MIEUX VIVRE VOTRE ARGENT /NUMÉRO 410/AVRIL 2016
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premier credo en tant qu’investisseur
est donc de choisir la bonne agglomé-
ration, c’est-à-dire celle qui affiche un
réel développement économique et
a t t i r e d e s l o c a t a i r e s .
Puis, il faut sélectionner le meilleur
secteur de cette ville. « Il ne faut pas
hésiter à appeler des agents immobiliers
locaux pour leur demander dans quels
quartiers la demande de location est la
plus forte et quelles sont les surfaces qui
manquent le plus sur le marché »,
conseille Laurent Vimont, président
de Century 21 France. Ensuite, vérifiez
que vous ne payez pas trop cher votre
investissement locatif. Si vous achetez
dans le neuf, le surcoût par rapport à
l’immobilier ancien d’un secteur simi-
laire doit être de 20 % au maximum. Si
vous achetez dans l’ancien, dressez la
liste de tous les travaux que vous allez
devoir réaliser pour louer en parfait
état. Il ne faut jamais raisonner en prix
moyen au mètre carré, mais toujours
calculer le prix de revient global de
votre logement.
Pour ne pas surpayer, vous avez
d’ailleurs intérêt à acheter un appar-
tement en très bon état ou un bien
avec beaucoup de travaux de rénova-
tion. En effet, les premiers seront né-
gociés au prix du marché, mais vous
n’aurez pas de frais supplémentaires
de travaux. Quand aux seconds, vous
pourrez obtenir de belles remises sur
leur prix de vente. En revanche, évitez
les biens à rafraîchir. « In fine, ils coûtent
plus cher car le montant des travaux
nécessaires pour les rénover est élevé,
et la décote obtenue à l’achat ne les
couvre pas », affirme Jean Perrin, pré-
sident de l’UNPI (Union nationale de
la propriété immobilière).
Enfin, une fois que vous aurez jeté
votre dévolu sur un bien, financez-le
avec un crédit important. « Les inves-
tisseurs qui disposent d’une petite
épargne ont intérêt à investir le mini-
mum d’apport et à profiter au maximum
de l’effet de levier du crédit », conseille
Philippe Descampiaux, président des
agences Descampiaux Dudicourt à
Lille. Cette stratégie a un autre atout :
comme les intérêts d’emprunt sont dé-
fiscalisables à 100 % (voir p. 73), vous
minorerez les revenus fonciers encais-
sés durant les premières années de
remboursement de votre prêt et limi-
terez ainsi votre pression fiscale.
4 conseils pour bien acheter
H
Les 12 commandements pour optimiser votre patrimoine immobilier
Votre Argent
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Peaufinez votre emprunt
Faites appel à un courtier pour qu’il monte votre dossier
de crédit. En optimisant les aides (prêt à taux zéro,
subventions, crédit pour certains travaux, aides
régionales…), il vous fera obtenir un taux d’emprunt très
bas. Mais surtout, il négociera tous les à-côtés afin de
réduire votre note. Selon votre profil, vous pourrez profiter
d’une assurance (décès, invalidité, incapacité de travail)
parfois trois fois moins cher, soit quelques milliers
d’euros d’économies. Le courtier trouvera également la
garantie la plus intéressante, et l’emprunt le plus souple
possible. En vous faisant opter, gratuitement, pour des
mensualités modulables qui permettent d’abaisser vos
remboursements en cas de coup dur et en négociant le
montant de vos indemnités de remboursement anticipé.
Partez en
repérage
Avant d’acheter, identifiez les
secteurs qui vous intéressent
après vous y être promené
le week-end et en semaine.
Ensuite, examinez les biens
qui y sont en vente et entrent
dans votre budget, en
consultant les sites Internet.
Vous aurez ainsi une idée
précise du marché immobilier
dans votre lieu de prédilection
et pourrez revoir vos
prétentions à la baisse ou
changer de secteur si les
tarifs sont trop élevés. Ou bien
viser plus haut si votre budget
se révèle confortable. Ensuite,
visitez dans un temps
rapproché tous les biens que
vous pourriez potentiellement
acquérir. Une fois sur place,
prenez des photos, posez des
questions et examinez vos
notes à tête reposée avant
d’envisager une contre-visite.
Vous aurez tous les atouts
en main pour faire une offre
au prix demandé ou négocier
le tarif à la baisse.
Estimez le budget global
Que vous achetiez pour habiter ou investir,
raisonnez toujours en termes de budget
global. Pour une résidence principale, calculez
le montant de vos charges réelles :
mensualités de crédit, charges de copropriété,
taxe foncière, provisions pour travaux
(rénovation d’une cage d’escalier, remise
à neuf de la machinerie d’ascenseur, réfection
de toiture, ravalement…). Pour un
investissement locatif, rajoutez, en plus, les
frais de remise en état (peinture…) entre deux
locataires, mais aussi le coût de la gestion
locative (de 7 à 15 % du montant des loyers
annuels, selon les cas) et de l’éventuelle
assurance loyers impayés. Vérifiez que
vous pouvez tenir ce budget global sans
vous mettre dans une situation financière
périlleuse.
Etudiez le marché locatif
Si vous achetez un bien locatif, étudiez
le potentiel de la ville où vous envisagez
d’investir. Sans croire ce que vous
racontent les promoteurs, si vous optez
pour un bien neuf, et en confrontant ce
que vous affirment les agents
immobiliers, si vous visez l’ancien.
Vérifiez aussi que le bien correspond à la
demande de la zone où vous investissez.
Un studio sera loué sans difficulté près
d’une université, plus difficilement dans
un secteur où les couples de seniors sont
nombreux. Inutile d’investir dans ce type
de surfaces si l’offre est abondante alors
que les deux-pièces manquent. Pensez
à vérifier le niveau réel des loyers,
il est parfois inférieur à celui des plafonds
imposés par les dispositifs fiscaux.
Un courtier
négocie le taux
et les conditions
du prêt.
Chris Ryan / Getty Images