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de Saxon. En 1260, pendant le Grand Interrègne, Pierre II s'empara du château fort de Martigny, accès au
Grand-Saint-Bernard, et força l'évêque Henri de Rarogne à lui céder par un traité les châteaux de Crest,
Chamoson et Martigny et des biens à Montreux en échange de territoires moins étendus à l'est de la Morge,
près de Conthey, qui devint la frontière entre la Savoie et le Valais épiscopal. Le comte Philippe Ier révoqua le
traité en 1268.
La reconnaissance de ses droits régaliens en 1293 et la soumission de la noblesse locale sous Pierre IV de la
Tour en 1294-1299 renforcèrent la position du prince-évêque. Après une période calme durant laquelle
l'économie fut florissante, la guerre éclata avec les sept dizains sous l'épiscopat de Guichard Tavel, partisan
des Savoie. En 1352, le comte Amédée VI intervint en faveur de Guichard et pilla la ville de S. L'évêque fut
assassiné en 1375 et, en 1384, son successeur Edouard de Savoie-Achaïe fut temporairement chassé par les
dizains. Le comte Amédée VII réprima le soulèvement et les dizains vaincus durent lui céder les territoires
épiscopaux de Martigny, Ardon et Chamoson. Le traité de paix de 1392 mit fin aux troubles, confirma la
frontière de 1384 et limita le pouvoir territorial de l'évêque à l'est de la Morge (ob der Mors, au-dessus de la
Morge); il décida en revanche la restitution des châteaux forts épiscopaux mis en gage (Tourbillon, la Majorie,
Montorge) et la Savoie renonça à ses possessions dans la haute vallée du Rhône. Mais le vainqueur ne fut pas
le prince-évêque; ce furent les dizains qui, dans la première moitié du XIVe s., s'étaient positionnés comme
force politique à côté de l'évêque et de la noblesse.
Lorsque l'évêque Guillaume II de Rarogne privilégia ses intérêts dynastiques, la situation politique chaotique
précipita l'évêché dans la guerre civile, dite affaire de Rarogne (1415-1420). Son successeur, l'Italien André
dei Benzi, jouit de la faveur de l'empereur Sigismond, à qui il importait d'avoir un Etat stable pour protéger les
cols. Benzi et Guillaume III de Rarogne ne purent pacifier le pays qu'en cédant des droits aux dizains
(constitutions du pays de 1435 et 1446) qui imposèrent, contre la volonté de Rome, l'élection à l'épiscopat
d'Henri Asperlin. Avec l'aide des dizains, l'évêque Walter Supersaxo conquit en 1475 le Bas-Valais savoyard
jusqu'à Saint-Maurice, que les premiers administreront plus tard sous le nom de gouvernement nid der Mors
(au-dessous de la Morge), et consolida ainsi sa position interne. Jusqu'à la conquête de Monthey et d'Evian en
1536 et jusqu'à ce que la frontière occidentale soit définitivement établie à Saint-Gingolph en 1569 par le
traité de Thonon, les gains territoriaux de 1475 furent les plus importants. En effet, malgré l'appui des
Confédérés, les tentatives de l'évêque Jost de Silenen, partisan de la France, de s'emparer du val d' Ossola
milanais entre 1484 et 1494 restèrent sans succès.
Auteur(e): Gregor Zenhäusern / LH
3 - Investiture des droits régaliens
Pour protéger leur territoire des visées de la Savoie, les princes-évêques s'appuyaient sur l'immédiateté
impériale de 1032, confirmée en 1079 par l'empereur Henri IV à l'évêque Ermenfroi qui fut plus tard son
chancelier pour la Bourgogne (querelle des Investitures). Henri VI la confirma une nouvelle fois à l'évêque
Guillaume en 1189, en lui octroyant les droits régaliens, dont Humbert III s'était arrogé l'investiture. Les ducs
de Zähringen, depuis 1156 détenteurs de l'avouerie impériale, donc les représentants les plus importants du
pouvoir en Bourgogne, qui donnaient l'investiture aux évêques de Genève, de Lausanne et de S., ne purent
apparemment rien contre les Savoie. Les tentatives zähringiennes sur le comté du Valais furent repoussées
en 1211 par les troupes de l'évêque Landri de Mont dans la bataille d'Ulrichen, historiquement contestée.
Alors que les princes-évêques affirmaient leur position face aux Zähringen, ils durent, en 1224 et 1233,
reconnaître la prépondérance des comtes de Savoie, le droit de ceux-ci à leur conférer l'investiture, et, ainsi,
s'accomoder de l'immixtion de la dynastie dans l'élection de l'évêque. En 1293, Boniface de Challant en
appela à la Caroline, soit la prétendue donation du Valais par Charlemagne à saint Théodule, et obtint que la
Savoie reconnaisse les droits régaliens de l'évêque dans le diocèse, c'est-à -dire jusqu'à l'Eau-Froide près de
Villeneuve (VD). L'investiture reçue de l'empereur trouva son expression symbolique dans l'épée que Philippe
de Chambarlhac (1338-1342) fit le premier graver sur le sceau épiscopal. Ses successeurs continuèrent