Commémoration de la libération de Grigny

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Commémoration de la libération de Grigny
Extrait du René Balme
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Commémoration de la libération de
Grigny
- UNE AUTRE PAROLE - Discours -
René Balme
Date de mise en ligne : dimanche 1er septembre 2013
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Commémoration de la libération de Grigny
Discours de René BALME
Le 01 septembre 2013
Le 2 septembre 1939, la France s'engageait dans la seconde guerre mondiale.
Début septembre 1944, les communes de notre région, et plus particulièrement Grigny, étaient enfin libres.
69 ans ont passé depuis mais le souvenir reste intact dans la mémoire de ceux qui l'on connu ou qui y ont participé.
De ceux qui se trouvaient aux côtés d'André Mayer et de Emile Eveillier lorsqu'ils sont tombés sous les balles
allemandes, le 31 août 1944, peu avant la libération de Grigny.
André Mayer était Président de la coopérative SNCF et Maire de Grigny. Il a été assassiné, lors d'une expédition
punitive, à l'angle de la rue qui porte son nom et de la rue Emile Eveillier.
Emile Eveillier était un jeune chef de 24 ans. Dénoncé, il se livra aux nazis pour éviter un bain de sang. Il fut fusillé
ce même 31 août 1944. Il laissait une veuve enceinte et un orphelin.
Avant eux, 5 résistants avaient payé de leur vie leur courage face à l'occupant.
Félix Héritier, arrêté par la Gestapo, est fusillé à Saint-Genis-Laval le 20 août 1944 dans les conditions que l'on sait.
André Sabatier, entré dans le réseau de résistance FTPF dès 1942, avait le grade d'adjudant et s'était distingué au
cours de plusieurs opérations, notamment à Brignais.
Le 29 août 1944, le commandant du fort d'Irigny demande aux résistants de faire taire un F.M. allemand sur la butte
des Charmes. André Sabatier partit remplir cette mission avec son groupe et c'est au cours de cette mission qu'il fut
tué, laissant à sa veuve trois orphelins. Il fut nommé, à titre posthume, sous-lieutenant en avril 1948.
Fabien Roussel, né le 13 avril 1901 à Grigny, cheminot à Lyon-Vaise, était membre de la Résistance du Rail. Le 16
mai 1944, il est arrêté par la Gestapo, interné à Montluc et fusillé le 16 juin à Saint-Didier-de-Formans dans l'Ain.
Adjudant dans la résistance, il reçut, à titre posthume :
la médaille de la résistance française le 5 janvier 1959 ;
La croix de guerre ;
La médaille militaire le 5 mars 1959.
D'autres conduits vers les camps de la mort ne connurent jamais ce que fut la libération et ne revinrent jamais à
Grigny :
Francis Perrat, 18 ans, fils de cheminot et Guy Raffin, 17 ans et demi, également fils de cheminot s'engagent dans
les FTPF de la ville en septembre 1943. Le 2 avril 1944, ils sont arrêtés en service commandé par la police au
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service de Pétain. Il sont emmenés à la prison Saint Paul à Lyon : après de durs interrogatoires, commence leur
calvaire d'internement. En février 1945, Guy Raffin meurt à Leitmeritz en Tchécoslovaquie et Francis Perrat, alors
interné au camp de Flossenbourg, meurt en novembre 1944.
Fleury Jay, même s'il eut la chance de revenir, ne se remit jamais des sévices qu'il avait subis pendant son
internement. Il était né à Grigny en janvier 1902, cheminot à la gare du Sablon, il était également secrétaire local de
la Société "Les Amis de l'URSS" et membre du Parti Communiste. Arrêté à ce titre le 7 juin 1940, il fut interné au Fort
du Paillet à Dardilly. Acheminé au camp de Chibron dans le Var, puis au camp de Saint-Maurice-La-Pointe à
Saint-Sulpice dans le Tarn. De 1941 à la fin juillet 1944, Fleury Jay fut replié sur l'Allemagne à Buchenwald puis à
Allac, annexe de Dachau. Il devait être libéré en avril 1945 et rapatrié fin juillet 1945. Très éprouvé physiquement, il
mourut en 1950.
Aujourd'hui, nous nous devons de leur rendre hommage pour leur engagement sans faille, pour leur courage qui les
a conduits à sacrifier leur vie pour que d'autres, dont nous sommes, puissent vivre libres.
Je voudrais que leurs familles et leurs amis sachent notre profond respect et notre admiration pour ces hommes dont
la plupart étaient encore des enfants. Je voudrais qu'ils sachent qu'au-delà de ces quelques minutes
commémoratives, parce que nous avons un devoir de mémoire, nous emploierons à perpétuer leur souvenir.
Pour ce qui n'ont pas connu cette période ou qui ne savent pas ce que furent ces années à Grigny, je recommande
l'excellent ouvrage de notre regretté Roger Tissot qui retrace admirablement ces années d'occupation, de résistance,
de courage et de bravoure à Grigny.
Comment ne pas évoquer, en ce jour de commémoration, ce qui se trame en ce moment en direction de la
Syrie ? Alors même que les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien ne sont toujours
pas établies, les USA et la France ont décidé de se livrer à des attaques contre l'état souverain de Syrie en
violation avec lois internationales.
Que l'on ne se méprenne pas, je ne défend pas le régime de Bachar El Assad, ni les exactions qui sont
commises tant par les rebelles que par le régime.
Je m'étais élevé en son temps contre l'intervention militaire de la France au Mali et je m'élève, une fois de
plus, contre cette décision prise par le gouvernement seul qui refuse un vote au parlement et qui entend
passer outre la représentation populaire avant d'intervenir.
Le parlement de la Grande Bretagne s'est prononcé contre, le Président des USA va consulter le Sénat, deux
tiers des français se disent opposés aux frappes contre la Syrie et l'opinion publique américaine n'y est pas
favorable du tout. 3 membres permanent sur 5 du conseil de sécurité de l'ONU sont contre.
Dans ces conditions, nous ne pouvons accepter que le Président Hollande s'autorise, seul, à déclarer la
guerre à un pays souverain, au nom de la France et donc en notre nom.
Qu'il me soit permis de rappeler que l'utilisation d'armes chimiques n'est pas une première dans cette
région. Souvenons-nous de 2008 - 2009 et de l'opération Plomb Durci menée par l'état d'Israël sur le territoire
de Gaza. A cette époque des bombes au phosphore blanc ont été utilisées par l'armée israélienne sans que
la France, ni les États-Unis, ni la Grande Bretagne ne s'en offusquent. Ce deux poids, deux mesures en dit
long sur notre diplomatie et sur la volonté de Président Hollande d'en découdre, coûte que coûte, dans cette
région du monde en ignorant les conséquences dramatiques qui vont en découler pour les populations
civiles concernées, mais aussi pour notre pays.
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Le discours de Dominique de Villepin devant l'ONU, qui fit en son temps honneur à la France, résonne
encore en moi au moment ou la honte m'envahit face à ce gouvernement qui depuis sa mise en place na
jamais choisi le camp de la paix en se rangeant systématiquement du côté de l'empire.
L'heure est grave et j'invite chacune et chacun à se mobiliser pour que le camp de la paix triomphe et que
soit évité ce qui pourrait bien être une 3ème guerre mondiale.
Le 1 septembre 2013
René BALME
Maire de Grigny
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