à partir de formules considérées comme vraies. Une preuve, au sens de la logique formelle, est une
suite de déductions.
Les formules de logique sont énoncées à l’aide d’une syntaxe formelle (c’est-à-dire précise et sans
ambiguïté). Plusieurs types de logiques ont été proposées. La logique propositionnelle constitue
la base de tous les types de logique. Une formule est une représentation formelle d’un fait, d’une
connaissance à propos d’un concept d’intérêt pour l’humain. La première compétence que vous
devrez acquérir sera de représenter des faits, des connaissances, sous forme de formules logiques.
La deuxième sera de raisonner sur ces formules. Le verbe “représenter” a une importance capitale:
une formule n’est rien d’autre qu’une suite de symboles. Il faut aussi associer ces symboles à des
objets, des concepts, des faits du “monde” représenté par la formule. Le “monde” dénote ce dont la
formule traite, sur quoi porte la formule. On appelle interprétation le lien entre les symboles d’une
formule et les objets du monde qu’ils représentent La beauté de la logique est que le raisonnement
et les calculs effectués sont indépendants du “monde” en question.
La logique est utilisée dans tous les domaines de l’informatique. Tous les langages de program-
mation utilisent les connecteurs (c’est-à-dire les opérateurs) de la logique propositionnelle. Les
méthodes les plus avancées pour déterminer la correction d’un logiciel (c’est-à-dire vérifier qu’un
logiciel fait bien ce qu’il est supposé faire, vérifier qu’un logiciel est correct, vérifier qu’un logiciel
ne contient pas de faute (bug)) sont fondées sur la logique. Les logiciels contrôlent maintenant une
foule d’objets comme des trains, des avions, des autos, des centrales nucléaires, des stimulateurs
cardiaques, des appareils de radiologie. Une erreur dans ces logiciels peut entraîner des conséquences
dramatiques pour les humains et l’environnement. L’étude de leur correction est primordiale. Cela
ne serait possible sans la logique. Les opérations les plus élémentaires d’un ordinateur (opéra-
tions arithmétiques) sont exprimées en logique propositionnelle. Le fonctionnement de base d’un
ordinateur est fondé sur l’algèbre de Boole, qui est essentiellement la même chose que la logique
propositionnelle. Une algèbre permet de faire des calculs, c’est-à-dire appliquer des opérateurs à
des opérandes. La logique permet aussi de faire des calculs, comme déterminer si une formule est
vrai ou fausse pour une interprétation donnée, mais aussi de déduire de nouvelles formules.
1.1 Logique propositionnelle
1.1.1 Syntaxe
Une formule de la logique propositionnelle est construite à l’aide de connecteurs logiques, de vari-
ables propositionnelles et des constantes vrai (parfois représentée par “1” ou “>”) et faux (parfois
représentée par “0” ou “⊥”). Les connecteurs logiques usuels sont les suivants:
• ¬ : la négation,
• ∧ : la conjonction, aussi appelé le “et” logique,
• ∨ : la disjonction, aussi appelé le “ou” logique,
• ⊕ : la disjonction exclusive, aussi appelé le “ou exlusif”,
• ⇒ : l’implication, aussi noté “→” dans certains textes et logiciels,
• ⇐ : l’implication inverse, aussi noté “←” dans certains textes et logiciels,
• ⇔ : l’équivalence, aussi noté “↔” dans certains textes et logiciels.
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