CHLEF MEDICAL N°36.pub

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Publication trimestrielle éditée par l’association
du corps médical privé de la wilaya de Chlef
N°36 - Janvier 2006
8ème année
F.M.C : l’insuffisance cardiaque
La pelade d’origine dentaire
Les perles du langage médical
L’œil rouge
DIAGNOSTIC D'UNE ADENOPATHIE
PERIPHERIQUE CHEZ L'ENFANT
Ganglion
2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006 2006
MEILLEURS VOEUX
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LA MÉDECINE DU CŒUR
La médecine tient beaucoup de l'art, mais elle est en même temps sans aucun doute
une science. Toutefois, c’est une science vivante qui progresse et avec laquelle nos
connaissances doivent constamment évoluer.
Aimer son métier, c’est se laisser envoûter par ses caprices, se laisser au gré de ses
exigences et de ses contraintes. C’est tout simplement de l’engagement me diriezdiriez-vous !
Si c’est cela, pourrapourra-t-on aller auau-delà de notre mission qui ne consiste pas seulement
de guérir ou soulager.
Ne pas chercher à s’informer et à se former équivaut à une démission et confirme plutôt une fuite des responsabilités visvis-à-vis des personnes qu’on a la charge de soigner.
Le laboureur creuse son sillon.
Le navigateur trace son sillage.
Le médecin se situe entre ces deux personnes ; son acte thérapeutique doit être marqué
par un geste psychologique, se rapprocher davantage de son malade, être à son écoute.
Ce geste simple, celui de la compassion, une bonne parole, parfois un simple sourire ;
prêcher une médecine humaine qui va auau-delà des performances techniques et des
progrès thérapeutiques.
Dr ARAÏBI Ali
ÉDITORIAL :
La médecine du cœur
Dr ARAIBI A. .………………..…………………………….……………………………………………….……….….…..…page 2
FMC :
Compte-rendu du colloque sur l’insuffisance cardiaque
Dr BENKHALED A. .………………………...……………………………………………………………………..….……pages 4-5
MÉDECINS ILLUSTRES :
Le professeur Issad Hanafi
Dr BENKHALED A. .………………………...……………………………………………………………………..….……page 6
RÉFLEXIONS :
Ventilateurs dites-vous? ..…..…..…………………………………………………..………...……..……….page 6
Les perles du langage médical (3ème partie) ..…..…..…….………..………...……..……….page 19
Dr GHRISS M.
DOSSIER :
Diagnostic d’une adénopathie périphérique chez l’enfant
Dr GHRISS M.………....……………………………………………..…...…………………………………...…...……...….pages 7-12
OPHTALMOLOGIE :
CAT devant un œil rouge ..…..………………………..……………………………..………...……..……….page 13
Les perles du langage médical (3ème partie)
Dr GHRISS M ..…..…………………………………………………………………………………..………...……..……….page 18
ODONTO-STOMATOLOGIE :
La pelade d’origine dentaire
Dr ARAIBI A ..………………………………….………………………………………………………….…………..………pages 14-15
CULTURE GÉNÉRALE :
Histoire des parfums
Dr DEHABA T. .…………………………..……………………………………………………………....………………..…pages 16-19
2
«CHLEF MÉDICAL» À LA DÉCOUVERTE DE
LA MÉTHODE «MIEUX PRESCRIRE» À
L’AIDE DE «LA BOUSSOLE DU PRATICIEN»
La boussole du praticien, représentant de la revue Prescrire
en Algérie a organisé le 30 novembre 2005 au siège de
l’APW de Aïn Defla une rencontre-débat très intéressante
sur problématique de la prescription médicale.
Ont pris part à cette rencontre, outre les praticiens
(privés et de santé publique) des wilayas de Chlef et de
Aïn Defla,
le Dr Gilles BARDELAY - PDG de la revue médicale
française Prescrire qui n’est pas à présenter ;
le Dr Jacques JUILLARD directeur de la publication
la très sympathique Dr FARHI - directrice de «La boussole du praticien » à qui nous rendons hommage pour
l’intérêt qu’elle ne cesse de porter à notre revue CHLEF
MEDICAL.
Accompagné du directeur de la santé de la wilaya, le
Wali de Aïn Defla - qui a offert le déjeuner à l’ensemble
des participants – a assisté à une bonne partie des discussions de la matinée. Nous tenons à le remercier pour
son hospitalité.
De retour en France, le Dr Gilles BARDELAY nous a
adressé un courrier que nous publions intégralement parce que - vu sa longue expérience dans le domaine de
l’édition - nous jugeons qu’il est très instructif pour nous.
Dr BENKHALED Ahmed
Salut à toute l'équipe de Chlef Medical
De retour à bon port, nous avons une pensée amicale à votre endroit.
Ce fut un grand plaisir de vous rencontrer, d'admirer votre enthousiasme et votre persévérance. Et aussi, dans l'avion,
de vous lire.
Votre bulletin est très bien conçu. Il est tonique, sympathique avec le lecteur. Il fourmille de bonnes idées.
Bravo ! Continuez ainsi.
A titre de soutien de la revue Prescrire, Houria Farhi va vous faire parvenir gratuitement la Bibliothèque électronique
Prescrire. Puisez-y à fond tout ce dont vous avez besoin.
De même sur le site internet Prescrire : étudiez-le à fond. Vous y verrez des tas de textes utiles pour votre bulletin.
N'hésitez pas à y puiser.
Vous avez fait le choix de l'indépendance. C'est magnifique. Mais vous ne tiendrez pas longtemps si vous en restez
à la gratuité, c'est-à-dire au financement par vos poches.
Faites payer... Au départ, vous diffuserez moins, mais votre diffusion augmentera petit à petit. Et vous agirez plus
longtemps
Compte tenu de tous les cas de figure que nous connaissons dans le monde, on peut imaginer :
- une cotisation pour appartenir à votre association ; cotisation qui intègre aussi le prix de l'abonnement
- un prix de l'abonnement pour les non membres (un peu plus cher que la cotisation...)
- + des subventions des autorités sanitaires de la Wilaya de Chlef, sous la forme d'abonnements groupés de leur
personnel
- + la même chose avec des Wilayas limitrophes.
Avec beaucoup d'astuces pour avoir le moins de dépenses possible (nous pouvons vous passer des tuyaux à ce
sujet), vous devez vous en sortir, et progresser au fil des années.
NB : ce que je n'ai pas pris le temps de dire dans la conférence, c'est qu'avant de créer la revue Prescrire, nous
avions conçu et diffusé un revue comme la vôtre dans le cadre d'un groupement professionnel créé de toutes pièces.
En 5 ans, nous sommes parvenu à 1 500 abonnés sur l'ensemble du pays. Et c'est cette "carte de visite" qui nous a
permis d'avoir la subvention, etc.
Bon travail et bon plaisir de faire du bon travail
A un jour futur
Gilles Bardelay
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Compte-rendu du colloque de cardiologie
L’INSUFFISANCE
L’association ACMPC a organisé
dans le cadre du programme de FMC
« Jeudi médical de Chlef » un colloque de cardiologie consacré à l’insuffisance cardiaque le 22 décembre
2005 au musée régional Abdelmadjid
Meziane à Chlef.
C’est pour la première fois que notre
association tient son colloque dans
l’enceinte de cette belle réalisation
architecturale qui abrite la mémoire
de la région. Disons tout de suite que
ce « joyau » - dont la salle de conférence qui s’y trouve offre le confort et
la fonctionnalité technique de qualité est apte à accueillir des manifestations culturelles et scientifiques de
haute facture. Il mérite d’être bien
entretenu et préservé comme le sont
les objets et vestiges des temps passés qui s’y trouvent exposer.
C’est le professeur KARA chef de
clinique de cardiologie à Oran qui a
animé cette rencontre médicale. Celle
-ci s’est déroulée en fait sous forme
de conférence unique suivie d’un riche débat. La forte « présence magistrale » du Pr KARA, son aura et son
sens de la communication acquis suite à une longue expérience ont vite
fait polariser l’attention de l’assistance
aux propos du maître.
Ce dernier a commencé son intervention en précisant que cette rencontre serait l’entame d’une tournée
qu’il compte organiser dans plusieurs
villes de l’ouest du pays pour causer
avec ses pairs du thème de l’insuffisance cardiaque (IC).
Son exposé sur la question à l’ordre
du jour débute par un tour d’horizon
épidémiologique d’où se dégage une
prévalence de plus en plus forte d’IC
notamment dans les pays avancés.
Selon les statistiques européennes,
cette prévalence serait comprise en-
tre 0,4 à 2% dans la population générale du vieux continent.
En Algérie, cette pathologie serait
également en progression, à l’allure
de l’émergence des maladies non
transmissibles constatée dans le
contexte de transition épidémiologique que connaît actuellement le pays
et en raison de l’accroissement de
l’espérance de vie des algériens.
L’orateur aborde ensuite le chapitre
de la physiopathologie, essentiel pour
comprendre le développement de
l’IC, l’évolution ultérieure des symptômes et envisager des conduites thérapeutiques raisonnables et efficaces.
Lorsque le cœur devient défaillant,
l'organisme essaie alors de s'adapter
pour compenser le déficit du pompage cardiaque (y arrive dans un premier temps puis se voit déborder et
impuissant ultérieurement) :
►réajustements opérés par le système neurovégétatif tant sur la fréquence des contractions du muscle cardiaque (accélération du pouls) que sur la
redistribution du lit vasculaire
(vasoconstriction en périphérie) ;
►stimulation du système rénineangiotensine-aldostérone.
DIAGNOSTIC CLINIQUE
D’INSUFFISANCE
CARDIAQUE
Lorsque le muscle cardiaque devient
défaillant, le retentissement se fait
d'abord en amont :
• ainsi, quand le ventricule gauche
n'éjecte plus suffisamment de sang,
il se produit un engorgement dans
les poumons qui se traduit d'abord
par un essoufflement (dyspnée) puis
par un passage d'eau dans les alvéoles pulmonaires (OAP) ;
• de même, quand le ventricule droit
à son tour ne fonctionne plus correctement, le sang veineux stagne dans
4
les tissus, d'où un gros foie douloureux, reflux hépato-jugulaire et des
œdèmes des membres inférieurs.
• Un cœur insuffisant ne parvient
plus à éliminer l'eau et le sel : la
diurèse baisse et il y a une surcharge
hydrosodée.
Ce n'est que quand le débit de sang
éjecté par le VG est très diminué que
la tension artérielle commence à baisser, avec même apparition de signes
de choc, lorsque les tissus ne reçoivent plus de sang oxygéné.
Ces signes cliniques d’IC doivent être
recherchés et évalués au cours d’un
examen clinique soigneux du patient.
La dyspnée, les OMI et la fatigue sont
des symptômes caractéristiques d’IC
mais peuvent être difficiles à interpréter mais quand un troisième bruit cardiaque est ausculté, on peut affirmer
le diagnostic d’IC en toute confiance.
SYMPTÔMES ET
SÉVÉRITÉ DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Une fois le diagnostic d’IC établi, on
peut utiliser les symptômes pour juger
de la sévérité de l’IC et pour apprécier la réponse de l’organisme au
traitement.
On distingue selon la classification
internationalement admise de la NYHA
quatre degrés de gravité d’une IC :
Classe I : l’activité physique ordinaire
n’entraîne ni fatigue, ni dyspnée. Il y a
maladie cardiaque mais sans conséquence sur la résistance physique.
Classe II : le patient est à l’aise au
repos, mais l’activité ordinaire entraîne chez lui une fatigue, des palpitations ou une dyspnée et impose. Limitation modeste de l’activité physique
du malade.
Classe III : Réduction marquée de
l’activité physique : à l’aise au repos,
mais une activité moindre qu’à
tenu le 22 décembre 2005 à Chlef
CARDIAQUE
l’accoutumée provoque chez le patient des symptômes gênants.
Classe IV : Impossibilité de poursuivre une activité physique sans gêne :
les symptômes de l’IC sont présents,
même au repos et la gêne est accrue
par toute activité physique.
LES EXAMENS
COMPLÉMENTAIRES
ECG :
L’ECG est essentiel pour déceler un
trouble du rythme cardiaque favorisant le développement d’une IC. La
valeur diagnostique des anomalies
ECG s’accroît fortement lorsque la
clinique est parlante.
Radiographie thoracique :
Cet examen est utile pour déceler
une cardiomégalie et/ou une stase
pulmonaire.
Hématologie et biochimie
Bilan habituel demandé en cas d’IC :
FNS complète, ionogrammes sanguin
et urinaire,
créatininémie, glycémie, enzymes
hépatiques.
On peut y ajouter : protéine C réactive (CRP), dosage de la TSH, uricémie, azotémie.
Dans les épisodes aigus, il est important d’écarter le diagnostic d’infarctus
aigu du myocarde en dosant les enzymes spécifiques du myocarde.
Le dosage du Brain Natriuretic peptide (BNP), secrété par le cœur souffrant, peut être utile pour le diagnostic. Plus le taux de BNP est élevé,
plus le risque d'insuffisance cardiaque
est sérieux. « Actuellement, dira le Pr
KARA, il est possible grâce à un petit
appareil de réaliser le test au lit du
malade. C’est ainsi qu’on procède
dans les pays avancés. Pour gagner
du temps au pavillon des urgences, la
clinique + le dosage du BNP suffisent
à poser le diagnostic d’IC. »
Échocardiographie :
L’échocardiographie est l’examen
complémentaire de choix pour cerner
l’IC. Elle permet d’évaluer les dimensions des cavités, l’épaisseur pariétale et la géométrie, les indices des
fonctions systoliques et diastoliques.
L’échographie peut également aider
au diagnostic étiologique de l’IC.
TRAITEMENT
Il comporte trois volets :
1- Le traitement de la maladie
causale
poussée hypertensive ; accident ischémique ; infection, endocardite bactérienne ; anémie ; dysthyroïdie ; aggravation d'une insuffisance rénale ; embolie pulmonaire ; grossesse….
Les investigations complémentaires
permettent de faire le diagnostic (positif, différentiel et étiologique)
et d'évaluer le pronostic.
2- Mesures hygiéno-diététiques :
Pas d’efforts physiques ; régime
sans sel ;
3- Le traitement pharmacologiques de l’IC :
Pour traiter d’IC, il est courant de
combiner des médicaments provenant des différents groupes. Ce traitement doit s’adapter à la situation
particulière de chaque patient.
MÉDICAMENTS POUR LE
TRAITEMENT DE
L'INSUFFISANCE
CARDIAQUE
1- Les IEC (inhibiteurs de l’enzyme
de conversion):
Les IEC sont donc la pierre angulaire
de traitement de l'insuffisance cardiaque, à tous les stades de la maladie,
quasiment indispensables. Les IEC
ont montré des effets bénéfiques sur
mortalité, morbidité et qualité de vie
et sont indiqués dans tous les stades
de l'insuffisance cardiaque. Ils rédui-
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sent la production d'angiotensine II,
un puissant vasoconstricteur et augmentent les concentrations de bradykinine (vasodilatateur). Les effets secondaires comprennent la toux, les
vertiges et la dégradation de la fonction rénale.
Lorsque les effets secondaires des
IEC sont insupportables pour le patient, on peut les substituer par des
médicaments d’une autre classe qui
agissent eux également sur le système rinine-angiotensine, les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA2).
2- Les diurétiques soulagent le
cœur en réduisant les œdèmes dans
l'organisme et en diminuant la tension
lors du remplissage du cœur.
Les diurétiques de l'anse (type furosémide) et les thiazidiques entraînent une élimination d’eau mais aussi
des électrolytes (sodium et potassium) ; en tenir compte donc lors de
la réanimation du patient.
La spironolactone (antagoniste de
l'aldostérone) est un diurétique qui
épargne le potassium. Il a été démontré qu’effectivement, la spironolactone
améliore notablement l’IC.
3- Les bêtabloquants cardio-sélectifs : en entraînant une diminution de
la fréquence cardiaque, ils améliorent
la capacité de pompage du cœur. Il
faut utiliser en petites doses.
4- La digitaline ne sera utilisée que
lorsqu’il y a indication, c’est-à-dire
une fibrillation auriculaire ou en cas
d’ACFA dira le Pr KARA.
L'ordonnance du patient insuffisant
cardiaque est donc particulièrement
longue, d'autant plus que c'est souvent
un sujet âgé qui a d'autres maladies
pour lesquelles ce dernier suit des
traitements : diabète, dyslipidémie…
Dr BENKHALED Ahmed
Médecins illustres
LE PROFESSEUR ISSAD HANAFI
Dr BENKHALED Ahmed
Né le 17 janvier 1931.
Après le bac obtenu en 1953, il entame ses études
de médecine(à la faculté d'Alger) qu’il termine
en 1962.
En 1964, il est moniteur au laboratoire d'anatomie
normale de la faculté de médecine d'Alger. Dans ce
domaine, il donne libre cours à sa vocation d’enseignant hors-pair, exceptionnellement doué. Ceux qui
ont eu l’honneur et le privilège d’assister aux cours
d’embryologie humaine donnés par ce dernier en pré
-clinique garderont toujours en mémoire son jeu de
mains extraordinairement frétillant et précis pour
esquisser une planche ou reproduire un mouvement.
Il poursuit sa progression dans le cursus hospitalouniversitaire de sa spécialité jusqu’à devenir professeur titulaire de la chaire d’anatomie à la faculté de
médecine d’Alger. En parallèle, il exerce la chirurgie
abdominale à la clinique
chirurgicale A du CHU
Mustapha d'Alger, sous
le patronage du Pr Seror
puis du Pr Mentouri.
A la fin ders années 70,
il prend la commande du
service de chirurgie
générale de l'hôpital Belfort à El Harrach mais il arrête
sa carrière hospitalo-universitaire en 1983 pour des
raisons de santé.
Il revient toutefois à l’exercice de la médecine quelques années plus tard, à titre privé à Boufarik.
VENTILATEUR DITES-VOUS ?
Dr GHRISS Mahieddine
En écoutant certains praticiens disserter sur le rôle du
médecin généraliste d'aujourd'hui qu'ils qualifient de
«ventilateur», je me suis rappelé les forts propos tenus à
l'adresse des médecins spécialistes présents lors d'une
réunion par notre cher confrère le docteur M.BOUAZZA à
qui nous souhaitons un prompt rétablissement et un
rapide retour à sa grande famille qui a tant besoin de son
remarquable dynamisme et chevaleresque activisme. Il
leur rappela leur devoir envers ce médecin généraliste,
devenu au fil du temps le véritable parent pauvre de
notre système de santé (dans les pays qui se respectent,
les droits des patients aux diverses prestations de
sécurité sociale n'ont de valeur que s'ils transitent par le
médecin généraliste devenu la véritable pierre angulaire
de tout le système santitaire!). Ce dernier leur confie ses
patients à longueur d'année et attend en retour un
minimum de respect, c'est-à-dire une réponse pour le
moins correcte.
«En vous adressant nos clients… Ne nous méprisez-pas
SVP en vous dérobant de votre devoir de nous
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répondre… Nous voulons apprendre auprès de vous! »
leur clama-t-il. Fort heureusement, sur ce régistre le ciel
n'est pas totalement grisatre.
Il existe quelques hirondelles qui sauvent pour ainsi dire
l'honneur de la maison.
Je me fais un devoir de citer ici au hit partade de la
catégorie, après les divers avis recueillis auprés de
nombreux confrères et à l'unanimité: les docteurs
D.BENYAHIA, A. BAHRI, A.BENMOUHOUB, M.
BELGUENDOUZ, A.BENCHEIKH, M.RADJAH mais la
palme revient haut la main et sans conteste au docteur
S.HALLOUCHE, l'interniste avec qui toute une
génération de médecins ont beaucoup appris et j'en fais
partie. Nous leur serons éternellement reconnaissants et
restons dans l'attente que leur digne comportement fasse
vraiment école. Nous en avons terriblement besoin!
N.B: J'aurais pu citer d'autres noms de confrères
spécialistes qui ont aussi notre totale estime, mais la loi
du classement est ainsi faite mais heureusement jamais
définitive !
DIAGNOSTIC D'UNE
ADENOPATHIE
PERIPHERIQUE CHEZ
L'ENFANT
Dossier préparé par Dr Mahieddine GHRISS
Les adénopathies superficielles qu'elles soient isolées ou multiples sont une affection
fréquente en pédiatrie. C'est entre 4 et 8 ans que le développement du système
lymphatique est au maximum.Non palpables à la naissance, les ganglions vont augmenter
de taille de façon constante jusqu'à la puberté, pour ensuite regrésser progressivement.Les
ganglions cervicaux, axillaires et inguinaux sont plus facilement palpables chez l'enfant
que chez l'adulte, sans revetir obligatoirement un caractère pathologique. Il est vrai que le
plus souvent "elwensis" n'est qu'une réponse transitoire à une infection locale ou générale.
Mais il peut également s'agir du signe d'une pathologie plus grave à ne pas méconnaitre
justifiant l'exploration au moindre doute.
I- DIAGNOSTIC POSITIF
Généralement, l'adénopathie est de découverte fortuite lors d'un examen systématique des aires ganglionnaires plutot
qu'un motif de consultation. C'est dire toute l'importance que revet ici un examen clinique complet de l'enfant. La
démarche diagnostique sera toujours la même à savoir : caractères de l'adénopathie, examen du territoire drainé par
cette adénopathie, examen somatique général (ORL surtout) et éventuellement la demande d'examens
complémentaires.
Les caractères de
l'adénopathie
comparaisons aux différents
examens.
Trés importante est la notion
d' ad é no p at h i es b i la té r a les et
symétriques qu'il faut souligner.
La consistance et sensibilité du
ganglion sont également à décrire:
dur ou ramolli, présence ou non d'une
périadénite, adhérent ou non au plan
profond et au revètement cutané,
douloureux ou non…
d'entrée) : plaie, impétigo, griffure,
pour les territoires cutanés mais aussi
buccopharyngé et ORL pour les
adénopathies cervicales.
Apprécier d'abord le siège (cervical,
axillaire, inguinal), mais également
les autres aires ganglionnaires en
L'examen somatique général
sachant que des ganglions préNoter l'état général (fièvre, asthénie,
anorexie, paleur, amaigrissement) et
auriculaires, épitrochléens, susrechercher une hépatosplénomégalie.
claviculaires et poplités sont toujours
Les examens
pathologiques.
complémentaires
Apprécier également le nombre
Ils dépendent des premières
d'adénopathies, leur appartenance à
orientations diagnostiques. Les plus
une même chaine ou à des chaines L'examen du territoire drainé
importants sont:
ganglionnaires différentes. La taille
par l'adénopathie
*La numération formule sanguine
est trés importante à évaluer avec Rechercher l'existence ou non d'une
(NFS) avec la vitesse de
des mesures précises permettant des lésion récente ou ancienne (porte
sédimentation (VS) et le dosage de
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créatine (CRP).
*Une radiographie du thorax: permet
parfois de révéler une extension
médiastinale.
*L'echographie abdominale permet
de rechercher des adénopathies
profondes, en particulier de la région
coeliaque.
*L'examen tomodensitométrique
(scanner) semble moins performant
du fait de l'absence de graisse chez
l'enfant.
*La lymphographie permet parfois de
déceler des adénopathies iliaques et
lomboaortiques.
*L'IDR à la tuberculine, parfois l'IDR
spécifique de la maladie des griffes
du chat.
*La ponction avec étude
bactériologique et cytologique du
contenu ganglionnaire.
II-DIAGNOSTIC DIFFERENCIEL
Au niveau cervical:
Il est facile d'éliminer les tumeurs superficielles sous cutanées : kystes
sébacés, lipomes, pseudo-tumeurs inflammatoires à corps étranger.
Dans la région latérale du cou:
Les tumeurs embryonnaires ou kystes épidermoides peuvent poser de
difficiles problèmes diagnostiques. Elles sont faciles à reconnaître quand
elles s'accompagnent d'une fistule congénitale du cou, mais le plus
souvent elles sont isolées et se présentent comme des kystes à contenu
plus ou moins liquidien. Ce sont des reliquats embryonnaires de la 2ème
fente branchiale.
Les autres tumeurs sont rares: il peut s'agir d'un neurinome (maladie de
Recklinghausen), d'une tumeur vasculaire ou de lymphangiome kystique.
Dans la région cervicale médiane :
Il faut écarter le kyste du tractus thyréo-glosse (tumeur arrondie, lisse,
élastique) et les hypertrophies thyroidiennes.
Dans la région sus-hyoidienne latérale :
Il faut éliminer les intumescences ou les tumeurs des glandes salivaires
et les kystes dermoides du plancher de la bouche.
Au niveau des aires inguinales :
On écarte facilement un abcès chaud ou un érysipèle, mais également un
fibrome, un lipome ou une hernie.
III-DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
A- LES ADENOPATHIES GENERALISEES
Caractérisées par une augmentation de volume des ganglions dans plusieurs territoires non contigus pouvant parfois
ètre associées à une hépatosplénomégalie.
1) Les infections virales
positive à partir du 7ème jour et surtout présentes à la période d'invasion et
Les adénopathies sont un signe d'une sérologie positive vis-à-vis du s'observent dans tous les territoires,
mais certains sièges sont plus
majeur et précoce de l'infection quand virus d'Epstein-Barr.
caractéristiques : région cervicale
Maladies des inclusions
elles sont fermes, mobiles, sensibles
postérieure, rétro-auriculaire et
cytomégaliques
au palper et presque toujours diffuses
Le
tableau
peut
évoquer
une
monooccipitale à chercher dans la racine
mais prédominantes aux régions
nucléose,
mais
les
adénopathies
sont
du cuir chevelu. Il s'agit de petits
cervicales. Leur volume est parfois très
plus
modérées
et
les
lymphocytes
ganglions de la taille d'une noisette,
important, mais n'évoluent jamais vers
hyperbasophiles
moins
nombreux.
s ens ibles à la pr ess ion. La
la suppuration. Elles disparaissent
assez lentement en plusieurs semai- Les adénopathies sont un peu plus confirmation se fait par la sérologie.
Rougeole
nes. Le diagnostic est facilement posé fréquentes dans les formes de
survenue
précoce
chez
le
nourrisson
si les autres symptomes sont
Les ganglions périphériques sont de
présents : angine, fièvre, splénoméga- de moins d'un an. Chez le malade petit volume,présents dès la période
lie…et dans les formes pauci- immunodéprimé, les adénopathies d'invasion s'associant au catarrhe
symptomatiques, le diagnostic sont peu volumineuses et associées oculo-nasal et aux signes de Koplik.
s'aidera de la formule sanguine avec à une fièvre prolongée. Le diagnostic Des adénopathies intra-abdominales
les grands lymphocytes à cytoplasme repose sur la virémie et la virurie.
plus volumineuses peuvent simuler
Mononucléose infectieuse
bleuté, du MNI test, de la réaction de
Paul-Bunnell-Davidsohn qui est
Rubéole
Les adénopathies sont précoces,
8
parfois des tableaux appendiculaires.
du tableau de l'infection du à VIH chez
Varicelle, adénovirus sont parfois l'enfant. Du fait de l'immunodéficience,
responsables d'adénopathies de petit les adénopathies peuvent être en rapport avec une surinfection bactérienne,
volume disséminées.
Virus de l'immuno-déficience virale ou parasitaire. La présence de
ces adénopathies qui sont bien souhumaine (VIH)
vent
non inflammatoires, volumineuLes adénopathies peuvent faire partie
Autres viroses
ses, nombreuses, cervicales, classe
l'enfant en P2 (infection symptomatique) sous classe A (découverte non
spécifique). Il faut actuellement savoir
y penser, devant des parents
éventuellement sujets à risque, ou
chez un enfant ayant été transfusé.
2) Les infections parasitaires ou mycosiques
Toxoplasmose acquise
Le plus souvent elle est
infraclinique.Le syndrome
ganglionnaire peut à lui seul résumer
le tableau clinique. Il constitue un
symptome présent dans 60 à 80 %
des formes à expression clinique. Les
adénopathies sont géné-ralement
diffuses bien que l'atteinte des
différents territoires se fasse
progressivement et successivement.
Les chaines lymphatiques le plus
souvent interressées sont celles de la
nuque, de la région sous-maxillaire,
de la jugulaire. De volume modéré,
ces ganglions sont fermes, mobiles,
peu ou pas douloureux, ne suppurent
jamais et persistent plusieurs mois.
Le diagnostic repose sur la sérologie
avec un taux élevé d'anticorps antitoxoplasmes de nature IGM.
Leishmaniose viscérale (kala
-azar)
Elle est plus fréquente sur le pourtour
du bassin méditérranéen et touche le
plus souvent des enfants agés de 2 à
3 ans. La forme typique associe un
syndrome général (fièvre, paleur) et
un syndrome spléno-hépato-ganglionnaire. Les adénopathies sont fermes,
mobiles et indolores. Il peut exister des
adénopathies profondes, médiastina-
les notamment qui n'auront aucune
traduction fonctionnelle, mais seront
de découverte radiographique. Le
diagnostic est porté devant la mise en
évidence des leishmanies dans les
c e l l u l e s r é t i c u l o- h i s t io c yt a i r e s
(myélogramme).
Trypanosomiase
Les adénopathies interessent surtout
les chaines cervicales et sousclaviculaires et plus rarement les
chaines axillaires ou inguinales. Les
adénopathies sont modérément
hypertrophiés, mobiles, indolores,
élastiques et ne suppurent jamais.
3) Adénopathies réactionnelles à une prise médicamenteuse
Les manifestations apparaissent
après une exposition médicamenteuse
brève, 4 mois au plus, mais parfois
quelques jours seulement et en
particulier pour les hydantoines, la
carbamazépine ou le primidone.
Certains antibiotiques comm e
l'amoxicilline ou la pénicilline
peuvent également donner une
hyperplasie ganglionnaire, simulant
parfois à l'histologie un lymphome,
faisant alors parler de "pseudolymphome". Les adénopathies
apparaissent d'abord au niveau des
aires cervicales et s'étendent ensuite
pour envahir toutes les aires
ganglionnaires. Elles sont
habituellement fermes, indolores,
sans périadénite. Ces adénopathies
peuvent également s'accompagner
de fièvre, d'eruptions morbilleuses,
d'une hépatosplénomégalie et d'une
éosinophilie, faisant évoquer alors
une réaction d'hypersensibilité.
4) Adénopathies au cours des maladies auto-immunes et des
proliférations bénignes
L'anémie hémolytique
auto-immune
patients un déficit immunitaire
-jacent.
sous
modérées et rarement au premier
plan d'un tableau clinique riche et et
polymorphe.
Peut quelquefois etre associée à de
Au cours du lupus
volumineuses adénopathies regresérythémateux disséminé
Les polyarthrites
s a n t s p o n t a n é m e n t a v e c l e s les adénopathies son plius
rhumatoides
rémissions de l'anémie. Il faut recher- fréquentes chez l'enfant que chez les adénopathies sont avant tout le
cher systématiquement chez ces l'adulte, mais restent souvent fait de formes systémiques.
9
La sarcoidose
Les adénopathies périphériques
surviennent dans 30% des cas et
siegent dans n'importe quel territoire.
Les ganglions sont peu volumineux,
indolores, durs et ne suppurent pas.
pouvant présenter une altération
importante de l'état général, de la fièvre
Maldie rare, mais qu'il faut savoir des anomalies de la numération.
évoquer devant une poussée d'adéno- Cette activation s'accompagne d'une
pathies disséminées associées à une hypofibrinémie et d'une hépatophagie
splénomégalie chez un enfant retrouvées au myélogramme.
Le syndrome d'activation
du macrophage
5) Adénopathies au cours des hémopathies malignes
Les leucémies aigues
Les adénopathies s'observent dans
75% des leucémies aigues lymphoblastiques de l'enfant et leur évolution
est assez parallèle à celle de l'hépatosplénomégalie. Elles sont diffuses,
symétriques, fermes, indolores. Trés
volumineuses, tumorales elles
représentent un élément de mauvais
pronostic. La ponction au moindre
doute, montre un envahissement
massif par des lymphoblastes. Le
diagnostic est confirmé par le
myélogramme.
Les adénopathies sont moins
fréquentes dans les leucémies aigues
myéloblastiques, monoblastiques et
sont absentes dans les formes
promyélocytaires. Par contre, ces
adénopathies peuvent se trouver dans
les leucémies myélomonocytaires
chroniques du petit enfant.
Le lymphome malin
hodgkinien
sont profondes, elle sont rapidement
compressives. La présence d'une
adénopathie cervicale suspecte doit
faire pratiquer une radiographie
pulmonaire à la recherche d'un envahissement médiastinal en particulier
antérieur. De la même façon, le
diagnostic ici repose sur la ponction
et la biopsie. Les lymphomes malins
non hodgkiniens touchent les enfants
entre 7 et 10 ans.
C'est une maladie qui touche le
jeune adolescent entre 10 et 14 ans.
Caractérisée parfois par des
polyadénopathies fébriles avec
splénomégalie et prurit, mais le plus
souvent la maladie est révélée sous
la forme d'une adénopathie localisée
dans la région cervicale basse ou sus
-claviculaire. Le ganglion hodgkinien
est ferme, augmentant de volume
Les métastases
pouvant réaliser des m asses
ganglionnaires
tumorales importantes et qui peuvent Elles donnent classiquement des
parfois regresser spontanément et ré- adénopathies trés dures, mobiles,
évoluer ultérieurement. Le diagnostic parfois volumineuses. Elles doivent
repose sur la ponction et la biopsie.
faire évoquer chez le tout petit enfant,
le neuroblastomeet chez l'enfant un
Les lymphomes non
peu plus grand le cancer du corps
hodgkiniens
Les adénopathies révelent la maladie t h y r o i d e , o u u n c a r c i n o m e
et ont la particularité d'augmenter indifférencié du nasopharynx chez
rapidement de volume. Quand elles l'enfant entre 10 et 20 ans.
6) Adénopathies des
maladies de surcharge de
l'histiocytose X
LE MYELOGRAMME
Dans les formes disséminées de l'hitiocytose X chez
le petit enfant, les adénopathies sont particulièrement fréquente, généralisées, de volume modéré
avec hépatosplénomégalie, éruption cutanée et
lésions osseuses. C'est l'ensemble de tous ces
signes qui font évoquer le diagnostic qui sera
confirmé sur les prélèvements ganglionnaires et en
particulier la microscopie éléctronique et les
marqueurs immunologiques. Enfin, les adénopathies
existent dans certaines maladies de surcharge
(maladie de Gaucher, maladie de Niemann-Pick).
Elles sont trés modérées à coté de l'énorme
splénomégalie. Le diagnstic est fait devant la
découverte de cellules de surcharge retrouvées dans
la moelle hématopoiétique.
10
L'examen de la moelle hématopoiétique est important dans le
diagnosic, le bilan et la surveillance de nombreuses affections
hématologiques.Un échantillon peut etre aisément obtenu par
ponction ou biopsie. La composition cellulaire de la moelle
osseuse est analysée par le myélogramme, réalisé après
ponction-aspiration du suc medullaire. Ses indications sont
précises et son interprétation est d'autant mieux adaptée au
problème posé qu'elle integre une bonne connaissance du
contexte clinique et biologique. Les frottis medullaires
permettent d'apprécier la cellularité médullaire globale, la
richesse en mégacaryocytes, de faire un décompte différentiel
des cellules, d'en étudier la morphologie, d'évaluer les
réserves médullaires en fer,de rechercher une infiltration
cellulaire anormale. La ponction médullaire est aussi
l'occasion de prélever des cellules en vues d'études
complémentaires,
notamment
immunologiques,
cytogénétiques ou moléculaires.
B- LES ADENOPATHIES LOCALISEES
Il s'agit le plus souvent d'une étiologie infectieuse. Toutefois, une adénopathie isolée peut ètre révélatrice d'un
lymphome ou etre une métastase d'un cancer.
1) Les adénopathies cervicales
Adénopathies microbiennes
L'adénopathie constitue en général
une masse importante, visible sur les
téguments, peu ou pas douloureuses,
ferme au début et entourrée de
ganglions plus petits. La ponction peut
être blanche au début et ramener
ultérieurement du pus qui sur milieu
de Lowenstein permettra la mise en
évidence du bacille en cause, du BK
pour ce qui est de la tuberculose,
m a i s é g a l em en t p ar f o is d e s
microbactéries atypiques (bovis…)
À germes banals, accompagnent une
infection souvent rhinopharyngée ou
sont en apparence primitives. Ces
adénopathies sont sensibles, noyées
dans une périadénite modérée et
recouverte d'une peau normale.
L'évolution se fait vers un adénophlegmon dont la ponction retire un
liquide riche en polynucléaires ou un
pus franc, dont la culture permet
l'identification du germe et guide ainsi
Adénopathie maligne
l'antibiothérapie. Il est bien entendu
essentiel de rechercher la porte Soit ganglionnaire (maladie de
d'entrée dans le territoire de cette Hodgkin ou un lymphome malin non
adénopathie: cutané, dentaire, bucco- Hodgkinien non localisé), soit une
pharyngé.
métastase d'un cancer loco-régional
Adénopathies tuberculeuses (glande thyroide, sphère ORL).
Le syndrome de Kawasaki
Vascularite qui associe des atteintes
cutanées, muqueuses mais également
la présence d'adénopathies cervicales. L'ensemble de la clinique
permet d'évoquer le diagnostic.
La maladie des griffes du chat
Elle est liée à l'inoculation d'une
chlamydia par la griffure de chat,
mais également de chien et entraine
une adénopathie satellite du territoire
inoculé et révélatrice sous l'aspect de
l'augmentation de volume d'un seul
ganglion ou de plusieurs ganglions du
même groupe. Il faut rechercher cette
notion de griffure et pratiquer une
sérologie. Au moindre doute: ponction
ou biopsie.
2) Adénopathies
occipitales
3) Adénopathies pré
-auriculaires
4) Adénopathies
axillaires
Il faut systématiquement rechercher
une cause locale au niveau des
cheveux, une pédiculose, une
teigne, un impétigo…
Nombre d'infections chroniques des
yeux ou des paupières s'accompagnent d'augmentation de volume de
ces ganglions, réalisant un syndrome
occulo-ganglionnaire. Toutes les
conjonctivites virales peuvent
s'accompagner d'une adénopathie
pré-auriculaire.
Une infection de la main ou des doigts
représente la cause la plus fréquente
de ces adénopathies. La vaccination
par le BCG entraine fréquemment une
adénite inflammatoire qui peut
évoluer vers la suppuration. Enfin, la
maladie des griffes de chat peut etre
évoquée et recherchée en cas de
notion de griffure.
5) Adénopathies inguinales
Elles sont secondaires le plus
souvent à une infection bactérienne
des membres inférieurs. Chez le
nourrisson les dermatoses
fessieres, pubiennes, la maladie de
Leiner-Moussous s'accompagnent
d'adénopathies inguinales
bilatérales.Les tumeurs osseuses,
musculaires, des membres inferieurs
ou de la région comportent parfois un
ganglion inguinal.Il faudra dans cette
région écarter un kyste du cordon
11
chez le garçon et une hernie de
l'ovaire chez la petite fille, petite
masse de la taille d'une fève située
au dessus du pli inguinal.
IV- CONCLUSION ET ATTITUDES PRATIQUES
Lorsque l'on est confronté à une adénopathie chez
l'enfant, le problème est de savoir si ce ganglion est
pathologique, et faut-il le ponctionner ou le biopsier?
Toutes les maladies infectieuses de l'enfant, ou
pr es que,
entr ainent
une
m aj or ation
des
adénopathies.Le plus souvent ces ganglions ne
dépassent pas un centimètre de diamètre et l'état de
l'enfant est satisfaisant. Une FNS, une VS normales et
une ou deux sérologies permettront de soulager
l'entourrage.
La conduite à tenir devant une adénopathie dépend de
la taille, le siège, l'évoluvité, son caractère isolé ou non,
1-Une adénopathie isolée
Une adénopathie inferieure ou égale à un cm de diamètre :
Elle justifie une simple surveillance.
Une adénopathie supérieure à un cm de diamètre :
Si douloureuse, inflammatoire, renitente: ponction ramenant souvent du pus. Mettre en culture,
antibiotique et anti-inflammatoitre.
Si indolore: selon la taille on peut faire une ponction montrant soit une adénite d'aspect inflammatoire, soit
des cellules malignes. Une étude cytologique ne doit pas retarder une biopsie si le ganglion augmente de volume.
Shématiquement: une adénopathie isolée supérieure à 3 cm doit être biopsiée d'emblée, en demandant des
appositions.
2-Adénopathies généralisées
Une N.F.S permet souvent d'orienter.
Références bibliographiques :
Diagnostic d'une adénopathie péripherique. C. Bergeron-E.LeGall. Institut MèreEnfant,annexe pédiatrique, Hopital sud.Rennes (mise à jour 2000).
Les adénopathies superficielles. Pédiatrie U.R.E.F (Universités francophones). Editions
Ellipses. Paris 1994
EMC Hématologie-2002
Dossier préparé par Dr Mahieddine GHRISS
C’est avec une grande joie que
le bureau de l’ACMPC
a appris la naissance de
NAFAA
qui est venu égayer le foyer de notre ami
Dr HAMIDI Nourredine
L’ensemble des membres du bureau de
l’association présentent leurs sincères
félicitations aux époux, souhaitent un
prompt rétablissement de la maman et
une longue et heureuse vie au bébé.
12
C’est avec une grande joie que
le bureau de l’ACMPC
a appris la naissance de
MOHAMED AKRAM
qui est venu égayer le foyer de notre ami
Dr KARRAD Omar
L’ensemble des membres du bureau de
l’association présentent leurs sincères
félicitations aux époux, souhaitent un
prompt rétablissement de la maman et
une longue et heureuse vie au bébé.
CAT DEVANT UN ŒIL ROUGE
L'œil rouge est la situation d'urgence
oculaire la plus commune. La première chose à faire est de rechercher et
d'éliminer un facteur… traumatique
car la démarche sera totalement
différente.
Il s'agit d'un signe d'appel fréquent et
totalement aspécifique, de la simple
conjonctivite au glaucome aigu. Les
éléments à considérer et à analyser
sont :
- L'acuité visuelle, normale, peu modifiée, modifiée ou effondrée.
- La notion de douleur : la réponse
est immuablement oui, il faut donc
séparer ce qui est une véritable douleur d'une sensation de sable, de brûlure, de prurit.
- La rougeur : en nappe homogène,
diffuse ou non, ou dilatation des vaisseaux conjonctivaux normaux.
- L'aspect de la cornée : reflet brillant
et transparence normale, cornée claire, terne voire «glauque », opacité
blanchâtre localisée ou diffuse.
ŒIL ROUGE
NON DOULOUREUX
Hémorragie sous conjonctivale
L'acuité visuelle est normale, il n'y a
pas de photophobie. La rougeur est
franche en nappe, homogène, localisée à diffuse, et n'est pas due à une
dilatation des vaisseaux conjonctivaux. L'étiologie habituelle est la fragilité capillaire du sujet âgé. Les efforts violents à glotte fermée responsable d'une hyperpression veineuse
cave supérieure (constipation, opiniâtre, accouchement, toux violentes),
l'hypertension artérielle maligne et les
troubles de la coagulation peuvent
être en cause.
Il faut rechercher un syndrome hémorragique cutanéo-muqueux, éliminer un traumatisme et se méfier de
l'hémorragie du sujet jeune hors
contexte (sarcome de Kaposi).
Conjonctivites
L'acuité visuelle est peu ou pas modifiée, il y a peu ou pas de photophobie. La rougeur est due à une hyperhémie des vaisseaux conjonctivaux
diffuse, plus ou moins soutenue avec
sensation de sable.
- Conjonctivite bactérienne : sécrétions purulentes abondantes.
- Conjonctivite virale: sécrétions
moins abondantes, non purulentes,
prurit. Rechercher une adénopathie
pré-tragienne, notion épidémique
a v e c c o n t a g i os i t é im p or t a nt e
(manuportage)
- Conjonctivite allergique : antécédents, prurit important, peu de sécrétions, notion saisonnière. Parfois à la
suite de frottements intempestifs, apparition brutale d'un œdème conjonctival majeur (chémosis) mais encore
plus bénin qu'impressionnant.
ŒIL ROUGE
DOULOUREUX
NON TRAUMATIQUE
La rougeur est intense, due à une
hyperhémie marquée des vaisseaux
conjonctivaux, avec un renforcement
autour de la cornée : le cercle périkératique.
Glaucome aigu par
fermeture de l'angle
La douleur et la baisse d'acuité visuelle dominent le tableau fonctionnel, avec une acuité inférieure à 1/20
souvent réduite aux perceptions lumineuses, une douleur majeure oculaire, rétro oculaire et péri oculaire décrite parfois comme des céphalées
diffuses si intenses qu'elles peuvent
occasionner des nausées, vomissements pouvant faire égarer le
diagnostic.
La cornée a perdu sa transparence,
elle apparaît «glauque». Il existe une
semi-mydriase aréactive.
13
L'œil est dur classiquement comme
une bille de bois (on le palpe à 2
doigts à travers la paupière supérieure, regard en bas, en comparant avec
l'autre œil ou son propre œil).
C'est une urgence ophtalmologique absolue (à traiter dans les 6
heures sinon risque de séquelles
graves).
Uvéite
La baisse d'acuité visuelle est variable souvent marquée, la cornée reste
transparente avec un reflet brillant, la
pupille est en myosis. La douleur est
présente, intense mais sans commune mesure avec un GFA. Les causes
sont variées, locales, régionales ou
générales. Il faut encore une fois éliminer un épisode traumatique plus ou
moins récent et adresser à l'ophtalmo
dans les 24h. Attention aux opérés
récents (<1 mois), aux diabétiques
«tarés » ou le risque d'endophtalmie
devient une urgence absolue.
Kératite
La baisse d'acuité visuelle est modérée, la douleur est marquée mais souvent circonscrite à l'œil, avec sensation de corps étranger. La cornée
peut paraître normale ou présenter
une ou plusieurs opacités plus ou
moins intenses, fixant la plupart du
temps la fluorescéine. Il peut s'agir
d'une kératite virale à adénovirus le
plus souvent, fluo – ou d'une kératite
herpétique avec fluorescence en carte de géographie ou dendritique. La
kératite à adénovirus peut être traitée
par antiseptique et AINS locaux, être
adressée à l'ophtalmo en deuxième
attention en l'absence d'amélioration,
mais la constatation d'une opacité ou
d'une fluorescence positive rend nécessaire le contrôle ophtalmo dans
les 24 heures.
Suite du sujet en page 20
LA PELADE D’ORIGINE
Dr ARAÏBI Ali
La pelade - «alopecia areata» pour les
auteurs américains - était désignée sur
le nom de «Dragon qui dévore les cheveux» par les chinois. C’est une dermatose qui atteint les régions pileuses du corps, surtout le cuir chevelu
et la barbe. Elle est caractérisée par
des plaques d’alopécie bien circonscrites, arrondies, d’évolution rapide,
centrifuge. Elle est la plus fréquente
des maladies alopéciques. La pelade
n’est pas considérée, physiologiquement, comme une affection grave ;
mais la chevelure a une importance
esthétique certaine chez l’homme et
primordiale chez la femme.
C’est pour cela que des aires peladiques constatées sur le cuir chevelu
auront un retentissement psychique
souvent très important. La pelade peut
avoir de multiples origines. Nous
nous proposons d’étudier plus spécialement la pelade d’origine dentaire.
Bien que ce type de pelade soit assez
rare dans la pratique courante, il nous
paraît essentiel que le praticien ait
une connaissance suffisante, car un
jour ou l’autre, il se peut qu’un patient
lui soit adressé par le dermatologue.
HISTORIQUE
La pelade a été décrite depuis fort
longtemps. CELSE le premier l’a étudiée au 1er siècle après J-C, en en
distinguant deux formes : l’alopécie
proprement dite et l’ophiasie, «pelade
marginale» plus particulière aux enfants. Mais ce n’est qu’à partir du
XIXe siècle, que l’interprétation pathogénique de la pelade donne lieu à de
véritables recherches scientifiques.
Deux théories vont tour à tour s’imposer suivant les tendances médicales de l’époque : la théorie parasitaire
et la théorie nerveuse.
Durant toute la première moitié du
XIXe siècle, la pelade fut considérée
comme une affection parasitaire.
C’est en 1902 que JACQUET détruit le
dogme de la contagiosité peladique.
Et par ses travaux, non pas sur la
pelade, mais sur «le peladique». Il montre que cette maladie était une
«dystrophie d’origine nerveuse» et que
«l’épine peladogène» était le plus
souvent constituée par des «lésions»
dentaires.
ETUDE CLINIQUE
La pelade peut s’observer à tout âge,
on la rencontre le plus souvent chez
l’homme que chez la femme, surtout
chez l’adulte jeune. Mais elle présente un deuxième pic de fréquence
chez la femme aux alentours de la
ménopause. La plaque peladique d’origine dentaire réalise une alopécie
circonscrite. Il est rare que le malade
s’aperçoive lui même de la lésion : en
général, c’est une personne de son
entourage ou le coiffeur qui la découvre. Les symptômes de la période
préalopécique : le prurit local et l’hyper esthésie au niveau de l’émergence des branches du trijumeau du même coté ne sont pas admis par tous
les auteurs.
Les aires sont peu étendues, arrondie ou ovalaires à bords nets, de dix
a vingt millimètres de diamètre : « les
grandes pelades ne sont pas d’origine dentaire». A leur niveau, la peau
est totalement glabre lisse, nue, propre, de couleur blanc – ivoire, et le
siège d’une certaine laxité tégumentaire qui peut aller jusqu'à l’hypotonie,
décrite par JACQUET, mise en évidence par la facilité avec laquelle on
peut plisser la zone atteinte.
La plaque peladique est toujours uni-
14
latérale et siège dans une région topographiquement bien définie. La
répercussion trophique a un siège
d’autant plus postérieur que la dent
occupe une place plus reculée sur
l’arcade – ROUSSEAU DECELLE a
donc établi une carte topographique
des zones peladiques en fonction de
chaque dent ou groupe de dents :
IRRITATIONS ISSUES
DU MAXILLAIRE
Incisives : Réflexion dans les
régions naso–labiales et frontales.
Canines : Réflexion dans les régions
naso – labiales et fontes pariétales.
Prémolaires : Réflexion dans la
région fronto-pariétale et temporale
1ère Molaire : Réflexion dans la
région pariétale.
2ème Molaire : Réflexion dans la
région pariéto–occipitale.
3ème Molaire : Réflexion dans la
région occipitale.
IRRITATIONS ISSUES DE
LA MANDIBULE
Incisives et canines : Réflexion
dans la région mentonnière de la
symphyse au trou mentonnier, et
quelques fois dans la région sus hyoïdienne médiane.
Prémolaires : Réflexion autour du
trou mentonnier, en arrière de ce dernier, et dans la partie antérieure de la
région sous-maxillaire.
1ère Molaire : Réflexion dans la partie postérieure de la région sousmaxillaire, dans les régions angulomaxillaires et retro-auriculaire.
2ème et 3ème Molaires : Réflexion
dans la région occipitomuchale.
L’hyper esthésie cutanée, signe clinique accompagnent ou non, suivant
les auteurs, la pelade dentaire, est de
topographie variable suivant la dent
DENTAIRE
Chirurgien dentiste à Chlef
causale.
Schématiquement HEAD fait passer
une ligne par la commissure des lèvres et la protubérance occipitale,
divisant la tête en deux régions.
Les irritations pulpaires du maxillaire
supérieur se projetant au dessus de
cette ligne.
Les irritations pulpaires de la mandibule se réfléchissent au dessus.
FORME PARTICULIERE
CHEZ L’ENFANT :
«L’enfant peladique a souvent un
excellent état général, il présente cependant une denture défectueuse et
un comportement psychique particulier».
La pelade atteint aussi bien les filles
que les garçons et à tout âge à partir
de 3 ans.
Les plaques peladiques débutent
dans la région occipitale et s’étendent
de façon symétrique au dessus des
oreilles jusqu’au front.
Ces aires forment une zone glabre au
pourtour du cuir chevelu, dont la ligne
supérieure est faite d’une ligne polycyclique. On l’appelle «pelade ophiasique» dénommée déjà ainsi par les
grecs qui la comparaissaient à un
serpent.
Lorsque l’origine dentaire est établie,
ou fortement soupçonnée, l’évolution
est en général favorable après la suppression des épines peladogènes.
2 à 5 semaines, apparaît d’abord un
duvet clair, souvent situé au centre de
la plaque, qui pousse lentement.
A ce duvet font suite des cheveux
blancs, c’est une canitie transitoire,
car habituellement ces cheveux
blancs sont ultérieurement remplacés
par des cheveux de couleur. Il y a donc
en général «restitution ad integrum».
Mais cette canitie transitoire aug-
mente de fréquence avec l’âge, pouvant à la limite persister définitivement. Il faut noter que la guérison
n’est pas marquée par l’apparition du
duvet sur une partie de la plage, mais
par la présence de la canitie transitoire. Si cette guérison est définitive et
relativement rapide dans la plupart
des cas, des récidives peuvent avoir
lieu lorsque d’autres facteurs étiologiques se surajoutent. Il convient donc
de ne jamais promettre au malade
une guérison rapide.
QUELLES SORTES DE
LESIONS DENTAIRES
POURRA-T-ON
SOUPÇONNER D’EPINES
PELADOGENES ?
Nous soupçonnerons :
1- Toutes les dents en évolution
normale ou non
8Les dents surnuméraires, les
mésiodens.
8Les dents incluses, enclavées,
en désinclusion : dents de sagesse
inférieures et supérieures, canines
supérieures, prémolaires inférieures.
8Les éruptions dentaires (chez les
enfants surtout).
2- Toutes les dents soignées : qui
pourrant montrer des foyers infectieux latents : Kystes, granulome,
épaississement ligamentaire etc.
3- Certaines lésions du parodonte ;
les parodontites chroniques qui, par
la nature chronique de leur caractère
inflammatoire, représentent également des épines irritatives de choix.
ERADICATION DE
L’EPINE PELADOGENE
Elle consistera en une remise en état
de la bouche.
Au niveau dentaire:
8Soit par des reprises de traitement
de canaux.
15
8Soit par des curetages périapicaux.
8Soit par des extractions.
Au niveau parodontal ; les poches ne
pourront être traitées par la chirurgie
parodontale que si le malade est
«motivé». Il faudra que sa confiance
nous soit entièrement acquise, avant
d’entreprendre le traitement conservateur : sinon l’extraction reste la seule solution
CONCLUSION
La pelade n’est pas une maladie grave physiologiquement. Nous pensons
que le choix de la thérapeutique devra tenir compte de considérations
psychiques et esthétiques : ainsi l’avis
du malade sera-t-il important. On peut
néanmoins estimer qu’une tendance à
l’augmentation de la pelade d’origine
dentaire s’est manifestée au cours
des trente cinq dernières années.
Deux facteurs nous paraissent constituer une hypothèse plausible pour
tenter d’expliquer cette tendance.
D’une part tant du fait des progrès de
la thérapeutique que d’une meilleure
information des patients, l’odontologiste plus conservateur qu’autre fois,
pratiquera des traitements radiculaires qui aussi parfaits qu’il soient, ne
présentent pas une sécurité absolue
dans le temps .
D’autre part, l’accroissement de l’urbanisation et l’accélération du rythme
de vie qui en résulte ont pour conséquence la multiplication des «stress»
subis par l’homme.
Le praticien devra donc être en contact
avec le dermatologue pour bien
«connaître» le malade et être autant
«psychologue» qu’«odontologiste»
Ainsi en schématisant à l’extrême,
une femme préfèrera peut être davantage porter un appareil dentaire
qu’une perruque.
HISTOIRE
Il n’existe probablement pas
d’histoire aussi ancienne que celle
des parfums. Dieu a créer l’homme et
avec lui des sens dont celui de l’odorat. L’homme a su l’utiliser pour
reconnaître les choses et les différencier, la bonne ou la mauvaise odeur,
donc nous pouvons conclure que
l’histoire des parfums serait fortement
liée à celle de l’homme. Cependant,
les preuves matérielles que la recherche a pu découvrir remontent au
temps des pharaons et de l’Egypte
ancienne : les parfums étaient déjà
utilisés par les Egyptiens pour glorifier
leurs dieux par des fumigations et des
onguents ainsi que des huiles
parfumées. Cela n’empêcha pas les
femmes d’utiliser déjà à cette époque
les parfums pour leurs toilettes. Les
substances odorantes qu’ils utilisaient
n’étaient pas encore à base d’alcool la découverte de cette dernière substance est venue plus tard - mais plutôt des odeurs parfumées résultant de
bois, épices, résines, ou fruits que
l’on brûlait et qui laissait échapper
une fumée odoriférante (fumigation).
Quand aux huiles et onguents parfumés, elles étaient utilisées comme
préparation médicinale ou parfois
comme cosmétique.
Comme les parfums possédaient des
vertus médicinales, elles étaient exportées par les explorateurs. les toubibs et les marchands de parfums
d’autrefois étaient presque tous des
apothicaires (herboristes ou pharmaciens). Ces derniers travaillaient en
collaboration avec les médecins.
Le parfum se retrouva en Grèce puis
à Rome, pour arriver en Occident
beaucoup plus tard. Des différentes
améliorations furent apportées par les
grecs, les romains puis en Syrie
où les premiers récipients en verre
furent inventés au premier siècle
avant Jésus Christ.
L’avènement du Christianisme mit un
frein à l’usage du parfum dans le
monde occidental tant dans la vie
quotidienne où il était synonyme de
futilité que dans la vie religieuse où
les objet funéraires disparurent.
En revanche, les Arabes contribuèrent à le maintenir à travers le
commerce florissant des épices et par
l’invention de l’alambic (al’ in biq qui
signifie le vase) et l’amélioration des
techniques de distillation. Pour se
faire une idée plus précise sur le raffinement de leurs sens et de leur
passion pour les senteurs exquises, il
n’y a qu’à observer les jardins d’Al
Hambra à Grenade.
Il aura fallut attendre les croisades
en Terre Sainte pour que l’Europe,
par l’intermédiaire de quelques
croisés vénitiens plus portés par la
quête des plaisirs que par celle de la
foi, retrouve le goût de se parfumer et
découvre l’usage du savon. On dit
qu’à Carthage, Salommbo portait
deux petites amphores d’or accrochées à ses oreilles laissant échappé
goutte à goutte la senteur exquise
d’essences merveilleuses.
Au Moyen-Age, se répondit la mode
des cuirs parfumés : Philippe Auguste
accorda alors aux maîtres gantiers le
privilège exclusif de préparer des
parfums, crèmes et onguents .
LA FABRICATION
DU PARFUM
Au début de sa découverte, le
parfum était fabriqué par des moyens
archaïques, voire très simple, en utilisant des matières premières d’origi-
16
nes animales, végétales ou minérales.
Actuellement la synthèse chimique
ayant pris le dessus pour des raisons
d’ordre financière et protectionniste ;
financière car le parfum revenait extrêmement chère et protectionniste
car les mouvements de protection
des animaux se sont élevés contre
les massacres de la faune animale.
Les substances d’origine
animale :
La civette :substance produite par
les glandes d’un chat sauvage dans
une cavité proche des parties sexuelle
Le musc : substance secrétée par
la glande pré-puberale du chevrotin
porte musc et dont il se sert pour séduire les femelles en période de rut
Le castoreum : provient des glandes para-génitales des castors
Ambre gris : issu d’une concrétion
pathologique formée dans l’intestin
du cachalot ou du rat musqué
d’Amérique
Nous constaterons que ces substances proviennent toute d’animaux protégés ; actuellement ces produits de
base sont tous fabriqués par des procédés chimiques
Les substances d’origines
végétales :
Les substances d’origine végétale
sont extraites des différentes parties
de la plante et sont appelées essences naturelles. Actuellement, plusieurs milliers d’espèces, en ajoutant
à cela les fruits devenus à notre époque des senteurs en vogue
-les racines : le vétivier et l’Iris
-les mousses : le chêne
-les bois : bois de santal, le cèdre
-l’écorce : le Patchouli Indonnesien
-fruits : essentiellement les Hespéri-
DES PARFUMS
Dr DEHABA Tewfik
dés(citron,bergamote, orange, mandarine,…
-boutons :clou de girofle
-resines et gommes : galbanum,
opopona
graines :badianes
-herbes
aromatiques
:
Thym,menthe, sauges romarin
-fleurs :jasmin,rose, mimosa, cassier , tubéreuses, narcisse, patchouli
gardenia, lys, mugets, lavande…
Les substances de synthèses :
Les produits de synthèses ont été
découvert à la fin du XIX ème siècle.
L’industrie chimique a constamment
enrichi les substances de bases essentielles pour la création de nouveaux parfums. Différents produits de
synthèses dont nous pouvons citer les
plus courants, la coumarine, l’héliotropine, la vanilline et les aldehydes.
On recense à l’heure actuelle plus de
6000 produits chimiques et plus de
500 essences naturelles.
Très souvent, les créateurs associent
les produits chimiques aux essences
naturelles pour créer un parfum et
ceci nous amène à parler du créateur,
qu’est ce qu’un créateur ?
LE NEZ
Les concepteurs ou les créateurs de
ce merveilleux produit sont appelés
« Nez». Ils sont quelques dizaines
seulement de part le monde, une
quarantaine en 1980 et quelques 400
de moindre renom, ils utilisent une
palette odorante à laquelle ils associent les arômes et seulement par le
nez ils peuvent reconnaître les multiples composants de n’importe quel
parfum ; un grand Nez est capable
d’identifier 3000 odeurs qu’il apprend
à connaître, mais peut aussi détecter
par son odorat et sans difficulté 100 à
200 composants présents dans un
mélange.
Le Nez possède un talent de naissance qu’il fait aiguiser et entraîner
pendant plusieurs années
pour
connaître et enregistrer les milliers
d’odeurs qu’il va classer et ordonner
dans sa mémoire.
Ces créateurs peuvent travailler en
collaboration avec un laboratoire de
renom et vendre ainsi leur parfum
dans l’anonymat le plus complet :
le laboratoire nomme le parfum à
sa guise (GIVAUDAN, HOURE, MANE) ou vendre leur formule à des parfumeurs
ou parfois rester maître de soi et
de sa création pour lui donner son
nom ((Edouard Fléchier : POISON de
Dior, Courèges in blue de Courèges) ;
Annette Louit : Anaïs Anaïs de Cacharel, Jean Martel : Paco Rabanne
pour Homme ; Robert Ricci : l’air du
temps de Ricci…)
LE MÉCANISME
DE L’ODORAT
Le nez possède un fonction respiratoire et surtout olfactive ; un nez qui
possède toute ses capacités joue un
rôle de régulateur, humidificateur et
purificateur quelque soit les conditions climatiques environnementales
sans pour autant omettre sa vraie
fonction qui est l’odorat qui nous
donne toute les informations vitales
nécessaires sur l’environnement et
l’air qui le compose : s’agit-il d’air
toxique, de gaz nocif, vapeurs dangereuses ou à l’inverse de parfums
ou d’arômes embaumant séducteur.
Les molécules odorantes sont inspirées en même temps que l’air qui
les transporte et se dissolvent sur la
pellicule humide du mucus du nez.
17
L’information est alors prise
en relais par des cellules sensorielles
situées dans chaque fosse nasale
d’où elles sont acheminées vers le
cerveau après avoir fait une étape au
bulbe olfactif et emprunté les voies du
lobe olfactif. Nous disposons d’à peu
prés 50 millions de cellules olfactives
spécialisées. Ce processus simple en
soi est unique en son genre et terriblement sophistiqué. Schématiquement, nous pouvons dire, alors que
les autres sens se raccordent au
thalamus - sorte de station relais - et
se dirigent ensuite vers le néocortex,
partie du cerveau où siège notre intellect, le réseau olfactif quant à lui projette directement ses fibres vers le
cerveau dans une région appelée
territoire limbique. Or ce système limbique est également lié à la régulation
des pulsions primitives de la faim et
du sexe. On explique dès lors pourquoi les signaux olfactifs émis par les
odeurs et qui évitent tout système de
relais avant de se relier directement
au centre de comportement du
cerveau, sont moins soumis au contrôle rationnel. Ils sont d’autre part en
mesure de nous remémorer des souvenirs et d’affecter notre comportement émotionnel, sans même que
nous ayons conscience. Enfin, ils
sont capables de déclencher des
pulsions sexuelles.
Notre cerveau à la possibilité d’enregistrer plus de 3000 odeurs distinctes. Il existe par ailleurs un phénomène
remarquable et inexpliqué en matière
d’olfaction : c’est l’adaptation. En effet, aussi forte que soit une odeur, il
arrive toujours un moment où on ne la
sent plus (l’exemple le plus connu est
celui du fumeur de cigarettes : il ne
HISTOIRE
sent plus l’odeur qu’il porte, à force tous les parfums dont le thème princide s’exposer à cette odeur ; il ne la pal est une fleur ou un bouquet floral),
sent plus même chez les autres -les chyprés (basé sur un accord de
fumeurs).
bois, de mousse et de fleurs, avec
parfois des aspects cuirés ou fruités,
CYCLE DE VIE
les parfums chyprés sont riches et
D’UN PARFUM
Les constituants d’un parfum tenace),
s ’é v a por e nt e n tr ois p has es -les fougères, (accord généralement
successives :
réalisé avec des notes lavandées,
boisées, mousse de chêne, couPremière phase : tête du parfum
ou note de tête :
marine.)
Ce sont elles qui embaument dès
-les ambrés(sous cette dénominaque l’on ouvre le flacon elles sont
tion ont été groupés les parfums
franches mais volatiles donc peu duayant une note douce, poudrée, varable ; ce sont souvent des composés
nillée, animales très marquées),
d’essences fraîches, d’hespéridés à
-les cuirs (c’est une famille bien à
base de citron, bergamote, orange,
part, une idée de la parfumerie un
mandarine.
peu différente de ce que l’on conçoit
Deuxième phase : le corps du
généralement, des notes sèches, très
parfum ou note de cœur :
Notes dominantes du parfum, on les sèches parfois, de fumée de tabac,
perçoit rapidement quelques minutes en produisant l’odeur du cuir, souvent
après l’envol des notes de tête. Elles odeurs masculines).
ont de la personnalité et font le carac- Il y a d’autres classifications qui
tère du parfum. Il s’agit d’un composé ajoutent :
d’essences nobles, rares et chère : -les Hespéridés (essences des
rose, jasmin, iris, gardénia, muguet, agrumes),
jacinthe (il faut savoir qu’un Kg de -l’oriental (mélange de chaleur et de
jasmin représente environ 10 000 à sensualité, le musc, la vanille et les
20 000 petites fleurs et c’est une bois précieux sont accompagnés de
tonne de ces pétales (1 000 000 fleurs et d’essences exotiques.)
fleurs) qu’il faut traiter pour obtenir -le vert (odeurs de feuilles, herbe,
3 Kg de concrète, lesquels donneront fruit acide. sportive),
1 à 1,5 kilo d’absolue qui coûte entre -les boisés (extrait de racines, bois
hiver, fourrure, tweed),
10 000 à 18 000 euros)
-les épicés (herbes épicées, l’œillet.
Troisième phases : La queue du
parfum ou fixatif ou note de fond
provocante, mystérieuse.
Après avoir soutenu et prolongé les Comme l’écrivain ou le musicien, le
notes de cœur, elles prennent le re- parfumeur compose son parfum
lais et subsistent près de 24 heures. comme une histoire autour d’un
On les obtient à partir des matières thème ; il utilise telle note ou tel mot
premières naturelles à l’odeur intense pour composer son couplet ou sa
telles que le patchouli, le santal, le phrase et de son nez il crée son parmusc, la civette.
fum en jouant sur palette odorante et
CLASSIFICATION
associe les arômes, son imagination
DES PARFUMS
artistique dépasse parfois tous les
Les parfums sont classés en cinq entendements, il en sort un parfum.
grandes familles :
-les fleuris (ou floral : elle regroupe Le parfum étant lié à jamais à
18
l’homme, il vit au rythme de notre vie,
sans lui nous sommes moins sûr de
nous. Narines aux aguets de telle ou
telle mauvaise odeur, aussi devenu
notre assurance et notre bien être en
société ou en intimité. Qui oserait
vivre sans parfum ? Pas moi, alors
quelques conseils utiles pour
s’acheter son parfum seraient les bienvenus.
CONSEILS UTILES POUR
CHOISIR UN PARFUM
Il est conseillé de choisir son parfum
le jour où l’on se sent en forme, le
meilleur moment pour entrer dans
une parfumerie se situe en fin de
matinée ou en milieu d’après midi,
lorsque la vésicule et le foie sont
moins sensible.
Quand on choisit un parfum, il faut
que celui-ci soit en harmonie avec
vous, votre personne. Il n’y a pas de
parfums de blonde ou de brune. C’est
un complément du charme et de la
beauté et non un accessoire choisi au
hasard. Rappelez vous lors du choix
d’un parfums son cycle de vie, ne
porter pas de jugement tout de suite,
attendez que l’extrait prenne le temps
de développer l’harmonie de ses
notes, les premières effluves sont les
notes de tête ce qui est insuffisant
pour porter un jugement, le choix d’un
parfum demande un certain temps.;
N’essayer jamais plus de deux parfums en même temps et commencer
toujours par le plus léger des deux,
ne porter jamais votre ou un parfum
le jour où vous décidez d’acheter un
nouveau parfum, l’idéal est de demander des échantillons que vous
emporterez chez vous et que vous
testerez au calme et sans pression.
Chez nous, il faudra les acheter
(coûtent environ 500 DA).
La vendeuse ne doit pas vaporiser le
parfum trop près de la peau afin que
l’alcool s’évapore très vite sans
DES PARFUMS (suite)
agresser l’odorat. On ne doit pas
frotter le parfum vaporisé, car cela
bouscule le parfum et ses multiples
composants ne s’évaporent pas dans
l’ordre précis ; ne respirer pas votre
parfum trop près. Vous ne devez
juger que le sillage.
Préférer toujours les petits flacons
aux grands ; à peine ouvert le flacon
perd son arôme petit à petit. Evitez de
garder son parfum plus de 8 à
10 mois
LES POINTS DE
DIFFUSION DU PARFUM
L’histoire nous apprend que les
égyptiens baignaient leurs corps dans
des huiles odorantes, puis les juives
et les babyloniennes, tandis que les
grecques se parfumaient en abondance à l’eau de rose, mais aujourd’hui le parfum est employé
comme la chose rare et chère par
excellence. Ses composants précieux, le coût de la fabrication font
que le parfum est devenu un élément
de raffinement et de luxe. Le lien du
parfum et du geste sont devenus plus
précis, plus ponctués et nous apprenons qu’il y a des points de diffusion du parfum sur le corps. On dit
qu’il y a un triangle olfactif formé par
le nez et les épaules, le mieux serait
d’évitez ce triangle, il est recommandé de se parfumer la nuque, derrière les oreilles ou les lobes, là ou le
sang effleure, le parfum est exalté, à
l’ envers des poignets, les plis du
coude à l’arrière des genoux. On
choisira les lieux en fonction de l’effet
recherché, si l’on veut laisser derrière
soit un sillage, il faut vaporiser ses
cheveux.
Le Docteur Oxofino, directeur du
centre de recherche de Chatanooga
du Tenessee a découvert que le parfum s’exaltait aussi très bien lorsqu’on se parfumait sur toute les
zones un peu moites et chaudes de
notre corps, cela aide alors considérablement les molécules odorantes à se développer non seulement
plus harmonieusement
mais plus
durablement. En tout, la peau peut
être imprégnée à au moins seize endroits différents : tempes, entre les
seins, de chaque coté du pubis, chevilles, derrière les genoux… cela permet de rester parfumé plus longtemps.
Je crois que j’ai donné l’essentiel des
connaissances acquises depuis plus
de quatre mille ans. Il reste beaucoup
à savoir, à vous de faire les recherches que vous jugerez utiles. A bon
parfumeur, salut !
Dr DEHABA T.
LES PERLES DU LANGAGE
MEDICAL LOCAL (3)
Nos concitoyens immigrés ont, eux aussi, « leur »
langage médical assez spécifique qui mérite un droit de
cité dans cette rubrique. Nous citerons juste quelques
petits exemples pour illustrer. Par ailleurs, l'état de santé
dégradant et catastrophique dans lequel la plupart
d'entre-eux se retrouvent en fin de carrière est une des
images les plus expressives et les plus éclatantes des
« aspects positifs de la civilisation colonialiste » à la
mode ces temps-ci…mais passons!
D'emblée, le patient immigré qui vient consulter vous
balance un diagnostic, non pas une plainte ou symptome.
C'est qu'il veut impressionner son vis-à-vis en donnant
l'air d'etre quelqu'un qui sait!
-« Je suis branché! » me dit une fois un patient quelque
peu âgé. J'ai minutieusement cherché en vain une
quelconque tuyauterie d'une probable prothèse (auditive,
pacemaker, ou autre…). Il insinuait en fait une…
« bronchite! »
-« J'ai contracté la "ch'pisse »! me révéla un autre.
19
Evidemment c'est de « chaude-pisse » qu'il s'agit, mais la
rapidité de la prononciation vous laisse hagard un bon
moment avant de piger.
-Ayant mal à la gorge, un autre patient s'est senti obligé
d'emprunter un terme cher à Othmane Ariouet : « J’ai très
mal au Rex-Pharynx! ».
-En parlant de santé générale, un patient venant tout
juste de prendre sa retraite (un rentrant « finitif » dans le
jargon local), insista sur trois grandes règles principales
qu'il a mis longtemps à apprendre durant son long séjour
d'outre-mer, et qu'il faudra sérieusement appliquer
d'après lui à savoir: 1°) A….2°).. TTEN…….3°)..TION !
Allez…BOUNANI à tous!
Dr GHRISS Mahieddine
CAT PRATIQUE
DEVANT
UN ŒIL ROUGE
LA FLORE INTESTINALE
UN ORGANE À PART
ENTIÈRE !
Devant un œil rouge non traumatique, éliminer de façon certaine
La flore intestinale a d'innombrables
un… traumatisme ! ! !
Ne pas utiliser de collyre corticoï- fonctions dont celle, capitale, de lutter
contre l'invasion microbienne. Pour la
de sans diagnostic.
protéger, l'absorption régulière de
Œil rouge Non douloureux
probiotiques est un geste santé qui
Hémorragie sous conjonctivale : le est considéré avec de plus en plus
recours à l'ophtalmo est inutile. On d'intérêt.
peut prescrire un traitement de sou- Et si l'on vous disait que notre intestien» type Angiophtal, l'hémorragie tin est en fait notre principal organe
s'éliminant progressivement en 8 à 10 de défense ? La flore intestinale dresse un premier rempart naturel contre
jours. Se méfier du sujet jeune.
Conjonctivite : traitement par un des envahisseurs qui menacent l'orantiseptique local (Biocidan, Vitabact, ganisme. L'intestin compte aussi 80%
…) +/- AINS local (Indocollyre, Volta- des cellules du système immunitaire.
rène,…). Adresser à l'ophtalmo en Enfin cet organe est intelligent ! En
cas d'aggravation ou de persistance effet, le système immunitaire intestiau-delà de 5 jours. Eviter le recours à nal garde en mémoire le souvenir de
des antibiotiques locaux de deuxième toute agression, afin de réagir beaucoup plus rapidement en cas de réapintention type Quinolone.
parition.
Œil rouge Douloureux
D'où l'intérêt de maintenir sa flore
intestinale
en bon état ! Et c'est là
Glaucome par fermeture de l'angle :
urgence absolue ophtalmologique. qu'interviennent les probiotiques, des
S'il existe un délai (éloignement géo- micro-organisme vivants (appelés
graphique), injecter une ampoule de aussi bactéries ou ferments) qui, in500mg de Diamox IV et instiller de la gérés en quantité suffisante, procupilocarpine 2%. Les collyres mydriati- rent un bénéfice sur la santé de l'Hôte. Cependant, leurs effets sont étroiques sont contre indiqués.
Uvéite : les myotiques sont contre tement liés à la souche du ou des
indiqués. Le recours à l'ophtalmo doit ferment(s). Ainsi, les ferments vivants
se faire dans les 24 à 48h. S'il s'agit du yaourt contribuent à la digestion
d'un opéré oculaire récent (<1mois, du lactose -le sucre du lait-, grâce
cataracte, glaucome, décollement de une enzyme (la lactase), capable de
la rétine, greffe de la cornée), se mé- le digérer. Et ce, aussi bien dans le
fier d'une endophtalmie : urgence yaourt que dans l'intestin, puisqu'ils y
arrivent encore vivants. D'autres ferophtalmo absolue.
Kératite : prescrire un antibiotique ments agissent sur notre transit (celui
local avec un AINS et recourir à contenu dans Bio, le Bifidus Actif esl'ophtalmo obligatoirement dans sensis, par exemple) et nos défenses
naturelles (celui contenu dans Actiles 24-48h.
Dr Guilhem Cartry (CH de Firminy) mel, le Lactobacillus casei Defensis,
Dr Philippe Gain (CHU de StEtienne) par exemple). Et d'autres encore
exercent une action antibactérienne
http://www.univ-st-etienne.fr/
facmed/finit/ophturg/
20
contre les germes responsables de
différentes formes de diarrhées.
Mais le domaine actuellement le plus
passionnant est celui du renforcement des défenses immunitaires. Des
travaux ont montré que la consommation de yaourt s'accompagnait d'une
augmentation de certains anticorps.
Certains probiotiques peuvent stimuler le système immunitaire intestinal,
impliqué aussi bien dans les processus infectieux que dans les réactions
allergiques. Mais aussi les maladies
inflammatoires de l'intestin, en limitant
les problèmes d'allergie chez des
nourrissons dont les mères ont
consommé un probiotique particulier
pendant la grossesse. Mais ce ne
sont ici que les pistes de recherche
actuellement les mieux étayées. Les
probiotiques et la flore intestinale ont
encore bien d'autres atouts, à
confirmer.
Destination Santé - déc 2005
Le comité de rédaction de
CHLEF MEDICAL
a appris avec une grande
joie la naissance de
MOHAMED RIADH
qui est venu égayer en cette
fin d’année 2005 le foyer de
notre ami et membre dudit
comité
Dr GHRISS Mahieddine
Nous présentons nos
sincères félicitations à
notre ami, nous souhaitons
un prompt rétablissement
de la maman et une longue
et heureuse vie au bébé.
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