une inflation rampante qu’il faut accepter comme un moindre mal pour tendre vers le plein
emploi.
Les néoclassiques, notamment les monétaristes (Friedman) considèrent qu’il existe un taux de
chômage naturel (NAIRU) qui ne peut baisser que par une flexibilisation du marché du travail. Ils
sont opposés à une politique monétaire accommodante qui conduit in fine à l’inflation sans recul
du chômage à long terme (situation de stagflation où l’on conjugue faible croissance, chômage et
inflation). Ils sont aussi opposés au déficit budgétaire (≠orthodoxie) qui est source d’inflation et
de dépréciation de la monnaie (si le déficit est financé par création monétaire) ou qui est source
d’éviction en la défaveur de l’investissement privé. (L’état absorbe l’épargne disponible pour se
financer ce qui créé une pénurie d’épargne qui pénalise l’investissement privé qui stagne à l’instar
de la croissance).
D- Analyse empirique.(Ce paragraphe rassemble quelques idées qui doivent être étayées par les
documents cités et travaillés en cours)
1) L’échec des politiques keynésiennes.
L’échec des politiques keynésiennes dans les années 70 (voir Doc.13 p.432). On peut analyser cet
échec à la lumière de l’opposition néoclassique, keynésienne concernant l’interprétation de la
courbe de Philipps. Ce tournant semble donner raison aux monétaristes qui diagnostiquent une
crise de l’offre qui n’est pas compétitive et non une insuffisance de la demande. Pour faire reculer
le taux de chômage naturel ou structurel (NAIRU) il faut déréguler le marché du travail et non
mettre en œuvre des politiques monétaires inflationnistes ou (et) des politiques budgétaires
déficitaires qui creusent la dette publique (Doc.15 p433) ; dette (> 1000 milliards €) dont la charge
annuelle d’intérêt (40 milliards) limite les marges de manœuvre du budget en cas de crise
conjoncturelle future.
NB : Ce que ne mentionne pas ce document c’est la montée de la contrainte extérieure (cf.
mondialisation et essor du capitalisme actionnarial) qui va ruiner l’efficacité des politiques
keynésiennes.
Remarque : Le document 14 p.433 (courbe verte) montre un retour de la courbe de Phillips
(corrélation négative inflation / chômage), d’autre part le doc.16 p.434 n’accrédite pas l’idée que la
baisse des salaires provoque une hausse de l’emploi (ici la variation de l’emploi semble
déconnectée de la variation des salaires). Ces deux constats limitent la validité de la théorie
néoclassique pour expliquer l’évolution récente de la conjoncture et de l’emploi.
2) Quelles politiques aujourd’hui ? (Doc.18 p.435, Doc.19 p.436)
Hormis le fait que l’opposition macro – micro qui se superposait à l’opposition keynésiens
néoclassiques n’est plus tout à fait pertinente aujourd’hui [cf. analyse des néokeynésiens doc.17
p.434 et III A 2°) supra] les réponses en terme de soutien de l’offre ou de la demande ne sont plus
davantage efficaces.
Tout d’abord, force est de constater que un chômage keynésien coexiste avec un chômage
classique dans le même espace-temps, ce qui implique des politiques économiques sélectives. Il
s’agirait d’appliquer des mesures libérales dans les secteurs qui souffrent d’une insuffisance de
compétitivité de l’offre et des mesures keynésiennes dans le cas contraire ( insuffisance de la
demande). La mise en œuvre d’une telle stratégie s’avère complexe et peut produire des effets
opposés. Mieux vaut raisonner en terme de secteur abrité et de secteur exposé à la concurrence ; le
secteur exposé se décomposant lui-même en un secteur dit « à la frontière technologique »
(compétitivité produit ou hors prix) et le secteur de technologie intermédiaire (compétitivité prix).
Ces secteurs n’ayant pas la même pression concurrentielle appellent des politiques économiques et
sociales différentes quoique le secteur abrité ne soit pas déconnecté du secteur exposé. (La
compétitivité du secteur exposé peut dépendre indirectement de la compétitivité du secteur abrité.
ex : la compétitivité d’Airbus peut dépendre (en partie) de la compétitivité des services publics)
Enfin la pertinence du choix des politiques économiques dépend de l’échelle à laquelle elles sont
mises en œuvre, ce critère est patent concernant l’Union Européenne pour laquelle toute politique
keynésienne est vouée à l’échec à l’échelle nationale alors qu’à l’échelle Européenne (taux
d’ouverture modérée) c’est beaucoup plus discutable. (En fait ce n’est pas discutable en raison
des limites institutionnelles qui font obstacle à la mis en œuvre d’une telle politique). Ce dernier