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Testudo Hermanni (Tortue d'Hermann)
Généralités
La Tortue d'Hermann est la seule tortue terrestre de France : elle est présente dans la plaine et le massif des
Maures (Var), et en Corse. Si elle ressemble à ses cousines italiennes et espagnoles, ou corses, ce sont
pourtant des tortues génétiquement différentes et la Tortue d'Hermann varoise est unique au Monde . Les
tests génétiques effectués pour les chercheurs de la SOPTOM de Gonfaron montrent de façon indubitable
que la sous-espèce varoise est génétiquement différente des autres sous-espèces: espagnole, corse, toscane.
Aire de répartition de l'espèce et des sous espèces.
Taxonomie
En juin 2007 le statut taxonomique de la tortue d'Hermann a été remis en question par la communauté
scientifique. La nomenclature scientifique continue à évoluer, comme elle l'a déjà fait par le passé (le débat
porte essentiellement sur la reconnaissance de sous-espèces).
On distingue principalement deux sous-espèces :
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La sous-espèce occidentale : Testudo hermanni hermanni. C'est la plus petite. Elle mesure de 18 à 20
cm à la taille adulte (le mâle étant légèrement plus petit que la femelle). La couleur jaune prédomine
sur la carapace, en contraste avec les taches sombres qui s'y trouvent. La queue est plus longue chez
le mâle. Elle se distingue des autres tortues par les bandes de couleur noire continues sous le
plastron. Elle vit de l'Espagne à l'Italie, en passant par les îles méditerranéennes (Sardaigne, Corse,
Baléares). C'est la sous-espèce la plus menacée, et elle est d'ailleurs classée comme « en danger » par
l'UICN.
La sous-espèce orientale : Testudo hermanni boettgeri. Elle est plus grande que la sous-espèce
occidentale (sa taille peut atteindre 28 cm, et son poids 3 à 4 Kg). Les bandes sous le plastron sont
plus clairsemées. Sa tête va de la couleur marron à noir, avec de fines écailles ainsi que sur les pattes
avant munies de 5 griffes. Elle vit en Europe du Sud-Est : Croatie, Macédoine, Roumanie, Bulgarie,
Grèce et Turquie.
Certain auteurs considèrent aujourd'hui Testudo hermanni boettgeri taxonomiquement comme une espèce à
part entière, distincte de Testudo hermanni[réf. nécessaire]. Dans cette optique l'appellation devrait être :
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Testudo hermanni ou encore Eurotestudo hermanni
Testudo boettgeri ou encore Eurotestudo boettgeri
La majorité des auteurs n'ont cependant pas adopté cette approche, dans la mesure où les deux taxons se
croisent sans problème [réf. nécessaire]. C'est l'impossibilité d'une hybridation ou la stérilité du produit de celle-ci
qui est en effet le critère admis [réf. nécessaire] pour définir deux taxons comme espèces valides et non comme
sous-espèces.
L'UICN cite uniquement Testudo. Pour l'ITIS (Système d'Information Taxonomique Intégré), le genre
Testudo ne compte que cinq taxons (Testudo graeca, Testudo hermanni, Testudo horsfieldii, Testudo
kleinmanni et Testudo marginata. Il en va de même pour la section taxonomy du NCBI américain.
Comportement
L'espérance de vie des tortues dans la nature est inconnue. En captivité elle peut atteindre 100 ans , plus
souvent entre 60 et 80 ans . Cette longévité s'explique par un métabolisme adaptable aux conditions
extérieures mais surtout par le fait que si elles survivent aux 6-7 premières années de leur vie, elles ne
craignent plus par la suite les prédateurs qui se heurtent au problème de la carapace... sauf l'Homme bien
sûr, les machines et les chiens domestiques (qui les considèrent comme des os à ronger et provoquent des
blessures + stress mortel).
Les tortues sont des animaux à sang froid (ectothermes) qui doivent s'adapter à la température ambiante pour
assurer un bon métabolisme et une activité optimale. S'il fait froid, elles doivent d'abord trouver un endroit
pour se réchauffer. S'il fait trop chaud, elles doivent impérativement se mettre à l'ombre. Dans la nature,
elles font aussi de longues distances pour aller boire régulièrement (toutes les 2 semaines environ en période
chaude).
Tôt le matin, elles quittent leur gîte de nuit (dont elles changent tous les jours) dès qu'elles sont réchauffées
et partent en quête de nourriture, des feuilles, des fleurs, des fruits, parfois des escargots et des vers. À midi,
le soleil étant haut, elles se mettent au frais dans des buissons et ressortent en fin de journée. Dotées d'un
excellent sens de l'orientation, elles se repèrent parfaitement dans l'espace grâce aux champs magnétiques de
la terre et au soleil, et sans doute grâce à une très bonne olfaction et à la mémoire de leur environnement. En
fin de journée, elles quittent leur gîte pour se nourrir à nouveau.
Les tortues sont extrêmement attachées à leur lieu de vie Attention à l'orthographe et au concept :,
('phylopatrie') PHILOPATRIE, c'est pourquoi elles essaieront sans cesse d'y retourner si on les en déplace
(ramassage). Certaines de celles qui ont survécu aux feux de 2003 ont été observées comme retournant sur
leur lieu de vie ou continuant à le fréquenter malgré sa dévastation (lors du feu elles étaient en bord de
rivière, ou dans des zones épargnées/sautes de feu)
Hibernation
En espace naturel méditerranéen, les tortues creusent leur abri d'hibernation au pied d'un buisson, et en
changent d'année en année, même s'il semblerait qu'elles hibernent quand même dans la même zone de leur
domaine vital. Elles hibernent de novembre à février. À ce moment, le rythme cardiaque et la respiration
s'abaissent notablement, elles ne dorment pas à proprement parler, il s'agit plutôt d'une sorte de léthargie.
Les tortues en captivité doivent également hiberner, besoin vital pour elles.
Reproduction
Une éclosion en neuf étapes
Mâles et femelles vivent en solitaires et ne se rencontrent que pour l'accouplement. La parade nuptiale
comprend des morsures et des chocs de carapace qui, s'ils ne posent pas de problème dans la nature (la
femelle peut fuir), peuvent causer de graves blessures à la femelle en captivité. La femelle peut s'accoupler
avec plusieurs mâles durant une même saison, et elle gardera le sperme intact durant 4-5 ans dans des replis
de son appareil reproducteur. Ainsi, même si elle ne s'accouple pas, elle garde le pouvoir de pondre des
oeufs fécondés même si les mâles sont absents ou se font rares (un avantage après les incendies par
exemple !). C'est grâce à cette parade complexe que, comme chez bien d'autres animaux, la femelle peut
évaluer les qualités du mâle et refuser l'accouplement s'il ne lui convient pas... Des recherches sont en cours
pour mieux comprendre quels sont les critères de choix des femelles.
La reproduction ne fixe pas le sexe des embryons. Celui-ci dépend de la température d'incubation. La
température moyenne générant autant de mâles que de femelles est de 31,5 °C. La femelle creuse un trou
avec ses pattes de derrière, puis pond des œufs de 35 mm de diamètre et de 16 g de poids. Il y a en moyenne
1 à 5 œufs, mais si la femelle est âgée elle pourra pondre deux fois dans l'année. La proportion des pontes
arrivant à la naissance est relativement basse, car la prédation des œufs par divers animaux est élevée
(fouine, sangliers, blaireau). La maturation des œufs dure environ 90 jours, les petits émergeant
généralement après les premières pluies d'automne.
Ennemis
Autrefois, les tortues d'Hermann (ainsi que les cistudes) étaient consommées dans les monastères le
vendredi, car elles n’étaient pas considérées comme de la viande mais assimilées à des poissons.
Cette tortue a pour principaux ennemis :
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la dégradation de son habitat
l'extension des cultures agricoles et de l'urbanisme dans les communes bordant le massif des Maures
les véhicules motorisés ou pas (routes nationales et départementales, chemins forestiers)
les incendies annuels dans le Massif des Maures
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les rotobroyeurs utilisés préventivement contre les incendies par les propriétaires de terrain, mais
souvent sans aucun respect pour la faune présente
les chiens de chasse, les chiens errants et les chiens domestiques
le trafic et le prélèvement d'individus par les touristes et par les habitants
le relâcher d'individus par des acheteurs dépassionnés et par les habitants
la future ligne de TGV qui soulève un problème de séparation en deux parties différentes du Massif
des Maures
l'élevage mal géré ou mal encadré
la malfaisance humaine
la méconnaissance des besoins d'une tortue
Menaces
Les menaces à l'origine de la disparition de l'espèce portent à la fois sur son habitat et sur les individus qui
composent les quelques populations sauvages relictuelles.
Dans le premier cas, l'extension de l'urbanisation et des surfaces viticoles cause la disparition et/ou la
fragmentation écologique des espaces naturels. Les tortues peuvent encore traverser les vignes ou se réfugier
dans les haies, même si ces dernières ne sont pas des milieux de vie sûrs. Vient ensuite la dégradation de la
qualité de ces habitats, par exemple par le débroussaillage anti-incendie qui tue ou blesse parfois les tortues,
et ôte broussailles et buissons où elles vivent et ne laissent qu'une végétation rase qu'elles évitent. Les feux
ne causent de dommages aux habitats qui s'ils sont trop fréquents et finissent par épuiser les sols sur lesquels
plus grand chose ne poussera.
À l'opposé, la disparition des traditions agricoles douces (pastoralisme, vergers et oliveraies entretenues à la
main, vendanges manuelles...) peuvent entraîner dans le Massif une fermeture des milieux qui favorise la
prédation sur les œufs alors tous concentrés dans les quelques endroits ensoleillés restants.
Les menaces directes sont les écrasements par les engins (de débroussaillage, tracteurs) et par les voitures),
la prédation par les chiens domestiques et le ramassage par les particuliers. S'y ajoute les risques sanitaires et
génétiques liés au lâcher ou à l'évasion de tortues captives (souvent exotiques ou hybridées), voire
consanguines.
Sauvegarde
Les moyens pour sauver l'espèce reposent sur la sauvegarde de son habitat (mise en réserve, protection
légale, acquisitions foncières) et la sensibilisation du public afin de lutter contre les ramassages, le trafic et
les lâchers non contrôlés.
L'association SOPTOM (Station d'Observation et de Protection des Tortues et de leurs Milieux, ass. loi
1901), et le centre qui lui est associé, le Village des Tortues à Gonfaron (situé dans le département du Var),
pratiquent dans la mesure de leurs moyens des actions de protection, ainsi que le CEEP (Conservatoire
Etudes des Ecosystèmes de Provence) qui a pour mission l'acquisition de terrains à haute biodiversité.
La SNPN et le Collectif de la Plaine des Maures oeuvrent aussi pour éviter que certains importants projets
d'urbanisation aient un impact grave sur les tortues et la biodiversité en général (on peut citer par exemple
les LGV, les décharges (cf extension de la décharge de Balançan sur 30 hectares) ou les golfs).
La FFEPT, regroupant les associations francophone d'éleveurs de tortues, veut oeuvrer pour la protection
des tortues à travers la captivité, notamment par l'information et la sensibilisation du grand public, et le
regroupement des éleveurs passionnés. Ses actions se veulent complémentaires de celles des autres
associations.
Les enjeux théoriques à moyen terme sont de mieux comprendre les besoins des tortues en milieu naturel,
notamment leur biologie et leur comportement, afin de favoriser l'extension des populations existantes et de
recréer des populations dans des zones protégées.
En 2006 en raison des incendies annuels et du morcellement des sols permanent, le nombre de Testudo
hermanni françaises en milieu sauvage est désormais inférieur au nombre de Testudo hermanni en élevages
associatifs ou encadrés [réf. nécessaire]. Selon le Centre de Recherche et de Conservation des Cheloniens au
Village des Tortues de Gonfaron (CRCC), une tortue de captivité perdrait la capacité à utiliser les ressources
l'espace naturel et la capacité à vivre sur un espace d'environ 1 à 2 ha.[réf. nécessaire]
Statut de protection
Elle figure dans l'Annexe 2 de la Convention de Washington, dans l'Annexe A de la Réglementation
Européenne2 et dans l'Annexe I des deux Arrêtés Ministériels du 10 août 2004. La détention en France est
soumise à conditions aux termes de ces Arrêtés du 10 août 2004.
Commerce
Son commerce était totalement interdit en France depuis un arrêté de 1985 portant sur la protection de la
faune sauvage française. Suite à une décision de la commission européenne, le ministère de l'écologie publie
en 2006 une modification de l'interdiction totale de vente, pour ré-autoriser la vente des individus issus de
parents nés en captivité. Cette autorisation permet aux éleveurs de vendre le fruit de leur élevage en toute
légalité.
Les arguments de la Commission Européenne sont :
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Contradiction avec un des principes fondateurs européens : la libre circulation des biens
Incitation à un marché noir
Incitation au braconnage en France par manque d'intérêt de l'activité d'élevage
Les individus sauvages ou d'origine indéterminée demeurent interdits à la vente.
Captivité
La détention de cette espèce est autorisée jusqu'à 6 individus adultes en demandant une Autorisation
d'Elevage d'Agrément3 (AEA) à la Direction des Services Vétérinaires4 de votre département.
L'appartenance à une association est vivement souhaitée par le Ministère. Au-delà de ce nombre de 6 adultes
il est nécessaire d'obtenir un Certificat de Capacité5 (CDC). La vente est interdite, le don est autorisé (des
registres d'Entrées/Sorties sont à tenir à jour et un formulaire de déclaration simple de cession est à fournir
avec la tortue pour tracer son itinéraire en cas de cessions successives. Si la tortue a un numéro
d'enregistrement CITES il doit être fourni également avec la cession de l'individu comme tous les documents
relatifs au passé de la tortue.
La vente d'individus sauvages vivants ou morts est interdite, de même que la vente d'œufs sauvages vivants
ou morts. Les individus issus de l'élevage (parents nés en captivités) sont autorisés à la vente sous certaines
conditions de régularisation administrative.
Les prélèvements dans la nature sont interdits, de même que les relâchers.
Certains relâchers à titre scientifique (sous contrôle gouvernemental et dans des espaces isolés et surveillés)
sont effectués dans le Var en France. Le relâcher sauvage de tortues par des particuliers représente un
sérieux problème dans la lutte pour la protection de cette tortue. En effet, les deux espèces Testudo hermanni
et Testudo boettgeri étant souvent mélangées dans les élevages amateurs non encadrés par les associations,
les individus issus d’élevages ne peuvent pas, en l'état actuel, être utilisés pour le repeuplement car ils
constituent une pollution génétique affectant lourdement la biodiversité. De plus des germes pathologiques
peuvent être propagés lors de relâchers dans des zones où sont présents des groupes de tortues n'ayant jamais
été mis en présence de ces germes, avec pour conséquence de possibles épidémies décimant les populations
naturelles. Ces problèmes surviennent même lors de relâchers scientifiques d'animaux pourtant effectués
dans les meilleures conditions et avec de très longues préparations (parfois plusieurs années). Le relâcher
des animaux dans la nature par des particuliers, accidentellement ou avec de bonnes intentions, compromet
donc de façon très grave la survie des populations sauvages. Il est préférable de donner un individu à une
association plutôt que le relâcher.
Étymologie
Cette espèce est dédiée au botaniste et médecin Jean Hermann (1738-1800).
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