de-France
Nom scientifique1
Nom français
Motif résumé
MAMMIFERES
Arvicola sapidus Miller,
1908
Cervus elaphus Linnaeus,
1758
Myotis bechsteinii (Kuhl,
1817)
Meles meles (Linnaeus,
1758)
Myotis nattereri (Kuhl, 1817)
Plecotus auritus (Linnaeus,
1758)
Eptesicus
serotinus
(Schreber,
1774)
Campagnol amphibie
Trame bleue/ espaces ouverts
Cerf élaphe
Murin de Bechstein
Connectivité macro-paysagère, suivi
génétique
Très vieilles chênaies IDF
Blaireau européen
Connectivité éco-paysagère
Murin de Natterer
Oreillard roux
IDF région « bastion » de l’espèce
Connectivité inter et intra -massifs
Serotine commune
Trame noire, suivi facile
OISEAUX
Pyrrhula pyrrhula (Linnaeus,
1758)
Athene noctua (Scopoli,
1769)
Sylvia curruca (Linnaeus,
1758)
Sylvia undata (Boddaert,
1783)
Ficedula hypoleuca (Pallas,
1764)
Bouvreuil pivoine
Forêt et bocage
Chouette chevêche
Sous trame herbacée
Fauvette babillarde
Carduelis
Linotte mélodieuse
Milieux semi-ouverts buissonnants Ouest IDF
Limite d’aire de répartition, landes et
pelouses acides
Espèce forestière d’IDF, dont
présence conditionnée par le type de
gestion forestière.
Milieux semi-ouverts
cannabina
(Linnaeus,
1758)
Parus montanus Conrad
von Baldenstein,
1827
Anthus pratensis (Linnaeus,
1758)
Phylloscopus
sibilatrix
(Bechstein,
1793)
1
Fauvette pitchou
Gobemouche noir
Mésange boréale
Boisements humides des grandes
vallées, continuité interrégionale
Pipit farlouse
Répartition fragmentée - proche de
la limite d’aire de répartition
Espèce forestière dont présence
conditionnée par le type de gestion
forestière.
Pouillot siffleur
Référentiel : Source INPN
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SRCE de la région
176Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Nom scientifique
Nom français
Motif résumé
AMPHIBIENS
Bufo
calamita
1768
Bombina
Laurenti, Crapaud calamite
variegata
(Linnaeus,
1758)
Ichthyosaura
alpestris
(Laurenti, 1768)
Triturus cristatus (Laurenti,
1768)
Lissotriton
vulgaris
(Linnaeus,
1758)
Bufo bufo (Linnaeus, 1758)
Hyla
Espèce pionnière
Sonneur à ventre jaune
mosaïques
ouverts
Triton alpestre
Petits plans d’eau forestiers
Triton crêté
Milieux boisés et semi-ouverts,
grands plans d’eau
Eau stagnante, milieux boisés à
ouverts
Triton ponctué
Crapaud commun
d’espaces
boisés
et
Pertinent pour la matrice agricole/
actions de restauration en cours
Espace agricole (mares)
arborea (Linnaeus, Rainette verte
1758)
REPTILES
Coronella austriaca
Coronelle lisse
(Laurenti, 1768)
Lacerta agilis (Linnaeus, Lézard des souches
1758)
Milieux secs semi-ouverts, haies,
lisières, talus
Espèce des lisières forestières et
haies
Zootoca vivipara (Jacquin, Lézard vivipare
1787)
Rôle de la connectivité certain.
Milieux mésophiles, hygrophiles et
sols secs sablonneux en forêt.
Limite d’aire en IDF
Vipera
berus (Linnaeus, Vipère péliade
1758)
INSECTES
ODONATES
Coenagrion
mercuriale Agrion de Mercure
(Charpentier,
1840)
Leucorrhinia
caudalis Leucorrhine
(Charpentier,
queue
1840)
ORTHOPTERES
à
Chorthippus
montanus Criquet palustre
(Charpentier,
1825)
Ruisselets et petits cours d’eau
permanents, à végétation de type
cressonnière
large Etangs et plans d’eau abrités,
souvent forestiers en IDF, à
végétation de type nénuphar
Végétations basses des
hygrophiles inondables
prairies
Page 71
SRCE de la région
177Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Conocephalus
dorsalis Conocéphale
(Charpentier,
roseaux
1825)
Nom scientifique
des Végétations prairiales hautes des
zones humides et des bords des
eaux
Nom français
Motif résumé
POISSONS ET CRUSTACÉS
Anguilla anguilla (Linnaeus, Anguille européenne
1758)
Barbus
barbus
(Linnaeus, Barbeau fluviatile
1758)
Rhodeus amarus (Bloch, 1782) Bouvière
Esox lucius Linnaeus, 1758
Brochet
Cottus gobio Linnaeus, 1758 Chabot commun
Alosa alosa (Linnaeus, 1758)
Grande alose
Chondrostoma
nasus Hotu
(Linnaeus, 1758)
Lampetra planeri (Bloch, 1784) Lamproie de Planer
Lampetra fluviatilis (Linnaeus, Lamproie de rivière
1758)
Petromyzon marinus Linnaeus, Lamproie maritime
1758
Cobitis taenia Linnaeus, 1758 Loche de rivière
Lota lota (Linnaeus, 1758)
Lote
Salmo salar Linnaeus, 1758
Saumon atlantique
Salmo trutta trutta Linnaeus, Truite brune de mer
1758
Salmo trutta fario Linnaeus,
1758
Leuciscus leuciscus (Linnaeus,
1758)
Austropotamobius
pallipes (Lereboullet, 1858)
Astacus astacus (Linnaeus,
1758)
Truite fario
Vandoise
Ecrevisse
blancs
Ecrevisse
rouges
à
à
Migrateur.
Rôle
déterminant
continuité longitudinale
Rôle
déterminant
continuité
longitudinale
Rôle déterminant des continuités
longitudinales, transversales et des
zones humides
Rôle
déterminant
continuité
transversale
Rôle
connectivité
physique
longitudinale certain
Migrateur.
Rôle
déterminant
continuité longitudinale
Indicateur de restauration des axes
navigués bassin Seine
Décret frayères, présence avérée
Seine-et-Marne, Yvelines et Essonne
Migrateur.
Rôle
déterminant
continuité longitudinale
Migrateur.
Rôle
connectivité
essentiel. Frayères sur l’Epte aval
Rôle
déterminant
connectivité
transversale et des zones humides
Rôle déterminant des continuités
longitudinale, transversale et des
zones humides
Migrateur.
Rôle
déterminant
continuité longitudinale
Migrateur.
Rôle
déterminant
continuité longitudinale
Rôle déterminant des continuités
longitudinales
Rôle déterminant des continuités
longitudinales
pieds Présence avérée en Ile-de-France
(Yvelines, Essonne, Val d’Oise)
pattes Présence avérée en Seine-et-Marne
Page 72
SRCE de la région
178Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Espèces pour lesquelles la nécessité d’un effort de connaissance a été
identifiée par le CSRPN2 :
Nom scientifique
Nom français
MAMMIFERES
Myotis alcathoe Helversen & Murin d'Alcathoé
Heller, 2001
Rhinolophus
hipposideros Petit rhinolophe
(Bechstein,1800)
2
Motif résumé
Trame boisements humides
Rôle connectivité certain-trame noire
Cette dernière liste est destinée à figurer dans le volet connaissance du plan d’action du SRCE Ile-de-France 2012.
Page 73
SRCE de la région
179Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Annexe 2 : Compléments méthodologiques : l’identification des composantes
de la trame verte et bleue
La prise en compte des enjeux interrégionaux et nationaux
Le choix de la méthode d’élaboration des SRCE est laissé à la libre appréciation des maîtres
d’ouvrage. Les schémas doivent cependant respecter quatre critères permettant d’assurer une
cohérence nationale. La méthodologie retenue en Ile-de-France a permis d’assurer le respect de ces
critères destinés à garantir une cohérence écologique au sein du territoire régionale, entre les
territoires régionaux et au niveau national, notamment dans une perspective de changement
climatique.
Enjeux relatifs à certains espaces protégés ou inventoriés
Certains zonages de protection ont été intégrés dans leur intégralité en tant que réservoir de
biodiversité ou corridor écologique. Pour les réservoirs de biodiversité, il s’agit des Réserves
Naturelles Nationales (RNN) et Régionales (RNR), des Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope
(APPB), des Réserves Biologiques en Forêt publique (RBF).
Concernant les milieux aquatiques et humides, les cours d’eau et les zones humides déjà identifiées
dans les outils actuels de la politique de l’eau (cours d’eau classés, zones humides identifiées dans le
SDAGE Seine-Normandie) ont été retenus en qualité de réservoir de biodiversité (réservoirs
biologiques du SDAGE) ou de corridor. ;
Enjeux relatifs à certaines espèces
Le MNHN a été chargé d’élaborer une liste des espèces, dite de « cohérence nationale » pour
l’élaboration des TVB régionale. Ces espèces doivent être prises en compte dans l’élaboration des
continuités écologiques en s’assurant d’une approche convergentes entre les régions voisines. Les
listes validées concernent les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les amphibiens (SPN - décembre
2011). Une liste a également été récemment proposée par l’Office Pour les Insectes et leur
Environnement (OPIE) pour certains groupes d’insectes : les Lépidoptère rhopalocères (= papillons
diurnes), les Odonates (= libellules) et les Orthoptères (= criquets, grillons, sauterelles). Au moment
de notre rédaction, Il n’existait pas de listes nationales officielles pour les autres groupes
taxonomiques (flore, mollusques, autres insectes...). Cependant, des travaux étaient en cours
notamment pour la flore par la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux (FCBN - 2011).
Par ailleurs, des listes de poissons et d’écrevisses autochtones ont été dressées par bassins
Page 74
SRCE de la région
180Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
hydrographiques mais elles ne constituent pas des listes de cohérence nationale, cette cohérence
devant être assurée par le classement des cours d’eau ;
Enjeux relatifs à certains habitats
Les continuités écologiques d’importance nationale
L’existence des frontières administratives ne doit pas constituer un obstacle à la définition de
réseaux régionaux cohérents. Afin de faciliter la prise en compte des grands axes nationaux, le
Service du Patrimoine Naturel (SPN) du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) a publié
récemment un rapport méthodologique sur ce sujet comprenant notamment une cartographie des
continuités d’importance nationale pour les milieux ouverts thermophiles, les milieux ouverts frais à
froids, les milieux boisés, les zones bocagères et les voies de migration des oiseaux (SPN - décembre
2011). A un niveau plus local, il s’agit de s’assurer, à travers l’organisation d’un dialogue
permanent, de la compatibilité des approches graphiques (cartes établies à une échelle commune du
1/100000 par exemple) et de la définition d’objectifs partagés pour les réservoirs et continuités
écologiques communs à plusieurs régions ou états ;
L’Ile-de-France est frontalière avec 5 autres régions : la Picardie, la Champagne-Ardenne, la
Bourgogne, le Centre et la Haute Normandie. Compte tenu de l’absence d’étude finalisée sur ces
régions (en dehors d’une analyse des composantes de la TVB de la région Bourgogne), il a été retenu
d’étendre les cartographies sur une zone tampon de 10 km de large autour de l’Ile-de-France afin de
faciliter l’analyse de la cohérence interrégionale. Cette zone tampon bénéficie d’une cartographie
simplifiée de l’occupation des sols et d’une sélection d’espaces d’intérêt écologique et de corridors
écologiques en liaison avec l’Ile-de-France. Précisons, que les éléments cartographiés hors Ile-deFrance ne préjugent en rien de ce qui sera finalement retenu par les régions concernées.
Occupation des sols
La détermination des sous-trames de la TVB passe au préalable par l’élaboration d’une cartographie
la plus fine possible de l’occupation des sols. Ce travail fondamental permet d’établir la carte des
sous-trames et de déterminer les axes préférentiels de déplacement ou de diffusion des espèces par
analyse de la perméabilité de chaque type d’habitat pour une espèce ou une guilde d’espèces (cf.
chapitres 3.1.4 et 3.1.5).
Par rapport à d’autres régions, l’Ile-de-France offre l’avantage de disposer de remarquables bases de
données cartographique établies et régulièrement mises à jour par l’Institut d’Aménagement et
d’Urbanisme (IAU). Il s’agit en particulier :
Page 75
SRCE de la région
181Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

du MOS 2008 (Mode d’Occupation des Sols), composé de plus de 350 000 polygones répartis en
83 postes ;

de l’EcoMOS (2003), version plus précise concernant les habitats naturels mais ne portant que
sur les zones « rurales ou naturelles » ;

de bases de données cartographiques plus spécialisées (Ecoline, BD Berges, BD ongulés).
Hors Ile-de-France, la base Corine Land Cover de l’IFEN (2006), beaucoup moins précise que le MOS
et l’EcoMOS, a été utilisée.
Au final l’élaboration de la carte d’occupation du sol a suivi 5 étapes :
Etapes 1 et 2 : Chaque classe d'occupation du sol issue de EcoMOS, MOS, BD Topo, etc. a été
expertisée en détail afin de déterminer la fiabilité de l'identification et son exploitabilité pour la TVB.
Une série de tests a été réalisée sur des zones sélectionnées pour leur représentativité géographique
et écologique :

des massifs forestiers et leurs zones de transition (Forêt de Fontainebleau et Bois de la
commanderie, forêts de la Brie, lisières de la forêt de Rambouillet…) ;

des plaines agricoles variées (Brie, Gâtinais, Sud du département de l'Essonne, Vexin) ;

des vallées et leurs abords (Bassée, Vallée de Chevreuse, Vallée de l'Essonne) ;

des zones urbaines et périurbaines (Parcs parisiens, nord-est du département de Seine-SaintDenis, Forêt de Meudon et transition vers Versailles, vergers de Montmorency).
Etape 3 : l'occupation du sol de la TVB Ile-de-France a été constituée en combinant les éléments
suivants :

le MOS et l’EcoMOS (IAU) unionnés (avec arbitrages en cas de contradiction) ;
Page 76
SRCE de la région
182Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

la BD Topo de l’IGN (2008) pour les infrastructures de transport, les bâtiments, la végétation
boisée (haies, alignements d’arbres, arbres isolés en zones rurales et en ville) ;

le Référentiel Pédologique au 1/250000e de l’INRA (2003). Précisons que les cartes sont peu
précises du fait de l’échelle utilisée et de la méthodologie employée. Des arbitrages ont été
réalisés afin de déterminer les zones avec des sols calcaires ou acides dominants ;

la Carte géologique au 1/50000e du BRGM (2006-2007). Cette carte plus précise que la
précédente a permis de préciser la délimitation des sols calcaires et acides de la carte
pédologique.
Concernant les milieux aquatiques et les zones humides, les éléments suivants ont été retenus :

les surfaces en eau et la cartographie des cours d’eau de la BD Carto (2008) et de la BD Topo
(2008) de l’IGN afin de compléter les données de la BD Carthage ;

l’inventaire des mares d'Ile-de-France de la Société Nationale de Protection de la Nature SNPN (2001-2012). Ce travail a permis de compléter les réseaux de mares et mouillères
localisées sur les cartes de l’IGN ;

les Zones à Dominante Humide du SDAGE (2009) transmises par l’Agence de l’Eau SeineNormandie (AESN).
Les autres éléments pris en compte ou intégrés dans la cartographie sont :

Différents éléments provenant des travaux de l’IAU :
o
Ecoline (2011-2012) présentant une cartographie des éléments fixes du paysage
(ripisylves, haies, mares…) dans les espaces agricoles ;
o
la BD Berges (Juin 2012), présentant un état extrêmement précis et une analyse
des possibilités de restauration des berges pour les principales rivières navigables
(Seine, Marne, Oise et Yonne) ;
o
une BD Ongulés, document un peu ancien (1999) mais comprenant une très
précieuse cartographie des clôtures et propriétés closes en forêt.

le Référentiel des Obstacles à l'Ecoulement (ROE v3 de 2012) géré par l’ONEMA.
Page 77
SRCE de la région
183Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Etape 4 : Afin d'homogénéiser les modes d'occupation du sol issus de sources de données
différentes, une classification spécifique à la TVB Ile-de-France a été définie en 75 postes (cf. tableau
ci-après). Celle-ci croise principalement l’occupation du sol issue du MOS et de l’EcoMOS et d’autres
sources avec :

les cartes pédologiques et géologiques pour déterminer les habitats sur sol calcaire ou acide ;

les zones à dominantes humides pour déterminer les formations boisées, herbacées ou cultivées
humides ;

les cartographies des infrastructures routières et ferroviaires…
Grande
catégorie
Formations
arborées
Formations
herbacées
Occupation des sols détaillée
Forêts de feuillus humides
Forêts de feuillus sur sol calcaire
Forêts de feuillus sur sol acide
Autres forêts de feuillus
Forêts mixtes humides
Forêts mixtes sur sol calcaire
Forêts mixtes sur sol acide
Autres forêts mixtes
Forêts de conifères sur sol calcaire
Forêts de conifères sur sol acide
Autre forêts de conifères
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières humides
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières sur sol calcaire
Formations arbustives, friches arborées et coupes forestières sur sol acide
Autres formations arbustives, friches arborées et coupes forestières
Peupleraies humides
Autres peupleraies
Vergers et pépinières sur sol calcaire
Vergers et pépinières sur sol acide
Autres vergers et pépinières
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements humides ruraux
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements sur sol calcaire
ruraux
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements sur sol acide ruraux
Autres arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements ruraux
Lisières boisées rurales
Lisières boisées urbaines
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements humides urbains
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements urbains sur sol
calcaire
Arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements urbains sur sol acide
Autres arbres isolés, alignements, parcs et autres boisements urbains
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sable calcaire
Pelouses et friches herbacées et affleurements sur sable acide
Autres pelouses et friches herbacées et affleurements sur sable
Landes
Zones humides, marais, friches humides
Code
d’OS
111
112
113
110
121
122
123
120
132
133
130
141
142
143
140
151
150
162
163
160
171
172
173
170
180
185
191
192
193
190
212
213
210
220
231
Page 78
SRCE de la région
184Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Grande
catégorie
Grandes
cultures
Milieux
aquatiques
Espaces
artificialisés
Voies de
communication
Clôtures
Occupation des sols détaillée
Prairies humides
Prairies et pelouses sur sol calcaire
Prairies sur sol acide
Autres prairies
Jardins et espaces verts humides
Jardins et espaces verts sur sol calcaire
Jardins et espaces verts sur sol acide
Autres jardins et espaces verts
Autres espaces herbacés (délaissés urbains et ruraux) divers
Autres espaces herbacés humides (délaissés urbains et ruraux)
Autres espaces herbacés sur sol calcaire (délaissés urbains et ruraux)
Autres espaces herbacés sur sol acide (délaissés urbains et ruraux)
Bandes enherbées des bords de routes
Cultures de plein champ humides
Cultures de plein champ sur sol calcaire
Cultures de plein champ sur sol acide
Autres cultures de plein champ
Cultures maraîchères et diverses
Grands cours d'eau
Petits cours d'eau permanents
Petits cours d'eau intermittents
Canaux et cours d'eau artificialisés
Plans d'eau > 2000 m²
Mares rurales
Mouillères
Bassins < 2000 m²
Autres plans d'eau urbains < 2000 m²
Tissu urbain
Carrières, installations de stockage de déchets et terrains nus
Sentiers, pistes cyclables…
Routes franchissables
Routes moyennement franchissables
Routes difficilement franchissables
Routes très difficilement franchissables
Voies ferrées désaffectées
Voies ferrées de service
Voies ferrées principales, RER, trams et métros
Lignes à grande vitesse
Clôtures < à 1m50
Clôtures > à 1m50
Code
d’OS
241
242
243
240
251
252
253
250
260
261
262
263
860
311
312
313
310
320
410
420
421
430
510
520
530
540
550
610
620
700
710
720
730
740
750
760
770
780
911
912
Rappelons que pour certaines classes, des précisions on été apportées selon le type de sol (calcaire,
acide ou neutre), la présence de zone humide et/ou le contexte urbain ou rural.
Etape 5 : La cartographie a été finalisée en définissant un code couleur général selon les types
d’habitats dominants (vert foncé pour les formations boisées, vert clair pour les formations
herbacées, jaune pour les cultures, bleu pour les milieux aquatiques, rose pour les zones bâties, gris
Page 79
SRCE de la région
185Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
pour les voies de communication). Au final, une cartographie très précise a pu être établie. Elle
comprend 1,224 millions de polygones, soit en moyenne 101 polygones/km² (12064 km² en Ile-deFrance) ou 955 polygones/commune (1281 communes en Ile-de-France).
Carte 4 : Occupation des sols de la région Ile-de-France
Identification d’éléments particuliers multi-trame
Outre les éléments précédents, des habitats mixtes susceptibles de jouer un rôle important pour de
multiples espèces appartenant à plusieurs sous-trames différentes ont été identifiés.

les mosaïques agricoles : Ces secteurs sont les plus favorables à la petite faune des plaines
agricoles (passereaux, insectes, reptiles) et constituent également d’intéressants réservoirs
biologiques pour la flore. Il s’agit de zones associant au sein des cultures, une proportion
significative de milieux herbacés et de bosquets. Ont été retenus les espaces agricoles d’au
moins 100 ha, dont 10% au moins sont occupés par des formations herbacées et 10 10 % par
des bosquets de surface unitaire inférieure à 10 ha ;
Page 80
SRCE de la région
186Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

les secteurs de concentration de mares et mouillères : Ces secteurs particulièrement favorables
aux amphibiens ainsi qu’à d’autres groupes comme les odonates se trouvent sur les sols les
moins drainants, souvent en tête de bassin versant, en contexte forestier ou agricole. Ces
secteurs sont constitués de réseaux devant comprendre au moins 10 mares et mouillères
éloignées de moins de 1000 mètres les unes des autres ;

les lisières des massifs forestiers. Les lisières constituent à la fois des habitats particuliers pour
certaines espèces spécialistes des zones de transition (oiseaux des formations arbustives,
papillons, reptiles…) mais aussi des corridors particulièrement suivis par certaines espèces
comme les chauves-souris. Ces lisières sont d’autant plus intéressantes qu’elles sont larges
(passage progressif entre des espaces boisés denses, peu denses, arbustifs, herbacés et
cultivés), longues et continues.
Détermination des continuums et corridors écologiques
Il n’est pas envisageable de représenter tous les corridors possibles pour l’ensemble des espèces
présentes en Ile-de-France. C’est pourquoi, à partir des principales sous-trames d’habitats présentes
en Ile-de-France, il a été procédé à une sélection en privilégiant des guildes d’espèces associées. Les
corridors représentés pour une sous-trame donnée correspondent donc à un compromis entre les
corridors utilisés par diverses espèces aux exigences différentes. Leur largeur doit être considérée
comme floue car elle varie selon les espèces qui l’empruntent. Dans certains cas, c’est l’ensemble
de la sous-trame paysagère qui peut faire office de corridor (pour la sous-trame boisée au sein des
grands massifs forestiers par exemple).
La méthodologie utilisée pour réaliser la cartographie du réseau écologique potentiel passe par une
modélisation du territoire et une simulation du déplacement des espèces dans l’espace à travers la
méthode de l’Aire de Migration Simulée (AMS).
La détermination des corridors écologiques a suivi les étapes suivantes :
Page 81
SRCE de la région
187Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Etape 1 :
Détermination de
coefficients
d’attractivité pour
les différents
habitats pour
chaque espèce ou
guilde d’espèces
Etape 3 :
Calage du modèle
selon les données
disponibles sur la
répartition des
espèces et les axes
connus de
dispersion
Etape 2 :
Modélisation des
continuums
exploitables par les
espèces et guildes
d’espèces
Etape 5 :
Détermination de
corridors
préférentiels de
déplacement ou
diffusion des
espèces
Etape 4 :
Analyse des
données et
sélection des types
de corridors à
représenter
La méthode de modélisation qui a été retenue pour ce travail est conforme à la démarche menée
dans la plupart des cartographies actuelles des réseaux écologiques. Elle est basée sur un modèle de
perméabilité du milieu :

On utilise pour cela un logiciel spécialisé (extension Spatial Analyst de la gamme ArcGIS), qui est
capable de calculer le coût nécessaire cumulé pour rejoindre deux points sur la carte, en
choisissant le chemin le plus court ;

Ce type d’analyse nécessite de travailler non pas en format « vectoriel » classique (en entités
identifiables : points, polylignes, polygones), mais en image (ou « raster ») avec des pixels qui
vont chacun contenir une information propre (par exemple le type d‘habitat et le coût
nécessaire pour le traverser) ;

Le principe de ce modèle est de partir d’une zone donnée (dans notre cas, les réservoirs de
biodiversité) et de diffuser de proche en proche (de pixel en pixel pour l’ordinateur) en
cumulant le coût nécessaire pour atteindre chaque pixel ;

Quand la distance de dispersion maximale que l’on a fixée à l’espèce est atteinte, l’animal
«s’arrête» car il a «épuisé» son capital de déplacement. On obtient alors une zone de diffusion à
partir du réservoir, que l’on définit comme continuum, c'est-à-dire le territoire accessible.
Quelques précisions doivent être apportées sur les données intégrées au modèle :

Distances de dispersion : Il ne s’agit pas de cartographier seulement les espaces régulièrement
utilisés par les espèces, mais aussi ceux pouvant permettre le passage des espèces lors
d’échanges entre noyaux de populations. Les distances de dispersion entrées dans le modèle
sont donc assez fortes, correspondant schématiquement à celles que quelques membres d’une
Page 82
SRCE de la région
188Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
population seraient susceptibles de parcourir (de l’ordre de une fois par an) en phase de
dispersion ;

Coefficients de résistance : Les coefficients que nous avons utilisés résultent principalement
d’une appréciation à dire d’experts sur l’attractivité des types d’habitats pour une espèce
donnée. Les valeurs utilisées sont conformes à celles retenues dans d’autres études de ce type.
Pour chaque espèce ou guilde d’espèces, une distance de dispersion est définie. Les milieux sont
ensuite
classés
en
8
classes
d'attractivité
selon
le
tableau
ci-après
(exemple).
Page 83
SRCE de la région
189Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Sous-trames
arborée
herbacée
humide
Insectes
volants
des
pelouses
sur sols
calcaires
Amphibiens
spécialistes des
mares et
mouillères
(Tritons
alpestre, crêté
et ponctué)
Guildes
Cerf
Chiroptères
forestiers (Murin
Bechstein, Murin de
Natterer, Oreillard
roux)
Capital de déplacement
(en m)
50 000
10 000
15 000
2 500
Milieux structurants (1)
1
1
1
1
Milieux très attractifs (2)
3
2
2
2
Milieux attractifs (3)
7
5
6
4
Milieux favorables (4)
20
12
14
8
Milieux peu favorables (5)
141
63
77
32
Milieux répulsifs (6)
381
145
185
63
Milieux très répulsifs (7)
1025
332
441
126
Milieux bloquants (8)
19999
3999
5999
999
Dans ce tableau, les chiffres figurant dans les cases correspondent à la quantité « d’énergie »
consommée pour parcourir 1 une unité de territoire de la carte d’occupation des sols.
L’espèce ou la guilde d’espèces consomme d’autant moins d’énergie que le milieu est structurant
(réservoir de biodiversité comprenant les habitats les plus favorables à l’espèce) ou attractif. Elle a
alors une capacité de dispersion importante. En revanche, le déplacement est d’autant moins long
que le milieu traversé est peu favorable, répulsif, voire bloquant.
Pour chaque type d’occupation des sols, une classe d’attractivité est affectée (cf. exemple ci-dessous
sur un tableau d’occupation des sols simplifié).
Code
Occupation du sol
11
12
13
Forêts de feuillus
Forêts mixtes
Forêts de conifères
Formations arbustives, friches
arborées et coupes forestières
Peupleraies
Vergers et pépinières
Arbres isolés, alignements, parcs et
autres boisements ruraux
14
15
16
17
Cerf
Chiroptères
forestiers
1
1
1
Insectes
volants des
pelouses sur
sols calcaires
6
6
6
Amphibiens
spécialistes
des mares et
mouillères
4
4
4
1
1
1
2
3
5
3
2
4
3
5
4
4
4
4
4
4
5
5
Page 84
SRCE de la région
190Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Pelouses et friches herbacées et
affleurements sur sables
22
Landes
Zones humides, marais, friches
23
humides
24
Prairies
242 Prairies et pelouses sur sol calcaire
25
Jardins et espaces verts
Autres espaces herbacés (délaissés
26
urbains et ruraux)
31
Cultures de plein champ
32
Autres cultures
41
Grands cours d'eau
42
Petits cours d'eau
43
Canaux et cours d'eau artificialisés
51
Plans d'eau
52
Mares
53
Mouillères
54
Bassins
61
Tissu urbain
62
Carrières, ISD et terrains nus
71
Routes franchissables
Routes moyennement
72
franchissables
73
Routes difficilement franchissables
Routes très difficilement
74
franchissables
75
Voies ferrées désaffectées
76
Voies ferrées de service
Voies ferrées principales, RER,
77
trams et métros
78
Lignes à grande vitesse
21
3
2
5
3
2
4
4
4
2
3
3
7
2
3
3
6
5
2
1
5
1
3
5
6
3
5
5
8
6
8
7
4
4
7
8
7
6
5
6
6
4
2
4
4
1
1
4
8
5
5
2
6
6
6
6
6
7
7
7
7
7
4
5
4
4
4
8
8
8
3
1
1
3
8
4
5
7
8
5
6
5
6
6
7
8
6
6
7
4
5
6
4
5
8
4
5
8
8
5
5
6
6
6
6
Des Aires de Migration Simulée (AMS) sont ensuite calculées pour chaque sous-trame et axe
d’analyse afin d'identifier les continuums des guildes choisies. Ce travail a été réalisé :

Pour chaque sous-trame (boisée, herbacée, grandes cultures, bleue) constituées de mosaïques
d'habitats, au moins 3 guildes d'espèces complémentaires ayant des exigences différentes ont
systématiquement été retenues afin d’être représentatif des différents modes de déplacement
ou de dispersion des espèces ;

Pour chaque axe d’analyse (pelouses calcicoles, landes, bois urbains…), une seule guilde ayant
une niche écologique restreinte a été utilisée.
Page 85
SRCE de la région
191Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les étapes suivantes ont été suivies afin d’identifier les continuités écologiques :

Calage des modèles en fonction des données disponibles sur la répartition des espèces et les
axes connus de dispersion jusqu’à obtenir une cartographie du continuum rendant compte de la
répartition réelle des espèces composant la guilde (exemple Cerf, chauves-souris,
amphibiens…) ;

Cartographie des continuums par superposition des AMS obtenues pour les différentes guildes ;

Hiérarchisation des continuums selon leur utilisation par une, deux ou trois guildes d’espèces ;

Sélection des types de corridors à représenter en fonction de la pertinence des continuums ;

Détermination des corridors entre les réservoirs de biodiversité et calage sur des données
réelles (points de passage connus, zones de collision, boisements et autres milieux relais…).
Exemple de définition des corridors à partir des aires de migration simulées : le cas des corridors
boisés
Page 86
SRCE de la région
192Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Méthodologie pour les corridors de la sous-trame arborée
Les corridors de la sous-trame arborée ont été obtenus en combinant les résultats (AMS) des
espèces et guildes suivantes :

le Cerf (espèce préférentielle des grands massifs forestiers à grand rayon d’action) ;

les autres grands ongulés (Chevreuil et Sanglier), espèces fréquentant tout type de boisement
en contexte rural ou parfois périurbain ;

les chauves-souris forestières (Murin Bechstein, Murin de Natterer, Oreillard roux), espèces
préférentielle des boisements, en combinaison ou non avec d’autres habitats attractifs (lisières,
zones humides, mosaïques prairiales…) ;

les papillons forestiers, espèces à mobilité plus réduite ;
Ces corridors s’avèrent également utilisés par d’autres groupes comme les oiseaux forestiers. En
complément, les oiseaux forestiers cavernicoles ont été utilisés pour déterminer des corridors
potentiels en contexte urbain ou rural.
Outre le résultat des AMS, ces corridors ont été ajustés en tenant compte :

des propriétés closes en contexte forestier ;

des zones de passage connu, en particulier pour les grands mammifères ;

des passages possibles au niveau des ouvrages de franchissement des grandes infrastructures ;

des points de collision connus pour les grands mammifères ;

de la présence de haies, de ripisylves, de bois relais… et de la densité de ces éléments dans le
paysage.
Les axes des corridors arborés ont finalement été tracés de sorte à traverser un maximum
d’espaces boisés relais tout en minimisant la distance parcourue entre les réservoirs de
biodiversité. Ils sont dans l’ensemble très précis sauf dans les grands réservoirs de biodiversité
forestiers où les espèces sont susceptibles de se disperser dans toutes les directions au sein du
réservoir.
La fonctionnalité des corridors boisés a été appréciée de la façon suivante :

Corridors fonctionnels : Ils sont potentiellement utilisables par toutes les espèces de la soustrame boisée, en particulier les grands ongulés, les chauves-souris, les papillons forestiers… Ont
été considéré comme fonctionnels tous les corridors au sein des réservoirs de biodiversité
Page 87
SRCE de la région
193Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
boisés et entre les réservoirs lorsqu’il existe un réseau régulier de boisements, bosquets,
ripisylves le long des cours d’eau accessibles (non coupés par des clôtures ou par une multitude
d’infrastructures de transport) ;

Corridors à fonctionnalité réduite : Ils ne sont exploitables que par les espèces les moins
exigeantes, pouvant passer dans des secteurs très urbanisés (par exemple le Renard) et/ou à
déplacement aérien, et dans ce cas capables de survoler des milieux défavorables sur des
linéaires importants (par exemple certaines chauves-souris comme les noctules, de nombreux
oiseaux…). Concrètement, cette situation a été retenue pour des corridors avec des passages
importants en ville, ou traversant longuement des zones agricoles sans boisement significatif, où
passant dans des zones fortement mitées par le bâti, les infrastructures et les clôtures.
Il n’a finalement pas été retenu de faire figurer des corridors plus spécialisés concernant
notamment les boisements acides, calcaires ou humides. Ce choix est motivé par le fait que la
majeure partie des espèces forestières retenues sur la liste de la TVB Ile-de-France est susceptible
d’utiliser un peu tous les types de boisements sans préférendum marqué. On note par exemple la
quasi-absence d’espèces caractéristiques des boisements acides dans cette liste rendant difficile la
détermination de corridors pour ce groupe. Par ailleurs, les espèces des boisements calcaires sont
souvent associées aux espèces des pelouses et ourlets. C’est pourquoi il a été préféré de les prendre
en compte à travers les continuités des pelouses calcaires et milieux associés.
Enfin, les boisements humides sont pris en compte dans le continuum humide de la sous-trame
bleue.
Méthodologie pour les corridors de la sous trame herbacée
Deux types de corridors ont été distingués, d’une part pour les espèces généralistes des prairies,
friches et dépendances vertes des infrastructures, d’autre part pour les espèces plus spécialisées des
pelouses sur sol calcaire.
Les corridors des espèces généralistes ont été composés en synthétisant les données obtenues
pour :

les petits mammifères des formations herbacées des prairies, friches, parcs et jardins. Les
espèces choisies (Hérisson d'Europe…) sont capables de fréquenter une large gamme d’habitats
naturels ou anthropiques. Elles sont cependant souvent plus rares dans les habitats humides ou
très secs ;
Page 88
SRCE de la région
194Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012

les reptiles des pelouses et autres milieux herbacés secs, acides ou calcaires (lézards, Coronelle
lisse…). Ces espèces fréquentent des milieux généralement plus secs et plus spécialisés que les
précédents, y compris les pelouses calcaires ou les landes acides ;

les insectes des friches et milieux herbacés secs. Ces espèces fréquentent les mêmes habitats
que le groupe précédent, mais leur mode de déplacement différent permet de compléter les
corridors.
En complément des reptiles et des insectes plus généralistes mentionnés précédemment, divers
insectes spécialistes des pelouses calcaires thermophiles ont été retenus afin de cartographier les
continuités calcaires.
Les corridors herbacés généralistes ont été tracés en utilisant les AMS précédentes et en ajustant
les tracés en fonction de la densité des prairies, des friches, des grandes bermes routières…
Compte tenu de la dispersion de ces éléments, la localisation des corridors représentés est
relativement peu précise et peut évoluer dans le temps en fonction de l’occupation des sols, en
particulier dans les zones urbaines et péri-urbaines où la localisation des friches est très fluctuante.
Les corridors des habitats calcaires sont beaucoup plus stables et plus précis. Ils ont été tracés
presque systématiquement le long des coteaux calcaires en s’appuyant au maximum sur les
pelouses, prairies et friches calcaires connues. De longs passages en milieux boisés ont été intégrés
dans ces corridors car l’expérience montre que les espèces végétales et les insectes des pelouses
arrivent à se maintenir dans des micro-clairières, en lisière et le long des chemins forestiers,
habitats trop petits pour être représentés dans notre occupation du sol et donc pour être pris en
compte dans les AMS.
La fonctionnalité des corridors herbacés a été appréciée de la façon suivante :

Corridors fonctionnels : Ils sont potentiellement utilisables par toutes les espèces de la soustrame, en particulier les reptiles, les petits mammifères comme le Hérisson, divers groupes
d’insectes… Compte tenu du caractère presque toujours dispersé des habitats exploitables par
les espèces, il apparaît difficile de définir des corridors parfaitement fonctionnels. Cette
situation n’a été retenue que lorsqu’il existait une densité importante de prairies, de friches, de
jachères… éventuellement interconnectés par des réseaux de chemins, des bermes herbacées
de grandes infrastructures, des parcs, des golfs…

Corridors à fonctionnalité réduite : Ils ne sont exploitables que par les espèces les moins
exigeantes, généralement à déplacement aérien. Cette situation a été retenue pour des
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SRCE de la région
195Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
corridors avec des passages importants en ville, ou traversant longuement des zones agricoles
ou des boisements. Compte tenu de l'état des pelouses calcicoles en Ile-de-France qui
apparaissent assez dispersées et de leur dynamique actuelle (fermeture, mitage...), la
fonctionnalité des corridors des milieux calcaires a systématiquement été qualifiée de "réduite",
même si localement (sud de l’Essonne, quelques secteurs du Vexin ou de la vallée de la
Mauldre) ils peuvent être suffisamment proches pour qu’il y ait des échanges réguliers.
Il n’a finalement pas été retenu de faire figurer des corridors pour les landes et pelouses acides en
raison de l’insuffisance des données d’occupation des sols disponibles (habitats souvent réduits à de
petites surfaces dans des clairières ou le long de chemins forestiers), concentration dans quelques
réservoirs de biodiversité souvent dispersés (Fontainebleau, certaines forêts de la Brie occidentale,
forêt de Rambouillet, boucle de Moisson, forêts dans le PNR Oise-Pays-de-France). Pour ce type
d’habitat, l’utilisation de la flore devrait donner des résultats intéressants pour déterminer des
corridors d’intérêt régional.
Enfin, concernant les formations herbacées humides, celles-ci sont prises en compte dans les
continuums de la sous-trame bleue.
Méthodologie pour les continuum et corridors de la sous-trame bleue
Les continuités de la sous-trame bleue sont composées de l'ensemble des espaces aquatiques et
humides (cours d'eau, plans d’eau, mares et mouillères, boisements humides, marais et prairies
humides...). Ces milieux ont en commun d’être à la fois alimentés par les impluviums et par les
nappes phréatiques. Ils forment ensemble un continuum humide presque continu le long des cours
d’eau via des connexions longitudinales et latérales.
Si les cours d’eau constituent d’évidence des corridors longitudinaux empruntés par un très grand
nombre d’espèces aquatiques et aussi terrestres, il est plus délicat de représenter à l’échelle du SRCE
les connexions latérales compte tenu de leur multiplicité, de leur caractère souvent local et des
échanges réguliers d’espèces végétales et animales entre les cours d’eau, les plans d’eau, les
ripisylves et autres zones humides rivulaires. C’est pourquoi, il a été retenu de représenter les deux
types de continuités sous des formes différentes et complémentaires :

les cours d'eau, plutôt représentatifs des connexions longitudinales ;

le continuum de la sous-trame bleue qui regroupe, au sein d'une matrice à tendance humide,
les plans d’eau, les cours d’eau et les zones à dominante humide issues de la "Cartographie des
zones à dominante humide du bassin Seine-Normandie" de l'AESN (2006) et intégrées dans le
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SRCE de la région
196Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
SDAGE 2009. La méthode employée, très proche de celle dite de la dilation-érosion*, permet la
représentation d’une enveloppe en fonction de la proximité des milieux humides et aquatiques
connexes. Le résultat de cette analyse symbolise donc à la fois les continuités potentielles
longitudinales et les connexions latérales avec les annexes hydrauliques, les plans d'eau et les
zones humides qui peuvent être connectées ou non aux cours d'eau.
La fonctionnalité globale des corridors alluviaux, représentés par les cours d’eau a été appréciée en
fonction du contexte d’urbanisation :

le corridor a été qualifié de globalement fonctionnel en contexte rural (plus rarement urbain),
lorsque les berges des cours d’eau étaient peu artificialisées et/ou lorsque existaient des zones
humides, des prairies, des ripisylves… à proximité immédiate des cours d’eau ;

le corridor a été qualifié à fonctionnalité réduite lorsque les berges étaient fortement
artificialisées et/ou lorsque qu’elles étaient bordées par une infrastructure importante (route…)
ou par l’urbanisation.
Méthodologie pour le continuum de la sous-trame grandes cultures
Les cultures constituent un vaste continuum exploité par diverses espèces spécialisées des steppes
agricoles (busards, Oedicnème criard, Bruant proyer, Bergeronnette printanière, divers insectes,
quelques rongeurs et insectivores…). Pour ces espèces il est pratiquement impossible de définir des
corridors privilégiés de déplacement, ces dernières n'ayant pas d'axe privilégié de dispersion. Les
analyses par AMS (Aire de Migration Simulée) ont montré que la quasi-totalité des espaces agricoles
d’Ile-de-France restaient accessibles aux espèces des cultures, avec des difficultés cependant
notables pour les enclaves agricoles de petites superficie (< à 1000 ha pour les busards et < à 100 ha
pour les autres espèces) au sein des zones urbanisées ou enclavées en forêt. Dans ce dernier cas, à
défaut d’être favorables aux espèces des cultures, ces clairières jouent un rôle important pour les
espèces forestières et des lisières.
Outre des cultures, les territoires agricoles comprennent aussi divers habitats naturels associés : les
mares et les mouillères, les prairies et friches, les bosquets et haies… Ces habitats, plus ou moins
interconnectés, contribuent fortement au réseau des corridors, et ont de ce fait un intérêt majeur
dans la fonctionnalité de la sous-trame grandes cultures ainsi q'à celle des trois autres sous-trames.
Ils ont été pris en compte dans la définition des corridors de la sous-trame bleue (réseaux de mares
et mouillères, de fossés agricoles…), de la sous-trame herbacée (friches et jachères, prairies le long
des vallées…) et de sous-trame arborées (haies et bosquets en archipel ou en « pas japonais » au sein
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SRCE de la région
197Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
des cultures). Les facteurs clés pris en compte pour la sélection de ces corridors en zone rurale ont
été :
-
la plus ou moins grande densité des habitats (mares, friches, bosquets…) et leur combinaison
en mosaïque plus ou moins complexe ;
-
les distances maximales entres habitats relais (par exemple moins de 1000 mètres entre 2
mares pour permettre des échanges réguliers) ;
-
la proximité éventuelle de réservoirs de biodiversité ;
-
et les effets de coupures générés par les infrastructures et l’urbanisation.
La construction des mosaïques agricoles
La construction des mosaïques agricoles a suivi une logique visant à identifier des îlots de
biodiversité constitués d'espaces non-agricoles au sein des grandes cultures. La méthode
d'identification de ces secteurs s'est appuyée sur une triple analyse par mailles.
1. un premier maillage hexagonal régional a été établi (largeur de 1000m d'est en ouest). Deux
autres maillages ont ensuite été réalisés à partir du premier : un premier translaté de 500m
vers l'est et un deuxième translaté de 500m vers le nord ;
Illustration du triple maillage décalé verticalement et horizontalement
2. chacun des trois maillages a été intersecté avec la couche d'occupation des sols afin de
calculer le taux de recouvrement de chaque classe d'habitat au sein de chaque maille. Cette
triple analyse décalée permet de limiter les biais liés à la discrétisation spatiale et à ses effets
de frontière et d'obtenir un résultat géométriquement proche de la réalité des habitats ;
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SRCE de la région
198Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Illustration des trois maillages superposés à l'occupation des sols
3. les mailles des trois couches contenant au moins 50 % de cultures, 10 % de la surface des
cultures en espaces herbacés et 10 % de la surface des cultures en espaces arborés de moins
de 10 ha ont été sélectionnées et assemblées. Les valeurs ont été choisies de manière à
sélectionner les espaces à dominante agricole riches en habitats d'accompagnement (friches,
bosquets...) favorables à la biodiversité.
Illustration de l'assemblage des mailles répondant à la définition citée précédemment
4. une zone tampon de 250 m a été définie autour de chaque secteur de manière à symboliser
un espace atteignable par les espèces des milieux ruraux pour lesquelles les distances de
dispersion sont relativement modestes en l'absence de milieux relais réguliers. La zone
tampon choisie implique une distance entre les patchs d'habitats favorables de 500 m.
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SRCE de la région
199Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
5. les zones urbaines de la BD Carto (couche ZONE_OCCUPATION_SOL) ont été retirées afin de
ne conserver que les fractions non bâties de ces polygones.
6. une sélection des mosaïques dont la surface est supérieure à 200 ha permet de conserver
uniquement les secteurs susceptibles d'abriter une biodiversité relativement importante. En
dessous de cette surface, le nombre d'espèces diminue du fait d'une taille critique
insuffisante pour conserver des populations viables.
Illustration des mosaïques agricoles dans leur état à la fin de l'analyse
Compte-tenu de leur composition mixte, les mosaïques agricoles sont susceptibles d'être traversées
de manière préférentielle par des corridors arborés et herbacés. Ceux-ci ont été définis par deux
méthodes :
Pour les corridors arborés, ils ont été constitués à partir de l'exploitation des Aires de Migration
Simulées (AMS) de trois guildes d'espèces (grands ongulés, chauves-souris forestières et papillons
forestiers). De manière général, il a été considéré que les corridors étaient fonctionnels lorsque la
distance entre les bosquets ne dépassait pas 1000 à 2000 m en fonction de la régularité et de la
densité des bosquets. Au delà de 2000 m environ, les corridors ont été considérés comme étant à
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SRCE de la région
200Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
fonctionnalité réduite : seules les espèces à dispersion aérienne ou peu sensibles aux coupures
agricoles sont capables de franchir ces distances.
Les corridors herbacés ont eux été construits selon une méthode différente. Compte-tenu du
morcellement et de la dispersion des habitats herbacés, il a été préféré un travail s'appuyant sur les
densités des prairies, friches et pelouses. La méthode peut être synthétisée de la manière suivante :
1. une analyse par maille hexagonale a été réalisée afin de déterminer les secteurs plus riches
en habitats herbacés. Une largeur de maille de 1000 m d'est en ouest a également été
choisie afin de symboliser la distance de dispersion moyenne des espèces de ces habitats ;
2. un chemin de moindre coût a ensuite été calculé sur ces mailles herbacées afin de générer
un réseau de corridors liant les zones de plus grande densité.
Illustration des corridors arborés et herbacés dans un contexte de grandes cultures
Continuums et corridors écologiques : bilan
% de corridors
Corridors et continuum
Linéaires ou
au sein des
superficie
réservoirs de
biodiversité
% de
corridors
fonctionnels
Corridors
Corridors arborés fonctionnels
2663 km
54 %
84 %
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SRCE de la région
201Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Corridors arborés à fonctionnalité réduite
511 km
3%
Sous total corridors boisés
3174 km
46 %
Corridors herbacés fonctionnels
1287 km
26 %
648 km
16 %
1410 km
25 %
0%
3345 km
24 %
38 %
265 km
61 %
Corridors herbacés à fonctionnalité réduite
Corridors des milieux calcaires à fonctionnalité
réduite
Sous total corridors herbacés
Corridors des grands cours d’eau et canaux
fonctionnels
40 %
Corridors des grands cours d’eau et canaux à
401 km
25 %
2622 km
50 %
fonctionnalité réduite
Corridors des petits cours d’eau permanents
fonctionnels
67 %
Corridors des petits cours d’eau permanents à
fonctionnalité réduite
Corridors des petits cours d’eau intermittents
fonctionnels
1269 km
22 %
3333 km
47 %
88 %
Corridors des petits cours d’eau intermittents à
452 km
17 %
8342 km
42 %
75 %
14861 km
39 %
68 %
fonctionnalité réduite
Sous total corridors cours d’eau
Total corridors
67 %
Autres éléments
Continuums de la sous-trame bleue
736 km²
65 %
Les corridors boisés sont les plus faciles à appréhender. Ils apparaissent dans l’ensemble
fonctionnels mais cette situation est trompeuse car plus de la moitié du linéaire de corridors
fonctionnels se situe dans les réservoirs de biodiversité et de nombreuses coupures locales existent
dues principalement aux infrastructures et à l’urbanisation. De longs tronçons présentent une
fonctionnalité dégradée (dite réduite). Ils sont surtout empruntés par les espèces terrestres les
moins exigeantes (Renard par exemple) ou volantes et à grands rayon d’action (rapaces, certaines
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SRCE de la région
202Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
chauves-souris comme les Noctules). Ce type de situation se retrouve principalement en contexte
urbanisé et dans les grandes plaines cultivées pauvres en boisement.
Les corridors herbacés sont beaucoup plus difficiles à appréhender du fait du morcellement extrême
des milieux, de leur diversité, de leur fort degré d’artificialisation, du caractère souvent temporaire
de certains habitats (friches, jachères)… Compte tenu de ces éléments, les statistiques présentées
dans le tableau précédent apparaissent très optimistes. En réalité, la plupart des corridors herbacés
présentent des fonctionnalités altérées et ne sont favorables qu’aux espèces les moins exigeantes.
Quelques rares secteurs présentent des densités suffisantes pour que puissent se maintenir des
populations abondantes et plus spécialisées. Citons notamment les abords de la forêt de Rambouillet
et les vallées des Petit et Grand Morin. Concernant les pelouses calcaires, l’abandon de l’élevage
extensif et de l’agriculture a entraîné une forte progression des boisements. Les pelouses ne forment
plus que des ensembles discontinus, avec parfois des densités non négligeables dans certains
bastions (sud de l’Essonne, Vexin français, Vallée de la Mauldre). De façon générale les corridors
herbacés sont peu représentés dans les réservoirs de biodiversité comparativement aux corridors
arborés. Cette situation s’explique par la relative banalité de nombreux milieux herbacés.
Les vallées (continuums de la sous-trame bleue), constituent de remarquables continuités naturelles
favorables à de multiples espèces aquatiques mais aussi rivulaires des milieux herbacés (roselières,
friches et prairies humides) ou arborés (ripisylves). Pour l’essentiel, le niveau de fonctionnalité du
corridor dépend du niveau d’artificialisation des berges et des espaces mitoyens. L’urbanisation
s’accompagne généralement d’une forte baisse de la perméabilité des milieux et de leur attractivité
pour la faune. L’artificialisation est particulièrement forte pour les grands cours d’eau du fait des
aménagements pour la navigation et de la concentration de l’urbanisation le long des fleuves, mais
de nombreux petits cours d’eau on également été fortement altérés, jusqu’à leur enfouissement
pour certains. On notera que les cours d’eau sont dans l’ensemble bien représentés dans les
réservoirs de biodiversité, en particulier les cours d’eau navigables qui, malgré une forte
artificialisation, abritent encore un patrimoine naturel important.
Les corridors écologiques sont des composantes difficiles à appréhender et à cartographier. En
effet, ils constituent des axes de déplacement privilégiés pour les espèces mais leur localisation et
leur largeur varient selon de multiples paramètres :

la biologie des espèces : la situation est différente pour chaque espèces et guilde d’espèces. Elle
varie selon la taille des individus, leur mode de déplacement aérien, aquatique ou terrestre et
Page 97
SRCE de la région
203Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
leur degré de spécialisation (espèces à large spectre utilisant une grande variété d’habitats ou
au contraire très spécialisées et liées à des habitats particuliers). La largeur des corridors peut
donc varier fortement de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres, passer ou non au
sein des zones bâties, survoler ou non les cours d’eau et les infrastructures selon les espèces
concernées ;

la fréquence d’utilisation des corridors par les espèces : le dessin des corridors peu changer
selon que l’on s’intéresse aux déplacements journaliers (par exemple entre des sites de
reproduction et d’alimentation), saisonniers (entre un site de reproduction et d’hivernage…) ou
à la dispersion des
individus vers d’autres territoires (déplacements annuels ou mêmes
interannuels, concernant parfois un petit nombre d’individus mais très importants pour le
brassage génétique) ;

les caractéristiques du paysage : en particulier la forme, le niveau de connectivité et de
dispersion des habitats… mais aussi la localisation, l’étendue et le degré de perméabilité des
obstacles et zones défavorables à la circulation des espèces.
De plus il faut tenir compte des contraintes techniques de la cartographie et ne pas oublier qu’une
carte constitue toujours une représentation simplifiée de la réalité :

il existe des imprécisions ou parfois des erreurs dans les données cartographiques qui servent
de base pour l’établissement du modèle de dispersion des espèces. Ainsi, la séparation entre
friches, prairies, pelouses calcaires ou lande et pelouses acides, voire marais ou espaces verts
s’avère compliquée ce qui empêche de représenter correctement certains corridors comme les
landes acides faute d’une distinction suffisante des habitats ;

de nombreux paramètres ne sont pas cartographiés : Par exemple, nous ne disposons pas de
données suffisamment fiables et complètes sur le niveau de maturité des boisements (présence
d’arbres anciens avec cavités…), sur la nature du sous-bois (présence de landes par exemple) ou
le degré de fréquentation des sites (dérangement) par le public... De même, les données sur
l’état des berges et la qualité des habitats aquatiques des petits cours d’eau sont souvent
manquantes…

les micro-habitats sont difficiles à représenter et donc à prendre en compte dans un modèle
de dispersion : C’est notamment le cas de certains corridors très étroits (roselières des berges
de cours d’eau ou bandes enherbées le long des routes…) ou de formations diffuses au sein de
Page 98
SRCE de la région
204Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
grands ensembles faussement homogènes (micro-habitats le long des chemins et clairières
forestières, petits espaces verts en zones pavillonnaires ou en centre ville…) ;

les données ne peuvent pas être actualisées en permanence : Dans certains cas, la progression
de l’urbanisation, la création de nouvelles infrastructures, l’implantation de clôtures ou d’un
terre-plein central sur une route, le retournement de prairies en cultures, le défrichement de
bosquets, la suppression de haies ou le comblement de mares et mouillères… sont autant
d’actions susceptibles de modifier la localisation des corridors qui ne peuvent pas être prises en
compte si elles n’ont pas été reportées dans les bases de données cartographiques.
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SRCE de la région
205Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Annexe 3 : Les données mobilisées pour le SRCE d’Ile-de-France
Les données biologiques exploitées pour ce travail ont été transmises par de multiples
organismes que nous remercions pour leur collaboration.
Pour l’ensemble du territoire par :

les DDT, la DRIEA et la DRIEE ;

le Conseil Régional, l’Agence des Espaces Verts, l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme,
Natureparif ;

les services environnement des Conseils Généraux, la ville de Paris ;

les Parcs Naturels Régionaux de la Haute Vallée de Chevreuse, du Gâtinais Français, Oise Paysde-France et du Vexin Français ;

les Fédérations Départementales des Chasseurs (FIVEVY pour l’Essonne, le Val d’Oise et les
Yvelines ; FDC de Seine-et-Marne) et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
(ONCFS) concernant les données de répartition du Cerf, des informations sur les axes de
déplacement connus et les sites de collisions… ;

les Fédérations de pêche et des milieux aquatiques, en particulier de Seine-et-Marne, l’Institut
national de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture
(IRSTEA) et l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) pour les données
relatives aux milieux aquatiques ;

l’Office National des Forêts (ONF) pour certains massifs boisés ;

l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE), la Société Odonatologique de France
(SFO) et l’Association des Coléoptèristes Français pour les insectes ;

le Centre Ornithologique Ile-de-France (CORIF) pour les oiseaux ;

la Société Herpétologique de France (SHF) pour les amphibiens et reptiles ;

la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) pour les données relatives aux mares et
mouillères…
A un niveau plus local par :

des collectivités locales (Communautés d’agglomération, syndicats de rivière…)

des gestionnaires d’infrastructures (APRR, Eau de Paris, RFF…) ;

des associations et autres organismes : Amis Naturalistes du Coteau d’Avron (ANCA), Association
des Naturalistes des Yvelines (ANY), Ecosphère, Hydrosphère, Ursine Nature…
Page 100
SRCE de la région
206Ile-de-France : TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TVB
Document provisoire – 31 Août 2012
Les données du Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien (CBNBP) ont également été
utilisées pour déterminer les principales influences biogéographiques s’exprimant en Ile-de-France (cf.
chapitres 4.2.1) et les axes de dispersion privilégiés pour certaines sous-trames (en particulier pour les
formations herbacées, les axes calcaires, les zones humides…).
Annexe 4 : Glossaire
Page 101
SRCE de la région
207 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA REGION ILE-DE-FRANCE
TOME 2 – ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document de travail
Page 0
SRCE de la région
208 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
SOMMAIRE
TOME 1 LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
Intro : REPERES SUR LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE
DE LA TRAME VERTE ET BLEUE EN ILE-DE-FRANCE
4
1. BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES EN ILE-DE-FRANCE
12
1.1. Préserver la biodiversité : comment faire ?
12
2. LES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE
24
2.1. Les espèces et les guildes d’espèces
25
2.2. L es réservoirs de biodiversité
30
2.3. Caractéristiques des sous-trames
36
2.4. Les corridors et les continuums
51
2.5. Les éléments fragmentants
55
2.6. Cartographie de synthèse des composantes de la trame verte et bleue
62
ANNEXES
70
Annexe 1 : Liste des espèces pour le schéma régional de cohérence écologique
d’Ile-de-France
70
Annexe 2 : Compléments méthodologiques : l’identification des composantes de
la trame verte et bleue
74
Annexe 3 : Les données mobilisées pour le SRCE d’Ile-de-France
100
Annexe 4 : Glossaire
101
TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
3. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE : ENJEUX INTERREGIONAUX ET REGIONAUX
4
3.1. Les grands axes de diffusion des espèces à prendre en compte pour le
SRCE Ile-de-France
4
3.2. Diagnostic et enjeux de continuité écologique par territoire
10
3.3. Les enjeux thématiques de la TVB francilienne
59
4. PLAN D’ACTION
91
4.1. Les Objectifs
94
4.2. Les objectifs spécifiques des départements de Paris et de la petite couronne
105
4.3. Les orientations et actions
108
5. EVALUATION ET SUIVI DU SRCE
135
5.1. Les indicateurs issus du SRCE
135
5.2. Les indicateurs issus de SIG
135
5.3. Les indicateurs concernant les espèces de cohérence
137
5.4. Les indicateurs de l’efficacité des actions
139
ANNEXES
140
Annexe 1 : Initiatives déjà engagées
140
Annexe 2 : Tableau des références
140
Annexe 3 : Tableau des ressources
147
Page 1
SRCE de la région
209 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
TOME 3 ATLAS CARTOGRAPHIQUE
6. ATLAS CARTOGRAPHIQUE
4
6.1. Présentation générale des cartes du SRCE Ile-de-France : Mode d’emploi
d’ensemble – atlas cartographique et cartes dématérialisées
4
6.1.1. Carte des composantes
5
6.1.2. Carte des objectifs
8
6.1.3. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne11
6.2. Carte des composantes - mode d’emploi
14
6.3. Carte des objectifs - mode d’emploi
16
6.4. Carte de la TVB des départements de Paris et de la petite couronne - mode
d’emploi
19
6.5. Cartes thématiques
22
6.5.1. Carte des réservoirs de biodiversité
22
6.5.2. Cartes des sous-trames
22
6.5.3. Carte des orientations d’intervention du schéma environnemental des
berges des voies navigables d’Île-de-France
22
6.5.4. Carte des infrastructures linéaires (obstacles et points de fragilité) 24
TOME 4 RAPPORT ENVIRONNEMENTAL
1. Présentation résumée des objectifs du projet de plan, de son contenu et de son
articulation avec d’autres plans et documents
1.1 Etat initial de l’environnement
1.2 Perspectives d’évolution de l’environnement
2. Etat initial de l’environnement et perspectives de son évolution
3. Impact du projet de plan
4. Evaluation des incidences Natura 2000
5. Motifs pour lesquels le plan est retenu
5.1 Présentation des étapes clés successives de son élaboration et des
principaux motifs qui ont, à cette étape, orientés les choix effectués
5.2 Présentation des modalités de partage de l'information pour l'élaboration du
SRCE
5.3 Cohérence interne du SRCE
5.3 Cohérence externe du SRCE
6. Mesures pour éviter, réduire ou compenser les conséquences dommageables sur
l’environnement
7. Synthèse et méthode
Page 2
SRCE de la région
210 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Page 3
SRCE de la région
211 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE : ENJEUX INTERREGIONAUX ET
REGIONAUX
La définition des enjeux prend en compte les caractéristiques biogéographiques et paysagères du
territoire, les exigences écologiques des espèces et la nature des principales évolutions influençant
sur les continuités écologiques.
La répartition des espèces végétales et animales est principalement déterminée par :

la place de l’Ile-de-France au sein des principales aires biogéographiques ;

les caractéristiques géomorphologiques, géologiques et pédologiques du territoire (« le
socle ») ;

les activités humaines en milieu rural (agriculture et sylviculture) qui ont largement façonné les
paysages franciliens;

enfin, le développement urbain et des infrastructures de transport qui à partir du 19e siècle ont
pris un essor considérable pour contribuer peu à peu à la fragmentation des écosystèmes et
influencer largement les capacités de dispersion des espèces.
3.1. Les grands axes de diffusion des espèces à prendre en compte pour le
SRCE Ile-de-France
3.1.1. Les enjeux interrégionaux : la responsabilité de l’Ile-de-France au
regard de continuités écologiques d’importance nationale
Par sa situation particulière au cœur du bassin parisien, l’Île-de-France se trouve au carrefour de
plusieurs grands axes de la trame verte et bleue nationale identifiés dans le document cadre
national « orientations nationales ». L’Île-de-France porte une responsabilité nationale au regard de
ces continuités.
En ce qui concerne les continuités boisées, l’Île-de-France assure :
-
au sud la continuité d’un axe entre le Jura et l’ouest de Rouen qui passe par les massifs forestiers
de la forêt de Châtillon, le massif de Fontainebleau et celui de Rambouillet en relation
notamment avec les forêts du Perche à l’ouest ;
Page 4
SRCE de la région
212 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
au nord-ouest la continuité d’un axe entre le sud de la Basse-Normandie et la frontière belge au
niveau de la Meuse qui passe par des massifs forestiers de grande importance comme la forêt de
Compiègne, la forêt de Laigue et le massif de Saint-Gobain ;
-
à l’est la continuité d’un axe transversal qui relie les massifs de l’Arc boisé d’Île-de-France et la
Brie francilienne et champenoise avant de se prolonger jusqu’en Lorraine. Il part de l’ouest du
Massif de Fontainebleau et rejoint les forêts de Sénart, de Notre-Dame, d’Arminvilliers etc. Son
trajet suit ensuite globalement le lit de la Marne à travers des massifs composant la Brie boisée
de Seine-et-Marne (Forêt de la Choqueuse, Vallée du Petit Morin) et de l’Aisne (la Grande forêt,
Bois des Condés). L’axe poursuit ensuite à travers la Brie champenoise reliant ainsi les marges de
la cuesta d’Île-de-France avec la Champagne crayeuse marnaise grâce à des chênaies
pubescentes disséminées au sein de la plaine.
En ce qui concerne les milieux ouverts thermophiles, l’Île-de-France est concernée par plusieurs
grands axes supra-régionaux :
-
au nord-ouest au niveau d’un arc qui s’étend de la Seine jusqu’au Rhin par Île-de-France,
Picardie, Champagne-Ardenne et Lorraine : certaines espèces comme Linum tenuifolium (lin à
feuille étroite) et Limodorum abortivum (limodore à feuilles avortées) permettent de dégager
une continuité écologique thermophile à tendance plutôt calcicole depuis le nord-ouest de l’Îlede-France jusqu’au sud-ouest de Strasbourg. On y observe un ensemble de pelouses,
fragmentées et éloignées, principalement localisées en revers des cuestas sur des affleurements
de calcaires du jurassique ;
-
au sud et à l’ouest le long d’un axe entre le sud de l’Île-de-France et l’ouest de Rouen où des
espèces comme Tuberaria guttata (L.) Fourr. (Hélianthème tacheté) ou Erica scoparia L. (Bruyère
à balais) permettent de dégager une continuité à tendance plutôt calcifuge le long de cet axe.
Une même tendance se retrouve plus à l’ouest de l’Île-de-France entre le Massif Central et la
Normandie où une continuité à caractère thermophile remonte vers le nord depuis la confluence
Loire/Allier jusqu’à la vallée de l’Eure. La vallée de l’Eure prend de ce fait une importance
particulière y compris pour les continuités de l’Île-de-France.
L’est de l’Île-de-France participe à une continuité de milieux frais. Cet axe part des contreforts du
Massif Central pour rejoindre le nord de la Champagne-Ardenne en traversant l’est de l’Île-deFrance. Il suit la vallée du Loing avant de rejoindre ensuite la frontière franco-belge en suivant la
limite Champagne-Ardenne/Picardie (Laserpitium latifolium L. - Laser blanc).
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SRCE de la région
213 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
L’Île-de-France présente également un enjeu pour l’avifaune migratrice qui suit une voie de
migrations pré et postnuptiale identifiée entre la façade atlantique et l’Europe du Nord. Cette voie
relie l’embouchure de la Loire à la Belgique en passant par le nord de la région Centre, l’Île-deFrance puis la Picardie pour rejoindre les Ardennes. Elle emprunte la vallée de l’Oise qui joue un rôle
très important comme celle de l’Aisne, de la Marne et la vallée de la Conie. Elle passe par les forêts
du Perche, le massif de Rambouillet, les forêts picardes et de Petite Beauce. Elle intéresse des
espèces comme le Balbuzard pêcheur, les milans, les busards, les oiseaux d’eau, les limicoles,
certains passereaux ainsi que les Oies cendrées en migration retour.
Onze espèces amphihalines, (espèces dont le cycle de vie s’effectue alternativement en eau douce et
en mer, comme le saumon atlantique, l’anguille ou encore la lamproie marine), soit la quasi-totalité
des espèces migratrices ouest européennes, sont originellement présentes dans le bassin SeineNormandie. Sur l’axe Seine, l’établissement des barrages de navigation a été, pour l’essentiel, à
l’origine de la plupart de la disparition des espèces migratrices.
Les efforts entrepris en matière de migrateurs, commencent à se traduire par des résultats tangibles,
comme le retour du saumon sur une grande partie des cours d’eau côtiers normands. Dans le cas de
la Seine, de nombreux signes indiquent que des facteurs jusqu’alors limitant, notamment la qualité
de l’eau, ne sont plus rédhibitoires aujourd’hui. La colonisation du bassin par les poissons migrateurs
semble de nouveau possible. En effet, un saumon a été pêché aux portes de Paris en octobre 2008,
une première depuis 70 ans, et 3 aloses ont été observées sur le Grand Morin en 2008. Des
aménagements permettraient donc de rétablir cette circulation et de réengager la colonisation des
poissons migrateurs amphihalins dans le bassin.
Les travaux déjà réalisés ont contribué à «ouvrir l’aval». Au regard des connaissances acquises sur
l’ensemble des espèces, il paraît aujourd’hui nécessaire de cibler l’accès aux principaux axes (Aisne,
Oise, Seine, Marne, Yonne, etc.), en décloisonnant progressivement le bassin de la Seine en aval et
en amont de Paris. La continuité de la Seine et de ses affluents notamment l’Yonne, la Marne et
l’Oise représente un axe majeur pour l’accès des poissons migrateurs amphihalins aux zones de
reproduction ou de développement.
L’aménagement de l’Epte, affluent de la Seine en aval de Paris, permettrait d’ouvrir l’accès aux zones
de reproduction existantes, relativement proches de la mer, pour les migrateurs venant de la Seine.
De plus, la Seine, depuis Paris jusqu’à la confluence de l’Yonne présente un enjeu migrateur
important. Au-delà de la réouverture vers l’Yonne, l’aménagement des ouvrages permettrait
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SRCE de la région
214 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
d’accéder aux affluents de la Seine comme le Loing, le Lunain ou l’Orvanne dont certains sont des
réservoirs biologiques.
L’Oise, depuis la Seine jusqu’en amont de la confluence avec l’Aisne, est un axe majeur pour la
colonisation des migrateurs amphihalins tels que l’anguille (densités importantes observées).
La Marne présente un fort intérêt pour les migrateurs, depuis la confluence avec la Seine jusqu’à la
confluence avec le Petit Morin.
3.1.2. Les grands axes de diffusion des espèces à préserver
De l’analyse précédente et de celle de l’influence croisée des influences climatiques se dégagent
plusieurs axes stratégiques de dispersion des espèces d’importance interrégionale pour le SRCE Ilede-France (cf. figure 7 et carte 4) :

Des axes « grands migrateurs » : La continuité de la Seine et de ses affluents notamment
l’Yonne, la Marne et l’Oise représente un axe majeur pour l’accès des poissons migrateurs
amphihalins et halobiotiques (brochets, truite fario) aux zones de reproduction ou de
développement.
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SRCE de la région
215 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

des axes « sud-atlantiques » reliant la forêt de Rambouillet, principal réservoir d’espèces
atlantiques en Ile-de-France, vers :

les boisements de la Brie (Sénart, Barbeau, Bois de Sainte-Assise…) et la forêt de
Fontainebleau à l’est ;

les forêts du centre et du nord des Yvelines (PNR de la Haute Vallée de Chevreuse,
Versailles, Les Alluets, Marly…) ;


les forêts et prairies du Perche et de Normandie à l’ouest ;
des axes « nord-atlantiques », partant de la Seine et reliant le PNR du Vexin Français :

au Vexin normand à l’ouest ;

au Pays de Bray, via la vallée de l’Epte, au nord-ouest ;

à la partie picarde du Vexin français au nord ;

aux forêts du Val d’Oise et au PNR Oise-Pays-de-France à l’Est (dernières extensions
des landes atlantiques vers le nord-est) ;

des axes « thermophiles », reliés aux coteaux de la moitié-sud de l’Essonne et à ceux de la Seine
vers La Roche-Guyon, principaux réservoirs d’espèces « méridionales » en Ile-de-France :

un des axes les plus importants relie les deux principaux réservoirs de biodiversité en
passant par la vallée de L’Eure et la vallée de la Seine, hors Ile-de-France ;

un axe situé le long de la Seine et se ramifiant au niveau des vallées de la Vaucouleurs
et de la Mauldre au sud et vers le Vexin au nord ;

un axe partant de l’Essonne vers le PNR du Gâtinais, la forêt de Fontainebleau, les
coteaux du Gâtinais bocager et la Bassée à l’Est ;

des axes orientés au sud, le long des vallées de l’Essonne, du Loing et de leurs
affluents, constituant probablement les principales portes d’entrée naturelle des
espèces thermophiles en Ile-de-France (apparition récente de diverses espèces
végétales comme l’Andryale par exemple) ;

des axes « médio-européens » passant par l’Orxois (au nord-est de la Seine-et-Marne), la vallée
du Petit Morin, la forêt de Jouy et la Bassée avec des extensions vers :

les forêts de Retz et de Compiègne au nord, via la vallée de l’Ourcq ;
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SRCE de la région
216 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

les forêts et prairies du Tardennais et de Champagne-Ardenne (massif de la Traconne)
à l’est ;

les vallées de la Seine et de l’Aube en amont de la Bassée ;

les forêts, prairies et étangs du nord de l’Yonne, du nord-est du Loiret et du Pays
d’Othe via le bocage Gâtinais et la vallée du Loing ;

vers Fontainebleau et le sud-est de l’Essonne à l’ouest…
Ces quatre axes illustrent l’importance déterminante de la situation de carrefour biogéographique de
l’Île-de-France. Certaines espèces y trouvent ainsi naturellement les limites de leur aire naturelle de
répartition.
Carte 4 : Les aires d’influence biogéographiques en Ile-de-France
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SRCE de la région
217 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.2. Diagnostic et enjeux de continuité écologique par territoire
Avec une superficie de 12070 km², l'Ile-de-France représente 2,2 % du territoire national. Elle
comprend 1281 communes et huit départements : Paris, les 3 départements de la petite couronne
(Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) et les 4 départements de la grande couronne
(Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d’Oise). C’est la région la plus peuplée de France avec 11,7
millions d’habitants soit 18,5 % de la population française. Elle est bordée par 8 départements
appartenant à 5 régions : Bourgogne (Yonne), Centre (Eure-et-Loir et Loiret), Champagne-Ardenne
(Aube et Marne), Haute-Normandie (Eure) et Picardie (Aisne et Oise).
Les paysages d’Ile-de-France sont principalement déterminés par la structure géomorphologique et
géologique du territoire et par les activités humaines, en particulier l’agriculture, la sylviculture,
l’urbanisation et les équipements, qui déterminent l’occupation des sols et l’agencement des
habitats.
L’Ile-de-France occupe le centre du Bassin Parisien, qui présente la forme d’une large cuvette relevée
sur ses bords et légèrement inclinée vers la Seine qui la traverse. Ses limites touchent les massifs
anciens des Ardennes, des Vosges, du Morvan et du massif armoricain.
La structure géomorphologique est constituée par quatre grandes plates-formes structurales
emboîtées :

au sud et à l’ouest de la vallée de la Seine : le plateau de la Beauce, prolongé par le Hurepoix
et le Gâtinais (110 m d’altitude à Orléans, 150 m à Etampes, 170 m à Meudon) ;

entre les vallées de la Seine et de la Marne : le plateau de Brie (80 m à Sénart, plus de 200 m
sur la côte de Champagne) ;

entre les vallées de la Seine et de l’Oise : le plateau du Vexin (30 à 120 m) ;

entre les vallées de la Marne de la Seine et de l’Oise : la Plaine de France, à laquelle on peut
rattacher la Goële, le Multien et l’Orxois (30 m à Paris, 100 m au pied du mont de la Goële,
140 m dans le Multien).
Ces plateaux dominent d’une cinquantaine à une centaine de mètres les vallées qui les bordent ou
les entaillent. Le réseau hydrographique francilien est dense et se distribue en étoile autour de la
Seine. Les principales vallées sont :
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SRCE de la région
218 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

la vallée de la Seine (altitude 60 m dans la Bassée, 20 m à Mantes) ;

les trois principaux affluents de la Seine: la Marne, l’Oise ainsi que l’Yonne ;

des vallées plus petites et leurs affluents :
o affluents de la Seine en aval de Paris : l’Aubette de Meulan, l’Epte, la Mauldre, la
Vaucouleurs…
o affluents de la Seine en amont de Paris : l’Auxence, la Bièvre, l’Ecole, l’Essonne, le
Loing, l’Orge et son affluent l’Yvette, la Voulzie, l’Yerres…
o affluents de la Marne : la Beuvronne, les Grand et Petit Morin, l’Ourcq, la
Thérouanne…
o affluents de l’Oise : le Sausseron, la Thève, la Viosne…
Carte 14 : Réseau hydrographique
Certains plateaux sont surmontés par des buttes-témoins repérables à leur altitude :
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SRCE de la région
219 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

buttes de l’Aulnay et de Romainville, prolongement du plateau de Brie au nord de la vallée de
la Marne, culminant à 130 m ;

ride de Thoisy, plateau des Alluets, forêts de l’Hautil, de Carnelle, l’Isle-Adam et
Montmorency, monts de la Goële, culminant à 180 m ou plus.
Le point culminant d’Ile-de-France est situé à Haravilliers (95) sur les buttes de Rosne et culmine à
217 m d’altitude. Le point le plus bas est à 11 m à Port-Villiez (78).
Malgré une topographie dans l’ensemble peu marquée, la région apparaît diversifiée sur le plan
géologique. Le soubassement crayeux affleure dans certaines vallées (notamment au nord-ouest et
au sud-est). Ailleurs, la craie est recouverte par une alternance de couches d’âge tertiaire, où l’on
distingue quatre plates-formes composées :

de calcaire grossier (Lutétien), dans le Vexin ;

de calcaire de Saint-Ouen (Marinésien), dans la Goële et le Multien ;

de calcaire de Brie (Sannoisien), dans la Brie et l’Orxois ;

de calcaire de Beauce (Stampien supérieur) dans la Beauce.
Entre les couches calcaires ou en couverture, on note d’importantes couches sableuses, argileuses,
marneuses ou gypseuses dont les plus importantes sont celles des Sables de Fontainebleau, ainsi que
les dépôts d’alluvions dans les vallées et de limon sur les plateaux et les versants qui se sont déposés
au Quaternaire.
Le climat francilien est de type tempéré atlantique, caractérisé par des hivers peu rigoureux et des
étés doux. Les températures moyennes mensuelles s’étalent de 2,5°C en janvier à 20,5°C en juillet. La
moyenne annuelle varie entre 10 et 12,5°C. Les précipitations sont modérées, entre 550 et 800 mm
en moyenne, assez bien réparties sur l’année. Toutefois on distingue des nuances induites par la
situation géographique :
-
une influence franchement Atlantique sur les Yvelines, le Val d’Oise jusqu’à l’extrême sudouest de la Brie et le nord de L’Essonne ;
-
une influence plus continentale sur l’est de la Seine-et-Marne (extrême est de la Brie
Française, Bassée, Montois, Brie Champenoise et Orxois) ;
Page 12
SRCE de la région
220 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
enfin une influence Méridionale sur le sud de l’Essonne, le sud de la Seine-et-Marne (Gâtinais
Français et Beauce), visibles jusque dans les boucles de la Seine, le Mantois et le Vexin.
Ces différentes influences et leur effet combiné sont déterminants sur la répartition des
espèces végétales et animales.
L’occupation des sols résulte de la combinais de facteurs naturels et humains.
Les espaces ruraux d'Ile-de-France sont traditionnellement caractérisés par un habitat groupé
(village-rue) et un paysage d'openfield. Ces deux éléments sont liés aux pratiques anciennes
d'agriculture collectives : assolement triennale, pratique des parcours, vaine pâture, etc.). Ainsi, les
plateaux agricoles présentent une physionomie dénudée, avec un certain nombre de caractéristiques
récurrentes :
-
peu de haies, malgré une présence ténue, dont la trace est conservée dans la toponymie les
lieux dits des communes ;
-
des arbres isolés ;
-
des alignements d'arbres le long des grandes routes ;
-
des remises (bosquets et boqueteaux) ;
-
des boisements plutôt situés aux confins des communes.
L'orientation (voire la forme) des haies et des remises dans le paysage est étroitement liée à
l'organisation du parcellaire ancien lui-même issu d'une longue histoire (incluant souvent un ou
plusieurs remembrements). Ce parcellaire ancien est intimement lié à divers facteurs (situation en
plateau ou en vallée, proximité de route, qualité des sols, etc...) ;
Les buttes, isolées ou en réseau, caractéristiques des paysages franciliens, sont quasiment toujours
boisées aujourd’hui. Ces boisements ne sont pas toujours anciens car les terrains, peu fertiles, ont pu
être voués à l'élevage ou connaître d’autres formes d’exploitation (meulière).
Les vallées, le plus souvent historiquement tournées vers l'élevage (prairies en fond de vallée et
pelouses sur les coteaux) sont très souvent occupées par des châteaux et leur parc. Leur dynamique
actuelle tend au développement de la grande culture (maïs) et à l’enfrichement des coteaux.
Page 13
SRCE de la région
221 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Les sols artificialisés (bâtis ou non) occupent 21 % du territoire (251 165 ha en 2010). L’expansion
urbaine se développe en étoile autour de Paris et rayonne le long des vallées. Elle a entraîné
l’urbanisation des lisières, voire l’enclavement de nombreux boisements comme les forêts de
Montmorency, Notre Dame, Sénart, Saint-Germain-en-Laye ainsi que les bois de Boulogne et de
Vincennes intégrés à l’urbanisation dès la fin du 19e siècle.
Les espaces agricoles occupent environ la moitié de la superficie régionale (568 617 ha de cultures en
2010 – Source INSEE). La localisation des principaux secteurs agricoles correspond aux étendues des
plateaux limoneux de la Beauce, de la Brie, du Mantois, du Vexin français et du Pays de France et ses
extensions.
Les forêts occupent environ le quart du territoire francilien (309 739 ha en 2010). . Les massifs
forestiers les plus importants (> à 10 000 ha) sont situés sur des affleurements sableux ou calcaires :
Fontainebleau, Rambouillet et les forêts de la Brie.
La ville de Paris et son agglomération occupent une place particulière au cœur de ce territoire,
notamment en raison de la densité de la ville et de la place et du rôle de la nature qui en résultent.
Paris est la cinquième ville la plus dense au monde, avec 21 000 habitants au_km2 (données 2007)
quand Tokyo en compte 13 5000 (données 2010), New-York 6000 (données 2009), Londres 4500
(données 2007) et Berlin 3861.
Le réseau des infrastructures de transport est d'une densité croissante vers le cœur de
l'agglomération: les infrastructures de transport sont d’autant plus larges et fragmentantes pour le
territoire que l’on se rapproche de Paris, induisant de nombreux phénomènes isolats. On distingue
plusieurs radiales dont les principales sont les autoroutes A1 et A16 (vers le nord), A4 et A5 (vers
l’est), A6 (vers le sud-est), A10 (vers le sud-ouest), A11 (vers l’ouest), A13 et A15 (vers le nord-ouest),
ainsi que des autoroutes concentriques autour de Paris (Périphérique, A86 et Francilienne). Le réseau
ferroviaire présente les mêmes caractéristiques radiales depuis les 6 grandes gares de Paris.
3.2.1. Présentation des territoires d’Ile-de-France
Le diagnostic et l’analyse des enjeux territorialisés sont conduits à partir des entités « unités
paysagères » définies par l’IAU en juin 2010 et illustrées par la carte ci-dessous.
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SRCE de la région
222 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Ces unités paysagères ne se cantonnent pas aux limites administratives de l’Ile-de-France. Les
habitats et les espèces qu’ils abritent s’étendent sur de plus vastes territoires. Le diagnostic qui suit
s’appuie sur une analyse de chacun de ces territoires en prenant en compte les liaisons existants
avec les territoires voisins.
-
le Vexin français et le Pays de France dépassent les limites nord de la région vers la Picardie ;
-
la Brie se prolonge en Champagne-Ardenne (Brie Champenoise) ;
-
la vallée de la Seine amont (Bassée) dépasse largement les limites de l’Ile-de-France vers
l’est jusqu’à la confluence avec la vallée de l’Aube ;
-
le Bocage Gâtinais se prolonge dans l’Yonne et le nord-est du Loiret ;
-
le Gâtinais s’étend sur le nord Loiret ;
-
la Beauce trouve son extension la plus importante dans le nord de l’Eure-et-Loir et le nordouest du Loiret ;
-
le Pays de Dreux (département de l’Eure) déborde sur l’Ile-de-France pour atteindre les
franges ouest de la forêt de Rambouillet (Hurepoix) et du Mantois :
Page 15
SRCE de la région
223 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
enfin la Vallée de la Seine aval se prolonge en Normandie ou on retrouve des boucles de
Seine abritant les mêmes types d’écosystèmes et d’espèces.
3.2.1.1.
Le cœur urbain de l’agglomération parisienne
Cette région regroupe la ville de Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne ainsi
que les parties urbanisées mitoyennes de l’ouest de la Seine-et-Marne, du nord de l’Essonne, du
nord-est des Yvelines et du sud du Val-d’Oise.
Géomorphologie et géologie
Ce territoire occupe une cuvette centrée sur la ville de Paris traversée par 2 grands cours d’eau : la
Seine et la Marne auxquels sont rattachés différents canaux (de St Martin, de St Denis, de l’Ourcq) et
de multiples affluents dont les plus importants sont le Crould et le Petit Rosne, la Bièvre, l’Orge et
son affluent l’Yvette, l’Yerre, le Morbras, le Réveillons...
L’espace est organisé en trois grands ensembles :
Page 16
SRCE de la région
224 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
une large cuvette occupée par des dépôts alluvionnaires sur une large bande le long de la
Seine et de la Marne ;
-
une série de plateaux peu élevés, majoritairement argilo-marneux à localement calcaires et
sableux au nord de la Seine, ponctués régulièrement de buttes avec des affleurements
calcaires, argileux ou sableux (Buttes de Cormeilles-en-Parisis et d’Orgemont, Butte Pinson à
Montmagny, Plateau d’Avron à Neuilly-Plaisance, Mont Valérien à Suresnes), y compris dans
Paris (Montmartre, entre Belleville et Les Lilas) ;
-
des plateaux plus élevés et occupés principalement par des affleurements sableux et argileux
acides (influence de l’Hurepoix) recouverts localement de limons au sud-est (Influence de la
Brie).
Diagnostic
L’agglomération parisienne est un espace urbain très densément peuplé. Les espaces naturels et
verts y occupent cependant des superficies importantes. Ils présentent la particularité d’être
fréquemment isolés et enclavés dans le tissu urbain, ce qui rend les connexions terrestres difficiles.
Les connexions aériennes restent toutefois souvent possibles ce qui détermine un fonctionnement
en archipel.
Ces espaces de toute taille correspondent :
-
à des massifs forestiers plus ou moins enclavés (Bois de Boulogne et de Vincennes, butte de
Cormeilles-en-Parisis, forêt de Bondy et abords, bois de Sevran, coteaux boisés de NeuillyPlaisance, Gagny et Chelles, Bois St Martin et boisements du Val Maubuée, forêts de
Verrières-le-Buisson, de Meudon, de Versailles, de Fausse-Reposes, de la Malmaison,
domaine de Beauregard, forêts de Marly et de Saint-Germain-en-Laye, etc.) ;
-
à des parcs anciens ou récents : à Paris, le parc des Buttes Chaumont, de Montceau,
Montsouris, ou le Jardin des Plantes ; en Seine-Saint-Denis, le parc de La Courneuve, du
Sausset, de La Haute-île, des Beaumonts…; dans le Val de Marne, le parc du Morbras, du lac
de Créteil, ou celui des Lilas ; dans les Hauts-de-Seine, le parc de Sceaux, de la Vallée aux
Loups, Henri Sellier, de Saint-Cloud, des Chanteraines, etc.
Page 17
SRCE de la région
225 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
à des terrains de sports (golfs), aux grands cimetières et aux dépendances vertes des grandes
infrastructures
(aéroports du Bourget, d’Orly, de Villacoublay, bordures des voies
autoroutières et ferroviaires…) ;
-
aux espaces verts aménagés des grands ensembles et aux jardins des particuliers ;
-
aux friches urbaines, espaces souvent transitoires et en mutation rapide…
On trouve également encore quelques espaces agricoles, des cultures maraîchères et des vergers sur
les marges du territoire (plaine de Montesson, vergers autour de Montmorency, secteurs au sud de
l’aéroport de Roissy et autour de Rungis et d’Orly, à Vigneux-sur-Seine, sur le plateau de Saclay...).
Les vallées constituent les continuités écologiques les plus importantes bien que leur fonctionnalité
soit altérée par l’artificialisation des berges et de l’arrière-berge. Des opérations de renaturation des
berges ont été engagées sur certains tronçons de la Seine et de la Marne (par exemple à Epinay-surSeine, Vitry, Bonneuil-sur-Marne, Le Perreux… et même localement à Paris), ainsi que sur des cours
d’eau plus petits comme la basse vallée de l’Orge, la Bièvre, le Morbras... Certains plans peuvent
également, dans certaines conditions, concourir au réseau des milieux aquatiques.
L’artificialisation, voire la fermeture totale de certains cours d’eau a pu entraîner la disparition de
certains d’entre eux. La Bièvre, la Morée, le Croult, le Petit Rosne, le Rosne, La Vieille Mer, le Sausset
sont autant de cours d’eau dont la fonctionnalité est aujourd’hui très altérée voire empêchée sur
certains tronçons. La restauration de ces milieux aquatiques dégradés et la reconquête de leurs
fonctionnalités écologiques constitue un enjeu majeur pour la continuité écologique intra urbaine en
particulier.
Les boisements constituent, sur plusieurs secteurs, des continuités partiellement ou totalement
fonctionnelles. C’est notamment le cas :
-
entre le bois de Boulogne, le parc de St Cloud, les forêts de Meudon, de Versailles, de FausseReposes, de la Malmaison…
-
entre les forêts de Saint-Germain-en-Laye et de Marly, via la plaine de la Jonction ;
-
entre la forêt de Bondy, le parc de Sevran et les boisements naturels situés plus à l’est ;
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SRCE de la région
226 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
entre les coteaux de Gagny et de Chelles ;
-
le long des îles de la Marne ;
-
au niveau des bois du Val Maubuée ;
-
sur l’arc boisé du Val-de-Marne autour de la forêt Notre-Dame…
Les continuités herbacées sont composées de divers espaces verts et des friches en combinaison
avec des bordures d’infrastructures comme sur la petite ceinture parisienne, dans le nord-ouest de la
Seine St-Denis, le long de l’aqueduc de la Dhuis, autour d’Orly et de Roissy, sur le plateau de Saclay..
Malgré leur fort intérêt pour la fonctionnalité des continuités écologiques et leur rôle important dans
la dispersion de nombreuses espèces telles que les papillons, les oiseaux et certains petits
mammifères, elles sont peu présentes du fait de leur émiettement et de l’hétérogénéité des habitats
qui les composent.
Les infrastructures routières et ferroviaires contribuent à la fragmentation de l'espace, en particulier
au fractionnement des espaces boisés et des corridors alluviaux mais peuvent constituer également
des corridors importants en contexte urbain. Elles sont, en effet, bordées de végétation, plus ou
moins naturelle ou artificialisée (engazonnement, alignement d’arbres et arbustes) et peuvent jouer
un rôle de continuité écologique pour les espèces de la nature dite « ordinaire », parfois aussi pour
des espèces envahissantes (Ailante, diverses armoises, Buddleia, Renouée du Japon, Séneçon du
Cap…). Les bordures des principaux axes des voies navigables (fleuves, canaux), des grands axes
routiers (autoroutes) ou ferroviaires (voies ferrées, ligne RER, voies désaffectées de la Petite
ceinture…) bordés d’espaces verts ou de coulées vertes aménagées suffisamment larges ou
relativement tranquilles peuvent jouer le rôle de corridor privilégié en milieu urbain dense.
Enjeux de continuité écologique
Entre le tissu urbain dense et les autres territoires plus ruraux composant l’Ile-de-France, se tisse un
réseau de relations plus ou moins fonctionnelles. C’est notamment le cas
-
le long des fleuves, notamment de la Marne et sur certains tronçons de la Seine, en
s’appuyant notamment sur le réseau constitué par les îles ;
-
le long des canaux (Ourcq, St Denis…) et des affluents de la Seine et de la Marne (Orge,
Yvette, Bièvre, Yerres, Morbras, Réveillon…) ;
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SRCE de la région
227 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
entre le parc de La Courneuve et le secteur de Roissy, via la vallée du Croult et les espaces
verts des aéroports du Bourget et de Roissy ;
-
entre la forêt de Bondy et les milieux naturels situés plus à l’est, via les carrières de gypse
réaménagées et l’aqueduc de la Dhuis ;
-
entre la basse vallée de l’Yerres et la forêt de Sénart ;
-
entre le bois de Boulogne et les espaces boisées de l’ouest parisien vers Versailles…
D’autres espaces présentent des enjeux de connexion plus locaux mais importants en contexte
urbain, citons en particulier :
-
la restauration de liaisons écologiques fonctionnelles entre certains boisements et les
corridors alluviaux (entre le bois de Boulogne et la Seine par exemple) ;
-
le maintien de certaines connexions (entre les forêts de St Germain-en-Laye et de Marly,
autour des étangs de Saclay et de St Quentin en Yvelines, le long de la Seine en bordure des
plaines de Montesson et de Draveil…) ;
-
l’interconnexion des grands parcs et espaces verts ;
-
la valorisation des bordures des infrastructures (canaux, aqueducs, voies rapides, abords des
voies ferrées et des lignes RER aériennes, espaces verts des aéroports…).
3.2.1.2.
Le Vexin français
Le Vexin français occupe l’ouest du Val-d’Oise. Il est limité à l’ouest par la vallée de l’Epte (qui le
sépare du Vexin Normand), au sud par la vallée de la Seine et à l’est par la vallée de l’Oise. Il s’étend
au nord jusqu’à la vallée de la Troesne dans le département de l’Oise.
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SRCE de la région
228 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
Le Vexin est constitué d’un plateau limoneux qui se relève d’est en ouest (100 m au-dessus de
Pontoise, 150 m au voisinage de l’Epte). Ce plateau repose sur du calcaire (lutécien, qui affleure le
long des vallées. Les buttes témoins épargnées par l’érosion sont recouvertes de sables de
Fontainebleau (et/ou de l’Auversien), sont, le plus souvent, couronnées de meulière de
Montmorency. Ces hautes buttes dépassent localement les 200 m. On trouve 3 ensembles de buttes
d’orientation générale nord-ouest – sud-est :
-
au nord-est, les buttes du bois de Marines, de Rosne, de Cormeilles-en-Vexin, de Frémécourt
et de Grisy ;
-
au sud-ouest, les buttes d'Arthies et de Fontenay-Guitrancourt ;
-
au sud-est, la butte de l'Hautil.
De profondes vallées entaillent le plateau. Les principaux cours d’eau sont le Sausseron et la Viosne
affluents de l'Oise ; la Montcient, et l'Aubette de Meulan affluents de la Seine, l'Aubette de Magny et
le Cudron affluents de l’Epte.
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SRCE de la région
229 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Diagnostic
Le paysage vexinois est à dominante rurale. L’urbanisation, se concentre le long des vallées de la
Seine (secteur de Meulan, de Limay…) et de l’Oise avec notamment la ville nouvelle de CergyPontoise.
L’agriculture domine le paysage. Elle s’est majoritairement développée sur les plaines et plateaux.
Les principales zones de production correspondent aux plateaux du Vexin central, d'Hérouville et
d'Arthies. Les boisements occupent principalement les buttes témoins ainsi que les vallées.
Sur le plan structurel, deux orientations majeures se dessinent : les principales continuités
écologiques suivent l’orientation dominante des petites vallées et des buttes boisées plus ou moins
interconnectées. Elles sont orientées est-ouest. Les liaisons nord-sud les plus importantes
correspondent aux vallées de l’Epte et de l’Oise et aux têtes de bassin des vallées de la Viosne et du
Sausseron.
Les vallées constituent des continuités écologiques d’autant plus importantes qu’elles concernent
des habitats très diversifiées comprenant des cours d’eau, quelques plans d’eau, des zones humides
(en particulier sur la Viosnes, le Sausseron et l’Epte), quelques prairies en fond de vallée, des
ripisylves, ainsi que des pelouses calcaires, des vergers sur les coteaux et des boisements en bordure
de plateau. Le réseau de buttes boisées est également important et dans l’ensemble bien structuré.
Le reste de la plaine, entre les vallées de l’Aubette de Meulan, de la Viosne et du Sausseron est voué
à l’agriculture intensive avec des zones plus diversifiées en rebord de plateau.
Le territoire est relativement peu fractionné. Les principaux axes de communication sont la N14 et la
D915. Les autres axes correspondent à des voies plus secondaires (D28, D43, D913, D927, D983…)
ainsi qu’aux lignes de chemin de fer desservant Gisors et Magny-en-Vexin. Les coupures générées par
ses infrastructures sont relativement ponctuelles et concernent principalement :
-
le passage de la RN14 dans la vallée de l’Epte à St Clair-sur-Epte ;
-
les liaisons au nord de Meulan recoupées par la D28 et la D913,
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SRCE de la région
230 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
le passage de la D983 au niveau des buttes boisées.
Enjeux de continuité écologique
Le Vexin est bien connecté vers le nord, sans obstacle important, et vers l’ouest, sans contrainte
majeure à travers la vallée de l’Epte. En revanche, le Vexin est bordé par l’Oise à l’est et la Seine au
sud, deux rivières devenues difficilement franchissables par les espèces terrestres du fait de
l’urbanisation, des infrastructures et des aménagements pour la navigation. Il subsiste cependant
localement des fenêtres pas ou peu urbanisées qui offrent des connexions possibles dont la
présentation est un enjeu majeur qui m……… de à conserver absolument au regard des enjeux
écologiques (cf. chapitre sur les vallées de l’Oise et de la Seine aval).
Pour la bonne fonctionnalité des continuités écologiques, les autres enjeux concernent le maintien :
-
de connexions le long des vallées (Viosne aval, Sausseron aval, Epte…) ;
-
d’une connexion au nord de Meulan ;
-
d’une ouverture suffisamment large entre l’agglomération de Cergy-Pontoise et la forêt de
l’Hautil qui tend progressivement à être enclavée par l’urbanisation et les infrastructures.
3.2.1.3.
La vallée de l’Oise
L’Oise constitue la principale connexion fluviale entre l’Ile-de-France, la Picardie et les territoires du
nord. Elle traverse de part en part le Val d’Oise jusqu’à sa confluence avec la Seine à Conflans-SainteHonorine en délimitant le Vexin français à l’ouest et le Pays de France à l’est.
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SRCE de la région
231 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
La vallée est composée pour l’essentiel de dépôts alluviaux récents encadrés de coteaux calcaires
surmontés de dépôts sableux (sables de Fontainebleau…). Les méandres sont dans l’ensemble peu
marqués à l’exception du secteur de Cergy où une large boucle s’est formée.
Diagnostic
La vallée est dans l’ensemble très urbanisée avec plusieurs pôles importants à la confluence, autour
de Pontoise, l’Isle-Adam et Persan-Beaumont et plus en amont dans le département de l’Oise. Les
terres agricoles ont presque totalement disparu en fond de vallée à l’exception de quelques enclaves
à l’Isle-Adam, Champagnes-sur-Oise… et du tronçon de vallée située au nord de Beaumont jusqu’à
Asnières-sur-Oise. Les liaisons sont rares mais subsistent localement, notamment au niveau de la
boucle de Cergy qui accueille une importante base de loisirs avec des plans d’eau, de vastes pelouses
et des ripisylves, ainsi qu’avec les massifs forestiers de l’Isle-Adam et de Carnelle. Ces dernières
liaisons sont cependant menacées par l’urbanisation. Des liaisons existent également avec diverses
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SRCE de la région
232 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
zones humides d’importance régionale (marais de Stors, de Bernes-sur-Oise, de Royaumont…). Les
berges sont dans l’ensemble très artificialisées du fait d’aménagements anciens pour la navigation
fluviale mais des opérations de renaturation sont actuellement en cours. Les îles, peu nombreuses,
sont fréquemment artificialisées, à l’exception de l’Ile de Vaux à Méry-sur-Oise et de l’île des Aubins
à Bruyères-sur-Oise.
La vallée est longée de part et d’autre par diverses routes de desserte locale assez fréquentée. Elle
est également recoupée par plusieurs infrastructures importantes (A15, A16…) qui peuvent participer
localement au fractionnement des écosystèmes (notamment en bordure nord de la forêt de l’IsleAdam).
Enjeux de continuité écologique
Malgré son urbanisation, la vallée de l’Oise constitue toujours une continuité écologique
d’importance régionale, empruntée par de multiples espèces (poissons, oiseaux, chauves-souris,
insectes…). Cependant, les possibilités de déplacement sont localement fortement contraintes par
l’urbanisation. De plus, la vallée est devenue difficilement franchissable par les espèces terrestres du
fait de l’urbanisation, des infrastructures et des aménagements pour la navigation qui ont supprimé
les passages à gué qui existaient jusqu’au 19e siècle. Il subsiste cependant localement des connexions
qui offrent des liaisons possibles à conserver absolument. Citons notamment :
-
les dernières ouvertures à Maurecourt;
-
des liaisons avec la forêt de l’Isle-Adam au niveau du marais de Stors et du secteur de
Cassan au sud et au nord de l’Isle-Adam ;
-
des liaisons avec la forêt de Carnelle et les marais de Royaumont entre Noisy et Asnières-surOise ;
-
des coupures agricoles à Champagnes-sur-Oise, Bernes et Bruyères-sur-Oise.
3.2.1.4.
Le Pays de France et ses extensions (Vieille France, Goële, Multien et Orxois)
Le Pays de France regroupe plusieurs pays historiques : la Vieille France, la Goêle, le Multien et
l’Orxois :
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SRCE de la région
233 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
la Vieille France couvre l’est du Val d’Oise, elle est limitée au nord par les forêts de Picardie, à
l’ouest par l’Oise et au sud par l’agglomération parisienne ;
-
la Goële et le Multien occupent le nord-ouest de la Seine-et-Marne, ils s’étendent dans l’Oise
jusqu’aux forêts picardes, au sud jusqu’à la vallée de la Marne et à l’est jusqu’à l’Ourcq ;
-
l’Orxois occupe en Ile-de-France la pointe nord-est de la Seine-et-Marne entre l’Ourcq et la
Marne mais s’étend bien au-delà dans le département de l’Aisne.
Géomorphologie et géologie
La région se présente comme un ensemble de plateaux limoneux, d’une altitude moyenne de 150 m,
découpé par quelques cours d’eau parfois relativement encaissés (Ourcq) laissant apparaître des
affleurements calcaires sur les coteaux. Les plateaux sont surmontés par une série de buttes boisées
recouvertes principalement de sable de Fontainebleau et d’argile à meulière de Montmorency, dont
l’altitude maximale atteint 200 m (Carnelle, Isle-Adam, Montmorency, buttes de la Goële). Les buttes
sont principalement orientées est-ouest. Elles sont localisées le long de la vallée de l’Oise
(Montmorency, Carnelle, l'Isle-Adam) et au centre du territoire entre Moussy-le-Neuf et les abords
de Meaux (buttes de Montgé-en-Goêle, de Monthyon, de Penchard et d'Automne). L’Orxois se
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SRCE de la région
234 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
distingue du reste du territoire par un relief plus marqué et par la complexité et l’hétérogénéité des
sols composés d’affleurements argileux, marneux, calcaires et limoneux.
Les principaux cours d’eau sont orientés vers le sud (Croult, Ourcq) ou le sud-est (Beuvronne,
Biberonne, Therouanne) à l’exception de la Thève et de quelques petits affluents de l’Oise qui sont
orientés vers l’ouest.
Diagnostic
Les grandes cultures dominent très largement le paysage à l’exception des marges du territoire
plutôt boisées. Dans cette matrice agricole vient s’inscrire l’urbanisation. Elle est surtout présente le
long de la Vallée de l’Oise, sur le sud-ouest du territoire autour de la forêt de Montmorency, au sud
de l’aéroport de Roissy et aux abords de Meaux. On notera également l’importance prise par les
aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget. Indépendamment des surfaces occupées par
les pistes ou les bâtiments, ces deux infrastructures comprennent de très importantes surfaces en
herbe, au point de constituer les ensembles herbacés les plus vastes d’Ile-de-France.
Les buttes témoins constituent les plus importants ensembles boisés. Elles forment des continuités
nord-sud entre les forêts de Montmorency, l’Isle-Adam, Carnelle et les forêts Picardes et un axe
nord-ouest – sud-est entre la forêt d’Ermenonville (60) et les buttes boisées au nord de Meaux. On
retrouve également des boisements au sud-ouest du territoire en contexte urbain entre la forêt de
Bondy et le bois de La Vallières, via le secteur de Vaujours, les bois de Brou, Luzancy, Chaalis…
Au sein des vastes espaces de grande culture, les vallées constituent des continuités écologiques
importantes pour les espèces associées aux zones humides et aquatiques. Cependant, elles sont
souvent couvertes de peupleraies (vallées de la Beuvronne, de la Biberonne, de la Thérouanne, de
l’Ourcq) ce qui limite leurs potentialités écologiques. Les affleurements calcaires sont dans
l’ensemble peu marqués mais existent cependant localement le long de l’Oise, de la Thève et de
l’Ourcq. Les prairies et de façon générale les milieux herbacés naturels, sont rares. Les continuités
herbacées correspondent principalement aux réseaux de friches et à des milieux artificiels comme les
aéroports et les bords des infrastructures routières et/ou ferroviaires.
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SRCE de la région
235 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La région est traversée par de grands axes de communication orientés, selon les cas, nord-sud ou estouest : les autoroutes A1 et A4, les LGV Nord et Est, les nationales N1, N16, N17, N330... Dans
certains secteurs, elles coupent littéralement des espaces naturels en deux, notamment dans le cas
de la LGV Est en Vallée de l’Ourcq. L’ouest du territoire est également traversé par la Francilienne
(N104) qui recoupe les continuités écologiques entre les forêts de Montmorency et de l’Isle-Adam.
Les autres coupures importantes correspondent :
-
au passage entre les parties est et ouest de la forêt de Montmorency au niveau de la D909 ;
-
à la N184 qui coupe en deux la forêt de l’Isle-Adam ;
-
aux passages entre les forêts de l’Isle-Adam et de Carnelle au niveau des N1, D78 et de la
voie ferrée desservant Beaumont-sur-Oise ;
-
aux passages entre les forêts de Carnelle et de Chantilly au niveau des D909Z et D922 ;
-
aux liaisons entre la forêt d’Ermenonville et la butte de Montgé-en-Goële (passage des N2,
D13, D401) ;
-
aux infrastructures traversant l’Orxois (A4 et TGV Est).
Enjeux de continuité écologique
Le Pays de France est délimité par la Seine et l’Oise à l’ouest, le canal de l’Ourcq et la Marne au sud,
voies navigables aujourd’hui difficilement franchissables par les espèces terrestres du fait de
l’urbanisation, des infrastructures et des aménagements pour la navigation. Il subsiste cependant
localement des tronçons pas ou peu urbanisés, importants à conserver, susceptibles de servir de
corridors pour diverses espèces (cf. chapitres sur les vallées de l’Oise, de la Marne et de la Seine
aval).
Les autres enjeux concernent :
-
le maintien de connexions le long des vallées (Ysieux, vallée de Chauvry, vallée du ru de
Presles, Beuvronne, Therouanne, Ourcq…) ;
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SRCE de la région
236 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
la préservation de zones tampons suffisamment larges au niveau des lisières non urbanisées
des forêts de Montmorency, l’Isle-Adam et Carnelle et entre les villages de la vallée de
l’Ysieux ;
-
le maintien d’une connexion boisée entre la forêt de Montmorency et la butte d’Ecouen ;
-
la préservation et le renforcement des connexions (en particulier pour la Chouette Chevêche
et les mammifères) entre l’extrémité est de la vallée de l’Ysieux, les boisements du sud de la
Picardie et la butte de Montgé en Goële….
-
le maintien des mosaïques agricoles associant cultures, friches et bosquets entre
Goussainville et Louvres.
Le territoire présente également la particularité de maintenir des connexions plus ou moins
fonctionnelles vers le cœur urbain de l’agglomération parisienne qui sont importantes à conserver et
valoriser notamment :
-
entre le parc de La Courneuve et le secteur de Roissy, via la vallée du Croult, des parcelles
relictuelles de friches et de cultures et les espaces verts des aéroports du Bourget et de
Roissy ;
-
entre la forêt de Bondy, le bois de Bernouille et les milieux naturels situés plus à l’est (Bois de
Claye, Luzancy, Chaalis, Les Vallières…), via les carrières de gypse réaménagées et l’aqueduc
de la Dhuis. Précisons que les carrières peuvent contribuer au maintien, voire au
renforcement, des corridors sous réserve de réaménagements à vocation écologique
privilégiant la reconstitution de pelouses marneuses, de mares et de boisements naturels ;
-
le long du canal de l’Ourcq, vers Paris en aval de la Beuvronne et plus à l’est dans la traversée
de la ville de Meaux…
L’artificialisation, voire la fermeture totale de certains cours d’eau a pu entraîner la disparition de
certains d’entre eux. Le Croult et le petit Rosne sont autant de cours d’eau dont la fonctionnalité est
aujourd’hui très altérée voire empêchée sur certains tronçons. La restauration de ces milieux
aquatiques dégradés et la reconquête de leurs fonctionnalités écologiques constitue un enjeu
majeur.
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SRCE de la région
237 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.2.1.5.
La vallée de la Marne
La Marne traverse de part en part la Seine-et-Marne, l’extrémité sud-est de la Seine-Saint-Denis et le
Val-de-Marne jusqu’à sa confluence avec la Seine. Elle constitue une des principales connexions
fluviales reliant l’Ile-de-France au sud-est de la Picardie et à la région Champagne-Ardenne. Elle
délimite les territoires du Pays de France (Goële, Multien et Orxois) au nord et la Brie au sud.
Géomorphologie et géologie
La vallée est composée pour l’essentiel de dépôts alluviaux récents encadrés de terrains argilomarneux et limoneux à l’ouest sur les rebords des plateaux, pouvant être plus calcaires en allant vers
l’est là où les coteaux sont plus marqués. La Marne forme de multiples méandres et une suite de
boucles importantes tout au long de son tracé francilien (Boucles de Saint-Maur, de Jablines, de
Trilbardou, d’Isles-les-Villenoy, de Meaux, de Montceaux, de Germigny-l’Evêque, de Changis, de
Luzancy, de Méry-sur-Marne, de Saâcy…).
Diagnostic
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SRCE de la région
238 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La vallée est dans l’ensemble très urbanisée en aval de Lagny et très rurale en amont de Meaux avec
une zone de transition entre ces deux villes. L’exploitation des granulats a laissé place à de nombreux
plans d’eau entre Vaires-sur-Marne et Luzancy qui donnent une physionomie particulière au
territoire. Ces plans d’eau peuvent jouer un rôle essentiel pour certains groupes faunistiques comme
les oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants, les libellules, certains amphibiens... Les activités
agricoles ont beaucoup régressé mais se maintiennent encore de façon significative en amont de
Lagny et de Meaux. Les boisements sont peu étendus mais la plupart des boucles sont occupées par
des massifs forestiers, généralement sur les côteaux (Les Vallières, Lesches, Quincy, Nanteuil et
Montceaux-les-Meaux, Reuil-en-Brie, Nanteuil-sur-Marne…). Des parcs boisés en contexte urbain
contribuent également aux échanges le long de la vallée (La Haute-Isle à Neuilly-sur-Marne, Champssur-Marne, Saint-Faron à Meaux…) ou sur les coteaux Son cours est occupé par de nombreuses îles.
La vallée est également caractérisée par :
-
la présence de plusieurs dizaines d’îles boisées sur la Marne, y compris en contexte urbain
(boucles de Saint-Maur et de Champigny, secteur de Chelles…), dont certaines importantes
en amont de Meaux (à Germigny-l’Evêque, Congis-sur-Thérouanne, Jaignes, Ussy…) ;
-
des connexions avec des zones humides dont le marais de Lesches, les zones humides des
basses vallées de la Thérouanne et de l’Ourcq, et avec les nombreux plans d’eau ponctuant le
cours de la Marne ;
-
et par de riches ripisylves, en particulier en amont de Meaux et dans les boucles en aval.
La vallée présente la particularité d’être longée sur une partie de son cours par le canal de Chalifert
et surtout par le canal de l’Ourcq (entre Charmentray et Lizy-sur-Ourcq) qui permet de relier
directement la capitale à travers la Seine-Saint-Denis. Ces infrastructures constituent des continuités
écologiques que se soit en zone urbaine ou rurale du fait de la présence de formations herbacées et
d’alignements d’arbres. Elles constituent également des obstacles au franchissement pour les
espèces à dispersion terrestre du fait de berges souvent très pentues et du faible nombre d’ouvrages
de franchissement.
La vallée est également longée par d’importantes voies ferrées (lignes de Reims et de Soissons) et par
diverses routes de desserte locale, très fréquentées en aval de Lagny-sur-Marne et dans le secteur de
Meaux. Elle est également recoupée par plusieurs infrastructures importantes (Francilienne, TGV Est,
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SRCE de la région
239 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
A140, A4…) qui contribuent localement au fractionnement des écosystèmes comme dans les boucles
de Jablines et de Montceaux-les-Meaux.
Enjeux de continuité écologique
La vallée de la Marne constitue une continuité écologique d’importance majeure au niveau régional.
En milieu urbain, les axes de déplacement de la faune sont contraints mais les îles, les parcs et les
berges végétalisées forment encore un réseau fonctionnel. En amont, les contraintes sont plus
réduites, même si l’urbanisation provoque localement des points de rupture, principalement à Lagnysur-Marne, Meaux et La Ferté-sous-Jouarre.
En amont de Meaux, les enjeux majeurs de préservation des continuités écologiques sont :
-
le maintien des milieux ouverts (prairies, friches et cultures) sur le pourtour de la forêt de
Montceaux, en particulier en liaison avec la Marne, tel qu’à Germigny-l’Evêque ;
-
la préservation des coupures agricoles à la confluence entre l’Ourcq, la Thérouanne et la
Marne, au sud-ouest de Lisy-sur-Ourcq.
Entre Meaux et Lagny les principaux enjeux de conservation concernent :
-
la préservation du caractère naturel des berges de la Marne et de leurs abords afin d’éviter
une urbanisation continue ;
-
le désenclavement du marais de Saint-Faron à Meaux ;
-
la préservation des connexions hydrauliques entre la Marne et le marais de Lesches via le ru
du Rapinet ;
-
le maintien d’une connexion entre la forêt des Vallières et les secteurs boisés de Lesches.
En aval de Lagny, les enjeux de conservation portent principalement sur les liaisons entre les massifs
boisés et les ripisylves de la Marne, au niveau des bois de Brou et de Chaalis, vers les bois du Val
Maubuée à travers le parc de Champs-sur-Marne. La restauration d’une connexion entre la Marne et
le bois de Vincennes paraît aujourd’hui difficile compte tenu de l’urbanisation et des infrastructures
existantes.
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SRCE de la région
240 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.2.1.6.
La Brie
La Brie est de loin la plus grande région naturelle d’Ile-de-France. Elle est située majoritairement en
Seine-et-Marne avec des extensions limitées à l’extrême nord-est de l’Essonne (forêt de Sénart et
abords), dans le Val-de-Marne (Forêt Notre Dame et abords) et l’extrême sud-est de la Seine-SaintDenis. Elle est constituée de la Brie Française, de la Brie Champenoise et du Montois. La région est
délimitée par la Marne au nord, la région Champagne-Ardenne à l’est, la Seine au sud et le cœur
urbain de l’agglomération parisienne à l’ouest.
Géomorphologie et géologie
Le plateau Briard présente une pente faible nord-est / sud-ouest. Il est constitué pour l’essentiel de
limons reposant sur un soubassement calcaire surmonté de petites buttes de sables et d’argiles du
Stampiens (Sables de Fontainebleau…), coiffées parfois de dalles de grès quartzites et/ou de calcaire
de Beauce (butte de Doue). Les affleurements calcaires sont souvent peu caractéristiques mais
peuvent localement être bien marqués le long des coteaux de la Seine dominant la Bassée et plus
ponctuellement sur les vallées du Petit Morin et de l’Aubetin.
Page 33
SRCE de la région
241 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Le plateau est sillonné par un réseau dense de petits cours d’eau et présente une densité
remarquable de zones humides de plateau, de mares et de mouillères, en particulier au niveau des
massifs boisés et à leurs abords. Les principaux cours d’eau sont orientés sud-nord (Grand et Petit
Morin et affluents) ou est-ouest (Yerres). Des affluents moins importants s’écoulent vers le sud
comme l’Auxence ou la Voulzie.
Le secteur du Montois bordant la Seine présente une physionomie un peu différente avec des
vallonnements plus marqués.
Diagnostic
Le paysage briard est reconnu pour ses grands espaces cultivés qui occupent la partie centrale du
territoire. Ces espaces abritent également des massifs forestiers parmi les plus vastes d’Ile-deFrance. Ces derniers se sont maintenus sur les placages argilo-sableux les moins favorables à
l’agriculture que l’on retrouve en arc de cercle sur presque tout le pourtour du plateau. Citons :
-
au nord du territoire, les boisements s’étendant de façon presque continue entre la forêt
Notre-Dame, le massif de Ferrières-Armainvilliers, les forêts de Crécy, de Malvoisine… ;
-
au sud, la forêt de Villefermoy et ses abords ;
-
le long de la Seine entre les 2 ensembles précédents, les forêts de Sénart, de Rougeau, de
Sainte-Assise, le Buisson de Massoury et les forêts de Barbeau et de Valence.
Ces forêts et les plaines agricoles qui les bordent offrent la particularité d’abriter d’importantes
zones humides de plateau, de grands étangs (Armainvilliers, Vincennes, Villefermoy, Croissy,
Beaubourg, Guerlandes…) et plusieurs milliers de mares.
En outre, le réseau de boisements de plus petite taille localisés principalement entre les vallées de
l’Aubetin, du Grand et du Petit Morin et plus ponctuellement dans le centre de la Brie (forêt de Jouy)
joue un rôle non négligeable pour la dispersion des espèces vers l’est.
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SRCE de la région
242 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Ainsi, le continuum boisé est dans l’ensemble suffisamment dense pour permettre une bonne
circulation des espèces inféodées aux forêts et aux mares et mouillères qui y sont souvent associées,
sauf dans le centre de la Brie où les boisements sont plus rares, ce qui constitue un facteur limitant
pour les échanges nord-sud. Les vallées constituent des continuités écologiques importantes, en
particulier dans les vastes plaines agricoles où elles jouent souvent un rôle de corridor entre les
espaces boisés. De plus, elles ont, plus qu’ailleurs, un rôle déterminant pour les espèces de la soustrame herbacée du fait du maintien de surfaces prairiales non négligeables
Malgré une forte régression, les surfaces prairiales restent encore localement notables en particulier
le long des Petit et Grand Morin et de l’Aubetin et plus localement dans le sud de la Brie (par
exemple, au niveau des champs captant de la ville de Paris de la vallée de la Voulzie, au nord de
Provins).
L’urbanisation, longtemps limitée, a progressé rapidement ces dernières années sur la frange ouest
du territoire au niveau de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, d’Ozoir-la-Ferrière, de Tournan-enBrie, de Brie-Comte-Robert, de la ville nouvelle de Melun-Sénart avec des extensions le long des
vallées de la Marne jusqu’à Meaux et de la Seine jusqu’à Montereau-Fault-Yonne.
Les principaux axes de communication, de premier ordre, sont les autoroutes A4, A5, A105, la
francilienne (N104), les lignes TGV et plusieurs voies ferrées de desserte régionale ou nationale.
Les coupures les plus importantes correspondent :
-
aux infrastructures traversant les massifs forestiers de l’axe forêts de Notre-Dame – Ferrières
– Armainvilliers – Crécy – Malvoisine (passage de la N19, N4, D350, voie ferrée autour
d’Ozoir-la-Ferrière, D471, Interconnexion TGV, D408, D213, D210…) ;
-
à la N6 en forêt de Sénart ;
-
aux infrastructures traversant la forêt de Villefermoy et ses abords (D408, D213, D210, LGV
Est, A5, D605…) ;
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SRCE de la région
243 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
plus ponctuellement à la traversée de la forêt de Jouy par la D231, à celle de la forêt de
Montceaux fractionnée par des voies ferrées, les D603, D17, D19 et D97, et à celle du bois St
Martin coupé en deux par une voie ferrée…
On note aussi une fragmentation forte des massifs forestiers et des vallées par diverses
infrastructures orientées est-ouest (N4, N19, D210, D213, D319, D402, D407, D408, D603, D619,
D934…) ou nord-sud (N36, D231, D471…).
Enjeux de continuité écologique
La Brie est délimitée par la Marne au nord et la Seine au sud. Ces deux voies navigables sont
devenues difficilement franchissables par les espèces terrestres du fait de l’urbanisation, des
infrastructures et des aménagements pour la navigation. Il subsiste cependant localement des
tronçons pas ou peu urbanisés, susceptibles de servir de corridors pour diverses espèces (cf.
également les chapitres sur les vallées de la Marne et de la Seine amont). Ils sont importants à
conserver:
-
le long des vallées (partie aval du Grand Morin et de l’Yerres, Voulzie…) et des petits cours
d’eau en contexte plus urbain comme le Morbras ou le Réveillon ;
-
entre la forêt Notre-Dame et la forêt d’Armainvilliers (au sud de Roissy-en-Brie) et de La
Léchelle (entre Lésigny et Ozoir-la-Ferrière) ;
-
entre les forêts d’Armainvilliers et de La Léchelle (entre Ozoir-la-Ferrière et GretzArmainvilliers) ;
-
entre la forêt de Sénart et la vallée de l’Yerres (entre Epinay et Quincy-sous-Sénart) ;
-
entre les forêts de Sénart et de Rougeau, via la plaine de St Pierre du Perray ;
-
entre les forêts de Rougeau et de Sainte Assise à l’est de Seine Port…
-
en contournement nord de Melun.
Par ailleurs, il est nécessaire :
-
de conserver des connexions suffisamment larges au niveau des lisières non urbanisées des
forêts de Notre-Dame, de Ferrière, d’Armainvilliers, (notamment au niveau des plaines
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SRCE de la région
244 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
agricoles situées au nord de Tournan-en-Brie, proches de l’étang d‘Armainvilliers), de Sénart,
Rougeau, Ste-Assise…
-
de maintenir l’étroite connexion entre les bois de St Martin et du Val Maubuée vers la forêt
de Ferrières via les abords de la voie ferrée passant à Pontault-Combault ;
-
de s’assurer de la franchissabilité des routes, y compris secondaires, qui traversent les
massifs forestiers et les plaines riches en mares et mouillères.
3.2.1.7.
La vallée de la Seine-amont
Cette section de la vallée de la Seine est comprise entre le Gâtinais au sud et la Brie au nord. Elle
comprend :*
- la vallée et ses abords immédiats en amont du cœur urbain de l’agglomération parisienne entre la
ville nouvelle de Corbeil-Essonnes et jusqu’à la limite orientale de la Bassée francilienne lorsque
commence le département de l’Aube ;
- la Bassée, vaste plaine alluviale de plusieurs kilomètres de large s’étendant en amont de la
confluence avec l’Yonne ;
- le plateau agricole de Bazoches-les-Bray qui borde la vallée au sud jusque dans le département de
l’Yonne (Champagne Sénonaise).
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SRCE de la région
245 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
La vallée est marquée par une faible pente qui a favorisé à la fois la formation de larges méandres et
l’étalement de la vallée au niveau de la Bassée. Le sol est composé pour l’essentiel de dépôts
alluviaux récents largement exploités pour la production de granulats. La vallée offre à cet endroit
une microtopographie complexe associant de petites buttes sableuses sèches, des zones humides
parfois tourbeuses et un réseau hydrographique très ramifié associant la Seine, de petits affluents et
tout un réseau de noues et fossés phréatiques d’une grande importance sur le plan écologique.
Les rebords de la vallée sont composés de terrasses alluviales plus anciennes avec localement des
sables décalcifiés et des matériaux détritiques issus de l’érosion des rebords des plateaux. Les
matériaux calcaires et argileux affleurent sur les coteaux qui sont localement bien marqués, en
particulier sur le versant Nord de la Bassée. Le plateau de Bazoches-les-Bray, qui borde la Bassée au
sud, est composé de dépôts de limons calcaires (ou lœss) sur une base calcaire.
Diagnostic
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SRCE de la région
246 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Dans sa partie aval, la vallée traverse d’importants secteurs boisés. Elle est marquée par une
succession de zones urbanisées et de liaisons au niveau des forêts de Rougeau, de Sainte-Assise, du
Buisson de Massoury, de Barbeau et de Valence en rive droite et de Fontainebleau en rive gauche.
Les espaces herbacés sont peu représentés et correspondent pour l’essentiel à des friches et espaces
verts de parcs. Les zones humides, très rares, et se trouvent aux abords des anciennes carrières en
eau et sur de très rares iles (Seine-Port, Samois). L’agriculture persiste en de rares endroits, du côté
de Chartrette et de La Grande Paroisse.
En amont de Moret-sur-Loing, le paysage change radicalement. Dans la Bassée, la vallée s’élargit. Elle
est occupée par une vaste plaine inondable comprenant d’importants boisements alluviaux, des
friches, quelques prairies et des zones humides particulièrement remarquables associées au réseau
de noues, ainsi que de nombreux plans d’eau issus de l’extraction des granulats. Les espaces
agricoles se maintiennent sur les bordures. La basse vallée de l’Yonne comprend également
surtout des plans d’eau, des friches et quelques cultures.
Le plateau de Bazoches-les-Bray constitue quant à lui une vaste plaine agricole ponctuée de bosquets
concentrés surtout le long de petits affluents comme l’Orvin et le ru de Villenauxe.
Les aménagements hydrauliques réalisés au XIXème siècle ont entrainé la création de plusieurs canaux
dans la Bassée (canal de La Tombe, canal de Beaulieu) qui participent au fractionnement des zones
humides. Cette situation a été aggravée par la mise à grand gabarit de la Seine dans les années 197080. Celle-ci a entrainé la création d’un large canal et le scindement de longues sections de la Seine et
de plusieurs boucles, aujourd’hui transformées en bras morts (des travaux de reconnexion sont
localement en cours) et par le creusement des casiers SEDA en bordure du canal de Beaulieu.
La vallée, longée par diverses routes et voies ferrées de desserte locale peu fractionnantes, est
recoupée par plusieurs infrastructures importantes (entre Melun et Dammarie-les-Lys, A5 et ligne
TGV Sud-Est, ligne ferroviaire de Troyes…) qui contribuent localement au fractionnement des
écosystèmes notamment dans la Bassée.
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SRCE de la région
247 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Enjeux de continuité écologique
La Bassée constitue un des principaux réservoirs de biodiversité de la région Ile-de-France. La vallée
de la Seine est également une continuité écologique d’importance majeure au niveau régional. Son
intérêt est d’autant plus grand que des liaisons fonctionnelles existent encore avec les massifs
forestiers riverains malgré des coupures au niveau des pôles urbains (Melun, entre Héricy et SaintMammès, Montereau).
Les principaux enjeux de conservation concernent :
-
La préservation des connexions au niveau des forêts de Rougeau (entre Morsang-sur-Seine et
Seine-Port), de Sainte-Assise (entre Seine-Port et Boissise-la-Bertrand), du Buisson de
Massoury (entre Livry-sur-Seine et Fontaine-le-Port), de Barbeau (entre Fontaine-le-Port et
Féricy), de Valence (entre Samoreau et Champagne-sur-Seine) en rive droite, de la forêt de
Fontainebleau en rive gauche ;
-
La renaturation des berges de la Seine et le maintien des continuités écologiques
longitudinales et transversales au sein de la Bassée, de part et d’autre des voies navigables et
vers le nord, vers la forêt de Sourdun et les vallées de l’Auxence et de la Voulzie. La plaine
agricole située entre la Bassée et la forêt de Sourdun est notamment régulièrement
traversée de façon diffuse par les grands mammifères dont le Cerf ;
-
la préservation du caractère naturel des berges de la Seine et de leurs abords afin d’éviter
une urbanisation continue en aval de Melun, par exemple au niveau de la coupure verte
agricole de Vigneux-sur-Seine ;
-
La restauration de prairies inondables notamment en amont de Bray-sur-Seine ;
-
la préservation des confluences avec les principaux affluents (Essonne, Ecole, ru de la Mare
aux Evée, ru du Châtelet, ru de la Gaudine…).
3.2.1.8.
Le Gâtinais
La Gâtinais constitue un vaste territoire regroupant plusieurs ensembles biogéographiques : le
Gâtinais Français, la plaine de Bière, le massif de Fontainebleau et le bocage Gâtinais :
-
le Gâtinais Français occupe le sud-est de l’Essonne et le sud-ouest de la Seine-et-Marne. Il est
délimité au nord par la plaine de Bière et la forêt de Fontainebleau, à l’est par la vallée du
Loing, au sud par le département du Loiret et à l’ouest par la vallée de la Juine ;
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SRCE de la région
248 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
la plaine de Bière prolonge le territoire précédent vers le nord, entre la vallée de l’Essonne et
la forêt de Fontainebleau jusqu’à la Seine au nord ;
-
le massif de Fontainebleau s’étend également sur les départements de l’Essonne et de la
Seine-et-Marne. Il est délimité par la Seine au nord, le Loing à l’est et par le Gâtinais Français
et la plaine de Bière au sud et à l’ouest ;
-
le bocage Gâtinais est délimité par la vallée de l’Yonne au nord, le Loing à l’ouest et s’étend
vers le nord-ouest de l’Yonne et le nord-est du Loiret.
Géomorphologie et géologie
Le Gâtinais est un plateau creusé de profondes vallées et relativement vallonné. La Forêt de
Fontainebleau présente notamment un relief important avec des gorges et des platières
d’orientation nord-ouest/sud-est. Les cours d’eau les plus importants sont le Loing, l’Essonne et la
Juine dans la partie nord-ouest de la zone et l’Ecole à l’ouest du massif de Fontainebleau. La plupart
de ses cours d’eau coulent du sud vers le nord. Dans le Bocage Gâtinais, l’’Orvanne et le Lunain sont
orientés sud-est/nord-ouest.
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SRCE de la région
249 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La région est à dominante calcaire, excepté le massif de fontainebleau qui repose sur des sables du
même nom et qui contient des buttes surmontées de grès. Le Gâtinais Français est dans l’ensemble
plus sec et par endroit plus limoneux (notamment à l’est de la vallée du Loing). Les vallées de
l’Essonne et de la Juine présentent d’importants dépôts tourbeux. Les coteaux des vallées ou des
plateaux sont souvent composés d’affleurements calcaires (Essonne, Juine, localement Loing et
affluents), surmontés ou parfois entièrement recouverts (vallée de l’Ecole) de sables de
Fontainebleau et de grès. Le bocage Gâtinais est plus argileux et plus frais que le reste de la région.
Diagnostic
Le Gâtinais Français et la plaine de Bière sont largement dominés par l’agriculture qui occupe la
majeure partie des plateaux. Les boisements restent bien représentés le long des vallées et sur les
pentes des rebords de plateau. Des prairies subsistent également en fond de vallée et en bordure de
forêt. Subsistent également des pelouses calcaires en rebord de plateau et le long des coteaux de
l’Essonne, de la Juine et de leurs affluents. Ces dernières vallées comprennent de nombreuses zones
humides à caractère tourbeux qui sont parmi les plus vastes d’Ile-de-France (sur l’Essonne, les marais
de Fontenay-le-Vicomte, de Vayres-sur-Essonne, de Maisse, et de Boigneville; sur la Juine, les marais
d’Itteville, d’Etrechy-Chamarande et de Méréville). La plaine de Bière qui est principalement vouée à
l’exploitation maraichère comprend d’importantes concentrations de mares et mouillères (plusieurs
centaines au total).
La Forêt de Fontainebleau est réputée pour être une des forêts de plaine les plus riches au niveau
européen. Cette situation s’explique par les différentes influences qui s’expriment sur le territoire et
par la diversité des conditions écologiques liés à des affleurements calcaires et sablo-calcaires,
gréseux (chaos de grès et platières formant des habitats très originaux), sableux (nombreuses landes
et pelouses acides), à la présence de zones humides (marais du Rebais et de Larchant, nombreuses
mares…). On retrouve tous les gradients favorables à l’expression d’une biodiversité élevée, des sols
acides à calcaires, secs à humides, ouverts à boisés. La forêt de Fontainebleau reste plus ou moins
connectée à d’autres boisements périphériques, à l’ouest vers le massif des Trois-Pignons et le bois
de Milly-la-Forêt, au sud-est vers le bois de la Commanderie et la forêt de Nanteau de l’autre côté du
Loing, au nord-est vers les forêts de la Brie de l’autre côté de la Seine.
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SRCE de la région
250 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
A l’est de la forêt de Fontainebleau, la vallée du Loing présente de nombreuses zones humides
associées. Les bas marais alcalins et tourbeux d’Episy sont au rang des plus remarquables.
Le Bocage Gâtinais présente une occupation des sols assez diversifiée, dominée par l’agriculture mais
avec des parcelles globalement plus petites que dans les grandes plaines de la Beauce et de la Brie,
accompagnées d’une densité plus importante d’espaces herbacés et de bosquets dans les vallées et
sur les coteaux, parfois calcaires.
L’urbanisation progresse en particulier au nord du territoire, le long des vallées de la Seine, de
l’Essonne, de la Juine et plus ponctuellement autour de quelques pôles urbains comme
Fontainebleau, Nemours ou Etampes. Les continuités écologiques sont encore relativement étendues
et fonctionnelles du fait de l’existence de connexions autour des villes et des villages.
Les continuités écologiques les plus importantes correspondent aux réseaux de boisements partant
en étoile autour de Fontainebleau vers la forêt de Rambouillet loin à l’ouest, les forêts de la Brie au
nord, la forêt d’Orléans et les forêts de Bourgogne au sud. Les continuités calcaires, associant des
végétations de pelouses, ourlets et boisements clairs, se développent sur les coteaux et les rebords
de plateau. Les vallées du Loing, de l’Ecole, de l’Essonne et de la Juine et de ses affluents concentrent
une grande part des zones humides.
Les axes de communication sont nombreux et fragmentent fortement les différents secteurs
composant la région :
-
le Gâtinais Français est recoupé par la N20 et des voies ferrées plus ou moins importantes
menant à Orléans, Pithiviers et Malesherbes. D’autres voies routières assez fréquentées
sillonnent la plaine du nord au sud (D403, D410, D721, D948) ou d’est en ouest (D152, D191,
D837);
-
la plaine de Bière est fragmentée par l’A6 et plusieurs départementales (D372, D607,
D637…) ;
-
le massif de Fontainebleau est séparé du massif des Trois-Pignons et du bois de la
Commanderie par l’A6. D’autres routes, parfois aménagées avec un terre-plein central,
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SRCE de la région
251 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
contribuent au fractionnement, en particulier les D606 et D607, ainsi que les D138, D142 et
D409 ;
-
le bocage Gâtinais est interrompu par l’A6 en forêt de Nanteau et l’A77. Quelques
départementales contribuent également à un effet de coupure (D225, D403, D606).
La vallée du Loing constitue un obstacle pour le passage de la faune du fait de l’urbanisation en
continu ainsi que de l’effet barrière du canal du Loing et des routes qui longent la vallée comme la
D607.
Enjeux de continuité écologique
Le Gâtinais est dans l’ensemble assez bien connecté avec les territoires voisins du sud et de l’est. Les
vallées de l’Essonne et de la Juine assurent notamment des liaisons vers l’est de la Beauce et la forêt
d’Orléans. Il en est de même des vallées du Lunain et de l’Orvanne qui rejoignent le secteur de Sens
dans l’Yonne. En revanche, les coupures sont beaucoup plus fortes vers le nord du fait de la Seine qui
constitue une voie navigable difficile à franchir pour la faune terrestre. Par contre, les espèces à
dispersion aérienne peuvent aisément passer du fait de la proximité des massifs boisés du sud de la
Brie (Buisson de Massoury, forêts de Barbeau et de Valence). Les déplacements sont également
difficiles vers l’ouest en direction de la forêt de Rambouillet du fait d’une succession d’infrastructures
nord-sud difficilement franchissables au-delà de la vallée de la Juine (cf. chapitre sur la Beauce et le
Hurepoix).
Outre le maintien des connexions entre les massifs forestiers et la Seine, les principaux enjeux à
prendre en compte sur le territoire sont :
-
d’assurer une meilleure franchissabilité de certaines grandes infrastructures routières et
ferroviaires, en particulier au niveau de l’A6 en forêts de Fontainebleau et de Nanteau, de la
N20 et des lignes ferroviaires reliant Orléans et Malesherbes ;
-
de préserver des connexions et s’assurer de la franchissabilité du canal le long du Loing, en
particulier au niveau des rares ouvertures non urbanisées comme l’axe constitué par la
plaine de Sorques et le marais d’Episy dans la vallée du Lunain, les secteurs entre La
Genevraye et Montcourt-Fromonville, entre la ville précédente et Nemours (passages entre
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SRCE de la région
252 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
le bois de La Croix et la forêt de la Commanderie), au niveau de la forêt de Nemours et le
long des coteaux au nord de Souppes-sur-Loing ;
-
de maintenir les connexions entre les forêts de Fontainebleau et de Rambouillet à travers les
multiples boisements qui occupent les rebords des vallées sur des zones de passage
préférentiel situées notamment dans la vallée de l’Ecole (entre Dannemois et Soisy-sousEcole, au nord de Milly-la-forêt entre les forêts de Fontainebleau et de Milly) et sur la vallée
de l’Essonne (au nord de Boutigny à hauteur du bois de Misery au sud de Boutigny en lisière
ouest de la forêt de Milly ou au sud de Maisse). Ces connexions tendent localement à être
perturbées par le mitage urbain ;
-
de préserver les abords des grandes zones humides des vallées de l’Essonne et de la basse
vallée de la Juine qui tendent peu à peu à être enclavées par l’urbanisation, notamment
autour du marais de Fontenay-le-Vicomte qui est un des plus importants d’Ile-de-France.
Par ailleurs il est nécessaire de conserver des zones tampons suffisamment larges au niveau des
lisières non urbanisées des principaux massifs forestiers…
3.2.1.9.
La Beauce
La Beauce est une vaste plaine agricole qui s’étend pour l’essentiel en région Centre (Eure-et-Loir et
Loiret) et qui déborde en Ile-de-France sur l’extrême sud-ouest de l’Essonne et le sud des Yvelines.
Elle est limitée au nord par le massif de Rambouillet et la vallée de l’Orge (Hurepoix), et à l’est par la
vallée de la Juine (Gâtinais).
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SRCE de la région
253 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
La Beauce est un vaste plateau d’environ 150 m d’altitude moyenne (144 m à Méréville et 165 m à
Sonchamps). Le paysage est marqué par les têtes de bassin de plusieurs vallées globalement
orientées sud-ouest – nord-est. Les principales sont la Juine et son affluent la Chalouette, ainsi que
l’Orge et ses affluents (Renarde et Rémarde).
Le plateau beauceron est majoritairement limoneux et repose sur un socle calcaire. Les vallées font
affleurer ce calcaire notamment dans la partie sud. Au nord-est les vallées de la Renarde, de l’Orge,
de la Rémarde et le vallon de Prunay sont plus acides que les autres (affleurements de meulières de
Montmorency et sables de Fontainebleau) et annoncent le Hurepoix.
Diagnostic
L’agriculture domine le paysage beauceron dont les plateaux fertiles sont propices aux grandes
cultures céréalières. Les boisements sont rares et se limitent aux vallées et à leurs coteaux. Ces
Page 46
SRCE de la région
254 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
derniers abritent également de remarquables pelouses et pré-bois calcaires caractérisés par une
flore et une faune thermophile. L’influence méridionale est d’autant plus marquée que le secteur est
caractérisé par un climat particulièrement sec avec une pluviométrie moyenne inférieure à 600
mm/an. Les zones humides se concentrent dans les fonds de vallée (Juine et Chalouette surtout).
Leur alimentation en eau est en grande partie liée à la nappe de la Beauce.
Plusieurs grandes infrastructures linéaires difficilement franchissables traversent le territoire, en
particulier les autoroutes A10 et A11, la ligne TGV Atlantique et les routes N10, N20 et N191 qui
fragmentent l’espace en unités parfois difficiles à connecter. Ce découpage est accentué par le
réseau secondaire qui est aussi bien développé (D191, D836, D838, D910 et D988).
Enjeux de continuité écologique
Malgré les infrastructures de transport, la Beauce reste connectée aux régions voisines :
-
au nord, vers les milieux acides du Hurepoix, via l’Orge et ses affluents (Renarde, Remardes) ;
-
à l’est, vers les milieux calcaires du Gâtinais, au travers des vallées de la Chalouette et de la
Juine ;
-
vers le sud et l’ouest, vers les plaines cultivées de la Beauce et la vallée de l’Eure, via la vallée
de la Voise.
Les principaux enjeux de connexion concernent :
-
la préservation de corridors fonctionnels le long des vallées et de leur rôle multifonctionnel
pour les habitats calcaires ;
-
les boisements de rebords de plateau et les rares zones humides de fond de vallée ;
-
le maintien de connexions à travers les vallées autour de certaines agglomérations comme
Etampes, notamment au niveau des coteaux calcaires qui entourent la ville et entre Etampes
et Etrechy, sur un des axes de passage possible entre les forêts de Fontainebleau et de
Rambouillet.
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SRCE de la région
255 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.2.1.10.
Le Hurepoix
Cette vaste région occupe le centre des Yvelines. Elle comprend 3 territoires principaux : les marges
orientales du Drouais, la forêt de Rambouillet et les plaines de l’est du Hurepoix :
-
le Drouais occupe les plaines situées à l’ouest de la forêt de Rambouillet entre Houdan et
Epernon. Il s’étend largement en Normandie, région avec laquelle il présente de nombreuses
analogies (paysage mixte de prairies, bosquets et cultures) ;
-
la forêt de Rambouillet occupe le centre de ce territoire, ou le Drouais à l’ouest et les plaines
du Hurepoix à l’est, elle est délimitée par le Mantois au nord et la Beauce au sud ;
-
les plaines du Hurepoix sont délimitées par le Mantois au nord, le cœur urbain de
l’agglomération parisienne au nord-est, les vallées de l’Essonne et de la Juine au sud-est et la
forêt de Rambouillet à l’ouest.
Géomorphologie et géologie
Les marges orientales du Drouais se présentent comme une succession de petites vallées (Vesges,
Drouette, Guesle, Maltorne…), affluents de l’Eure et donc orientées vers l’ouest. L’altitude moyenne
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SRCE de la région
256 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
varie de 100 à 120 m avec quelques buttes boisées culminant à plus de 170 mètres. Les sols sont
globalement assez argileux et acides.
La forêt de Rambouillet et les plaines du Hurepoix sont situées sur un plateau culminant globalement
entre 150 et 180 m, un peu plus bas sur les marges. Ce secteur constitue un vaste château d’eau
drainé par un réseau très dense de petits cours d’eau tournés à l’est vers l’Orge et la Remarde
(ruisseau de Prédecelle, Gloriette, Rabette…), au nord vers l’Yvette (ru des Vaux et divers rigoles) et à
l’ouest vers l’Eure (Drouette, Vesgres et leurs affluents). La ligne de partage des eaux entre les
bassins versants de L’Eure et de l’Orge se situe au Perray-en-Yvelines.
Les sols sont dans l’ensemble acides. Ils se sont principalement développés sur des dépôts d’argile à
meulière de Montmorency, de sable de Lozère et sable de Fontainebleau… ce qui distingue cette
région du Gâtinais, de la Beauce ou du Mantois, territoires limitrophes qui présentent globalement
des sols plus calcaires au sein d’une matrice limoneuse.
L’importance des dépôts d’argile fait que le secteur présente une densité remarquable de zones
humides de plateau (présences de placages tourbeux acides), d’étangs (Chaîne des étangs de St
Hubert, étangs de Guiperreux, de la Tour… en forêt de Rambouillet, étangs de St Quentin, Saclay, Les
Noës… au nord du territoire), de mares et mouillères, en particulier au niveau du massif de
Rambouillet et des plaines agricoles situées aux abords (secteurs de Marolles-en-Hurepoix, à l’ouest
de Limours, autour d’Angervilliers…) ou plus au nord (plateau de Saclay).
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SRCE de la région
257 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Diagnostic
L’occupation du sol du Hurepoix se partage entre l’agriculture et la forêt, cette dernière étant
dominante. Outre la forêt de Rambouillet qui constitue un des 2 principaux massifs d’Ile-de-France,
les boisements occupent une place importante en rebord de plateaux et le long des vallées ainsi que
sur les buttes entre Dourdan et Montlhéry. La forêt de Rambouillet est prolongée au sud par les
forêts d'Angervilliers, du Breau et de Dourdan. D’autres boisements, fractionnés par l’urbanisation,
existent également vers l’est le long des vallées de l’Yvette de la Rémarde…
Outre les nombreuses zones humides, étangs, mares et mouillères déjà mentionnées, la forêt de
Rambouillet présente la particularité de concentrer à ses abords les plus importantes superficies de
prairies « naturelles » de la région Ile-de-France (devant les vallées des Petit et Grand Morin en
Seine-et-Marne). Celles-ci sont réparties sur les marges occidentales de la forêt (Drouais dans les
bassins de la Vesgres et de la Drouette) et le long des vallées qui bordent la forêt autour de Montfort
l’Amaury, Les Bréviaires, Rambouillet, St Arnoult, Rochefort-en-Yvelines, Bullion…).
Les grandes cultures sont surtout limitées aux plateaux situés à l’est du territoire (Limours, Saclay,
Magny-les-Hameaux, Mesnil-Saint-Denis, Avrainville…).
L’urbanisation s’est développée au nord-est du territoire. Elle s’est étendue :
-
au niveau de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et à ses abords avec des
prolongations les le long des N10 et N12 ;
-
le long de la vallée de l’Yvette, jusqu’aux limites du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse ;
-
le long de la vallée de l’Orge en continu jusqu’à Breuillet et de façon un peu moins dense
jusqu’à Dourdan ;
-
jusqu’à la Seine vers l’est, au nord d’une ligne Arpajon – Evry.
Les continuités écologiques les plus importantes correspondent aux ensembles boisés reliés à la forêt
de Rambouillet, aux réseaux de prairies situées en pourtour de Rambouillet, aux réseaux de mares et
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SRCE de la région
258 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
mouillères et aux vallées (boisements sur les rebords et zones humides en fond de vallée). Ces
dernières sont toutefois particulièrement fragmentées par l’urbanisation au nord du territoire. Cette
situation résulte d’une urbanisation en nappe, dans les vallées et sur les plateaux, qui a
fréquemment entraîné un enclavement des boisements de coteau.
Les principales coupures par les infrastructures linéaires correspondent :
-
à la N10 et la voie ferrée desservant Chartres qui, avec la ville de Rambouillet, sépare les
parties occidentale et orientale de la forêt de Rambouillet ;
-
à la N12 qui coupe la connexion entre nord du massif de Rambouillet et la forêt des Quatre
Piliers ;
-
à l’autoroute A10 et la ligne TGV Atlantique qui coupent les passages entre le massif de
Rambouillet et la forêt de Dourdan et la vallée de la Rémarde ;
-
à la N20 qui coupe les connexions vers l’Essonne et la Juine ;
-
aux N104 et N118 qui génèrent une coupure nord-sud au niveau des secteurs plus urbanisés.
De nombreux autres axes participent plus localement à ce morcellement :
-
la D983 dans les plaines à l’ouest de la forêt de Rambouillet ;
-
les D179 et D191 au nord de la partie occidentale de la forêt de Rambouillet ;
-
les D27, D836, D906 et D 988 dans la partie orientale de la forêt, qui apparaît plus
fractionnée ;
-
les D36, D191, D306, D906 et D912 dans le nord du Hurepoix (secteur de St Quentin-enYvelines, du plateau de Saclay…) ;
-
les D97, D116, D838 et D988 au sud-est du Hurepoix.
Enjeux de continuité écologique
Les principaux enjeux à prendre en compte sur le territoire sont :
-
d’assurer une meilleure franchissabilité des grandes infrastructures routières et ferroviaires,
en particulier au niveau de l’A10, des N10, N12 et de la ligne TGV Atlantique ;
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SRCE de la région
259 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
de préserver les connexions entre les parties est et ouest de la forêt de Rambouillet,
notamment entre Rambouillet, Vieille-Eglise et Le Perray-en-Yvelines ;
-
de préserver des connexions au sein des vallées de l’Orge (liaison entre la forêt de SaintArnoult et le sud de la forêt de Sourdan, entre Dourdan et Saint-Mesme), de la Rémarde
(liaison entre le bois d’Angervilliers et le Grand Bois du Marais, entre Saint-MauriceMontcouronne et Le Val Saint Germain), de la Gloriette (liaison entre le bois d’Angervilliers et
le bois de Rochefort), de l’Yvette…;
-
de maintenir les connexions entre la forêt de Rambouillet et les multiples boisements qui
occupent les rebords de plateau et des vallées de l’Orge, de l’Yvette… Ces connexions sont
fortement perturbées vers le nord par le mitage urbain.
Par ailleurs, il est nécessaire de conserver des espaces de liaison suffisamment larges au niveau des
lisières non urbanisées des principaux massifs forestiers et les bois relais permettant de conserver
des connexions fonctionnelles vers l’ouest en direction notamment de la forêt de Dreux.
3.2.1.11.
Le Mantois
Ce territoire s’étend sur le nord des Yvelines entre la vallée de la Seine au nord et le massif de
Rambouillet au sud. L’agglomération Parisienne constitue sa limite est. Il comprend une partie du
Drouais au sud-ouest du territoire.
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SRCE de la région
260 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
Cette région se caractérise par des plateaux (altitude ~120 m) jalonnés de quelques buttes orientées
nord-ouest – sud-est (tertre de Dammartin, buttes de Thoiry) culminant à plus de 170 m. Les deux
principales vallées (Vaucouleurs et Mauldre) sont des affluents de la Seine orientées sud-nord.
Le Mantois est constitué d’un plateau limono-calcaire. Les vallées qui entaillent le plateau
permettent au calcaire d’affleurer largement sur les coteaux. Le sommet des buttes repose sur des
sables ou des meulières de Montmorency donnant des sols plus acides, généralement boisés (butte
de Thoiry, coteau des Flambertins, forêts des Alluets et de Marly…).
Diagnostic
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SRCE de la région
261 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La région est dominée par l’agriculture, qui s’est maintenue sur les plateaux, principalement au sud
de Mantes-la-Jolie, autour de Maule et entre Beynes et la plaine de Versailles. Les espaces agricoles
sont aujourd’hui plus morcelés en bordure de la vallée de la Seine.
Les forêts les plus importantes sont principalement localisées au nord-est du territoire (SaintGermain-en-Laye, Alluets, Marly, Flambertins), mais les boisements s’étendent également vers
l’ouest le long des vallées, sur les rebords de plateau (bois de Beynes…) et plus ponctuellement sur
les plateaux, notamment vers l’ouest entre le massif de Rambouillet et la forêt de Rosny (forêt de
Civry, bois de Richebourg, bois de Prunay, bois de Souville, bois Pihan…). Les zones humides sont
dans l’ensemble peu nombreuses avec cependant quelques secteurs de concentration de mares au
sud-ouest du territoire (forêt de Civry, par exemple).
L’urbanisation est assez importante, en particulier à l’ouest entre Versailles et Pontchartrain, autour
des forêts de Saint-Germain-en-Laye et de Marly, ainsi que le long de la Seine jusqu’à Mantes-la-Jolie
et dans la vallée de la Mauldre.
Le territoire est parcouru par plusieurs axes de communication importants qui tendent à interrompre
les connexions vers la vallée de la Seine et les forêts de Marly et St-Germain-en-Laye (autoroute
A13), vers la plaine de Versailles (autoroute A12) et le sud du massif de Rambouillet (N12).
La situation des massifs forestiers de l’ouest du territoire est particulièrement problématique :
-
La forêt de Saint-Germain-en-Laye est coupée dans tous les sens par la N184, les D190 et
D308, ainsi que par les voies ferrées menant à Cergy et à Poissy et par la gare de triage
d’Achères. De plus, elle n’est reliée à la forêt de Marly que par la plaine de la Jonction (Lycée
agricole de Chambourcy) qui est, elle-même, coupée par la N13 ;
-
La forêt de Marly est coupée en long par l’A13 et transversalement par la D98 et N186
(coupure vers liaisons vers Louveciennes et La Celle Saint-Cloud). La D30 interrompt les
passages vers la forêt des Alluets située plus à l’ouest.
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SRCE de la région
262 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Ailleurs, plusieurs autres routes départementales importantes ainsi que des lignes de chemin de fer
traversent également le territoire du nord au sud (D30, D98, D191, D928, D983) ou d’est en ouest
(D11, D113, D307).
Enjeux de continuité écologique
Il n’existe pas de barrière importante vers l’ouest. En revanche, le Mantois est bordé par la Seine au
nord, rivière aujourd’hui difficilement franchissable par les espèces terrestres du fait de
l’urbanisation et des infrastructures. Il subsiste cependant localement des fenêtres pas ou peu
urbanisées qui offrent des connexions possibles à conserver absolument (cf. chapitre sur la vallée de
la Seine aval).
Les autres enjeux de connexion concernent le maintien :
-
des liaisons entre les forêts de St Germain-en-Laye, Marly et Les Alluets;
-
des coteaux calcaires des vallées de la Mauldre (entre Aulnay, Maule et Mareuil-sur-Mauldre)
et de la Vaucouleurs qui tendent à se fermer du fait de la recolonisation part les ligneux et
qui sont localement menacées par le développement de l’urbanisation.
3.2.1.12.
La vallée de la Seine aval
Cette section de la vallée de la Seine est comprise entre le Mantois au sud et le Vexin au nord. Elle
englobe la vallée et ses abords immédiats en aval du cœur urbain de l’agglomération parisienne en
aval de la confluence avec l’Oise. Elle comprend les boucles de Moissons et de Guernes, la forêt de
Rosny et la confluence avec l’Epte qui constituent des secteurs à enjeux particuliers compte tenu de
leur intérêt écologique.
Page 55
SRCE de la région
263 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Géomorphologie et géologie
La vallée est composée pour l’essentiel de dépôts alluviaux récents encadrés de coteaux calcaires. La
faible pente de la vallée a entraîné la formation de boucles bien marquées dans le secteur de SaintGermain-en-Laye / Triel et en aval de Mantes-la-Jolie (boucles de Moisson et de Guernes). Les îles
sont nombreuses et de grande taille (Ile d’Herblay, d’en bas, de Vigneaux, de Villennes, du Platais, de
Mézy, de Rangiport, de Limay, l’Aumône, de Rosny, de Saint-Martin-la-Garenne, de Haute-Isle,
Grande Isle, de la Flotte).
La vallée est marquée par la diversité remarquable des habitats en fonction de la topographie
(terrasses alluviales basses et hautes, coteaux doux ou très pentus), des affleurements géologiques
(gradient entre les sables calcaires des bords de Seine et les sables décalcifiés du centre des boucles,
coteaux calcaires surmontés localement de sables acides, d’argile à silex ou plus rarement de
limons…) et de l’hydromorphie (affleurement de la nappe au niveau des anciennes exploitations de
granulats).
Page 56
SRCE de la région
264 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Diagnostic
La vallée est marquée par une succession de zones urbanisées entre Conflans-Sainte-Honorine et
Mantes-la-Jolie. Il subsiste des coupures boisées, des friches et d’importants espaces verts au niveau
de la plaine d’Achères, de la boucle de Triel, dans le secteur des Mureaux (bois de Verneuil et base
de loisirs), à Flins (bois Saint-Vincent), à Epône (Elisabethville) et autour de Mantes-la-Jolie.
En aval de Mantes, le paysage devient plus naturel. Les forêts dominent (bois de la Garenne, forêt de
Moisson) en mélange avec des friches, des landes, quelques plans d’eau (Lavacourt, Freneuse…). Le
secteur est également caractérisé par les coteaux calcaires thermophiles de Vétheuil, La RocheGuyon, Haute-Isle et Gommecourt et des coteaux exposés nord de Jeufosse et du bois de Port-Villez,
riches en espèces submontagnardes.
La vallée est longée ou recoupée par plusieurs infrastructures importantes, dont l’autoroute A13 et la
ligne ferroviaire de Rouen en rive gauche, la D190 et la voie ferrée de Limay en rive droite. Les
connexions latérales sont donc difficiles. Elle est également coupée transversalement par plusieurs
routes importantes (N194, D14, D130, D183, D190, D983…) dont certaines peuvent limiter les
connexions longitudinales.
Enjeux de continuité écologique
Les principaux enjeux de continuité écologique concernent la préservation :
-
des continuités fonctionnelles, une connexion encore possible entre la plaine de Pierrelaye
(pour laquelle la création d’une nouvelle forêt régionale est envisagée) et la forêt de St
Germain-en-Laye, via des friches et des espaces agricoles relictuels à Herblay, l’Ile d’Herblay
et la plaine d’Achères ;
-
des différentes fenêtres non encore totalement urbanisées, au niveau de la plaine de
Montesson, entre Les Mureaux et Verneuil, entre Flins et Les Mureaux, à Elisabethville
(confluence avec la Mauldre), de part et d’autre de Mantes-la-Jolie ;
-
du caractère naturel des berges de la Seine et de leurs abords afin d’éviter une urbanisation
continue en aval de Conflans-Sainte-Honorine ;
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SRCE de la région
265 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
-
des confluences avec les principaux affluents (Mauldre, Epte…) ;
-
des connexions entre la forêt de Moisson et la forêt de Rosny.
3.3. Les enjeux thématiques de la TVB francilienne
3.3.1. Maintenir la fonctionnalité des continuités écologiques dans
l’espace rural
Les espaces cultivés représentent près de 50 % de la superficie régionale. Les exploitants agricoles,
par leur activité de production, assurent l’essentiel de l’entretien des paysages et des espaces ruraux
d’Ile-de-France. Ils ont ainsi un rôle de premier plan dans le maintien et la gestion des habitats
naturels ou semi-naturels et dans la bonne gestion des continuités écologiques.
Les milieux agricoles et naturels franciliens ont connu ces dernières années des évolutions
importantes avec de profondes conséquences sur la biodiversité :

La destruction d’habitats : l’urbanisation, les carrières et le développement des infrastructures
de transport ont provoqué une perte importante de surfaces naturelles et agricoles (environ 4
700 ha entre 2004 et 2007, soit environ 1570 ha par an);

La modification des pratiques agricoles se traduit par une transformation de la structure des
paysages et par la banalisation de la composition végétale des habitats. Les principaux
problèmes rencontrés sont :

l’agrandissement des parcelles, leur simplification (suppression de bosquets, arbres
isolés, mouillères) et la spécialisation des zones de culture conduisant à la quasidisparition des mosaïques agricoles liées aux pratiques de polyculture-élevage ;

le retournement des prairies au profit des labours ou leur transformation en prairies
artificielles. Les espaces herbacés « naturels » se sont ainsi considérablement raréfiés
depuis le milieu du 20e siècle, en lien avec la disparition de l’élevage ;

l’artificialisation des réseaux hydrauliques agricoles (aménagement de réseaux de
drainage, rectification et simplification du lit des petits cours d’eau, culture jusqu’au
bord des cours d’eau…) ;

l’intensification des pratiques culturales (prélèvement d’eau ayant un impact non
négligeable sur le débit des petits cours d’eau, irrigation problématique pour de
nombreuses espèces animales, surpâturage…). L’utilisation d’intrants en quantité
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SRCE de la région
266 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
excessive reste une difficulté malgré une prise de conscience réelle ces dernières
années et la mise en œuvre de plus en plus fréquente de mesures de réduction ou
d’optimisation des traitements. Ces apports modifient sensiblement la composition
floristique des cultures et des prairies en banalisant leur flore et les peuplements
faunistiques associés.

les pelouses calcaires qui bénéficiaient jadis d’un pâturage ovin et caprin extensif.
L’abandon de la gestion s’est traduit par un reboisement naturel et parfois des
plantations entraînant de nombreuses ruptures des continuums herbacés calcicoles ;

les prairies de fauche « naturelles » mésophiles et humides qui sont remplacées par
des cultures ou des prairies pâturées intensives ;

les prairies et marais pâturés extensivement en fond de vallée, généralement
abandonnés et parfois reboisés ;

les vergers de haute tige autour des villages qui sont abandonnés et se transforment
en boisements rudéraux assez banals.

La modification des pratiques sylvicoles est moins spectaculaire. Cependant, depuis les années
1950, on constate une régression des milieux ouverts intraforestiers (zones humides, landes,
pelouses…) au profit de boisements spontanés ou de plantations d’essences locales ou parfois
exotiques. Ces dernières années, cette évolution est infléchie par un effort des principaux
organismes en charge de la forêt (DRIAAF, ONF, CRPF…) pour promouvoir une politique
forestière prenant en compte les enjeux de conservation (maintien du bois mort, conservation
et entretien des milieux connexe aux boisements…) ;

La modification des systèmes hydrauliques : Les activités humaines ont souvent affecté la
quantité et la qualité de l’eau qui alimentent les milieux naturels : drainage des zones humides...
Les cours d’eau ont été affectés par des impacts multiples et complexes : pollution, stabilisation
des berges, création de seuils et de barrages, multiplication du creusement de plans d’eau
d’agrément, sur-entretien des cours d’eau avec évacuation systématique des embâcles... Il en
est résulté une diminution de la dynamique fluviale, avec tendance à l’enfoncement du lit, une
augmentation de la température de l’eau, une banalisation des habitats...

La création de nouveaux paysages et le développement de nouvelles pratiques : Les activités
humaines ont favorisé la création ou l’extension de certains types de milieux :

cela est particulièrement spectaculaire concernant les plans d’eau et les milieux secs
issus de l’extraction des matériaux peuvent favoriser certaines espèces (en particulier
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SRCE de la région
267 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
les oiseaux, mais aussi une partie de la flore et de l’entomofaune). Il est à noter que,
sous réserve d’être convenablement réaménagées, les carrières peuvent offrir des
possibilités de recolonisation par la flore et la faune;

les friches agricoles ou urbaines, les bordures d’infrastructures de transport offrent
également des possibilités d’implantation pour la flore et la faune mais ces milieux sont
beaucoup plus contraints du fait généralement de leur faible superficie, de leur
caractère parfois provisoire et des pressions qu’ils subissent. Ils sont surtout favorables à
des espèces rudérales relativement banales présentant des enjeux de conservation plus
modérés mais ils peuvent toutefois jouer le rôle d'espace relais au sein de corridors plus
ou moins temporaires ;

les jardins et espaces verts (parcs, golfs…) ainsi que les équipements hydrauliques
(bassins, noues et fossés…) peuvent également contribuer à la trame verte et bleue en
particulier en contexte urbain où les espaces naturels sont rares et où les besoins en
« espaces verts relais » sont importants.

Les activités de tourisme et de loisirs : Certaines activités sportives de pleine nature,
tels que les activités nautiques, le VTT ou la promenade peuvent avoir un impact sur le
milieu naturel lorsqu’elles sont pratiquées de manière intensive sur certains secteurs.
L’Ile-de-France est une région très peuplée où les besoins d’espaces de détente sont
essentiels pour la population. Il en résulte une pression de fréquentation très
importante, en particulier sur les forêts périurbaines. Cette situation perturbe les axes
de déplacement de la faune, même si une partie de celle-ci s’adapte en partie en
modifiant ces habitudes (déplacements essentiellement nocturnes). La situation peut
cependant être critique lorsqu’aucune zone refuge, pas ou peu accessible aux
promeneurs, ne subsiste.
3.3.1.1.
Les enjeux propres aux espaces agricoles
La carte 5 illustre la répartition des terres agricoles selon l’importance des superficies
interconnectées. On constate le morcellement croissant des espaces agricoles :

les grandes plaines agricoles de plus de 10000 ha d’un seul tenant sont réparties sur tout le
pourtour de la région Ile-de-France avec :

au nord : le centre du Vexin et l’est du Pays de France (Goële et Multien) ;

à l’est : le centre-est de la Brie, le bocage Gâtinais et la plaine de Bazoche au sud-est

au sud : la Beauce et le sud du Gâtinais ;
Page 60
SRCE de la région
268 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012


à l’ouest : le Mantois ;
les territoires agricoles intermédiaires (1000 à 10000 ha) complètent les zones précédentes
dans le Vexin, le Pays de France, le sud de la Brie, les abords des Forêts de Fontainebleau et de
Rambouillet, le nord-est des Yvelines ;

les îlots plus petits (de 100 à 1000 ha) se trouvent pour l’essentiel dans 2 situations :

autour de l’agglomération parisienne où ils forment une couronne régulièrement
répartie. Il s’agit des territoires agricoles les plus menacés par l’avancé « nécessaire » de
l’urbanisation et le développement des infrastructures ;

au sein ou en bordure des espaces boisés et des vallées rurales où ils sont
généralement peu menacés et où ils peuvent jouer un rôle important en complément
des autres sous-trames écologiques (mosaïque avec des boisements, des formations
herbacées…) ;

les îlots agricoles les plus petits (< à 100 ha) sont également représentés en périphérie des
agglomérations et au sein des boisements avec cependant plus d’enclaves urbaines et une
surreprésentation en fond de vallée. Ces espaces sont souvent menacés lorsqu’ils sont en
contact du bâti.
Page 61
SRCE de la région
269 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 5 : Les grands ensembles agricoles d’Ile-de-France
Les grands ensembles de grandes cultures (> 1000 ha) dominent sur plateau tandis qu’en vallée la
diversification est plus importante
En termes de continuité écologique et de préservation de la biodiversité agricole, les menaces
principaux sont de cinq ordres :

la fragmentation des grands ensembles agricoles (> à 1000 ha) qui abritent les populations des
espèces les plus exigeantes en terme de superficie des espaces agricoles (Busards cendré et St
Martin par exemple). Sur ces espaces, les enjeux les plus importants sont :

la
préservation et
le
développement
d’une trame
de milieux
herbacés
complémentaires (prairies, friches, jachères) au sein des cultures et en bordure de
chemin ;

la préservation des zones humides et des ripisylves le long des cours d’eau… en
veillant à ne pas entraîner leur assèchement du fait de prélèvements trop importants ;
Page 62
SRCE de la région
270 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

la préservation des réseaux de mares et mouillères agricoles sur les terrains
géologiquement favorables ;

le recul des espaces prairiaux et des mosaïques agricoles associant petites cultures, prairies,
friches et bosquets. Ces espaces sont essentiellement situés en fond de vallée et en lisières des
massifs forestiers.
Carte 6 : Occupation des sols agricoles en Ile-de-France
Domination des parcelles de grandes cultures dans le paysage agricole francilien (93 % de la SAU), avec des
prairies relictuelles en vallée et des cultures spécialisées dont des vergers plus disséminés
Les cartes 6 et 7 montrent que l’on retrouve ce type de situation principalement :

en périphérie de la forêt de Rambouillet ;

sur les franges des plaines agricoles du Mantois ;
Page 63
SRCE de la région
271 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

autour des vallées du Vexin ;

sur les franges nord et est du Pays de France ;

dans l’Orxois ;

dans les bassins des Petit et Grand Morins ;

sur les franges sud de la Brie ;

le long des vallées du Bocage Gâtinais ;

le long des rivières du sud de l’Essonne ;

dans le Bassin de l’Orge et de l’Yvette.
Carte 7 : Les mosaïques agricoles en Ile-de-France

la disparition des zones humides et secteurs de mares et mouillères agricoles. La conservation
des micro-zones humides agricoles constitue un enjeu majeur dans la mesure où elles sont
situées souvent en tête de bassin versant et abritent un patrimoine biologique remarquable,
Page 64
SRCE de la région
272 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
notamment concernant la flore, les amphibiens et divers groupes d’invertébrés. Ces milieux ont
été largement modifiés par la modernisation agricole (suppression, drainage, assèchement,
recalibrage, eutrophisation…). La préservation et la requalification des ensembles les plus
importants s’avèrent indispensables. La carte 8 montre que les principaux ensembles de mares
et mouillères sont situés dans la Brie (sud des massifs forestiers d’Armainvilliers et Crécy, autour
du massif de Villefermoy, vallée du Petit Morin), dans la plaine de Bière (77 et 91), autour du
massif de Rambouillet, dans les plaines de l’Est du Hurepoix (78 et 91), dans la vallée de la
Vaucouleur (78). Les cultures au contact des petits cours d’eau sont plus dispersées le long des
petites vallées ;
Carte 8 : Les milieux humides agricoles en Ile-de-France

la simplification des lisières
cultures/ boisements. Les lisières constituent des zones de
circulation et d’échange privilégiées pour de très nombreuses espèces (cf. infra texte sur les
enjeux forestiers). Or, ces lisières tendent à être largement simplifiées sous la double pression
des activités agricoles (labour jusqu’en bordure de la parcelle boisée) et sylvicoles. Le maintien
d’un espace de transition à dominante herbacée entre les boisements et les terres agricoles
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SRCE de la région
273 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
constitue un enjeu important. Les lisières agricoles autour des massifs boisés de plus de 100 ha
sont représentés sur la carte 10 (cf. enjeux forestiers) ;

la fermeture de connexions agricoles en zone péri-urbaine (cf. carte 9). Les derniers espaces
agricoles dans et en périphérie des villes contribuent très largement au maintien de coupures
vertes qui sont essentielles pour la préservation de la biodiversité urbaine et pour éviter
l’encerclement et l’isolement complet des espaces naturels forestiers ou autres.
Carte 9 : Unités paysagères agricoles périurbaines d’Ile-de-France
(Source : note rapide n°361 – IAURIF 2004)
En complément, on notera l’intérêt de promouvoir l’agriculture biologique en particulier autour
des zones humides, dans les réservoirs de biodiversité et le long des continuités écologiques
majeures. Ce type d’agriculture permet en effet de limiter les intrants et donc les risques de
pollution et se traduit par une augmentation significative de la biodiversité tant sur les plans
spécifiques (nombre d’espèces différentes) que quantitatifs (abondance numérique des espèces).
Page 66
SRCE de la région
274 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.3.1.2.
Les enjeux propres aux milieux forestiers
Les forêts représentent plus de 22 % de la superficie régionale et constituent donc l’essentiel des
espaces « naturels ». Elles sont composées à 69 % de propriétés privées et à 31 % de forêts
publiques, principalement domaniales ou régionales. Ces chiffres montrent le rôle proéminent des
exploitants forestiers privés dans la préservation et la gestion des espaces boisés même si le rôle des
forêts publique reste essentiel au niveau des grands massifs (Fontainebleau, St Germain-en-Laye,
Sénart, Montmorency).
L’arbre et la forêt marquent fortement de nombreux territoires franciliens et contribuent
largement à l’établissement de leur identité paysagère : vastes forêts plus ou moins ouvertes ou
fermées (Rambouillet, Fontainebleau, forêts de la Brie humide), buttes boisées du Vexin et du
Hurepoix, forêts riveraines des grands fleuves, boqueteaux des plaines agricoles, boisements urbains
et péri-urbains… Un des enjeux principaux sera de conserver cette identité paysagère ainsi que la
diversité des ambiances (sylvofaciès) au sein des boisements (forêt claires ou denses, avec ou sans
habitats complémentaires tels que les clairières, chaos gréseux, pelouses, landes, zones humides,
mares) et à leurs abords (lisières).
Les grands massifs forestiers de la région sont :

Pour l’ouest de l’Ile-de-France : le Massif de Rambouillet, la Haute vallée de Chevreuse, les
Forêts du nord-est des Yvelines (St Germain-en-Laye, Marly, Les Alluets), la Forêt de Rosny, les
Buttes boisées du Vexin, les Forêts domaniales du Val d’Oise ;

Pour Paris et la Petite Couronne : l’Arc boisé du Val-de-Marne, le Bois Saint-Martin, la Forêt de
Meudon, les Bois de Fausses Reposes et de Malmaison… ;

Pour le sud et l’est de l’Ile-de-France : les Forêts de la Brie humide (Sénart, Armainvilliers…), le
massif de Fontainebleau et ses abords, la Forêt de Dourdan, les forêts alluviales de la vallée de la
Seine dans la Bassée.
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SRCE de la région
275 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 10 : Répartition des espaces boisés en Ile-de-France
La carte 10 met en évidence la forte proportion de boisements de moins de 25 ha, ceux-ci étant
surtout localisés sur Paris et la petite couronne (où ils correspondent en grande parte aux arbres
isolés, aux alignements et aux parcs arborés, c’est-à-dire à une partie de la « nature en ville ») mais
aussi en périphérie, dans les vallées et entre les grands massifs forestiers. Cela donne une première
idée sur l’enjeu que constituera la petite propriété forestière, sachant que les propriétés de moins de
25 ha ne sont pas obligatoirement soumises à un Plan Simple de Gestion (PSG) et que leur gestion
n’est donc pas encadrée.
Les espaces boisés jouent dans la région de multiples rôles qui doivent être appréhendés de façon
globale :

l’uniformisation des peuplements, la perte de boisements anciens et la disparition de milieux
connexes (zones humides, landes, pelouses…). Les boisements anciens, riches en cavités et bois
mort, constituent l’habitat de prédilection pour de nombreux groupes faunistiques (chauvessouris, insectes saproxyliques). Par ailleurs, comme pour les zones agricoles, la conservation des
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SRCE de la région
276 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
zones humides et des réseaux de mares constitue un enjeu majeur. Elles sont souvent en tête de
bassin versant et abritent un nombre remarquable d’espèces menacées. Elles sont dans
l’ensemble beaucoup mieux conservées que dans les autres espaces (urbains, agricoles…) même
si elles ont parfois subit des transformations préjudiciables (drainage, assèchement, recalibrage
de cours d’eau et fossés…). Les principaux ensembles de mares forestières sont situés dans le
nord de la Brie (Bois Notre-Dame, Forêts de Ferrières, Armainvilliers), en forêt de Sénart, au sud
de la Brie (Villefermoy, Bois de Valence), en forêt de Rambouillet et plus ponctuellement ailleurs
(cf. carte 11).
Carte 11 : Les milieux humides forestières en Ile-de-France

La simplification des lisières entre les espaces boisés et les milieux ouverts (cultures, prairies,
pelouses, landes, friches) et aquatiques (cours d’eau, plans d’eau, mares). Ces lisières
constituent des milieux de transition (appelés écotones) d’une grande importance et des
habitats particuliers fréquentés par des espèces spécialisées. Elles sont également un lieu
d’échange intense entre des habitats de nature différente mais complémentaires ce qui est
indispensable pour l’établissement du cycle de vie de nombreuses espèces, par exemple pour
les batraciens qui se reproduisent dans les mares mais qui passent une grande partie de leur
existence en forêt ou dans des prairies. Plus la lisière est large et diversifiée, avec le
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SRCE de la région
277 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
développement d’ourlets herbacés, d’un manteau arbustif, puis d’une strate arborée plus ou
moins dense, plus son rôle écologique est important.
Carte 12 : Les lisières forestières en Ile-de-France
Dans un contexte marqué par l’urbanisation, la fragmentation par les infrastructures et une
agriculture intensive il s’avère difficile de conserver des lisières étendues dans un bon état de
conservation. Les principaux problèmes rencontrés en Ile-de-France et dans d’autres régions
sont :

La simplification et la diminution de la largeur des lisières avec d’un côté des
boisements denses et de l’autres des infrastructures, des espaces agricoles ou urbanisés
ne permettant pas l’expression des végétations de transition herbacées et arbustives ;

La rudéralisation* ou dégradation des lisières du fait de la perturbation des sols et des
pollutions apportées par les activités humaines (transport, urbanisation, agriculture). Les
espèces les plus exigeantes sont repoussées au cœur des boisements ;

L’encerclement des boisements par l’urbanisation, supprimant l’essentiel des liaisons
avec les milieux ouverts, agricoles, les prairies, les vergers… (cf. carte 12) ;
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SRCE de la région
278 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012


L’endiguement des cours d’eau pour les lisières des boisements alluviaux.
Le fractionnement des espaces forestiers par les infrastructures de transport et les clôtures. La
carte 13 montre la coupure des massifs forestiers franciliens par les infrastructures. Ces
dernières constituent un des risques principaux de dégradation de la fonctionnalité des
continuités boisées.
Carte 13 : La fragmentation des boisements par les infrastructures linéaires et les zones urbanisées en
Ile-de-France
L’analyse de l’occupation du sol montre que la taille moyenne des mailles délimitées par une
route, une voie ferrée et/ou un cours d’eau navigable difficilement franchissable est
globalement réduite. Les entités non fractionnées supérieurs à 1000 ha ou même 500 ha sont
rares. Citons parmi les massifs les plus fractionnés :

au nord : les forêts de l’Isle-Adam, de Saint-Germain et de Montmorency…;

à l’est : le bois de Vincennes, les forêts de Notre-Dame, d’Armainvilliers et, dans une
moindre mesure, de Crécy ;
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SRCE de la région
279 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

au sud : les forêts de Sénart et de Fontainebleau ;

au sud-ouest : les forêts de Rambouillet et de Dourdan ;

à l’ouest : le Bois de Boulogne, les forêts de Meudon, Marly-le-Roi…
Lorsqu’on zoome par exemple sur la forêt de Rambouillet (cf. carte 14) on constate également le
rôle des propriétés closes. Celles-ci ne sont pas totalement imperméables à la circulation des
espèces mais contribuent au fractionnement en rendant parfois compliqués les déplacements
de la grande faune lorsque les clôtures sont hautes et continues.
Carte 14 : propriété closes et sites de collisions du Cerf dans le massif de Rambouillet et aux
abords (Données FICEVY - source Etude Ecosphère en cours 2012)

La fragilisation des dernières connexions forestières dans l’espace urbain et péri-urbain.
L’extension de l’urbanisation s’est traduite ces dernières années par l’isolement puis
l’enclavement de nombreux boisements et massifs forestiers péri-urbains (cf. carte 15). On a
aujourd’hui peine à penser qu’au début du siècle dernier, les bois parisiens étaient encore en
contact avec les zones rurales et que la plupart des forêts périphériques étaient « sauvages » et
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SRCE de la région
280 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
« à la campagne ». La situation a bien changé et de nombreuses forêts sont aujourd’hui
presque totalement enclavées. Outre les bois de Boulogne et de Vincennes, toutes les forêts
dans un rayon minimal de 20 km autour de Paris sont concernées :

au nord : le massif de Montmorency (lisières urbanisées à plus de 80 %), la butte de
Cormeilles-en-Parisis (enclavée) ;

à l’est : la forêt de Clichy et les bois autour de Vaujours (presque enclavés), le bois St
Martin et ses extensions vers le Val Maubuée (enclavés), la forêt Notre-Dame (presque
enclavée) ;

au sud : la forêt de Sénart (presque totalement enclavée) ;

à l’ouest : la forêt de Meudon et les bois avoisinants : Parc de Saint-Cloud, forêts de
Fausses Reposes et Malmaison (enclavés), les forêts Versailles, Marly et Saint-Germainen-Laye (presque totalement enclavées).
Il est à noter que cette problématique s’étend de plus en plus loin, au delà des 20 km le long des
vallées de l’Oise (massifs de l’Isle-Adam et Carnelle), de la Seine en aval de Paris (forêt de
l’Hautil) et en amont (forêts de Rougeau, bois de Ste Assise), sur le bassin de l’Yvette.
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SRCE de la région
281 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 15 : la fragmentation des boisements au sein de la petite couronne parisienne
(Source Etude Ecosphère en cours 2012)

La fréquentation du public. L’arbre et la forêt contribuent fortement au cadre de vie et à sa
qualité aussi bien en zone urbaine (parcs et jardins, alignements d’arbres, forêts urbaines) qu’en
zone rurale. Les forêts du pourtour parisien constituent notamment de vastes espaces naturels
particulièrement fréquentés par les citadins. Les exigences de tranquillité de la faune ne sont
pas toujours compatibles avec une fréquentation humaine intense. Cette dernière peut, par
exemple rendre inefficace le passage aménagé au-dessus d’une route ou d’une voie ferrée
visant à rétablir une connexion entre deux espaces boisés.

La
multifonctionnalité des espaces boisés. A côté des fonctions d’accueil du public
précédemment évoquées, les espaces boisés jouent encore un rôle économique non
négligeable (production de bois. Ils sont aussi une importante source d’aménité (récolte des
champignons et du petit bois, chasse, promenade..). Ils apportent également de nombreux
services écosystémiques tels que le stockage de carbone, la protection des sols contre le
ravinement, la régulation des eaux, le filtrage de certains polluants atmosphériques, la réduction
des îlots de chaleur…) et contribuent évidement largement à la dispersion des espèces de la
sous-trame boisée en particulier.
3.3.2. Préserver les corridors humides et restaurer les corridors fluviaux
La trame bleue définit dans le code de l’environnement comprend :

« des cours d’eau et des, canaux classés, de réservoirs biologiques et d’axes importants de
migration pour les espèces amphihalines et pour le rétablissement de la continuité écologique » ;

« certaines zones humides dont la préservation ou la restauration est considérée nécessaire à
l’atteinte d’objectifs de la directive cadre sur l’eau (DCE) transcrit en droit français dans les
Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) » ;

« des compléments à ces premiers éléments identifiés dans les schémas régionaux de cohérence
écologique comme importants pour la préservation de la biodiversité ».
3.3.2.1.
Le réseau hydrographique
Les cours d’eau sont des espaces naturels linéaires hiérarchisés. Cette caractéristique fragilise
globalement les continuités dans la mesure où il n’existe pas de cheminement alternatif pour les
espèces non volantes. La faune aquatique ne dispose pratiquement d’aucun moyen de
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SRCE de la région
282 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
contournement des obstacles. Le niveau de franchissabilité constitue un enjeu majeur pour les
continuités hydroécologiques et le maintien des fonctionnalités des milieux aquatiques pour les
organismes qui les abritent.
Si la continuité du flux des eaux et des sédiments s’exprime essentiellement par des transferts
d’amont vers l’aval, la continuité biologique fonctionne dans les deux sens. La montaison et la
dévalaison des poissons traduisent ces phénomènes de migration active ou passive permettant
d’assurer leurs fonctions vitales. Le phénomène de diffusion biologique est également vrai pour les
invertébrés ou les végétaux aquatiques. Dans ces milieux courants, le transfert hydraulique passif est
le principal vecteur de diffusion vers l’aval. Les modalités de recolonisation amont sont plus
diversifiées, plus complexes et souvent plus consommatrices d’énergie pour les organismes.
Par ailleurs, il est important de noter que la linéarité des cours d’eau n’est qu’apparente car ils se
caractérisent aussi par une épaisseur plus ou moins importante avec plusieurs lignes d’habitats
parallèles (lit, berges avec ou sans ceintures de végétation…) par lesquels transitent des flux
biologiques distincts (éléments nutritifs, faune aquatique et terrestre…). La qualité de la connexion
transversale entre ces habitats constitue également un en jeu de premier ordre.

L’artificialisation des cours d’eau pour la navigation fluviale. L’Ile-de-France comprend un
linéaire relativement important de voies navigables (622 kilomètres – cf. carte 17). Ces
aménagements ont entraîné sur les grands fleuves et les cours d’eau connexes empruntés par
les cours d’eau (Loing, Ourcq) de très nombreux impacts en matière de connexion écologique :

Approfondissement du lit mineur et création d’ouvrages (barrages, écluses, seuils…)
pouvant constituer des obstacles à la circulation des sédiments et des espèces piscicoles
migratrices ;

Interconnexion des bassins hydrographiques du Nord, de l’Est et du Centre de la
France avec la Seine, favorisant, notamment par la navigation, la dispersion de diverses
espèces végétales et animales autochtones ou introduites (voire invasives) sur de vastes
étendues.

Simplification du réseau hydrographique, endiguement fréquent des berges ;

Interruption des connexions latérales entraînant la déconnexion des annexes
hydrauliques (bras secondaires, paléo-chenaux…) et des milieux connexes associées aux
cours d’eau (bras morts, zones humides,…) ;
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SRCE de la région
283 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 16 : Environ 62% des pieds de berge de Seine dans les Yvelines sont artificialisés à des degrés
divers

Le busage de certains tronçons et la transformation en collecteurs d’eau pluviale dans les
espaces urbanisés. Ce problème se rencontre sur de nombreux cours d’eau à Paris et dans la
couronne urbaine. Citons par exemple :

la Bièvre en aval d’Antony (75 et 92) ;

la partie aval du ru de Bréval aux Mureaux (78) ;

le cours aval du Croult et du Petit Rosne (93 et 95) ;

le ru de Corbon, en amont et en aval du lac d’Enghien-les-Bains et la Viosne dans le
secteur de Pontoise (95)…

La création de seuils et de petits barrages sur les cours d’eau (nombreuses perturbations et
fragmentation du réseau hydrographique limitant la diffusion des espèces aquatiques…) ;

Les ouvrages de régulation des débits. Des ouvrages importants ont été créés sur les bassins de
la Seine (Réservoirs de la forêt d’Orient contrôlant la Seine et l’Aube), la Marne (Lac du Der),
l’Yonne (La Pannecière) et l’Oise afin de réguler les débits des principaux cours d’eau, limiter les
risques d’inondation et soutenir les débits d’étiage. Ces aménagements ont modifié
profondément les relations entre les cours d’eau et les zones connexes en limitant les échanges
;
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SRCE de la région
284 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Les aménagements agricoles (drainage des zones humides et transformation des cours d’eau de
têtes de bassins en collecteurs et fossés)
La situation en Ile de France :

980 ouvrages en Ile-de-France identifiés, dont 107 ouvrages de navigation (cf. carte 16 - Source
ONEMA : Référentiel national sur les Obstacles à l’Ecoulement : ROEV3) ;

On compte en moyenne environ 1 ouvrage tous les 4 km de rivière permanente, voies
navigables comprises ;

Seulement 38 ouvrages de franchissement répertoriés (3 % des obstacles).
Carte 17 : Localisation des obstacles à l’écoulement en Ile-de-France
(source des données : système d’Information sur l’Eau - ROE v3 ;
http://carmen.carmencarto.fr/66/ha_ROEnovembre2011.map)
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SRCE de la région
285 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
3.3.2.2.
Les milieux humides
Les milieux humides (prairies, mares, tourbières, vasières, forêts alluviales…) sont des zones de transition à
l’interface du milieu terrestre et du milieu aquatique. Elles sont caractérisées par la présence d’eau, en surface
ou dans les horizons superficiels du sol, au moins temporairement et par une végétation, quand elle existe, de
type hygrophile, c'est-à-dire adaptée à la submersion ou aux sols saturés d'eau.
Le Code de l’Environnement (Art. L.211-1) les définit comme «terrains, exploités ou non, habituellement
inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand
elle existe, est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année. »
Il a été choisi, dans le cadre du SRCE, de ne pas utiliser le terme de « zones humides » mais celui plus général
de « milieux humides ». Cette préférence est motivée pour 2 raisons principales:

l’arrêté ministériel du 24 juin 2008 modifié en octobre 2009 est venu préciser les protocoles de
délimitation des « zones humides » pour l’application stricte de la police de l’eau, dans le cadre de
l’instruction de dossiers portant sur des « installations, ouvrages, travaux, activités » (IOTA) relevant
des rubriques de la loi sur l’eau. Les zones humides ainsi identifiées répondent strictement à ces
protocoles.

Les inventaires de milieux humides n’utilisant pas strictement ces protocoles ne peuvent utiliser le
terme « zones humides » sans risque de confusion dans la lecture des cartes. Ceci explique toute la
terminologie existante sur ce type de milieux pour éviter le terme de « zones humides »: zones à
dominante humide, enveloppes d’alerte potentiellement humides, zones humides effectives, etc..
Hors milieux aquatiques, d’après l’étude de l’Agence de l’Eau Seine Normandie menée en 2006 sur les zones à
dominantes humides, les milieux humides occuperaient en Ile-de-France plus de 54000 ha, soit environ 4,5 %
du territoire. Si un certain nombre d’inventaires et de données existent sur l’identification des milieux
humides de l’Ile de France, il n’existe pas de cartographie exhaustive à l’échelle régionale. L’étude
cartographique de l’Agence porte sur uniquement 3 types de milieux humides (ex : formations forestières
humides, prairies humides). Ne pouvant certifier que les zones cartographiées sont à 100% des milieux
humides au sens de la loi, la carte intégrée au SDAGE (carte 13) est intitulée « zones à dominante humides ». Il
existe d’autres cartes d’inventaires in situ ou ex-situ. Citons par exemple l’atlas régional de l’Ile de France des
milieux humides selon l’ECOMOS ou l’étude de la DRIEE de 2009-2010 sur « l’identification et la cartographie
des enveloppes d’alerte potentiellement humides selon les critères de la loi développement des territoires
ruraux à l’échelle de la région Ile-de-France ».
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SRCE de la région
286 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 20 : Zones à dominante humides (carte 13 du SDAGE 2010-2015
Les habitats constituant les milieux humides participent non seulement à la sous-trame bleue mais
également aux autres sous-trames arborée, herbacée et agricole. Selon les conclusions de l’étude de
l’AESN menée en 2006, les milieux humides franciliens sont pour l’essentiel boisées (39400 ha soit 73
%). 18 % contribuent à la trame herbacée (9900 ha) et 9 % correspondent à des cultures humides
(4800 ha). Elles correspondent aux habitats suivants :

Les forêts alluviales naturelles (chênaies-ormaies, aulnaies-frênaie, frênaies-peupleraies,
saulaies…). Des plantations de substitution (certaines peupleraies) des vallées alluviales sont
également présentes et contribuent à l’assèchement et donc à la dégradation des milieux
humides. Les boisements les plus importants sont situés dans la vallée de la Seine (Bassée) ainsi
que dans certaines vallées plus petites, notamment à caractères tourbeux ou para-tourbeux
(vallées du Loing, de l’Essonne et de la Juine, vallées du Vexin, vallée de l’Ourcq…). Pour de
nombreuses vallées, le boisement se résume à un simple rideau d’arbre le long des cours d’eau;

Les boisements humides de plateau. On les retrouve sur des superficies non négligeables au sein
de certains massifs forestiers sur sol argileux dans le nord de la Brie (Bois Notre-Dame, forêt
d’Armainvilliers…), la forêt de Sénart, le sud de la Brie (Villefermoy, bois de Valence…), la forêt
de Rambouillet… , et plus ponctuellement au niveau de résurgences sur les pentes des buttes
Page 79
SRCE de la région
287 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
boisées (en particulier dans le Vexin et localement dans le nord des Yvelines et le nord du Val
d’Oise) ;

Les formations herbacées humides. Elles sont très diversifiées, généralement très morcelées et
de petite surface. Elles peuvent avoir une origine naturelle (formations rivulaires pionnières ou
permanentes des berges des cours d’eau, roselières, tourbières, landes humides à bruyères à
quatre angles, prairies humides …) ou artificielle (queues d’étangs, friches humides…). On les
retrouve dans les vallées alluviales, le long des cours d’eau, autour des mares, au sein de
clairières forestières ou parfois au niveau de délaissés urbains, autour de bassins artificiels, dans
des parcs…

Les cultures humides. Outre certains fonds de vallée inondables comme dans la Bassée, on
retrouve localement ce type de culture sur des plateaux avec des sols argilo-limoneux épais peu
perméables. Les zones concernées sont souvent riches en mares et mouillères et sont drainées
par d’importants réseaux de fossés. Citons certains secteurs de la Brie (plaine au sud de la forêt
d’Armainvilliers, environs de La Ferté-sous-Jouarre, abords du bois de Valence…), la plaine de
Bière, le plateau de Saclay et les plaines voisines du Hurepoix en allant vers Rambouillet… Ces
milieux humides de plateau ne sont pas toujours clairement identifiées dans les précartographies de milieux humides disponibles.
3.3.2.3.
Les mares et mouillères : habitats particuliers des milieux humides
Les mares et mouillères (cf. carte 18) totalisent près de 870 ha.
Ce type d’habitats présente de forts enjeux écologiques. Les mares et mouillères remplissent des
fonctionnalités d’autant plus importantes que le réseau est dense et peu fragmenté.
Page 80
SRCE de la région
288 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 18 : Densité des mares et moulières en Ile-de-France
Cas particulier des plans d’eau en Ile de France :
Les plans d’eau « traditionnels », aménagés par creusement et création de digue en travers de
talwegs ou petits cours d’eau sont relativement peu nombreux en Ile-de-France. On les retrouve
principalement dans quelques grands massifs forestiers (Armainvilliers, Villefermoy, Rambouillet),
dans le bocage Gâtinais, autour du château de Versailles (St Quentin-en-Yvelines, Saclay, Les Noes…).
Plus récemment, les carrières de granulats ont contribué au développement de plans d’eau le long
des vallées en particulier le long de la Seine (en aval de Poissy et en amont de Créteil à Evry, dans la
Bassée), dans la basse vallée de l’Yonne et le long du Loing, dans la vallée de la Marne en amont de
Chelles, dans la boucle de Cergy-Pontoise sur la vallée de l’Oise (cf. carte 19). On peut également
mentionner les anciennes exploitations de tourbe de la vallée de l’Essonne du côté de Fontenay-leVicomte. Ces anciennes exploitations ont entraîné la régression des habitats naturels et de leur
diversité. Les habitats artificiels sont souvent trop uniformes. Le réaménagement et la mise en place
d’une gestion selon certaines conditions (cf. orientation 22 du SDAGE) peuvent limiter
l’uniformisation de la flore et faune aquatiques.
Page 81
SRCE de la région
289 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Depuis le milieu du 20e siècle, de nombreux petits plans d’eau d’agrément ont été créés le long des
vallées secondaires (Vexin, Yvelines, Essonne…) et dans les villes nouvelles (Marne-la-Vallée, Val
Maubuée, Sénart, Evry, St Quentin, Cergy-Pontoise…). Dans les secteurs les plus ruraux, ils ont
souvent contribué à artificialiser le lit majeur des rivières et provoqué des ruptures dans la continuité
des cours d’eau (ralentissement des cours d’eau, réchauffement des eaux des rivières du fait du
contact avec des plans d’eau, déconnexion des zones humides, multiplication des ouvrages limitant
la circulation des poissons….).
3.3.2.4.
Les enjeux liés aux milieux aquatiques et milieux humides pour le SRCE d’Ile-
de-France
En termes de continuité écologique et de préservation de connexions écologiques, les enjeux des
milieux aquatiques et milieux humides sont essentiellement concentrés sur 5 thèmes :

Fractionnement des cours d’eau, avec frein ou barrière à la continuité écologique, tant
piscicole que sédimentaire .

Artificialisation des berges des cours d’eau. Des décennies d’aménagement de berges par les
anciennes techniques de génie civil ont appauvri et dégradé les corridors alluviaux. Aujourd’hui,
de vastes programmes de renaturation de berge sont en cours. Ces travaux coûteux prévoient le
démantèlement des structures existantes et leur remplacement par des techniques végétales ou
mixtes. Ces initiatives sont à encourager et à poursuivre d’autant plus que le linéaire de berge
concerné est considérable et qu’il concerne aussi bien les espèces aquatiques (poissons,
invertébrés…) que les espèces terrestres utilisant la végétation rivulaire (oiseaux, chiroptères,
insectes..) ;

Artificialisation et déconnexion des milieux rivulaires des cours d’eau et de leurs nappes
d’accompagnement. De nombreux milieux humides ont perdu toute fonctionnalité en raison
d'une déconnexion avec les eaux de surface ou souterraines. La réduction des fréquences et des
durées d'inondation, notamment aux abords des voies navigables, ont contribué à
l’assèchement des milieux annexes.

Disparition des zones humides. de nombreux milieux humides sont aujourd’hui dégradés du fait
d’une alimentation hydraulique insuffisante, de drainage, de remblai, de fragmentation,
d’urbanisation, de pollutions, d’usages inadaptés, d’un abandon des modes de gestion
traditionnels conduisant à leur atterrissement (accumulation de matière végétale conduisant à
leur assèchement)… Les milieux humides doivent être t identifiés et protégés contre les projets
Page 82
SRCE de la région
290 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
d’aménagement et les prélèvements d’eau excessifs (voir toutes les orientations du SDAGE à ce
sujet dans le plan d’actions). Là où c’est possible des opérations de restauration doivent être
envisagées ;

Fragmentation des axes de dispersion des espèces de milieux humides et particulièrement des
mares et mouillères (amphibiens, mammifères) de part et d’autres des ouvrages routiers et
ferroviaires/ A l'instar des dispositifs aquatiques, il apparaît nécessaire de préserver les
connexions entre les différents types de milieux humides et entre ces milieux et les habitats
terrestres voisins.
3.3.3. La fragmentation de l’espace par les infrastructures et
l’urbanisation.
La Région Ile-de-France est la plus peuplée de France et continue à avoir depuis le 19e siècle un
développement considérable en particulier dans la grande couronne parisienne du fait de
l’augmentation de la population et surtout du développement de l’habitat individuel et des zones
d’activités. Ce phénomène est à l’origine d’une consommation importante de foncier agricole et
naturel, du mitage de ces espaces et contribue de manière considérable à la fragmentation des
milieux. Il s’accompagne d’un développement conséquent des réseaux d’infrastructures de transport
(routes, voies ferrées, canaux, lignes électriques et téléphoniques, gazoducs, aqueducs…)… qui
accentue et aggrave les effets de coupure (cf. carte 20 et encadré ci-après). La situation est telle que
les activités humaines influencent aujourd’hui très largement les capacités de dispersion des espèces
sur une part majeure du territoire francilien, y compris au sein des entités agricoles ou naturelles
(forêts…) les plus vastes qui se retrouvent sillonnées par divers ouvrages.
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SRCE de la région
291 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Carte 21 : Infrastructures de transport et urbanisation en Ile-de-France
L’Ile-de-France, une région fragmentée par l’effet conjugué de l’urbanisation et des infrastructures
3.3.3.1.
Les infrastructures de transport
L'espace est fragmenté par de multiples infrastructures linéaires (autoroutes, routes avec des
gabarits divers, chemins, lignes ferroviaires avec un nombre de lignes et des trafics variés, canaux,
lignes électriques à haute tension et lignes locales, gazoducs...) dont les effets sur les continuités
écologiques sont variables. Pour le qualifier au regard de la fragmentation, elles ont été classées en
cinq catégories selon leurs effets :
Catégories
Grandes
infrastructures
d’importance
internationale (Autoroutes
et autres routes à voies
multiples avec terre-plein
central, Lignes TGV)
Autres
infrastructures
d’importance
nationale :
routes importantes (2x2
voies
sans
terre-plein
central) et voies ferrées
Fragmentation de l’espace
Infrastructures
assez
peu
nombreuses découpant l’espace
francilien en grandes mailles sauf
l’agglomération parisienne ou la
densité des grandes infrastructures
reste élevée
Globalement
mêmes
caractéristiques que précédemment
Effet de coupure
Infrastructures larges avec plusieurs
voies supportant un trafic important,
généralement clôturées  globalement
non franchissables par la faune terrestre
Infrastructures un peu moins larges,
souvent non ou partiellement clôturées
avec un trafic important  globalement
peu franchissables par la faune terrestre
(très localement)
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SRCE de la région
292 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
principales
Infrastructures
d’importance
régionale
(Routes
nationales
et
départementales
très
fréquentées,
réseau
ferroviaire local : Transilien,
RER…)
Réseau secondaire : routes
départementales
peu
fréquentées et communales,
voies ferrées de service
Réseau très dense découpant
l’espace francilien en petites entités
Infrastructures de largeur modérée,
généralement non clôturées 
moyennement franchissables par la
faune terrestre, principalement la nuit
mais avec risques de collision
Réseau extrêmement dense mais
fréquentation souvent limitées sauf
en ville et en zone rurale à certaines
heures.
Réseau très local : Chemins,
sentiers, routes empierrées,
voies ferrées désaffectées
Réseau très dense mais effet sur la
fragmentation très faible sauf à des
échelles très locales
Infrastructures
peu
larges,
généralement non clôturées 
facilement franchissables par la faune
terrestre, avec localement risque de
collision
Infrastructures très peu larges, surface
non imperméabilisée et fréquentation
limitée  Plutôt un rôle de corridor
qu’un effet de coupure (transparent
pour la faune)
Tableau 2 : Effets des infrastructures routières et ferroviaires
Les effets des autres infrastructures (cours d’eau et canaux navigables, lignes électriques à haute et
très hautes tension (LHTA et LHTB) et gazoducs sont différents :

Voies navigables et ports fluviaux : artificialisation des berges, coupures des continuités
longitudinales (le long des cours d’eau) et latérales (relation avec les zones humides rivulaires,
difficultés de traversée pour la faune terrestre) ;

Lignes électriques, téléphoniques, gazoducs et aqueducs : multiplication des effets de lisière,
ouvertures dans les boisements, artificialisation des sols au droit des tranchées couvertes… ;

Lignes électriques : risques de collision pour les oiseaux…
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SRCE de la région
293 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La situation en Ile-de-France :

48450 km de routes, dont 2630 km d’autoroutes et voies assimilées pratiquement infranchissables par la faune
terrestre, 3540 km de voies rapides difficilement franchissables et 8185 km de routes fréquentées moyennement
franchissables ;

4700 km de voies ferrées ;

43300 km de sentiers et chemins enherbés ;

923 km, dont 727 km de rivières et 196 km de canaux navigables ;
Un morcellement extrême du territoire. La taille de la maille moyenne de territoire délimitée par une route, une voie
ferrée et/ou un cours d’eau navigables difficilement franchissable représente : 15,8 ha pour les départements de la
petite couronne parisienne (75, 92, 93, 94) et 290 ha pour les départements de la grande couronne (77, 78, 91, 95).
Ces données sont à comparer aux exigences écologiques des espèces :

Taille moyenne du domaine vital pour quelques espèces terrestres : Martre (30 ha pour une femelle, 150 ha
pour un mâle), Blaireau (150 à 200 ha), Cerf (2000 à 5000 ha pour une harde) ;

Risque d’écrasement des amphibiens : une étude a montré que 10 % d’une population d’amphibien pouvait être
détruite sur une route à 2 voies avec un trafic moyen de 3200 véhicules/jour.
Quelques facteurs aggravants en région Ile-de-France :

Un fort impact cumulatif dû à la consommation d’espace et au cloisonnement par les infrastructures couplé à
l’urbanisation, en particulier le long des vallées ;

Un impact cumulatif dû au couplage de certaines infrastructures autoroutières et ferroviaires (autoroute A5 et
TGV Sud-Est ; A10 et TGV Sud-Ouest ; lignes RER et voies rapides… ) augmentant le cloisonnement en particulier
en l’absence de politique coordonnée de création d’ouvrages de franchissement, de préservation et de
restauration des continuités écologiques ;

Un réseau de transport centré sur Paris couplant une structure rayonnante et annulaire (Périphérique, A86,
Francilienne, contournement ferroviaire…) ;

Un réseau d’infrastructures denses supportant un trafic intense, construit anciennement, à une époque où la
prise en compte de l’environnement n’était pas une priorité. Il en ressort un fractionnement très important des
espaces naturels avec par exemple des autoroutes, des voies rapides et infrastructures ferroviaires traversant des
massifs forestiers sans qu’aucun passage pour la grande faune n’ait été prévu dans la conception d’origine (Forêts
de Fontainebleau, St Germain-en-Laye, Marly, Dourdan, l’Isle-Adam…) et avec, le plus souvent, des ouvrages de
franchissement hydrauliques non aménagés pour faciliter le passage de la petite faune.
Le cumul de ces difficultés et la multiplicité des acteurs concernés compliquent la prise de décision et l’engagement de
mesures concrètes sur le terrain.
Les infrastructures linéaires ont un impact important sur les continuités écologiques mais peuvent
participer à la connexion de certains milieux, en particulier pour les formations herbacées
« prairiales » et parfois pour les alignements d’arbres, les haies et lisières. Les impacts les plus
importants peuvent être classés en quatre catégories principales:

Le fractionnement des espaces naturels ;
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SRCE de la région
294 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

L’effet de coupure et ses conséquences (collisions…) ;

Le rôle des continuités écologiques des dépendances vertes ;

La diffusion des espèces invasives (citons notamment l’Ambroisie, le Buddleja, la Renouée du
Japon, le Séneçon du Cap…).
S'ajoutent à ces quatre catégories d’autres effets comme les dérangements liés aux travaux, le bruit
et les pollutions, les effets des éclairages nocturnes, les effets des aménagements fonciers connexes,
les modifications d’habitats (drainage de zones humides, rudéralisation, coupes forestières…)…
Les enjeux les plus importants concernant les infrastructures de transport sont liés :

à l’effet barrière de nombreuses infrastructures existantes, en particulier au niveau des
réservoirs de biodiversité et sur les corridors régionaux les plus importants.

Ce qui justifie d’autant plus de bonne prise en compte de l’ensemble des nouvelles
infrastructures au développement d’infrastructures nouvelles pour répondre aux enjeux de
développement de l’agglomération parisienne, en particulier au niveau des réservoirs de
biodiversité et sur les corridors régionaux les plus importants.
3.3.3.2.
Les enjeux des milieux urbains pour le SRCE d’Ile-de-France
L’espace artificialisé représente 21 % du territoire régional. Il est concentré dans le cœur de
l’agglomération, dans les vallées de la Seine, de l’Oise, la partie aval de la Marne et dans de
nombreuses vallée plus petite en contexte péri-urbain. En intégrant les enclaves d’espaces agricoles
et naturels, ainsi que les lisières urbaines, les surfaces directement influencées par les milieux
urbains dépassent probablement les 30 %.
Concernant la région Ile-de-France, les principaux enjeux de continuité écologique en milieu urbain
peuvent être déclinés à deux échelles :

à une échelle régionale :

préserver les continuités écologiques de la ceinture verte autour de Paris afin
d’éviter les coupures urbaines le long des vallées et l’isolement des forêts périurbaines, en particulier :
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SRCE de la région
295 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
o
dans le secteur de Cergy-Pontoise (95-78) et au niveau de la forêt de Montmorency
(95) ;
o
dans la plaine agricole du Pays de France (95) et dans le secteur de Vaujours (77-93) ;
o
au niveau du bois Notre-Dame et de la forêt de Ferrière (94-77) ;
o
entre les forêts de Sénart, de Rougeaux et le bois de Ste Assise (91-77) ;
o
entre les plaines agricoles et vallées (Essonne, Orge, Yvette) du nord du Gâtinais et
de l’Est du Hurepoix (77-91-78) ;
o
entre le plateau de Saclay, la plaine de Versailles et les forêts de Marly et St Germain
en Laye (91-78) ;
Carte : Les continuités écologiques de la ceinture verte
préserver les continuités écologiques entre les espaces ruraux et le cœur urbain,

notamment :
o
le long des axes fluviaux (Seine, Oise, Marne et canaux de l’Ourcq et de Chelles) par
la restauration des berges et végétation rivulaire (roselières, ripisylves) ;
Page 88
SRCE de la région
296 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
o
entre les grands parcs du nord parisien (La Courneuve, Sausset, forêt de Bondy) et les
espaces agricoles périphériques ;
o
les connexions entre les bois urbains (Bois Notre-Dame, Bois St Martin…) de l’est
parisien et les forêts plus à l’Est (Ferrières) ;
o
les axes constitués par les cours d’eaux de l’est parisien (Ru du Morbras, Réveillon,
Yerres) ;
o
entre la forêt de Sénart et la Seine ;
o
les continuités écologiques constituées par les vallées du sud parisien (Bièvre, Yvette,
Orge et leurs affluents) ;
o
les connexions entre les forêts de Meudon et Versailles et entre le Parc de St Cloud,
la forêt de Fausse Repose, les boisements de Louveciennes et la forêt de Marly ;
o
la connexion entre la forêt de St Germain-en-Laye et la forêt de Marly et aménager
les infrastructures routières et ferroviaires qui les traversent de manière à diminuer
les coupures (requalification de certaines routes et des ouvrages de franchissement).

à une échelle plus locale :

la consommation des espaces naturels et agricoles résultant de l’étalement urbain;

les franges urbanisées, les lisières, les lieux d’interface entre ville et nature ;

le tissu bâti pour assurer sa contribution à la trame verte par la végétalisation des
espaces verts, des toits terrasses…

les espaces verts privés (jardins, foncier des entreprises…) qui constituent souvent la
majorité des espaces verts en ville ;

le schéma des liaisons douces et les réseaux hydrauliques et promouvoir la multifonctionnalité des espaces verts en valorisant leur potentiel écologique par une gestion
différenciée adaptée (parcs, coulées vertes, ouvrages hydrauliques…) ;

la nature en ville y compris jusqu’à l’échelle des bâtiments qui peuvent s’avérer aptes
à recevoir certaines espèces (toitures végétalisées par exemple).
Page 89
SRCE de la région
297 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4. PLAN D’ACTION
Le plan d’action stratégique constitue un cadre de référence à l’échelle régionale pour la mise en
œuvre d’actions de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques. Il doit
permettre aux acteurs locaux d’intégrer les objectifs du SRCE dans leurs activités, leurs politiques ou
leurs financements, de développer des partenariats, et de s’impliquer dans les maîtrises d’ouvrage
adaptées.
Le plan d’action stratégique présente :

Les outils et moyens mobilisables pour la mise en œuvre d’actions de préservation et de
remise en bon état des continuités écologiques ;

Des actions prioritaires en faveur de la préservation et de la remise en bon état des
continuités écologiques ;

Les efforts de connaissance à mener, notamment en vue de l’évaluation e la mise en œuvre
du schéma.
Il n’emporte pas lui-même obligation de faire ou de ne pas faire à l’égard des acteurs locaux excepté
pour les actions qui relèvent d’un cadre réglementaire existants. Les actions seront mises en œuvre
dans le respect des compétences respectives des acteurs concernés et des procédures propres aux
outils mobilisés.
Le plan d’action concerne un très large éventail d’acteurs et de projets d’aménagement du territoire.
Il s’adresse en priorité aux porteurs de projets, notamment les collectivités qui sont compétentes en
matière d’urbanisme, aux maitres d’ouvrage des projets d’équipements mais aussi à tous ceux qui
participent par leur activité à la gestion et à l’aménagement du territoire francilien.
De nombreuses initiatives sont déjà en cours en Ile de France et des exemples sont récapitulés en
annexe.
- Les appels à projets en faveur des continuités écologiques lancés par le Ministère en charge du
développement durable :
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SRCE de la région
298 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) est la concrétisation de l’engagement français au
titre de la convention sur la diversité biologique (CDB), ratifiée par la France en 1994. Elle vise à
préserver, restaurer et accroître la diversité du vivant dans tous les espaces dont la France est
responsable, en métropole et outre-mer. La mise en œuvre de la SNB 2011-20201 se situe dans une
perspective d’amélioration continue et repose sur une adhésion et une déclaration d’engagement
volontaire.
Pour répondre aux objectifs de restauration de 15% des écosystèmes dégradés d’ici 2020, l'État a pris
40 engagements interministériels pour 2011-2013, complémentaires aux actions déjà initiées dans le
cadre du Grenelle de l'Environnement et du Grenelle de la mer.
Pour concrétiser ces engagements de l’Etat, le ministère a lancé plusieurs appels à projets
opérationnels dès 2011 afin de soutenir et valoriser des initiatives exemplaires en matière de
protection de la nature. A destination de tous les acteurs de terrain (collectivités territoriales et
locales,
établissements
publics,
associations,
entreprises,
agriculteurs,
organisations
professionnelles, organismes de recherche scientifique, laboratoires de recherche, pôles de
compétitivité), ces appels à projets (AAP) portent notamment sur les thématiques suivantes2 :
- rétablissement de continuités écologiques sur des infrastructures de transport existantes (deux
éditions : une en 2011 et une autre 2012) ;
- travaux de restauration de milieux naturels et de milieux remarquables ou sensibles (restauration de
sites dégradés, remarquables ou fragiles) : sites Natura 2000, milieux aquatiques, zones humides et, pour
l’outre-mer, habitats d’espèces protégées ;
- renforcement des infrastructures agro-écologiques ;
- élaboration de trames vertes et bleues urbaines et valorisation des friches (en lien avec le plan
d’actions « Restaurer et valoriser la nature en ville »).
Les projets retenus bénéficient d’une subvention à partir du fonds d’investissement pour la biodiversité et la
restauration écologique (FIBRE).
En Ile-de-France, les deux AAP « rétablissements des continuités écologique sur des infrastructures existantes »
et « trame verte et bleue urbaine et valorisation des friches» trouvent leur traduction dans sept projets en
cours.
- Les établissements publics d’aménagement :
Les établissements publics d’aménagements (EPA) ont conduit des réflexions pour anticiper la prise en compte
de al trame verte et bleue sur leur territoire.
- La stratégie régionale pour la biodiversité du Conseil Régional d'Ile-de-France :
1
2
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-La-Strategie-nationale-pour-la-.html
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Zoom-sur-les-appels-a-projets-.html
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SRCE de la région
299 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La stratégie régionale pour la biodiversité votée en 2007 par le Conseil Régional d’Ile de France, prévoit dix
plans d’actions dont le premier est le maintien et la restauration des continuités écologiques.
Cette stratégie prévoit d’accompagner les partenaires du territoire francilien en soutenant leurs actions par
une subvention à 70%. Ainsi plus de 60 projets pour un montant total d’environ 3 millions d’euros ont été
soutenus financièrement par la Région, par exemple :
- des études sur les continuités écologiques : étude en vue de l’établissement d’un schéma directeur
de restauration écologique et fonctionnelle du domaine public fluvial de la Ville de Paris, étude sur le schéma
régional des zones humides proposé par la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), études des
continuités écologiques et préconisations de rétablissements sur le territoire de l’Arc Boisé (Val de Marne) ;
- des aménagements : création et suivi d’un crapauduc en forêt de Marly ou à Larchant,
réaménagement du passage à faune sur la RN184, appui au programme de remise à niveau des barrages VNF
comprenant des passes à poissons…
Cette stratégie a permis également de développer des actions expérimentales sur la trame verte et bleue en
milieu agricole avec l’adoption du programme agri environnemental en 2007 et le soutien en 2011 de la
mesure agro environnementale « restauration de la trame verte et bleue » par le PNR de la Haute Vallée de
Chevreuse.
De même, a été retenu dès 2009 pour l’agence des espaces verts, l’axe de travail prioritaire : « préserver et
développer les continuités et les réseaux écologiques, préserver et valoriser les espaces boisés et naturels ». A
ce titre par exemple, elle a fait conduire à l’occasion du projet d’aménagement de la coulée verte Tégéval, une
étude d’opportunité pour la trame verte et bleue de restauration des continuités transversales.
- Le projet "Arcs écologiques franciliens : entre ville et campagne" des Parcs naturels régionaux :
Les parcs naturels régionaux (PNR) sont précurseurs dans la préservation et la restauration des continuités
écologiques. Ils mènent de nombreuses actions dans ce domaine qui trouve également sa traduction dans les
chartes des parcs.
Ainsi les quatre parcs naturels régionaux franciliens se sont associés pour répondre à un appel à projets du
Ministère chargé de l’environnement lors de la clôture du congrès 2007 des Parcs naturels régionaux sur le
thème de la trame verte et bleue.
Le projet « Arcs écologiques franciliens : entre ville et campagne » a permis, entre 2008 et 2010, de développer
une démarche inter parcs qui s’inscrit dans une complémentarité « biodiversité, paysage, urbanisation » pour
favoriser les continuités écologiques et paysagères des territoires périurbains soumis à de fortes pressions
foncières.
Ils ont particulièrement travaillé sur la manière d’intégrer les continuités dans les documents d’urbanisme.
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SRCE de la région
300 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
- La politique des espaces naturels sensibles (ENS) et les Plans départementaux des itinéraires de promenades
et de randonnées (PDIPR) des Conseils généraux franciliens :
La politique des espaces naturels sensibles (ENS) des départements leur permet de réaliser des acquisitions
foncières d’espaces naturels reconnus comme possédant une valeur écologique ou sociale forte. Cette
acquisition repose sur la taxe locale d’aménagement (TLA) et sur le droit de préemption. Ce dernier peut-être
délégué aux communes, à la Région, voire à l’Etat. Les Départements peuvent alors subventionner les
collectivités ou des propriétaires privés par le biais de conventions pour l’aménagement et la gestion des
espaces acquis.
Les départements ont pris des initiatives pour la restauration de la trame verte et bleue sur leur territoire,
associés au schéma des espaces naturels sensibles. C’est le cas par exemple de l’Atlas dynamique de la
biodiversité du Conseil général de Seine-et-Marne, de l’observatoire de la biodiversité de la Ville de Paris en
cours de développement ou encore de l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU) du
Conseil général de Seine-Saint-Denis.
Par ailleurs, des objectifs de préservation de la biodiversité peuvent être déployés dans les Plans
départementaux des itinéraires de promenades et de randonnées (PDIPR) des Conseils généraux. Par exemple,
le Conseil général de la Seine-et-Marne propose aux collectivités locales des aides éco-conditionnées leur
permettant de financer la restauration de haies, de mares et de chemins humides entre les massifs boisés.
- Les collectivités et leurs groupements :
Certaines collectivités et leurs groupements travaillent déjà sur la trame verte et bleue. Des initiatives sont en
cours notamment pour établir des schémas d’aménagement de leur territoire qui prennent en compte la
biodiversité.
Le plan d’action stratégique comprend deux parties. La première traite des objectifs et la seconde des
orientations et actions. Ces dernières sont réparties en 9 chapitres : quatre transversaux (information et
formation, connaissance, documents d’urbanisme, gestion) et cinq thématiques (milieu agricole, milieu
forestier, milieu urbain, milieux aquatiques et corridors humides, infrastructures linéaires). Deux tableaux
rassemblent les références techniques et les principales informations connues à la date de rédaction et les
structures ou personnes ressources.
4.1. Les Objectifs
La carte des objectifs du SRCE Ile-de-France (cf. carte 47 et les coupures au 1/100000 de l’atlas)
comprend 4 types de données principales relatives à :

les corridors à préserver ou restaurer (on entend par restaurer : remettre en bon état écologique au
sens du Code de l’Environnement) ;

les éléments fragmentant à traiter prioritairement ;
Page 93
SRCE de la région
301 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

les éléments à préserver (Par souci de lisibilité les réservoirs écologiques ne sont pas représentés)

les autres éléments d’intérêt majeur pour le fonctionnement des continuités écologiques
A titre indicatif, l’occupation des sols est représentée en fond de carte ;
Carte 47 : Les objectifs de la TVB en Ile-de-France
4.1.1. Les corridors à préserver ou restaurer
Seuls ont été retenus les corridors contribuant aux grands axes d’influence biogéographiques
(influences atlantique, thermophile et médio-européenne), aux connexions entre les principaux
réservoirs de biodiversité et aux continuités des zones naturelles en contexte urbain ou péri-urbain.
En fonction du niveau de fonctionnalité des corridors, il a été distingué :

des corridors à préserver. Il s’agit des corridors considérés comme globalement fonctionnels
traversant les réservoirs de biodiversité ou reliant certains de ces réservoirs. Leur fonctionnalité
peut localement être dégradée du fait de la présence d’obstacles ou de points de fragilité
nécessitant la mise en œuvre de mesures correctives permettant d’améliorer les fonctions ;

des corridors à restaurer. Il s’agit de corridors à fonctionnalité réduite utilisable par les espèces
terrestres les moins exigeantes ou par des espèces à dispersion aérienne. Ce type de corridor se
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SRCE de la région
302 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
trouve rarement dans les réservoirs de biodiversité. On les retrouve plutôt en contexte urbain
(nombreuses coupures et raréfaction des habitats relais favorables) mais également en contexte
rural pour des habitats rares représentés toujours par des parcelles dispersées (pelouses
calcaires ou landes par exemple) ou dans des territoires largement dominés par les grandes
cultures (rareté des habitats relais). Pour ces corridors, il peut être envisagé :
 des actions de restauration : elles visent alors à retrouver des corridors pleinement
fonctionnels en supprimant les obstacles existants ou en renforçant la densité et la
continuité des habitats favorables à la dispersion des espèces ;
 des actions de confortement : dans certains cas, le retour à une fonctionnalité complète
n’est pas techniquement et/ou économiquement envisageable. Outre la conservation
des habitats existants, il est cependant possible d’améliorer localement la fonctionnalité
de ces corridors souvent très dégradés en diminuant l’effet de coupure de certains
obstacles et en recréant des connexions nouvelles sur certains tronçons.
Le tableau suivant permet d’apprécier les linéaires de corridors retenus pour la région Ile-de-France :
Corridors
Corridors alluviaux à préserver
Linéaires
% de corridors
% de
au sein des
corridors à
réservoirs de
restaurer ou
biodiversité
renforcer
1175 km
41 %
751 km
9%
2080 km
53 %
Corridors arborés à restaurer ou conforter
364 km
3%
Corridors herbacés à préserver
124 km
24 %
1224 km
30 %
5618 km
37 %
Corridors alluviaux à restaurer ou conforter
(essentiellement en contexte urbain)
Corridors arborés à préserver
Corridors des milieux calcaires à restaurer ou
conforter
Total corridors
39 %
15 %
42 %
Cinq catégories ont été distinguées :
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SRCE de la région
303 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Les corridors alluviaux. Il s’agit de corridors multifonctionnels combinant des milieux aquatiques
(continuum de la trame bleue, ex : cours d’eau, mares…), des formations herbacées (milieux
humides : prairies humides, pelouses…) et des continuités boisées (ripisylves, forêts alluviales,
boisements humides de coteaux…), contribuant à toutes les sous-trames. Les continuités
boisées (respectivement herbacées prairiales) passant dans les vallées ont été intégrées aux
corridors alluviaux plutôt qu’aux corridors de la sous-trame arborée (respectivement herbacée).
Les vallées jouent naturellement un rôle de corridor essentiel pour de multiples espèces. Ces
corridors sont d’autant plus fonctionnels qu’il subsiste des espaces non urbanisés en bordure
des cours d’eau et que les aménagements le long du réseau hydrographique ne font pas
obstacles aux connexions transversales entre le continuum de la trame bleue et les formations
herbacées et boisées (ex : prairies hydrauliquement connectées avec un cours d’eau et à la
nappe d’accompagnement, annexes hydrauliques…). L’analyse régionale de la fonctionnalité
des corridors alluviaux s’est centrée sur la présence de ripisylves et de ceintures de végétation le
long des rives. Il a ainsi été distingué :
 des corridors alluviaux à préserver (en particulier les fonctionnalités transversales) le
long des berges non urbanisées. On retrouve ce type de corridor principalement le long
des petites vallées et plus ponctuellement le long des rivières navigables, sur la Seine en
aval de Mantes-la-Jolie, vers Fontainebleau et en amont de Montereau-Fault-Yonne ; sur
la Marne en amont de Meaux et dans certaines boucles en aval ; le long de l’Yonne,
l’Yerres, les Deux Morin, l’Aubetin, l’Ourcq, le Loing… Ils représentent 61 % du total des
corridors alluviaux, 41 % sont situés dans des réservoirs de biodiversité ;
 des corridors à restaurer en contexte plus urbain. Ce type de situation se retrouve sur
39 % des corridors alluviaux, principalement dans le cœur urbain de l’agglomération
parisienne, le long des voies navigables qui sont les plus densément aménagées et plus
ponctuellement le long de rivières plus petites au niveau des villes et villages. Seulement
9 % sont situés dans des réservoirs de biodiversité. ;

Les corridors de la sous-trame arborée. Tous les corridors représentés sur la carte des
composantes ont été figurés à l’exception de ceux passant dans les vallées qui ont été intégrés
aux corridors alluviaux (il s’agit principalement des forêts dites alluviales) et de ceux suivant les
coteaux calcaires qui ont été assimilés aux « corridors calcaires ».
 Les corridors fonctionnels à préserver. Ils représentent 85 % des corridors arborés. 53 %
d’entre eux sont situés dans des réservoirs de biodiversité. On les retrouve
principalement entre Rambouillet et Fontainebleau, avec des extensions vers le nord
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SRCE de la région
304 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
des Yvelines, au sud du Vexin (orientation est-ouest), entre les forêts du Val d’Oise à
celles du PNR « Oise – Pays de France », dans la Brie (entre les deux Morin, au niveau
des forêts du nord et du sud de la Brie) et plus localement ailleurs (sud de la Seine vers
la Normandie, entre les forêts de St Germain-en-Laye et des Alluets…) ;
 Les corridors à fonctionnalité réduite à restaurer. Ils représentent 15 % des corridors
arborés. Ils sont situés pour l’essentiel (97 %) en dehors des réservoirs de biodiversité.
Les actions à engager visent à augmenter leur accessibilité et la diffusion d’un plus
grands nombre d’espèces. Ces corridors sont situés soit en contexte urbain autour de
Paris, soit dans les grandes plaines agricoles (autour de Montgé-en-Goële, dans le centre
de la Brie, au sud de l’Essonne et des Yvelines (Beauce), dans les plaines du Mantois et
localement dans le Vexin.

Les corridors de la sous-trame herbacée :
 Concernant les corridors herbacés, sont retenus les corridors fonctionnels à préserver
reliant des ensembles prairiaux relativement importants. Ces derniers sont très localisés
en Ile-de-France. On les retrouve au niveau de certaines vallées (Petit et Grand Morin
par exemple) et autour du massif de Rambouillet. Seuls les corridors situés en dehors
des vallées ont été représentés (dans la pratique 124 km de corridors herbacés autour
de la forêt de Rambouillet). Les autres corridors herbacés prairiaux ont été intégrés aux
corridors alluviaux ;
 La plupart des corridors calcaires (87 %) sont retenus à l’exception de quelques secteurs
très dégradés (13 %) pour lesquels les pelouses et pré-bois calcaires ont été remplacés
par des friches ou des espaces artificialisés. Compte tenu de l’émiettement des pelouses
calcaires ces corridors ont tous été classés comme à restaurer ou conforter. 30 % sont
situés dans des réservoirs de biodiversité. On retrouve ce type de corridor
principalement au sud de l’Essonne, dans le Vexin, le long des vallées de la Mauldre, de
la Vaucouleurs, de l’Ourcq, en bordure de la Bassée.

Les cours d’eau. Compte tenu de l’importance des cours d’eau pour la biodiversité et de la
nécessité de supprimer les obstacles qui contribuent à leur fractionnement, l’ensemble des
cours d’eau d’Ile-de-France sont à préserver et/ou restaurer. Ont été distingués :
 les cours d’eau permanents (correspondant au trait continu des cartes de l’IGN),
comprenant en particulier les cours d’eau ou parties de cours d’eau classés en liste 1
et/ou 2 au titre de l’article L 214-17 du Code de l’Environnement. Ce classement
implique des priorités d’études et d’actions spécifiques (cf. précisions ci-dessous sur la
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SRCE de la région
305 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
révision des classements des cours d’eau pour la restauration de la continuité
écologique) ;
 le linéaire du réseau hydrographique complémentaire (traits en pointillés des cartes de
l’IGN), à préserver ou restaurer. Ils comprennent des cours d’eau intermittents et
également quelques sections de fossés agricoles ou forestiers situés en tête de bassin
versant qui présentent un intérêt local en matière de connexion et de diversification des
habitats en zones agricoles et forestières.
Le tableau suivant donne la répartition des cours d’eau en fonction du type de classement :
Corridors
Cours d’eau navigables
Canaux
Cours d’eau permanents non navigables
Cours d’eau intermittents, fossés
agricoles et forestiers
Total corridors
Linéaire
total
666 km
197 km
3694 km
Linéaire des
Linéaire des
Linéaire des
cours d’eau en cours d’eau en cours d’eau en
liste 1
liste 2
liste 2 à terme
666 km (100 %) 647 km (97 %)
19 km (3 %)
0 km
0 km
0 km
430 km (12 %) 500 km (14 %) 640 km (17 %)
3785 km
18 km (< à 1 %)
37 km (1 %)
44 km (1 %)
8342 km
1114 km (13 %) 1184 km (14 %)
1638 km (20 %)
2083 km (25 %)
703 km (8 %)
Les cours d’eau totalisent 8342 km en Ile-de-France, dont 4557 km de cours d’eau permanents.
Sur ce total, 1638 km sont concernés par la révision des classements de cours d’eau au titre du L21417 du Code de l’Environnement, sachant que de nombreux cours d’eau (660 km) appartiennent aux
deux listes :

ceux de la liste 1 (à préserver) représentent 1114 km. Ils représentent 100 % des cours d’eau
navigables (hors canaux), 12 % des cours d’eau permanents non navigables et moins de 1 % des
cours d’eau intermittents ;

ceux de la liste 2 (à restaurer) 1184 km, dont 97 % des cours d’eau navigables, 14 % des cours
d’eau permanents non navigables et seulement 1 % des cours d’eau intermittents. En
complément une liste des cours d’eau à classer en liste 2 à terme a été proposée (703 km). La
liste 2 et la liste 2 à terme couvrent 100 % des cours d’eau navigables et 31 % des cours d’eau
permanents.
Précisions sur la procédure de classement de la protection des cours d’eau
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SRCE de la région
306 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a rénové les critères de classement
des cours d’eau (« rivières réservées » et « rivières classées ») en les adaptant aux exigences de la
directive cadre sur l’eau (DCE). Le classement des cours d’eau est maintenant centré sur les
priorités du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), puisqu’il est un
outil de mise en œuvre de la DCE. Ainsi, les orientations sur la continuité écologique du SDAGE
2010-2015, entré en vigueur sur le bassin Seine-Normandie le 17 décembre 2009, constituent le
socle des futurs classements de cours d’eau au titre du L. 214-17-I du code de l’environnement.
Le classement en liste 1 (art. L. 214-17-I-1°) a pour vocation de protéger certains cours d’eau des
dégradations et permet d’afficher un objectif de préservation à long terme. Il correspond à une
évolution du classement en « rivières réservées » au titre de la loi de 1919. Le code de
l'environnement prévoit que trois catégories de rivières peuvent faire l'objet d'un tel classement :

les rivières en très bon état écologique ou,

les cours d’eau identifiés par le SDAGE comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire
au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau d’un bassin versant ou,

les cours d’eau pour lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
Les conséquences réglementaires de ce classement sont que tout nouvel obstacle à la continuité
écologique, quel qu'en soit l'usage, ne pourra être autorisé sur les rivières ainsi classées. Pour les
ouvrages existants et régulièrement installés, le renouvellement de leur concession ou de leur
autorisation sera subordonné à des prescriptions permettant, selon les critères à l'origine du
classement du cours d'eau considéré :

de maintenir le très bon état écologique des eaux ;

de maintenir ou d’atteindre le bon état écologique des cours d’eau d’un bassin versant ;

d’assurer la protection des poissons migrateurs vivant alternativement en eau douce et en eau
salée.
Le classement en liste 2 (art. L. 214-17-I-2°), dérivé de la notion de « rivières classées » au titre du
L.432-6 du code de l’environnement, doit permettre d’assurer rapidement la compatibilité des
ouvrages existants avec les objectifs de continuité écologique. Elle implique une obligation d’assurer
le transport des sédiments et la circulation des poissons migrateurs, amphihalins ou non.
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SRCE de la région
307 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
En pratique, les ouvrages existants sur les cours d’eau, canaux ou parties de ceux-ci, inscrits à cette
liste, doivent être gérés, entretenus et équipés selon des règles définies par le préfet, en
concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l’exploitant. Ces préconisations pourront concerner
des mesures structurelles (construction de passe à poisson…) et de gestion (ouverture régulière des
vannes). Chaque ouvrage devra être mis en conformité au plus tard dans un délai de 5 ans après la
publication de l'arrêté de classement. Compte tenu des travaux de concertation engagés, une liste
complémentaire des cours d’eau à classer (dénommée « liste 2 à terme ») a été proposée. Ces cours
d’eau ne sont pour l’instant pas concernés par les obligations de mise en conformité.
Le classement d’un même cours d’eau (ou section) au titre de la liste du 1° et de celle du 2° de
l’article L.214-17-I est possible. En effet, les conséquences emportées par ces classements pour les
ouvrages nouveaux et existants sont complémentaires. En particulier, pour un ouvrage existant sur
les cours d’eau classés sur la liste du 1°, le double classement permet d’en demander la
franchissabilité aux espèces et de gérer le transit sédimentaire dans les 5 ans, sans attendre le délai
de renouvellement de son autorisation ou concession.
Source: Procédure de révision du classement des cours d’eau - Dossier de présentation (DRIEE –
Octobre 2011)
http://www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_classement_des_cours_d_eau_cle57d4cf.pdf

Les connexions. Les secteurs concernés correspondent à des zones importantes pour le
déplacement des espèces. Deux types de situations peuvent être distingués :
 Les connexions entre les principales forêts et les corridors alluviaux (notées F sur la
carte). Compte tenu de l’urbanisation des vallées, les zones de contacts sont devenues
rares, en particulier au niveau des cours d’eau navigables. Leur préservation doit être
recherchée. 22 zones ont été identifiées. Elles sont localisées principalement en Seineet-Marne (forêts de Fontainebleau et du sud de la Brie en connexion avec la Seine), dans
le Val d’Oise (forêts en liaison avec l’Oise) et ponctuellement les autres départements, y
compris Paris au niveau du bois de Boulogne ;
 Les autres connexions (notées C sur la carte) correspondent soit au maintien d’espaces
ouverts agricoles (« coupures vertes ») entre des zones urbanisées qui tendent à se
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SRCE de la région
308 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
rejoindre au risque de générer une barrière difficilement franchissable par une partie
des espèces ; soit à la préservation de zones agricoles tampons en lisière de massifs
forestiers en voie d’enclavement par l’urbanisation. Leur préservation doit être
recherchée. 68 connexions de ce type ont été repérées. Elles sont régulièrement
réparties sur les départements de la grande couronne.
4.1.2. Les éléments fragmentant à traiter prioritairement
Dans un souci de simplification des cartes, seuls sont retenus les éléments fragmentant qui
nécessitent prioritairement la mise en œuvre d’actions afin de rétablir la fonctionnalité des corridors
les plus importants. Ils concernent essentiellement les milieux boisés et les milieux aquatiques.
Le tableau suivant permet d’avoir un aperçu du nombre d’obstacle ou points de fragilité retenus dans
cette catégorie.
Nombre
Total
Eléments fragmentant
d’obstacles
et points de
fragilité
Obstacles et points de fragilité (en nombre)
Obstacles des corridors arborés
84
Points de fragilité des corridors arborés
424
Obstacles à l'écoulement (ROE v3)
Points de fragilité : Secteurs riches en mares et
mouillères recoupés par des infrastructures de
transport
Points de fragilité : Zones humides alluviales recoupées
par des infrastructures de transport
Total

870
Nombre
d’éléments
prioritaires
72
246
644 (dont 480 à
traiter avant fin
2017)
132
132
74
74
1168
Les obstacles et points de fragilité de la sous-trame arborée. 3 types d’obstacles sont
représentés
 les coupures des réservoirs de biodiversité par les infrastructures majeures (autoroute,
lignes TGV) ou importantes (RN à 2x2 voies, voies ferrées à fort trafic…) représentent un
linéaire total de 953 km. Les actions à engager devront permettre d’améliorer à terme la
transparence de ces infrastructures pour la faune et prévenir les risques de collision ;
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SRCE de la région
309 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
 Les principaux obstacles à traiter au niveau des infrastructures de transport les plus
imperméables (création de passages à faune). 72 obstacles ont été recensés dans le
nord du Val d’Oise et de la Seine-et-Marne, dans les forêts de la Brie, entre
Fontainebleau et Rambouillet, dans les forêts du sud parisien, de Sénart à SaintGermain-en-Laye… ;
 Les points de fragilité des corridors arborés à consolider prioritairement (passage
difficile au niveau d’un ouvrage existant sur une infrastructure linéaire ; clôtures pour
lesquelles des mesures conservatoires sont à prévoir dans les documents d’urbanisme.
Ils sont plus nombreux (248) et plus largement répartis avec des zones de concentration
dans les grands massifs forestiers et le long de certaines vallées ;

Les obstacles et points de fragilité de la sous-trame bleue :
 les cours d’eau souterrains susceptibles de faire l’objet d’une réouverture totale ou
partielle. XX cours d’eau sont potentiellement concernés sur tout ou partie de leur
linéaire, essentiellement en contexte urbain ou péri-urbain. La faisabilité de ces
opérations importantes devra être vérifiée au préalable.
 Les obstacles à l’écoulement sur les cours d’eau permanent :

Pour les rivières navigables ne sont retenus que les ouvrages sans passe à
poissons construite ou en construction. Cela représente 24 ouvrages (3 sur la
Seine en aval de Paris, 9 sur la Seine en amont de Paris, 4 sur l’Yonne et 8 sur
la Marne).

Pour les autres cours d’eau permanents, ont été retenus tous les obstacles
fragmentant (seuils, barrages…), soit 620 obstacles au total. La plupart des
vallées franciliennes d’une certaine importance sont concernées. Parmi ces
obstacles, ceux sur les cours d'eau classés en liste 2 (480) devront être traités
dans un délai de 5.
 Les secteurs riches en mares et mouillères recoupés par des infrastructures de
transport. La fonctionnalité de ces secteurs devra être expertisée, notamment au regard
des amphibiens. 132 points à contrôler ont été identifiés, dont 81 en Seine-et-Marne (en
particulier dans les forêts du sud de la Brie ), 25 dans les Yvelines (Rambouillet), 18 dans
l’Essonne (Sénart et plaine du nord) et seulement 8 ailleurs (Val d’Oise, Seine-SaintDenis, Hauts-de-Seine) ;
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SRCE de la région
310 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
 Les milieux humides alluviaux recoupés par des infrastructures de transport. Il s’agit de
vallées comprenant des zones humides recoupées par des infrastructures de transport
généralement aménagées sur des remblais qui peuvent entraîner des ruptures
hydrauliques et constituer des obstacles pour le déplacement de la faune. Des
expertises pourront être réalisées afin d’évaluer la transparence de ces ouvrages pour la
faune. 74 secteurs ont été identifiés, dont 33 en Seine-et-Marne, 18 dans l’Essonne
(vallées de l’Essonne, de la Juine, de l’Orge), 13 dans le Val d’Oise (vallées du Vexin) et
10 ailleurs (Yvelines, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis).
4.1.3. les éléments à préserver
Il s’agit d’habitats favorables à la biodiversité:
 Les réservoirs de biodiversité. Afin de ne pas encombrer la carte, les réservoirs n’ont
pas été reportés sur la carte des objectifs. Ils figurent sur la carte des composantes ;
 Les milieux humides. Ont été reportés sur la carte les zones à dominante humide du
SDAGE (carte 13). Cette carte n’a pas vocation à être exhaustive : d’autres zones
humides sont donc susceptibles d’exister et doivent être prises en considération (voir
outils prioritaires dans le plan d’action). Selon la carte du SDAGE, au total 38000 ha de
zones humides ont été cartographiées en Ile-de-France. Près de 60 % sont situées en
Seine-et-Marne et environ 30 % dans les Yvelines et l’Essonne.
4.1.4. les autres éléments d’intérêt majeur pour le fonctionnement des
continuités
 Les secteurs de concentration de mares et mouillères, habitats spécifiques de milieux
humides. 233 zones totalisant 68800 ha ont été cartographiées (103 zones en Seine-etMarne, 82 dans les Yvelines, 48 dans l’Essonne et 20 ailleurs). Leur préservation doit être
recherchée ou, à défaut, les mares doivent être reconstituées en cas de destruction ;
 Les mosaïques agricoles. Il s’agit de territoires agricoles abritant au moins 10% de
bosquets et 10% de milieux herbacés (prairies, friches…). Ces secteurs concentrent une
bonne partie de la biodiversité des territoires ruraux. Le maintien des bosquets et d’une
proportion importante d’espaces herbacés constitue un enjeu important. 169 zones ont
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SRCE de la région
311 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
été identifiées représentant 65000 ha (86 zones en Seine-et-Marne, 43 dans les Yvelines,
25 dans le Val d’Oise et 19 dans l’Essonne). ;
 Les lisières agricoles des boisements de plus de 100 ha situés sur les principaux
corridors arborés. Ces sections de lisières sont particulièrement importantes à
conserver pour permettre la circulation des espèces entre les réservoirs de biodiversité.
Les 280 tronçons concernés en Ile-de-France représentent un linéaire total cumulé
d’environ 180 km (49 % en Seine-et-Marne, 23 % dans les Yvelines, 18 % en Essonne et
10 % dans le Val d’Oise, < à 1% dans les départements de la petite couronne).
4.2. Les objectifs spécifiques des départements de Paris et de la petite
couronne
Afin de tenir compte des spécificités des zones urbaines denses de la région Ile-de-France, il a été
choisi d’affiner l’analyse en prenant en compte des secteurs complémentaires reconnus pour leur
intérêt écologique et des liaisons à restaurer en contexte urbain.
Des secteurs reconnus pour leur intérêt écologique en contexte urbain. Il s’agit de parcs, de
grands cimetières, d’espaces naturels d’importance locale… Ils présentent tous la particularité
d’abriter une diversité biologique supérieure aux territoires urbanisés environnants sans pour autant
constituer des réservoirs de biodiversité. Ils forment souvent des îlots plus ou moins enclavés ou
parfois interconnectés par des espaces verts. Dans la petite couronne parisienne il est possible de
mentionner :

à Paris : divers parcs (Butte Chaumont, Montsouris, Jardin des plantes,etc.) et cimetières ;

dans les Hauts-de-Seine : des parcs (Chanteraines, Ile Marante, Saint-Cloud, Henri Sellier, la
Vallée aux loups, Sceaux) et autres espaces verts (iles sur la Seine, golf et Hippodrome de SaintCloud, cimetière de Bagneux) ;

en Seine-Saint-Denis : des parcs (Maison de la légion d’honneur, Jean Duclos, Robert Ballanger,
de la Haute-Ile, des Beaumonts, de Montreau, Jean-Moulin) et autres espaces verts (Bois du
Vert Galant, bois de la Tussion, bois de Romainville, divers boisements entre Livry-Gargan et
Chelles, cimetières de Saint-Ouen, de Pantin) ;

dans le Val-de-Marne : des parcs (château d’Ormesson, château de la Grange, parc des Lilas à
Vitry, parcs des usines des eaux le long de la Marne et de la Seine ) et autres espaces verts (iles
de la Marne, le Bec du Canard à Bonneuil, ferme des Bordes à Chènevières, plaine du Château
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SRCE de la région
312 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
de Montjean près de Rungis, forêt du Plessis-Saint-Antoine, golf d’Ormesson, cimetières d’Ivry,
de Thiais).
Des liaisons à restaurer en contexte urbain:

entre de grands espaces verts intra et périurbains (grands parcs, grands cimetières végétalisés),
par exemple :
 le chemin des parcs du département de Seine-Saint-Denis, reliant notamment l’Ile-SaintDenis – La Courneuve – le parc de Sausset – le parc de Sevran – la forêt de Bondy) ;
 la coulée verte du sud parisien entre le parc de Sceaux et le cimetière de Bagneux ;
 la liaison entre le parc de Chanteraines et les bords de Seine à Villeneuve-la-Garenne ;
 entre le bois de Boulogne et les bords de Seine à Paris ;
 entre le Parc des Buttes-Chaumont à Paris et les espaces verts de l’est-parisien en SeineSaint-Denis ;
 autour du bois de Boulogne vers Paris et le Val-de-Marne.

le long des canaux, sur le tracé d’infrastructures désaffectées ou peu utilisées comme :
 l’ancienne voie ferrée de la petite ceinture parisienne ;
 les canaux de Saint-Denis, de l’Ourcq, de Chelles…
 les abords des anciennes darses sur la Seine vers Choisy-le-Roi ;
 les emprises réservées de projets d’infrastructures entre le golf d’Ormesson et le Clos
Montfort à Bry-sur-Marne

le longs des bermes herbacées et/ou arborées en bordure de certaines infrastructures de
transport (voies ferrées, routes…) sous réserve que subsistent des végétations à caractère plus
ou moins naturels de façon significatives et que ces espaces soient effectivement empruntés de
façon préférentielle par la faune. Dans ce contexte, il a été choisi de ne pas représenter toutes
les continuités existantes le long des voies ferrées et des routes importantes. Ces dernières sont
en effet très nombreuses et présentent des niveaux de fonctionnalité variables selon la qualité
des espaces verts (talus enherbés, avec ou sans alignements d’arbres, plus ou moins
intensément entretenus…), l’importance du trafic, les pollutions, le fractionnement par les
infrastructures, la fréquentation… Ces dépendances peuvent également constituer des axes de
déplacement pour diverses espèces en contexte très urbain mais l’expérience montre
Page 105
SRCE de la région
313 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
également qu’elles sont largement colonisées par des espèces rudérales liées aux milieux
perturbés et fréquemment par des espèces invasives comme la Renouée du Japon, diverses
armoises dont l’Ambroisie, le Buddléjà, le Séneçon du Cap ou l’Ailante.

dans des secteurs offrant des densités relativement élevées en espaces verts et en friches
comme le nord-ouest de la Seine-Saint-Denis.
De façon générale, il s’agit de connexions complémentaires aux corridors d’intérêt régional dans des
secteurs urbains morcelés visant soit à développer des liaisons entre des espaces verts existants, soit
à désenclaver des espaces verts d’importance départementale. Les actions à engager visent donc le
renforcement du potentiel écologique des secteurs concernés, la restauration de sections de
corridors par l’interconnexion des parcs et espaces verts, voire dans certains cas la restauration de
corridors ayant existé (réalisation de coulées vertes, reverdissement des berges des canaux et cours
d’eau, restauration de bois et bosquets relais, aménagement écologique de parcs, développement
de la gestion différenciée des espaces verts…).
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SRCE de la région
314 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3. Les orientations et actions
4.3.1. Information et formation
ORIENTATIONS

Assurer l’information et la formation de l’ensemble des partenaires, des spécialistes au
grand public

Mettre à disposition la connaissance acquise lors de l’élaboration du SRCE

Favoriser la circulation de l’information, la coordination et le partage des expériences entre
acteurs gestionnaires du territoire

Renforcer le niveau de connaissance des acteurs professionnels sur la trame verte et bleue en
Ile de France et aider les porteurs de projets à s’approprier le SRCE
ACTIONS
Action Création de guides et cahiers techniques

Créer, en lien avec les partenaires concernés, un guide des outils financiers mobilisables
pour la préservation et la restauration des continuités écologiques

Créer un guide sur la prise en compte des continuités écologiques dans l’aménagement
urbain, à destination des collectivités, des maîtres d’ouvrages et des citoyens impliqués dans
la gestion d’espaces verts privatifs.

Créer un guide présentant les techniques de restauration et de gestion des habitats
agricoles connexes (haies, arbres isolés, jachères, mares et mouillères, réseaux de fossés,
bordures de chemins)

Elaborer un manuel à destination des gestionnaires forestiers sur la fonctionnalité des
habitats intra-forestiers.
Action Formation

Identifier les formations professionnelles au sein desquelles un module Trame verte et
bleue pourrait être envisagé

Organiser des sessions de formation sur des thèmes liés à la mise en œuvre du SRCE.
Action Information du public

Organiser une exposition itinérante et élaborer des outils pédagogiques.
Action Veille, coordination et mise à disposition des informations

Accompagner les communes dans l’appropriation du SRCE en fournissant un outil adapté.

Promouvoir des retours d’expérience et de bonnes pratiques
Action Recherche

Soutenir des projets d’étude et de recherche sur la trame verte et bleue
Page 107
SRCE de la région
315 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Centre de ressources national Trame Verte et Bleue du ministère chargé du développement
durable http ://www.trameverteetbleue.fr

Observatoire des territoires en Ile de France http ://www.natureparif.fr
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

Créer une plate-forme d’échanges dédiée au SRCE francilien, permettant aux différents
acteurs gestionnaires du territoire de dialoguer, partager leurs retours d’expériences,
coordonner leurs actions, poser des questions, résoudre des difficultés.

Mise à disposition des données de « connaissance régionale » du SRCE Ile-de-France (outil
interactif avec zoom possible)

Mise à disposition de la liste des espèces TVB et mode d’emploi

« Le cahier des questions-réponses pour comprendre le SRCE francilien »,
Page 108
SRCE de la région
316 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.2. Connaissance
ORIENTATION

Améliorer les connaissances sur les continuités et les fonctionnalités écologiques et
notamment combler les lacunes identifiées par le SRCE à l’échelle régionale

Associer les organismes de recherche au suivi et à l’évaluation de la trame verte et bleue,
notamment dans les domaines de l’écologie et de l’hydrobiologie
ACTIONS
Action Mise à jour des connaissances nécessaires au SRCE

Améliorer la connaissance sur les ouvrages prioritaires faisant obstacle à l’écoulement et au
transport sédimentaire

Cartographier les sites de mortalité « petite faune » et notamment amphibiens

Constituer un inventaire et une cartographie régionale des passages faunes et passages
mixtes.

Améliorer la connaissance des zones humides et assurer leur suivi.

Développer un volet Trame verte et bleue dans les atlas de paysage, à l ‘exemple de
l’expérimentation conduite à l’occasion de la révision en cours de l’atlas du paysage des
Yvelines.
Action Indicateurs de la continuité écologique

Proposer des indicateurs de suivi :
-
à l’échelle interrégionale en mettant l’accent sur le suivi des espèces de cohérence
interrégionale (poissons migrateurs en référence à l’axe 2 du Plagepomi « renforcer la
connaissance des migrateurs », mammifères, certains oiseaux, odonates).
-
à l’échelle régionale pour évaluer des mesures telles que les MAE, l’évolution de la qualité
des réservoirs de biodiversité (etc.), sur la base des taxons indicateurs retenus dans le SRCE.
-
à l’échelle du paysage en utilisant les données IAU du MOS, de l’ECOMOS, d’ECOLINE (IauNatureparif, 2012), de schéma environnemental des berges (IAU, 2012),etc.
-
pour les actions ponctuelles relatives à la continuité écologique : par exemple après
effacement d’un seuil (valorisation des pêches électriques et de l’indicateur poisson, des
IBGN), lors de la création d’un passage à faune (ex. suivi par pièges photographiques et/ou
pièges à empreintes des ouvrages existants, réaménagés et nouvellement créés), Indicateur
de la qualité écologique des berges (Schéma environnemental des berges, IAU, 2012), taux
d’étagement (ONEMA), etc.
Action Connaissance

Engager des programmes d’inventaires sur les espèces du SRCE pour lesquelles des lacunes
de connaissance ont été notées, notamment les chauves-souris (Murin d’Alcathoé, Petit
Rhinolophe…), les Mustélidés, divers groupes d’insectes (coléoptères…) …etc.

Engager des programmes d’inventaires sur les territoires susceptibles de faire l’objet de
reconnaissance en ZNIEFF
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SRCE de la région
317 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Action Recherche

Engager des programmes de recherche sur les capacités de déplacement d’espèces de
cohérence TVB, par radio-tracking ou autre technique permettant un suivi réel des
déplacements individuels.

Evaluer l’effet des « zones de tranquillité pour la faune sauvage» en forêt par une
expérimentation conduite en forêt publique, ayant pour objet des espèces retenues dans la
liste des espèces pour le SRCE d’Ile-de-France.
La faune sauvage a besoin de zones où elle peut se mettre à l’abri, surtout en hiver. Les zones
de tranquillité aident à protéger la faune sauvage des dérangements dus aux diverses
pressions que subissent les milieux forestiers, notamment dans les forêts proches des grands
centres urbains où les facteurs de dérangement de la faune sont multiples et ont un for
impact sur la répartition des populations.
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Guide pour l’analyse fonctionnelle des espaces ouverts IAU-DRIAAF

L’observatoire de suivi de la Consommation des Espaces Agricoles et Naturels (OCEAN)
refondu (2013) vise à obtenir avec finesse les consommations des espaces agricoles avec une
harmonisation des données des services de l’Etat (DRIAAF, DRIEA), de la SAFER ou de l’IAU en
lien avec les CDCEA. Il intégrera la fragmentation des espaces et la qualité des sols.
 Schéma Environnemental des berges sur le réseau navigable francilien de l’IAU :
Cartographie qui comprend un diagnostic et des orientations d’intervention sur l’ensemble du
linéaire navigué de la Seine, de la Marne, l’Oise et l’Yonne.
Lien sur le « Visiau Grand public » : http://sigr/iau-iau.fr/webapps/visiau/

Vigie-Nature : Vigie-Nature est un programme de sciences participatives ouvert à tous, du
débutant au spécialiste.Fondé et porté par le Muséum national d'Histoire naturelle, VigieNature est animé par des associations et mis en œuvre grâce à des réseaux d’observateurs
volontaires.

Observatoire agricole de la biodiversité (OAB) : Autre réseau de sciences participatives
naissant, l’Observatoire agricole de la biodiversité (OAB) est le premier projet national de
cette nature. Il est piloté par le ministère de l’Agriculture, en partenariat avec le Muséum
national d’histoires naturelles (MNHN) et les Chambres d’agriculture.

Observatoire des territoires : outil évolutif en cours de développement par Natureparif,
visant à rassembler en un seul portail tous les éléments cartographiques et statistiques en
lien avec la biodiversité, à l’échelle communale (et supra), permettant une comparaison avec
les autres territoires (ex. communes alentours), l’identification des enjeux majeurs en terme
de biodiversité.

Financement d’études fonctionnelles des espaces ouverts par le Conseil Régional dans le
cadre de sa politique agri-environnement et plus particulièrement grâce au programme agriurbain (financement jusqu’à 70% possible).

Outils régionaux ou locaux de connaissance : ECOLINE (IAU-Natureparif, 2012), Atlas de la
biodiversité du Conseil général de Seine-et-marne, observatoire de la biodiversité de la Ville
de Paris (à venir), ODBU du Conseil général de Seine-Saint-Denis, etc.

Charte régionale pour la biodiversité : financement pour l’approfondissement des
connaissances sur les espèces du SRCE où des lacunes ont été montrées.
Page 110
SRCE de la région
318 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Synthèses bibliographiques sur les traits de vie d'espèce :
Chaque synthèse est dédiée à une espèce de vertébrés ou d’invertébrés proposée pour la
cohérence nationale de la TVB.
Elles sont accessibles sur le centre de ressource national TVB :
http://www.trameverteetbleue.fr/documentation-outils/syntheses-bibliographiques-especes
Page 111
SRCE de la région
319 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.3. Documents d’urbanisme
ORIENTATIONS

Favoriser la préservation et la restauration des continuités écologiques dans les
documents d’urbanisme

Intégrer, dans les documents d’urbanisme, la TVB présente sur le territoire et les
enjeux de continuités écologiques avec les territoires limitrophes

Permettre la prise en compte du SRCE par les PLU et les SCOT.
ACTIONS
Action Gouvernance

S’assurer de la bonne collaboration des acteurs locaux et mobiliser l’expertise locale
pour favoriser la prise en compte de la trame verte et bleue, dans les dispositifs participatifs
lors de l’élaboration des documents d’urbanisme.
Action Diagnostic

Réaliser un diagnostic écologique intégrant l’analyse de la fonctionnalité écologique
pour tout document d’urbanisme en élaboration et avant chaque évolution des documents
d’urbanisme.

Identifier à une échelle adaptée, les éléments isolés ou les petits réseaux d’espaces
naturels (mares et mouillères, zones humides et milieux associés, berges des cours d’eau,
mosaïques agricoles, bosquets, haies, alignements d’arbres, arbres isolés, lisières
forestières…) dans les documents de planification notamment dans un but de préservation.
Action Document graphique

Traiter dans un document graphique les enjeux de préservation et de remise en bon
état de la trame verte et bleue en intégrant l’analyse des points de fragilité et des points de
blocage dans les documents d’urbanisme. Selon les documents, cette cartographie n’est pas
obligatoire mais elle présente de de nombreux avantages : la localisation des principales
composantes de la TVB et des objectifs correspondants. Elle peut, en outre, constituer un
outil opérationnel précieux pour le passage de la préconisation du SCOT à l’échelon local.
Action Echelle

Systématiser une approche multiscalaire dans les documents d’urbanisme, depuis le
cadre national ou régional jusqu’au plan local en passant par une échelle intermédiaire dans
le cas des plans intercommunaux. Dans cette logique, l’aire d’étude comprendra une zone
tampon d’au moins 1 km autour du territoire concerné par le plan.
Action Règlement

Exploiter l’ensemble des dispositifs existants dans le code de l’urbanisme pour le
maintien et la restauration des continuités écologiques. Par exemple par l’application de
l’article L. 123-1-5 7°. Cet article du code de l’urbanisme précise que les PLU peuvent «
identifier et localiser » les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots, immeubles,
espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier
Page 112
SRCE de la région
320 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
pour des motifs d’ordre culturel, historique, écologique et définir, le cas échéant, les
prescriptions de nature à assurer leur protection ».
Action Milieu boisé

Lutter contre l’enclavement total des massifs et des boisements en maintenant des espaces
de transition et des percées garantissant la fonctionnalité de la sous-trame boisée et des
interfaces avec les espaces cultivés et les corridors alluviaux.
Action Paysage

S’appuyer sur une analyse paysagère pour intégrer la réflexion sur la continuité
écologique dans les documents d’urbanisme. Cette approche permet d’expliquer un
territoire dans toutes ses dimensions. Elle révèle la multifonctionnalité d’un territoire, et
permet d’en restituer une image complète et vivante, plaçant l’homme et ses activités au
cœur de son patrimoine et de son devenir.
Action Clôtures

Selon le plan, réglementer la nature et le type de clôtures et recommander un
traitement de ces dernières afin de garantir une certaine perméabilité vis-à-vis de la faune
selon l’échelle du plan.
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Fiches « Prise en compte de la TVB dans les PLU » de l’UTEA 94, 2012

Chartes de paysage communale ou intercommunale : exemple du PNR du Vexin
Français qui a doté les communes de chartes paysagères destinées à protéger l’identité et la
diversité de leurs paysages. Les communes s’engagent ainsi à traduire leurs
recommandations dans leur document d’urbanisme.

Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) : Outil de gestion globale et
concertée de la ressource en eau, le SAGE permet la mise en œuvre de la Directive Cadre sur
l'Eau (DCE) et l'application des objectifs du SDAGE à l'échelle d'un territoire cohérent, le
bassin versant.
Les SAGE définissent les orientations nécessaires pour atteindre les délais et objectifs de
résultats de « bon état écologique et chimique des eaux », en accord avec la DCE. Ils concilient
les enjeux écologiques et socio-économiques sur le territoire désigné, et assurent une bonne
interaction entre la préservation des milieux aquatiques et la politique d'aménagement du
territoire.
Les SCOT, et - en l'absence de SCOT - les PLU, doivent être compatibles avec le SAGE dans un
délai de 3 ans après son approbation).

Guide méthodologique de prise en compte de la trame verte et bleue, SCOT et Biodiversité
en Midi-Pyrénées, Volumes I et II, DREAL Midi-Pyrénées, Juin 2010

La Trame verte et bleue dans les plans locaux d’urbanisme, DREAL Midi Pyrénées (2012)

Guide pour l’Analyse fonctionnelle des espaces ouverts (IAU, DRIAAF, DIREN IF, octobre
2009) : méthodologie pour prendre en compte le fonctionnement des espaces agricoles,
forestiers et naturels dans l’aménagement du territoire.

Mobilisation des dispositifs législatif et réglementaire notamment prévus par le code
Page 113
SRCE de la région
321 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
d’urbanisme et le code de l’environnement

Outil financier: dans le cadre de la Charte régionale pour la biodiversité, le financement
spécifique d’études et du diagnostic associé pour la prise en compte de la TVB dans les
PLU/ScoT est possible.
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

Recueil de recommandations pour la réalisation d’un cahier des charges pour l’étude
préalable des continuités écologiques dans les PLU/SCOT/Milieu urbain (comprenant un
cadre unifié pour la prise en compte de la TVB dans les SCOT et les PLU mais également
plusieurs méthodes présentant les avantages selon le type de milieu ou de problématique) à
destination des collectivités.

Guide des outils financiers mobilisables pour la préservation et la restauration des
continuités écologiques.
Page 114
SRCE de la région
322 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.4. Gestion
ORIENTATION

Assurer une gestion adaptée afin de garantir la fonctionnalité écologique de toutes les
composantes de la trame verte et bleue
ACTIONS
Action Contractuelle

Elaborer des « chartes régionales de la TVB » ou tout autre document contractuel avec les
collectivités locales, les entreprises et services en charge des grands réseaux
d’infrastructures (routes et autoroutes, ferroviaires, canaux, lignes électriques, gazoducs…)
avec un engagement de mise en œuvre d’une politique générale et de séries d’actions
précises en faveur de la TVB. Public visé : Etat, collectivités, bailleurs, parcs d’activité,
copropriétés, particuliers.

Impliquer tous les acteurs concernés par les chartes ou tout autre document contractuel
dans leur élaboration (agriculteurs, agents des espaces verts, forestiers, particuliers, et
collectivités…)
Action Gestion différenciée

Généraliser la gestion différenciée (comprenant le « zéro pesticide ») des espaces verts
publics et privés, des dépendances d’infrastructures, y compris des voies ferrées. (Public
visé : collectivités, bailleurs, parcs d’activités, copropriétés, particuliers…)
Action Habitats forestiers

Favoriser et conforter le maintien de la diversité des habitats forestiers (bois morts, îlots de
vieillissement, peuplements plurispécifiques et pluristratifiés, lisières étagées, mares, landes,
forêts anciennes…) tant dans les forêts publiques que privées.
Action Lisières

Préserver les lisières afin d’assurer leur fonctionnement en tant que corridor longitudinal et
que zone d’interface transversale (paysage, écotone, espace de respiration pour les
habitants, etc.).

Préserver et gérer les lisières forestières sur une largeur suffisante pour garantir l’expression
de toutes les strates.

Préserver les lisières en maintenant des coupures agricoles et naturelles en particulier le long
des corridors écologiques.

Veiller au maintien de lisières fonctionnelles au contact des espaces urbanisés.
Action Berges

Préserver les berges naturelles et renaturées par un entretien et une gestion écologiques
Actions sur certaines zones à fort intérêt écologique en Ile-de-France

Assurer une gestion adaptée dans les zones de concentration de mares et mouillères.
Page 115
SRCE de la région
323 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Assurer une gestion adaptée des zones de mosaïques agricoles (remises, bosquets,
chemins…) destinée à garantir la diversité des paysages et la fonctionnalité de ces territoires.

Soutenir l’agroforesterie : cette activité associe sur les mêmes parcelles une vocation mixte
de production agricole annuelle (cultures, pâture) et de production différée à long terme par
les arbres (bois, services). Elle est obtenue soit par plantation sur des parcelles agricoles, soit
par intervention (éclaircie notamment) sur des parcelles boisées.
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

La Charte régionale pour la biodiversité du Conseil Régional d’Ile-de-France propose de
s’engager à mettre en œuvre des actions de gestion en faveur de la TVB (réduction de l’usage
de pesticides, préserver les friches, prairies en fauche adaptée, etc..). Des conditions de
financements sont également fixées.

MAE (mesures agro-environnementales) existantes : Les mesures agroenvironnementales
territorialisées (MAE T) sont une boite à outils très complète, qui a vocation à cibler des
objectifs bien précis et clairement identifiés sur un périmètre strictement défini.

Plan végétal pour l’environnement (PVE): Le plan végétal pour l’environnement (dispositif
121 B) et la mesure pour les investissements non productifs (dispositif 216) du document de
développement rural régional (DRDR) ont pour objectif d’aider aux investissements en faveur
de l’environnement dans les exploitations agricoles et dans les CUMA. Le nouvel arrêté du
Préfet de région en date du 15 mai 2012 fixe le cadre réglementaire permettant de soutenir
des investissements environnementaux en agriculture.

Plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnées (PDIPR) des Conseils
généraux, dans lesquels des objectifs de préservation de la biodiversité peuvent être
déployés, à l’exemple de la Seine-et-Marne: poursuite de la restauration de haies, de mares,
entre les massifs boisés

Politique « espaces naturels sensibles » des départements qui permet l’acquisition foncière
d’espaces naturels reconnus comme possédant une valeur écologique ou sociale forte. Cette
acquisition repose sur la taxe locale d’aménagement (TLA) et sur le droit de préemption. Ce
dernier peut-être délégué aux communes, à la Région, voire à l’Etat. Les Départements
peuvent alors subventionner les collectivités ou des propriétaires privés par le biais de
conventions, par exemple en Essonne, pour l’aménagement et la gestion des espaces acquis.

Certification PEFC (« Promouvoir la gestion durable des forêts ») : L’ambition de PEFC est
d’assurer un accès pérenne à la ressource indispensable qu’est le bois, en garantissant le
respect de ceux qui possèdent et travaillent dans les forêts, et en préservant la biodiversité
qui leur est propre. La certification atteste du respect de règles et d’exigences définies par
des standards internationaux (recommandations de Lisbonne, SFM, FAO, MCPFE, IUCN, ITTO)
auxquels s’ajoutent des cahiers des charges nationaux. Propriétaires forestiers, exploitants et
entreprises mettent en œuvre des pratiques de gestion forestière durable par l’application
d’un cahier des charges et / ou la mise en place d’une chaîne de contrôle.
Page 116
SRCE de la région
324 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Note d’information n°122, série « chaussées, dépendances », « fauchez mieux, le fauchage
raisonné. » : guide du SETRA, MEDDE 2009.
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

MAE T régionalisée : créer une MAE spécifique SRCE visant à augmenter la surface en zone
prairiale et leur gestion extensive, accroître le linéaire de haies, maintenir des zones de
mares, restaurer le bon état des têtes de bassin, etc.

Elaborer un manuel à destination des gestionnaires sur les exigences en termes de capacité
de dispersion et d’utilisation des différents habitats intra-forestiers d’un choix d’espèces
forestières, et recommandations associées.
Page 117
SRCE de la région
325 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.5. Les actions en milieu agricole
ORIENTATIONS

Maintenir les espaces agricoles et leurs fonctionnalités écologiques et économiques: limiter
la consommation des espaces agricoles, préserver leurs liaisons.

Préserver et conforter les infrastructures naturelles adossées aux systèmes de production
agricoles : bordures de chemins enherbées, lisières forestières, bosquets, arbres isolés,
ripisylves, têtes de bassins, mares etc.
ACTIONS
Action Maintien et préservation

Maintenir la fonctionnalité des mosaïques agricoles ainsi que des réseaux de mares et
mouillères

Maintenir un réseau fonctionnel d’espaces de prairies naturelles* notamment le long des
petites vallées et en périphérie des boisements.

Introduire des objectifs de préservation et de bonne gestion des habitats agricoles
connexes (bosquets, haies, arbres isolés, mares, mouillères, lisières, jachères…) dans les
documents d’urbanisme, les chartes de PNR, les PPEANP, les schémas départementaux des
ENS, les schémas départementaux de gestion cynégétiques, les chartes paysagères, les atlas
communaux et à l’occasion des actions de remembrement…
Action Tête de bassin

Restaurer la fonctionnalité des têtes de bassin en milieu agricole
Action Foncier

Assurer la formation et l’information des commissions départementales de consommation
des espaces agricoles sur les enjeux de la trame verte et bleue

Suivre et quantifier la consommation d’espaces agricoles et naturels au regard des enjeux du
SRCE
Action Gestion

Promouvoir des modes de gestion favorables au maintien des pelouses calcaires ouvertes.

Promouvoir une gestion des lisières entre milieu agricole et milieu forestier qui préserve
leur fonctionnalité écologique,

Favoriser les pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité, de la qualité de l’eau et des
sols et de la fonctionnalité écologique, par exemple : systèmes de productions intégrés,
agriculture biologique, et plus globalement pratiques allant dans le sens de l’agro-écologie et
du niveau 3 de la certification Haute Valeur Environnementale...etc.

Conduire des actions territoriales avec les agriculteurs, les collectivités et leurs groupements,
les chasseurs, les associations et les propriétaires pour développer des initiatives sur les
infrastructures naturelles en milieu agricole ayant recours aux dispositifs existants (MAE,
PVE…) ou non.
Page 118
SRCE de la région
326 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Action Recherche

Encourager et soutenir la recherche et la vulgarisation de références techniques sur ces
systèmes et les systèmes innovants qui favorisent le maintien de la biodiversité
Action Suivi des actions engagées

Evaluer les PRIF (AEV) et les ENS départementaux au regard des objectifs de maintien et de
restauration des continuités écologiques en milieu agricole

Assurer le suivi des MAEt au regard des orientations du SRCE
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Plan végétal pour l’environnement : Le plan végétal pour l’environnement permet de
financer :
1. des investissements dits « productifs », principalement liés à la substitution ou à
l’économie d’intrants, à l’amélioration de l’usage de l’eau, à la lutte contre l’érosion ;
2. des investissements liés aux économies d’énergie dans les serres existantes au 31
décembre 2005 ;
3. des investissements dits « non productifs » : plantation de haies, réduction de pollutions
ponctuelles, restauration ou entretien de zones humides.

Les Mesure Agro Environnementales Territorialisées (MAET) et le dispositif PRAIRIE
(Programme Régional Agricole d’Initiative pour le Respect et l’Intégration de
l’Environnement) de la Région :
Les MAET se définissent comme la combinaison d’un ensemble d’engagements et d’une
rémunération. Elles visent à favoriser la mise en œuvre de pratiques agricoles favorables à
l’environnement par les exploitant agricoles volontaires sur un territoire en contrepartie
d’une rémunération annuelle, laquelle correspond aux coûts supplémentaires, aux manques
à gagner et aux coûts induits liés à la mise en œuvre des pratiques agroenvironnementales..
Elles sont souscrites pour cinq ans, l’élément engagé est un élément de l’espace agricole sur
lequel portent les obligations agroenvironnementales définies dans le cahier des charges de
la mesure agroenvironnementale. Il peut être de nature surfacique (parcelles, bosquets),
linéaire (alignement d’arbres, haies, fossés, etc.), ou ponctuelle (arbres isolés, mares, etc.).
Le dispositif PRAIRIE : Il vise à répondre aux problèmes locaux de qualité de l’environnement
ciblés en matière d’amélioration de la qualité des eaux, des sols et de la biodiversité. Il
permet d’apporter pour chaque projet agri-environnemental, deux types d’aides
une aide au porteur de projet (collectivité territoriale, établissement public, association,
chambre consulaire) pour le diagnostic du territoire, des enjeux, la mise en place des
mesures et l’accompagnement des agriculteurs le long du projet
le financement des MAE T ou leur cofinancement avec l’Europe (FEADER), l’Agence de l’Eau
Seine Normandie, l’Etat et les Conseils généraux.

Charte pour la préservation de la biodiversité agricole, Conseil général de Seine et Marne

La veille foncière de la Safer : les données issues du marché foncier rural sont valorisées dans
le cadre d'un partenariat avec l'I.A.U. visant à analyser les pressions foncières exercées sur
les zones agricoles et naturelles en Ile-de-France. La Safer anime avec près de 500 communes
un dispositif de surveillance foncière. Les collectivités reçoivent « en temps réel » les
informations du marché foncier et peuvent éventuellement solliciter l'intervention de la
Safer pour réguler ce marché toujours dans un but de protection de l'agriculture et de
l'environnement.
Page 119
SRCE de la région
327 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012

Les Périmètres de Protection et de Préservation des Espaces Agricoles et Naturels
Périurbain (PPEANP) : Depuis la loi sur le Développement des Territoires Ruraux du 23 février
2005, les départements peuvent mener une politique en faveur de la protection et de la mise
en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains. Ces dispositions permettent :
- une mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains « sous tension » en raison
de l’urbanisation, des conflits d’usage, du prix du foncier… ;
- le classement en zone Agricole et Naturelle des terrains dans les documents d’urbanisme.
- une stabilité du périmètre : la réduction du périmètre ne peut intervenir que par décret en
conseil d’État ;
- une concertation avec l’ensemble des partenaires du territoire (communes, EPCI, Chambre
d’Agriculture, parc naturel…) pour la mise en oeuvre du programme d’action. Ce programme
établit les orientations foncières destinées à favoriser l’exploitation agricole, la gestion
forestière, la préservation et la valorisation des espaces naturels et des paysages ;
- une maîtrise du foncier grâce au droit de préemption spécifique, qui peut être exercé par la
SAFER à la demande et au nom du Département.

Les Zones Agricoles Protégées (ZAP) : la loi d’orientation agricole de 1999 propose le
classement en « zone agricole protégée » (ZAP) des zones agricoles dont la
préservation présente un intérêt général en raison soit de la qualité de leur
production, soit de leur situation géographique.

Les Périmètres d’Intervention Foncière (PRIF) de l’Agence des Espaces verts (AEV). La loi du
6 mai 1976 confie à l’AEV (établissement public régional à caractère administratif) une
mission générale de préservation et de mise en valeur des espaces verts d’Ile-de-France,
élargie au fil des ans à l’ensemble des espaces ouverts3. A cet effet elle dispose, entre autres,
de la capacité d’acquérir4 des terrains au nom et pour le compte de la Région Pour la
protection des espaces agricoles périurbains, le partenariat entre l’AEV et la SAFER permet
d’effectuer une surveillance foncière et de limiter les interventions à la lutte contre la
spéculation foncière sans viser forcément l’acquisition. Le PRIF n’établit pas donc pas de
nouvelles règles ou servitudes opposables aux tiers ou aux collectivités locales. Il fournit un
cadre spécifique et non limité dans le temps, clairement établi sur le plan spatial et défini
dans ses objectifs, avec l’accord des collectivités territoriales concernées, qui permet la mise
en œuvre coordonnée d’actions foncières relevant de plusieurs partenaires. L’action
foncière sera menée en fonction des objectifs poursuivis au sein du PRIF, des opportunités
foncières et de la structure du parcellaire et des moyens financiers mis à disposition. Les
modes d’acquisition (amiable, préemption, expropriation) peuvent se superposer ou se
succéder.

Les programmes de territoires : programmes agriurbains régionaux, programmes Leader.
L’animation de ces programmes, financée notamment par la Région dans le cadre de la
délibération cadre agriurbaine 2007-2013, permet d’insuffler et conforter une dynamique
locale.

Politique agri-urbaine de la Région. Etendue depuis février 2012 à toute l’Ile de France, cette
politique cible non seulement la surveillance et l’intervention foncière mais également
l’émergence des programmes agri urbains : financement de l’ingénierie, des actions et de la
mise en réseau. Il permet également le soutien aux collectivités pour les analyses
fonctionnelles, l’acquisition de foncier, la restauration des terres agricoles en friche et la mise
3
Les espaces ouverts recouvrent l’ensemble des espaces boisés, agricoles et naturels c’est-à-dire ni bâtis, ni
imperméabilisés. Les espaces ouverts ne sont pas forcément « ouverts au publics » ni « ouverts au regard ».
4
Article R. 4413-1 du CGCT
Page 120
SRCE de la région
328 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
en place de lotissements agricoles biologiques.

L’observatoire de suivi de la Consommation des Espaces Agricoles et Naturels (OCEAN)
refondu (2013) vise à obtenir avec finesse les consommations des espaces agricoles avec une
harmonisation des données des services de l’Etat (DRIAAF, DRIEA), de la SAFER ou de l’IAU en
lien avec les CDCEA. Il intégrera la fragmentation des espaces et la qualité des sols.
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

Dans le cadre du dispositif PRAIRIE de la Région, une nouvelle MAET « SRCE » s’appliquant à
tout le territoire régional pourra être élaborée en proposée en 2013. Elle viserait, en lien
avec le plan végétal environnement et le soutien à l’agroforesterie, à augmenter la surface
en zone prairiale et leur gestion extensive, accroître le linéaire de haies, maintenir des zones
de mares, restaurer le bon état des têtes de bassin, etc.

En lien avec les Etats Généraux de la Conversion Ecologique et Sociale de la Région Ile-deFrance, une mobilisation citoyenne va être structurée (2013) pour créer un réseau de
sentinelles du foncier. De nombreux acteurs (agriculteurs, élus, associations…) sont informés
ou se mobilisent sur des projets d’artificialisation. Leur mise en réseau des acteurs facilitera
l’anticipation et le dispositif d’alerte.
Page 121
SRCE de la région
329 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.6. Les actions en milieu forestier
ORIENTATIONS

Garantir la bonne fonctionnalité des connexions intra-forestières. Des massifs boisés
pouvant répondre aux exigences de toutes les étapes du cycle de vie des organismes qui les
peuplent. Des espèces nécessitant de grandes surfaces d’habitat (mammifères, rapaces) à
celles très sensibles à la distance entre les micro-habitats (coléoptères, amphibiens…), la
prise en compte de la biodiversité dans la gestion forestière doit se faire à de échelles
multiples.

Garantir la bonne fonctionnalité des connexions inter-forestières par le traitement des
principaux obstacles et points de fragilité des corridors boisés. La trop grande distance entre
certains boisements, la présence d’infrastructures ou de zones urbanisées peu franchissables
sont les principaux obstacles à la dispersion des organismes même sur de courtes distances.
C’est le cas de plusieurs chauves-souris, notamment le Petit Rhinolophe, de papillons
forestiers.

Maintenir ou conforter les connexions entre les forêts et les corridors alluviaux.

Préserver la qualité des lisières forestières et veiller à leur prise en compte dans les
documents d’urbanisme. Les lisières constituent à la fois un habitat pour une grande variété
d’espèces et des corridors écologiques suivis par de nombreuses espèces (insectes, oiseaux,
chauves-souris, autres mammifères). Mal gérées ou interrompues, elles sont autant
d’obstacles à la continuité écologique.
ACTIONS
ACTION RESERVOIR DE BIODIVERSITE

Préserver l’intégrité des réservoirs de biodiversité inventoriés pour maintenir les dernières
grandes mailles boisées d’Île-de-France.
ACTION PETIT PATRIMOINE BOISE

Identifier dans les documents d’urbanisme le « petit » patrimoine boisé en milieu de grandes
cultures (vergers, bosquets, boqueteaux, haies, arbres isolés, alignements d’arbres, …),
particulièrement le long des continuités identifiées par le SRCE.
ACTION RIPISYLVE ET BOISEMENTS HUMIDES

Maintenir et restaurer les forêts alluviales (Disposition 59 du SDAGE).

Favoriser le maintien de la végétation qui se développe sur les rives des cours d’eau ou des
plans d’eau (ripisylve) et permettre sa reconstitution dans les secteurs identifiés, ainsi que le
long des cours d’eau de tête de bassin en milieu agricole.

Favoriser la réhabilitation en milieu humide fonctionnel de certaines peupleraies de fond de
vallée non exploitées.
ACTION LISIERES

Promouvoir une gestion des lisières entre milieu agricole et milieu forestier qui préserve leur
fonctionnalité écologique. Améliorer la gestion des lisières entre boisements et cultures dans
l’ensemble de la région : lisières étagées avec bande herbacée, strate arbustive et arborée
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SRCE de la région
330 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
ouverte.

A l’exclusion des bâtiments à destination agricole toute nouvelle urbanisation ne peut être
implantée qu’à une distance d’au moins 50 mètres, des bois et forêts de plus de 50 ha dans
la petite couronne et de plus de 100 ha en grande couronne.
ACTION MILIEUX REMARQUABLES INTRA-FORESTIERS

Poursuivre dans les forêts publiques, et étendre dans les forêts privées, une gestion
forestière tenant compte des capacités de déplacement des organismes par la préservation
d’îlots de vieillissement et de sénescence à très long terme, en maintenant au minimum
quelques arbres morts sur pied et au sol entre ces îlots, en conservant des espaces ouverts
intra-forestiers, en veillant à la conservation des mares et des ruisseaux de têtes de bassin

Poursuivre les actions en faveur du maintien de la diversité des habitats forestiers afin de
garantir la fonctionnalité des milieux remarquables intra-forestiers et des mosaïques de
milieux (mares forestières, landes, pelouses calcaires et acides, prairies, îlots de
vieillissement et îlots de sénescence, lisières…)
ACTION PEUPLEMENT FORESTIER

Favoriser, lorsque ce n’est pas encore le cas, une gestion forestière orientée vers des
peuplements plurispécifiques et pluristratifiés, avec utilisation d’espèces indigènes lors des
plantations.
ACTION GESTION

Soutenir la mise en place de chartes forestières compatibles avec les objectifs du SRCE
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Politique « espaces naturels sensibles » des départements qui permet l’acquisition foncière
d’espaces naturels reconnus comme possédant une valeur écologique ou sociale forte. Cette
acquisition repose sur la taxe locale d’aménagement (TLA) et sur le droit de préemption. Ce
dernier peut-être délégué aux communes, à la Région, voire à l’Etat. Les Départements
peuvent alors subventionner les collectivités ou des propriétaires privés par le biais de
conventions, par exemple en Essonne, pour l’aménagement et la gestion des espaces acquis.

Plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnées (PDIPR) des Conseils
généraux, dans lesquels des objectifs de préservation de la biodiversité peuvent être
déployés, à l’exemple de la Seine-et- Marne qui propose aux collectivités locales des aides
éco-conditionnées leur permettant de financer la restauration de haies, de mares, de
chemins humides entre les massifs boisés.

Les mesures agroenvironnementales territorialisées (MAE T) sont une boite à outils très
complète, qui a vocation à cibler des objectifs bien précis et clairement identifiés sur un
périmètre strictement défini. La Région et les départements sont porteurs des MAEt et
l’animation se fait par la Chambre d’Agriculture (l’état gère la partie Natura 2000).

Certification PEFC (« Promouvoir la gestion durable des forêts ») : L’ambition de PEFC est
d’assurer un accès pérenne à la ressource indispensable qu’est le bois, en garantissant le
respect de ceux qui possèdent et travaillent dans les forêts, et en préservant la biodiversité
qui leur est propre. La certification atteste du respect de règles et d’exigences définies par
des standards internationaux (recommandations de Lisbonne, SFM, FAO, MCPFE, IUCN, ITTO)
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SRCE de la région
331 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
auxquels s’ajoutent des cahiers des charges nationaux. Propriétaires forestiers, exploitants et
entreprises mettent en œuvre des pratiques de gestion forestière durable par l’application
d’un cahier des charges et / ou la mise en place d’une chaîne de contrôle.

Chartes forestières de territoire : exemples Arc boisé du Val de Marne, forêt de Sénart,
Gâtinais

Forêts de protection : les forêts de protection bénéficient d’un statut juridique et
administratif spécial qui garantit la conservation des territoires forestiers menacés. Ces
forêts peuvent être domaniales, communales ou privées : exemples Sénart, Fontainebleau,
Fausses-Reposes, Rambouillet.

Guide des bonnes pratiques pour la protection et la gestion des lisières en milieu urbanisé –
AEV-CGdu Val de Marne 2010 – guide technique pour les élus et les services techniques et
outil pédagogique pour les riverains de la forêt.
http://www.aev-iledefrance.fr/ftp/guides/guide_lisieres.pdf
Page 124
SRCE de la région
332 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.7. Les actions en milieu urbain
ORIENTATIONS

Développer une nouvelle approche de la nature en ville, fondée sur la fonctionnalité des
éléments qui la composent (sol, eau, air, règnes végétal et animal)

Assurer le maintien de la biodiversité en ville et l’interconnexion des espaces verts ou naturel
au sein du tissu urbain : maintenir et développer un tissu d’espaces verts et naturels au sein
et en bordure des zones urbanisées.

Valoriser la multifonctionnalité de la nature en ville

Préserver la fonctionnalité des espaces naturels et agricoles en lisière d’urbanisation

Préserver les continuités écologiques autour de Paris afin d’éviter les coupures urbaines le
long des vallées et l’enclavement des forêts péri-urbaines
ACTIONS
Action Berges

Favoriser la reconquête des berges (renaturation)

S’assurer du maintien ou de la restauration de la continuité sur l’une des deux berges au
minimum lors de reconstructions ou restructurations urbaines. La préservation d’une zone
tampon non bâtie est nécessaire, afin de laisser la place pour aménager et « renaturer » les
abords de fleuve ou rivières affectés par le mitage des berges.

Conforter les berges selon des techniques de génie végétal et y réaliser des interventions
d’entretien minimales et respectueuses de la ripisylve, dans le respect des autres usages des
cours d’eau.
Action Renaturation

Favoriser la réouverture des cours d’eau enterrés prioritaires, identifiés dans les objectifs de
la TVB francilienne, et leur renaturation.

Encourager des opérations de désartificialisation, désimperméabilisation, renaturation des
emprises et délaissés de voirie qui le permettent.
Action Espaces verts

Promouvoir la multifonctionnalité des espaces verts en valorisant leur potentiel écologique
et articuler la trame verte et bleue urbaine avec le schéma des liaisons douces et les réseaux
hydrauliques par un aménagement et une gestion différenciée adaptée (parcs, coulées
vertes, réseaux d’eau pluviale…) ;

Valoriser les espaces verts privés (jardins, foncier des entreprises, des bailleurs sociaux et des
collectivités…) qui constituent souvent la majorité des espaces verts en ville (valorisation des
friches, promotion de la gestion différenciée dans les jardins et espaces verts…).

Valoriser et stabiliser les lieux d’interface entre ville et nature (préservation de coupures
vertes et de zones tampons autour des boisements, zones humides, ensembles prairiaux…) ;

Passer d’une gestion intensive à une gestion écologique (comprenant le « zéro pesticides)
des espaces verts publics.

Développer et accroître les surfaces d’espaces verts, notamment en imposant une surface
d’espaces verts de pleine terre équivalente à 30% de la surface totale de tout nouvel
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SRCE de la région
333 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
aménagement urbain, ou encore, en faisant du bâti le support de la végétalisation.
Action Cycle de l’eau

Retrouver une trame bleue fonctionnelle, en restaurant le cycle de l’eau en milieu urbain,

Concevoir tout nouvel aménagement urbain afin de permettre l’infiltration des eaux
pluviales, leur stockage via des bassins d’orage végétalisés multifonctionnels et leur
transport éventuel via des noues.

Renforcer les actions tendant à limiter voire supprimer tout rejet polluant dans la Seine et
ses affluents
Action Aménagement urbain

Prendre en compte la TVB dès la conception des aménagements, notamment en intégrant
les friches et les espaces de biodiversité ordinaire
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Label EcoJardin suivi par Natureparif : référence de gestion écologique des espaces verts
ouverts au public

Schéma environnemental des berges des voies navigables d’Ile-de-France (IAU) : diagnostic
et orientations d’intervention sur l’ensemble du linéaire navigué de la Seine, la Marne, l’Oise
et l’Yonne.

Observatoire des territoires en Ile de France http ://www.natureparif.fr
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

Recueil de recommandations pour la réalisation d’un cahier des charges pour la réalisation
d’études TVB en milieu urbain dense.

Guide pour la prise en compte des continuités écologiques dans l’aménagement urbain, à
destination des collectivités, des maîtres d’ouvrage et des citoyens impliqués dans la gestion
d’espaces verts privatifs.

Conditionnement des aides publiques : la nouvelle Charte régionale pour la biodiversité du
Conseil Régional d’Ile-de-France fixe des actions minimales à entreprendre pour obtenir des
financements TVB, tout comme la nouvelle version des Contrats de Bassin (2012)
Page 126
SRCE de la région
334 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.8. Actions pour les milieux aquatiques et les corridors humides
ORIENTATIONS

Remettre les espèces au cœur de l’action en faveur des cours d’eau, des milieux humides et
des milieux associés.

Assurer la libre circulation des espèces tant aquatiques que terrestres (poissons, odonates,
chiroptères, etc.) et spécialement des migrateurs amphihalins et holobiotiques.

Reconquérir les têtes de bassin (restauration, constitution de ripisylve …)

Rétablir la connectivité entre milieux terrestres et aquatiques : Milieux annexes et connexes
(espaces de transition, milieux humides, champs d’expansion de crues… )

Stopper la disparition et la dégradation des zones humides : préserver, maintenir et protéger
leurs fonctionnalités (biodiversité, hydraulique, épuratoire)

Renaturer les berges des cours d’eau, dont les grands axes fluviaux

Lutter contre la faune et la flore invasive et exotique

Assurer la formation de tous les acteurs pour la prise en compte des enjeux de continuité de
la trame verte et bleue
Nota Les problématiques concernant la gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau
s’appuie principalement sur la politique de l’eau (Services déconcentrés de l’Etat -DDT et DRIEE-,
AESN, Conseils généraux, Conseil régional)
ACTIONS
Action Décloisonnement (orientation 16 du SDAGE 2010-2015)

Réduire les obstacles en rivière et en bordure des cours d’eau (cf. Disposition 60 du SDAGE) :
1. Pour les ouvrages n’ayant plus de fonction définie, en mauvais état, ou posant des problèmes
d’entretien et de gestion à leur propriétaire :
- supprimer ou araser partiellement les barrages en allant le plus possible jusqu’à la renaturation
du site pour retrouver un dynamisme biologique maximal ;
- ouvrir de manière permanente des vannages lorsque c’est suffisant et si l’effacement ou
l’arasement sont impossibles.
2. Pour les ouvrages fonctionnels : navigation, hydroélectricité dont le fonctionnement est
préjudiciable à l’atteinte des objectifs environnementaux sur l’ensemble du cours d’eau concerné,
privilégier l’aménagement des ouvrages par des dispositifs de franchissement adaptés pour la
montaison et la dévalaison (passes à poisson, ascenseurs, rivières de contournements des
ouvrages,…).
Action Grands migrateurs (cf. Plagepomi, axes 1 et 4 p.93)

Favoriser le retour des migrateurs amphihalins

Reconquérir les axes de migration par la gestion du parc de dispositifs de franchissement
existant et l’équipement en « passes à migrateurs » des ouvrages en particulier de navigation
(action interrégionale),

Protéger et restaurer les habitats de production
Page 127
SRCE de la région
335 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Action Préservation et restauration des fonctionnalités des milieux aquatiques, des berges et des
milieux annexes (cf. orientations 15, 18 et 20 du SDAGE 2010-2015)

Restaurer, renaturer et aménager les milieux dégradés ou artificiels (cf. Disposition 49 du
SDAGE).

Limiter l’impact des travaux et aménagements notamment sur les milieux aquatiques (cf.
Disposition 46 du SDAGE)

Entretenir les milieux de façon à favoriser les habitats et la biodiversité (cf. Disposition 48 du
SDAGE)

Identifier et protéger les forêts alluviales (cf. disposition 59 du SDAGE)

Renaturer les berges des cours d’eau en remplaçant les enrochements, palplanches, murets,
talus « durcis », etc. par des dispositifs faisant appel à des techniques écologiques favorables
aux habitats naturels et à la biodiversité.

S’assurer du maintien ou de la restauration de la continuité sur l’une des deux berges au
minimum. La préservation d’une zone tampon non bâtie est nécessaire, afin de laisser la
place pour aménager et « renaturer » les abords de fleuve ou rivières affectés par le mitage
des berges.

Préserver et restaurer les espaces de mobilité des cours d’eau (disposition 53 du SDAGE) en
supprimant les contraintes latérales ou en reméandrant les cours d’eau si nécessaire.
Réduire les infrastructures présentes dans les berges des cours d’eau (réseaux d’eaux usées,
etc.) et sur les terres riveraines pour permettre de retrouver un fonctionnement naturel.

Remettre les cours d’eau dans leur talweg d’origine selon les priorités et la faisabilité des
opérations.

Ré-ouvrir les tronçons de rivières couverts ou busés selon les priorités et la faisabilité des
opérations

Favoriser la diversité des habitats au sens large par la protection ou la réhabilitation des
annexes hydrauliques qui constituent des zones de reproduction, de refuge et de
nourrissage pour de nombreuses espèces. Exemple : maintien des prairies humides,
protection et réhabilitation des annexes hydrauliques. Dans cette optique, privilégier le
maintien des prairies permanentes en bordure de cours d’eau (cf. Disposition 65 du SDAGE).

Établir et mettre en œuvre des plans de gestion piscicole à l’échelle d’unités
hydrographiques homogènes (Disposition 70 du SDAGE), prenant appui sur les schémas
directeurs à vocation piscicoles (SDVP) et les plans départementaux de protection du milieu
aquatique et de gestion des ressources piscicoles (PDPG)

Lutter contre la faune et la flore invasives et exotiques (orientation 20 du SDAGE),
notamment par le suivi des milieux sensibles.
Action Têtes de bassin (orientation 15 du SDAGE 2010-2015)

Restaurer voire renaturer et préserver les profils et formes naturelles notamment des très
petits cours d’eau
Action Zones humides (cf. orientations 15, 19 et 21 du SDAGE 2010-2015)

Identifier et protéger les zones humides dans les documents d’urbanisme (cf. Dispositions 80
et 83 du SDAGE).

Préserver la fonctionnalité des milieux humides et limiter l’impact des travaux et
Page 128
SRCE de la région
336 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
aménagements (cf. Dispositions 46 et 84 du SDAGE), notamment sur les réseaux de mares et
mouillères.

Réaliser des inventaires locaux préalablement aux planifications d’aménagement de
territoires. En améliorant la connaissance du territoire, ces inventaires facilitent la mise en
œuvre des deux actions précédentes.

Restaurer la connexion des zones humides de fonds de vallée avec les cours d’eau et les
nappes d’accompagnement associées (ex : suppression des merlons de curage ou création de
brèche, recréation de champs d’expansion de crues…)
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin de la Seine et
des cours d’eau côtiers normands. Le SDAGE est un document de planification qui fixe, pour
une période de 6 ans, « les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée et durable
de la ressource en eau et les objectifs de qualité et de quantité des eaux » (article L. 212-1 du
code de l’environnement). Il est accompagné d’un programme de mesures organisées selon
une approche thématique et une approche territoriale, par unité hydrographique. La carte
13
du
SDAGE
est
consultable
sur
http://carmen.developpementdurable.gouv.fr/18/CARTE13.map.

Guide de prise en compte du SDAGE Seine-Normandie dans les documents d’urbanisme
2010-2015

Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) : Outil de gestion globale et
concertée de la ressource en eau, le SAGE permet la mise en œuvre de la Directive Cadre sur
l'Eau (DCE) et l'application des objectifs du SDAGE à l'échelle d'un territoire cohérent, le
bassin versant.
Les SAGE définissent les orientations nécessaires pour atteindre les délais et objectifs de
résultats de « bon état écologique et chimique des eaux », en accord avec la DCE. Ils
concilient les enjeux écologiques et socio-économiques sur le territoire désigné, et assurent
une bonne interaction entre la préservation des milieux aquatiques et la politique
d'aménagement du territoire.

Les nouveaux contrats de bassin prennent en compte à la fois la trame verte et la trame
bleue identifiées de façon systématique en mettant en place un programme spécifique. Ce
programme de mise en œuvre de la TVB prévoit la définition des aménagements en faveur
de la biodiversité inféodée aux berges, cours d’eau et aux milieux humides. En cas d’absence
de maîtrise d’ouvrage définie pour ce programme, il pourra être important de prévoir en
amont une étude sur la maîtrise d’ouvrage afin de la définir préalablement.

Etude « Identification des enveloppes d'alerte potentiellement humides en région Ile de
France» réalisée en 2010 par la DRIEE-IF. Les rapports de l’étude, dont une description
détaillée des données sources (partie 1), la répartition et justification des données entre les
classes, le dictionnaire des données (simplifié) et la cartographie, sont sur le site de la DRIEE :
http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=342
http://carmen.application.developpement-durable.gouv.fr/18/Zones_humides.map

Atlas régional de l’Île-de-France. Les milieux humides selon Ecomos 2000, IAU
L’atlas régional de l’Île-de-France des milieux humides présente et localise au 1/25 000e les
milieux humides. Il dresse l’état des lieux de la rareté de ce patrimoine vulnérable et facilite les
inventaires de terrain.Le résultat cartographique en 245 planches A3 au 1/25 000e situe les
milieux humides dans leur contexte topographique, hydrographique, de bassins versants et
d’occupation du sol.
Page 129
SRCE de la région
337 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Lien : http://www.iau-idf.fr/detail/etude/atlas-regional-de-lile-de-france.html

Schéma Environnemental des berges sur le réseau navigable francilien de l’IAU :
Cartographie qui comprend un diagnostic et des orientations d’intervention sur l’ensemble du
linéaire navigué de la Seine, de la Marne, l’Oise et l’Yonne.
Lien sur le « Visiau Grand public » : http://sigr/iau-iau.fr/webapps/visiau/

« Inventaires mares et mouillères », réalisé par la Société nationale de protection de la
nature (SNPN).

« Boîte à outils » de l’AESN
Cette boîte à outils propose un ensemble de méthodes de cartographie, de délimitation, de
caractérisation, de gestion et de suivi des zones humides sur la base d’une synthèse des
méthodes existantes et d’une analyse des expériences menées sur le terrain. Pour plus
d’information et pour télécharger les documents cités : http://www.eau-seinenormandie.fr/index.php?id=7467

Plan de gestion piscicole

Schémas directeurs à vocation piscicoles (SDVP)

Plans départementaux de protection du milieu aquatique et de gestion des ressources
piscicoles (PDPG)

Plan Anguille : l’effondrement du stock d’anguilles au cours des dernières années a incité
l’Europe et la France à prendre des mesures afin de reconstituer le stock. La France a mis en
place un plan national de gestion de l’anguille sur trois ans renouvelable, 2009-2012, 20122015 puis 2015-2018. Ce plan comprend une échelle nationale et une échelle territoriale dite
unité de gestion de l’anguille, dont l’unité Seine-Normandie. Cette stratégie porte sur les
principaux facteurs de mortalité et de dérangement de l’anguille et s’attache à la pêche
légale, aux barrages, aux pollutions et aux habitats, au braconnage et au repeuplement.

Plan de gestion des poissons migrateurs (Plagepomi) du bassin Seine-Normandie 2011-2015.
Le décret n°94-157 du 16 février 1994 relatif à la pêche des poissons appartenant aux
espèces vivant alternativement dans les eaux douces et dans les eaux salées est codifié aux
articles R.436-44 à 68 du code de l’environnement. Il crée pour chaque bassin un comité de
gestion des poissons migrateurs, qui a la charge d’établir un Plagepomi sur son territoire
pour les 7 espèces suivantes : le saumon atlantique, la truite de mer, la grande alose, l’alose
feinte, la lamproie marine, la lamproie fluviatile et l’anguille.

Rappel Réglementaire (DCE-Loi sur l’eau- SDAGE-classement des cours d’eau)
http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/politique-de-l-eau-r89.html
http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/donnees-sur-le-bassin-seiner90.html
Page 130
SRCE de la région
338 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
4.3.9. Actions relatives aux infrastructures linéaires
ORIENTATION5

Atténuer la fragmentation du territoire régional pour assurer la fonctionnalité des
continuités, en priorité pour celles pour lesquelles l’IDF porte une responsabilité nationale et
inter-régionale

Assurer la requalification des infrastructures existantes en priorité pour celles pour lesquelles
l’IDF porte une responsabilité nationale et interrégionale

Améliorer la transparence des infrastructures linéaires ayant un effet de coupure6 dans les
réservoirs de biodiversité et sur les corridors

Préserver les continuités dans le cas des nouveaux projets, les restaurer dans le cas des
infrastructures existantes
ACTIONS
Action Requalifier les infrastructures existantes
1) améliorer leur transparence

Etablir une situation de référence sur la base des continuités identifiées par le SRCE :
o
Inventorier les corridors interceptés par les infrastructures linéaires ;
o
Evaluer le fonctionnement des ouvrages spécifiques ou non existants en Île-deFrance pour disposer d’une situation de référence ;
o
Etablir en lien avec les acteurs concernés, un inventaire des points de mortalité
(collision ou noyade) pour la grande et la petite faune sur le réseau francilien.

Améliorer la transparence (connexions transversales), des ouvrages ayant un effet de
coupure traversant les réservoirs de biodiversité ou interceptant des corridors par une
mesure adaptée telle que l’enfouissement des infrastructures, la création de passages à
faune (crapauduc, passages grande et petite faune…), la correction des berges, l’adaptation
des ouvrages existants tels que les passages agricoles, forestiers ou hydrauliques, en
ouvrages mixtes

Aménager X secteurs de la sous-trame bleue recoupés par des infrastructures existantes
(franchissement de cours d’eau, de milieux humides et de mares et mouillères), pour
favoriser la circulation de la faune aquatique et terrestre associée aux milieux humides ;

Aménager Y ouvrages de franchissement terrestres localisés dans des continuités
écologiques (réservoir ou corridor) pour leur permettre de favoriser la circulation de la faune
terrestre associées à ces continuités.
2) favoriser la fonction écologique des emprises (Cf. 4.3.4 « gestion »)

Aménager les dépendances vertes des infrastructures (berges des canaux, bermes des routes
et voies ferrées) qui constituent des continuités (connexions longitudinales) exploitables par
5
Il s’agit des infrastructures ayant un effet de coupure : routes, voies ferrées, canaux mais aussi dans certains cas les lignes
électriques, voire les réseaux enterrés aqueducs, gazoducs notamment quand les emprises sont clôturées. Le rôle de
continuité longitudinale des emprises de ces différents types de réseaux est assez similaire mais nécessite une gestion
particulière qui est évoquée dans le chapitre gestion.
6 routes et voies ferrées importantes, clôturées ou non, à plusieurs voies ou à 2 voies mais avec terre-plein central, muret
ou glissières de sécurité, voies d’eau aux berges inaccessibles, ouvrage ayant une emprise linéaire clôturée
Page 131
SRCE de la région
339 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
certaines espèces liées notamment aux formations herbacées (création de roselières et
ripisylves de long des voies navigables, aménagement et gestion extensive des dépendances
vertes des voies ferrées, des routes, des aqueducs, et gazoducs, sur les espaces verts des
aérodromes et aéroports…) ; plus spécifiquement pour les voies navigables restaurer les
berges, mettre en place des frayères et des hauts fonds graveleux…
Action Intégrer la continuité écologique dans les nouveaux projets
1) concevoir des infrastructures préservant les continuités écologiques (démarche ERC)

Concevoir des ouvrages adaptés aux continuités écologiques : au titre notamment du code
de l’environnement, les projets doivent prendre en compte les milieux naturels dans leur
conception et mettre en place des mesures adaptées pour éviter, réduire ou compenser les
impacts. Les nouveaux ouvrages devront être conçus pour ne pas interrompre les
continuités, en particulier celles identifiées par le SRCE. Leur conception ne se limitera pas à
rétablir le passage pour une espèce donnée mais privilégiera la fonction de rétablissement
de la continuité écologique pour un groupe d’espèces y compris dans la conception de
passage non spécifique (ouvrages agricoles, forestiers, etc.).

Promouvoir une gestion adaptée des abords de l’ouvrage de franchissement avec les autres
acteurs du territoire (gestionnaires, propriétaires, …) pour ne pas empêcher ou mieux, pour
favoriser son usage par la faune.

Suivre et vérifier le bon fonctionnement des ouvrages et remédier aux défauts constatés.

Prendre en compte les continuités écologiques dès la phase de chantier.
2) concevoir des emprises favorables à la biodiversité

Concevoir et gérer des emprises favorables à la biodiversité au niveau des dépendances
vertes des infrastructures notamment en zone urbaine où les emprises des infrastructures
peuvent être des zones refuges pour la faune et la flore.

Assurer le suivi des actions et adapter la gestion pour remédier aux défauts constatés
toujours en lien avec les territoires voisins.

Accorder une attention particulière au développement des espèces invasives.
Action Zone urbaine dense : concevoir les nouveaux axes de déplacement ou requalifier les axes
existants avec une vocation écologique et paysagère

Qu’il s’agisse de voiries automobiles, de transports ferrés, de voies d’eau ou de modes de
déplacement doux, concevoir de façon systématique l’ouvrage ou sa requalification en y
intégrant une fonction écologique.

Renforcer la végétation des emprises en privilégiant les plantations d’espèces régionales
adaptées au micro-climat sec et chaud des talus d’infrastructures.

Assurer la liaison des emprises avec les espaces verts adjacents, notamment en travaillant
sur la porosité écologique des protections phoniques et des clôtures, en installant des
passerelles ou des ouvrages adaptés pour franchir les obstacles, en mixant les usages
(liaisons douces + circulation faune-flore)…

Généraliser la gestion écologique de ces espaces avec abandon des désherbants chimiques.
Page 132
SRCE de la région
340 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
REFERENCES TECHNIQUES UTILES

Rappel réglementaire (code de l’environnement), démarche « éviter, réduire, compenser ».

Documentation technique française et étrangère sur les différents types d’infrastructures
linéaire et les effets de coupure associés, les ouvrages de franchissement et leur adaptation
pour la faune]
"Aménagements et mesures pour la petite faune", SETRA, 2005, Ministère de l'écologie et
du Développement durable. Ce guide technique fait une synthèse des connaissances et des
expériences nationales et européennes contenant de nombreuses fiches pratiques y compris
pour la grande faune. (voir tableau des références)
Cours d'eau et ponts - Guide technique SETRA, 2007, Ministère de l'écologie et du
Développement durable. Ce guide technique s’adresse à la fois aux maîtres d’oeuvre et
maîtres d’ouvrage et aux concepteurs d’ouvrages d’art. Il a pour vocation à les assister dans
la conception des ouvrages de franchissement de cours d’eau et de leurs ouvrages annexes,
tels que les remblais d’accès. Son but est d’aider à la compréhension des cours d’eau et de
leurs hydrosystèmes, de présenter l’ensemble des volets sur lesquels l’interférence entre
l’ouvrage et le milieu naturel est à prendre en considération, avec réciprocité possible des
impacts.
Routes et passages à faune – 40 ans d’évolution, SETRA,2006, rapport d’étude sur les
passages à faune
http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/routes_et
_passages_faune.pdf

Schéma Environnemental des berges sur le réseau navigable francilien de l’IAU :
Cartographie qui comprend un diagnostic et des orientations d’intervention sur l’ensemble
du linéaire navigué de la Seine, de la Marne, l’Oise et l’Yonne.
Lien sur le « Visiau Grand public » : http://sigr/iau-iau.fr/webapps/visiau/

Stratégie nationale Biodiversité - Appel à projets : le ministère chargé du développementdurable a lancé plusieurs appels à projets opérationnels dès 2011 afin de soutenir et valoriser
des initiatives exemplaires en matière de protection de la nature. A destination de tous les
acteurs de terrain (collectivités territoriales et locales, établissements publics, associations,
entreprises, agriculteurs, organisations professionnelles, organismes de recherche
scientifique, laboratoires de recherche, pôles de compétitivité), ces appels à projets portent
sur diverses thématiques dont le rétablissement de continuités écologiques sur des
infrastructures de transport existantes (deux éditions : une en 2011 et une autre 2012). Les
projets retenus bénéficient d’une subvention à partir du fonds d’investissement pour la
biodiversité et la restauration écologique (FIBRE). (cf site du ministère de l’environnement)
OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT A DEVELOPPER

Conditionnement des subventions au respect des principes du SRCE.

Recommandations pour un cahier des charges pour l’évaluation de la fonctionnalité des
passages et autres ouvrages de franchissement des infrastructures de transport.

Pour tous les ouvrages : Plateforme de partage documentaire, des retours d’expérience et
des bonnes pratiques tant sur leur conception que sur leur gestion.
Page 133
SRCE de la région
341 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
5. EVALUATION et SUIVI du SRCE
Il est proposé un jeu d’indicateurs, issus des premières réflexions nationales, dont l’objet sera
d’évaluer la mise en œuvre du schéma notamment en vue de son suivi et de sa révision.
Ces indicateurs sont de quatre catégories : les indicateurs issus du SRCE, les indicateurs issus de SIG,
les indicateurs concernant les espèces de cohérence et les indicateurs d’efficacité des actions.
5.1. Les indicateurs issus du SRCE
Plusieurs indicateurs quantitatifs ont été produits pour l’élaboration du SRCE :
-
Linéaires de corridors fonctionnels
-
Linéaires de corridors à fonctionnalité réduite
-
Surface de réservoirs de biodiversité
-
Linéaires de cours souterrains susceptibles de faire l’objet de réouverture / sections
ré-ouvertes
-
Etc.
5.2. Les indicateurs issus de SIG
Un grand nombre d’indicateurs liés à la connectivité du paysage s’évaluent de préférence à partir de
couches SIG des habitats naturels. L’Île-de-France possède les bases de données les plus pointues en
la matière, élaborées par l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme : le MOS, l’ECOMOS, et ECOLINE.
La précision du découpage et de la qualification des polygones permet, avec le couplage de ces trois
bases, un travail d’évaluation répondant aux besoins du SRCE.
La principale contrainte demeure dans le poids de leur mise à jour. Ces trois bases de données ont
pour l’instant été réalisées dans leur dernière édition (non encore publiée pour l’ECOMOS) à partir
des orthophotos régionales prises en 2008 et 2009. Le MOS est remis à jour tous les 4 ans, et une
nouvelle campagne d’orthophotos est en cours. Le MOS correspondant pourra ainsi être publié dès
2013, et constituera le « t0 » de l’évaluation cartographique du SRCE.
Le MOS, cependant, n’est pas suffisant, car il ne prend pas en compte des éléments essentiels dans la
structuration des réseaux que sont les éléments fixes du paysage : bandes enherbées, haies, etc. La
base de données ECOLINE qui vient d’être publiée répond à ces besoins, et sa mise à jour doit être
envisagée en lien avec le SRCE. L’ECOMOS permet d’obtenir des informations qu’aucune des deux
autres bases ne renseigne : localisation des pelouses calcaires, des prairies humides, des landes, etc.
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SRCE de la région
342 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
La mise à jour de ces outils à vocation à permettre le suivi de la mise en œuvre du SRCE. La mise à
jour d’une quatrième base de données pourra également être envisagée : l’état des berges, publiée
en 2012 sur la base de photographies prises au cours des trois années précédentes.
La mise à jour de ces bases est un pré-requis pour le calcul des indicateurs suivants. Leur
dénomination provient d’un document de travail provisoire effectué au niveau national.
-RB1 : suivi de l’évolution de la taille et de la compacité des réservoirs de biodiversité définis comme
tels à T0. Cet indicateur permet de mesurer l’évolution de la surface de ces zones, ainsi que leur
vulnérabilité aux activités humaines consommatrice d’espace (en fonction de sa forme géométrique).
-RBN : suivi de l’évolution de la surface de chaque type d’habitats naturels entre T0 et T+6. Cet
indicateur est modifié par rapport au « RB2 » du document de travail : simplifié, il ne prend pas en
compte la connectivité entre les parcelles d’habitat ; étendu, il ne se limite pas aux réservoirs de
biodiversité, mais à l’ensemble de la région. Il se décline ainsi en de nombreux (N) sous-indicateurs. Il
permettra ainsi de connaître l’évolution de la surface en pelouses calcaires, distinguant les pelouses
calcaires en cours de fermeture des pelouses calcaires ouvertes (distinction effectuées dans
l’ECOMOS). Il peut également renseigner sur l’évolution de la surface enherbée, en couplant
l’ensemble des trois bases de données, sur l’évolution du nombre de haies, etc. Ce « macroindicateur » apparaît comme indispensable à l’évaluation du SRCE.
- COR2b : évaluation de la fonctionnalité des corridors. Modifié par rapport à COR2 proposé au
niveau national. Les corridors ont été modélisés par le bureau d’étude Ecosphère à partir de trois
types de données : les capacités de déplacement de guildes d’espèces ; l’occupation des sols ; les
connaissances naturalistes. L’évaluation doit reprendre les données identiques concernant les
capacités de déplacement et les connaissances naturalistes, et ne tenir compte pour la modélisation
des corridors à T+6 uniquement des changements d’occupation du sol ayant eu lieu. Afin de limiter
les biais, il est souhaitable que le même modèle soit utilisé pour l’évaluation. Il faut donc s’assurer
que le modèle ayant servi à tracer ces corridors soit encore accessible et utilisable lors de
l’évaluation.
-EU1. Surface des espaces urbanisés sur le territoire régional. Le but est d’évaluer la part du territoire
urbanisé entre T0 et T+6, et d’en réaliser la cartographie.
-EU2. Part d’espaces des différents types de milieu au détriment desquels l’urbanisation se
développe. Identique à l’indicateur EU1, mais décliné par type d’habitat.
-FX. Fragmentation des espaces naturels et semi-naturels. Cet indicateur est adapté à partir des
indicateurs de Singapour : se référer à celui-ci. Il tient compte de la taille et du nombre des fragments
d’habitats naturels. Il peut être calculé pour chaque sous-trame, voire pour chaque type d’habitat.
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SRCE de la région
343 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Pour ne pas être redondant avec d’autres indicateurs, il ne tient pas compte de la fragmentation par
les infrastructures.
-F2. Fragmentation par les infrastructure et l’urbanisation : indice de Jaeger. Indice également
recommandé par l’Agence Européenne de l’Environnement. Mesure la probabilité que deux points
choisis au hasard dans une zone donnée ne soient pas séparés par des barrières telles que les routes
et les zones bâties. Il nécessite de définir le niveau retenu pour considérer qu’une infrastructure est
fragmentante.
-C1. Connectivité structurelle des milieux. Cet indicateur diffère de FX car il tient compte de la
distance entre les parcelles d’habitat. Il se mesure pour chaque milieu, il s’agit donc encore d’un
« macro-indicateur ». Il consiste à tracer des zones tampons de rayon proportionnels à la taille des
polygones pour chaque milieu : le taux de fusion des zones tampons indique le taux de connectivité.
Reste à déterminer le rayon « proportionnel » des zones tampons.
-Agriculture 1 : évolution du linéaire de haies en milieu agricole
-Lisières : Proportion de lisières non bâties. Indice déjà calculé par Natureparif à partir de
l’évolumos : celles-ci ont diminué de 2,7% entre 1982 et 2008. Une évaluation positive de cet
indicateur serait une absence totale de diminution du nombre de lisières non bâties à partir de T0.
-Berges : Etat des berges. Une nouvelle campagne de l’IAU sera nécessaire pour mesurer
l’amélioration en terme de naturalité des berges et du réseau de ripisylves à T+6. L’indicateur se
basera sur la cartographie des orientations d’intervention, et sera calculé sur la base de la variation
du linéaire de berges « à conserver »
-Mares : Connectivité des mares. Le portail de recensement des mares de la SNPN va permettre de
suivre le nombre de mares entre T0 et T+6 : disparitions et créations.
5.3. Les indicateurs concernant les espèces de cohérence
Oiseaux
Espèces détectées par le STOC. L’évolution des effectifs des espèces de cohérence écologique
pouvant être évaluées par le STOC mesurée entre T0 et T+6. Les espèces concernées sont le
Bouvreuil pivoine, la Mésange boréale, le Pipit farlouse, la Fauvette babillarde, le Pouillot siffleur et
la Linotte mélodieuse. Mis à part la Fauvette babillarde, toutes ces espèces sont déjà en déclin. Un
infléchissement de leur taux de déclin par rapport à la période 2001-T0 sera donc considéré comme
positif.
Espèces non détectées par le STOC. La Chevêche d’Athéna fait l’objet d’un suivi très précis par
l’association ATENA 78 et le CORIF chaque année : ce suivi peut ainsi servir d’évaluation pour cette
espèce. Le Gobemouche noir et la Fauvette pitchou ont tous deux une répartition restreintes à la
Page 136
SRCE de la région
344 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
forêt de Fontainebleau. Un recensement complet de l’effectif reproducteur de ces espèces doit être
organisé à T0 et à T+6.
Mammifères
-Espèces détectées par Vigie-chiros. Les chauves-souris font l’objet d’un suivi par Vigienature, ce qui
permet de suivre l’évolution de leurs populations. Ce suivi pourra permettre d’évaluer les quatre
espèces de cohérence, mais devra être couplé aux résultats des comptages sur les sites d’hibernation
pour préciser l’indicateur.
-Espèces ne faisant pas l’objet de suivis réguliers. Le Campagnol amphibie fait actuellement l’objet
d’une enquête nationale, si bien qu’un recensement à T0 aura lieu. Il apparaît nécessaire de vérifier
la présence sur tous les sites occupés à T+6, et de mobiliser les observateurs pour rechercher
l’espèce sur d’autres sites.
L’évolution des populations de Cerfs se faire en partenariat avec l’ONCFS et les fédérations de
chasseurs : la surface de forêts françaises occupées par l’espèce est mesurée tous les 5 ans, ces
données sont donc nécessairement disponibles à l’échelle régionale. Peut-être disposent-ils de suivis
semblables pour le Blaireau, autre espèce de cohérence.
Amphibiens
Le portail « mares » élaboré par la SNPN et Natureparif va permettre aux observateurs d’y entrer
leurs données d’amphibiens, et l’on peut espérer que cela puisse permettre de mesurer l’évolution
de l’état de santé des 7 espèces de cohérence entre T0 et T+6. En ce qui concerne le Sonneur à
ventre jaune, les comptages annuels effectués sur la seule population viable connue en Île-de-France
peuvent servir d’évaluation.
Odonates
Les deux espèces font l’objet d’un suivi particulier dans le cadre du PRA Odonate, un état d’évolution
de leurs populations entre T0 et T+6 est envisageable.
Poissons et crustacés
Les pêches électriques réalisées par les fédérations de pêche et l’ONEMA pourraient répondre à
l’objectif, mais il apparaît nécessaire de cibler quelques secteurs clés et de réaliser l’opération à T0 et
T+6.
Page 137
SRCE de la région
345 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
5.4. Les indicateurs de l’efficacité des actions
-ACT1. Nombre total d’actions mises en œuvre dans le cadre du SRCE, triées par catégories : mesures
contractuelles, mesures règlementaires, mesures d’accompagnement, mesures pédagogiques,
travaux de restauration, mesures de protection, mesures de formations etc.
-ACT2. Volumes financiers totaux accordés pour la mise en œuvre des actions liées au SRCE.
-ACT5. Nombre d’obstacles terrestres pour lesquels la perméabilité a été rétablie ou améliorée par
la mise en place de passages à faune, d’élargissement …. Cet indicateur pourra être décliné pour
chaque catégorie d’obstacle.
-CdE2. Fragmentation des cours d’eau. Mesure l’évolution du nombre d’obstacle à l’écoulement,
ainsi que du nombre d’aménagements réalisés sur les ouvrages existant.
-CdE1. Légèrement adapté. Changement de classe d’un cours d’eau. Nécessite une réévaluation du
classement des cours d’eau à T+6. Indicateur mesuré en fonction de l’augmentation ou de la
diminution du nombre de cours d’eau de classe 1.
-OB2. Niveau de fragmentation des infrastructures. Nécessite de recenser toutes les pratiques mises
en œuvre sur les principales infrastructures visant à réduire leur nature fragmentante. Indicateur à
préciser.
-OB3. Relevé des collisions. Centraliser au niveau régional toutes les informations liées aux collisions,
afin de pouvoir en évaluer l’évolution et de lier d’éventuelles améliorations à des aménagements mis
en place.
-Agriculture 3 : évolution de la surface en agriculture biologique.
-Forêt 1 : évolution du volume de bois mort sur pied et de bois mort au sol. Indicateur mesuré par
l’IFN en 2009. Probablement mis à jour annuellement.
De manière générale, les indicateurs mesurés par l’IFN gagneront à être utilisés lors de l’évaluation
du SRCE.
-EU3 et URB1: Surface dédiée à l’urbanisation dans les PLU et les SCOT à T0 et T+6 et part de
documents d’urbanisme prenant en compte le SRCE. Indique l’évolution de la volonté publique
d’artificialisation du territoire. Test à faire.
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SRCE de la région
346 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
6. ANNEXES
Annexe 1 : Initiatives déjà engagées
Annexe 2 : Tableau des références
CODE PLAN D’ACTIONS
Information et formation
Connaissance
Documents d'urbanisme
Actions en milieu agricole
Actions en milieu forestier
Actions en milieu urbain
Actions pour les milieux aquatiques et les
corridors humides
Actions relatives aux infrastructures linéaires
Actions relevants d'au moins deux catégories
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SRCE de la région Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
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347
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et Accès
Date
Contenu du document
Guide. Modalités de gestion de la végétation APCA, CA Meurthe-et-Moselle, CA Sarthe, EDF GDF SERVICES,
sous et aux abords des lignes électriques
RTE,
ONF,
FNETARF,
CNPPF
IDF,
FNSPFS
http://www.rtefrance.com/uploads/media/pdf_zip/Modalites_gestion_vegetation.pdf
2002
Spécialiste
Grand public
Note d’information n°122 série"chaussées, SETRA
dépendances", "Fauchez mieux, le fauchage http://www.setra.equipement.gouv.fr/Fauchez-mieux-le-fauchageraisonné."
raisonne.html
2009
Guide technique qui fait le point sur les droits et devoirs de chacun
(propriétaire foncier, EDF, entrepreneur de travaux forestiers)
concernant l'élagage des arbres sous et aux abords des lignes
électiques. Très pratique, il répond à toutes les questions d'ordre
juridique ou technique des sylviculteurs.
Guide technique qui propose, dans un premier temps, une analyse
de ces objectifs et enjeux, puis présente les points clefs de
l’établissement
d’une
politique
de
fauchage
raisonné.
Elle a pour but de faire évoluer les pratiques et de mieux intégrer le
développement durable au cœur du fauchage. Elle s’adresse à l’ensemble
des acteurs en charge de l’entretien des dépendances vertes en bord de
route.
Périodiques : bulletin de liaison consacré aux oiseaux et lignes
électriques
Atlas dont la réalisation se poursuit et qui a pour objectif de connaître
les zones riches en biodiversité, les zones de continuités écologiques
et de mesurer l’impact des activités humaines sur cette biodiversité.
Cet atlas constitue ainsi un cadre scientifique pourl’élaboration du
schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles (ENS) et un
outil d’aide à la décision pour les élus du département et les élus
locaux, pour un aménagement plus harmonieux du territoire.
Atlas qui constitue outil pour appréhender et comprendre les 35
ensembles de paysages du département.
SpécialisteGrand
public
Atlas qui constitue outil pour appréhender et comprendre les
différentes entités paysagères du département. Il cherche un
équilibre entre le repérage, par une série de points de vue
cartographiés, des paysages du département, et l’évocation par le
texte, mais aussi par le dessin, voire la peinture et la littérature, des
autres points de vue qui entrent toujours en jeu dans leur
appréciation et leur valorisation.
Atlas rédigé avec le MNHN qui recense les territoires parisiens
importants pour la biodiversité et un inventaire détaillé de la faune et
de la flore à Paris.
Spécialiste
Grand public
Oiseaux et lignes électriques, bulletin de liaison Comité national avifaune : La Ligue pour la Protection des Oiseaux
du Comité National Avifaune n°1 à 6
(LPO), France Nature Environnement (FNE), Electricité de France
(EDF)
et
Réseau
de
transport
d’électricité
(RTE)
http://www.lpo.fr/d%C3%A9veloppement-durable/lignes%C3%A9lectriques
Atlas dynamique de la biodiversité en Seine-et- Conseil général de Seine-et-MarneCoédition : Librairie des
Marne
MuséesConseil général de Seine-et-Marne
2005 2009
2010
Atlas des paysages de Seine-et-Marne
Conseil général de Seine-et-Marne, Conseil d’architecture
d’urbanisme et de l’environnement des Yvelines (CAUE 77)
http://www.seine-et-marne.fr/atlas-des-paysages
2007
Atlas des pays et paysages des Yvelines
Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement de SeineMarne
(CAUE
78)
Editions CAUE 78
1992
Atlas de la nature à Paris
Mairie
de
Paris
http://www.apur.org/livre/atlas-nature-paris
2006
et
APUR
Public visé
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
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SRCE de la région Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
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348
Auteur
et Accès
Nom du document
Date
Contenu du document
Guide du riverain de la Mauldre et de ses Comité du bassin hydrographique de la Mauldre et de ses
affluents
affluentshttp://gesteau.eaufrance.fr/DOC/SAGE/SAGE03010/Guide_d
u_riverain_de_la_Mauldre.pdf
2009
SpécialisteGrand
public
Guide méthodologique. Restauration des cours Agence
de
l’Eau
Loire
Bretagne
d’eau : communiquer pour se concerter
http://www.eau-loirebretagne.fr/espace_documentaire/documents_en_ligne/guides_milieu
x_aquatiques/Guide_restauration-CE.pdf
2011
Biodiversité des canaux de Paris,
Paris
2012?
Document stratégique exemplaire issu d'une collectivité ou d'un
groupement de collectivités : guide technique à destination des
riverains, sous forme de fiches pratiques, pour l'entretien des cours
d'eau.Ce document répond aux objectifs du SAGE et vise la mise en
oeuvre d'une gestion durable de la Mauldre et de ses affluents, en y
impliquant fortement les riverains eux-même.
Guide technique à destination des élus et des techniciens de rivière
pour faciliter l’adhésion des acteurs locaux à la réalisation des projets
de
restauration
des
cours
d’eau.
Il propose des pistes pour surmonter les difficultés rencontrées sur le
terrain : prise en compte des représentations, démonstration du bien
fondé du projet, concertation au plus près du terrain, communication
avec
les
relais
médiatiques.
Ces pistes s’appuient sur 9 enquêtes de terrain des bassins LoireBretagne et Rhône- Méditerranée.
Guide finalisé pour fin 2012.
Plan Biodiversité de Paris. Programme d’actions Mairie
de
Paris
pour préserver et enrichir la biodiversité à Paris
http://www.paris.fr/loisirs/paris-au-vert/nature-et-biodiversite/planbiodiversite-duplique/rub_9233_stand_109572_port_22522
2011
Spécialiste
Grand public
Situation et perspectives de la place de la nature Mairie de Paris et APURhttp://www.apur.org/etude/situationà Paris
perspectives-place-nature-paris
2011
Politiques urbaines & biodiversité. Recueil Natureparif, Convention sur la Diversité Biologique (CDB), Mairie de
d’actions de villes et agglomérations françaises Paris
et européennes
http://www.natureparif.fr/attachments/forumdesacteurs/politiquesurbaines/Recueil_Politique-urbaines-Biodiversite-web.pdf
2012
Document stratégique exemplaire issu d'une collectivité ou d'un
groupement de collectivités : dans la continuité de sa politique menée
depuis 2001 en faveur du développement durable, l'adoption de ce
Plan biodiversité réaffirme l'engagement de la Ville de Paris et porte
la capitale au rang des premières grandes métropoles à se doter d'un
tel outil pour protéger la nature, en ville et par la ville.
Rapport d'étude pluriannuelle 2009/2010/2011 inscrite au programme
partenarial de travail de l’Apur, cette étude dénommée «Situation et
perspectives de la nature à Paris», s’est donnée pour objectif de montrer
quel est le rôle de la nature dans la ville dense, quelles sont les pratiques
sociales qui s’y rattachent et comment ce rôle pourrait être renforcé,
amélioré, transformé afin de réguler les effets néfastes de la ville sur
l’environnement et d’améliorer durablement la qualité de vie urbaine
Recueil d’expériences de villes et agglomérations françaises et
européennes engagées dans la prise en compte et la préservation de
la biodiversité
Référentiel « Un aménagement durable pour Mairie
de
Paris
Paris »
http://www.paris.fr/pratique/urbanisme/construction-et-amenagementdurables/le-referentiel-developpementdurable/rub_9172_stand_73077_port_23570
2011
Ville
En cours de finalisation.
de
Public visé
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
SpécialisteGrand
public
Spécialiste
Grand public
Guide technique : le référentiel est un document cadre pour Spécialiste
l’ensemble des acteurs de l’aménagement : services municipaux, Grand public
aménageurs, opérateurs, bailleurs sociaux, maîtres d’oeuvre. Il
donne des outils pour réaliser ou réhabiliter les quartiers, et une
méthode d’évaluation des opérations d’aménagement. Il se présente
sous forme de fiches pratiques regroupant toutes les informations
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349
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utiles et donnant des exemples applicables à Paris.
Réaliser des toitures végétalisées favorables à Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seinela biodiversité
Saint-Denis (OBDU) - Conseil général de Seine-Saint-Denis et
Natureparif,avec l’appui technique de Plante & Cité et du Muséum
national
d’Histoire
naturelle
(MNHNhttp://www.natureparif.fr/attachments/Documentation/livres/To
itures-vegetalisees.pdf
Le guide de gestion différenciée des espaces Natureparif, Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du
verts à destination des collectivités
massif
de
Fontainebleau
(ANVL)
http://www.natureparif.fr/fr/publications/41-publications/216-guide-degestion-differenciee
2012
Guide technique qui propose aux maîtres d'ouvrage, maîtres SpécialisteGrand
d'oeuvre, architectes, professionnels de l'étanchéité comme du public
paysage, des pistes pour leur permettre de favoriser au maximum la
biodiversité sur les toitures.
2009
Guide des bonnes pratiques pour la protection et Agence des Espaces Verts d'Ile-de-France, Conseil général du Valla gestion des lisières en milieu urbanisé
de-Marne
http://www.aev-iledefrance.fr/ftp/guides/guide_lisieres.pdf
2010
Forêt : Quelques indicateurs
Natureparif, Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Îlede-France (IAU îdF),
Inventaire forestier national (IFN)
http://www.natureparif.fr/fr/biodiversiteidf/carto-indic/indicateurs-foret
2011
Guide technique de gestion des espaces verts intégrant la dimension
continuité écologique, qui a pour objectif de sensibiliser et d’amener
les communes à entamer une réflexion sur leurs pratiques et à
essayer de les faire évoluer en proposant des techniques alternatives
pour une meilleure prise en compte de l’environnement (amélioration de la
qualité des milieux et de la qualité de vie des êtres vivants).
Guide technique qui a pour objectif d'être à la fois un outil
opérationnel pour les élus et les services techniques, et un outil
pédagogique pour les riverains de la forêt. La Région Île-de-France
et son Agence des espaces verts sont signataires, auprès du Conseil
général du Val-de-Marne, de la Charte forestière de l'Arc boisé, qui
poursuit, parmi ses objectifs principaux, la protection et la mise en
valeur des espaces forestiers et leurs abords.
Rapport relatif aux indicateurs forestiers
Schéma de cohérence territoriale de Cergy- Communauté
d'agglomération
de
CergyPontoise
Pontoisehttp://www.cergypontoise.fr/jcms/fv_6294/urbanisme-etamenagement
2011
Document stratégique exemplaire issu d'une collectivité ou d'un SpécialisteGrand
groupement de collectivités : le SCoT de Cergy-Pontoise comprend un public
volet "trame verte et bleue".
Comment assurer la prise en compte de Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et
l'environnement dans le cadre d'une ZAC ?
du
Logement
(MEDDTL)
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Etude-la-prise-en-comptede-l.html
2011
Guide technique qui présente les outils dont disposent les Spécialiste
collectivités locales - et les aménageurs ensuite - pour mettre en Grand public
œuvre le volet environnemental du développement durable au sein
d’une ZAC, principalement au sein des opérations de constructions.
De la Trame Verte et Bleue à sa traduction dans Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), Fiches Logement
(DREAL)
de
Franche-Comté
pratiques PLU n° 01
http://www.franche-comte.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_PLU_01_cle7611a7.pdf
2012
Guide technique sur la traduction de la trame verte et bleue dans les Spécialiste
PLU
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
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Document provisoire – 31 août 2012
350
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Public visé
De la Trame Verte et Bleue à sa traduction dans Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du
les Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT), Logement
(DREAL)
de
Franche-Comté
Fiches pratiques SCoT n° 02
http://www.franche-comte.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_SCOT_02_cle0d9aa7.pdf
2012
Guide technique sur la traduction de la trame verte et bleue dans les Spécialiste
SCoT
Grand public
Intégrer la nature en ville dans le Plan local ETDhttp://www.projetdeterritoire.com/index.php/Nosd’urbanisme.
Observation,
analyse, publications/Notes-d-Etd/Integrer-la-nature-en-ville-dans-le-Planrecommandations
local-d-urbanisme-Observation-analyse-recommandations
2011
SCoT et Biodiversité en Midi-Pyrénées. Guide DREAL
Midi-Pyrénées,
Asconit
consultants
méthodologique de prise en compte de la trame http://www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr/la-prise-enverte et bleue
compte-de-la-tvb-dans-a5883.html
2010
La Trame verte et bleue dans les Plans Locaux DREAL
Midi-Pyrénées,
Asconit
d’urbanisme
http://www.midi-pyrenees.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/TVB_minimum_cle6e5f2b.pdf
consultants
2012
Plan Bleu
Conseil général du Val-de-Marnehttp://www.cg94.fr/dossier/17924-leplan-bleu-une-charte-de-l-eau-et-94-actions.html
2009
Le livre bleu
Mairie
de
Paris
et
http://www.paris.fr/politiques/paris-metropole/l-eau-un-enjeumetropolitain-pour-la-ville-dedemain/rub_8682_actu_114358_port_24610
2012
Rapport sur l’intégration des enjeux de biodiversité dans les PLU. La
note réalisée par Etd s'inscrit dans la mise en œuvre du Plan national
"Restaurer et valoriser la nature en ville" et décrypte à partir de
l'analyse d'un panel d'une dizaine de PLU et PLU intercommunaux
innovants, la manière dont les collectivités peuvent se saisir du PLU
comme un levier en faveur de la nature en ville.
Guide
technique
qui
vise
à
:
1. sensibiliser les différents acteurs de l’aménagement du territoire
sur les enjeux de préservation de la biodiversité et de la trame verte et
bleue, l’intérêt et la nécessité de les prendre en compte dans les SCoT en
lien avec d’autres préoccupations (économiques, sociales, culturelles…).
2. proposer des éléments de méthodes et des outils pour guider les acteurs
dans leurs réflexions et leurs choix : éléments techniques, éléments
d’organisation
ou
de
participation.
3. favoriser la prise en compte de la biodiversité dans les SCoT.
Deux volumes : "Enjeux et méthodes" et "Compléments techniques et
exemples"
Guide technique qui vise à sensibiliser les différents acteurs de
l’aménagement du territoire aux enjeux de la biodiversité et de la
Trame et a favoriser la prise en copte e la biodivesité dans les PLU et
PLUI
en
fournissant
des
éléments
d’explication, d’organisation ainsi que des méthodes et des outils
pour guider les acteurs dans leurs réfl exions et
leurs choix.
Document stratégique exemplaire issu d'une collectivité ou d'un
groupement de collectivités : élaboré dans le cadre d’un processus
de concertation de 2 ans, avec les habitants et les professionnels de
l’eau, le Plan bleu définit la politique de l’eau départementale à
l’horizon 2020. Il a pour ambition de fédérer l’ensemble des acteurs
de l’eau autour d’objectifs et de principes partagés.
Document stratégique exemplaire issu d'une collectivité ou d'un
groupement de collectivités : le livre bleu, dopté au Conseil de Paris
de mars 2012, définit les grandes orientations de la politique des
eaux de la Ville de Paris
APUR
SpécialisteGrand
public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
SpécialisteGrand
public
Spécialiste
Grand public
Page 143
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
351
Nom du document
Site du programme Life "Ruisseaux têtes de Parc
naturel
bassins et faune patrimoniale associée"
http://www.liferuisseaux.org/
Auteur
et Accès
régional
Date
du
Morvan
Contenu du document
Public visé
actualisé Ressources documentaires sur le programme dont l'objectif est
en continu d'acquérir des techniques éprouvées de préservation et de
restauration de la qualité de l'eau et des habitats liés aux ruisseaux,
en partenariat avec les propriétaires, les gestionnaires et les
utilisateurs
des
sites.
Les actions doivent favoriser les quatre principales espèces d’intérêt
communautaire liées à ces milieux : Ecrevisse à pieds blancs, Moule
perlière, Lamproie de Planer et Chabot. En effet, en déclin au niveau
européen, ces espèces sont de véritables indicateurs de la bonne
qualité des cours d'eau. L'expérience acquise au cours de ce
programme
est
réutilisable
par
les
gestionnaires français et européens qui mènent des projets et des
actions de préservation des milieux aquatiques, notamment sur les
sites Natura 2000.
Portail national des zones humides
Office
national
de
l'eau
et
des
milieux
aquatiques actualisé Ressources documentaires sur les zones humides : le portail national
(ONEMA)www.zones-humides.eaufrance.fr
en continu d’accès aux informations des zones humides est destiné aux élus,
experts, collectivités locales, agriculteurs, sylviculteurs, entreprises,
particuliers, bureaux d’études…Il leur permet d’identifier une zone humide
ou un milieu humide, de comprendre leur fonctionnement et les services
qu’ils rendent, de découvrir les espèces qu’ils accueillent, d’apprendre à les
protéger, et d’agir pour leur restauration ou réhabilitation.Ce portail
comprend notamment plus de 80 retours d’expérience de préservation ou
de restauration des milieux, notamment la suppression des protections des
berges sur l’Orge aval et la réouverture d’un tronçon de la Bièvre en milieu
urbain pour l’Île-de-France .
Cours d'eau et ponts - Guide technique
SETRA
2007
Guide technique qui s’adresse à la fois aux maîtres d’oeuvre et
Editions SETRA (réf. : 0721)
maîtres d’ouvrage, ainsi qu’aux concepteurs d’ouvrages d’art. Il a
pour vocation à les assister dans la conception des ouvrages de
franchissement de cours d’eau et de leurs ouvrages annexes, tels
que
les
remblais
d’accès.
Son but est d’aider à la compréhension des cours d’eau et de leurs
hydrosystèmes, de présenter l’ensemble des volets sur lesquels
l’interférence entre l’ouvrage et le milieu naturel est à prendre en
considération, avec réciprocité possible des impacts.
Unités paysagères de la région d’Île-de-France. Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France
2010
Guide méthodologique présentant la base de données "unités
Méthodologie, notice d’utilisation de la base de (IAU
îdF)http://www.iaupaysagères" : notice d’utilisation et atlas
données et atlas
idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_721/Unites_paysageres_de_la_region_d
_Ile-de-France.pdf
La Trame verte et bleue. Comment identifier les Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement du Puy-deréseaux écologiques à l’échelle locale ? Dôme
(CAUE
63)
Analyser, comprendre, agir
http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliogra
phiques/wd1332255916w4f689cacb49340.pdf
2011
Spécialiste
Grand public
SpécialisteGrand
public
Spécialiste
Grand public
SpécialisteGrand
public
Rapport ayant pour objectif d’expliquer lesconcepts clés d’un Spécialiste
aménagement départemental durable. Destiné aux élus et à tous les Grand public
acteurs de l’aménagement du territoire, il permet de bien comprendre
pour mieux agir.
Page 144
SRCE de la région Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
352
Auteur
et Accès
Nom du document
Date
Contenu du document
Public visé
Fichier des bonnes expériences issues du Natureparif
colloque « Trame verte et bleue : les continuités http://www.natureparif.fr/attachments/tvb/Fichier-bonnesde la vie » du 28 – 29 avril 2009
experiences.pdf
2010
Recueil d’expériences initiées en faveur de la trame verte et bleue à Spécialiste
différentes échelles
Grand public
Outils et dispositifs pour mettre en oeuvre la Espaces naturels régionaux Nord - Pas de Calais, Conseil régional
Trame verte et bleue dans les territoires
du
Nord-Pas
de
Calaishttp://www.enrx.fr/fr/nos_ressources/liste_des_referentiels_tec
hniques_pour_les_territoires/outils_et_dispositifs_pour_mettre_en_oe
uvre_la_trame_verte_et_bleue_dans_les_territoires
2012
Ecoline
2012
Réaliser une analyse fonctionnelle des espaces IAU-DRIAAF
ouverts
2009
Schéma environnemental des berges des cours IAU
d'eau navigables d'Ile-de-France
UTEA 94
2012
Référentiel technique pour les territoires élaboré dans le cadre du SpécialisteGrand
SRCE du Nord-Pas de Calais qui donne aux acteurs des territoires, public
notamment aux élus et aux décideurs, des éléments synthétiques sur le
panel très large d’outils et de dispositifs utilisables pour mettre en œuvre
des actions en faveur de la Trame verte et bleue et surtout qui leur donne
les clés pour l’aide à la décision quant aux outils les plus adaptés à leurs
objectifs.
Spécialiste
Grand public
Guide méthodologique pour prendre en compte le fonctionement des Spécialiste
espaces agricoles, forestiers et naturels dans l'aménagement du Grand public
territoire
Spcialiste
2012
Fiche-outil pour la prise en compte de la TVB dans les PLU
IAU-Natureparif
SAGE Mauldre
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/mauldre
SAGE Orge et Yvette
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/orge-et-yvette
SAGE Petit et Grand Morin
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/petit-et-grand-morin
SAGE Yerres
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/yerres
SAGE Nappe de Beauce et milieux aquatiques http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/nappe-de-beauce-et-milieuxassociés
aquatiques-associ%C3%A9s
SAGE Bièvre
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/bi%C3%A8vre
SAGE Marne Confluence
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/marne-confluence
SAGE Croult-Enghien-Vieille Mer
http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage/croult-enghien-vieille-mer
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
SpécialisteGrand
public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Spécialiste
Grand public
Page 145
SRCE de la région
353 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Annexe 3 : Tableau des ressources
Nom
Agence
de
l'eau
http://www.eau-seine-normandie.fr
Agence
des
espaces
http://www.aev-iledefrance.fr
Organisation et domaines d'intervention
Seine-Normandie
verts
(AEV)
(AESN) L'Agence de l'eau Seine-Normandie est un Etablissement Public du ministère de
l'écologie dont la mission est de financer les actions de protection des ressources
en eau et de lutte contre les pollutions.
d’Ile-de-France L’Agence des espaces verts est un établissement public qui met en œuvre la
politique « verte » de la Région Ile-de-France.
(AFIE) L’AFIE, établie depuis 1979, est constituée de professionnels travaillant dans le
secteur de l’écologie appliquée au sein de bureaux d’études, de collectivités
territoriales, de services de l’état, d’établissements publics, de laboratoires de
recherche, d’établissements d’enseignement supérieur, d’ONG et d’entreprises.
Astredhor (Association nationale de structures d'expérimentation et de L'Astredhor, Institut technique horticole, est une association de loi 1901 qui fédère
démonstration
en
horticulture) et représente depuis 1994 des stations régionales d'expérimentation en
horticulture ornementale.
http://www.astredhor.fr
AREXHOR
SEINE-MANCHE
Association régionale d'expérimentation horticole Seine-Manche
[email protected]
Atelier
Parisien
d’Urbanisme
(APUR) L'APUR est l'agence d'urbanisme de la ville de Paris, rassemblant des collectivités
locales, des établissements publics, et l'État.
http://www.apur.org
Association
Française
http://www.afie.net
des
Ingénieurs
Au
Fil
http://www.aufildeleau.eu
Ecologues
de
l'Eau Association d’éducation populaire née en 1982, Au Fil de l’Eau milite pour un
accès à tous aux voies d’eau, pour un tourisme fluvial solidaire et durable, en
protégeant le patrimoine historique et naturel, sans oublier la dimension humaine,
au travers d’actions innovantes, telles que la navigation douce ou le passeur de
rives.
Bergerie
de
Villarceaux Situé au coeur du Parc naturel régional du Vexin français, la Bergerie de
http://www.bergerie-villarceaux.org
Villarceaux, est un lieu de réflexion, d’action et de découverte dédié au
développement
durable
des
territoires
ruraux.
Ce territoire de 600 ha est la propriété de la Fondation Charles Leopold Mayer
pour le Progrès de l'Homme (FPH).
Centre
d’Etudes
Techniques
de
l’Equipement
(CETE) Direction de la politique scientifique et technique, le CETE Ile-de-France est un
bureau public de recherches, d’études, d’ingénierie, de conseils et de contrôles
http://www.driea.ile-de-france.developpementdans les domaines de la ville durable, de la mobilité,des géo-sciences et des
durable.gouv.fr/presentation-du-cete-ile-de-france-r517.html
risques, des infrastructures durables et des éco-matériaux, pour les acteurs
(services de l’Etat, collectivités territoriales, …) du développement durable des
territoires.
Centre
de
ressources
national
Trame
verte
et
bleue Le Centre de ressources repose sur une organisation fédérative regroupant
l'Atelier technique des espaces naturels (Aten), la Fédération des Parcs naturels
http://www.trameverteetbleue.fr
régionaux de France (FPNRF), Irstea, le Museum national d'histoire naturelle
(MNHN) et l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema).
Centre régional de la propriété forestière (CRPF) d'Ile-de-France et du Le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) d'Ile-de-France et du Centre
est une délégation régionale du centre national de la propriété forestière (CNPF),
Centre
établissement public national administratif.
http://www.crpf.fr/ifc/organ.php#HautDePage
Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP) Le Conservatoire botanique, service scientifique du Muséum National d'Histoire
Naturelle, est intégré dans l'UMS Inventaire et suivi de la biodiversité.
http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp
Contrat de bassin
DRIAAF
DDT
ECOFOR (groupement d'intérêt public)
Espaces
http://www.association-espaces.org
Les DDT ont un important rôle en termes de planification et le service du Ministère
en charge du Développement durable qui assure la mobilisation en faveur des
métiers de la croissance verte, impulsée par le Pacte de solidarité écologique.
Créé en 1993, Ecofor a pour mission de susciter, structurer, mettre en œuvre,
animer et valoriser des programmes collectifs de recherche portant notamment sur
le fonctionnement et la gestion des écosystèmes forestiers tempérés et tropicaux.
Ses domaines d'activités sont la recherche et le développement, la gestion et le
suivi des forêts.
Espaces est une association qui vise l'insertion par l'écologie urbaine.
Page 146
SRCE de la région
354 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
Fédération
nationale
référente Ile-deFrance : Laurence Maldonado
Groupement
des
agriculteurs
http://www.bioiledefrance.fr/spip/
des
bio
SCOT
d’Ile-de-France
Agriculture.
GRTgaz
http://www.grtgaz.com/
>
Information
sur
bonnes
pratiques
> Capacité à développer des partenariats.
Halage
http://www.halage.fr
L’association travaille depuis les années 2000 sur plusieurs villes des Hauts-deSeine et a concrétisé en 2003 un partenariat important avec le Conseil Général
des Hauts-de-Seine pour entretenir les berges de la Seine sur un secteur allant de
Colombes à Rueil-Malmaison. De nouvelles perspectives sont apparues au fil des
années avec des projets montés en partenariat notamment avec des grandes
entreprises
comme
la
SNCF.
Par ailleurs, l’association a également développé en complément de ses chantiers
un volet formations en Travaux Paysagers, afin de mener ses salariés et stagiaires
à la validation de compétences professionnelles reconnues pour l’exercice du
métier d’agent d’entretien espaces verts et naturels, et augmenter les chances de
retrouver un emploi durable.
Ile-de-France Environnement (IDFE) réunit plus de 370 associations de protection
de l’environnement. Avec leurs bénévoles, elles agissent sur le terrain dans les huit
départements franciliens.
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France, fondation
reconnue d’utilité publique par décret du 2 août 1960, procède à toutes études,
enquêtes et recherches ayant pour objet l’aménagement et l’urbanisme dans la
région
Île-de-France.
L'IAU IdF réalise entre autres des études relatives à la biodiversité, existante ou
potentielle.
Irstea (ex. Cemagref) est un organisme de recherche qui, depuis plus de 30 ans,
travaille sur les enjeux majeurs d’une agriculture responsable et de l’aménagement
durable des territoires, la gestion de l’eau et les risques associés, sécheresse,
crues, inondations, l’étude des écosystèmes complexes et de la biodiversité dans
leurs interrelations avec les activités humaines.
La Maison Paris nature est un centre de sensibilisation, information et éducation
pour tous sur les richesses naturelles de Paris, grâce à des ateliers de découverte,
au Jardin des Papillons ou encore la Bibliothèque nature, pour devenir des écocitoyens.
À la fois établissement scientifique et service public, tourné vers la recherche et la
diffusion des connaissances, le Muséum assume 5 grandes missions fondatrices
qui
régissent
et
nourrissent
l'ensemble
de
ses
activités.
*
Recherche
fondamentale
et
appliquée
*
Gestion
et
conservation
des
collections
*
Enseignement
et
pédagogie
*
Diffusion
des
connaissances
* Expertise
Ile-de-France
http://www.idfe.eu/
Environnement
Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU îdf)
www.iau-idf.fr
Assistante
de
[email protected]
direction
:
IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour
l'environnement
et
l'agriculture)
http://www.irstea.fr
Maison
Paris
Nature
http://www.paris.fr/loisirs/paris-au-vert/bois-de-vincennes/maison-parisnature/rub_6566_stand_10135_port_14913
Muséum
National
http://http://www.mnhn.fr
d’Histoire
Naturelle
(MNHN)
vis-à-vis
des
milieux.
ODBU
Natureparif
http://www.natureparif.fr
Chargé
de
mission
Ecologie
[email protected]
urbaine
Chargé
de
[email protected]
Observatoire
parisien
En cours de création
mission
de
et
Collectivités
Natureparif est l'agence régionale d'Ile-deFrance pour la Nature et de la
Biodiversité. Elle rassemble de nombreux acteurs dont la Région, l’Etat, des
collectivités territoriales, des associations de protection de l’environnement, des
: Fédérations et des entreprises.
Entreprise
la
biodiversité en cours
(OPIE) L'Office pour les insectes et leur environnement est une association type loi 1901.
Créé en 1969 sous l'appellation Office pour l'information entomologique par un
groupe de spécialistes des insectes de l'Institut national de la recherche
agronomique (INRA) et d'amateurs, l'OPIE occupe une place privilégiée au point
de rencontre de l'ensemble des activités sur les insectes en France.
ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) Etablissement public, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
remplit cinq missions principales qui s’inscrivent dans les objectifs
http://www.oncfs.gouv.fr
gouvernementaux
du
Grenelle
de
l’Environnement
:
* la surveillance des territoires et la police de l’environnement et de la chasse,
*
des études et des recherches sur la faune sauvage et ses habitats,
*
l’appui technique et le conseil aux administrations, collectivités territoriales,
gestionnaires
et
aménageurs
du
territoire,
*
l’évolution de la pratique de la chasse selon les principes du développement
durable,
Office
pour les
insectes et
leur environnement
http://www.insectes.org/opie/monde-des-insectes.html
Page 147
SRCE de la région
355 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
*
l’organisation et la délivrance de l’examen du permis de chasser.
Forêts) Établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1964, l'Office
national des forêts mène son action dans le cadre d'un contrat pluriannuel
d'objectifs et de performance avec l'Etat et la Fédération nationale des communes
forestières. Il assure la gestion durable des forêts publiques françaises, soit près
de 10 Mha de forêts et espaces boisés en France métropolitaine et dans les DOM.
Parcs Naturels Régionaux (PNR) : Haute-Vallée de Chevreuse, Vexin Pour préserver et dynamiser les territoires ruraux, le Conseil régional d'Ile-defrançais,
Gâtinais
français,
Oise-Pays
de
France France s’est engagé depuis de nombreuses années dans une politique active qui
comprend la création de parcs naturels régionaux (PNR). Les parcs de la Haute
http://www.parc-naturel-chevreuse.fr
Vallée de Chevreuse (78), du Gâtinais français (91), du Vexin français (95) et OisePays de France (60) élaboré avec la Région Picardie, représentent près de 14%
http://www.pnr-vexin-francais.fr
du territoire régional et engagent près de 200 communes mais aussi les 4
départements de la grande couronne d’Île-de-France. Ces quatre territoires ruraux,
http://www.parc-gatinais-francais.fr
organisés en parcs sous la responsabilité du conseil régional, sont reconnus par la
marque collective de l’État pour la qualité de leur patrimoine et du projet des
http://www.parc-oise-paysdefrance.fr
acteurs locaux.
Pôle-relais « Mares, Zones Humides intérieures et Vallées alluviales » Dans le cadre des objectifs nationaux poursuivis sur la préservation et la
conservation des zones humides, et le lancement annoncé du nouveau Plan
http://www.pole-zhi.org
Florence
THINZILAL, National d’Action sur les Zones Humides, l’Office Nationale de l’Eau et des Milieux
aquatiques (ONEMA) a confié, depuis 2008 à la Fédération des Parcs naturels
[email protected]
régionaux de France (FPNRF) la mise en place, l’animation et la coordination d’un
pôle de compétences sur la connaissance, la gestion durable et l’évaluation des
zones humides continentales : le pôle-relais « Mares, Zones Humides intérieures
et Vallées alluviales ».
Pro
Natura
Ile-de-France Pro Natura est le conservatoire régional des espaces naturels, qui acquiert des
http://www.anvl.fr/pronatura-presentation.php
terrains
pour
y
protéger
la
nature.
L'association est membre de la fédération des conservatoires régionaux des
espaces naturels de France.
RTE
(Réseau
de
Transport
d’Electricité)
http://www.rte-france.com/fr
ONF
(Office
http://www.onf.fr
National
des
SAGE Orge-Yvette
Structure porteuse : SIAHVY
SAGE de la Mauldre
Structure porteuse : COBAHMA (Comité de bassin hydrographique de la Mauldre
et de ses affluents)
SAGE de l'Yerres
Structure porteuse : SyAGE (Syndicat mixte pour l'assainissement et la gestion des
eaux du bassin versant de l'Yerres)
SAGE de la Nappe de Beauce et de ses milieux associés
Structure porteuse : Syndicat de Pays de Beauce Gâtinais en Pithiverais
SAGE des Deux Morin
Structure porteuse : SIVHM
SAGE Bièvre
Structure porteuse : SMBVB (Syndicat mixte du bassin versant de la Bièvre)
SAGE Marne Confluence
Structure porteuse : Syndicat Marne Vive
SAGE Croult-Enghien-Vieille Mer
Structure porteuse : SIAH Croult et Petit Rosne
SAGE Bassée-Voulzie
En émergence
Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements Service technique du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des
Transports et du Logement (MEDDTL), le Sétra intervient dans le domaine de la
(SETRA)
route,
des
ouvrages
d’art
et
des
transports.
http://www.setra.equipement.gouv.fr
Le Sétra anime le Réseau scientifique et technique (RST) de l’Equipement dans
son domaine d’intervention. Il oriente et dynamise un exemple d’expertises et crée
des transversalités. Il s’investit pour le développement et l’organisation des
compétences au sein de ce réseau, notamment dans le domaine des transports et
de l’intermodalité.
Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères La SFEPM est un réseau de bénévoles agissant en partenariat avec d'autres
associations, des administrations ou des organismes scientifiques pour connaître,
(SFEPM)
protéger les Mammifères et sensibiliser le public à leur diversité et à leur rôle.
http://www.sfepm.org
Union régionale des Conseils d'architecture, d'urbanisme et de Les CAUE (Conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement) sont des
l'environnement
(URCAUE)
d'Ile-de-France associations départementales créées par la Loi sur l'architecture de 1977.
http://www.urcaue-idf.archi.fr/accueil.php
Afin de mener des projets à l'échelle régionale, les huit CAUE franciliens ont fondé
en 2000 l'Union régionale des CAUE d'Ile-de-France (URCAUE-IDF).
Page 148
SRCE de la région
356 Ile-de-France : TOME 2 ENJEUX ET PLAN D’ACTION
Document provisoire – 31 août 2012
EXPERTS ?
Page 149
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