du20/11 au 18/12/08 |un gratuit qui se lit
Q13
Les Assises de la Culture
Politique des mues de Marseille
Politique culturelle
LArcade, l’Étang des Aulnes 4
Les Assises de la culture 5
Entretien avec Marie-Paul Vial 6
La Minoterie 7
Les Rencontres artistiques du var 8
Tâtre
Le Gymnase 9
La Criée, le Daki Ling, Le Marie-Jeanne 10
Le Merlan, Les Bernardines 11
Le Gyptis, le Toursky 12
Le Lenche, les ATP (Aix) 13
Martigues, Aix, Pays d’Aix 14,15
Aubagne, La Ciotat, Draguignan, Châteauvallon 16
Avignon, Le Revest-les-Eaux, le Massalia 17
Port-de-Bouc, Ouest Provence, Cavaillon 18, 19
mes 20
Gap, Avignon 21
Danse
Draguignan, Dansem, Istres 22
BNM, MOD 23
Ballet d’Europe, Pavillon Noir 24
GTP 25
Martigues, Nîmes 26
Cirque
Comoni, Cavaillon, Martigues, Istres 28
Arts de la rue
Sines et midi net, La folle histoire, Small is beautiful 29
Musique
Concerts 30,31,32,33
Opéra 34,35
Concerts, agenda 36 à 47
Arts visuels
[Mac], Regards de Provence 48
Entretien avec Guy Limone, Vol de Nuits 49
pital Caroline, Artothèque 50
3bisf, Vœux d’artistes 51
Arles, Gap, Vaison-la-Romaine 52
Cinéma
Les bureaux de Dieu 53
Festival Tous Courts, Horizontes del Sur 54
Institut Culturel Italien, Apt 55
Rendez-vous des quais, Alhambra, Vitrolles,
Arles, Images et Paroles Engagées 56
France Untimited Access, Polygone Étoi, Châteauvallon 57
Livres
Laterna Magica, Histoire de l’œil, agenda 58
Belles Latinas, Belles étranres 59
te du Livre (Aix), Trets, Aubagne 60,61
Librairie Le greffier de Saint Yves, Institut Culturel Italien 62
Livres 63,64,65
Philosophie
Livres 66
Conférences 67
Sciences et techniques
Sciences éco-comiques, RISC, agenda 68,69
Histoire
Les Rencontres dAverrs 70,71,72
Éducation
Les femmes dans la littérature jeunesse 73
BJCEM, Averrs junior, ENSDM 74
Orchestre de Cannes 75
Les Zibulons 76,77
Rubrique des adhérents 78
Une photo du Ground Zero en couverture de Zibeline, pour fêter
Obama! Et pour s’interroger sur cette béance laise, qui cica-
trise la blessure sans camoufler le mal. Lélection dObama prouve
le ressort du peuple américain, et nous réconcilie avec une Amé-
rique qu’on croyait perdue. Les ocons’ qui tentaient de migrer
jusqu’à nous n’ont qu’à bien se tenir!
On attend l’œuvre au-delà de la victoire. Savons-nous ce
qu’Obama veut faire du monde ? Lunique poccupation des mé-
dias est de savoir ce qu’il est. Noir (ou pas). Sympa (ou pas).
Charismatique (ou pas). Au PS aussi les simplifications média-
tiques se substituent aux lignes de conduite. Les militants votent
pour des motions, des programmes, mais c’est la personne qui
mène la liste qui retient l’int des caméras. Peu importe de sa-
voir vers quel avenir on va, pourvu qu’on sache qui nous y mène.
Ségolène (ou pas).
Dans le monde culturel le virage est encore plus raide. Plus
amor. La programmation des lieux se fait au gré des projets,
des tmatiques, se conçoit en axes, en concepts. Le corps, la
diterranée, la ville, le recyclable, l’orali, l’étrange, le
sac… sont déclinés sous toutes leurs formes et leurs genres,
depuis les petits lieux expérimentaux jusqu’aux grands festivals.
Les artistes doivent inscrire leurs projets dans des cadres que
des programmateurs éclais leur imposent gentiment. Ils s’y
soumettent, condition sine qua none pour être expos, écoutés,
diffus, publs, coproduits, accueillis.
Or ces tmatiques oissent souvent à des logiques de commu-
nication: pouss actuellement à la rentabilité, les programma-
teurs culturels doivent remplir les salles, donc vendre des places.
Et communiquer sur une œuvre, sur des œuvres multiples et sin-
gulres, est autrement plus difficile que de se défausser par une
tmatique branchée.
Pourtant ce sont bien les œuvres qui marquent, qui restent, qui
comptent : les intitus des festivals, slogans fugaces, devraient
servir à mettre en valeur la singularité, et non lisser la produc-
tion artistique autour de concepts communs… Tout comme les
dirigeants politiques devraient être élus pour ce qu’ils veulent
faire de ce monde, et non pour ce que leur image personnelle dé-
gage.
AGNÈS FRESCHEL
Où sont
les œuvres ?
04 POLITIQUE CULTURELLE ARCADE |ÉTANG DES AULNES
LArcade chez Milhaud
LAgence Régionale des Arts du Spectacle retrouve
ses anciens murs, tout ps de la Rotonde, dans
lancienne demeure de Darius Milhaud…
À sa création en 1974, lARCAM1sidait
déjà au Logis du Bras dOr. Mais lorsqu’en
2000 ses missions d’accompagnement
se sont élargies, passant de la danse et
la musique à l’ensemble du spectacle
vivant, elle a cédé la place au commissa-
riat qui occupait déjà le rez-de-chause
du bâtiment.
Le 20 octobre 2008, lARCADE s’empare
de la totalité des murs restaurés et les
ouvre au public, aux artistes, au monde
professionnel de la culture. Et le Logis
appart comme un îlot de mémoire, un
refuge au cœur du nouveau Quartier
Sextius, univers urbanistique singulier
que l’on traverse comme un monde
virtuel, avec l’impression déstabilisante
de parcourir une maquette d’architecte
Un lieu ressource
LAgence, présie par Alain Hayot2et
par le Directeur Régional des Affaires
Culturelles, François Brouat, est le fruit
d’une collaboration entre l’État et la
Région. Mais la Ville d’Aix a financé une
grande partie des travaux d’aménage-
ment, confirmant sa volonté explicite,
voire démonstrative, d’«investir dans la
culture, l’intelligence et la beauté»,
comme l’a expliqué Maryse Joissains3.
Si Marseille (Provence) est élue capitale
culturelle, l’Université, la Fac de Lettres,
le Rectorat, la DRAC et l’ARCADE
continuent d’habiter la petite ville, sans
doute parce qu’elle sait les retenir et
être fre d’être intellectuelle…
Car abriter l’Arcade n’est pas un mince
avantage : Messieurs Brouat et Hayot
ont rappelé le caracre unique, excep-
tionnel, de ce partenariat entre l’État et
la Région PACA. Depuis plus de trente
ans l’Agence aide à l’aménagement du
territoire par la Culture, organise la
formation professionnelle des métiers
du spectacle, dispense aups du public
une information concrète et fiable sur
le spectacle vivant. Et veille à un équilibre
raisonné des budgets entre production,
diffusion et cation. Observatoire
gional, plateforme d’accompagne-
ment de l’emploi culturel, elle aide à
mieux comprendre, et donc à mieux
rer, les arts du spectacle.
Le nouveau bâtiment
Au rez-de-chause, des bornes multi-
dias, des ordinateurs dispensent
pour le public des informations à la
carte sur l’offre de spectacles, les
compagnies et les lieux. L’endroit,
agable, invite à la promenade le long
des vidéos permanentes (ouverture du
lundi au vendredi, 9h-12h30, 14h-18h).
Au premier étage les bureaux du
Les rois des Aulnes
C’était une promesse du Président Guérini lors des
Assises de la Culture tenues l’an dernier (voir Zib 4) :
le domaine départemental de l’Étang des Aulnes
allait être définitivement attribué aux artistes, pour
devenir un lieu de résidence et de création… C’est
chose faite depuis le 16 octobre : le domaine y a
accueilli lAgence de Voyages Imaginaires (Cie de
Philippe Car, voir page 16) pour qu’elle réte et ce
son nouveau spectacle, Le Bourgeois Gentilhomme. Le
lieu est accueillant et confortable, et tout y est fait
pour que les compagnies en résidence n’aient plus à
penser qu’à la création : chambres fonctionnelles,
cor naturel propice, cuisine sur place, et une salle
de répétition modulable et équipée qui permet de
concevoir techniquement la lumre et les sons dans
des conditions équivalentes à de grandes salles de
spectacle. Le lieu, géré directement par le
partement, est unique en France en ce sens.
Une initiative sale par Bernard Latarjet, à qui Jean-
Nl Guérini a renouvelé sa confiance totale et son
soutien sans faille, pour un projet de Marseille
Provence Capitale Culturelle qui «ne saurait se passer
de lui», et d’un «véritable rayonnement sur tout le
partement, d’Arles à… Toulon !». Un avertissement
pour ceux qui souhaiteraient, une fois la victoire
accomplie, changer les axes du projet, son territoire
et l’équipe victorieuse ?
Le domaine de l’Étang des Aulnes, à Saint-Martin de
Crau, ne saura toutefois combler le manque criant de
salles de répétition pour nombre de compagnies
marseillaises, nomades par nécessité, à l’heure où la
Cre s’exile, où le studio Kelemenis met la clé sous la
porte de ses résidences de chorégraphes, et où la
Minoterie, terre d’accueil des compagnies régionales,
est plus que jamais menacée d’expulsion (voir page
6)… La liste d’attente des compagnies pour s’installer
en résidence est déjà longue !
A.F.
Domaine départemental de l’Etang des Aulnes
www.cg13.fr/modes-de-vie/culture
personnel. Et au sous-sol des salles de
travail : pour accueillir les stagiaires en
formation professionnelle, des confé-
rences, mais aussi des concerts, des
lectures, des moments conviviaux.
Ainsi, le soir de l’inauguration, la maison
de Darius Milhaud fut rendue à la
musique. Juste avant l’ensemble de
saxophones et le quatuor de mando-
lines, le Président Vauzelle fit entendre
sa note discordante en fustigeant le
sengagement actuel de l’État : la
culture n’est pas un luxe dont on
pourrait se passer en période de crise,
mais une nécessité absolue au maintien
de la cohésion sociale, de la vie en
commun. Dans ce refuge ouvert sur le
monde, qui veille à la mémoire et p-
pare l’avenir, on ne saurait qu’entendre
sa mise en garde
AGNÈS FRESCHEL
04 42 21 78 00
www.arcade-paca.com
1Agence Régionale pour la
Coordination des Activités musicales
et Chographiques
2Vice-Psident du Conseil Régional
PACA délégué à la Culture et à la
Recherche
3Maire d’Aix-en-Provence et
Présidente de la Communau
d’Agglomérations du Pays d’Aix.
Le logis du bras d'or, nouveaux locaux de l'Arcade © X-D.R
© CG13
05
Résister
et
construire
Les assises de la culture, organisées par la région PACA depuis six mois
dans les 6 départements, se sont conclues par une longue journée
au Dock des Suds, réunissant tous les acteurs culturels
autour de tables rondes et dateliers
Lambiance
La prise de parole n’y fut pas facile, et de nombreux parti-
cipants regrettèrent de ne pouvoir s’exprimer et trouver
ensemble des réponses à leur détresse. Visiblement déses-
rés, les artistes ont poussé des cris accusateurs de
douleur et de révolte, face à des responsables politiques
territoriaux… qui les soutiennent bien plus qu’ils ne les
oppriment.
voltés même contre ceux qui tenaient la tribune, pour-
tant acteurs culturels comme eux (plus gros ? plus soutenus?
plus parisiens ?), ceux qui écoutaient dans la salle ont
pris à partie… ceux-là même qui se réunissaient pour les
fendre.
Mais malgré les amertumes et insatisfactions, au milieu
d’accusations inutiles du public et de propos parfois léni-
fiants des intervenants, quelques paroles essentielles
furent pronones. Ce qui, dans ce cadre, officialise l’acte
de résistance à la politique culturelle gouvernementale
actuelle : la voix de la région Paca est à ce titre essentielle
(voir encad).
Démocratisation
En matière de politique culturelle, divers éclaircissements
historiques et génériques furent amenés au cours des inter-
ventions. Guy Saes rappela que le minisre des affaires
culturelles était né à une époque où les œuvres de l’esprit
étaient censées participer au prestige de la France, et
que mocratiser la culture consistait alors à faire
connaître la «grande» culture au peuple, ce qui n’est plus
le cas au-jourd’hui. Michel Dufour, ancien secrétaire
d’État au patrimoine et à la décentralisation culturelle,
souligna que celle-ci n’avait pas été conçue pour
amener à l’actuel désengagement de l’État, mais pour
donner les clefs aux Régions afin qu’elles puissent mener
à bien la politique de la Nation à l’échelle territoriale.
Les questions de participation des artistes et des acteurs
culturels à la démocratisation de la culture, dont Nicolas
Sarkozy a dit qu’elle était un échec, se trourent donc
posées en d’autres termes : si chacun s’accorda à recon-
naître, ou à prôner, la nécessité d’une médiatisation de
la culture, les intervenants furent nombreux à refuser
la culpabilisation, prétexte actuel de la baisse des
subventions et de la destruction des compagnies
inpendantes.
Autonomie
Catherine Marnas, qui pourtant travaille sur le territoire
gapeais depuis 15 ans et ne rechigne jamais à média-
tiser son travail, rappela qu’un artiste avait le droit de ne
pas travailler en ce sens, et avait besoin de se nourrir hors
des territoires où le pouvoir public avait tendance à le
cantonner pour lui assigner une mission sociale. Thierry
Fabre, plus théoriquement, avaa l’ie qu’il existe trois
«strates de culture» : une qui relève de l’anthropologie,
des arts du faire (cuisine, vêtements, conviviali) ; une qui
relève de la mémoire, du patrimoine, des héritages ; et une
autre qui produit des œuvres, intellectuelles ou artisti-
ques. Cette troisième strate a une nécessité d’autonomie;
il affirma que celui qui ce est hors de la dimension poli-
tique, et qu’il y a un réel danger à vouloir subordonner la
création au politique : si on se méfie géralement des
volons de subordination fascistes, les plus dangereuses
pour les artistes sont aujourd’hui les bien pensantes, celles
qui en voulant démocratiser lart ne laissent plus aux artis-
tes la place de décider de ce qu’ils veulent créer, imposant
leurs projets propres. Francis Peduzzi affirma lui aussi
que l’art est éminemment singulier et personnel, tandis
que dans l’autre atelier Hortense Archambault rappelait
que le Festival d’Avignon était né d’une idée d’artiste,
d’un manifeste esthétique (contre le tâtre bourgeois)
relayé ensuite par le politique. Et que les choses devaient
aller en ce sens.
Mise en commun
Des paroles qui rejoignaient donc le discours introductif de
Michel Vauzelle, affirmant la nécessité d’une indé-
pendance des artistes, mais le danger extme à supprimer
la compétence culturelle des Régions, ce qui est prévu par
la réforme des collectivités locales. Alain Hayot rappela
également la nécessité à produire une pene construite
sur la culture, sa démocratisation et sa territorialité : il y
a urgence à construire un lieu de mise en commun où
l’État ne puisse plus séparer ses interventions, couper tel
budget, nommer un tel, en sauver un autre. Le service
public de la culture est particulier dans le sens où il intro-
duit beaucoup de concurrence entre les acteurs culturels.
Il faut aujourd’hui, face au danger, dépasser les clivages
avoir une attitude commune.
AGNÈS FRESCHEL
LAppel
À l’issue de ces journées,
la région Paca a lan
un Appel officiel
à la résistance contre
la politique culturelle
gouvernementale
«Sous couvert de lutte contre le
ficit public, le gouvernement
conduit une action qui, décision
après décision, nous permet de
couvrir sa véritable logique :
manteler les valeurs fondatrices
de la République avec destruction
pan par pan des services publics
dans leur mission de lutte contre les
inégalités et de régulation éco-
nomique et sociale.
Cette politique est conduite avec
énergie et brutalité. Elle sappuie sur
l’ultralibéralisme qui peut, lors-
que ses intérêts vitaux sont en jeu,
se donner des aides publiques
considérables pour faire face aux
conquences des crises financières
dont il est lui-même responsable.
[…] En organisant des assises
gionales de la culture, la Région
PACA a voulu manifester son refus
terminé de cette politique à
partir d’une concertation générale».
La Région prend ensuite un
certain nombre d’engagements :
fense d’un projet de loi en ma-
tière d’art, de culture et de
territorialité affirmant la compé-
tence de collectivis territoriales
et l’indépendance des artistes ;
promesse de rencontres régulres
en 2009, création d’une «confé-
rence régionale du développement
artistique et culture. Elle conclut
par un Appel à la résistance
nationale et invite «les élus et les
acteurs de la vie artistique et
culturelle des autres régions à la
rejoindre [pour] réaffirmer la place
centrale de l’art et de la culture
dans une société de liberté et de
progrès…».
Acte majeur donc, s’il est suivi
d’effets par les Régions, presque
toutes à gauche, qui pourraient se
transformer ainsi en instances de
résistance aux décisions centrales.
POLITIQUE CULTURELLE
ASSISES RÉGIONALES
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