Cette décision est expliquée par « une situation économique difficile au Brésil combinée à
une instabilité économique et politique ne permettant pas de réaliser des prévisions
fiables de développement ». Le Brésil est en proie à des turbulences politiques depuis la
destitution de la présidente Dilma Rousseff durant l'été, tandis que son économie est percutée
depuis la crise de 2008, en particulier du fait de la chute du prix du baril. L’effet en est
redoublé par le gigantesque scandale de corruption qui touche la compagnie pétrolière
nationale Petrobras, première entreprise brésilienne.
« Nouvelle organisation »
Bénéteau précise en outre que « la gestion de l’activité commerciale au Brésil est
transférée à sa filiale établie aux États-Unis. Cette annonce s’inscrit dans le cadre de la
nouvelle organisation de l’activité aux Amériques, où la filiale du groupe aux États-Unis
a vocation à jouer un rôle accru de coordination des activités de toutes les marques
présentes en Amérique du Nord, centrale et du Sud ».
Bénéteau avait créé son usine d’Angra dos Reis en 2012 afin de conquérir un marché brésilien
qui semblait prometteur mais exigeait, pour des raisons douanières, de produire localement.
Le groupe vendéen est beaucoup plus présent en Amérique du Nord, puisqu’il y a créé une
usine en Caroline du Nord, à Marion, en 1976 et qu’il y a racheté en juin 2014, Rec Boat
Holdings - ancien sous-ensemble du géant disparu Genmar et spécialiste du motonautisme -,
qui réalisait alors 150 millions de dollars de chiffre d’affaires depuis son siège de Cadillac,
dans le Michigan.
Le groupe Bénéteau emploie 7 000 personnes dans le monde et a réalisé un chiffre d'affaires
de 969,5 millions d'euros sur son dernier exercice. Il possède des sites de production dans les
Pays de Loire, en Gironde, ainsi qu’en Pologne, en Italie, outre les sites mentionnés en
Amérique.
André THOMAS