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l."llmbinanr
rctraü•
E.Ssavisu
A' tous ceux qui m'ont aidé
et qur se reconnartront.
'
A
Il est évident que la carri~re de polémiste est
infiniment moins capitonnée que celle de poète
élégiaque ou de rornancier mondain. Le pamphlet
conduit rarement à la fortune, encore moins aux
honneurs. Son plus clair bénéfice est une longtte mite
de démilb avec la Justice et l'opinion. De mauière
invariable, l'écrivain de combat doit subir les
reniements, les coups de crox-là qu'iL croit défendre, et
qu'en fait il défend. Quels que soient son temps, son
parti, qu'il s'appelle Marat, Coun'er, Carrel, Veuillot,
Vall~, Rochefort, Dmmont, Bloy, Tailhade, Zola,
Cassagnac, Jouvenel, Daudet, Maurras, son sort est
réglé, plus ou moins tragiquement, également ingrat.
D'où vient donc que toujours, en dépit de tout et de
tous, iL se trouvera des hommes qui, dédaigneux des
facilités de La vie, se consacreront en connaissance de
cause à la plus redoutable des tâches humaines, qui est
de jeter l'alarme aux jours de grand pén'l, et, s'iL le faut,
tk crier malheur sur les contemporains?
C'est que le monde Littéraire n'est pas entièrement
composé de Littérateurs. Il se trouve des hommes qui ne
se réfugient pas dans leur œuvre... Ces hommes se
5
Alain SORAL
DU M~~IE AUTEUR
Essais
Les ~iou ve mc nts de mode expliqués aux parems,
Robut Laflom, 1984 {en collaboration a\'ec H ector Obalk
ct Alexandre Pasche).
La C réation de mode, S. I.S., 19 7.
Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996.
Vers la féminisation ?. Éditions Blanche, 1999.
,
Jusq u 'où va+on descendre?, Editions Blanche, 2002.
,
Socrate à S:~in t -Tropez, Editions Blanche, 2003.
COMPRENDRE
I.:EMPIRE
Dem ain la gouve rnance g lobale
ou la révolte des N ations?
Romans
La Vic d'un vaurien, Éditions Blanche, 200 1.
,
Misères du désir, Editions Blanche, 2004.
ESSAI
•
,
C hute !, Editions Blanche, 2006.
Films de court mitrage
Collection dirigée par Franck Spengler
C houabadaballet, une dispute a moureuse entre deux
essuie-glaces, Éditions Soral, 1990.
Les Rameur-;, m i ère affective et culture physique à
Carrière-sur-Seine, Agot films, 1993.
Film de long métrage
Confession d'un dragueur. Flt1ch films, 200 1.
201 1
,
EDITIONS B LANCHE
,
© Editions Blanche, Pnris, 20 Il
!SB
: 9782846282482
lm prim! e11 France
•
38, rue La Condamine
PARIS 17e
•
battent. Ils sc battent parce que s'ils ne se battaient pas,
nul ne sc battrait à leur place. Et pourquoi se battentils? Par devoir civique, assurément, mais encore et
surtout pour l'honneur de leur profession. Seuls et
désannés, ils vont au cœur de la bataille parce qu'ils
obéissent à leur mission. Ils se mentiraient à euxm~mes, s'ils renonçaient au combat.
Henri Béraud
* * *
Hier. à travers la foule du boulevard, je me sentis
frôlé par 1111 Etre mystérieux que j'avais toujours désiré
connaître, et que je recomws tout de suite, quoique je
11e L'eusse jamais vu. Il y avait sa11s doute chez lui,
rclativemtnt à moi, un d!sir analogue, car il me fit, en
passant, un clignement d'oeil significatif auquel je me
hâtai d'obéir. Jë lt suivis attentivement, et bientôt je
descendis den-it re lui dans une demeure sotlterraine,
éblouissante, oii éclatait tm luxe dont aucune des
habitations supérieures de Paris ne pourrait fournir un
exemple approchant. Il me pantt singulier que j'eusse
pu passtr si souvent à côté de ce pre.rtigieux repaire sans
en deviner l'entrée. Là régnait une atmosphère exquise,
quoique capiteuse, qui faisait oublier presque
instantanément toutes les fastidieuses horreurs de la
vic; on y respirait une béatitude sombre, analogue à
celle que durent éprouver les mangeurs de lotus quand,
débarquant dans une île enchantée, éclairée des lueurs
d'une éternelle après-midi, ils sentirent naître en eux,
aux sons assoupissants des mélodieuses cascades, le désir
de ne jamais revoir leurs pénates, leurs femmes, leurs
enfants, ct de 11c jamais remonter sur les hautes lames
de la mer.
Il y avait là der visages étranges d'hommes et de
femmes, marqués d'une beauté fatale, qu'il me semblait
avoir vus déjà à des époques et dans des pays dont il m'était
impossible de me souvenir exactement, et qui m 'inspiraient
plutôt une sympathie fraternelle que cette craime qui naÎt
ordinairement à l'aspect de l'inconnu. Sije voulais essayer
de définir d'une manière quelconque l'expression !inguli~re
de leurs regards, je dirais que jamais je ne vis d'yeux
brillant plus énergiquement de l'horreur de l'ennui et du
désir immortel de se sentir vivre.
Mon hôte et m01~ nous étions déjà, en nous asseyam,
de vieux et pmfaits amis. Nous mangeâmes, nous bfimes
outre mesure de toutes sortes de vins extraordinaires, et,
chose non moi1u extraordinaire, il mc semblait, après
plusieurs heures, que je n'étais pas plus ivre que lui.
Cependant le jeu, ce plaisir surhumain, avait coupé à
divers intervalles nos fréquentes libations, et je dois dire
que j'avais joué et perdu mon âme, en partie liée, avu
une insouciance et une légèreté héroïques. lAme est une
chose !Î impalpable, si souvent inutile et quelqucfoi.r .ri
gcnallle, que ;e n éprouvat, quant a cette perte, qu tm
peu moins d'émotion que .ri j'avais égaré, dans une
promenade, ma carte de visite.
Nous f umâmes longuement quelques cigares dont
la saveur et le parfiJm incomparables donnaient à
l'âme la nostalgie de pays et de bonheurs inconnus, et,
enivré de totttes ces délices, j'osai~ dans un accès de
familiarité qui ne parut pas lui déplaire, m'écrie1; en
m 'emparant d'une coupe pleine jusqu 'au bord:
«A' votre immortelle samé, vieux Bouc 1»
Now causâmes aussi de l'univers, de sa créatior1 et de
safuture destntetion; de la grande idée du siècle, c'est-à,A
•
,,
•
"
l
dire du progrès et de la peifectibilité, et, en général, de
towes les fom1es d~ l'infatuation humaine. Sur ce
Stlj~t-là, Son Altesse ne torùsait pas en plaùa111eries
ligères et irréfutables, ~telle s'expn"mait avec une suavité
de diction et une tranquillité dans la drôlerie que je n'ai
trouvées dans aucun des plw célèbres causeurs de
L'humanité. Elle m 'expliqua L'absurdité des différentes
philosophies qui avaient j usqu'à présent pris possession
du cerveau humain, et daigna m~me mefaire confitknce
de quelques principes fondamentaux dont il ne me
convient pas de pattager les bénéfices et La propriété avec
qui que ce soit. Elle nes~ plaignit en auettne façon de la
mauvaise réputation dont elle jouit dans toutes les parties
du monde, m'assura qu'elle éttt it, elle-même, la persanne
la plus intéressée à la destruction de la superstition, et
m 'avoua qu'elle n'avait · eu peut; relativement à son
propre pouvoir, qu'une seule fois, c'était le jour où elle
avait emenduun prédicateur, plw mbtil que ses confrères,
s'écn"er en chaire: «Mes chers frères, n'oubliez jamais,
quand vOtiS entendrez vanter le progrès des lumières, que
la plus belle des ntSes du diable est de votiS persuader
qu 'iln '~xiste pas!,
L~ souvenir de c~ célèbre orateur nous conduisit
naturellement vers le Sllji:t des académies, et mon
étrange convive m'affinna qu'il ne dédaignait pas, en
beaucoup de cas, d'inspirer la plume, la parole et la
conscience d~s pédagogues, et qu'il assistait presque
toujours en personne, quoique invisible, à toutes les
séances académiques.
Encouragé par tant de bontés, je lui demandai des
nouvelles de Dieu, et s'il l'avait vu récemment. JI me
répondit, avec une insouciance nuancée d'une certaine
tristesse: «Nous nous saluons quand now nous rencontrons, mais comme deux vieux gentilshommes, etl qui
une politesse innée ne saurait éteindre totll à fait le
souvenir d'anciennes rancunes. ,
JI est doweux que Son Altesse ait jamais donné une sr·
longue audience à un simple mortel, et ;~ craignais
d'ab11Se1: Enfin, comme l'aube frissonnante blanchissait
les vitres, ce célèbre personnage, chanté par umt de poètes
et servi par tant de philosophes qui travaillent à sa gloire
sans le savoir, me dit: «fe veux que vous gardiez de moi
un bon souvenir, et vou.s prouver que J'vfoi, dom on dit
tant de mal, je mis quelquefois bon diable, pour me servir
d'une de vos locutions vulgaires. Afin de compenser la
perte irrémédiable que vous avez faite de votre âme, je
vous donne l'en;i:u que vmts aun"ez gagné si le sort avait
été pour vous, c'est-à-dit-e la possibilité de soulager et de
vaincre, pendant toute votre vie, cette bizarre affection de
l'En mu: qui est/a source de toutes vos maladies et de tOLIS
vos misérables progrès. Jamais un désir ne sera fonné par
vOliS, que je ne vOLIS aide à le réaliser; VOliS régnerez sur
vos vulgait-es semblables; vOliS serez fou mi de Jlatten·es et
même d'adorations; l'argent, l'or, les diamants, les palais
féeriques, viendront vOLIS chercher et VOliS prieront de les
accepter, sans que vor~.r ayez fait un effort pour les gagner;
VOlts changerez de patrie et de contrée aussi souvent que
votre fantaisie VOliS l'ordonnera; vou.s VOliS soûlerez de
voluptés, sans lassitude, dans des pays cham1ants oii il fait
toujours chaud et où les femmes sentent aussi bon que les
fleurs,-et caetera, et caetera ... ,, ajouta-t-il etl se levant
et en me congédiant avec un bon soun·re.
Si ce n'cfit été la crainte de m 'humilier devant une
aussi gmnde assemblée, je serais volontiers tombé aux
pieds de ce joueur généreux, pour le remercier de son
inouïe munificence. Mais peu à peu, après que je L'eus
quitté, l'incurable défiance rentra dans mon sein; je
n'osais plus croire à un si prodigieux bonhem; et, en me
8
9
couchant, faisant encore ma prière pm· un reste
d'habitude imbécile, je 1·épétais dans un demi-sommeil
«Mon Dieu/ Seigneur, mon Dieu/ faites que le diable
me tienne sa parole/ »
C harles Baudelaire
Spleen de Pa1is, Le joueur généreux
* * *
Tu casses des cailloux, vieillard, sur Le chemin;
Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'aù· qui le
mouille;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille;
Le chaud est ton tyra11, le froid est ton bourreau;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton san·au;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute;
Tu gagnes dans ton jom-juste assez de pai11 noir
Pour manger le matin et pour jeûner Le soir;
Et, fantôme suspect devant qui l'on recule,
Regardé de travers quand vient Le crépuscule,
Pauvre au poim d'alanner Les aLLants et venants,
Frère sombre et pensifdes arbres frissonnants,
Tu Laisses choir tes ans ainsi qu'eux Leur feuillage;
Autrefois, homme alors dans La force de l'âge,
Quand tu vis que L'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,
Et Le Russe et Le Hun sur la terre sacrée
Se ruet; et le nord revomir Attila,
Tu te Levas, ttt pris ta fourche; en ces temps-Là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
JO
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le Long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
J\t/êle L'éclair du fouet au tmmerre des r·oues.
Un homme y dmt. Vieillard, chapeau bas 1 Ce passant
Fit sa fortune à l'heure oû tu versais ton sang;
IL jouait à la baisse, et montait à mesw·e
Que notre chute était plus profonde et plus sûre;
Il fallait tm vautour à nos morts; il le fut;
Il fit, travailleur âpre et toujours à L'affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes;
Moscou remplit ses prés de meules odm·antes;
Pour lui, L eipsick payait des chiens et des valets,
. Et la Bérésina charriait un palais;
Pour lut~ pour que cet homme ait des fleurs,
des channilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs Larges griLles,
Des ja1·dins où l'on voit le cygne errer sut· l'eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la mange1; et la tordre, et La boù·e,
Ce Shaylock_, avec Le sabre de Bluche1;
A coupé sur la France une livre de chaù:
01; de vous deux, c'est toi qu'on hait, Lui qu'on vénère;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau
bas!
Victor Hugo
Le travaillew· et le joueur en Bourse
INTRODUCTION :
COM PREN DRE I..:EMPIRE
•
·
D éjà comprendre le titre.
Composé, comme Sociologie du dragueur. de
textes courts s'enchaînant logique me nt po ur
raconter ce combat d'idées q u 'est l'Histoire, sans
omenre de resiruer ces idées dans I'HisLOire q ui les
a vu naître, Comprendre l'Empire aurait to ut aussi
bien pu s'intituler : Sociologie de la domination o u
Sociologie du mensonge, tant Empire et domination
par le mensonge sont liés.
Peu universitaire dans sa form e, par respect pour
le lecteur, mais fruit de ci nqu ame années d'expériences combina nt lectures er engagcmem sa ns
lequel il n'est point de compré hensio n véritable, cet
essai pédagogique récapitule le parcours complet allant de la Traditio n au ma rxisme et du marxisme
à la TradiLion - qui seul permet la mise à jo ur du
process us de domination oligarchiqu e e ngagé
depuis plus de de ux siècles en O ccident.
13
Quam à la motivation de l'auteur, le pourquoi
d' une telle prise de risques pour si peu d'adhésio n domination impériale obl ige - peut-être une envie
d 'entrer dans la ltgende plus forte que celle d'entrer
dans la carrière ? t:ivresse de la vérité qui finit par
s'imposer comme une religion ? Cet ennui mortel
aussi qu'on re sem à force de ne côtoyer dans
l'Olympe que des salauds, des soumis et des cons.
En résumé, une to urnure d'esprit qui me dépasse,
mais qui fait que je ne parviens pas, malgré les
leçons de la vic et les déceptions, à me résoudre
comme tant d'autres laissés sur le bord de la route,
à cc cynisme d'élite qui conduit au mépris du
peuple et du bien commu n .
1.
DIEU ET LA RAISON
La République française est invincible comme la
Raison, elle est immortelle comme la vérité. Quand la
lib~rté a fait une conquête telle que la France, nulle
puissance humaine ne peut l'en chasser.
Maximilien de Robespierre
Partotll oii la bourgeoisie ~si parv~nu~ à dominer,
~Ile a dttmit toutes l~s conditionsféodal~s. patriarcal~s,
idylliques. 1mpitoyable, elle a déc/n'ré les li~ns
multicolor~s d~ la féodalité qui attachaiem l'homme à
son supErieur naturel, pour ne laisser mbsistu d 'autr~
lien entre l'homme et L'homme que l'imérêt tout 1111,
l 'inexorable "paiement comptaflt". Fn'ssons sacrés ~~
pieuses ferveurs, enthousiasme chevaleresque,
m élancolie béotienne, elle a noyé tout cela dans l'eau
glaciale du calcul égorste.
Karl Marx
15
-
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
claironne nt les vainqueurs du mo me nt, tou t se
po ursuit d' une autre façon.
Er comme nous sommes en France ct français,
cette histoire ne commence pas par l'Italie des Borgia,
l'Angleterre de C ro mwell, même si quelque chose de
notre modernüé se joue déjà ici et là, mais par cet
autre grand moment qu'est la Révolution française.
Pas la mythologie révolutionnaire, ce début du
roman national qu i, nécessairement, comme chaq ue
fois qu'il s'agit d'instiller dans l'esprit du peuple sa
soumission à un ordre nouveau, e n fait une lutte du
bien, lumineux, progressiste contre le ma l, obscurantiste, absolutiste; soit la Révolutio n française
dans le «sens de l'histoi re» vue par Ju les M ichelet,
mais pou r le dire e ncore plus simplement: q uand
Dieu fùt politiquement va incu par la Raison.
Il faut bien commencer par un commencement,
o r l'Histoire n'a ni début ni fin. C'est d'ailleurs
l'espoir, le seul, e;:n période d'accumu lation des
défaites: liquidatio n du ga ullisme, disparition du
PCF, victoire du «o ui >> à Maastricht, élection de
Nicolas le petit, mo ntée en puissance du CRIF ...
O n peut être mené 15 à 0, personne jama is ne siffie
la fin du match et l'écrasant gagnant du moment
peut devenir le perdam de demain; un jour élu ,
l'autre martyr ...
C'est sa ns do ute ce q ue Nietzsche, raillant les
tena nts naïfs et brutaux d'un «sens de l'Histoire»
jalonné de Raison (boucheries napoléoniennes), de
Lumières (hécatombe industrielle de Ve rdun} et de
Progrès (atom isatio n tech nicienne d'Hiroshima)
appelait «l'éternel retour» . .. Céternel retour qui
n est pas un concept ma1s une 1mumo n, un
constat.
Mais si l'Histoi re ne finit jama is, comme la
success ion des buts dans un match sans fin, il y a
des « mo me nts ••, des bornes, des sauts qualitatifs
(Soljen itsyne parle de « nœ uds»), des tem ps où,
si tour ne change pas, contraire me nt à ce que
Par Raison, il ne fa ut pas emendre le rationalisme
q ui prévautdanslesscieocesexactes (mathématiques,
physique) ce qui reviendrait à dire que, par la
Révolution française, le vieux mo nde des vieilles
croya nces re ligieuses fu t logiquement vaincu,
dépassé par le monde nouveau de la vérité des
sciences. Une visio n qui renvoie au positivisme
d'Auguste Comte et à laquelle la boucherie de la
Première G uerre mondiale mit un terme par k
désencha ntement ex istentia liste.
C H istoire nous démontrant que derrière la préte ntion à la scientificité des scie nces humai nes,
sociologie, écono mie ... se cache tou jo urs l'idéologie
16
17
t
•
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CATHOLIC ISME, IDÉOLOGIE DE LA NOBLESSE ET
RAJSO 1, RELIGION DE LA BOURGEOISIE
de vainqueurs. Et que plus ceu c idéologie se pare
de scientificité - le «Socia li mc scientifique » rayonnant ou • ta linc en fut le plu bel exemple- plus
cene raison sciemifiquc ct on "sens de l'Histoire,.
génèrent de folies dans b actes : du génocide vendée n ?1 la Révolution cu lturelle chi noise.
Par victoi re poli tiq ue de la Ra ison politique
ente ndons : quand u ne idéologie de domination, la
Raison bou rgeoi c commerçante er rationaliste, soit
la nouvelle religion wute neuve et fe rvente de la
classe montante, va inq uit le catholicisme, cen e
idéologie de la royauté usée par mille ans de pouvoir,
à laquelle la noblesse elle-même ne croyait plus
.
vratment.
Pe rsonne, à pa r le postillonna nt Mé lc ncho n
peut-être, n'a urait l'arroga nce au jourd' hui , avec le
recul, de prétend re qu 'il s'agissait de la lumiè re face
aux ténèbre , mais c'e t pourtant ce q u'il fa llait
croire à l'époque pour te nter ceue grande aventu re
et entreprendre cc grand bou levcrscme nt. P uiser
dans ccu e croyance la conviction, er la violence
nécessaire, pour mettre à bas, dans le meurtre et le
ang, le monde ancien, usé et fi na lement si fa ible du
roi catholique ...
LE ~rYTH E DE tABSOLU11
~1E
ROYAL
'
A
ceux qui croient encore à !'«absolutisme royal »,
nous rappelons l'existence des «corps intermédiaires ».
Comme nous le dit l'Encyclopédie Universalis :
L.:ancienne France était, depuis le Moyen Age, composé{.'
de groupes d 'individus appelés corps: cotlèges,
communautés, associations de gens ayant même métier
ou même fonction dans la nation, et réunis à la fois
pour la préservation de leurs intirêts particuliers et
celle du bien commun. Ces corps existaient avtc la
pem1ission du souverain et lui étaiem subordonnis,
bien que leur existence fût souvent antén'eure à
l'instauration de son pouvoir; c'étaient les parlements,
cours et conseils souverains, corps de médecins ou
d'avocats, corporations et métiers, compagnies de
commerce ou d 'industrie. llr possidaiem leurs propres
lois et stalllts, ce qui ne les dispensait pas d 'obéir aux
lois génirales, et des libertés et privilèges qui les
garantissaient contre l'arbitraire et le despotisme. En
tant que personne m orale, un cotps pouvait posséder
des biens ou intenter un procès pottr faire respecter ses
coutumes; il avait un rang dans la société, auquel
étaient attachés honneurs et digtlités ...
LE MYTHE DE I.:U":"A.NIMITÉ DU PEUPLE
RÉVOLUTION:':AIRE
'
A
ceux qu i croient encore au discrédit ct à la
réprobation populaire unanime, nous rappelo ns les
«C ho ua ns».
Soit tous ces paysans de Bretagne, du Maine, de
ormand ie, de l'Anjou, de l'Aveyron, de la Lozère,
de Vendée et d u Poitou q u i, po ur s'opposer a u
nou vel ordre révolutio nnaire et ré publica in ,
rejoignire nt l'arm ée catholiq ue et royale parce que
de l'ancien o rdre, bien que du petit peuple, ils sc
tro uva ie nt fo rt bien ...
A
18
19
LE MYfHE DE L.:ÉGALITÉ FRATER..'' Œ.LLE
De plus, contrairement à ce qu'il est aussi
d ' usage de croire dans nos milieux du conformisme
libre pe nseur, la religion catholique, certes idéologie
du pouvoir royal, ne fut pas seuleme nt mensonge,
tartuferie ct pure trahison du C h rist dans sa collusion
avec l'autorité.
I.:Église était au ssi atténuation de la viole nce
consubstamielle au pouvoir, comme aujourd' hui
nos «d roits de l'homme •- religion de la bourgeoi·
sic - s'efforcent d'atténuer les violences du libéra·
lisme bourgeois sans jamais, non plu s, le re mettre
.
e n quesnon .
Cet e ffort d'adoucisseme nt, de la viole nce
intrinsèque au pouvoir par l'Eglise, au côté du
pouvoir royal, ce fut, par exemple, à partir du
xe siècle. « la paix et la trêve de Die u ». Un
mouveme nt spirituel et moral qui s'efforçait de
limiter dans le temps et dans ses conséquences, les
activités guerrières. Son but étant de mettre un
terme aux guerres privées e ntre eigneurs dont les
pauvres - a insi sont désignés ceux qui ne peuvent
pas se défendre - étaient les premières victimes.
Un
,
mouvement de pacification initié par l'Eglise qui
reçoit final e me nt l'appui du po uvoir royal et de la
haute noblesse pour deve nir, dans ro ute la chevalerie,
la fameuse morale chrétienne de la «défense de la
veuve et de l'orphelin ».
Dans un mê me esprit, mais à un niveau social
supé rieur, la volonté des papes fur éga lement de
limiter les affrontements entre princes chrétien ,
'e fforça nt d 'orie nter le ur fer veur guerrière à
l'extérieur de l'espace européen, notamment vers le
soutien à l'Empi re romain d'Orie nt par les
croisades.
Un autre exemple encore du , rôle authentique·
ment pacificateur et chrétien de I'Egli e est la théorie
de la «guerre juste» élaborée par Saint Thomas
d'Aquin. E n gros une guerre était considérée comme
jusœ par l'Église, si et seulement si :
- tous les moyens pour l'éviter o nt été e ntrepris;
- si le résultat qu'on peut e n attendre sur le plan
du bien est me illeur que la situation initiale;
20
21
Enfin, à ceux q ui verraie nt encore dans la
Révolution la naissance de l'éga lité et de la fraternité
réelles, nous rappelons la «loi Le C hape lier •.
Soit l'avène me nt a ussi, dans le dos des« droits de
l' homme • mais sur le dos du petit peuple du travail,
du plus brutal libéralisme économique! L a loi
Le C hapel ier, promulguée en France deux ans
seulement après la prise de la Bastille, proscrivant
les organisations ou vrières et les rassemblements de
paysans. Inte rdisant, de fa it, les grèves et la
constitution des syndicats, ainsi que les entreprises
non lucratives comme les m utuelles. Ne visa nt ni
les cl ubs patrona ux, ni les trusts, ni les ententes
monopolistiques qui ne fu rent jamais inquiétés, elle
provoque, dès 1800 chez les ouvriers charpentiers,
la formation de ligues privées de défense et de grèves
sauvages, qu 'elle pe rmet de réprimer jusqu'à
Napoléon III ...
LE CATHOLICISME D'ÉTAT OU NOS Al'CŒNS
DROITS DE L:l IO~IM E : TRÈ\'E DE DIEU, DÉFEt SE
DE LA VEUVE ET DE L:ORPHELIN, GUERRE JUSTE
-si son but est donc le bien commun et non pas
un quelconque but caché;
- et e nfin, et surto ut, si cette guerre reste
limitée.
E n effet, ct comme nous le rappellera plus tard
Carl Schmirt, pas de «guerre totale» sous l'Ancien
régime des rois trè catholiques.
Souvenons-nous d'a,illeurs, plus près de nous, du
rôle joué encore par l'Egl ise dans ses tentatives de
médiation pour éviter la Première Guerre mondiale.
Tentative notamment de pa ix séparée avec l'Autriche
qui fut rejetée par les alliés, Clémenceau en tête, qui
voulaient tous la destruction complète des E mpires
centraux ...
FIN DE !.:OMNIPOTENCE CATHOLIQUE ET
GUERRES DE RELIGIONS
Un double mouvement de pacification, des nobles
envers les pauvres et des nobles entre eux, sans
lequel o n peut esti me r que l'Occident d u Moyen
Âge, rongé par la multitude des guerres minuscules
et intestines, n'aurait pas connu l'essor qui fut le
sien. C'est d'ailleu rs la Guerre de Cent ans,
et surtout les guerres de religions- soit la fin de
l'omn ipotence catholique- q ui mettra un terme
à cette pé riode de paix
dont le modèle de
,
gouverneme nt, selon l'Eglise, fut le règne de Saint
Lo uis.
LA RI VALITÉ CROISSA. TE DU ROI
ET DE LA NOBLES E
En tàit. il res ort de mille a ns de règne ct de
collaboration du pouvoir royal et de l"Ég!J c, un rôle
globa l de pacification er d'administration de la
France. Un partage des pouvoirs où le roi ct l'Égli e
furent ~ou vent les deux recour des pauvre face aux
abu de la noblesse. Les rois de Fra nce ayant
d'ailleur progress ivement affirmés et renfo rcés leur
pouvoir, auprès de leurs sujets, en prc nam la défense
des petits contre les grands. Ce qui explique
notamm ent la précocité de l'abol ition du ser vage en
Fr~mce, le roi ayant tout intérêt, face à 1:~ noblesse
terrienne ct ses serfs, à être le suzerain du plu s
gra nd nombre d' hommes libres.
Une histoire intérieure de la monarchie française
qui, comra irement à la mythologie révolutionnai re
ct républicaine, se résuma souvent à un affromemcnt
du pouvoir roya l contre la noblesse qui te ntait, el le,
soit de restaure r, soit d'augmemer es privi lèges. Et
l'on peut même dire que c'est cerre incapacité de la
monarchie à élimine r cerre noblesse parasita ire,
plu le choix, à pa rtir du règne de Louis xrv, de
'appuyer sur la bourgeoisie pour arreindre ce but
(de Colbert à Turgot) plutôt que de la réformer à
l'anglaise, qui aboutira à la Révolution.
JAMA1S CHA GEME T NE FUT VOULU
PAR LE PEUPLE
Pour continue r de détricoter le roman nation:-~!,
ajouto ns que jama is changement ne fur désiré par le
22
23
•
peuple, ct que rien n'est plus mensonger q ue la
scène fi nale du film de Tavernier, Que la fite
commenc~. où l"on veut nous faire croire, en
fa isanr passer des pay ans deva nt un carrosse en
flamme , à u ne hai ne du petit peuple paysa n pour
le pouvoir royal. Car da ns une France agricole à
plus de 80% (elle le restera ju qu'au mi lieu du
xxe siècle), le peuple c'est la paysa nnerie et la
paysa nnerie est tout sauf révolutionnaire. Plutôt
encl ine à respecter l'autorité sacrée, donc le
catholicisme ct le roi, le peuple paysa n, au gré des
plus ou moins mauvaises récoltes, a tout au plus
des colères, des jacq ueries sporadiques souvent
tournées vers le parasitisme loca l, mais sans projet
révolutionn:lire pensé ct théori sé. Face aux abus
de ln noblesse, sa ph rase n'est pas: «Mort au
tyran », mais au contraire: «Si le bon roi sava it».
Dans les fa its, comme avec Tavernier - typique
de cette bou rgeoisie de gauche de cultu re trotskiste
q ui trave tir chaque fois la voix d u peuple sans en
être - tour sc joue da ns les villes, dans les sa lon ,
dans les cl ub , à Pa ris ...
rien révolu tionnaire, alors de cc peuple ne reste, par
cc tour de passe-passe, que la bourgeoisie. oit cene
fraction de classe minuscule, pas plus nombreu c
que la noblesse qu i pèse, comme tout pouvoir, u n
pour cent de la population globale, mais qu i pa rle
au nom du peuple: juges, avocats, clercs, riches
non-terriens dans la coulisse. Une fraction de classe
q ui n'est plus d u peuple depuis longtemps, mais q ui
pos èdc tou te les cartes et une partie des clefs, dé jà,
pour exercer les pleins pouvoirs .. .
COMMENT [ARISTOCRATIE
S'EST T UÉE ELLE-MÊME
les théoriciens de la révolution
peuvenr ,dire, en toute Raison, que le peuple c'est
le Tiers-Etat, c'est-à-dire ni la noblesse ni le clergé,
effecti ve ment deux classes non productives, donc
.
.
pa rasm11 res.
,
Seulemcnl, si du Tiers-Etat on retranche la
paysannerie fidèle au roi, soumise à Dieu et en
Mais si la bourgeoisie révolutionnaire pu tuer
Dieu, la nobles e et le roi si facilement, c'est q ue ce
trava il de destruction avait été fa it de l'intérieur et
it déjà tuée elle-même.
q ue l'aristocratie s'éta
,
D'abord par l'Edit de la Pau lette, qui fait entrer
le ver bourgeois, sous Je nom de noblesse de robe,
dans le fruit aristocratique par la vénalité de
charges. Décision q ui marq ue le début de la pri e
du pouvoir de l"argenr et des services sur celu i de la
grande propriété fo ncière et de la fonction militaire;
soit le début de la remise en cause du pouvoir de
l'aristocratie.
E nsuite sous Louis XIV, pa r la logique ct la
stratégie politiq ue de VersaiHes, où le pouvoir royal,
marqué par la Fronde des princes ct pour juguler
l'opposition de la noblesse, choisit, plutôt que de
tenter de la réformer, de la pousser dans sa fonction
parasitaire, au risque de s'en remettre exc lu sive ment
désormais à la bourgeoisie d'affaires (de Colbcrr à
24
25
LE PEUPLE C'EST LE TIERS-ÉTAT
MAJS LE TIERS-ÉTAT C'EST LA BOURGEOISŒ
A' Paris
OLI
Necker), tout en délégitimant auprès du peuple
l'ordre aristocratique.
Un double suicide pratique auquel il faut ajouter
le suicide idéologique qu 'est l'ad hésion, par toute la
haute noblesse cultivée, roi y compris, aux idées de
l'Encyclopédie. Autant d'idées nouvelles qui transforment en profondeur la viei lle noblesse française
e n une intelligentsia très bien décrite par Georges
Sorel dans Les Illusions du Progrès. Une aristocratie
de salon de plus en plus détachée de la mécanique
concrète d'un pouvoir depuis trop longtemps héréditaire, et qui ne comprend plus- comme plus tard
l'intelligentsia russe pré-révolutionnaire, elle aussi
souvent issue de la noblesse - qu'en préférant le
charme de la dialectique pour esprits fin à l'obscure
scolastique, elle ne fait pas qu 'un choix intellectuel
et esthétique, elle scie aussi la branche sur laquelle
elle est assise.
Car, quand le catholicisme n'est plus compris
par la noblesse comme idéologie de domination et
ordre du monde, mais comme sujet de débat
philosophique (débat certes passionnant, mais ô
combien dangereux, amené tout en douceur par le
génie de nos philosophes ch rétiens du xvuc er du
xvmc siècle, de Pascal à Rousseau en passa nt par
Voltaire, génies de plus en plus philosophes mais de
moins en moins catholiques); quand une idéologie
d'ordre et de domination tombe da ns le piège de la
question de la vérité, au final, c'est la classe
dominante qu'elle soutend et qu'elle légitime,
qu'elle remet toute entière en ca use pour la laisser
nue, face aux forces productives, dans la frivo lité de
son parasttJsm e ...
26
LES TROIS MORTS DE LÉGLISE CATHOLIQUE
Ainsi la bourgeoisie révolutionnaire tue Dieu et
avec elle une aristocratie qui, sans en prendre
conscience, a déjà re noncé à elle-même.
'
'
A
ce stade, on aurait pu penser que l'Eglise,
libérée du pouvoir royal puisse redevenir la religion
des pauvres et des premiers chrétiens. Mais pour
sa uver ses privilèges terrestres, et parce que la
bourgeoisie, après la radicalité robespierriste de
« I'Etre suprême», se rend compte aussi qu'il valait
mieux, pour un temps, compte r encore avec elle, le
clergé entra dans un lent processus de soumission et
de collaboration avec l'ordre bourgeois.
Progressive soumission et collaboration qui
tueront le catholicisme une deuxième fois, de
l'intérieur cette foi s, pour faire de lu i - et malgré
une oppos ition interne exprimée par la très
respectable «doctrine socia le de 1'église» - un
moralism e bourgeois de d roite, fin ale me nt
complémentaire, dans la mascarade démocratique
bipartite, du moralisme bourgeois de gauche incarné,
lui, par la pensée maçonnique.
C'est ce catholicisme de la bigoterie de province,
devenu idéologie de droite de la Troisième
République qu i faisait, à juste titre, hurler de colère
et crier à la trahison ce grand catholique du Moyen
Age et des catacombes qu'était Léon Bloy.
Abandonné par le pouvoir, détruit de l'intérieur,
la troisième mort du cath olicisme, surviendra enfin
lors du concile Vatican II. Une soumission cette fois
non plus seulement pratique et politique mais
théologique (da ns l'Histoire la théorie suit tou jours
la pratique) au moralisme syncrétiste de gauche,
A
A
27
dans le droit fi l de la Déclaration universelle des
droits de l'H omme portée par l'O~U.
ouvelle Église de la soumission et du
renoncement dont la revue Golias, des prélats du
calibre du card inal Lustiger ou monseigneur Gaillot
sont la conséquence ct l'illustration ...
au même Dieu abra hamjque et pour leur dévotion
mariale, ct ce malgré leur non reconnaissance de
la divinité du C hrist; le gros morceau de
Vatica n Il est sans conteste la déclaration selon
laquelle •av~c ceux qui, baptiSés, s'honorent du nom
d~ chrétiens,
VATICAN II OU L.APPEL À
LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE
m ais ne prof~ss~nt pas in tégralem~ntla foi
ou ne conservent pas l'unité
de la communion avec /~
,.
mccessmr de Pierre, l'Eglise se sait uni~ par d~ multipl~s rapports». Déclaration qui revient explicitement
à renoncer, sur le plan théologique, à s'opposer à la
In itié par le Pape Jean XXHI et se voulant une
ouvertu re au monde moderne, de fait de plus en
plus antireligieux, on peul comparer Vatican II 2 pour faire moderne, comm e à la même époq ue
Parly 2 ou Vélizy 2 - à la Perestroïka de Gorbatchev.
Une profonde remise en q uestion de soi-même et
.
.
, ,
une concessiOn aux autres, mterpretees non pas
comme généreuse ouverture, mais com me un aveu
de faiblesse qui prélude à l'effondrement.
Domination du mondia li sme capitaliste
américano-protestant, culpabilité envers les juifs
persécutés par le régime National-socialiste
allemand, Vatican Il, au delà de l'alibi pastoral et
doctrinal, doit se comprendre très littéralement
comme la soumission de l'Église catholique au
nouveau rapport de force issu de la Deuxjème
G uerre mondiale, à l'intérieur du camp occidental.
Au -delà d'une main tendue aux bouddhistes et
aux hindous sans conséquence, puisque que hors
de la sphère monothéiste méditerranéenne ; à côté
d'une déclaration fraternelle, déjà plus politique,
adressée aux musulmans en pleine décolonisation
(ccci expliquant en partie cela) pour leur croyance
Réforme protesta nte.
Pire encore, dans cet esprit de cohabitation
fraternelle masqua nt, en réalité, une pure reddition
théologique, est la déclaration selon laquelle, au
nom des persécutions
subies par les juifs à travers
,.
l'Histoire, l' Eglise renonce par son action à opposer
la Nouvelle Alliance à l'Ancienne. Une Nouvelle
Alliance accomplie pourtant explicitement par la
Passion du Christ pour la dépasser et l'abolir.
Un renoncement doctrinal pour raisons politiques
qu i revient en fa it, par une théologie de contrebande,
à admettre leur coexistence. Et comme les juifs, dans
le même temps, ne reconnaissent pas, eux, la
Nouvelle Alliance qui nous ferait tous juifs, cene
déclaration de " fraternité universelle» aux relents
maçonniq ue revient, en bonne logique, à fai re
purement et simplement du catholicisme, un sousproduit du judaïsme en plus non reconnu par lui !
Ainsi, par Vatican 11, les catholiques sont-ils tenus
les juifs comme leurs " frères aînés»
de reconnaître
,
dans l'Eglise, tandis que les juifs, eux, continuent de
considérer le C hrist, au mieux comme un rabbi
apostat aya nt abju ré sur la C roix (tt. Eii, Eli, lama
sabachthani » : " Dieu, Dieu, pourquoi m'as-tu
28
29
abandonné?»), cc q ui revient purement et
si mplement à nier l'Église et à professer son mépris.
Ainsi, par Vatican II, Monseigneur Lustiger,
converti au catholicisme en 1940 (période de
conversion pour le moins ambiguë} sera porté, pour
son dernier repos dans la cachédrale 1'\or:re-Dame de
Paris, non plus par la lecture du otre Père, mais par
celle du Kaddi h. La messe est dite ...
LES SOUFFRANCES ET LE DÉCLIN DE lA
BOURGEOISIE CATHOLIQUE
s'efforcent de rester des catholiques intègres da ns
un monde ayant programmé sa désintégra tion.
O n peut bien ûr se perdre en conjectures sur ce
qu 'aurait pu devenir ou redevenir l'Église si elle
avait choisi après le roi la rupture totale avec un
monde bourgeois si éloigné d'elle.
Mais, face au poids du réel, que pouvait fài re
cene institu tion forcément usée et compromi e par
mille an de partage du pouvoir royal, face à
l'idéologie tou te neuve de la Raison et des Lum ières
qu i, elle, pouva it tout promettre pour ne l'avoir
jamais exercé?
Que pouvait faire, dans un monde de plus en
plus matéri aliste et technicien, une religion qui
n'avait q ue le ciel pour promesse ct l'humili té pour
vecteur, qua nd la nouvelle religion de la frate rni té
universelle et de l'élection en douce promena it elle
'
'
au nom de la raison même, le parad is sur terre par
la démocratie de la liberté et de l'éga lité?
Comme en témoigne l'œuvre de Bernanos deven uc
parfaitement incompréhensible aux générations
issues du libcrtarismc post-soixante-huitard; comme
l'expriment ses romans menant inlassablement en
scène la coll ision du catholicisme et de la pensée
bourgeoise dans un tourment moral insoluble, cette
religion passionnée, acrificielle- non pas du livre et
de la lettre, mais de l'esprit et de l'incarnation -est
incompatible avec l'esprit bourgeois, lui, parfaiœment
j udéo-protesta nt.
Par sa foi de l'humilité et du don, le catholique
bourgeois, à moins qu'i l ne se convertisse à la
«modernité», sera toujours un bourgeois mal à
l'aise, luttant contre lui- même et dont la soumission
au monde marchand de l'égoïsme et du calcul ne
peut mener qu 'au renoncement à sa foi, ou à son
inadaptation.
Voilà pourquoi le catholicisme authentiq ue,
résiduel, n'est plus aujourd 'hui qu'une pratique
marginale de déclassés nommés «intégristes» par le
nouveau pouvoir, tout simplement parce qu'ils
En bonne logique, le contraire de la religion c'est
la laïcité. ~ la is dans la réalité historique, politique,
le combat anticlérical, mené exclusivement contre la
religion catholique, fut le fait d'une autre église:
celle du • grand architecte de l'un iver " ct de la
fra ne- maçon ncrie.
Apparue en Gra nde-Bretagne au XVJ fC siècle ct
introduite en France au siècle de la Révolution, ln
fran c- maçon nerie française, au-delà de la diversité
de ses chapelles {Grand Orient de France, G r:.~ndc
Loge de France, Gra nde Loge nationale fr;:~nçaisc,
30
31
LAÏCITÉ= FRA.'\C-MAÇONNERIE
,
Fédération fran ça ise du Droit Humain ... ) aime à
se décrire comme une association essentiellement
philosoplrique et philanthropique et comme un
systènu de morale propagé de façon initiatique ct par
.
coopta Iron.
,
Dans les faits,
elle est une contre-Eglise,
,
alternative à I' Egli e catholique. Menace très tôt
identifiée par le pape Clément xn qu i, dés 1738, la
condamne pa r la bulle ln eminenti apostolatus
specula. Une action sa ns effet, puisque aucune bu lle
ne pouvait avoir va leu r de loi dans le royaume de
France sa ns être enregistrée par le Parleme nt ; ce
que le dit parlement, déjà largement maçon à
l'époque, sc garda bi en de fai re.
Et meme si la maçonnerie prérévolutionnaire
put compter au départ de nombreux aristocrates
'
- Ph ilippe Egalité
qui vota la mort d u roi (er q ui
était fort probablement l'homme des Anglais) fut un
des premiers grand maître du Grand Orient. Même
si la maçonnerie prérévolutionnaire comptait aussi
de nombreux prêtres, son humanisme sociétal,
inspirateu r de notre Dk laration des droits de /'bomme
et du citoyen, en attcndam la « Déclaration universelle
des droits de l'Homme •, était directement en
concurrence avec l'ordre catholique ct la
monarchie ...
voir en place (celu i de l'Eglise cl du roi), être maçon
à partir de la République c'est être du pouvoir.
Un pouvoir qui culminera sous la Troi ième
Républiq ue parla loi de 1905 - loi dire de «séparation
'
,
des Eglises et de rEtat•- mais, en réa lité, la
dépossession du dernier bastion spirituel ct pol itique
resté aux mains de l'Égl ise catholique qu 'était
l'éducation des enfa ms. Une charge de formater les
esprits ct les âmes, cruciale pour la domination,
dorénavant confiée aux instituteurs laïquards de
culture ou d'obédience largement maçonnique.
Ajoutons, pour nous fai re une idée encore plus
précise de cet humanisme maçonniq ue fait
d 'occultisme et de cooptation initiatique, q ue
l'Internationale communiste interdit, dès 1922, la
double appartenance loge ct Parti. I.:appa rtena nce à
la franc-maçonnerie étant con idérée alors pa r les
communistes comme une trahison de classe.
Une interdiction qui vaudra à tous ces maçons,
privés de communisme, de fin ir social istes au Grand
Orient de France.
Ajoutons enfi n q ue la maçonnerie européenne
est à l'origi ne, à la même époque, de la Société des
Nations, comme après guerre de l'ONU, elle même
prodrome du futur gouvernement mondial. ..
LA MAÇONNERIE, CLERGÉ
MAÇONNERI E D' HIER ET D'AUJOURD' HUI
OCCULTE DE LA RÉPUBLIQUE
Q uoi que l'on pen e de la maçonnerie, il est évident q ue si être maçon sous Louis XV, comme
Casa nova ou Mozart, éta it la marque d' un esprit
libre ou idéaliste qui cherchait à s'affranchir du pou-
Com me ,le pouvoir royal, mi litaire et économ ique,
confi ait à l'Eglise les domaines complémentaires du
spirituel et de l'idée, le pouvoir bourgeois a donc
aussi son clergé, chargé d'appliquer lui aussi, avec
32
33
plus ou moins de bonheur, le cautère humaniste sur
la botte de l'o ppression économique dont chacun
sa it qu 'elle est plus de fer que de bois.
Une maçonnerie
élevée sur les cendres de l'ancie n
,
pouvoir de l'Eglise devenue, de fait, la nouvelle
rel igion du pouvoir, le clergé de la République
bourgeoise et, au plan international, le nouvel ord re
des jésuites de la République mondiale.
U n ord re occulte passé peu à peu, du xvme au
xxe siècle, de la maçonnerie symboliste et grandiose
d' un Rudyard Kipling (exprimée dans son poème
Si ... , s'achevan t par le fam eux vers Tu seras tm
homme mon fils!) à celle bien peu philosophique et
encore moins laïque d'u n Alain Ba ue r, a ncien grand
maître du Grand Orie nt, aujourd' hui e n charge des
questions de sécurité au côté de Nicolas Sarkozy.
,
Mais à la différence du pouvoir de l'Eglise,
officielle a u côté du roi ce pouvoir maçonnique
da ns la Républiqu e a to ujo urs été nié, caché,
honteux. O n doit se demander pourquoi.
Sans doute parce que la démocratie d'Agora,
la Ré publ ique d'éga lité citoyenne est, à l'évidence,
aux antipodes d'm1e philosophie philanthropique
occulte propagée de façon initiatique et par cooptation,
qui plus est à tr avers les frontières et par dessus les
MAÇO 1NERIE D'HIER ET D'AUJOURD'H UI :
,
C FR, TRli.ATERALE, BILDERBERG ...
Aujourd'hui à l' heure du mondialisme, la maçonnerie fran çaise traditionnelle, à l'affairisme provincial
et moyen-bourgeois, est sans do ute en déclin, non pas
quant aux nombres de ses initiés, m ais quant à son
influence sur la marche de la République.
Et c'est sa ns doute parce que, désormais, les
décisions qui concernent notre Natio n se décident
au nivea u mondia l dans ces nouve lles maçonne ries
pour l'hyperclasse que sont les think tanks style
Bilderberg, CFR et Trilatérale, que la plu part de nos
grands médias respectables - et plu s seulement le
_Crapouillot- sortent de plus en plus souve nt des
dossiers sur le sca ndale que constitue effectivement
le pouvoir occulte de la franc-maçonnerie régnant
en douce sur la démocratie française.
Courageux médias osant enfin s'attaquer au pouvoir qui les paie maintenant q u'il est ailleurs ...
DIEU OU UNE SOCIÉTÉ DE CLASSES
SANS LUITE DES CLASSES
classes.
Et ce n'est peut-être pas un hasard si le symbole
de ces faro uches bâtisseurs de démocratie laïq ue et
républicaine n'est pas, comme on serait en droit de
s'y attendre, le pa nthéon des Grecs, mais plus
étrangeme nt, le temple de Salomon ...
Avec la mort de Dieu, pour la bo urgeoisie de
l'égalitarisme abstrait et for mel, vint le début des
problèmes. Car dans ce m onde sa ns pa radis et sa ns
ciel de l'immane nce absolue surgit inéluctablemenr
ce que C ha rles P éguy appelait le « luttisme de
classe» . Soit la fin de la croyance populaire en un
ordre divin; la fin de l'équilibre aussi des corps
interméd iaires et de la solidarité vertica le des
.
corporatismes.
3-1
35
La tratégic du pouvoir bo urgeois étant alors,
appuyée à la fois sur le mensonge progressiste et la
stupidité réactionnaire, de nous présenter un mo nde
fait de deux ca m ps: à gauche, le bien, le Progrès; à
droite le mal, la Réaction, ancêtre de to us les
fascismes. Les esprits libres parvenant, au mie ux, à
saisir q ue, le pouvoir produisant mythification du
vainq ueur erdiabolisation du vaincu , le plus méchant
des deux n'est pas forcément cel ui qu'on croit.
Mais qu'on choisisse de se soumettre à l'ordre
nouveau o u q u 'on lui oppose une virile critique à la
Louis de Bonald o u Joseph de Maistre, l'essentiel
pour la domination bourgeoise est que tou s
continuent de pense r, comme en sport, qu 'il n' y a
que deux camps, deux équ ipes : gauche et droite,
progressistes du côté des pauvres, des petits;
réactionnaires du côté des riches et des gros.
Soit, comme le dit Arlette qui a bien mérité du
Système du haut de on utile naïveté: ~ des patrons et
des travailleur •. Même si, à y regarder de plus près
avec les lunettes de Ma rx, ces patrons sont parfois des
travailleurs et ce travailleurs des petits rentiers ...
RÉACT IO NAIRES, CONSERVATEURS,
PROGRESSISTES ET LIBÉRAUX
Une mythologie du combat progressistes 1 réactionnaires - pitch de tout le roman national - qui
cache la complexité des luttes et à qui e lle profite.
C ar, chez les progressistes, il existe en réalité
deux ca m ps opposés :
- les progress istes de ga uche, populaires et
sociau x, inspirés par Ro ussea u;
36
- les progressistes de droite, bourgeois ct libéraux,
inspirés par Voltaire.
Progre sistes qui croientetespèrentcn la modernité,
ma is po ur des raisons diamétra lemem opposées:
- les premiers en attendant r éga lité ct la fra tern ité
citoyennes effectives par le plus juste partage du travail et des richesses;
- les seconds, l'égalité e n dro it ct la liberté
d 'entreprendre; soit le droit d'exploiter sans e ntraves,
libérés des interdits moraux de l'Ancien régime porta nt
sur l'a rgent. I..:égoïsm e des uns, selo n le credo libé ral
ra rement dé montré, faisant la prospérité des a utres.
De même, chez les réactionnaires deux ca mps
éga leme nt :
- ceux qui veu lem conserver le urs privilèges
d'arrogance ct de parasitisme au nom du droit divin ;
- ceux q ui, face à la déferlante libé rale ct à sa viole nce sociale (inaugurée dès le lendemai n de la Révolutio n par la loi Le C hapelier) veulem conserver cc
qu 'il y ava it de bon. de mesuré et d'humain dans la
tradition.
Conservatisme de gauche qui donnera la révolte
des Luddites e n Angleterre, celle des Ca nuts en
France et q ui fut la cause. pour partie, de l'insurrection vendéen ne.
Une droite anti-libérale rejoignam la gauche radicale dans sa critique d'un certain progrès. ct qu'on
retro uvera un demi siècle plus tard dans le syndica lisme révolu tionnaire, les pensées de Pierre-Joseph
Pro udho n et de G eorges Sorel. Et encore moins d'un
siècle pl us tard en Allem agne da ns la Révolutio n
conservatri ce d 'un Ernst N ie kisch, trop souvent
co nfo ndue avec le Natio na l-socialisme ...
37
LA MÉCANIQUE RÉVOLUTIONNAIRE
Derrière la mythologie révolutionnaire du bien
triomphant du mal, se déploie la mécanique beaucoup
moins binaire mais récurrente de la Révolution.
Mécanique trè bien décrite par le Soljenitsyne de
la deuxième période (celle du retour d'exil et de Deux
Si~cles ensemble) à propos de la Révolution russe. Une
mécanique faite de manipulation, de liquidation et
de récupération que nous reverrons encore à l'œuvre
en Afrique au moment de la décolonisation.
Soit, pour revenir à la matricielle Révolution
fran ça ise, non plus telle que la présente le roman
national, mais vue de la cou lisse :
Faire f<1irc le sale boulot par les progressistes de
gauche (Robespierre ct Saint Just) afin de liquider les
réactionnaires de droite: la noblesse terrienne puis le
pouvoir royal accrochés à leurs privilèges héréditaires.
Afin que les progressistes de droite- en réalité la
bourgeoisie d'argent déjà aux affaires- , une fois
débarrassé de progressiste de gauche (liquidation
de Robespierre et Saint Just) puissent enfin niquer
tout le monde: spolier la noblesse et mettre les
anciens serfs, futurs prolétaires, au boulot !
Le premiers, idéalistes montagnards, qui
croyaient aux idées, découvrant un peu tard, en
montant à l'échafaud, que leurs compagnons de
roure, Girondins et autres affairistes tapis dans
l'ombre, ne croya ient qu'au pognon.
Ou, dit plus simplement encore: découvrant,
mais un peu tard, derrière la mythologie bipa rtite
du bien de gauche luttant contre le mal de droite, la
sournoise victoire de la Banque ...
2.
DIEU, U\ RAISON ET LA BA QUE
Il est appréciable que le peuple de cette nation ne
comprenne rien au système ba11caire et monétaire, car
si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à
une révolution avant demaiu matin.
H enry Ford
Je ne suis qu'tm banquier faisant le travail de Dieu.
Lloyd Blankfcin
PDG de la banque Goldman Sachs
39
DE LA SOCIÉTÉ DU DO .
À LA SOCIÉTÉ DE L:ARGENT
D'abord tout commence par la société du don.
Du don ct du comre-don, de l'échange, où la notion
de prêt intéressé - à l'opposé du prêt pour le prestige : «je donne donc je suis» - est inconcevable.
Ce sont les sociétés dites «primitives))' avec leur
fonctionnement découvert par Robert H a rry Low ie
(le potlatch, l'échange symboliq ue non utilitaire)
étud iées pa r Ma rcel Mauss, et q ui rend toute
logique libérale im pen able.
Des sociétés q ui ont fo nctionné pa rtout,
penda nt des m illénaires, dont Pierre Clastres nous
fait l'éloge à travers son observation des indiens
d'Amé riqu e, «ces perda nts magnifiqu es » qu i
vivaient encore sur ce principe il y un siècle et
de mi. Sociétés dont Jean -C la ude Michéa fait
rema rq uer q u'elles sont les seules durables, q uand
la société dite « libérale», fondée sur le principe
inverse - leprêràintérêtdel'individuégoïste- n'existe,
a u mie ux, que depu is deux siècles et a généré, fort
logiqu eme nt, plus de viole nce et d'instabilité
qu'aucune autre orga nisation sociale avant elle ...
Il fa ut e nsuite comprendre comment le sociétés
humai nes one pu passer du don pou r le prestige a u
prêt pour l'intérêt. De l'élégance à la laideur, de la
noblesse à l' usu re.
Sans dou te le développe me nt inéluctable des
force prod uctives, dû à l'hom o sapiens ct à l'hom o
fa ber - a u génie in venti f e t tec hni cie n de
l'homme - a-t-il pe rmis à l'hum a nité de passer
progress ive me nt d'une société de la stricte
survie - on ma nge tou t ce qu 'on produit - à la
société de produ ction d'excéde nts. Excéde nts
d'a rtefacts: agricultu re (et non plus cueillette)
obj ets manufacturés (outils, poteri es .. . ) que l'on
peut dès lo rs écha nge r sur un marché, pour ra isons
utili tai res, soit le début du comme rce.
Des échanges q ui s'amplifie nt et se généralisent
et q u i, après la phase pre mière du troc, amènent
nécessaire ment l'idée pratiq ue d'un moyen ab trait
c t polyvalent d'échange généralisé: la monnaie.
Et qui d it monnaie dit argent : idée d'accumulation de richesses pour la richesse. Une accu mulation q u i peut, dès lors, sur un cha mp social
lui -mê me modifié et déspiritualisé pa r cc processus,
venir concurrencer le prestige du don ct fi nir, fatalement, par le remplacer.
U ne prise de pouvoir par l'argenr contre le
prestige de l'a utorité fort bien montrée, par exemple,
dans le très beau film sur la fin d'une certaine
a ristocratie indienne- d'Inde cette fois: Le Salon
du musique de Satyajit Ray.
40
41
PETITE Gf: ÉALOG IE DE LA BANQUE:
AU DEBUT ETAJT LE DON
~
~
DE I..:ARGE!\T À I..:IDÉE DU PRÊT
!.:argent accumulé, né de l'écha nge marchand,
amène nécessa ire me nt à son to ur l'idée du prêt.
Er dans une société marchande d'accumulatio n,
plus du prêt gratuit po ur le prestige et le plaisir de
l'écha nge, où la domination symbolique provie nt de
l'élégance el de la magna nimité du prêteur (mécanisme to ujo urs vivace dans la sphère intime et pri vé,
qua nd deux mâles s'affrontent pour le prestige de
payer l'addition au restaurant), mais du prêt po ur la
domination maté rielle par l'argent ; soit le pouvoir
vil au-dessus du prestige ...
LE PRÊT À INT ÉRÊT INTERDIT
MAIS AUTORISÉ À LA MARGE
Encore un pied dans les sociétés traditionnelles
de la no blesse et du don, les sociétés à la fois
marchandes, mais wu jours religieuses- soit, par
exemple, nos monarchies chrétie nnes du Moyen
Âge- ont encore la conscie nce que le prestige social,
pour que la société de meure à J'image de Dieu , doit
venir de la noblesse d'attitude et d 'âme.
Ainsi interdisent-elles, pour raison religieuse,
c'est-à-dire spirituelle et morale, k prêt à inté rêt. ..
Mais comme le dévelo ppeme nt du commerce ct
des échanges à cette même période - disons à partir
du xmc siècle - rend aussi le prêt nécessaire à son
développeme nt, et qu 'il ne peut plus y avoir, da ns
une société de commerce ct d'argent, de prêt sans
inté rêt - le prêt d 'argent sa ns intérêt n'aya nt
'
littéraleme nt <(aucun intérêt » - l'Eglise,
à la fois
42
spirituelle er pratique, c'est à dire sociale, autorise cc
prêt, ma is à la marge.
Elle confie do nc cette pratique à la fois ignoble ct
néce saire - tout à la fois socia le matérie llement et
antisociale spiritue llement - à une caste maudite,
maintenue hors de la société de Dieu, par qui
circulera l'argent, majs à qui ont se gardera bie n,
po ur qu'elle ne vienne pas me nacer, avec son
accumulatio n de profit, l'ordre social fondé sur le
prestige et la dépense, de lui octroyer aucun droit
politique.
Ainsi existe ra-t-il, pendant quelques siècles, une
société do uble, l'une officielle, prestigieuse et somptuaire, ayant le pouvoir par la noblesse et la re rre,
mais s'appuyant e n douce sur une caste cachée, offi cieuse et maudite, accumulant progressive me m
dans l' humiliation la richesse de l'usure ; é norme
moye n par ailleurs de corruptio n et de dominatio n.
Et c'est par cet acide matériel de la tentatio n,
rongeant de plus e n plus la société spiritue lle,
qu'arrivera fata lement le mome nt de la destructio n
du Prince, par l'abolition des privilèges héréditaire
de la noblesse et l'égaJjté citoyenne. Égalité citoyenne
ratifiant dans les faits le pouvoir exclusif de l'argent,
et par laquelle la Banque, peu à peu, prendra les
pleins pou voirs.
C e mome nt étant précisé me nt celui de la
Révolutio n fra nçaise où Robespierre rue le roi, puis
la Banque rue Robespierre. Soit une révolutio n,
au -delà de l' habillage form el éga litaire, aux
motivations cachées parfaitement antisociales ct
a ntipopulaires ...
43
LA LOG IQUE VlCT OTRE DE LA RÉFORME
LE PR!T AUTORISÉ CHEZ LES CHRÉTIENS
PROTESTANTE SUR LA TRANSGRESSION
•
•
Mais les c hoses ne sont évidemme nt pas si
lin6lires.
Parallè leme nt à ce système d'interdit autorisé à la
marge par les sociétés très chrétie nnes. se développent
d'autres métastases et d'a utres logiques de la
Banque.
Ce sera par exemple la Renaissance italie nne
avec ses papes ba nq uie rs, oxymore théologiquement
hérétique qui, notamment avec les Borgia, pon e ra
dura blement atteinte à la respectabilité de la catholicité et entraînera, e n panic, la Réforme.
Soit le protestantisme sous sa forme spiri tualiste
et popu laire de reto ur à la pureté originell e
chrétienne. Jésus étan t par excellence l'inca rnatio n
occidentale du don c t de l'ordre social par l'échange
désinté ressé.
Ce se ra, a utre réponse ma is inverse, la
modificatio n théologique de la Ré forme, comprise
cette fois comme adaptation des valeurs chrétie nnes
à la société du commerce et de l'intérêt.
Soit le protestantisme, non pas comme refus du
papisme décadent et ostentatoire - ce qu 'il fut
aussi - mais le protesta ntisme tel que le définit Max
Webe r, comme éth ique du capita lisme naissant où
le bo urgeois, encore religieux, accumule la richesse
et ne s'enrichit pas encore pour lui-même, mais
po ur la plus grande gloire de Dieu .
44
'
CATHOLIQUE, OU DE VENISE A
LA CIT Y
La solution protestante, adapta nt la théologie à
la pratique plutôt que de la bafou er o utrageusement
comme les papes ba nq uiers catholiques, triomp hera
logiquement dans le temps.
Ainsi, la banque chrétienne initialement catholique ct italienne, sombre ra da ns le crime fa milial
ct l'épopée tragique, tandis que l'industrieuse pratiqu e protestante et bo urgeoise triom phe ra pour
devenir monde, d'abord dans le monde réformé
a llemand, puis da ns le monde occidem a l to ut e ntier,
via le pu rita nisme anglo-saxo n.
o us e n sommes d'ailleurs to ujo u r là
aujourd' hui , où deux principes bancaires coexistent
e n Occident, l' un protesta nt ct de forme pl utôt ascétique et e ntrepre neurial ; l'a utre plus difllcileme m
nommable ct plus spéculatif. Principes ta ntôt a lliés,
tantot concu rre nts ...
~
JONCT IOl\: DE U\ BAl'QUE ET DE U\ COURONNE
D'ANGLETERRE : :-.:AJSSANCE DE I.:EMPIRE.
Deux principes contraires qui, a lliés, produ isent
d'évidence un énorme saut q ualitatif.
Cc sera l'allia nce de la noblesse et de la banque
historique ment effectuée, cette fois, par la couronne
d'Angleterre. Alliance et saut qualitati f que nous
pouvon s poser, au sens où nous l'entendons, comme
acte de naissance de l'Empire.
Alliance de la Couronne ct de la Banque qui pro-
45
'
duira un pouvoir de domination su r le monde sans
commune mesure avec les expériences précédentes,
italiennes ou germaniques. La force de m odification
sur la m arche du m on de de la Compag nie des Indes
orientales allant très au-delà de la théologie réformée
et de l'épopée fa miliale d es Bo rgia ...
U n pouvoir impérial qui s'amplifiera encore, nous
le verrons, en passant de la Couronne et de la C ity, à
'
Wall Street et au x EtatsUnis d'Amérique comme
l'évoque souvent, de façon obscure et contradictoire,
le populiste américain L yndon L aRouche . ..
Dès lors le travail de la Banque, à l'intérieur de
ce po u voir partagé et non visible au commun des
m ortels, sera d' in verser le rapp ort de force,
notamme nt en s'efforçant de prendre le contrôle de
la monnaie. Une prise de pouvoir historiquement
ratifiée par la privatisation des banques centrales.
U ne prise de pouvoir nommée par les médias
complices « indépen dance », pour sig nifier qu'elles
sont parvenues à échapper, en fin d e course, a u
pouvoir régalien du Prince; soit à tout pouvoir et à
tout contrôle politique ...
BA QUE ET POUVOIR POLITIQUE, LA
PROGRESSIVE INVERSON DU RAPPORT DE FORCE
ABSTRACTION ET LOGIQUE
ASOCIALE DE LA BANQUE
D ans le systèm e monarchique catholique, la
banque se trouve donc à côté du pouvoir, tenue en
respect. Bruta lem ent remise à sa place parfois,
comme sou s le règne de Saint Lo uis, mais le
déstabilisant parfois au ssi, comme à la fin du règne
de Louis XVl.
Avec le système m onarchique puritain angla is,
au con t raire, la banque partage le pouvoir, d o nnant
à cette allian ce a p riori contre nature, une stabilité et
une puissance inéga lées.
U n pouvoir décuplé p our le Prince, m ais aussi
un risque de voir s'inverser le rapport de force.
Un rapport de force établit par le pouvoir régalien
- d'abord aux m ains du Prince - de battre monnaie.
Le contrôle de la monnaie étant, dans un monde de
moins en m oins terrien et de plus en plus capitaliste,
la clef de la domination économ ique et politique à
travers la politique des banques centrales.
La Banque s'émancipant progressivement de
tout pouvoir pol itique pour deven ir, en réalité, le
pouvoir politique cach é s'exerçant à travers la
politique des banques centrales (masse monéta ire,
taux d'inté rêt ... ), la Banque se li bère aussi
logiquement de tout frein social.
La responsabilité de tenir compte des effets sociaux
et humains des politiques bancaires (spéculation,
désindustrialisation , délocalisation, chôm age . .. )
incombant toujours, officiellement et m édiatiquem ent, au Prince et aux représentants politiques.
Un processus de domination des banques, de
leur vision abstraite et asociale du monde de
l'échange q ui explique, à lui seul, la vio le nce sociale
et l' inégalité sociale aggravée qui accompagne
paradoxalement l'accro issem ent des richesses, ai n si
que l'impuissance croissante des politiques, en
réalité sans pouvoir, à résoud re la C rise.
46
47
•
Les politiques, dans cette logiq ue, deve nant de
plus en plus le personnel communiquant payé par
le pouvoir occulle bancaire (soit Ben Bernanke
derriè re e t au-dessus de Barack Obama) pour
prendre les coups à a place et mentir au peuple en
ne parlant jamai des causes réelles et bancaires de
la Crise.
Une remarque valable e n France aussi bien pour
I'UMP que pour le ' PA.
La Banque, intrinsèque me nt fondée sur
l'abstraction du chiflre au détriment de l'humain
(spéculation) , libé rée de tout frein politique et social
(indépend::t nce des banques centrales} et protégée
de surcroît par son invisibilité politique et médiatique
(do minatio n de l'argent sur le politique et les
médias) devenant progressiveme nt - compte tenu
de sa logique mêm e - pure prédation et pu re
violence.
Une violence a:,sumée et e ncore accrue par
l'idéologie de ses dirigeants et cadres, majoritairement formés à l'inéga litari me méprisa nt de l'An.
cten tc ta me nt ...
PETITE GÉ~ÉALOG IE DE L\ BAl'\ QUE, SUITE :
DU PRÊT PRODUCTIF AU RACKET PUR ET SIMPLE
La Banque comme force et principe impérial
n 'a donc rien à voir, au fina l, avec la banque de
dé pôt et de prêt ùu coin de la rue, son a ncêtre et
son o rig ine dévo yée.
Un dévoit:mtnt do nt o n peut marque r les
étapes successives comme autant de sa uts ...
48
D'ABORD PRÊTER DE I.:ARGE T QU'Ol A
Cargent prê té aux uns par la banque
d'investissement et de dépôt correspond à de l'argent
déposé par d'autres, et le taux d'inté rêt rembo ursé
e n plus du capital - soit de la masse monétaire créée
en plus que celle déjà en circulation - corre pond
également à la création de richesse réelle d'une
entreprise aidée par cet investissement productif...
ENSUIT E PRÊTER DE I.:AGE T QU'ON A...
E 1 PARTIE
üugent réellement présent en banque ne risquant
pas d'être retiré en mê me temps par tous les déposa nts,
la tentation devient rapidement gra nde de prêrcr plus
que les sommes effectivement e n dépôt.
N aît a lo rs le« multiplicateur », soit une fabrication
d 'arge nt scriptural m ais toujours dévolu à
l'investis e me nt producti( Arge nt temporairement
fictif, mais devenant réel a u final par la créarion de
riches es (valeur ajoutée) duc à l'investissement
productif:
Un mécanisme de fuite en avant peu dangere ux
à deux conditions.
Un. Que l'économie se tro uve dans une phase de
développement et de croissa nce illimitées, comme
c'était le cas au moment de l'invention de cette
pratique à la Re naissance.
Deux. Qu ' une autorité politique au -dessus de la
Ba nque régule et limite cette pratique au n.:ga rd de
la croissance et du développement économique réel,
et pas seuleme nt scriptural et spéculatif. ..
49
PRÊTER OE L:ARGE'l'T
QU'O. A DE ~lOIN Ei' .\IOIJ'\S
Un contrôle et une modération de la fuite e n
avant de prêts bancai res, sa n commune mesure
avec les dépôts, appelés «réserve fractionnai re».
Une réserve fractionnaire imposée aux banques
par le politique, mais qui, par la force des choses er
compte tenu de l'évolution du rapport de force entre
le politique ct l'argcm, aura tendance au cours du
temps à tendre progre sivemcnt vers zéro ...
PRf:.TER DE t.:ARGENT QU I N'EXISTE PAS,
MAIS TOUJOURS CONTRE. 1 TÉRÊT
Suite à cc lent processus de dégénérescence ct de
prise de pouvoir - l' un étant permis par l'autre- la
Banque devient donc progressivement une pure
e ntreprise de racket ct de dépossession.
En effet, la mas c monétaire mise e n circulation
par les banques étant toujours supérieure à la
croissa nce possible (création de valeur ajoutée) et le
taux d'intérêt, lui, mécan iquement impossible à
rembourser. Ce prêt d 'argent, fictif, mais que seules
le banques ont le pouvoir de prêter, équ ivaut donc,
à trave rs la garantie hypothécaire sur l'outil de
travail et les biens, à une lente captation de toutes
les richesses privée par la Banque.
La Banque devenant a insi progressivement
propriétaire de tout, sa ns j:~mai s rien produi re, et avec
de la f.1u sse monnaie pour seule mise de fonds!
Nous touchons là à cc que nous pouvons appe ler
à la fois le génie et le vrai ceret bancaire ...
50
PRÊTER DE LARGENT QUI N'EXIS I'E PAS,
~WS TOUJOURS CONTRE lNTÉRÊT ET QU'ON EST
LE SEUL À POUVOIR PRÊTER, Y COMPRIS AUX ÉTATS
Ce processus d'endettement voulu , fatal et
généralisé, d'abord appliqué au monde de l'entreprise
privée, connaîtra encore un saut qua litatif avec la
privatisatio n des ba nques centrales dans tout
l'Occident.
Privatisatio n des banques centrales correspondant
à l'ultime dépossessio n du Prince et du politique
d' un pouvoir régalien fondamental. Un pouvoir qui
étai t celui de fa ire é mettre par la banque natio nale,
sous contrôle de l'État, une masse d 'arge nt pour les
gra nds investissements publics (P ian, développement
des infrastructures, politiques socia les ... ) prêtée à
l'État à taux zéro.
Cette masse d 'argent créée de tou tes pièces, mais
garantie par l'État en boos du Trésor devenant,
comme à la période vertueuse de la banque de dépôt
et d'investissement, richesse réelle à terme, absorbant
cette masse monétaire supplé me ntaire, par la
production de richesses effectiveme nt permises et
prod uites par ces investissements publics; soit du
développement, et non de l'inflation.
Pure inflation en effet si le pouvoir politique par
démagogie électora le, se met à abuser de la planche
à billets. Raison invoquée pour privatiser le système
sa ns rien y changer, sinon réserver cc droit d'abuser
aux seules banques privées ...
51
DE LA BANQUE ACCÉLÉRAT EUR DE
DÉVELOPPEMENT À LA BANQUE PARASITE:
FIN DES POLITIQUES SOCIALES,
JNTÉRtT DE LA DETrE, RACKET DES BAi' IQUES
ET TRAHISON DES POLITIQUES
O r, avec la privatisation des banques centrales,
imposée à l' insu des peuples maintenus dans
l'ignorance
complète des processus bancaires, les
,
Etats se voient tous désormais dans l'obligation
d'emprunter l'a rgent nécessaire à leur développement
sur le marché privé, avec intérêt.
Po ur la France ce sera:
,
La fin du droit de prêt à l'Etat à taux zéro pa r la
Banque de France. Décision prise le 3 janvier 1973
sous la présidence de Georges Pompidou (ancien
directeur de la banque Rothschild). Une décision
et
,
une dépossession du pouvoir régalien de l'Etat qui
a va ie nt nécessité, au préalable, l'éviction du
Général de Gaulle.
Pour l'Europe:
La créatio n de la Banque centrale européenne
(volet bancaire de I'UE), imposant en douce - par
l'article 104 des accords de Maastrich, rebaptisé
article 123 dans le Traité de Lisbonne - cene même
interdiction à toutes les anciennes banques nationales
des membres de l'Union européenne. Et ce au nom,
bie n sO r, de la rigueur économique et de la fraternité
des peuples.
Un taux d'intérêt, payé désorma is pour les investissements publ ics nécessa ires au développement,
qui est le vrai nom de la dette et de la politique de
la dette.
,
Un racket privé imposé aux Etats sur le dos des
52
peu ples avec la com plicité silencieuse des politiques;
y compris du bouillonnant Besa ncenot q ui ait fort
bien qu 'il ne doit jamais aborder ce ujet s'il veur
continuer à passer chez Drucker.
,
U n racket bancaire à l'échelle des Etats, et sur le
dos de peuples, qui est la première raison de la fin
de l'État providence au tournant des années 1970.
La raison majeure de la fi n de toutes les politiques
sociales de développe me nt qu'on appelle la Crise.
Le paie ment de l'i ntérêt de la dette - en réalité pu r
racket de la Banque absorbant désormais tout
l'a rgent normalement dévolu a u développement et
au social - étant exacteme nt égal, en France, à la
tota lité de l'impôt sur le revenu du trava il.
Un e éq uiva le nce que l'on doit compre ndre,
au-delà du symbole, comme une pure équation ...
LA DElTE, SOIT LA CAPTATION PROGRESSIVE DE
TOUTE LA RICHESSE DE I.:ÉTAT PAR LA BA.'iQUE
,
Cette obligation pou r les Etats d'emprunter de
l'argent sur le marcbé privé, avec taux d'intérêt
contre gara ntie e n bons du Trésor, produit au niveau
des Natio ns occidentales la même conséquence que
la garantie hypothécaire pour le monde privé des
affaires. Soit, à travers une dette toujours grandissa nte ct structure llement inremboursablc, ct par cc
même processus de racket ct de dépossession, le
transfert progressif (notam me, nt par les privatisatians) de toute la richesse de l'Etat dans les mains de
la Banq ue, po urtant pur pa rasite ...
53
LE SECOND SAUT DE CEMPIRE:
DE LA CITY À WALL STREET ET DE CEMPIRE
ANGLAlS À CIMPÉRIALISME US, SOIT
CESCROQUERJE DU DOLLAR
Ainsi, de l'Italie des Borgia à une certaine Amérique de Wall Street, en passam par la C iry de Londres,
la Banque, comprise comme processus de concemrarion et vision du monde, a-t-elle pris progressivement
les pleins pouvoirs su r les nations d'Occident. ,
Pouvoir occulte mais bien réel piloté des EtatsU nis pa r Wall Street, ct q u i seul peut expliquer la
répo nse des États occidentaux au de rnier crack
fin ancier. Soit, plutôt que la liquidatio n de ces
prédateurs et parasites bancaires en fa ill ite, le
tra nsfe re de le u r dette aux pe uples et leur
renflouement par des masses encore accrues de
fa usse monnaie tou jou rs dévolue à la spéculation,
quand cen e m asse de fausse monnaie à usage
spécularif, destructrice d'économie, est la raison
même de la C rise ...
LE PROGRESSIF DÉCOUPLAGE D U DOLLAR DE
TOUT CONTRÔLE POLITIQUE ET DE TOUTE
RÉALlTE ÉCO OM IQUE, ET SES CONSÉQUENCES
U ne prise de pouvoir total de la Banque sur le
politique ct les peu ples d'Occident, fondée sur un
découplage tota l de la fin a nce et d u dollar d'avec
toute réa lité économiq ue, effectuée e n plusieurs
éta pes, et a ux mul tiples conséquences .. .
54
1913. CRÉATION DE LA
RÉSERVE FÉDÉRALE A.\fERJCAIJ''I~
,
En 1910, le Congrès de Erars-Unis pour en finir
avec le pouvoir financier qui, déjà, déstabilise l'économ ie du pays (panique bancaire de 1907), organise
u ne réunio n secrète des grands banquier a méricains et occidentaux (Rockefeller, J.P. M organ,
Vandcrlip. .. ma is aussi J'Européen Rothschild à
travers Pa ul Warburg .. . ) afin de menre les banques
sous contrôle. D émarche qui revient, selon la célèbre formu le initialement due à Ka rl Marx, nconfier
a u renard la garde du pou lailler! Le résulta t ne sc
fa ir pas attendre, c'est le 22 décembre 19 13, soit un
an à peine avant la Prem ière G uerre mondi::d c ct
sous la présidence de Wood row Wilson - falote
créature fina ncée par la Ba nque - la créatio n de la
Rése rve fédéra le américaine.
Une Ba nque des banques qui, contraireme nt à
cc que son nom indique de façon parfaite ment
me nsongère, n'est n i u ne réserve, ni fédéra le, ni
même spécialeme nt américaine (l'Europe: la C ity,
l'Allemagne et la France y étant repré entées), mai
un cartel mo ndial des douze plus gra ndes banque
privées (Barings, H ambros, Laza rd, Erlanger,
Sch roder, Seligman, Speyer, Mallet, Rothsc hild ,
Morga n, Rockefelle r ... ) travaillant de concert et
ayant dé a rma is la haute main sur le dollar, devenu
mo n na ie mond iale ...
55
1913. CREATION DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE
AMERICAINE ... ET DE I.:IMPOT
SUR LE REVENU DU TRAVAI L
1
A
Coup de force et magistrale arnaque accompagnés,
et ce n'est pas un hasard, de la création dans le même
temps de l'impôt sur le revenu du travail. Le paiement
'
de l'intérêt de la dette par les Etats,
désormais interdit
d'emprunt à taux zéro pour leurs investissements
productifs, étant la cause mécanique,
dans le même
,
temps, de la mise en place par l'Etat de cet impôt sur le
travail.
Un impôt sur le revenu du travail - déguisé en
impôt social par sa progressivité- q ui sert purement
et simplement à payer l'intérêt de la Banque.
Soit,
,
par la médiation du Trésor publ ic et de l'Etat, le
racket de la Banque prédatrice sur le produit du
travai l cimyen .. .
1920-1929, DE LA FAUSSE PROSPÉRITÉ À CRÉDIT
'
'
A
LA GRANDE DEPRESSION
Une prise de pouvoir par la Banque régnant
désormais librement sur le doll ar, également
responsable de la fau sse prospérité des an nées 1920
et de la crise q ui en résulta logiquement en 1929.
Soit la mise en place, par le crédit et l'endettement
de masse, de la stratégie bancaire de la << bulle».
Une stratégie d'enrichissement et de captation
des richesses par la Crise provoquée qui entraî nera
la Grande D épression. Soit la fai llite de mi ll ions de
petits propriétaires et de petits entrepreneurs poussés
à la spéculation, entraînant le chômage de dizaines
9e mi llions de salariés jetés sur les routes, et cc au
seul profit de la Banque qui organisa la crise et
ramassa la mise ...
1914-1918, CREDIT ILLIMITE .. .
POUR LA PREMIÈRE GUERRE MO DIALE
1933- 1938, DE LA FAUSSE SOLUTIO DU
'
NEW-DEAL A
LA VRAIE SOLUTION PAR LA
DEUXIÈME GUERRE MO DIALE
Une prise de pouvoir par la Banque régnant
désormais librement sur le dol lar, responsable entre
autres des cinq années que va durer la Première
Guerre mondiale, puisque sans cette offre massive
defausse mon naie- remboursableavecintérêts - les
belligé rants (France, Allemagne, Angleterre ... )
da ns l'impossibilité d'emprunter du vrai argent
sel on le système antérieur, se seraient retrouvés, de
l'avis de tous les experts, en cessa tion de paiement
et obligés de déposer les armes au moins deux
années plus tôt. ..
Une logique perverse d'un coût social terrible
dont le Président Roosevelt- lui -même sous
contrôle de la Banq ue comme son prédécesseur,
notamment via son finan cier ct conseiller, le
spéculateur Bernard Baruch - s'efforcera, dans les
limites de son faible pouvoir, de lim iter les effets
néfastes par le «New Deal >>.
Une g rande dépression qui se ra , en réalité,
solutionnée par la nouvelle g uerre à crédit d'un montant encore plus faram ineux que la précédente - que sera la Deuxième Guerre mond iale, si
56
57
,
1
l'on sait que le no mbre de chô meurs en Amérique,
malgré un
ew Dea l ,. qui aura surto ut considérablement aggravé les déficit publics- toujours au
profit de la Banque - était encore de onze millio n
en 193 ...
(<
1945, LE BRICOLAGE DE BRETTO_:\; WOODS
En 1945, la fiction de l'étalon-or, garantissant e n
théorie la valeur du doll ar papier, est tellement
intenable, compte te nu de la fausse monnaie
léga lement mise en circulation par la FED, q ue Jo h n
Maynard Keynes - éga le ment ho mme de l'oligarchie
mais brilla nt économ iste - se voit sollicité pou r
remettre un peu d'ordre dans le système et lu i
redonne r un scmblam de crédibil ité.
Cc cro m les :~ccords de Breno n Woods, par
lesq ucl Keynes teme ra de limiter la fuite en avant
de la planche à bi llets par le « Bankor », soit l'idée
d'un étalon mobi le. Te ntati\'e à mi-chemin du strin
étalon-or er de la fau e monnaie papier. inscrire
dans la logique de la FED, qui e ra un échec, mai
qui pe rmettra aux accord de Breto n \ Voods, sous
couvert de re mise e n o rdre du ystème monétaire
inte rnationa l dépendant du dollar, d'étendre e n
réal ité le règne de la finance a mé ricaine sur le reste
du monde, à traver la création de la Ba nque
mondiale et du Fo nd monétaire international. ..
1971-1973, FIN DE TOUTE RÉFÉRENCE A I.:OR ET
MISE EN PLACE DU PÉTRODOLLAR
En 197 1. le décrochage entre les stocks d'or
américa in et la masse monétaire est devenu tel que
les USA, forts désormais de leur seule crédibi lité
militaire (que l'on peut aussi appeler menace)
a n noncent au reste d u mo nde, cette fois par la voix
de leur président Nixon, que le dollar, jusqu'alors
convertible en or pour les nations étra ngères, sera
dorénava nr non convertible et adossé à ... rien !
Et en 1973, pour contra ind re les autres natio ns à
utiliser qua nd même cette fa usse mo nna ie comme
mon naie de réserve, un système de changes fl ottants
est mis en place, étalon né cette fois sur le pétrole.
Da ns les fa its, ce sera- par un accord de protection militaire avec l'Arabie saoudite (accord lia nt
désormais la Ba nque au waabisme du fu tur Ben
Laden ... ) - l'instauration d u « pétrodollar ... Soit
un système imposant désormais aux nations du
monde, via l'OPEP (O rganisation des pays exportateurs de pétrole) de payer leu r commande de pétrole
e n dollars.
Une méthode efficace po ur contraindre les
natio ns à ga rder, er même à augm enrer leur stock de
billets verts, pourtant éta lo n nés sur rien et
convertibles en rien, sinon en pétrole ...
20 10, LA FED, DE TRÈS LOIN LA PLUS G l~NDE
FORTU E PRIVÉE ET CACHÉE DU MONDE, NET
D'IMP6T ET SANS RIEN PRODUIRE 1
Pou r donner au lecteur un o rd re de g randeur :
58
59
d'après le magazine Forbu, l' homme le plus riche
du monde serail Bill Gates crédité - grâce à sa
société Microsoft, géa nt mondial de l'informatique - d' une fortune de 50 milliards de dollars. Or il
faut savoir que les seuls inté rêts perçus par la FED
s'élèvent, annuelle me nt, à 2 500 millia rds de dollars.
Soit 50 fois la fortune de Bill Gates chaque année,
et ce net d'impôts et sa ns rien créer ni produire, si ce
n'est de la fau sse monnaie!
Une supe r fortune que se partage le cartel des
douze banquiers internationaux cachés derrière la
FED, et qui laisse loin derrière tous les autres compétiteurs, Sultan du Bahreïn, Reine d'Angleterre ...
ce q ue sc garde bien de révéler le magazine Forbes!
LA FED, SOIT LA BONNE FORTUNE DE
L:OLI GARC HIE BANCAIRE MONDIALE,
MAIS LA PERTE DU POUVOlR D'AC HAT
POUR TOUS LES AUTRES, Y C0~1PRIS
LE PEUPLE AMÉRICAIK
Pe nd a nt ce te mps, cen e c réa tion de fa usse
mo nnaie e ntra îna nt une dévaluation constante de
la va leur de l'a rgent, les détente urs de dollars, à
comme ncer par le peuple américain, ont vu depuis
l'a nnée 1913 1eurargentperdre90%dc a va le ur cl
le ur po uvoir d'achat baisser d'autant.
Une baisse constante compensée par la hausse
vertigineuse de leur consommatio n à crédit auprès
des banques ...
LES RÉSISTANC ES À LA BANQU E
'
,
A t:INTERJEUR DE L:EMPIRE
Ma is partout, cette lente et discrète prise de
po uvoir de la Ba nque ne s'est pas fa ire sans résistance.
Y compris e n Amé rique où s'affro nte nt dès le départ
deux conceptions opposées de la dé mocratie
américaine.
D'un côté l'Empire du libre écha nge à la conquête
du monde, de l'autre une natio n libre de petits producteur ...
Pour q ui a bie n compris la mécanique: plus la
Réserve fédéra le prête d'arge nt. plus e Ue fait de
profits ct plus e lle creuse les déficits pubJjcs,
, à
comme ncer par son pre mier emprunteur, l'Etat
a m éricai n. Ain si la dette a méricaine, déjà de
1000 milliards de dollars en 1971 est-elle passée, via
cette fuite e n ava nt voulue ct e ncouragée, à plus de
50000 milliards de doll ars e n 2010.
Et les deux ca uses maje ures d'emprunts publics
éta nt les crises ct les guerres, on devine le rôle qu'a
aussi joué la FEn, depuis 19 13, dans la survenue de
ces évène ments.
Ainsi peut-on opérer, selon les périodes et les
prés ide nts a u pouvoir, une do uble lecture de
l'Amérique des pères fonda teurs.
D'u n côté sa conception populiste - réhabilitée à
gauche par C hristopher Lasch, dans les années
1960, et sa luée récemment par Jean-Claude Michéa
e n France - qui fait de la démocratie américa in e
60
61
LE COMBAT PERDU DES POPUU STES A~ IÉRICA I S
CO!'iTRE LA BANQUE
une association de petits propriétaires et de petits
producte urs libé rés du joug des monarchies
inégalitaires d'Europe, ct particulièrement de la
Couronne d'Angleterre et de sa C ity.
Une arion de citoyens entrepreneurs finan cés
par la murualisation de leur fonds propres, et
appuyés sur une solide éthique protestante issue du
réformisme originai re perit bou rgeois allemand.
C'est la démocratie américaine à laquelle se
réfère notamment aujo urd 'hu i le publiciste dissident
AJex Jones. Cette Amérique idéale des cow-boys ct
des westerns de John Ford, financés cyniquement
par H ollywood et la Banque pour cacher l'autre
Amérique.
Celle de la co ntinuation du processus impérial
anglais à une échelle supé rie ure. Soit l'Amérique du
messia nisme conquérant anglo-saxon puritain ,
appuyé cen e fois sur le message sa nguinaire et
méprisant de l'Ancien testament du D eutéronome,
afin d'étend re cette domination à la totalité du
monde par la puissance de la Banque et l'idéologie
du libre échange.
Deux Amérique en fait.
!.:Amérique populiste et isolationniste du Middle
West et des natifs, luttant contre l'Amérique impériale
mondialiste des élites des côtes Est et Ouest, du ew
York de Wall Street ct du Los Angeles d'H ollywood.
Deux Amériqucs se revendiquan t, en apparence,
du même libéralisme et de la mê me Bible, mais sans
y voi r du tout la même chose. Le libéralisme
popu liste de l'une étant, dans les idées et dans les
faits, l'exact contraire du libéralisme impérial de
l'autre ...
62
1832- llB5. LE COMBAT E:'\TRE LA DÉ.\'IOCRAllE
ET LA Bru"'QUE OU I.:E.MBLÉ~lATIQ UE
PRÉSlDEAT }ACKSO '
Cc combat interne, souvent secret ct bien
évidemment caché e ntre la Banque ct l'Amérique
~itoycnnc, ja lonne roure l'hi toire politique de
Etat -Uni dès on combat pour l'indépendance.
Il explique aussi la plupart des tenrativc de
déstabi li arion et d'assassinat des présidents e n
exercice - à co mmencer par celui du président
Lincoln - selon qu ïls se sont soumis ou ont tenté
de résister à la puissance de la Banque.
Po ur exemple, un président typique elu cou rant
popu liste a mérica in (pour re nforcer son assise po litique contre les puissances d'argent, il multipliera
p:tr sept le nombre des é lecteurs citoyens a méricains), le président Andrew Jackson opposera par
deux foi~ on veto, e n 1832 puis en 1835, à la reconduction de la Banque centrale, a ncêtre de la FF.D,
créée dès 17 1 par son prédécesseur pro- Banque,
Alexande r Hamilton.
Une oppo ition acharn ée à la prise de contrôle
de la démocratie américaine par la Banque qui
valut très certainement à Jackson la tentative
d'as assinat à laquel le il réchappa de justes e le 30
janvier 1835, mais un combat qui était pour lu i si
crucial qu'il fera graver comme épi taphe: «}'ai
vaincu/a Banque >> sur sa pierre tombale!
Une résistance aux puissances d'argent, de la
pan de présidents souvent issus de milie ux modestes,
devenue quasi impossible - pour ne pas dire
impen sable - dt:puis la créarion de la FED, en 19 13,
avec la complicité du Congrès.
63
Les présiden ts a méricai n depu is cette date devant
rous être considérés, de Woodrow Wilson jusqu'à
Barack Obama, en passant par les très suréva lués
Roosevelt ct Eisenhower, comme de purs «obligés,.
de la Banque.
,
Le pouvoir d u président des Etats-Un is, qu ant à
cette in ritution, e limitant a u droit de choisir le
président de la FED parmi six no ms soumis par le
cartel! U n pouvoir do nt le dern ier président Obama
n'osera même pas user puisque, malgré son bilan
catastroph ique a u rega rd de l'écono mie a mé ri ca ine, il reconduira pu reme nt et simpleme nt le
prés ident sort:~ nt, précéde mm ent no mmé par G eorges Bush, Ben Bcrn anke, lui-mê me successeu r
d'Alan Grccnspan.
capita lisme de pure spécula tion , abstrait c t
cosmopolite, décrit par Karl M arx.
Cc com bat frontal, typique du climat de l'e ntreDeux-guerre, s'exprime ra notam me nr à travers la
publicatio n d'un Üvre constitué d'articles parus
emre 1920er 1922 dans le journal d'H e nri Fo rd, Th~
D~arbom lndependent. au titre évocateur : Le juif
int~mational.
U n combat entre deu.x conceptions de 1'Amériq ue
et d u capitalisme- selo n H en ri Fo rd - qui sc
soldera par la défa ite de ce dernie r, sa rétractation et
ses excuses publiques. Le grand entreprene ur anglosaxon s'abste nant, à partir de 1927, de to ut
commentai re politiq ue et s'affi liant même, pour
faire amende ho norable, à u ne loge maçonnique
répo nda nt :l U doux no m de « Pa lestinia » ...
1920- 1922, LE C RI o·ALARM E D'HENRY FORD
1924, LE REPENTIR TARDIF DE.
WOODROW WILSON
Une fois gagné ce combat contre l'Amé rique des
petits propriéta ires, la Banque. poussée par sa
logique, va devoir me ner un autre combat, cette fois
à un niveau supé rieur.
Ce sera le combat du ca pitalisme bancaire,
purement spéculatif, incarné désormais par la FED
et Wall Street, contre le capita lisme entrepreneurial
et industriel anglo-saxon, incarné notamment par
H enri Ford .
Une lutte pour la domination capitaliste qui
atteindra son apogée au lendemain de la Première
Gue rre mondiale opposant, selo n H enri Ford, le
plus grand e ntre prene ur ind ustriel a mérica in de
l'époque, l'éthiqu e protesta nte du capita li sm e
d'entreprise anglo-saxon, décrit par Max Weber, au
Celui qui, plus qu 'aucun autre, dut son électio n
à a ~ou mi ssion à la Banque, le Préside nt \Voodrow
\Vil on, fera. au seui l de sa \'ie, ce comme ntai re sa ns
équivoque à propos de la création dom il savait
po rter une responsabilité écrasa nte devant l'H istoire
ct le peuple américa in.
fe mis tm homme des plus malheureux. j'ai
inconsciemment ruiné m on pays. Notre grande nation
indwtrielle, déclare-t-il à propos de la FED, est
désormais contrôlée par Leur système de crédit. Notre
système de crédit est privatis~ c'est pourquoi la croissance
du pays ainsi que toutes nos activités sont entre les mains
d'une poignée d'hommes qui, si nécessaire, pour des
64
65
raisons qui leur incombent, peuvent geler et détruire
l'authenticité de la liberté économique. Ainsi sommes
nous devenus tm des plu.s mal gouvernés, des plus
contrôlis ct des plus soumis des gouvernements du monde
civilisé. Il ne s'agit plus d'un gouvernement d'opinion
libre ni d'un gouvernement de conviction élu à la
majon'ti, mais d 'tm gouvernement soumis à la volonté et
à la ftnneté d'tm petit groupe d'hommes domi110nts.
Difficile d'être plus explicite sur le jugement que
portait cet homme au seuil de sa vie sur son
œ uvre ...
1963-1969, L:.ASSASSINAT DU PRÉSIDENT KENNEDY
ET LA LJQUIDA.'J'ION OU GÉNÉRAL DE GAULLE
U n lie n évident entre la mort du préside nt
Kennedy ct sa tentative de repre ndre le pouvoi r sur
la Banque, qui fait si peu r aux élites américaines
que mê me Oliver Stone, da ns son film JFK, se
ga rde bien de seule ment l'évoque r !
C'est cene même opposition à la Banque qui
vaudra aussi, sa ns doute, au géné ra l de Gaulle son
éviction du pouvoir en 1969. Lui qui, voya nt le
coup de 1971 venir, avait pris la tête des nona lig nés pourexigerde l'Amériquequ 'elle rembou rse
e n or, comme les accords internationaux le
prévoya ie nt encore, leurs stocks de dollars ...
LES RÉSISTANCES À LA BANQUE
À I.:EXTÉRIEUR DE I.:EMPIRE
' ce jour seul président amé ricain de relig ion
A
ca tholiq ue, John-Fitzgerald Ke n nedy, conscient
lui aussi du po uvoir antidémocratique et a ntisocia l
de la Ba nque (ct qui, contrairement à ses
prédécesseur , éta it né suffisa mment riche pour ne
pas lui devoir son é lection), tentera, comme
Lincoln et Jackson, de mettre un terme à ses
privilèges indus.
Ainsi, en juin 1963, signe-t-il l'Executive Order
11110, décret présidentiel qui, pour se débarrasser
de la FED, impose un nouveau système adossant le
dollar à l'a rgent métal. Aussitôt sont mis e n
circulation pour plus de 4 m illiards de dollars en
billets de 2 et 5 doll ars, et autant de billets de 10 et
20 dollars sont imprimés. Le 22 novembre de la
même ann ée, Kenn edy est assass iné, le décret
EO 11110 aussitôt a nnulé par so n successeur et les
billets de 2 et 5 dollars retirés de la circu lation .
Létudc critique du Capital pro posée par Ka rl
Marx, au sommet d uq uel trône la domination
bancaire, va servir de base théorique et politiq ue
majeure a ux tenta tives d'échapper, au tou rnant du
xxc siècle, à ce q ue nous pouvons appele r le règne
de la Banque.
Le commun isme soviétique éta nt, en théorie, la
66
67
Ce rapide panorama effectué du combat à mort
livré par la Banque contre la démocratie au cœur
même de l'Empire, il nous faut évoq uer maintenant
les te ntatives de lui opposer u n modèle alternatif de
gestio n ct de société, à l'extérieur de celui-ci ...
LA TEI\'TATTVE SOVIÉTIQUE DE RETOUR AU
PRINCIPE CHRÉTIEI\' DU DON ET DE t:ÉCHAJ"'GE
tentative de mettre hors d'état de nuire la domination
olig:uchique ct privée de l'arge nt, par la socialisation
intégra le des moyens de productions sous contrôle
public de l'État.
Ainsi le communisme, qui fait primer le collectif
ct l'échange non marchand sur l'intérêt égoïste
au cœur de la logique libérale, est-il un retour,
malgré son ami-religiosité affi rmée, à la mentalité
chrétienne. Une parenté évidente du communisme
et du message du C hrist - souvent mal identifiée
par les spi rituali tes à cause de leur mauvaise
compréhension de cc qu e Marx entendait par
matériali sme ctq ui n'a rien à voir avec le matérialisme
bourgeois - qu i est l'explication majeure de la
grande séduction qu'opéra le communisme sur les
peupl es d' Europe, y compri s le peuple russe
orthodoxe, notamment Tolstoï.
Peuples d'Europe soumis en moins d'un siècle- le
XIXe- à l'individualisme matérialiste et marchand
par la révolution industrielle, mais restés attachés à
plus de quinze siècles de règne des valeurs chrétiennes,
sous les monarchies théocratiques.
Finalité chrétienne du communisme, par la
société de l'échange dé intéressé et du partage:
mentalité éminemment chrétienne des masses cornmuni res militante , pour lesquelles l'idéal communiste devint la nouvelle religion face à l'égoïsme
bourgeois. Une double aspiration q ui doit être
nu ancée dans les faits par deux autres facteu rs,
contrad ictoi res ct concomitants, évoqués notamment par Soljenitsyne dans Deux Siècles ensemble.
Un. Le finan cement assez peu chrétien de la
révolution bolchevique russe, moteur de tout le
processus du socialisme réel, par des banquiers
ncw-yorkais souvent issus de la communauté
ashkénaze émigrée d'Eu rope de l'Est.
Deux. Lencadrement, à travers l'apparei l de
Partis de toutes les révolutions communistes en
action dans l'Europe chrétienne, d'élites juives pour
leur très grande majorité, et souvent animée d'un
messianisme vengeur - parfaitement exprimé par
Léon Trotski dans Leur morale et la nôtre- typique
de valeurs de la Thora et du Talmud, mais aux
antipodes des valeurs chrétiennes ...
Suite à l'écroulement de l'URSS ct à la faillite du
communisme, l'Occident s'est donc retrouvé à
nouveau, au tournant des années 1990, sous la
domination tota le de la Banque et du Marché. Le
seul bémo l dans ce monde monothéiste postméditerranéen étant désormais la finan ce islamique.
68
69
LE COMMUNISME, AUTH E1 T IQUE
1DÉOLOGIE JUDÉO-CHRÉTlENNE
Maintenant que la messe d u socialisme réel est
dite, avec le recul du temps el l'accès aux arch ives
a utorisé par l'écroulement de l'URSS, on peut
obj ecti vemen t qua lifier l'épopée communiste
européenne au XXC siècle de • judéo-chréticnnc,.:
juive en haut pour la volonté de domina(ion,
chrétienne en bas pour l'espoir du partage ...
DERi"'IIER BASTIO~ DE RÉSISTANCE DANS LE
MONDE MOKOTHÉISTE POST-MÉDITÉRRANÉEN:
LA FINAl CE ISLAMIQUE
E n accord avec le droit musulman, la finance
islam ique, qui se chiffre à 700 milliards de dollars sur
le marché mondial, est basée sur deux principes:
- l'inte rdiction de l' usure {prêt à intérêt hors
investisseme m productif) ;
-et la responsabilité sociale de l'investissement
(développem ent).
U ne finan ce éthique q u i sou met donc la
rentabilité d'u n investisseme nt à la valeur morale et
sociale du projet concret qui lui est associé.
Ainsi l'islam interdit-il les transactions fondées sur
la pure spéculation (gharar}, soit le principe inverse de
la fin ance désormais pratiquée à Wall Street.
Une finan ce islamiq ue dont les limitations imposées au crédit comme au profit ne sont pas sans
rappeler les interdits moraux qui avaient cours, il y a
quelques siècles encore, dans l'Europe monarchique
et chrétienne guidée par les principes de Saint T homas
d'Aquin et les enseignements d'Aristote.
U ne fina nce islam iq ue q ui représente donc une
résistance spirituelle à la toute puissance de l'a rgent,
et qui justifi e à elle seule le sourd combat que livre
actuelle ment la Banque au monde musulman afi n
de le soumettre- comme avant lui les mondes
catholiq ues et soviétiques- à la toute puissance de
sa domination .. .
CONCLUSION UN:
LA RÉVOLTE CONTRE LA BANQUE C'EST LA MORT
ou Cha vez? ... l'Histoire nous apprend que
quico nque veut défier la Banque doit s'attendre à le
payer cher. Le payer de sa propre vic, s'il est
américa in ct, s'il ne fait pas partie de la coalition, à
voir en prime son pays rattaché à l'axe du ma l !
En 1942, quand les états-ma jors US, britanniques
et soviétiques décidè rent de se ré unir en secret pour
coordonne r leur guerre contre H itler, ils le firem
dans les locaux de la Federal Reserve Bank de
N ew York, et il n'est pas exagéré de résumer la
politiq ue mondiale du xxe siècle à une perpétuelle
diabolisation des opposant à la Banque, elle-mêm e
ga ra ntie e n dern ière instance par la pu issance
m ilitaire américa ine.
Ainsi, quand Saddam Hussein envisagea, en
2003, de libeller ses ventes de pétrole e n e uro- cc
qui équ ivalait à remenre en cause le statut du doll ar
à travers le pétrodollar - l'a rmée a méricai ne, sous le
fa ux prétexte des fameuses «a rmes de destruction
massive .. , écrasa son pays sous les bombes, et
l'OPEP, comprenant aussitôt le m essage, retira
l'« e uro pétrole» de son ordre du jour. Quant à
Saddam Hussein, il fin ira pendu comme les
dignitaires nazis.
Protéger le statut du dollar et, derriè re lui le
privilège de la FED, te!Je est e n dernière instance la
mission ultime de l'armée impériale américai ne ...
CONCLUSION DEUX :
J A BANQUE PUR PRMLÈGE ET POUVOIR ABSOLU
Que ce soit à l'intérieur de l'Empire : L incoln,
Jackson, Kennedy ... ou à l'extérieur : de Gaule,
Saddam Hussein et demain, q ui sait, Ahmad inejad
La Banque ainsi analysée et définie doit donc se
comprendre comme une nouvelle aristocratie tenant
70
71
son pouvoir du droit de prêt à intérêt, lui -même
garanti par le mensonge ct la violence.
Une: oligarchie n'ayant même plus à son actif le
développement de réconomie, comme durant la
Renaissance, mais devenu frein à toute création de
richesse sous le règne de la FED et de Goldman Sachs.
Un pur parasitisme et un pur privilège autooctroyé, non plus au nom de Dieu, mais de la
pseudo-rationalité économique et de la magie des
chiffres qui font de cette oligarchie fi nancière et
mondiale de la rente sur le trava il humain généralisé,
l'exact équivalent, par l'a rge nt et la possession
exclusive du crédit, de ce que furent les nobles
vivanc sur le trava il agricole des serfs par la possession
de la terre, au nom du privi lège de droit divin.
Pilotés de New York, habités d' une idéologie
faite de volon té de pui ssance, de violence
destructrice et de mépris social pu isé à l'Ancien
testament, c'est cette vision du monde et ce
process us que nous appelons: Empire.
CO CLUSIO QUAT RE:
LA BANQUE D'ABORD DESTRUCTRICE DU DIEU
CATHOLIQUE PUIS DE LA RAJSO ! HUMA ISTE
D'abord anti-catholique et s'appu ya nt sur la
Raison pour triompher des monarchies théocratiques
européennes, la Banque, poursuiva nt sa fu ite en
avant prédatrice, est vouée à se montrer de plus en
plus an ti- humaniste à mesure de son développement :
l'égalité citoyenne étant au fond auss i contraire à ses
principes que la charité chrétienne.
Tournant progressive ment le dos à la Raison ct
aux Lumières q ui n'avaient été, en fait, que les
prétextes transitoires à sa domination, la Banque en
. est aujourd'hui explicitement au stade de liquidation
des démocraties bou rgeoises libérales, qui lui avaient
perm is de triompher de la société précédente d u roi
et du Dieu chrétien ...
CO ICLUSION CINQ:
LA BANQUE C0~1M E FATALE FUITE E AVANT
CONCLUSION TROIS:
LEM PIRE N'A PAS DE LIEU
Hier Ita lie, Angleterre... aujourd'hui USA,
demain Jérusa lem ou Pé kin ? .Coligarchie
mondialiste, pas plus que le principe bancai re dont
elle tire sa dynamique et son pouvoir, n'a de
territoire ou de lieu.
Comme le bernard l'herm ite, le coucou ou
l'asticot da ns son fro mage, cette aristocratie nomade
et sans noblesse se niche partout où il y a de la
richesse à capter et du profit à fai re ...
Contrai nte, par sa logique même de déséquili bre,
à rechercher de nouveaux espaces de prédation, la
Banque est désormais vouée à la conquête du
monde non monothéiste et non chrétien , tels que
l' Inde ou la Chine.
Une fuite en avant obligeant cc système de
domination, mûri en Occident, à se confronter
désormais à l'espace eurasiatique, soit pour le
dominer, comme l'Amérique le Japon après 1945,
soit pour se soumettre à lui, comme ça pourrait
devenir le cas avec la Chine.
72
73
L.:a ltcrnative dans un monde clos et saturé
étant soit la banquero ute, soit le rejet iné luctable
d ' un systè me de plus e n plus identifié par les
peuples occident aux, co mme parasitaire er
absurde.
Dans un cas donc, la disparition de l'oligarchie
avec l'écroulement de son système de domination.
Dans l'autre son sa lut, mais au prix d' une
modification notoire de sa composition ethnicoculturelle.
Deux issus possibles qui ne som pas sans
rappeler la fin de la noblesse d'Ancien régi me.
Ou alors pourquoi pas? Dans un élan spiritualiste, la sortie fin ale du capitalisme par la prise de
conscience de l 'Ag~.: sombre et du Kali Yuga ...
A
3.
LES IDÉES, LES GRANDS HOMMES,
LES RÉSEAUX
Le monde est dirigé par des person11ages très
différents de ce que peuvent imaginer ceux qui ne sont
pas dam les coulisses.
Benjamin Di srae li
us promesses n'engagent que cettx qui les écoutelll.
H e nri Queuille
75
LE SOUVERAIN BlE . ET l.:ORDRE JUST E
Par la voix d u cha mane, la loi divine d it l'ordre
Cl le bien.
Cordre et le bie n, car dans la loi le po uvoir ct le
bien om to ujours associés, sur la terre comme a u
ciel, avec le pa radis pour les justes, les soumi à la
loi. el l'enfer po ur les autres, insoumis, maudits,
déchus, hérétiq ues.
Ainsi l'ordre est-il toujours l'ordre juste, car rien
ni personne ne règne jamais au nom du mal, du
moins offi cielle ment ...
LES IDÉES
C ontraire me nt à l'animal qui s'en remet à la
nature, l' homme a <.ks idées. Doué d'imagination
par la fon ction symbolique, il a besoin de se
représenter le monde.
De plus, sa uf e xceptio nne lle robinsonnade,
l' homme est contra int de coha biter avec ses
semblabl es, cc qui impliqu e a ussi un ordre
social. ..
•
LE PRÊTRE, CIMPÔT ET LE T EMPLE
Pour ça: vision du monde, ordre social, l'homme
s'en remet d 'abord à Dieu. D'abord à une nature
déifiée, puis à un Dieu commandant à la nature ; soit
à un ordre cosmiq ue q ui lui est d'abord transmis par
le chamane. Ordre cosmiq ue, incluant l'ordre social
dicté par la parole de Dieu, via la transe de ce
médiateur qui dit l'ordre du monde et la Loi.
Ain si, a ux origines de l'homme, Di eu, la
révébtio n ct la Loi ne fo nt qu ' un.
Mais l' homme étant imparfait, il produit du
mal. D es fautes envers Die u qu'il doit racheter pa r
des sacrifices et des oblations.
D'abord sans do ute par des châtiments direct ,
puis des châtiments dérivés sur des animaux, puis
le rachat de ses fa utes par des offrandes ...
Ainsi, à mesure que le progrès technique pe rmet
le surproduit - soit ce que l' homme peut produire
e n plus de la reproductio n de sa force de travail - sc
met e n place une économie du do n qui vie nt se
surajo uter, dans l'ordre symbolique à l'économie
•
prauque.
Une économie du don généra nt la caste des prêtres
entretenus par ces dons, et qui deviennent, de fait
dans l'Histoire, les premiers collecteurs d'impôts.
Dons à Die u, mais aussi impôts perçus par l::t
caste des prêtres, qu'il fa ut entreposer dans le
76
77
premier monument public con struit à cet effet
q u'est le Temple, à la fo is lieu de culte et Trésor
public.
Un Temple, à la fois monument religieux et
pratique, qui devient le centre de J'organisation
sociale de la première révolution urbaine au sortir
du néolithique, corn me nou s l'enseigne l'archéologue
Vere G ordon Childe .. .
que se situe le retour du don - l'éducation, la
m édecine et la cha rité.
Une organisation tripartite, décrite par Georges
Dum ézil, prése nte depuis la nuit des temps
histo riques d ans toutes nos sociétés indeeuropéennes, jusqu'à ce que la révolution de 1789
mette fin à cet Ancien régime constitué justement
'
du C lergé, de la N oblesse et du Tiers-Etat
...
LES PRÊTRES, LES GUERIUERS, LES T RAVAILLEURS
t ORDRE EST FONCTIONNEL OU IL N'EST PAS
Ce trésor, extorqué par les prêtres a u nom de Dieu
et du bien aux travailleurs et entreposé dans le
temple, pose évidemment le problème de sa sécurité.
Une sécurité d'abord assurée par des prêtres en
armes, gardie ns du trésor, puis, par une fatal e
spécialisation des tâches, par la caste des guerriers
tout court.
Ainsi, le symbo lique et le fon ctionnel
s'entremêlant, se met en place un système où le
travailleur produit, le prêtre collecte et gère, et le
. secunse.
'
.
guerner
Un systèm e, à la foi s sacré et pratique, fait de
hiérarchie et de réciprocité où le gue rrier sécurise
le prêtre et le travailleur ; le travaille ur nourrit les
deux e n échange de sa sécurité; ta ndis que le
prêtre, peu à peu obl igé de pa rtager le trésor avec
la caste des guerrie, rs (pe rma nente rivalité de la
Couronne et de l'Eglise) est spécifiquem ent en
charge du trésor spirituel. Ce qu i implique, outre
les rites et la théologie cod ifia nt la révélation, la
conservation du savoir, les soins aux malades, la
cha rge des faibl es et des indigents, soit - et c'est là
Ainsi, tout système de domination possède sa
justification transcendante da ns l'ordre symboliq ue
.-révélation disant l'ordre et le bien, entraînant
extorsion et punitions- mais aussi sa justification
fonctionnelle dans l'ordre de la production - qui en
constitue la morale pratique- faite de cohérence et de
réciprocité (cohésion).
Ainsi, quel que soit l'inexpliqué originaire qui le
sous-tend (révélation), aucun ordre durable ne peut
être absurde sur le pla n pratique et, réciproqueme nt,
aucun ordre absurde ne sa urait être durable.
Absurde, au regard de l'ordre social, signi fi ant
da ns les fa its : purement parasitaire, sans réciprocité.
Ainsi, quand l'ex-noblesse d'épée, devenue
noblesse de cour, n'assuma plus aucune des trois
fo nctions: ni production, ni savoir, ni sécurité, sa fin
était scellée en tant que classe purement parasita ire,
bientôt liquidée par une noblesse de robe entre temps
devenue bourgeoisie e ntrepreneuriale et gestionnaire
par la vénalité des charges.
D e mêm e, cette fonctionnalité inéluctable de tout
changement d'ordre durable peut aussi expliquer,
78
79
a contrario, la conversion de l'Empire romain à la
religion chrétienne sous Constantin. I.:universalisme
pacificateur chrétien devenant la réponse fonctionnelle au déclin des légions, pa
r trop métissées, pour
,
assurer doré navant, par I"Eglise plutôt que par
l'armée, la cohésion Cl la paix de rEmpire.
Ainsi, toute organi arion ~y mboliqu e et sociale
absurde, que cc soit l'hé résie morbide des C athares,
la bure aucrati e stalinie nne o u le capitalisme
fin a ncier pure ment parasitaire de Wall Street, estelle vouée, pa r un châtime nt du sens à la disparitio n.
C 'est juste une q uestion de te mps ...
DE LA TRANSCENDANCE VERS .t..:IMMA1 ENCE: LE
RÈGNE DE DIEU ET LA NÉCESSITÉ DU LOGOS
LA DÉMOCRAT IE GRECQUE
OU LE DOUTE PLUS FORT QUE LA FOI
C'est ce moment de bascule me nt, da ns cc rappo n
de force entre ces deux puissances d u verbe, qui sc
traduit historiq uement par la naissa nce à Athè nes,
au \ e siècle ava nt J.-C., de la dé mocratie grecque.
Une démocratie , qui n "est pas le pouvoir a u
pe uple - la Cité-Etat a thé nie nne était une
oligarchie de 40 000 propriétaires soldats ser vis par
200 000 esclaves sans
droit, dom l'équiva lent mode rne
,
serait plutôt les Etats confédérés d'Amérique o u
le régime Afrikaner, et qui vaudrait aujourd'hui à
Athènes d'être traitée de fasciste! - mais le pouvoir
du logos sur la foi.
Le passage historiquement avéré d' un D ieu avec
logos {théologie, scolastique) à la possibilité d ' un
Logos sans dieu {règne de la Raison, rhéroriq ue) . ..
Les hommes om des idées et ils sont obligés de
vivre e nsemble. Dou é~ d'imagi nation pa r la foncti o n
symbolique, mais aussi d'exprc sion par le langage,
ils sont portés pa r leur nature à discuter la Loi.
Et si les g randes idées qui mè ne nt le monde sont
les religions qui disent le ciel ct la terre, la révélation
du cha mane, la lumiè re du prophète, ont rapideme nt
besoin, po ur gérer les conflits, de produire une
théologie. Soit un discours sur cc qui est pourtant
censé être au-delà du discours.
Ainsi, que lle que soit la puissance de la révélatio n,
toute religion, à la foi s transcendante et politique,
est-elle contra inte, face à la controverse, de justifier
la Loi par cette autn.: puissance du verbe, mais
d'essence opposée, qu'est la logique.
l ntroduisam de fait, comme le ver dans le fr uit,
la raison dans la ~o i ...
C'est cene même défaite de la scolastique face à la
philosophie - soit la fragilité d' une foi étayée par la
raison, quand la raison prétend être étayée par ellemême - qui se reproduira e n Europe à la sortie du
Moyen Age, et ce malgré la tentative de Saim Thomas
d 'Aquin de faire servir la foi chrétienne pa r la
re lecture d'Aristote. Une leme défaiœ de la foi , rongée
par la raison qui, dès La Boétie ( 1546) sapera
progressivement les fondements de la monarchie.
Une remise en cause d u pouvoir du roi , fo ndé
sur le divin, qui ne sera pas un retour aux Grecs,
80
8/
LES PHILOSOPHES EUROPÉE1 SOU
,
, ,
LA PENSEE HELE~ O-C HRETI Ei':i':E
;
A
mais, du fait des clercs catholiques qui la produisirent, une synthèse nouvelle, helléno-chrétienne,
appelée « humanisme,., faite de doute et de charité.
U ne pensée
péciliquement européenne,
profondément soucieu e d'égalité, che minant de
Montaigne à Pascal et de Pascal à Ro usseau, pour
accoucher l'idée d'un nouvel ordre social qui mènera
fort logiquement à la Révolution française; l'esprit
fra nçais e n ayant produit la plus grande part ...
LA MODERNITÉ 0 LA VICTOIRE DE
!.:IMMANENCE: LE RÈGNE DES IDÉES
Ain si, la raison imm a ne nte, portée par la
Révolutio n française, met-elle fin à l'ère de la
tran scendance pour inaugurer l'ère politique de
l'idée; o uvrant, après les guerres de religions, l'ère
de la concu rrence de idéologies.
U ne victoi re de la Raison, qui est aussi la mise à
bas de l'ancien ordre divin tripa rtite par le groupe
'
ocial qui l'incarne: le Ticr -Etat ; soit la classe sans
privilège liquidant le privilèges, divins du Clergé ct
de la oble e au profit de I'Egalité. c'est-à-dire
d'elle-même ...
catholique, ce nouveau paradis terrestre à atteindre
e t désormais l'égalité.
'
Egalité
qui prend la place du Salut comme but
suprême et emblème de toute politique humaniste :
laïque (immanente) et mode rne. Une première
égalité réalisée, en principe, par l'abolitio n des
privilèges de la oblesse héréditaire et du C le rgé, ct
'
par la prise de pouvoir du Tiers-Etat.
'
Un Tie rs-Etat
chargé, devant l'Histoire, de
produire le systè me politique menant du projet de
l'égalité formelle à l'égalité réelle; comme plus mrd
le prolétariat des marxistes au nom de la même idée
trahie ...
DE LA LIBRE CONCURRENCE DES IDÉES,
'
,
'
POUR MENER A !.:EGALITE PRATIQUE SOUS LE
NEUTRE ARBITRAGE DU LOGOS, SOIT LE
MENSO GE ET LE POUVOIR SUBTILS DU
UBÉRALIS.\1E BOURGEOIS
Rappe l : pe rsonne ne règne jamais au nom du
mal, ct l'ordre jusre prétend toujours mene r, ma lgré
les pesa nteurs te rrestres, au souve rain bien.
Ainsi dorénavant, le souverai n bie n n'étant plus,
dans le monde de l'immane nce, le ciel de la religion
Pre nant la place de la controverse théologique, le
jeu politique sera doré navant la libre discussion
politique, selon le seul critère de la cohé rence
logique (rhétorique) menée pa r et dans le TiersÉtat par les clercs: philosophes, intellectuels,
maîtres
,
à penser et tribuns issus du T iers-Etat.
I.:ancienne hiérarchie sociale, fondée sur la lignée
(privil èges héréditaires, pri mogéniture), remplacée
par la liberté d'entreprendre menant par ai lle urs au
pouvoi r de l'argent.
Soir, une fois posé le schème abstrait d u projet
huma niste : arriver à la fraternité universelle via la
liberté et l'éga lité guidées par la Raison, la double
82
83
,
'
VERS LE NOUVEAU PARADIS DE I.:EGALITE
domination de la bourgeoisie dans les faits; le
libéralismed'idée politique (Voltaire) accompagnant
le libéralisme économiq ue (la loi Le C hapelier) ...
LA DESTRUCTION DU MO DE ANCIEN OU LE
NOUVEAU POUVOIR DES MARCHA.'\:TIS
Une destructjon de l'ancien monde tripartite
constitué, comme nous l'a appris Georges Dumézil,
de ceux qui prient (oratores), de ceux qui combattent (bellatorcs) et de ceux qui travaillent (laboratores) - soit le clergé, la noblesse ct le Tiers-état- qui
ne débouchera pas, dans les faits, sur l'égalité du
tout Tiers-état (soit le po uvoir au peuple du travai l),
ma is sur le nouveau pouvoir d'une quatrième fon ctio n, issue du Ti ers-état, celle des inte rmédiaires.
Un pouvoir des marcha nds ne venant ni de la
religion, ni de la guerre, ni de la production mais
comma ndant à tous, dorénavant, par le po uvoir de
l'argent ...
Une lutte des classes nouvelle, à l'intérie ur du
camp progressiste issu du Tiers-étar, dont la
conséquence, ur le plan du logos (rhétorique), sera
la future concurrence marxiste, prospé ranr sur les
contradictio ns et les mensonges de l'humanisme
bourgeois ...
LES IDÉES EN PRÉSENCE: LJBÉRAUS~IE,
SOC IALI S~lE. RESTAURATIO , FASCISME
Une inégalité de fait, au sein du Tiers-état, e ntre
peuple du travail et nouveau monde de l'argent qui,
passé les premiers moments euphoriques de l'égalité
forme lle issue de la Révolution, verra l'ancien ordre
tripartite remplacé par un nouvea u monde binaire.
Celui d' une bourgeoisie du C apital, maîtresse du
Marché, exploitant les no uvea ux esclaves du travail
sa larié: le prolétariat.
Ce qui donne comme idées e n présence dans ce
monde modern e de l'immanence:
'
A
droite, le libéralisme.
Fait d'éga lité forme lle et de libe n é d'entreprendre.
Idéologie de ga uche sous l'Ancie n régime (Voltaire
inspiré de l'école anglaise: Locke, Hume ... ) ma is
nouvelle idéologie dominante dès 1830.
'
A
gauche, le socialisme.
Dans le même ca mp progressiste de l'immanence,
mais proposa nr le passage de l'égalité formell e
(appelée dès lors «équité») à l'éga lité réelle (soit
celle de Jean -Jacques Rousseau conrre cel le de
Voltaire) en continuant le processus révolutionnaire
initié par la Révolutio n française, par la prise du
pouvoir du no uveau Tiers-état à l'inré rieur du
Tiers-état : le prolétariat!
En marge de ce combat interne aux idées
moderne , et abusivement classées à droite de la
droite, soit à l'extrême-d roite, c'est-à-dire hors de
l'arc républicain pour les discréditer, se trouvant:
La réaction.
Soit la restauration de l'ord re ancien comme
réponse au mensonge bourgeois de l'égalité forme lle
84
85
POUVOIR DU CAPITAL, MISÈRE OUVRIÈRE
ET CONCURRE 1CE MAR.X1STE
débouchant sur une plus grande violence sociale.
Pensée initiée dès la Révolution française par Louis
de Bonald et Joseph de Maistre, et plus tard
modernisée par Cha rles Maurras.
Et à l'intérieur de la bourgeoisie libérale:
Le fasc isme.
Quand plu tard (à l'orée du n-e siècle) la
bourgeoisie entrepreneuriale nationale, un pied
dans le travail, l'autre dans l'exploitation, tentera de
résister à la domination de la bourgeoisie financière
internationale, elle purement parasitaire, par des
alliances inéd ites ...
LE COMUAT DROITE 1 GAUCH E
À t:E.XCLUSION DE T OUS LES AUTRES
Mais tout retour en arrière étant considéré comme
utopiste, et la pensée fasciste aya nt été discréditée
par le national-socialisme allemand (soit le
racialisme justifié par la question de l'espace vital),
le combat d'idées autorisé dans l'ère moderne, et
plus particulièrement depuis 1945, se résume en fait
à la concurrence entre les deux idéologies du
progrès: libéralisme ou socialisme; soit le combat
d roite 1 gauche ...
théologien, l'autre guerrier, mais tous deux m essage r~
de Dieu et prétendumenr choisis par Dieu; cc qui
limitait vocations er concurrence .. .
DE Lt\ RARETÉ..\ L~ PROUFÉRATIO~ :
L'ACCÉLÉR-\TIO:\" DE [H ISTOIRE
Mais avec l'avènement du règne de l'immanence,
e produ it une fatale démocratisation du gra nd
homme (dont la plus belle fi gu re historique est
apoléon 1cr) désormais soumis au seul régime de
la libre concurrence.
Une démocratisation de la course au pouvoir
dont la première conséquence est la mu lti pli cation
des vocations; la seconde, par cette accélération du
ttml over, une notable accélération de l'H istoire ...
LES l'CUVELLES QUALITÉS REQUISES
Dans le monde ancien, et jusqu'à la Révolution
française, les grands hommes sont donc les prophètes
et les rois (Luther, Louis XIV, pour choisir deux
grandes figu res postérieu res à la Renaissance). !.:un
Une multiplication des prétendants qu i génère
au si de nouveaux profils types.
Du côté du pouvoir symbolique (ormorcs}: la
transformation du messager de Dieu en cc nouveau
clerc qu 'e t l'homme à idées ne s'appuyant plus ur
la scolastique mais sur la rhétorique: philo ophe,
intellectuel, maître à penser... doublement issu,
comme nous l'avons vu, sur le plan épistémologique
ct social, de la bourgeoisie.
Du côté du pouvoir effectif (bellat01·es): avec la
fin d u pouvoi r politique hérité ct transmis (nob lesse.:
héréd itaire), l'avènement du professionnel de la
politique: tribun à fort cha risme, militaire ... égal e-
86
87
LES G RANDS HOMMES
lJ DÉE ET LARGE T
ment issus de la bourgeoisie et dont se pose inéluctablemenl la question de'i moyens de subsistance ...
LE
1
0UVEAU TA:'·JODI CLE RC-POLITICIE~
Un nouveau monde politique où le binôme
de l'Ancien régime: C lergé 1 loblesse- soit la
constance
de la lignée soute nue par la pe rmanence
,
de l' Eglise - , se voit re mplacé par la foi re d'empoigne et le verbiage.
Soit le no uvea u po uvoir, en régime démocratique,
du tandem de l'intel lectuel et du politicien
(Zola 1 C lemenceau , Keynes 1 Roosevelt, Malraux 1
de G aulle ... ou, pour achever la dégringolade :
Max Ga llo/Nicolas Sa rkozy) dans un combat
droite 1 gauche ferme ment circonscrit.
Un combat imposé, à l'intérieur du cadre humaniste (i mmane nce, domination au nom de l'égalité)
qui produit, compte tenu de la réalité économique
(po uvoir de l'argent, inéga lités sociales):
' gauche: de maître de la promesse; demain
- A
l'égalité.
'
- A
droite : de maîtres du mensonge. Léqu ité
(égalité en droit) ervant cyniquement de masque à
l' inégalité de fà it ; oit, po ur citer Anatole France,
cen e loi qui, dans un grand souci d'égalité, interdit aux
riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de
mendier dans les rues ct de voler du pain 1
88
Autant de débateu rs, professionnels de la
politique q ui jo utent officiellement dans un pur et
libre débat d'idées, majs aussi soute nus par le ur
camp respectif:
- le Capiral pour le libéral conservateur, soit la
bourgeoisie d'argent ;
- le Travail pour le progressiste, via le Pa rti o u le
syndicat.
Une disproportion, sur le plan de la puissance
d'argent e ntre les deux camps qui , forcé ment,
notamment sur la question de la tentation ct de la
corru ption, ne peut pas être sans conséq uences ...
•
LE GRAND HOMM E:
DU CO MBKnANT À [EMPLOYÉ DE BANQ E
Dans notre monde moderne démocratique, le
leader politique est donc soir un combatta nt de
l'idée {Robespierre), soit un combattant militaire
(f'.;apoléon 1er), soit une é ma natio n du monde de
l'argent (Thiers).
E t s'il est certain que le prestige historique va
tou jours aux deux pre miers, q u 'ils soicm considérés
comme bon (Jau rès, C leme nceau) o u mauvais
(Staline, H itler), la loi tendancielle dans notre
société marcha nde est, fa tale me nt, la le nte
soum ission , chez les professionnels de la politique,
du monde des combattants- héritiers des oratores ct
des hcllt~tores - au mo nde de l'argent - le no uvea u
pou voir des inte rméd iaires.
Soit, form ulé autre ment, la lente dispa rition du
89
grand homme, grand penseur ou grand combattant,
au profit de t'employé de banque.
Cexemplc le plus proche de nous étant, en 1969,
le passage à la fonction de pré idem de la République
française, du général Gaulle, héros de la Résista nce,
à George Pompidou, ancien directeur de la banq ue
Rothschild ...
individuel, passant toujours et nécessairement par
l'appui , la constitution de réseaux.
Réseaux de soutien mais aussi d'allégean ce,
d'obligations, de réciprocité qui sont, dans le monde
démocratique de l'individu et de l'égalité des
chances, la face cachée du politique, la matière
délaissée des intellectuels et des idéologues, autant
que la condition sine qua non de toute prise de
.
pouvOir .. .
LE GRAi'D H O~ I.\ IE :
LIMITE ET ~ IE NSO. 'GE DE L:INDIVJDU
LES RÉSEAUX
Mais même en admettant que le grand homme
combattant soit parvenu à jugu ler la puissance de
l'a rgent pour lui imposer sa vision politique, se pose
encore pour lui la question de la durée : pour
combien de temps? Le monde de l'immanence
tondé, du moins en apparence, sur l'éga lité et
l'individ u::tlismc, interdisa nt cene transmiss ion
héréditaire du pouvoir qui assurait sous l'Ancien
régime sa permanence ct sa pérennité.
Cette évidente solitude et brièveté de la carrière
politique, q uels que soient le génie du grand
homme et a force vitale, impo ent nécessairement
qu 'il s'appuie, soit pour accéder au pouvoir, soit
pour le conserver ct pérenniser son œuvre, sur une
force collective allant au-delà de lui-même,
et qui
,
ne pouvant plus être la lignée ou t'Eglise dans le
monde moderne, ne peut être que le ..réseau "·
Et si l'histoire grand public ne retient, pour des
raisons de charme romanesque, que les noms des
grands hommes, forces de la nature, monstres
d'a rri visme, il est évide nt que seuls ils ne peuvent
rien. Leur triomphe, q uel q ue soit leur génie
90
Contrairement à la démocratie où, l'individualisme égalitai re étam la règle officielle, les réseaux sc
doivent d'être niés ou cachés, sous l'Ancien régime,
ct plus généralement dans le monde ancien, les
réseaux sont la norme ...
D'ABORD I.A FAJ\41LLE
Premier réseau qu'est bien sûr la famille, la
solidarité et l'emraide fondées sur le lien du sang.
Pouvoir tiré notamment du lien et de la solidarité
père-fils (encore visible sur certains frontispices
d'emreprises: «Entreprise x & fi ls» et qui fit
notamment la puissance de l'entreprise Michelin}.
Pouvoir et puissance tirée aussi de la fratrie (comme
chez les frères Dalton, Zemmour ou H ornec) qui
donne, face aux individus, la supériorité de l'être
collee tif...
91
LA FAM ILLE, LE CLAN, LA TRiBU
Un premier réseau de solidarité et d'entraide qui,
élargi, donne ra le clan, la tribu . Soit une famille de
familles fo ndée encore sur l'ascendance d'un a ncêtre
'
.
commun. Ancêtre commun po uvant meme, a part1r
d'une certaine échelle, devenir ficti f et pure ment
symbolique (myth ique) pour prendre alors la forme
d' un totem (à l'origine notamment du blason dans
la noblesse) commun à tout le clan, la tribu.
Une appa rtenance au clan, à la tribu q ui, outre la
solidarité et J'entraide, implique aussi la respon sabilité collective ct transmissible; soit le devoir de vengeance entraîna nt vendetta et razzia, propres aux
sociétés claniques .. .
~
SOLITUDE DE t.:INOIVIDU CITOYEI'\
Famille, clan, rribu , soit la soumission de
.
l'individu à un to ut orga n1que,
une communaute'
charnelle q u i protège et oblige; ta ndis qu 'au delà, à
une éche lle collective supérieure: peuple, nation,
l'i ndividu n'est plus rel ié aux autres que par les
froides abstractions du contral.
L ibéré des liens prégnants de la fa mille, mais
aussi seul ct livré à lui même ...
DÉCLIN DU CLAN, MENSONGE ClTOYE ET
PROLI FÉRATION DES NOUVEAUX RÉSEAUX
OCCULTES (MAÇONNERIE)
Er c'est pour corn penser cette solitude débouchant
92
sur l'impuissa nce que prolifère nt, dans ce nouveau
mo nde du peuple ct de la nation d'individ us citoyens
abstraits, ces nouveaux résea ux d'entraides et
d'obl igations que sont les maçonneries.
Ré ca ux de pouvoir, intercalés entre le citoyen ct
l'Etat, forcément occultes en ces ccmps officiels de
transpa rence démocratique, d'individualisme ct
d'égalité citoyenne ...
~
LES RÉSEAUX D'AI"'CŒNS RÉGIMES :
NOBLESSE, ÉGLISE, CORPORATIO S
Aut:tnt de nouveaux réseaux d'entrai des ct de
dominatio n qui, pour prend re leur pince et leur
pouvoir après la Révolutio n fra nçaise, o nt dû mettre
à bas les réseaux qui les précédaient sous l'Ancie n
régime, à savoir :
- le résea u de la noblesse- issu du cla n - fondé
sur le lien du sa ng et tirant origi naire me nt son
pouvoir de la maîtrise des armes (bdlatoru) ;
'
- le réseau de l'Eglise
- fo ndé sur la foi sou mission à un ordre, une initiation et des rites
(oratores) ct dont le plus beau fl e uro n fut la
Compagnie de Jésus (les jésuites};
- réseau a ussi dans le Tiers-Etat avec les
corporations, fondées sur la communauté des savoirfaire (loboratores} avec à la tête de ses solidarités de
métiers, une authentique aristocratie ouvrière.
Autant de réseaux fo rm a nt un subtil jeu
d'éq uilibre et de rapports de forces entre ces a nciens
ordres, final eme nt assez éq uiva len t à cette
«séparatio n des pouvoirs » prése ntée par les
modernes (Locke, Montesquieu ... ) comme le
~
93
parangon de la dé mocratie. U ne multiplicité de
contre-po uvoirs empêcha nt e n tous cas cet
• absolutisme royal ,. tant décrié par les historiens
républicains po ur discrédite r l'Ancien régime ...
LA PROGRESSIVE MISE AU PAS DES RÉSEAUX
D'ANCIEN RÉG I~IE PAR LES NOUVEAUX RÉSEAUX
AU SERVICE DES MARCHANDS
Mais la victoire de ces no uveaux réseaux, issus de
la démocratie bourgeoise, sur les anciens, ne sera
pas immédiate et tota le. Après le premier acte décisif
que sera la nuit du 4 aoOt 1789 (abolition du systè me
féodal et du pouvoir des anciens ordres), cette
réduction de l'ennemi, réseaux contre réseaux, se
fera par une série de coups, toujours présentés par
l'histoire officielle - dans la lignée d'un Jules
Michelet - sous le prisme du pur combat d'idées
portées par de grands hommes (Da nto n, Zola,
Ferry ... ) afin d'en masquer les e njeux et la portée
réelle aux individus citoyens.
U ne liqu idation progressive de ces anciens
réseaux de pouvoir, devenus réseaux de résistance,
par les nouveaux réseaux dominants, dont les deux
grands mome nts déterminants sero nt, après la nuit
du 4 aoOt, l'a ffai re Dreyfus et la loi de 1905 ...
bannie affaire d 'espionnage dont l'Histoire n'a urait
rien retenu si l'accusé n'avait pas été juif (comme le
fai sa it déjà re marquer à l'époque Jean Ja urès avec
agacement, malgré son dre}rfu sisme), cette .. affa ire,.
est la pre miè re du genre.
Montée à grand renfort de publicité pour sa
pui ance symbolique (le j'accuse! de Zola dans
L Aurore de C lémenceau), elle marq ue la prise de
po uvoir du puissant réseau des médias sous contrôle
de l'argent et s'appuyant sur les clercs - soit les
nouve ll es tigures de « l' inte llecruel » et du
«politicie n », nouveaux oratores - sur celui du corp
des officie r et de l'armée.
Une a rmée française, dern ier refuge et dernier
li eu de pouvoir de la noblesse e t de l'espri t
ari stoc ratique (bellatores}, d iscréd itée par cene
affaire aux yeux du «grand public»; autre nouvelle
figure co nsubstantielle à celle des média s, de
l'intellectue l et du politicien professio nne l.
Une présence de l'aristocratie dans une armée
matée, encore résiduelle aujourd'hui dans la Marine,
appelée avec nostalgie la «Royale» .. .
LA LOI DE ÉPARATIOl\" DES ÉGLISES ET DE
t.:ÉTAT (1905) OU LA DÉPOSSESSION DES
PRÊTRE CATHOLIQUES DE LEUR FOi\'CTION
D.EDUCATEUR AU PROFIT DES
INSTIT UTEURS LAÏQUES
~
I:.AFFAIRE DREYFUS (1894- 1906) OU LA VICTOIRE
DES MÉDIAS ET DE LARGENT SUR LAR.MÉE,
REFUGE DE LA NOBLESSE
Au-delà du d rame individuel lu i-même: une
94
Depui s l'ordonnance du 13 décembre J 688,
promulguée par Louis xrv et qui s'inscrit dan s le
lent processus d 'a lphabétisation du peuple, tous les
pare nts de Fra nce avaient l'obligation d'e nvoyer
95
leurs en fa nts à la «petite école» paroissiale., Une
éducation pri e en charge gratuiteme nt par l'Eglise
catholique (fo nction classique de la classe des
oratores}, dont les prêtre inculquaient aux e n fa nts
un savoir pratique ct la morale
chrétienne.
,
U n rôle dominant de l'Eglise sur les esprits
anaqué dès la révolution de 1789, ma is qui ne sera
pas foncière ment rem is e n cause par le com promis
napoléonie n qu'est le Concordat de 1801,
ni par les
,
loi Guizot ( 1833) ct Falloux (1850), l'Etat Français,
pour des ra isons de coûts et de moyens (locaux,
,
formation des maîtres) laissant e ncore à une Eglise
de Fra nce fid èle à la Nation (tradition gallica ne), la
plus grande part dans l'organisation et la diffusion
de l'enseigneme nt.
Cc n'est qu'à partir de 1879, avec Jules Ferry, que
son essor.
l'anticlé ricnlisme pre ndra franchement
,
Un acharnement wrdifco ntre une ,Eglise catholiq ue,
partenaire de longue date de l'Etat fra nçais, qu i
s'explique surto ut par les évènements de 1848 et de
devenant, après la défi nitive
1 71. I.:a nticlérica lisme
,
,
trahison du lie rs-Etat prolétaire par le Tie rs-Etat
bourgeoi (le ver aillais Thiers matant dans le sang
la Commune de Paris}, le nouveau combat d' une
bo urgeoisie de gauche qui, ayant tra hi le peuple du
travail, a besoin d ' un combat progressiste de
substitutio n, mais ne portant pas an eLnte a u pouvoi r
de l'argent.
Po ur le radical socia liste maître de la Troisième
République, '' de gauche » sign ifi a nt dorénavant
no n plus: pour les trava illeurs, ma is : contre les
catholiq ues, fu ssent-il s des catholiq ues sociaux.
C'est cc fa ux combat de gauche- o u ce combat
de la fau sse gauche, a ncêtre de la gauche sociétale
96
dite aujo urd' hu i gauche bobo - qui se r vir::~ de
prétexte au maçon Jules Ferry- é minem membre
du Grand O rient de France- pour capter le rôle
éducatif de l'Église au profit de la «laïcité». ,
La loi
, de 1905, dite «loi de séparation des Egli c
ct de l'Etat » marquant, en réalité, la dépossessio n de
l'Église catholique de sa fonction traditionnelle
ct
,
popu laire d'éducatrice, au profit de l'Eglise des droits
de l'homme. Lécole «gratuite, laïque et obligatoire"
tant vantée par Ferry étant, en réalité, l'école
«obliga toi re me nt laïque" - c'est-à-d ire fran cmaçonne - puisque gratuite, la petite école paroissia le
l'était déjà en France depuis Louis xrv ...
•
LAÏCITÉ ET ATH ÉÏSME
Ai nsi, la belle idée de « libe rté de conscience et de
culte, cache-t-elle, derrière la loi
écrite, la lutte
,
pour le, pouvoir politique d' u ne Eglise conrre une
autre Eglise. Er ce qu 'on no us pré ente comme un
pur débat philosophique: le triomphe du droit à
l'athéïsme face à la religion e n généra l ct à son
po uvoir d'o ppression, n'étant, en vérité, qu' une
lutte tournée exclusiveme nt contre l'a ncie nne
puissance catho lique; jamais contre l'église
prote ta nte, e ncore moins judaïque.
Raison pour laquelle, selon les codes et les mots
de la liturgie rép ublicaine, il est to ujours questio n
du combat de la « laïcité » et ja mais d'athéisme;
l'athéisme renvoyant à to ut autre chose qu 'à la
fra nc- maço nn erie. Il su ffit d'ai lleurs d'écoute r
Jean- Luc Mélenchon, sénateur socialiste o u pire,
C:Holine Fourest, la ga uchiste hystéri que, no us
97
parler d'Ancie n régi me ou d'isla m, pour sentir à
quel poim la laïcité est une religion, et que c'est
mê me, e n cene période de troubles et de questionnemcm s spirituels, la plu s fanatique de toute!
'
'
PROLETARIAT
CONT RE ARISTOCRATIE OUVRIERE
Quant aux corporations, inte rdites pa r la
Ré publique comme «corps intermédiaires» - rien
ne devam s'inte rposer, en théorie, entre le citoyen et
la Nation -ces ancie nnes solidarités verticales
abolies seront officiellement remplacées, dans le
nouvea u monde bourgeois d u XIxe siècle, pa r les
solidarités de classes.
Un combat politique pris en main, à gauche, par
des pro fessionnels du socialisme, souvent
cosmopolites, rarement issus du prolétaria t, q ui
lutte rom aussi contre route tentative, issues des
travaille urs e ux-mêm es, de recourir à d 'autres
solidarités, anciennes ou inédites: combat des
ludditcs, révolte des canuts, insurgés de Kronstadt .. .
immédiateme nt taxées de déviationnisme petit
bourgeois et de populisme.
Une lutte classe contre classe, en partie imposée,
dont le résultat pratique sera de maintenir le monde
ouvrie r da ns le cadre bourgeois du salariat, et de
fa ire de ces travaiUeurs, par la condition sociale
mais aussi par la pra-xis (la mentalité induite par la
pra tique), ce que Marx appelle des prolétaires. Pas
seulement des travai lle urs exploités par l'extorsion
de la plus-value, mais aussi des êtres aliénés par leur
travail même : trava il à la chaine, taylorisme,
fordisme ...
98
U \ MODERNITÉ OU LES CLASSES SOCIALES
COMM E SEULS RÉSEAUX OFFICIELLEME 1T
RECONNUS AU-DELÀ DES TNDMDUS
Du fait du me nsonge bourgeois, mais aussi du
dogmatisme des leaders ou vriers, le seul combat
reconnu en régime dém ocratique, a u-delà des
con fli ts d 'individus, est donc le combat classe contre
classe; soit le combat gauche / droite.
Les seules solidarités admi ses éta nt :
- d' un côté: la solidarité de classe d' une bourgeoisie
libérale défendant la liberté d'entreprendre par
l'entremise d'inteUecruels désertant de plus en plus la
philosophie pou r l'économie, érigée en science;
- de l'autre: un prolétariat ouvrier combattant
pour l'éga lité via ses leaders social istes - intellectuels
et syndicalistes- passés peu à peu, au cours de la
seconde moitié du X1Xe siècle, sous la domination
exclusive de La gauche révolutionnaire marxiste
internationaliste (ancêtre du PC} et de la ga uche
réform iste maçon nique (ancêtre du PS).
Une présentation ga uche 1 droite, validée par la
naïveté, la lâcheté ou la soumission des clercs qui
occu lte ses nou veau x (<corps inte rm édiaires»
pourtant interdit par la République- rien ne devant
s' interposer e n théorie e ntre le citoyen et la
Nation - que sont les réseaux transversaux:
maçonnerie du Grand Orient, C lub des Cordelières,
Le Siècle.. . et autres solida rités occultes où
fratern isem en douce patronat, représentants de
ga uche et syndicalistes, quitte à alle r s'affrome r
ensui te pour la galerie sur les plateaux télés . ..
99
,
LES LOBBIES ET LES COMM UNAUTÉS
Du fait de la domination a nglo-saxonne venue
d'Amériq ue, ct bie n que la Constitution fran çaise
ne reconnaisse pas les groupes de pression- to ujo urs
interdits à la C ha mbre - les médias, chargés depuis
l'a ffaire Dreyfu de donner le la, admettent
aujourd'hui timidement J'existe nce de lo bbies, à
cond itio n q u'i ls soie nt économiques : lobby
pharmaceutique, lobby agro-alimentaire, lobby des
chasseurs . ..
De même, avec le re lâcheme nt des mœurs,
conséquence du processus de destruction libérale, la
légitim e revendictHion de no n pe rsécution des
minorités sexuelles, s'est muée e n agressivité antihétérosexuclle ct anti- famill e, sous fo rme d ' un
«lobby gay» sc récla ma nt du progressisme, selo n le
mêm e g lisse ment sociéta l initiale ment opé ré à
gauche par l'anticléricalisme. Un pre mier lobby
sexuel créé e n France par Jack Lang, sous J'impulsio n
de Fra nçois Mitte rra nd a u moment du lâchage de la
gauche o uvrière par le parti Socialiste, et depuis
é largi au lesbianisme pa r C aroline Fo urest, au
:\IEDEF pui à I' U~ I P par Philippe Val.
Une existence admise de lobbies économiques et
de lobbies sexuels, beaucou p plus gênante lorsqu'il
s'agit de lobbies cthno-confes ionnels, la République
ne reconnaissant to ujours pas les communautés
ve na nt s'inte rposer e ntre l'individu citoyen et
l'inté rêt générnl ; sa uf récemme nt qua nd il s'agit de
musulm ans ...
100
,
,
~IAJ O RJTE
DOMl t EE. ~ I INORJTES AG ISSANTES,
INEXIST ENCE DE LA COMM Ul'AUTÉ NATIONALE
ET I ~ IPUJ SSAl'\CE DE U N DMDU C ITOYEN
Réseaux, lobbies, gro upes de pressio n ... Po ur
sortir du m ensonge dominant, servi par la naïveté
univer itaire et la ser vilité des clercs, en Ré publiq ue,
non seulement il n'existe que des communa utés,
ma is la seule officielle me nt admise: la communauté
nationa le, pour n'être qu' une pure abstractio n, est
la seule qui n'existe pas.
Plus on gagne en extension , e n effet, plus o n
pe rd e n compréhension, o u exprimé autrement par
l'adage populaire : qui trop embra..rse maLétreint.
Ainsi, et contrairement aux idées n:çucs, en
politique le plus grand nombre est un handicap, ct
si to us les pouvoirs se réclame nt du peuple, jama is
de mé moire d' homme, aucun po uvoir ne lui échu t.
Implacable constat, dont il découle q ue les organisatio ns a utoproclamées prétendant défe ndre des
minorités contre l'o ppressio n de la majorité abstraite - e n réa lité impuis a nte e t inexistantene sont que des officines é manant de minorité
agis ·a nte , trava illant, elles, à la dom ination.
Une mise au pas de la m ajorité sile ncicu c par la
pe r écutio n médiatique, judicia ire, pécuniaire ct
pé na le des rares individus ne sc soumettam pas à
leur volonté de domination.
Les deux plus beaux exemples démontram cette
réalité étant aujo urd ' hui la U CRA ct le C RIF.
Le CRIF, o ù le gouvernement fran çais tout entier,
président de la Républ ique en tête, va prendre ses
ordres, lors d'un dîne r annuel, auprès d 'une communauté re présentant moins de 1% de la po pula101
tion fra nçaise ct défe ndant o uvertement, qu i plus
est, les inté rêts d' un État étranger contreven a nt à
tous les droits de l' homme.
La LICRA1 q ui pré te nd lutter contre le racisme,
sauf quand il s'agit de racisme anti-français, et q ui
fut crée, comme no us l'apprend l'excelle nt essai
d'Anne KJing, La Frana licratisée, po ur couvrir à
l'o rigi ne l'assassinat po litique d ' un leade r
nationa liste sur notre territoire; ce qui , au fond, n'a
guè re changé depuis ...
•
minorité dominante ordo nne a ujourd' hui , avec cc
mê me pourcentage. au reste du pays?
U ne questio n q ui, e n régi me offi cielle ment
démocratique, est bie n sûr la questio n q ui tue ...
LES MAFIAS DE Cf.\'ÉMA
De la fam ill e tro p petite à la com munauté
nationale abstra ite, toutes deux égale ment sa ns
pouvoir, sc pose la q uestion - à laquelle il ne peut
être répondu que pratiquement - de la taille que
do it et peu t atte in d re un réseau po ur ê tre
effectiveme nt une communauté puissante.
Et e n gu ise d'élément de réponse, il est intéressant
de rema r9 uer que de tous temps, sous to us le
régimes: Egypte pharaonique, démocratie grecque,
brahmanisme hindou, mo narchie catholique ... une
oligarchie d 'à peine 1% de la population a to ujo urs
commandé à la masse des 99% restant ; comme une
meute de loups dominant un troupeau de mo utons.
Ainsi, la noblesse fra nça ise dernière oligarchie
reconnue sous nos cieux, dicta-t-elle aux destinées
de la Fra nce avec cc même pourcentage pendant
plus de mi ll e ans.
Et il serait inté ressnnt de reche rcher - à moins
que le mo nde ait changé de puis du tout a u
to ut - quelle no uvelle aristocratie, oliga rchie ou
Les réseaux mafie ux qui fo nt frissonne r le
chaland sont connus du gra nd public essentiellement
par le cinéma ; notam ment la mafi a italo-américaine
à travers l'excelle nte épo pée du Parrain (le clan newyorkais C orleone) .
Or, ce réseau de pouvoir et de solidarité - la
mafia - co mbinant lien du sa ng (clan sicilien) ct
in itiation (maçonnerie) n'est ja mais que l'im itatio n,
par des me mbres de la commun auté au plus bas de
l'échelle sociale, des autres réseaux de po uvoir et de
solidarité - nota mme nt WASP - q ui constitue nt le
moyen le plus sûr et le plus rapide de s'élever
collectivement en régime démocra tiq ue.
Pas ou peu de mafia e n e flè t dans l'URSS de
Staline, l'Allemagne d 'Hitler, l'Italie fa ci te, la
C hine popula ire ou l'Irak de Saddam Hussein ; les
régimes autorita ires éta nt peu pro pices à le ur
développe ment.
Com pa rés aux autres réseaux de pouvoir plu
huppés (Skull & Bones, Bohemian C lub, CFR... ) la
spécific ité des réseaux mafieux tient surtout da ns
le urs moye ns plus viole nts et primaires de
dominatio n. Moyens nécessités par leur peu de
capita l pécun iaire et social de départ: le vol (racket,
braquages), le commerce des êtres humains ct du
vice (prostitutio n, alcool, drogue) éta nt les moyens
102
103
LE POUVO IR OU LA MI NORJTÉ DOMINANTE
d'enrichissement rapides et classiques ne n écessitant
rie n d'autre, comme mise de départ, que le courage
et la brutalité physiques.
Méthodes et m oyens expéditifs qui rendent ces
mafias spectaculaires - donc ciné m atographiques
- m ais qui ne sont pourtant que 1 étape du décollage
vers le stade supérieu r de la légalité: immobilier,
finance, po litique ... Là où règnent les m afias plus
puissantes de la violence et du racket légalisés.
D es m afia s aux noms plus policés: G rand
1
Patronat, Complexe militaro-industriel, Banque ...
où les avocats et les agents officiels on t remplacé
les encaisseurs et les coupeurs d'oreilles, m a is
qui n'en constituent pas m oins d es réseaux de
pouvoir n' hésitant pas à éliminer quiconque vient
s'opposer à leur commerce - fut-i l président des
Etats-Un is- comme Jo hn-Fitzgera ld Kennedy
l'a découvert à ses dépend à Dallas, un certain
22 novembre 1963.
Ainsi les mafias de cinéma sont en fait celles,
primaires et folkloriques, que l'o nt peut dénoncer
sans danger, parce qu'au bas de l'échelle hiérarchique des résea ux de puissance et de domination,
comme la m a fi a calabra ise au regard de la loge P2.
Ou encore parce qu'inopérantes chez nous,
comme les fam eux Yakuzas japonais.
Ou encore e n déclin, comme une certaine
m açonnerie provinciale issue de la Tro isiè m e
République (GLF).
Le vrai pouvoir étant, par définitio n, ce à quoi il
est réelle ment dangereux d e s'attaquer, et la mafia
des mafias, conséquemment, celle qu 'on ne peut
nomm er sans trembler ...
/
104
LES RÉSEAUX E1 TEIUviE D'ÉCH ELLE:
ORDRE DES JÉSUITES, TRIADES CHINOISES,
B' IAJ B'RlTH ...
Enfin, pour compare r diverses organisations d e
solidarité et de domination, q u'on les appelle
m afia, m açonnerie o u réseau:
- les jésuites, dont on dit qu'il régnèrent plusieu rs
siècles sur le m o nde catholique en fo rmant ses élites,
revendiquent aujourd'hui 19 200 membres;
- la plus impo rtante triade de Hong-Kong, la
Sun Yee On, compte environs 40 000 membres, sévissant principalement sur le territoire des Etats-Unis;
- le B' naï B'rith, la plus vieille organisation
m açonnique juive, revend ique, elle, plus de
500 000 m embres à travers le m onde. Et parmi eux,
pas des pizzaio los véreux, des judokas tatoués o u des
clercs puisant leur force dans leur seu l savoir, m ais
des personnalités éminentes issues des plus hautes
sphères de la politique, des arts, des sciences du
m onde occidental, parmi lesquelles Sigmund Freud,
Martin Sheen et Henri Kissinger.
Une puissance de réseau à côté d e laquelle la
m afia calabraise, dont on nous fait un épouva nta il,
est un tout petJt JOueur ...
/
MAÇONNERIE, IDÉAL AFFICHÉ, BUT CACHÉ
ET NIVEAUX D'INITIATION
Officiellement, personne ne fait jamais rien
po ur de mauvaises idées, le mal avance toujo urs
masqué. Et la fin réelle étant souvent très éloignée
du but annoncé, l' initiation progressive, par degrés-
105
,
trente-trois dans la fran c-maçon nerie- o utre le
parrainage, est la règle de fonctionnement de to ut
,
.
reseau maçonntq ue.
Une initiatio n par l'hermétisme au sens le plus
trivial du terme: les degrés de la révélation étant
a utant de sas he rmétique men t clos répondant,
derrière les simagrées ésotériques, à un e règle
simple pour le frè re initié passé d'apprenti à
compagnon puis maître: <<plus tu montes, plus tu
sais ma is plus ru touches!»
Le renoncement à l'idéal: droits de l' homme,
paix universelle, a ntiracisme. .. étant compensé
- outre la désill usio n m uée en cynisme - par un
plus grand accès au po uvoir et aux pré rogatives
mondaines qui vont avec; tou jours les mêmes :
l'argem et les ho nneurs qui vous a mènent les
fe mmes ou les peti ts garçons, c'est selon.
Cette solidarité de l'intérêt bien compris- là où ne
joue plus la foi et où n'existe pas les solidarités de sang
des deux ordres a nciens de la dominations : oratores et
bellatores- éta nt alors renforcée par la complicité
comprise au sens délictueux du terme: <<si le réseau
tombe, mouillé comme tu es, tu to mbes avec lui » ...
Ni sa ng, ni foi, ni classe, la fra nc-maçonnerie
constitue donc le réseau de po uvoir typique de la
modern ité issue des Lu m iè res.
Une solidarité horizontale fondée su ria complicité,
doublée d'u ne soumission verticale fondée sur le
me nsonge qui reconstitue, de fait, ce «corps
intermédiaire» entre le citoyen et l'Etat qui valur aux
corpo ratio ns d'être dissoutes par ceux-là même qui
en ont pris leur place dans la République!
Qu 'on parle du Grand Orient (50000 frè res
e nviron), omniprésent dans la politique, o u de la
GLNF (43 000 frères annoncés) omniprése nte da ns
les affaires- soit la réalité du partage du pouvoir
gauche 1 droite: la gestion du socia l pour les uns,
celle du capital po ur les autres- ou qu 'on parle du
plus moderne «Le Siècle» qui, avec 630 me mbres
do nt 150 invités, a la haute main sur la ma rche du
pays, to us ces réseaux incarnent le me nsonge
démocratique par excellence.
Me nsonge d ' une Républiq ue préte ndant tra. va iller à la démocratie par des moyens contraires: à
l'éga lité pa r la domin ation, à la tran sparence par
l'hermétisme· l'ancien G rand maître du GO, Alain
Ba uer, conseille rpolyvalentde N icolas Sarkozy - rôle
que tente de lui contester son rival Fra nçois Stifa ni,
l'autre Grand m aître de la GLN F - reconnaissant
lu i-mê me que dans notre système politique, dit
démocratique, ce ne sont pas quarante mill io ns de
citoyens qui font les lois, mais 150 000 frè res. Nombre qui correspond san s doute dans l'esprit de cet
initié à la quantité de maçons spéculatifs, to utes
obédiences confondues, présents sur notre territoire.
Une omniprésence avérée des réseaux maçonniques dans presque toutes les g randes affaires de
corruption politique et fina ncière: influences sur
l'institutio n judiciaire et liens maço nnico-mafieux.
Une vaste organisation de dom ination régnant sur
toute l'ère démocratique occidenta le, mais aussi sur
ses dominions comme l'Afriq ue, où tous les potentats
sont maçons (Bongo, Sassou-Nguesso, Biya ... ) à
106
107
LE RÉSEAU MAÇONNIQUE,
MENSONGE DÉMOCRATIQUE
l'exception notable des marxistes (Lumumba,
San kara ... ) q u i eux finissent plutôt assassinés ...
U ne fois adm is le mensonge de la communauté
nationale et du règne du plus grand nombre.
Une fois admis, au-delà de l'individu et des classes,
la réalité des minorités agissantes et des réseaux de
domination, transversaux, verticaux. On est bien
obligé d'admettre, en ces temps de dégradation des
solidarités sociales et d 'apologie médiatiq ue du
moi ... pou ries autres, la résurgence descommunautés
classiques fond ées sur le sang et la fo i.
Une situation ad mise, paradoxa le ment, suite
à la mi se en scène médiatiq ue, et à la m ise sur la
sellette po litique, du «communautarismc arabomusulm an ». La Oumma, sans clergé et tiraillée
entre mi lle influences étatiques, étant pourta nt,
parm i les communautés effectivement agissantes,
la plus dé nu ée en France de pouvoir politique.
Raison pour laquelle, à l'évide nce, ell e subit ta nt
.d'attaq ues. Les communautés puissantes éta nt, pa r
défi nition, celles auxq uelles on ose peu s'attaquer.
Une dénonciation de la mom ée d' un certain
communa utarisme ethno-confcssionnel qui a révélé
surtout, par effet retour, l'incroyable pouvoir sur le
débat d'idées, les lois disant le droit ct la République,
de cet a utre communauté ethno-confessionneiJe à
l'origine de la diabolisation de la précédente. Soit,
face à une Oumma d ivisée, ma nipulée, humil iée et
fi nale me nt fi ctive, la toute-pu issa nce du CRIF.
Un pouvoir logique, si l'on songe à la puissance
que procure l'addition , a u sein d ' une mê m e
,
. ,
communa ute organ tsee :
- des lie ns du sang (la qualité de juif se
transmetta nt hé réd itaireme nt par la mère);
- d' une fo i plurimillénaire fond ée sur le projet
clairement établi de la domination (destin historique
promis par Dieu au peuple élu);
- du cosmopolitisme (cette communauté organisée étant présente au sein de la pl upart des nation s,
108
109
OMN IPRÉSENCE DE LA f-RA C-MAÇONNERIE,
SAUF DANS LES ÉTUDES UNIVERSITAlRES
U n pouvoir politiq ue qui fait régne r, aussi u ne
terreur épisté mologique (comme l'Eglise sur
l'Université de l'Ancien régi me avant l'Encyclopédie).
Toute étude sociologique des ré eaux maçonniques
et de le ur pouvoir sur la République étant
imméd iatem ent taxée, ma lg ré l'év idence, de
complotiste et d'extrême droite.
Un désaveu dissuasif qui vaut immédiateme nt
disgrâce et déshonneu r pour le chercheur. Ce qui
explique qu 'aucun de ces fonctionnaires appoi ntés
"
par l'Etat
ne s'y risque, surtout depuis 1945. Pas
même feu Pie rre Bourdieu - pourtant médaille d'or
du CNRS (sic) -et q ui malgré des milliers de pages
d'en fonçage de portes ouvertes sur la« domination »,
n'a jamais pondu une ligne sur le sujet ; raison pour
laq uelle, sa ns doute, ma lgré l'indigence de son
œ uvre, il fin it professeur titulaire de la chaire de
Sociologie au Collège de France ...
SANG ET DIEU: PERSISTANCE ET SOLIDITÉ DES
SOLIDARITÉS ETHNlQUES ET RELIG IEUSES DANS
LA MODERNITÉ (LES COMMUNAUTÉS)
et pa rticulière me nt des nations développées, po ur
fa ire d'elle la .. communauté internationa le» par
excelle nce) ;
- ct de la ple ine maîtrise de la m ode rnité:
finance, médias et cie nccs.
U ne combina ison de solidarités ethniques.
religieuse ct de classes qu i en fa it logique ment le
réseau des ré eaux.
Un résea u d'un e puissa nce telJe qu'aucun
cinéaste ne se risquerait à produire sur lui une
fi ctio n comparable à celles qui pull ulent po urtant
sur la mafia sicilie nne.
U n réseau d 'une pu issance telle que, malgré
so n omniprésence et son omnipote nce avérées
dans to us les secteurs clefs de la fi nance, de la
politique, des médias et des sciences, rie n que
l'idée d'évoque r publiqu em ent son no m provoque,
chez l'individu conscie nt de la fi ction qu'est en
réalité notre d émocratie de la liberté et de l'éga lité,
«stupeur et tremble me nt », comme le pa u vre
bura kumin soudai n mis en présence de l'empe re ur
du Japon a ncie n ...
•
•
par les coteries, le héros de ciné ma, lui, gagne
to ujours à la fin.
Un me nsonge d u héros solita ire triomph ant
toujours du mal communautaire, dont o n peut
soupçonner le rôle d'éducatio n à la naïveté u r le
gentil spectateur occidental ...
ËT RE COLLECTIF ET RJVALITÉ M l~ll::TIQUE
Mais compre ndre la force du réseau c'est a ussi
co mprendre, su r le plan psychologiqu e, la
constructio n par ce laborieux travail d' initi atio n ct
de rites, d' un véritable« être collectif».
Un être collectif où le succès de l'autre, considéré
comme succès de soi, pe rmet de surmonter la
«riva lité m imétique».
Cette riva lité inter-individue lle dont René G irard
no us appre nd par toute son œ uvre q u'elle est un des
moteurs du rapport à l'autre,etqu 'elleconsrirue- en
deho rs des riva lités d e cl asse - l'obstacle
psychologiq ue majeur à la solidarité collective ...
C ll':EMA ET APOLOGIE MEKSOKGERE
ACTIO~ INDIVIDUELLE. UTILITÉ COLLECTIVE :
DU H ÉROS SOLITAIRE
LES DEUX ~UX D'EXIST E CE
~
DE I.:ET RE COMM UNAUTAIRE
Face à cette réalité qu'est la supériorité des
réseaux sur l'individu , le cinéma de masse produit
pa r Holl ywood no us ve nd , in lassable ment, la fiction
contraire du héros solitaire triomphant des réseaux
du ma l.
Et alors qu'Edmond Rostand avait l'honnêteté
d'achever a pièce pa r la défaite de C yrano, vaincu
Compre ndre la logique du résea u c'est e nfin
comprendre la double réa lité, chez l'individu
commu nautai re, de sa convictio n indi vidue lle c t de
son utilité collective.
Comment son action, a u-delà de l'expressio n
d' une convictio n personnelle, prend ple inement son
11 0
lll
sens, non pas au regard de sa va le ur en soi, mais de
l'inté rêt qu 'elle représe nte pour le réseau qu i l'a
promeut.
Une existence à deux niveaux, générant aussi
une double éthique. l.:individu pouvant être votre
ami, tandis que son appartenance communautaire
commande de vous trahi r. Une duplicité, typique de
la me ntalité communautaire si choquante et si
difficile à ad mettre pour le simple individu . . .
LAÏCITÉ. SATANISME
d 'in itiation, de maçonneries satan iques type:
llluminati, Skull and Bones et autres secœs vouant
un culte aux dieux anti-chrétiens, babyloniens ou
égyptiens, tel Moloch, avec cérémonies simulant des
me urtres d 'enfants comme da ns The Cremation of
care du Bohemian Club, n'est pas si délirante.
Pas si délirante, puisque pour assumer la cruauté
qu'impliq uent les décisions prises au plus haut
niveau par ces réseaux de domination occultes sur
l' humanité souffrante-décisions générant : chômage, famines et guerres - il faut avoir renoncé aux
commande me nts chrétiens d' h umilité et de charité
et avoir, li ttéralement, voué son âme au diable!
C'est d 'ailleurs ce constat terrifié que fais ait le
producteur hollywood ie n Aaron Russo, suite a ux
propos q ue lui aurait tenus le gra nd in itié N ick
Rockefeller. Propos révélant les desseins maléfiques
de l'oligarc hie mondialiste et qu'Aaron Russo osa
dénoncer da ns un e confession vidéo célèbre,
quelq ues m ois ava nt sa mort, parce qu' il se savait
cond a mné ...
Sur le pla n mora l, les réseaux de la domination
par le me nsonge et la dissimu lation sont déjà le
ma l.
M a is ce mal peut aller beaucoup plus loin quand
ceux qui s'a ppellent e ux-mê mes (( les fi ls de la
lum ière••- sans doute en référence à l'idéologie des
Lumiè res q ui les a portés - y voit un autre sens,
plus noi r, plus trouble et plus ésotérique.
Lucifer signifiant aussi «porteur de lum ière .. ,
soit dan le livre d'Isaïe, ce roi babylonien rail lé
pour avoir voulu s'élever au-dessus de sa cond ition
d'homme ct dépasser Dieu.
Une figure prométhéenne associée à l'orgueil et
progressivement devenue, dans la tradition
chrétienne, le symbole du mal et un des noms d u
Diable. Personnage que l'Apocalypse selon Saint Jean
identifie à Satan le tentateur, Satan le menteur,
Satan le diviseur, et désigné a ussi par Jésus, dans
'
l'Evangile
de jean, comme« meurtrier » et« Seigne ur
de la Terre » ...
D ès lors, l'ex iste nce, au plus haut nivea u
Articu lés autour du noyau on usien - ONU qui
reprenaü, après la D euxième G uerre mondia le, le
pri ncipe m ondialiste de la Société des Nations
initiée e n 19 18 par notre com patriote, au service du
pou voir bancaire a nglo-saxon, Jea n Mon net - le
CFR, la co mmission Trilatérale et le gro upe
Bilderberg, mais encore le FMI (de notre fu tur
président Strauss-K ahn), l'OMC (de Pascal La my,
autre agent français a u service des intérêts a nglo-
112
113
MAÇONNERIES ET NOUVEL ORDRE MO DlAL
saxons) , l'OC DE, le lobbies militaro-industriels,
é ne rgétiqu es, agro-a lime nta ire et pharmacochimiques (scr \'i par 1'0~1 ), ainsi que des clubs
plus é oté riqucs tels que Skull a nd Bones et
Bohemian C lub, auxqucl il faut e ncore ajoute r
d'autre relais fran ça is tel que Le Siècle et le Club
des Cordelière ...
To u cc ré caux de pouvoir. travaillant la main
dans la main po ur des raisons d'intérêts financie rs et
de solida rité de caMe, con tituent ce réseau des
réseaux qui est, de fa it, la structure combattante de
l'Empire.
Un Empire travail lant au Nouvel ordre mondial,
soit à l'nboliLion de la dé mocratie et a u pouvoir
bancaire intégra l - fo rme achevée du Capita l - sur
le dos d u tr:wai l, des nations et des peuples . . .
4.
DES CLASSES ET DES LUITES
L:État n'est pas la pam·e. C'est l'abstraction, la
fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de
la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment
profondément leur pallie; mais c'est tm amour réel,
naturel. Pas une idée: un f ait ... Et c'est pour cela que
j e me sens franchement et toujours le patn.ote de toutes
les patn.es opprimées.
Mikhaïl Bako unine
j'travaille comme un chien toute la semaine
j'vous j ure que l'patron il est content.
Mes amies se sont mises en colère:
"C'est pas bien maLin c'que tu fais là,
Faw c'qu'y faut mais toi tu exagères,
Tu verras qu'un jour tu l'1·egretteras .. . "
j'm'en fous pas mal.
Y peut m 'arriver n'ùnporte quoi,
115
j'm'm fous pas mal.
j'ai m on dimanch~ qui est à moi.
c·~st p 't 'êtr~ banal,
Ma iS ce que les gens penscm d~ vom,
Ça m '~st tga/1
j'm 'en fousl
Édith Piaf
LES CLASSES SOCIALES 0:--IT TOUJOURS EXISTÉ
Déterm inées par l'évolutio n des forces prod uctives - soit l' histoi re d u progrès technique- et les
rappo rts de productio ns q ui découlent de cette
· évoluti on (pas de rapports bou rgeoisie 1 prolétaria t
sa ns inventio n, aussi, de la mac hine à vapeur
nécessaire à la révolutio n industrie lle), les classe
ociales o nt toujours existé.
To ujo urs existé o u, plus exacte ment, existé
depu is q ue l'ho mo faber, sorta nt d' un myth ique
«communisme pri m itif... , s'e ngagea sur la voie
nécessaire et fatale de la spécialisation des tâches,
pour générer, pa r la divisio n du travail, les pre mières
divisio ns socia les.
U ne divisio n socia le en classes qui re mo nte à la
nu it des te m ps histo riques ...
CLASSE PAR L.\ PRAT IQUE
,
ET MENTALITE DE CLASSE
Des classes sociales défi nies pa r leur praxis: les
laboratores pa r l'ag ricu lture, l'a rtisan at pui s le
/1 6
11 7
commerce; les bellatores par le métier des armes;
les oratorcs par l'apprentissage et la transmission du
savoir dans l'ancie n monde tripartite.
Une praxis qui génère aussi une culture et une
mentalité de classe: me ntalité comm erçante
a ujourd'hu i dominante, me ntalité po pulaire
majoritaire mais toujour méprisée et mentalité
aristocratique logiquemenr e n voie de disparition.
Une culture et une menta lité de classe qui
n'épuisent, pa r ailleurs, ni la question du groupe
cthno-cu lturel enrraina nt un au tre ordre de
conscie nce ct de solidarité; ni la persistance de
l'animal e n l'homme ct les comportements réfl exes
qui vont avec: instinct de survie ind ividuelle ,
soucis de sa progéniture ...
ANTAGON I S~ IE S DE CLASSES, COLLABORATION
DE C LASSES ET • LUTIIS~Œ DE CLASSE ,.
Mais du rcmps du pouvoir royal, notammenr
sous la monarchie théocratique qui précéda notre
démocratie maçonnique et m a rcha nde, les
a ntago nismes de classes étaie nt jugulés ou
transcendés - selo n qu 'on y voit un mal ou un
bien - par la soumission géné rale à l'ordre divin.
La solidarité ethno-culturclle, celle par exemple
de tous les sujets de sa majesté dans le royaume de
France, primant, en dern ière insta nce et malgré les
tensions, sur les antagonismes de classes comme
sur la solidarité de classe.
Une acceptation dt: la loi de Dieu -et du
fatttm - q ui em pêchait ce « lu ttisme de classe »,
118
dénoncé par C harles Péguy comme le ma l moderne,
el qu i ca racté rise fatal e ment le monde de
l'immanence qui lui a succédé.
Un •du ttisme de classe» ne pouvant être contré,
dan notre ociété bourgeoise de l'imma nence et du
profit, que par la solidarité natio nale en remplacement de l'ordre divin; ou. dans le ens o ppo é, par
la promotion d'un individua lisme exacerbé détruisant a lor to ute solidarité ...
LA CLAS E OUVRIÈRE. INCARNATIO DU
MENSONG E ET DE LA TRAH ISO BOURGEOISE
Dans le monde de l'imm anence ayant succédé à
la Révolutio n fra nçaise, la lutte des classes devient
donc e ffectivement le no u vea u moteur de
l' llisroire.
Une lutte résultant d 'abord de la fin de la solida rité tran -classes existant précédemmem dan la
mona rchie de droit divin; mais une lune résultant
ensuite, et surto ut. de la prome se non tenue des
Lumiè res.
La prise du pouvoir par le Tiers-État, une fois
évi ncés la 'oblesse et le Clergé, n'aya nt pa débo uché sur l'égalité sociale de tous les citoyens et la
fra ternité nationale.
mais sur l'exploitation, à l'inté,
ri eur du lïe rs-Etat, d' un prolétariat industriel pa r
une no uvel le bourgeoisie capitaliste entrcprcneuriale, encore plus dure envers ses salariés que ne
l'était la noblesse avec ses paysans.
Le proléta riat et sa misère étant, littéra leme nt,
l'inca rnation du mensonge de la bourgeoisie ct de
ses soi -disant Lumières.
119
Une situation nouvel le de violence et de
mensonge à J'intérieur du camp progressiste qui
fera Je lit, à partir de 1830, de la pensée et de
l'épopée socialistc ...
LE RÊVE D'UN ~ IESS lA I S~IE PROLÉTARIEN
Une foil> gommée , par les ratés de l'Histoire, les
prétenrions du marxisme à la scientificité, la grande
idée du socialisme peut se résumer ainsi:
Le prolétariat créé, telle golem, par la bourgeoisie
elle-même- ct qui est le fruit de ses contradictions
-sera, de par sa conscience puisée à sa souffrance, ct
les qualités morales q ui sont censées en résulter:
respect et solidarité envers les travailleurs, la classe
chargée, par J'Histoire, de punir la bourgeoisie
capitaliste exploiteuse et menteuse, par une prise de
pouvoir dépossédant cene même classe bourgeoise
de son pouvoir sur cette fa usse démocratie qu'est Ja
démocratie libéra le.
Une prise du pouvoir par le prolétariat q ui
achèvera, d u même coup, le travail politique progressiste entrepris par la Révolution françaiseet trahi par la bourgeoisie - pour produire enfin
réellement, ct plus seulement formcllemem, cette
société fraternelle ct sans classes promise par l'égalité citoyenne des Lumières.
Un espoir ct une vision du monde qui fait du
marxisme, quoi qu 'il en dise, un moralisme et un
idéalisme.
Un projets'cflorçan t de renouer avec 1'eschatologie
chrétienne du partage ct de J'amour, dans le monde
matérialiste généré par l'immanentisme marchand,
120
en s'appu ya nt sur un messianisme prophétique,
pui é lui même au judaïsme.
Projet socialiste prétendam s'appuyer sur le logos
grec pour réaliser le projet juif messianique ct
mission naire chrétien réconciliés, et résul tant sans
doute de la triple culture juive. chrétienne er grecque
du philosophe Karl Marx, principal théoricien d u
socialisme dit scientifique ...
'
LE MESSIANlSME PROLETARJ
E:--.1,
PROJET DES INTELLECTUELS
Un projet de révolution socialiste, par ct pour les
prolétaires, pensé et voulu non par des prolétaires - les
prolétaires, pour des raisons de praxis ayant rarement
le bagage conceptuel nécessaire - mais par des
intellectuels issus de deux franges de la bourgeoisie:
- la petite bourgeoisie nationale, pour les
socialistes li bertaires et autres syndicalistes
•
révolu tionn aires, tels q ue Pierre-Joseph Proudhon
et Georges Sorel. Penseu rs souvent autodidactes er
profondément liés au monde du travail ;
- la moyenne et grande bourgeoisie ashkénaze,
pour le socialistes internationalistes tels que Karl
Marx et Ferdinand Lasalle. Théoriciens totalement
étrangers aux classes laborieuses, et opposa nt à
l'empirisme petit bourgeois des premiers, l'arroga nce
d'une abstraction conceptuelle puisée à la ph ilosophic
helléno-européenne; une philosophe fiévreusement
embrassée depuis leur récente émancipation de la
pensée talmudique et du ghetto.
Le plus bel exemple de cet écart absolu entre le
sujet pensa nt et l'objet pensé étant sa ns douLe
121
H
, istoire et conscience de classe, de G eorg Lu kac .
Enorme pavé historico-philosophique où ce fils de
banquie r de la grande bourgeoisie juive hongroise
tente de démontrer, par une élucubration conceptuelle
virtuose, le destin messianique et anri-bourgeoi
d 'un prolétariat idéalisé qu 'il n'a jamais côtoyé. Un
engagement théorique qui le conduira, lu i le fin
lettré, à participer au gouvernement sa nguinaire de
l'ave nturier Béla Kun , puis à soutenir jusqu 'à son
dernie r souille l'œuvre de Joseph Sta line.
Un prolétariat idéa l sorci de la tête de l'intellectuel,
utilisé comme arme contre sa propre classe chez le
cadet de la bourgeoisie empli de cu lpabilité pour la
tra hison des Lumiè res perpétrée par ses pairs.
Prolétariat supposé révolutionnaire, utilisé aussi
comm e arme de la revanche et de la conquête,
par le décla sé et le co mopol ite, contre les é lites
possédantes: cette bourgeoisie nationale et chrétienne dont o n veut prendre la p lace a u nom du
prolétariat. ..
des meneurs non issus de ses rangs, et jouer deva nt
l'Histoire une partition qui n'est pas de sa main ...
Lucide sur ce point, Louis-Ferdinand Céline,
petit bo urgeois lettré qui a le mieux exprimé la
souffrance ct l'â me populaire, tirait une fierté
ironique de ce compliment de Jospeh Staline- autre
décla sé cynique - qui considérait Le Voyage au bout
de la nuit (traduit en russe par une E lsa Triolet elle
aussi parfaitement étrangère au monde ouvrier)
comme le seul roman prolétarien jamais écrit.
Iro nie, partagée par ces deux esprits d' un réalisme
amer, de constater que l'individu prolétaire, dont le
XIx.t: siècle intellectuel avait fait le héros de l'Histoire,
était en fa it u n héros muet ; la fame use classe
messianique, une classe n'ayant jamais produit la
moindre culture spécifique où exprime r sa
conscie nce et son projet - le • réa lisme socialisee »
impo é par le Parti en étant la dé monstratio n
même - sauf à con fo ndre un peu vite cu lture
proléta rienne et culture populaire ...
PAS D'AUT O! O~IIE DE CLASSE
SANS CULTURE DE CLASSE
PEUPLE OU PROLÉTARIAT ?
Théâtre a ntique, geste chevaleresque, roman
bourgeois. .. la con cie nce et l'autonomie d' un
groupe social se démontre d'abord pa r sa produ ction
culture lle. Une culcure spécifiqu e o ù ce collectif
exprime deva nt l'Histoire ce qu 'il sait être et ce
qu ' il VCUL.
,
Or, comme Edith Piaf, interprète magnifique,
mais interprétant des textes écrits pas d'autres, le
proléca riat révolutionnaire n'a jamais fait que sui vre
De François Villon à Dieudonné en pas a nt par
Louis-Ferdina nd Céli ne, Miche l Audiard et
Coluche, la culture populaire perpétue, à travers
les siècles, un génie débonnaire aux a ntipodes d'un
« réalisme socialiste,. exprimant par décret l'art
prolétarien .
Une culture du peuple et pour le peuple qui
no us oblige, pour définir le groupe humain dont
elle est l'expression, à préciser d'abord ce que le
peu pie n'est pas.
122
123
Peuple qui n'est d'abord ni la noblesse ni le
clergé, mais cc «tiers exclu » constitué des non
privilégiés sous l'Ancien
, régime, et qui accède en
théorie, comme Tiers-Etat, au plein pouvoir par la
Révolution française.
Peuple que l'on doit défi nir encore, face à
l'exploitation et au paras itisme des classes
supérieures
, - noblesse puis bourgeoisie à l'intérieur
du Tiers-Etat - comme le monde du travail et de la
production ; soit cette classe des laboratores assumant
et assurant - selon la terminologie freudienne - le
« principedcréalité » : paysans,artisans,commerçants,
ouvriers, petits entrepreneurs. .. auxquels il faut
agréger encore les petits fonctionnaires utiles et les
artistes exprimant ceuc sensibi lité.
Peuple que l'on peut définir en terme de classes,
comme l'addition du proléta riat ct de la classe
moyenne.
Un peuple constitué de la petite bourgeoisie ct du
prolétariat qui se côtoient d'ailleurs dans la vie réelle,
comme le patron de bistrot, propriétaire de son
moyen de prod uction, ct son client, l'ouvrier salarié.
Deux groupes ociaux mitoyens ct mêlés que le
socialisme cicntifiq ue, au nom d'abstractions intellectuelles démenties par la réalité - à commencer par
la réalité sociale ct urbaine du quartier et du bistro - s'est tOujours évertué à séparer et à opposer . ..
MENSONGE DI:.:: L:INTER1 ATIONALISME
PROLETARIEN : LE Pf:.U PLE EST TOUJOURS PATRIOTE
,
Prolétari at fantasmé ct manipulé par les
abstractions d 'agitateurs cosmopolites, présenté
124
comme internationaliste, alors, qu 'autre constat
pratique historiquement démontré, le peuple est
.
.
tOUJOUrS patriote.
Patriote comme le peuple de la Commune
rcfusam, au nom de la fierté française, la défaite de
Sedan ct une soumission de Paris à l'occupant
prussien, acceptée par la bourgeoisie versaillaise ...
Peuple acclamant toujours ses équipes sportive
nationales, face au mépris ou à la man ipulation - quand le sport devient un marché- des
élites d 'argent dédaigneuses de ces engouements
simples et collectifs (cf. Bernard-Henri Levy).
Peuple fid èle à sa nation face à la trahison de ses
élites cosmopolites; que ce soit celle de Louis XV
sacrifiant les intérêts de la France à ceux de son
cousin le roi de Prusse, ou celle de Sarkozy l'américain
liquidateur actuel de l'indépendance fran çaise ...
IL N'Y A Dl l\TERNATIONAL QUE LE CAPITAL
Des fa milles régnantes, mettant le cousinage
européen au-dessus de l'intérêt national (d'où la
fu ite à Varenne de Louis XVI), à la bourgeoise
soumise à l'intérêt d'un capital lui aussi sans
frontières, la mentalité internationaliste - en réalité
cosmopolite - est parfaitement étrangère au peuple.
Un internationalisme qui est, en revanche, le
propre des élites voyageuses, et des manipulateurs
nomades, faisa nt leurs affaires au-dessus de la tête
de peuples, de par leur praxis, peu mobiles et
enracinés.
Ainsi, l'anti-nationalisme proféré par un G eorges
Sorel à la veille de 1914, ne doit pas se comprendre
125
comme un mé pris é litiste de la solidarité natio nale,
mais comme le re fus d'une m ani pulation bo urgeoise
po ussant les peuples, français et allema nds, a u bain
de sang pour le plus gra nd inté rêt du Capi tal.. .
Une collu ion entre mondia li tes de droite et
internatio na listes de gauch e - en réali té to us
cosmopolites - rend ue d'a utant pl us làci le q u'ils
sont souvent issus, comme Je dé montre l'Histoire,
de la même comm una uté .. .
I.:INTERNATIONALISME OUVRIER
BIEN COMPRIS, CO TRAIRE DE
t:J\l'..TTINATIONALISME TROTSKISTE
PHILOSOPHIE DE LA l\IISÈRE.
CO~TRE l\ IISÈRE PAR LA PHILO OPHE
Refu s d' un nationa lisme belliq ue ux instrumentalisé- dès Napoléon - pa r les fo rces d'argent ct
cond uisa nt toujo urs à la souffrance des peuples,
qu i doit no us faire comprendre l'internationa lisme
ouvrier, non pas comme l'expressio n d' un antipatriotisme instinctif, ma is comme la solidarité des
peuples du travail, dans un souci d'effi cacité politi que, face aux manipu lations du Capital apatride.
Un inte rn ationa li me pa rta nt du natio na l
po ur revenir à lui , comme celui du PCF
anti-immigrationisre de Georges Marchais, exprimé
pa r son fameux d iscours de Mo ntig ny-lèsCormeilles.
Discours populaire et patriote, a ux antipodes de
l'inte rnationa lisme trot kiste exp rimant une haine
q uasi-rel igieuse de la
ation. Un mépris de la
frontière ct des peuples e nracinés professé par des
agita teurs professionnels, ra re me nt issus du peu ple
du travail, et partagé par la grande bourgeoise
d'argent.
D'où l'intérêt, pour le gra nd C apital, de fa vori ser
di scrèteme nt ces agitate urs a nti -nationa ux au
détrime nt des représentant légitimes du peuple
ouvrier solidaire et patriote.
Ma is pour revenir au combat théoriq ue anticapitali te mené d urant toute La seconde moitié du
Xl XC ièclc a u sein même de la fa mille socialiste, deux
camps vont s'a ffronter prétendant tout deux apporter
la. bo nne réponse à cette même questio n centrale:
,, Dans le mo nde de l'immanence o ù cout provient de
la praxis, quelles sont les conditions matérielles,
sociales et politiques propres à libére r l'homme?,.
Une q uestio n mais deux réponses et deux grou pe
princi pa ux po ur mener à bie n la lurte a mibourgeoise:
- d'un côté. le ocia lis me liberta ire des Bakounine
ct Pro ud honméprisa ntes;
- de l'autre, le socialisme dit .. cientifiquc» d u
ta ndem Marx - E ngels.
Les premier s'efforçant de répondre à cene
q uestion immen e pa r le bon sens ct l'empirisme.
Les econds opposant a ux tâtonn e men t et
aux approxi matio ns des prem iers, un systè me
philosophiq ue totalisant se récla m ant d' un "sens de
l'Histoire», repris de H egel, et qui tra itera, d u ha ut
de sa prétendu e scie ntificité, la tentative de penser
les remèdes pratiq ues à la misère des premiers, de
« misère de la philosophie».
126
127
Une virtuosité conceptuelle dite « matérialiste
historique ct dialectique., q ui, malheureusement
pour eux ct pour le prolétariat, se révélera avec le
recul du temps, qui dit le vrai sens de l'Histoire,
les élucubration prétendument scientifiques de
bou rgeois arrogant comme des nouvea ux riches,
usant, en apprentis sorciers, d 'une philosophie très
éloignée de leur culture héritée prophético-messia nique, pour se moquer de penseurs autodidactes
mais issu du monde du trava il, dont toutes les
intuitions ami -marxistes- léninistes se sont révélées
.
JUStes ...
'
'
SE MEFIER
OU PROGRES
Le Progrès, promu au nom du «sens de
l'H istoire» par Marx, contre les intuitions et les
remarques de bon s se ns de Proudhon puis
Sorel - qui eux prenaient hum blement acte du
refus du machin i me exprimé par les luddites
en Angleterre, les ca nuts en France, et d'une faço n
générale par les corporations représentant l'aristocratie ouvrière - débouchant sur l'abru tissement
du travai l pa rcell aire, l'aliénation suprême du
taylorisme ct du fo rdisme .. .
soumission, de passivité et d'infantilisme, comme
Proudhon puis Sorel l'avaient également pensé
contre Marx et Engels ...
'
LA DICTATURE DU PROLETARIAT
c·EsT LA DICTATURE DU PARTI
La dictature d u prolétariat, théorisée par Marx
puis accomplie par les bolcheviks- Lénine
constatant l'amorphie des masses prolétaires livrées
à elles-mêmes et à leur conscience, préférant tabler,
pour prendre le pouvoir, sur une «ava nt-garde
révolutionnai re .. , soit sur des professionnels non
prolétaires ma is form és à l'action révolutionnaire,
plutôt q ue sur un «spontanéisme» des masses
accomplissa nt un «sens de l'Histoire» q ui conduira
l'universitaire virtuose, mais la politique naïve, Rosa
Luxembourg, à l'échec et à la mort.
Bref, la soi-disant «dictature du prolétariat ,. q ui
n'a rien demandé ni projeté, conduisa nt, dans les
faits à la dictature inéluctable du Parti-Etat. Soit,
dè Lénine, à la bureaucratie et à la omenklatura
stalinienne ...
SOCIALISME OU POPUUSME: LES CONDITIONS
DE LA CONSCIENCE ET DE LA LIBERTÉ
VERS LE SALAIUAT GÉNÉRALISÉ
Ce progrès machiniste al iénant - de surcroît
exigeant en ca pital - pa ssant nécessairement par la
concenrration et la grande unité de production. Soit
pa r la généralisation d'un salariat générateur de
Face à ce régi me fondé sur la division du trava il
ct le salariat généralisé sous l'autorité exclusive du
Parti-État - soit la dictature machiniste et pol icière
d'un «Socialisme réel» justifié et maquill é par
l'arrogance d 'une science philosophique rabâchée
128
129
,
et crue co mm e une religion - les penseurs
populistes: Bakounine, Proudhon puis Sorel, plus
réalistes que maté riali tes, plus intuitifs que
conceptuels, opposèrent dès le début une a utre piste
de salut pour le peuple du travail.
Prônant, pour accouche r d' un monde de
conscience ct de libe rté, une société de petit patrons,
petits propriétaires, issus de l'a ristocratie ouvrière et
travailla nt main dans la main dans le respect de
l'échelle humaine.
Soit la conscie nce fa cilitée, non pas par le
catéchisme du Parti sur des salariés in fantil isés,
m ais pa r la responsabilité éco no miqu e et
sociale- donc politiq ue - résu lta nt de la propriété
de ses moyens de production .
, Soit encore la liberté, non pas distribuée par un
E tat-gendarme centralisateur, mais concrètemem
permi se par l'indépe ndance éco nom ique et
sociale - donc aussi politique - conférée aussi par
la propriété, pour le plus gra nd nombre, de ses
moyens de vic et de production.
Une société mutualiste de petits producteu rs
citoyens, exprimant non pas le désir de pouvoir et de
domination d 'un petit groupe ma nipulam un
prolétariat
exploité et sans objectifà travers l'appareil
,
d'Etat, mais une société de liberté, d'égalité et de
fra ternité concrètes, re nvoyant plus à la démocratie
grecque qu 'a u socialisme soviétique, mais cene foi s
sa ns esclaves!
Une soc iété aux a ntipodes aussi bien du
socialisme marxiste-lé niniste q ue du capitalisme
bourgeois, tous de ux fo ndés sur la fu ite e n avant
technicienne, l'extrême division du travail et le
salariat géné ralisé a u service d 'un État-patron (pour
130
le socialisme} ou d'un Patron-Etat (pour le
capitalisme), ce qui revient au même ...
Proxim ité de deux systèmes, fondés tous deux
su r le seul progrès matériel, qui explique parfa itement le passage sans heurt, et sans contestations, de
l' URSS de Mikhaïl Gorbatchev à la Fédération de
Russie de Boris Eltsine ; la vitesse à laquelle le soidisant • homme nouveau ,., forgé par soixa ntedix ans de socialisme, se convertit à l'abrutissement
consumériste occidental, puisqu'il a suffi pou r ça de
remplacer, à la tête d' un édifice parfaitem ent vertical, l'Étoile rouge par Coca-Cola.
U n «socialisme scientifique» a rrogant, ultra
conceptuel, e n réalité psalmodiqu e et fina le me nt
grossie r (dont l'œuvre absconse de L ouis Althusser
sera l' u ltime caricature) masq uant l'i rres ponsabi lité sa lariale ct fo rdiste, guidée pa r le pa rasitism e
de la Nome n klatu ra, derriè re une d ictature bureau .
crauque.
Socialisme réel qui se révèlera non pas, au fina l,
la volonté d'émancipation du monde ouvrie r, mais
la volonté de domination de cosmopolites ct de
décla sés manipulant la légitime souffrance ouvrière
contre la fautive bou rgeoisie ch rétienne ...
N I CAPITAL NI DICTATURE DU PROLÉTARIAT :
LA SOLITUDE DE GEORGE ORWELL
U n vaste me nsonge politique rejoigna nt l'autre
dans un même totalitarisme qu'avait pu constate r
l'Anglais George Orwell dès les années 1940, suite à
ses pérégrin ations en France puis en Espagne.
Mascarade du «socialisme réel» dénoncée par le
•
131
Russe Alexandre Soljeni tsyne dans les a nnées 1950,
mais cene fois d u point de vue de la réaction.
Réhabilitation d'un populisme renvoyant dos à
dos capit.alisme et ociali me, défe ndu aujourd 'hui
en France par le subtil Jean-Claude l\fichéa, à la suite
des travaux de l'a mé ricain C h ri topher Lasch . ..
LA DISCRÈTE STRATÉGIE DE L:EMPIRE,
OU LA BANQUE EMPÊCHANT, AU NO~ I DU
SOC IAL I S~IE,
L-\ JO::--:CTIOi': POPULI TE DU
PROLÉTARIAT ET DE LA CLASSE ~iOYE~ E (MARX
CO:-..T RE PROUDHOl")
Recherche du salut pour Orwel l et M ichéa, non
pas par le prolé tariat et l'opposition abstraite
prolétariat 1 bo urgeoisie, m ais dans l'union du
prolétariat cr de la classe moyenn e vers la classe
moyenne géné ra lisée. Dans cette union du peuple :
o uvriers, a rtisans, se leva nt lo rs de la Commune de
Paris contre un Capita l « versa illais» dom les intérêts
lui demeure nt étrangers.
Un popu lisme taxé par ses ennemis bourgeois - comme révolutio nna ires cosmopolites - de
« petit bourgeoi ,. e t assez éloigné, c'est vrai, de la
verbeuse et emphatique démocra tie parleme ntaire
fran çaise issue de la Révolution.
U n populisme frondeur et libertaire tom a ussi
é loigné du ociali!>me soviétique, continuateur sur
bie n des plans - n'en déplaise à Soljenitsyne- du
despotisme tsariste.
U n populisme renvoya nt fina lement bien plus
à l'idéal pio nnier américain lutta nt à la fois contre la
Banque ct l'État - inca rné alors par la C ity et la
monarchie a ngla ise - pour une démocratie mutualiste de petits propriéta ires producteurs, incarnée
encore dans l'Amérique profonde par u n certain
esprit républicain . ..
Dè lo rs, le combat socialiste - à commencer par
l'o ppositio n Bako unine-Proudhon contre MarxEngels - peut etdoit secomprendre, no n pas comme
l'oppositio n binaire du socialisme du travail contre
la bourgeoisie tlu capital, mais plutôt, de faço n plus
perve rse e t triangulaire, comme la lutte d u grand
capita l mo ndia liste, manipula nt ct fi nança nt des
ré volu tio nna ires professionnels, le plus souvem
iss us de la bou rgeoisie cosm opolite: agita teurs
stipt:ndiés, dialecticiens fu meux mettant en scène
un soi-disant combat unitaire du trava illeur contre
le bourgeois, o u grand bourgeois spéculate ur
apatride et petit bourgeois e ntreprene ur enraciné
sont systé matiqueme nt confo ndus - comme da ns le
catéchisme d 'Arlene Laguiller - pour empêche r la
jonctio n po pulaire, elle authentiqueme nt révolutionnaire au regard du pouvoir du C apital, de la
petite bourgeoisie et du prolétariat national.
I.:hi toire de cene manipulation et de cettc
collu io n, où un socialisme cosmopolite manipule
un prolétariat fa ntasmé contre une classe moyenne
e nracinée systé ma tique ment diffa mée, étant
l'histoire cachée du mouveme nt ouvrie r.
U n me nsonge et une manipulatio n historiqueme nt révélés, à partir des années 1970, par le
rall iement fina l de ces soi-disant révolutio nn aires
cosmopolites au libéralisme mondialisé.
Rallie me nt eftèctué sous la fé rule des tro tskistes,
132
133
LA LU' ITE POUR LA BO N E LUITE DES CLASSES
en Eu rope sous le nom de « libéralisme libertaire,.
et a ux États- Unis so us l'appellatio n « néoconservateurs •.
Une flopée de sociaux-traîtres dont énu mérer
les noms évoquerait imméd iatement la liste de
Schindler ...
LA DISCRÈTE STRATÉGIE DE CEMPIRE,
OU LA BANQUE FAVORISANT LA GAUCHE
PARLEMENTAIRE CONT RE LE SYNDICALISME
RÉVOLUT IONNAIRE (JAURÈS CONTRE SOREL)
Une fois assurée la victoi re des socialistes
« scienti fiq ues» sur les socia 1istes libertaires, après un
combat inégal (au regard des sponsors) q ui d urera
toute la seconde moitié du XIXc siècle, un second
combat de liq uidation du peuple révolutionnaire
s'accomplira à l'intérieur du prolétariat salarié.
Ce sera, au tournant du siècle jusqu'à la Première
Guerre mondiale, le combat du syndica lisme
révolutionnaire, adepte de la grève générale er de
l'action directe, contre le socialisme parlementa ire
sous influence maçonnique; soit la deuxième défaite
populiste de Georges Sorel fa ce à Jean Jaurès .. .
la lente défaite des forces populaires face aux
professionnels du socialisme.
La transformation progressive et subtile, pa r les
forces de gauche stipendiées par le Capital ct ous
l'influence des Loges, d'un combat ami-bourgeois
pour changer la vie en combat pour le pouvoir
d'achat.
Soit au fin al la démocratie, q u'elle soit libérale
ou socialiste, limitée au Marché ...
'
COMPLEXIFICATION ULTERIEURE.
DES RAPPORTS DE CLASSES
Avec la défaite de l'alliance du travail : prolérariatclasse moyenne, nous avons donc, de la fin de PremièreGuerre mondiale jusqu'à l'orée des années 1960,
une histoire offi cielle gauche 1 droite partagée par les
deux camps - communiste comme libéral - et occultant derrière ses «patrons,. et ses «travailleurs •, si
chers à Arlette Laguiller, l'opposition petite et grande
bourgeoisie à droite. aussi bien qu'à gauche la
proximité petite bourgeoisie et prolétariat. ..
'
LES Al'"NEES
1960 OU
LA MONTÉE DU SECTEUR TERTIAIRE
LA LUITE RÉDUITE À LA LU ITE POUR LE
POUVOIR D'ACHAT OU LE COMBAT PERDU DES
REPRÉSENTANTS DU PEUPLE UNIS CONTRE LES
MAN IPULATEURS DU PROLÉTARIAT
Ainsi, de 1830 à 1970, tout le combat mené à
l'intérieu r de la gauche doit se comprendre comme
Mensonge et cultu re imposés d'une société classe
contre classe : prolétariat 1 bourgeoisie qui, ma lgré
la défa ite théoriq ue de l'adversaire populiste - défini tivement diabolisé en «fasciste» après 1945
- deviend ra u ne fiction intenable à partir des
années 1960.
134
135
Sociologiq ucmem intenable à cause de l'extension, à l'intérieur du salariat, d'un secteur tertiaire
de cols blancs issus des métiers de service, supplantant bientôt les col ble us.
Nouvelle caste de e mployés de bureau, devenant majoritaire à partir des années 1960, et dont
la mentalité ct la culture, tou jours pu isées à la
praxis, incline nt beaucoup plus vers la société de
consommation ct de compromis que vers le combat
de classe ...
CLASSE MOYENNE ET
COUCI IES MOYENNES SALAJUÉES
MENTALITÉ DE CADRE CONTRE ~IENTALITÉ DE
PETIT PATRON: NOUVELLE BOURGEOISIE DE.
GAUCH E CONTRE DROITE POPULAIRE
Une nouvelle mentalité de cadre, lit sociologique
de la .. gauche sociétale •, parfaiteme nt décrite dans
le roman u s Ch os~s de Georges Pe rec, pu is illustrée
à son insu par les film s de François Truffaut.
Mentalité fé minisée - à la fois petite bourgeoise
ct antipopulaire- aux a ntipodes de la mentalité
.. petit patron •, e n recul à pa rtir des a nnées 1960,
exprimée, elle, par les chroniques d'Antoine Blondin
ct les dialogues de Michel Audiard ...
,
Emergence d ' une nouvelle classe de petits
bourgeois sala riés, à la fois éloignée de la culture
communiste des ouvriers, mais aussi de la culture
populiste de la classe moyen ne, et q ui constitue ces
nouvelles •couches moyennes salariées», allant du
petit col blanc au cadre.
Couches moyennes salariées dont la m entalité
fait désormais le tampon politique entre monde
du travail er Capital, à ne surtout pas confondre
- comme le fait systé matiquement la sociologie
journalistique- avec la • classe moyenne» constituée, elle, des artisans, commerçants et petits patrons,
propriétaires de leurs moyens de production, et q u i
font au contraire la jonction entre Travail et Capital,
puisque ils sont à la fois petits capitalistes et
travailleurs à risques ...
136
LIQUIDATION À GAUCHE
DE LA SOLIDARITÉ SALARIALE
Ainsi, à l'opposition forcée du prolétariat salarié
et de la petite bourgeoisie entrepreneurialc - q ui
constituaient le Travail - par le dé nig re me nt
.. socialisœ » de cette dernière, succédera, à partir des
années 1960, la nouvelle opposition à l' intérieu r du
salariat, des ouvriers et des em ployés de bureau.
Cen e nouvelle bourgeoisie de gauche de la
consommation sans l'avoir, séduite par la nouvelle
stratégie du standing mise en place par le Capital
via la .. Société de consommation ,. {verroterie à forte
valeur ajoutée culturelle telle que mode et déco,
fl atteries du Nouvel Obs, de I..:Express puis de
Libération) méprisant dorénava nt ces autres sa lariés
qu e sont les ouvriers, désormais considé rés et tra ités
comme des beaufs à tendance fasc iste ...
137
ILLUSION À DROITE
,
DE LA SOLIDARJTE PATRONALE
HYP ER-CLASSE, NOUVELLE CLASSE
ET SOUS-CLASSE
Nouvelle division du camp d u Travail, à l'intérieur
d u salariat, par la séduction d u standing culturel, q ui
sera complétée, du côté d u Capital. par cette autre
fl atterie médiatique - véhiculée elle par le C~"PF - et
consistant à fa ire semblant de considérer le petit
patron comme faisant pa rtie de la classe patronale,
alors q ue son destin est d'être liq uidé par elle ...
Ces années 1990 qui verro nt s'achever le
déclassement de la bourgeoisie nationale engagée
dans les a nnées 1960 - cette France des PDG incarnée
nota mment par le personnage a utoritaire et local de
Louis de Funès- au profit, pour le petit nombre q ui
aura su prendre le virage de la mond ia lisatio n, du très
gros sala rié de muJtinatio na le, style Jean- Marie
Messier ...
,
,
,
LES ANNEES 1970 OU LA · NOUVELLE SOCIETE ..
CIDÉLOLOGIE DE I..:HYPERCLASSE
Ainsi, grâce a ux médias ct à la propagande, le
petit cadre sc prend po ur un bourgeois, tandis que
le petit patro n se sent solidaire du MEDEF.
Une mise à contribution du crétin de gauche et
du connard de droite vers cen e social-démocratie à
la frança ise qu'on a ppellera, à partir de ChabanDel mas, puis sous le septennat de G isca rd d'Estaing:
la • no uvelle société fra nçaise» .. .
Cette fin mythologique et socia le du face à face
sala riat uni, bourgeoisie patrona le indifférenciée,
au profit d' une socia l-démocratie centrée sur
les cou ches moyennes sa lariées {période très
honnête ment décrite dans les film s de C laude Sautet
sur la Fra nce des cadres des années 1970) sera suivie
pa r un de uxième saut, imposé celui-là pa r la
mondiali satio n ultralibéralc des années 1990 ...
Une nouvelle caste emblé matique de ccchnogestionna ires du Ca pita l désormais coupés de route
attache géographique et morale, dont les salaires
vertigine ux, accompagn és de «stock o ptio ns •,
correspondent e n fa it à un transfert de Capital
accepté par les actionnaires, à condition que les
gains imméd iats de re ntabilité- quel qu 'en soit le
coût socia l -soient au rendez-vous.
Une mise e n relatio n directe et mercenaire du
sa laire et du profit, égaJe ment mise en place a u
mê me mome nt chez les autres acte urs clefs de la
mo nd ia lisation : sportifs de haut niveau (nota mme nt
les footballe urs), acte urs-chante urs-productc u rs
(Mado n na, Tom Cruise, Bono . . . ) qui en assure nt la
promotion médiatique.
Un petit monde de nouveaux riches qu i va
constitue r devant le con sommate ur-spectateur
désormais statutaire ment sa la rié préca ire, cette
hypc rclassc mondia le aux revenus exponentiels,
/38
139
,
VERS LA MO!'\DIALISATI0:--1 : LESA.'\1 lEES 1990
mais dénuée du minimum de cu hure« humaniste»;
culture humaniste qui caractérisait et modérait, à la
suire du catholicisme, la bourgeoise classique.
Une nouvelle caste de plouc prédateurs assumant
fièrement la nouvelle idéologie nomade chère à
Jacques Attali. Idéologie faite d'inégalités sociales
masquées par un antiracisme métisseur: soit, en
réalité, l'apologie d'un monde désormais fondé sur
le capitalisme purement spéculatif, donc le refus de
tout ce qui prend sens dans la durée : cultures
enracinées ct perspectives historiques .. .
Trente Glorieuses, désindustrialisatio n ... ) sc
retrouvent à leur tour prolétarisés ct déclassés face
a ux no uveaux standards inaneignablcs de
l'hyperclasse et ses coins VIP.
ouveaux précaires du tertiaire qui n'ont plus le
choix désormais que de travailler plus pour gagner
moins: jouer le jeu du système mondialiste pour des
micues ou subir la relégation et rejmmlre tou ces
ploucs sédentaires en survie qui n'o nt pas les
moyens, eux, de regarder l'humanité soufrrante
comme un spectacle vu d'avion ...
NOMAD ISME DU HAUT, NOMADISME DU BAS
DE LA NOUVELLE CLASSE À LA SOUS-C LASSE
Un nomadisme du haut, constitué d'une poignée
de prédateurs cosmopolites désormais partout chez
eux par la sainte loi du fric, et cachant par la fascination
du «bling-bling• - mise en place par les nouveaux
médias people, tyle Voicr", Closer ou 50 minutes
lnside ... - le nouveau nomadisme du bas:
Ce sa lariat précaire généralisé soumis à l'intérim
et au COD, désormais non seulement corvéable
dans le temp par la flexibilité et l'annualisation,
mais aussi dans l'espace par les délocalisations de
droite ct le «sans papiérisme,. de gauche ...
Ceux qui s'en sortent le moins mal étant les
animateurs-jou rnalistes (style Frédéric Beigbeider) ,
les créateurs de nouveaux services (ambianccur Dl
style Ariel Wizman) et autres communiquants.
Cette « nouvelle classe,. de petits chefs chargés,
pour des revenus décents, de vendre à rous le rêve de
l'hyperclasse nomade et métisseusc, ct de cacher la
paupérisation générale par de la gaudriole branchée,
style ((culture Canal ».
Une nouvelle classe de bobos collabos, bien dans
la tradition «avant-garde, chien de garde .. , (lucide
citation du Mai 68 situationniste) dont les tenants
de l' hyperclasse manipulent la jeunesse, la bêtise ct
le rêve de cooptation, pour les presser comme des
citrons; avant que leur obsolescence inévitable ne
les fasse passer de jeunes cons branchés à vieux cons
ringardisés (style Thierry Ardisson), à leur tour
bons pour la sous-classe et la relégation ...
FIN DE PARTIE POUR LES COLS BLANCS
Ain si, après avoir se rvi à diviser les sa lariés : les
cols blancs flattés dan s les ann ées 1970 par le
standing pour petit ca dre. alors qu 'on liquidait les
acquis des co ls bleus (fin de la poli ti que sociale des
140
141
SEULE SOLI DARITÉ DE CLASSE:
LA CON IVENCE DES PARASITES
Une ambiance de jungle, dénuée de toute
solidarité, si ce n'est cene solidarité implicite des
•
parasites.
Les rentiers du haut (l'hyperclasse au pouvoir)
fi nançant les rentiers du bas (la sous-classe des
chômeurs ct des précaires viva nt des aides sociales),
moyen ne productive, la plus
sur le dos de la classe
,
ponctionnée par l'Etat.
Une nouvelle solida rité de classe transversale
inédite - non suc et non d ite- initiée pa r la
«deuxième gauche» de Michel Rocard dès 1988, où
la colère de l'exploité, sa ns q u'il n'en coûte rien à
l'exploiteur, est transformée en alcoolisme, grâce au
RM I puis au RSA payés pa r le monde du travail. ..
CONCLUSION: LIQUIDER LA CLASSE MOYENNE
Un monde régi par la dérive du Capital nomade,
dont la constante, quelles que soient les manipulations du monde sa larial er ses collaborations,
au ra été, tout du long - outre la maximisation
d u profit- de liq uider la classe moyenne, par
définition indépendante et rétive au pouvoir.
Iso ler la classe moyenne d 'abord, par la
propagande des agitateu rs socialistes cosmopolites,
en l'ama lgamant idéologiq uement à la grande
bourgeoisie, afi n de la jeter à la vindicte de la classe
ouvrière avec q ui pourta nt, depuis la Comm une,
elle constitue le peu ple; et notamment le peuple du
travail.
142
Remplacer la classe moyen ne ensuite, à coup
d'absorptions-acquisitions im posées par l'économie d'échelle, par les couches moyen nes salariées;
soir les petits patrons indépendants par les cadres
dociles.
Liquider la classe moyenne enfin puremenr ct
simplement. en se servant notammcm de la cri e
fi nancière orchestrée par la Banque, pour
lui couper,
,
face à une surfiscalisation imposée par l'Etat complice,
le crédit-relais nécessaire à son fonctionnement.
Cette destruction fin ale de la classe moyenne - productive, lucide et enracinée- correspondant au
projet im périal de liquidation de toute insoum ission
au Capital, par essence apatride, pour q ue rien ne
subsiste enfin de liberté, de conscience et d'indépendance entre le pouvoir impérial de la Banque et la
masse salariée ...
5.
'
'
DEMOCRATIE
DE MARCHE
ET D'OPI 10
Le travail du journaliste consiSte à détruire la vérité, à
mentir sans réserve, à pervertir les faits, à avili!; iJ ramper
aux pieds de Mammon et à vendre son pays el sa race pour
gagner son pain quotidien ou ce qui revient au même, son
salaire. Vous le savez comme je le saiS, alors qui pe111 parler
de presse indépendante? Nous sommes les pamins et les
vassaux des hommes riches qui se cachent derrière la scène.
Ils tirem les ficelles et nous dansons. Notre temps, nos
talmts, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces
hommes. Nous sommes des prostituées imellectuelles.
John Swinton, journaliste, à propos de la
liberté de la presse, lors de o n discours
d'adieu au New York Times
Now sommes reconnaissants au Washington Post,
au New York Times, au magazine T imc, et aux
autres grandes publications dont Les directeurs ont
assisté tl nos réutlions et 1·especté leurs promesses de
discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été
145
pour nous impossible de développer notre projet pour
le monde si flOUS avions été exposés aux lumières de la
publicité durant ces années. Mais le monde est
aujourd'hui plus sophistiqué et préparé à l'entrée dans
1111 gouvemement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellccwelle et de banquiers mondiaux est asmr!ment préférable à l'autodétermination
nationale des siècles passts.
David Rockefeller,
Commis ion Trilatérale, 1991
•
1-16
RAPPEL: LA DÉMOCRATIE MODERNE N'A PAS
GRAND CHOSE À VOIR AVEC LA GRÈCE ANTIQUE
S'il est de bon ton, chez nos démocrates ct
républica ins bedonnants, de se réfé rer à la Grèce
pou r décrire le régime, rappelo ns déjà que notre
société de bo urgeois franc s-m açons n'a pas grand
chose à voi r avec l'Athènes antique.
D'une population totale de 300 000 âmes pour
seule ment 40 000 citoyens par le droit du sang
patrilinéaire, l'État-cité grec tant vanté (celui du
\,e siècle av. J.-C.) était une oligarchie de propriétaires
terriens formés au manieme nt des armes; soit
40 000 hoplites mâles emourés de 40 000 métèques
(imm igrés sans droits} servis par Il 0 000 esclaves.
U n système militaire, agricole et toujours
religieux (puisque la C ité, d'origine divine, revêtait
un ca ractère sacré} plus proche du principe
a ristocratique traditionnel: noblesse d 'Ancie n
régim e, clan écossais ou brahmanisme hindou, que
de la démocratie moderne.
Démocratie moderne où la Banque, la technique
ct les «droits de l' homme» gèrent des masses de
millions de salariés consommateurs, soumis à la
147
levée e n masse en échange du droit de vote, dans un
systè me bipartite d 'a uto-a lternance parfaitement
illusoire ...
pui s le prêt à intérêt) nota mment sur les a utres
pouvoirs: noblesse d'épée et o rdres sacerdotaux qui
tenaie nt ce pouvoir de l'argenr précédemment e n
respect. ..
LA DÉMOC RATIE MODERNE,
FILLE DE LA BOURGEOISIE
Historique ment, l'avènement de la démocratie
moderne coïncide avec la prise de pouvoir de la
bourgeoisie sur l'a ristocratie d'Ancie n régime ; soit,
avec la pri e du pouvoir de l'argent, d u matérialisme
et de l'individu sur la lignée et la terre dans un
monde régi pa r Dieu.
Une prise de pouvoir de l'argent accomplie devant
le peuple avec son relatif acq uiescement, au nom de
la belle idée d'égalité, et ce grâce à l'idéalisme- pour
ne pas dire la naïveté - des grandes figures politiques,
telles Robespierre et Saint Just, e lles authentiqueme nt
éga litaires, mais chaque fois sacrifiées sur rautel de
l'argent qui le manipula ...
LA COURSE INFIKI E À I.:l. TROUVABLE
ÉGALITE RÉÉLLE
OÉ.\IOCRATlE MODERNE = DÉMOCRATIE
PARLDŒ 'TAIRE ET DE .\L.\RCHÉ
La démocratie, règne de l'égalité form e ll e du
droit, est donc depuis plus de deux siècles qu 'elle
s'est imposée à l'Occide nt, que ce soit par la
Révolution
française ou
les m onarc hies
constitution nelles, sur le modèle a lte rnatif anglais,
qui revie nt a u même, toujours à la fo is: démocratie
parlementaire et démocratie de marché.
- D é mocratie parleme ntaire où une assemblée
de professionnels de la politique, formés ct encadrés
par la maço nnerie, stipendiés ou tenus en respect
par l'Argent, joue devant le peuple le spectacle du
débat démocratique.
- Démocratie de mar ché, soit le régime laissa nt
le maximum de liberté, via le droit po itif, au
Capital ; ce qu i revient, de fait et rapide ment, à lui
donner les pleins pouvoirs ...
Une égalité formelle, celle du droit positif, offerte
comme un progrès au peuple, face à la société
théocratiq ue ct aristOcratique inégalitaire qui la
précédait, qui ne conduit jamais à l'égalité réelle,
bie n au contraire.
Mais qui f:~ i t de 13 démocratie, à y rega rder de
plus près, le régi me politique le plus à même de
permettre la domination de l'a rge nt (pa r le comme rce
D ès lors, la seule questio n à régler pour cette
démocrati e d'argent est de mai ntenirle peupl e- pris
co mm e alibi ct arbitre, via le droit de vote,
conséquence de l'éga lité citoyenne - dans l'i llusio n,
148
149
LA QUESTION DÉCISIVE DE t:OPIN ION
PUBLIQUE EN RÉGIME DÉ.\IOCRATIQUE
m algré une égalité qui ne viem ja mais et une liberré
réduite à celle de consommer, q ue ce régime de
l'inégalité par l'argent ct de l'injonction par
l'idéologie m archande est, comparé aux autres,
a nciens (mona rchie théocratique), o u alternatifs
(communisme, fascisme), le moins pire car le moins
inégalita ire et le plus • libé ral,. de to us ...
D'OÙ L:OBLICATION DE CERTAINS
11\'VE.STISSEMENTS MOINS RENTABLES:
NEW DEAL, FRONT POPULAIRE,
. TRENTE GLORIEUSES
C iton s, à titre d'exemples, parmi ces
inve tisseme nts moins rentables, ma is néce saires:
Le mome nts de relative redistribution de la
riche e captée. tel que le New D ea l, le From
po pulai re o ù la social-démocratie des Tre nte
G lorieu cs issue du c:-..TR (Conseil nationa l de la
Ré istance. sur lequel nous reviendron au chapitre
suiva nt) et du pla n Marshall.
Autant de moments où le pouvoir de l'argent
ayant cmi le vent du boulet de la légitime colère
popu laire, suite au chômage de masse provoqué
par la spéculation (G rande dépressio n aux USA,
févrie r 1934 e n France, nationa l-social isme a llemand) sait mome nta nément lâche r du lest cr redistribuer pour ne pas tout perdre ...
Q ue le peuple continue à croire en la démocratie
ct à se soumettre ainsi à l'infime minorité illégiti me
(au regard des principes} et spoliatrice (au regard des
méthodes) des maîtres de l'argent est donc la clef du
pouvoir, vitale pour le pouvoir ; que le peuple cesse
d 'y croire e n effet et c'est la révolution.
Et vu l'ampleur du mensonge démocratique
précédemment décrit, une révolution quj oc signifie
pas seulement, pour les é lites de !"argent, la perte du
pouvoir - soit la pene des moyens de faire encore plus
d'argent avec !"argent déjà accumulé- mais par leur
mise à mo n physique, la pene de la vie tout courr !
D e ce poi nt de vue fondamental, le pouvoir est
plus importa nt que l'argent ; l'argent n'étant plus, à
un certain niveau de richesse et d 'accumulation
parfaiteme nt abstraits, q ue le moyen d u pouvoir.
Ainsi, conscient de ce danger, le po uvoir de
l'Argent sait, à certa ins mome nts et à certa ins
endroits, sacrifier en partie l'a rgent po ur mainte nir
et pére nn iser sa dom ination.
U ne colère populaire jugu lée e n temps normal
par l'e nrobage et les me nsonges de la pres e écrite.
Capparence de série ux du comme ntai re
écrit - is ue du prestige des clercs re montant luimê me à la fonction du scribe aux débuts de tc mp
hi toriques- don nam l'illusion, malgré les a léa ct
les vicis itudes: complexité du monde, con nies
psychologiques .. . d'une gestion scientifique par de
élites raison nables et légitimes.
Le me illeur exemple récem de cc nécessai re
investissement à perce éta nt le rachat, par Édo uard
de Rothschild, du pourta nt ultra dé fi citai re joumal
dt: pse udo ga uche L ibération (avec des b~1n qu cs
re no nçant à leurs créances quand mê me, coll usions
150
151
L:OBLIGATIO l AUSSI D1NVESTI SSEMENTS À
PERTE : LA PRESSE ÉCRITE
oblige nt) afi n de cominue r, en te mps de crise
aggravée, à encule r le cons de gauche.
Les cons de droi te étant, dans le mêm e te mps,
pris en charge par erge Das ault, via la prise de
contrôle du Figaro ...
LA DÉ~IOCRATIE, SOIT LA DOMIKATIO.N
'
PAR LA SEDUCTION
Un trava il de man ipulation (presse} et de
plasticité (c ha ngeme nts momentanés de politique,
accommode me nts à minim a) qu i pe rmet de
différencie r le régime démocratiq ue des régimes
autoritaires: mo narchi e théocratique, société de
castes, co mmuni sme, fàscismc. .. q ui lui sont
opposés; et de qualifier la démocratie de régime de
domination par la séduction.
Régime de« tentation, de corruption, d'invitation
au péché, à l'acte de fa iblesse et autre déto urnement
du d roit chemin •, soit la séduction a u sens
diabolique du te rme ...
SUPÉRIORITÉ DE LA DÉMOCRATIE
majoritaire, de séduire molle me nt juste plus d' un
électeur sur deux.
Un mode de domination qui s'avère donc d 'un
bien meilleur ra pport que le pouvoir par l'autorité
pure- a ristocratie et caste sacerdotale dan s la
traditio n, parti unique dans la modernité- ct qui
explique e n partie, dans un monde régi pa r
l'économie, la domination actuelle de cc régime sur
to us ses autres concurrents moins re ntables ...
LA DÉMOCRATIE D'OPINION: DE LA QUÊTE DE
VÉRITÉ ET DE SE S À LA FABRICATION DU
CONSE1 TEME T MAJORITAIRE
Un constat d'efficacité pratique, sur le plan de la
domination, q ui exige pour continuer à fa ire croire a u
peuple que la démocratie- qui est le po uvoir du
Marché, oit en dernierressortcelui de la Banque- c'est
le pouvoir du peuple, la fabrication industrielle d'un
consentement appelé: «démocratie d'opinion •.
Et la démocratie ayant mis l'Ancien régime à bas,
au départ, par l'alJjance discrète de l'argent et de la
Raison, tout le travail consiste dès lors à ramener la
Raison à la rc~ison d u pouvoir de l'Argent. ..
SUR LES RÉG IM ES AUT ORITAIRES
'
A
la diffé rence des régimes fo ndés sur l'autorité
précédemment c ités (mona rchie théocra tique,
société de casees, communisme, fa scisme) et qui
exigent de subjuguer, par la foi ancienne ou moderne
(religion, révolution) la tota lité du corps social
(fidè les suje ts, ca m arad es), le me n songe
dé mocratique peur se conte nter. via le suffrage
Un travail de manipulation, de sujétion et de
soumission dirigé e n premie r lieu e nvers ces hommes de raison - prêtres de la démocrntie- qu'on
appelle les clercs: m oralistes, hommes de lettres,
intellectuels, artistes ...
152
153
LA MISE AU PAS DES CLERCS
D'ABORD JOUER LE CLERC
CO TRE LE PRÊTRE (HISTORIQUE)
Comme nous l'avons vu, la Raison, nécessaire au
processus révolutionnaire, a été d'abord la victoire des
clercs sur les prêtres; soit la victoire de «l'idéologie des
Lumières», pilier de la démocratie, sur la révélation
chrétienne, fondement de l'Ancien régime.
Une prise du pouvoir qui, bien avant la séduction
du peuple fina lement peu impliqué se fit, comme
nous le décrit Georges Sorel dans Les Illusions du
Progrès, par la séd uction de l'aristocratie de sa lon.
Le jeu de la rhétoriq ue human iste, recourant au
logos grec, étant bien plus attrayant, divertissa nt
pour l'hom me d 'esp rit oisif q u'était devenu
l'aristocrate, que l'obscure scolastique; et ce malgré
la tentative de modernisation aristotélicienne opérée
par Saint T homas d'Aqu in.
Une séd uction qui n'aurait pas été possible sa ns
le lent décli n de la noblesse d'épée au profit de
la noblesse de robe (dont le fac teur déclenchant et
'
irréversible fut l'Edit
de la Paulette, soit la vénalité
des charges) et, comme l'avait parfaitement identifié
Léon Bloy, sa ns la destruction
concomitante du
..
catholicisme du Moyen Age, au profit d'un catholicisme sécularisé creusant peu à peu son tombeau et
celui du monde ancien ...
DE L:I NTÉR~T DE CLASSE DU CLERC BOURGEOIS
Mais u ne ta is l'A ncien régim e, sa noblesse
terrienne et ses prêtres tombés, le pouvoir de l'argent
(commerce, industrie, puis banque) qui se cachait
154
derrière la Révolution, devra mettre à son tour ses
nouveaux «prêtres de l'égalitarisme démocratique»
au pas; les ramener à la raison de l'inéga lité.
Une mise au pas qui se fera le plus souvent
naturellement, du fait de l'origine de classe la plus
fréquente d u clerc: la petite ou moyenne bourgeoisie.
La soumission à l'ordre bourgeois correspondant
pour lui, sur le plan pécuniaire et mondain, à une
confortable cooptation.
Cooptation mondaine, pour peu que sa critique
glisse peu à peu de la revendication de l'égalité
réelle à l'apologie de l'égaljté formelle (appelée
aujourd 'hui «équité »); ce qui revient dans les fa its
à rati fier l'ordre libéral bourgeois fond é non sur le
bien, mais sur le droit ...
JOUER LE CLERC COSMOPOLITE CONTRE LE
CLERC ENRACINE' (RAPPEL)
Le clerc bourgeois ramené au bercail, il restera
ensuite au pouvoir pou r contrer l'action du clerc
resté du côté du peuple, par conviction ou origine de
classe, tel q ue Pierre-Joseph Proud hon ou Georges
Sorel, à jouer contre lui, comme nous l'avons vu au
chapitre précédent, cet autre clerc qu 'est le clerc
cosmopolite, tel que Karl Marx puis Eduard
Bernstein.
Le clerc cosmopolite présentant le grand intérêt
pour le pouvoir de la Banque- par essence apatride
et antination - d'être lui aussi mondialiste; soit tout
autant antipopul aire et antipatriote mais par
imernationa lisme ...
155
LE XX'"· SIÈCLE. SŒCLE DE LA PROPAGA.t"-'DE
U n siècle d'un travail de manipulation, de
sujétion cl de soumission q ui va réduire peu à peu le
clerc, de critique du pouvoir et combatta nt de l'égalité des débuts (Robespierre, Saim Just), à rela is de la
domination occulte des réseaux antidémocratiques,
qu'ils soienr ceux du Marché, avec Adolphe Thiers,
ou du communautarisme avec Alain Finkielkraut.
Un processus de dégradation qui produira, aprè
la Première G uerre mondiale, cette nouvelle activité
au service du pouvoir appelée: Propagande ...
JOSEPH GOEBBELS (1897-1945) IMITATEUR DE
WILLY MÜNZEt BERG ET EDWARD BERl'IAYS
• Plus c'est gros plus ça marche•, cette célèbre
citation fau ssement attribuée à Joseph Goebbels par
la propagande de masse occidentale - san s doute
pour nous fa ire croire que tout le mal moderne provient du nazisme- est en réalité d'Edward Bernays.
Edward Bernays q ui, avec Willy Münzenberg,
est le co-inventeur de cc système de domination des
masses par la manipulation m édiatique appelé
• propagande ». Une • industrie du consentement •
mise au service du capitalisme américain pour r un,
de l'internationale communiste pour l'autre dès les
années 1920, et dont Joseph Goebbels ne sera que
l'imitateur dans les années 1930 ...
/56
W1LLY MUNZENBERG (18 9-1940) OU DE
L:IM PORTANCE DU RÉSEAU MÉDIATIQUE
Militant communiste allemand arrivé à Zurich
en 1910 à l'âge de 2 1 ans, Willy Münzenberg, juif
ashkénaze extrêmement doué pour l'agitation et
l'organisa tion , est le premier à avoir créé un véritable
résea u médiatique afin de former l'opinion.
Très impliqué dès le début dans le projet de
révolution bolchévique (c'est lui qui accompagnera
le camarade Lén ine, futur maître de l'URSS, de la
gare cenrrale de Zurich à la gare de Finlande à
Saint-Pécersbourg dans un train plombé avec l'aide
des autorités allemandes}, il développera ensuite
,
une intense activité politiq ue en Allemagne. E lu
député communiste au Reichstag, il fera aussi
fortun e en édifiant un vaste empire médiatique .
appelé «Trust Münzenberg», constitué de deux
quotidiens de masse, du plus grand hebdomadaire
illustré ouvrier: l'Arbeiter Illustrierte Zeittmg, sans
com pter des intérêts touchant à l'image Cl au cinéma
dans le monde entier. Des m oyens considérables,
tout entiers mis au ser vice de l' Internationale
communiste, q u'il complétera par un vaste résea u
de fai seurs d'opi nion: intellectuels, personnalités
littéraires, vedettes et experts en tout genre, contrôlés
habilement par l'a rgent et les honneurs.
G rand façonneur de l'opi nion de ga uche
mondiale des années 1920- 1930, son plus beau coup
est sa ns doute d 'être parvenu à cacher, par de subtils
montages et autres manipu lations, le rôle joué
notamment par l'Am,ériqu e ca pitali ste dan s
l'édification du premier Etat commun iste.
Une URSS avec laquelle il prendra final ement ses
157
dista nces, comme bea ucoup d 'internationalistes
ju ifs, au mo ment des procès de Moscou ; procès de
Moscou o rchestrés par Joseph Staline pour purger,
no tamment, à partir
de 1936, les juifs o mniprésents
,
dans l'appareil d'Etat soviétiq ue.
Parvenant néanmoi ns à maintenir son Empire
au milieu des te mpêtes politiques et à fuir
l'Alle magne lors de la prise du po uvoir de Hitler, il
continuera son intense activité depuis la France,
notamment par la publicatio n du Livre bnm sur les
méfa its du nazisme, largement diffusé à l'Ouest.
Inlassable combattant «antifasciste» (terme qui
de pu is 1936 désig ne do nc aussi les staliniens, soit
l'URSS), o n le retrouvera fi nale ment pend u à un
arbre le 22 octobre 1940 à Saint-M arcellin dans
l'Isère. La raison exacte de son décès : su icide ou
assassinat, par la Gesta po ou le G uépéou, restant
e ncore au jourd' hui un mystère ...
manipulation des masses par cet organe exécutif du
gouvemement invisible qu'est la pi'Opagande; soit ce
pi'OCessus de modelage des opinions pour les imérêts d'une
cenaine élite ~+, il est considéré comme le père de la
1
propagande politique institutionnelle. appelée par cs
soins ct par euphémisme: «relations publiques ....
Vulgarisateur de l'œuvre de Sigmund Freud a ux
USA, ce fe rvent adepte de « la psychologie des
profondeur .,. peut revendiquer, entre autres làit
d'armes: la campagne de man ipulatio n dite
<<Commiss io n Creel » qui, en 1917, poussera le
peuple américain da ns la Première Guerre mond ia le,
et celle q ui , manipulanr l'imbécill ité fémin iste,
soumettra, sous le no m de << torches de la liberté»l
les fern mes américa ines a u ma rché de la ciga rette ct
a u cancer d u fum e ur.
Ajoutons enfin que, contrairement aux deux autres,
Münzenberget Goebbels, ce grand démocrate mo urra
dans son lit en 1995 sans avoir jamais été inquiété, à
près de cent ans, dans le M assachusetts ...
EDWARD BERNAYS (189 1-1995) OU DE
,
t:IMPORTA.~CE DES CA.\ iPAGNES MEDIATIQUES
DEL\ PRESSE AUX ~IÉOL\S
Complémentai re de la stratégie du réseau (médias
plus agents de pro pagande), celle d' Edward Bernays,
autre aventurier, mais opéranr lui pour l'Amérique
capitalisrc, insiste sur le rôle rout aussi déterminant
des «campagnes médiatiq ues».
Né à Vienne (Autriche} en 1891, neveu de Freud et
juif
ashkénaze lui aussi, Edward Bernays émigre aux
,
Etats-Unis en 1892 où son père le pousse d'abord à lui
succéder en tant que marchand de g rains. Devenu en
1928 l'auteur célèbre de l'ouvrage Propaganda où il
défi nit cyniquement la démocratie comme «la
U ne manipulation méthodiq ue de l'opinion
publique, via les médias de masse, do nt nos
inte llectuels français ne pre ndront pleinement
conscience q u'à l'o rée des an nées 1960. Date à
laq uelle les dernie rs journaux indépendant ct de
qu nlités - co mme L e Monde péri ode Bc uveMéry- achèvero nt d'être liquidés er rem placés chez
no us, sous la pressio n de l'oliga rchie finan cière, par
la presse de divertissement: p rincipalement presse
pour jeun es et presse fé minine . ..
158
159
LES CLERCS D'AUJOURD'HUI TOUS AU SERVICE
DE I.:OCCIDENT MARCHAl D
Il est important de remarquer enfin qu'à l'instar
des deux maître de Joseph Goebbels: Willy
Münzenberg et Edward Bernays, les agents de propagande, précédemment répa rtis dans les deux camps
du progressisme: communisme ct libéralisme, fusionnerem sous la même bannière «antifasciste » à partir
de l'élimination de Léon Trotski (20 août 1940).
Un antifascisme associant désormais, dans un
même mal totalitaire nazisme et communisme,
rebaptisé pour l'occasion «stalinisme».
Un rallicment gt:néral au mondialisme marchand
opéré, pour les derniers, à la faveur des évènements
de 1968, sous l'appell:ltion « néo-conservatrice » aux
États-Unis et en France •libéral-libertaire••.
Un vaste réseau réunifié de professionnels de la
propagande et de la manipulation de masse, désormais
intégralement au service du camp libéral, atlantiste et
sioniste, incarné chez nous par les Cohn-Bendit,
Glucksmann, Bil L, Kouchner, Adler, Artaü et autres
Alain ~tine ... tous ennemis déclarés du peuple,
qualifié de • populiste», et de la nation considérée
comme intrinsèquement .. fascisœ et réactionnaire».
Un positionnement en contradiction totale avec les
fondamentaux du progressisme forgés, par la
Révolution française, sur le peuple et sur la Nation ...
•
paru ne horde d'auxiliaires bénévoles princi pa lcmcn t
puisés au vivier du gauchisme adolc cent (LCR puis
PA, C T ... ), des idéalistes livresques {profs de
gauche) et de • l'antifascisme,. sous contrôle policier
via les Renseignements Généraux (Ras l'Front,
Reflexes ... ).
Autant d'idiots utiles et d'exécutants de bonne
foi chargés des basses besognes (manifestations de
rue, cassage de gueules ... ), principalement dirigées
contre les vrais résistants au système (U ltra-gauche,
Troisième voie ... ) selon la vieille méthode du
«di viser pour régner».
Une main -d'œuvre certes inculte ct stupide,
mais g ratuite et pléthorique, sans laquell e le système
.ne pourrait pas fonctionner. D'où ) '~me ntion
particu lière portée par les cadres de la propagande
rémunérée à sa formation et à son renouvellement:
abrutissement des étudiants par le ga uchisme da ns
les années 1970 via la LCR d'Ala in Krivine;
déce rvelage des jeunes par l'a ntiracisme via
•Touche pas à mon pote», piloté par Jul ien Dray à
partir des an nées 1980 ...
LE PLAI\'CHER DE VERRE
Une élicc de manipulateurs stipendiés, suivie, via
la propagande médiati4uc étendue à l'U niversité,
Ain i, quelle que soit la composition de la base:
i ndécroctables
naï fs
adolescents i ncu 1tes
cyniquement manipulés, on peut considérer qu'à
un certa in nivea u hiérarchique: rédacteur en chef,
président d'association, recreur d'U niversité, leader
sy ndical ou politique, mais aussi fa ux écrivain à
succès ou journaliste animateur vedette ... il n'y a
plus que des «initiés».
160
161
COLLAHOS ET rDIOTS UTILES
D es complices par lâcheté, intérêt ou conviction
(il existe aussi des salauds de bonne foi ) de ce système
de domination par le me nsonge et la manipulation.
Un vaste résea u de prostitutio n mo ra le et
intellectuelle fondé sur la connivence ct la
cooptatio n - qualifié dans les années 1970 par le
sociologue marxiste Michel C louscard de « réseau
culturo-mondain » - où l'abandon de l'idée du vrai
et du bien par le clerc déchu est compensé par l"éternelle triplette de l'argent, des honneurs ct du cul. ..
copieuseme nt diffamé par l'orchestration de
cam pagnes médiatique où le cle rc, devenu épurate ur,
achèvera de le marginaliser. Un boulot de délateur
et d'inquisite urdo nt Didier Daeninckx - surnommé
«Didier D é nonce » pour son zèle incomparableet son site amnistia.net se sont fair une spécialité.
La sentence- équivalant à l'excommunicatio n
du temps d u pouvoir de la papauté - éta nt to ujours
la mê me: «Fasciste, nazi, antisémüe! », soit la
fa meuse réductio ad hitlerum; l'insoumis fut-il
comique, métisse africain et comba tta nt antiraciste
comme Die udonné ...
SE CHOISIR LE PLUS MAUVAIS ADVERSAIRE
Mais le clerc intègre, o utre sa stature mo rale,
'
étant souvent d' un niveau inte llectuel supérieur - les
plus prompts à fai ll ir éta nt toujo urs les plus
méd iocres - le réseau c ulturo- mo ndain de
propagande et de soumissio n a aussi pour habitude,
chaque fois qu'ille peut, de choisir ses contrad icteurs
parmi les plus médiocres.
Soit e n puisa nt directement dans son propre
camp, comme avec le faux opposa nt O livie r
Besancenor.
Soit en allant chercher po ur contradicteur le
débile extrémiste qui, en le caricatura nt, disqualifiera
l'opposant absent ; une technique actuellem ent très
utilisée avec les musulmans ...
POUSSER À LA RADICALISATION
Un harcèlement méthodique consistant à pousser
littéralement le clerc resté libre et intègre à craquer
psychologiquement ; par exe mple en le traitant
d'antisémite, même s'il est marxiste er juif comme
Edgar Mo rin, en espérant qu'ille devienne . ..
TAPER AU PORTE-MONNAIE PAR LA
JUDICIARJSATION: LE RÉTABLI SSEMENT DU
DÉUT D'OPINION
Promotion d' un côté, persécution de l'autre ...
Une foi s inte rdit de parole, l'insoumis sera aussi
Di ffa mé sans pouvoir répondre, désho noré et
marginalisé, le clerc insoumis sera enfin ruiné par
divers procès où des parties civi les, décrétées «d' utilité
publique» par le pouvoir qu'elles exercent sur la
République, prélèvero nt chacune la livre de chair.
Autant de condamnations pécuniaires pour « incitation à la haine» obtenues au nom de la défense des
162
163
DIABOLISER ET MARGINALISER
minorités par les fam euses assocJattons «antiracistes•: Ligue des droits de l'homme, LICRA, MRA.P ... et
autres officines communautaires (voir chap. 2 sur les
minorités agissantes) qui, à coup de loi Pleven
( 1cr juillet 1972) ct autre loi Gayssot (1 3 juiUer 1990)
soutirées à la lâcheté républicaine, sont parvenues à
rétablir en France le délit d'opinion ...
LA VIOLENCE PHYSIQUE, TOUJOURS EN
DERNIÈRE INSTANCE
Ainsi, dans notre démocratie fondée sur le pouvoir
de l'a rgcm ct la propagande médiatique, les
persécutions d'opposa nts conduisant à la mort sociale
passent-elles logiquement par ces deux armes
typiquement démocratiques : disgrâce publique ct
ruine économique.
La persécution ph ysique, q ue ce soit le cassage
de gueule
par des milices communautaires couvertes
,
par l'Etat ou l'élimination pure et simple (mort
suspecte d'un Coluche o u d'u n Bérégovoy)
intervenant toujours en dernière instance.
Une ou mis ion parla éduction ou la précarisation
qui différencie, là aus i, la démocratie des régimes
ouvertement autoritaires (communistes, fascistes)
qualifiés pour cene raison, de oc totalitaires» ...
RAPPEL DE PRINCIPE : I.E CAPITAINE DREYFUS,
FORCÈMENT INNOCENT
pouvoir de l'opinion et le pouvoir de l'argent sc trouvèrent alliés pour réduire un adversaire, fut l'affaire:
Dreyfus au tournant du XÀre siècle (1894- 1906).
Une affaire banale transformée en opération de
masse par le battage médiatiq ue, avec pour la
première fois réunis lïmellectucl mondain et
mégalomane: Zola et son ronflant j'accuse, et le
carriériste politiq ue appuyé par la finan ce:
C lémenceau et le journal LA.urore.
Quant à l'inutile débat sur l'in nocence ou la
culpabilité du petit capitaine-alibi, il fallait forcément
q ue D reyfu s fû t innocent pour qu'il y ait « affaire»;
puisque si Dreyfus avait été juif et coupable, le
mond e n'en aurait pas plus entendu parl é que s' il
ava it été innocent, mais breton.
Une petite affaire d'espionnage transformée en
symbole, où le fort - le tandem argent-média - sc
fa it passer pour le faible- l'a ristocratie catholiq ue
réfugiée dans l'armée frança ise- qui mènera le
débat intellectuel et moral sur la pente fata le de la
pétitionnire sartrienne, incarnée aujourd 'hui dans
tout son grotesque par Bernard-Hen ri Lévy et ses
g rossiers montages pro- israéliens, type affa ire
Rcdekcr ou affaire Sakineh ...
DES MÉDIAS AU SPECTACLE OU
lA FI DES CLERCS (LA DrCTATURE DU
POLITIQUEMENT CORRECT)
Rappelons enfi n qu 'avant que la propagande ne
devienne un métier, la première campagne où le
Un lent travail de sujétion, de persécution ct de
décervelage œuvrant comme une centrifugeuse; cc
qui tàit qu'aujourd'hui ne reste plus en place outre les kapos - q ue les collabos, les soumis ct les
/64
165
cons, pour un niveau intellectuel et cnttque
fatale me nt terriblement bas.
Ainsi est-on passé, à l'inté rieur mê me du réseau
mé diatique, de déchus cultivés un brin
tale ntueux - sur le modèle de Dominique Jamet - à
de purs tapins abrutis et incultes, genre chronjqueurs
à C anal + ; de « la trahison des clercs •, que déplora it
déjà Julie n t3enda, mais formés à la pe nsée critique,
à ., J'abrutisseme nt des clercs • formatés à la chaine,
avec Normale Sup remplacé par Sciences Po, le
discours habile de la «deuxième gauche» par la
grosse fice lle de la « menace te rroriste» et la
dé mocratie américaine comme horizon indépassable
de notre temps.
Une baisse générale du niveau, d'André G ide à
Ariel W iz ma n, obligea nt bie ntôt le système à
compenser la disparition du « maître à penser » qui,
de Voltaire à Sartre, avait guidé l'Occident durant
deux siècles, par un transfert du fond manquant
vers la forme; du sens vers le «spectacle ... D'où
l'importance croissante - notam ment à partir du
Libération deuxième époque ( 13 maj 1981) rout
entier dans sa maquette - du support et du visuel ;
le style Libl (jeu de mots systématique) o u l'esprit
Canal (gaudriole et dérision jeuniste) re mplaçant
dorénavant le penseur et sa «vision du monde ».
Le souci étant doré navant - le médium devenant
le message, selon la célèbre formule de Marshall
Mc Luha n - de ma in tenir suffisamme nt de
différence de style, malgré un fond idéologique
unanimement libéral : e ntre L e Figaro ct Libé, le PS
et l'UMP, comme on est dans la mode plutôt jupe ou
pantalon, afin d 'éviter le danger d'u ne tro p visible
Ainsi, la morale de l'espoir et de la volonté
prométhéenne, jadis opposée à la soumission au
fatum chrétien, sera-t-elle remplacée par le désir ;
soit le laisse r-aller à ses pulsions.
U ne« idéologie du désir » présentée comme nouveau progressisme de la liberté par le Marché, mais
aussi par la stupidité gauchiste via son apologie du
166
167
démocratie à parti unique, fondée sur la dictature
du Ma rché et du politiquement correct ...
DU T~DD I CLERC-CITOYE~ At; TA.."'DEM
A."'L\lATEUR-CO~SOMMATEUR
Une disparition du clerc au profit de l'animateur
suivie fa talement d'un abaissement du citoyen e n
consommateur.
Le rôle de ce nouveau clerc-a nimateur étant
désormais de détruire un à un les attributs de la
Raison - promus et véhiculés par son prédécesseur
des Lumières- afin d'annihiler tout «esprit » de
rés ista nce; non seulement par la f.1 lsification de
l'informatio n, mais aussi par la destruction, au sein
mê me d u sujet, de sa capacité critique.
Une destruction en douce, par le Spectacle, de
cette Raison qui, e n aidant à l'émancipation de
l'ancien su jet devenu citoyen, avait été utile au
triomphe de l'idée démocratique contre les forces de
la foi: mais désormais considérée par le Marché
comme néfaste à la dominatio n du Marché ...
1
1
LE DESIR CONTRE LA VOLOI\TTE
spontanéisme. Auta nt de pulsions désirames q ue
l'animateur, via la promotion de J'objet culturel, a
désormais pour charge de convertir en actes d'achat,
nota mment par le marché du livre e r d u cinéma
d'auteur ...
Une solitude ct une dépression converties en
outre par le Marché en consommation compulsive
d'objets transitionnels, nota mment par la mode ...
t:ÉMOTION CONTRE LE SENS
LA DESTRUCTION DU LOGOS ET DE LA
COMPASSIO , SOIT u\ FIN DU ~lONDE
' ,
,
HELENO-CHRETIEN
L a volonté ra isonnable a nnihilée pa r la
soumission au désir, le travail de l'a nimateur
consistera e nsuite à détru ire ce second pilier de la
Raison qu'est le logos- la logique aristotélicienne
mise au service du se ns - par un recours systé matique
à l'é motion .
U ne e mpathie affective imméd iate - intrinsèquement favorisée par le médium audiovisuel - et
systématiqueme nt sollicitée par l'an imateur contre
le jugement mora l résultant de la réflexion ...
U ne destruction par les maîtres et les servite urs
du Marché d u logos grec ct de la com passion
chrétie nn e, par l'immédiateté é motionn elle ct
J'égoïsme de la pulsion, qui est aussi la destruction
de cette capacité critique et morale à la base de notre
culture occidentale.
Logos grec et compassion chrétien ne q u i sont
aussi les fond e ments h istoriq ues, moraux ct
é pistémologiq ues de l' huma nisme européen d'où
naquirent la promesse et l'épopée démocratique ...
LA DESTRUCTION DE LA TRANSMISSION
CO CLUSIO : LA DÉMOCRATIE DE MARCHÉ
,
ET D.OPINION, CONTRAIRE DE LA DHIOCRATIE
Une destruction du sens moral par le désir et
l'émotion qui est aussi rupture de la chaine causale;
soit la destruction du raisonnement au profit du
sloga n (• la femme est avenir de l ' homme~, • la
Shoah e t le crime des c rimes~ ... ) et, à terme, de
toute possibilité de médiation et de transmission .
D estruction du sens, mais aussi du respect par la
rupture de la chai ne des générations: jeunisme,
tyrannie débilita nte de l'immédi ateté er autre
psychologisme fémi nin menant à l' hystérie du moi,
à la solitude et à la dépression.
Une destructio n de la Foi (la royauté catholique)
par la Raison (l'humanisme démocratique) puis de
la Raison pa r l'Argent (l'oligarchie bancaire) qui fait
de notre actuelle démocratie de Marché cr d'opinio n
le contraire même de la démocratie.
Un pouvoir sans partage par le mensonge, la
corru ptio n et l'abrutisseme nt, d' une oligarch ie
d'argent, mue par l'hybrir de la dominatio n, menant
tout droit le mo nde à sa destruction par le chaos socia l
en Occident, la misère au Sud et partout la guerre ...
168
169
LA DÉMOC RATIE OU
LA FAUSSE SÉPARATION DES POUVOIRS
Soucieux de ces possible dérives, les principaux
théoricie ns de la démocratie moderne, Locke ct
Montesquieu, pensa ient avoir tro uvé la cle f de la
solidité dé mocratique da ns la «séparation des
•
po uvoirS•.
Une séparatio n des po uvoirs légis lati ~ exécutif et
judiciaire (parlement, gouvernement et juges) dont
l'histoire de la démocratie elle-même a démontré
qu'elle n'empêche en rien leur collusion par les
réseaux et leur soumission au pouvoir de l'argent...
t:ALTERNATIVE DE lA TRADITION
Une dominatio n sans partage qui nous oblige à
te nir compte de cette autre préconisation issue, elle,
de la Tradition au sens où l'ente ndait René Gué non
dans La Crise du monde moderne.
Soit la subordination de ce m atérialisme
com me rça nt par le pouvoir transcendant d'une
caste héréditaire, à la fois religieuse et m ilitaire.
Un pouvoir de l'argent qui n'est plus tenu en
respect - comme le note Julius Evola dans Révolte
contre le monde moderne- dès lors que la caste
sacerdotale se dissocie du po uvoir royal pour entrer
e n rivalité avec lui. Un dédoublement du pouvoir
sacré, précédemment unitaire, provoquant un
affaiblisse me nt réciproque des oratores (clergé) et
desbcllatores (aristocratie) ct la montée inéluctable,
via la branche commerçante des laboratores, du
pouvoir des banquiers.
170
Une défaite du po uvoir de la force sacrée face au
po uvoir maté ria liste marchand, entamée da ns
l' E uro pe chrétienne dès le dédoubleme nt d u pouvoi r
royal et pontifical. Rivalité du pape ct du roi qui
marq ua la fin de l' unité et de la permane nce du
pouvoir impérial tradition ne l pour e ntre r dans l'ère
chaotique de la modernité ...
EMPIRE SACRÉ CONTRE EM PI RE PROFANE
Ainsi, fort de cc constat, retrouve-t-on chez tous
les opposa nts série ux à la dé mocratie moderne: du
nationali sme intégral de Charles Maurras à la
République islamique d'Iran, en passant par l'Ordre
noir de la SS cher à H einrich H immle r, cette même
tentative de jugule r le pouvoir de l'a rgent par le
retour au pouvoir absolu d' un ordre à la fois
militaire et religieux.
La seule puissance militaire, sans le secours du
sacré face aux forces de l'argent, conduisant inéluctableme nt à la défaite comme en témoigne nt les
expériences communistes et fascistes e uro péennes,
l'échec du panarabisme de Gama! Abde l Nasser ou
du baasismc de Saddam H ussein , ct sans doute
demain, s'il n'y prend pas garde, celui du soldat
Vladimir Poutinc face à l' homme d 'affaires Dimitri
Medvcdev ...
6.
I.:EMPIRE El\: ACTJO
En raison de la présence en France de près de quatre
millions et demi de travailleurs immigrés et de membres
de leur famille, la poursuite de l'immigration pose
aujourd'hui de graves problèmes. Il faut/es regarder en
face et prendre rapidement les mesures indispemables.
La cote d'alerte est atteinte. C'est pourquoi now
disons: il faut an·êter l'immigration, sous peine de jeter
de nouveaux travailleurs au chômage. Je préciSe bien:
il faut stopper l'immigration officielle et clandestine.
Il faut résoudre l'important problème posé dans la vie
locale française par l'immigration. Se trouvent entassés
danscequ'ilfaut bien appeler desghettos, des travailleurs
et des fam illes aux traditions, aux langues, aux façons
de vivre di.fftrentes. Cela crée des tensions, et parfois des
heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend
dij]iciles leurs relations avec les Français. Quand la
concentration devient très importante, la crise du
logement s'aggrave; les HLM fout cruellement défaut
et de nombreuses familles françaises ne peuvent y
accéder. Les charges d'aide sociale nécessaires pour les
173
fam illes immigrées plongEes dans la misère deviennent
insupportables pour les budgets des commu nes.
Georges Marchais, Secrétaire général du PCF,
discours de Montigny-lès-Cormeilles, 20 février 1981
Ce pays m!rite notre haine: ce qu'il a fait à mes
parents fw bien plus violent que ce qu'il a fait aux
Africains. Qu'a fait ce pays aux Afn"coins? Que du
bien.
AJain Finkielkraut,
Haaretz, 17 novembre 2005
DES Al"'NÉES 1930 À I..:APRÈS-GUERRE ...
ET RETOUR
La q uestio n q ui ha nte le citoye n lucide qui
conte mple ces soixante cinq dernières années du
haut de nos 1 500 ans d'Histoire c'est: «que nous
est-il arrivé?"
Comment a-t-on pu passer, dans une période
qu i n ·a connu pourta nt su r notre sol ni catastrophe
na turelle, ni révolution, ni gue rre, de la présidence
d ' un de Gaulle - patriote c ultivé s'effo rça nt
d 'inca rne r la g randeu r et l'i nd é pe nda nce
fra nçaise- à celle d' un Sarkozy: ma rgoul in aux
o rigines et allégea nces do uteuses, collé à une
demi -mo ndai ne?
Pour compre ndre cette dégringolade, no us
devons nous pe ncher sur la destruction des piliers,
des verro us qui, e n détruisant un consensus
politique, culturel, écono mique ct social, a permis
Je retour d' un climat qui, par bien des aspects,
ra ppelle les a nnées 1930 .. .
174
175
LE C01 ·sE SUS LIB ÉRAL-SOCIAL
D.APRÈS-GUERRE ISSU DU CONSEIL
NATIONAL DE LA RÉSISTA 1CE (1945-1973)
LA TRAHISON BANCAJRE DU CNR : DU
CO SENSU$ GAULO-COMMUNIST E À LA LOI DU
3 JANVIER 1973 E N PASSANT PAR MA168
On peut globalement considérer la période
d 'après g uerre 1945- 1973 - appelée Trente
Glorieuses - comme une période de prospérité et
de consensus social.
Prospérité économique due à la dynamique
insuffiée par les destructions et les pénuries de la
guerre, et orientée dans un sens libéral par le plan
Marshall.
Conse nsus social par la nationa lisation de
l'énergie, de la régie Renault, des assurances et des
banques, et la création de la Sécurité sociale.
Un régime d'économie mixte, libéral et social,
résultant du programme du Conseil national de la
Résistance où patriotes ga ullistes et communistes,
prolongeant la fraternité des combats, s'efforcèrent
aussi de ne pas reproduire les déséquilibres des
années 1930 q ui avaient conduiL à la guerre.
Période de consensus économique et social
donc, mais aussi «mémoriel » par l'adoption d'un
même roman national : ce mythe de la trahison
pétainiste et de la Résistance de gauche, profitable
aux deux contractants.
Consensus et roman gaulo-communiste ramené
aujourd'hui à sa réalité dans : Un Paradoxe français:
antiracistes dans la Collaboration, a11tisémites dans la
Résistance, par l'historien israélien Sim on Epstein,
mais qui se maintint bon gré mal gré jusqu'à
l'éviction du général de Gaulle en 1969 ...
Une fin des Trente Glorieuses (1945- 1973)
injustement attribuée au «premier choc pétrolier»
mais due, en réalité, à la première ruptu re du
programme du CNR.
Une rupture qui commence par l'évicti on de de
Gaulle pour son insoumission à l'Empire; à cette
oliga rchie mondialiste avec laquelle il avai t pourtant pactisé par deux fois: en 1940, en rejoignanl
le camp des alliés contre Péta in ; puis en 1958,
en achevant de liquider l'Empire fran çais dans
. l'a ffaire algérienne.
Mais une insoumission gaullienne cette fois
clairement exprimée dans son discours du 4 février
1965 sur sa volonté de retour à l'étal on-or, puis
dans sa conférence de presse du 27 novembre 1967,
pointant d u doigt un certain « peupl e d'éli te sOr de
lui-même et dominateur ».
Une éviction de de Gaulle, pour
son insoum is,
sion à l'Empire du dollar et à l'Etat d'Israël, fa vorisée par les évènements de Mai 68 dans lesquels
l'agitateur D aniel Cohn -Bendit joua un rôle
central· raison pour laquelle il est toujours en poste
au jou rd'h ui .. .
176
MAI 68 AU SERVICE DE I.:EM PI RE
Car avec le recul du temps, nous pouvons dire
qu 'il y eut trois Mai 68:
177
- le Mai 6 libertai re, plutôt sympathique et
spontané;
- le Mai 6 syndical qui conduisit aux accord
de Grenelle (augmentation de salaires) et à la
mi e sur orbire de Jacques C hirac;
- el enfin le Mai 68 politique, dont le but était
de déstabili cr de Gaulle ct de le chasser du pouvoir,
pour une série de déci ions en rupture totale avec
les choix tratégiques ct les soumissions de la
rve République.
Oc 196 1 à 1967 en effet:
- de Gaule s'oppose à l'entrée de l'Angleterre
dans la Commu nauté économique européenne ;
- chasse les bases mi litaires américaines du
territoire national;
- désengage la défcn c frança ise de l'OTAN ;
- et par ses discours de Phnom -Penh et de
Montréal, fa it de la France le leader des non-alignés
f..,ce aux deux blocs de la Guerre froide; soit la
fameuse Troisième voie.
Une érie d 'actes d'insoumission culminant
avec l'apothéose pro-palestinienne de novembre
1967, totalement en phase avec l'esprit de mai à
ve nir, mais malheureusement incompris par la
jeunesse frança ise.
Car si l'on se souvient du climat de l'époque,
l'évé nement déclencheur de la mobilisation
étudiante en cette période de plein emploi et
d'élévation constanrc du nivea u de vie, grâce au
progra mme du CN R appliqué par de Gau lle, ne fut
pas la crise sociale, mai s la guerre du Vietnam.
Et l:1 perversité machiavéliqu e de l'Empire sera
de faire chasser, par de jeunes idiots utiles criant
178
"US go home?", mais entièrement sous la coupe de
la culture anglo-américaine inca rnée par un jeune
leader venu de nulle part, mais étrangement promu
par les médias, le seul opposant sérieux, dans le
camp occidental, à cet impérialisme américain.
Tel est le troisième Mai 68, le moins spontané, le
plus caché, mais celui qw compta pour l'Histoire ...
U\ LO I DU 3 JAl\'VIER 1973, DfTE AUSSI .. LOI
POMPIDOU-GISCARD-ROTHSCHILD •
Mai 68 sans lequel il n'y aura it pu avoir
janvier 1973; soit, une fois de Gau lle chassé du
· pouvoir, la trahison de la Nation par la droite
d'aflà ire incarnée par Georges Pompidou et son
ministre des finances, Valéry Giscard d'Estaing.
Georges Pompidou, ex-directeur général de la
banque Rothschild, qui fera passer en douce la
réform e de la Banque de France, interdisant
désormais à l'État d'émettre sa monnaie. Un
article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier de la même
ann ée signifiant notre entrée dans la logique
tructural e de la dette; soit la fin programmée de
nos politiques sociales.
Une liquidation du consensus Capital-Travail
issu du C R qui, la colère sociale aidant, emraincra,
après la transition de l'utile mais inexistant Giscard,
l'a rrivée de la gauche au pouvoir ...
179
LA TRAHISON COMMUNAUTAIRE DU CXR:
M11TERRAND OU DWÉNEMENT DE LA GAUCHE
CULTURELLE (10 MAl 19 1)
Mai 198 1, soit l'arrivée cle la gauche au pouvoir.
Mais pa n 'importe quelle gauche, la «gauc he
sociétale » du Parti Socialiste de la rose au poing
signifia nt, à partir du gouvernement Fabius et d u
fameux« reto ur à la rigueur .. , que la gauche inca rnée
dé ormais par Jack La ng, la cu lture de masse et les
gays, ne touchera plus à l'écono mie.
La gauche de François Mitterrand, soit de ce faux
ho mme de ga uche au passé vichyste caché, préside nt
otage de toute une cliqu e communautaire à l'opposé
des hommes de la Résistance qu'ava it su féd ére r de
Gau lle, afin de maintenir la France unie malgré ses
déchirements.
Une cliqu e communa utaire issue de nos
ex-do minio ns du Maghreb et d'une Europe de l'Est
humiliée par la Collaboration qui, après la
destruclÎon du consensus écono mique et social du
CNR, travaille ra à la destruction de son consensus
mo ral ; au re mplacement, dans l'esprit des Français,
de la France combattante de Jean Moulin par celJe
des Papon , Tou vier et autres Bousquet soit, quarante
ans après, la reprise de l'épuratio n, inaugurée par le
procès Barbie ...
sur ceLte pé riode, mais une stratégie de cu lpabilisation préscnrant un double avantage:
- Cel ui d' cmpêcherroutecritique, immédiatemem
qualifiée d'antisémite voire de nazie face à la mo ntée
d'un communautarisme pourtant de plus e n plus
cc sOr de lui-mê me et dominateu r>>.
- Trava il de culpabilisation é honté ,empêchant,
dans le même temps, toute critique de l' Etat d'Israël,
ma lgré une politique de plus en plus cla irement
raciste er colo niale.
,
.
.
U ne communauté se presentant ausst - ceet
entraînant cela - de plus e n plus o uverteme nt
comme peuple à part plutô t que comme partie du
peuple de Fra nce, et dont la fid élité désormais n'a
plus à all er à l'ig noble France - étern ell ement
collabo ct redevab le- mais à l'état raciste ct colo nial
d 'Israël ...
LE PARTI C0\1MUNISTE FRA:-JÇAIS
REMPLACÉ PAR l:ANTIRACIS~IE (1981)
Une stratégie de culpabilisation du peuple de
France qui n'a, dans son immense majorité, rien à
voir ~• vcc la Collabo ration ni a ucun compte à rendre
Une liquidalion économique et mo rale du pacte
scellé par les hommes du Conseil national de la
Résista nce - qui eux avaient combattu les nazis - qui
s'achèvera logiquement par la liquidation de son
partenaire historique: ce PCF de Georges Marchais ct
sa vision de classe, liquidés eux aussi par la gauche
après le discours de Montigny-lès-Cormeilles, au
profit de l'antiracisme.
Un a ntiracisme désormais seul combat du PS en
cette période de liquidation de.:: l'industrie ct de
c hô mage de masse; soit l'interdiction faicc au
peuple ouvrier de contester l'envahissement du pays
180
181
ISRAËL, QUESTIO
CENTRALE
par un tiers- monde hostile: imm igrés désormais
sans travail mais élevés dans la haine de la France
par le catéchisme anticolonial. Avec cette fois à la
manœ uvre le trotskiste et sioniste Julien Dray
succédant à Daniel Cohn-Bendit. ..
'
DE MARCHAIS A
LE PEN:
LE MOMENT FRONT ATIOKAL (1984)
Le PC de Marchais et Montigny-lès-Cormeilles
liquidé par le PS, l'appareil a compris le message:
fi ni l'analyse de classe et la défen se des ouvriers
(voie ouverte par la CFDT), bienvenue désormais
aux jeunes, aux femmes et aux «beurs » dans le
nouveau PCF, sans électeurs, de Robert Hue pu is
Marie-Georges Buffet.
Ai nsi, après cet abandon de a base populaire,
l'i mmigrationisme - stratégie de dumping social de
la droite patronale- devient pour [Ome la gauche le
nouvea u progressisme pa r la magie de
l'antiracisme!
Le coup de génie de Mitterrand étant, dans le
même temps, de faire passer tome résistance à ce
dumping social pour une idée d'extrême-droite, par
un coup de pouce à Jea n-Marie Le Pen.
Ce sera, à sa demande express, le fameux passage
à • l'H eure de vérité» sur le service public le
13 février 1984 en prime timc.
Em ission où le président du Front national se
montrera si bon, qu 'il faud ra ensuite fa ire suivre ce
coup de pouce d' un pu issant coup d'arrêt, par la
profanation de Ca rpentras ...
~
182
FN ET SOS RACISME, NI ÊME COMBAT
Un From national qui devient donc, à partir du
milieu des années 1980, à la fois le seul oppo am au
ystème mondialiste; mais aussi son idiot utile en
contribuant à promouvoir cette nouvelle lecture
racialiste des rapports sociaux.
• SOS racisme,. étant chargé, da ns le même
temps, de va lider cette même lecture ethn iq ue
auprès des jeunes.
Sa n oublier de sa uver un racisme, deven u
résiduel dans la France de Daniel Balavoine, en
poussa nt les migrants africa ins et magrébins à la
haine du Français de souche, forcément vilain f.1cho
colon ct collabo ...
LA DESTRUCTION DU SÉRIEUX MARXI STE: LE
~ I O~IENT 1 OUVEAU PHILOSOPHE (1977- 1981)
Mais cene liquidation du PCF remplacé par le FN
n'aurait pas pu se faire sans le travail préalable de
liquidation, à gauche, du sérieux de l'analrse marxiste.
Un travai l entrepris dès ~1ai 68 par l'avant-garde
trotski te et l'enragé pour étudia ms Alain Krivine;
mais que les • nouveaux philosophe ,. : BernardHenri Lévy et André Glucksmann en tête (JeanPaul Dollé, Jean-Marie Benoist ou Gilles Susong ne
bénéficiam pas du même tremplin médiatique)
au ront pou r tâche de fai re passer au grand public, à
la fi n des années 1970.
Un matra quage prépa rant, selon la bonn e
méthode gramscieone, l'hégémonie idéologique de
cette nouvelle ga uche << culturelle», à la fois com183
Cela fait trente-cinq ans que rous les gens q ui
pensent, disent et répètent qu'il n 'y a pas de pensée
chez Bernard-H enri Levy, que BHL philosophe est
une pure escroq ue rie; l' ultime épisode « Jea nBaptiste Botul » étanr là pour le dé montrer jusqu'au
grotesque.
Une certitude pourtant, BHL, horripilant bourgeois
cosmopolite méprisa nt la France et son peuple, est
tout sau f un imbécile. Et, surtout, malgré un verdict
maintes foi s répété par tous les penseurs qui pèsenr :
de Raymo nd Aron à Emmanuel Le Roy Ladurie en
passant par Cornelius C astoriadis et G illes Deleu ze;
malgré les multi ples prises la main dans le sac:
mensonge sur sa rencontre avec le commanda nt
Massoud ou G rozny en fl ammes, désaveu par la
propre veuve du journaliste américain Daniel Pearl
pour son • romanquète•: Qui a tué Daniel Pearl?;
montage des affaire Rcdeker er Sakineh... Bref,
malgré l'accu mulation de déshonneurs et de ridicules,
il est toujours e n po te.
Et si te l est encore le cas - la critique qui feint de
s'en étonner refuse sans doute de l'admettre par
pe ur - c'est que sa compétence, son ta lent et surto ut
sa fon ctio n sont ailleurs.
Ca r dire qu e RHL n'est pas philosophe, qu 'il ne
pense pas, c'est vra i, communé me nt ad mis ct
ma intes fois démontré, mai s c'est aussi naïf, inutile
que de dire de Bernard Ko uchner q u 'il serait
mauvais médecin , d 'Adler, de Mine et Ana li q u'ils
ne sont ni géopoliticiens ni e ntrepreneurs ni
économistes, rous ces gens- là fai sa nt, à l'évidence,
un to ut a utre travail.
Pas un travail de penseu r qui implique de
respecter des règles: logique, honnêteté, méthodologie ... mais un boulot de propagande, grossière,
systématique, relayée e n revanche par un énorme
d ispositif fait d'arge nt, de médias, de résea ux, a u
service d'une même cause.
Tout comme Bernard Ko uchner, passé de la
médecine huma nitaire au devoi r d'i ngérence : soit
de la dé fe nse des peuples du Ti ers-monde (Bia fra ) à
la justifi cation de toute les pacification s néocolo nialcs
à coups de bombes sur les populatio ns civiles
(Se rbie, Irak, Afghanistan), BHL de toute sa
bibliographie d 'escroc du concept, ma is de fin
politique, tapine étape par étape pour l'Empire,
accompagnant de son baratin talmudique - c'est lui
q ui s'en réclame - la marche forcée de l'oligarchie
mondialiste vers le o uvel ord re mo ndial.
Un nouvel ordre mondial mis e n bran le de façon
explicite et accéléré après l'affaissemem du défunt
contre-emp1re sov1enque.
Po ur le démontrer, il suffit de se penche r sur ses
livres dont la succession des titres poursuit, au -delà
de leur vide abyssal, ce même er constant objecti f:
- 1977: La Barbarie à visage humain.
Message: progressisme= barbarie (gros pa radoxe).
Communisme = fa scisme = totalita risme =
natio nalisme (autre gros paradoxe, le communisme
ayant enfanté l'internationalisme). Par ailleurs:
Libéra lisme = liberté = cosmopolitisme.
184
185
munautairc, mo nd ia liste, métisseuse er antisociale
qui sera l'assise de la mitterrandie ...
L-\ NUISANCE BI IL EX PLIQUÉE À CEUX QUI LE
PRE~AJE~T F.'\ICORE POUR U~ PHILOSOPHE
0
•
,
•
Conceptuellement c'est faibl e, mais sur le terrain
politique, avec du gro pognon pour la pub et des
cheveux longs pour plaire aux jeunes, c'est plus
efficace que J'ancien tandem Raymond Aron 1 JeanFrançois Revel.
- 1979: L~ ustam~nt d~ Di~u.
Message: Progres isme = nihilisme (toujours
gros paradoxe). Pa r ailleurs: Antitotalitarisme
loi = judaïsme. C'est vra i q u'avec: liberté =
cosmopolitisme, on le sentait venir !
- 198 1: L:ldéologie française.
Message: Esprit français = fascisme = réaction
(colossal paradoxe, l'esprit frança is étant l'accoucheur historique du progressisme). Conséquence:
Esprit frança is = Pétain = Shoah, et bien sûr, on
le semait venir aussi : Lumières (puisque pas
fran çaises) = judaïsme!
Là, m2mt: Raymo nd Aron , pourtant peu
soupçonnablc de sympathie pour le régime qui lui
avait fa ir porter l'étoi le, est tellement offusqué qu 'il
déclare dans la presse: ·B~mard-Henn· Lévy viole
tom es l~s r~gl~s d~ l'interpritation honnête et d~ la
méthod~ luston·que. •
Ce travail de destruction du sens et d'inversion
tolale de toute l'histoi re du progressisme achevé en
trois livres, Berna rd- Henri Lévy, poursuivant son
travail zélé de femme de méninge de l'Empire, va
ensuite prêter la main au dépeçage de la Yougoslavie.
Ce sera:
- 1993: le documentaire Bosnia 1
Message: Sarajevo = cosmopolitisme, donc
Bos nic = gent ils et Serbes = méchants.
Au même moment, ses deux comparses
Finkidkraut ct Glucksmann prendront parti, l'un
186
pour les gentils C roates d'Ante Pavelic, l'autre pou r
les gentils Tchétchènes islamistes. Trois pa rtis pris
parfaitemem contraires à leur supposée éthique
lévi nassienne, mais trouvant, comme chaque fo is,
toute leur cohérence dans la géopolitiq ue de
l'Empire.
Ce travail de liquidation du bloc de l'Est achevé,
notre rigoureux philosophe ira fort logiquemcm
s'en prendre aux suivants sur la liste, soit le dernier
contre-Empire de l'esprit qui résiste à la déferlante
libérale après le défunt communisme: l'Islam ct le
monde musulman. Ça donnera donc:
- 1994: La Pureté dangereuse.
Message: Islam = intégrisme = nihilisme =
nouveau totali ta risme.
Prodige conceptuel qui lui permettra dans la
foulée de se prononcer pour un soutien inconditionnel à Israël ( = liberté = Lumières = judaïsme) ;
pour l'agression de l'Irak {un million de morts) el
aprè un petit soutien à Dominique Strauss-Kahn
futur patron du FMl, pour l'opération • Plomb
d urci,. sur les Palestiniens ghenoïsés de la bande de
Gaza. Et ce bien sûr toujours au nom des • droits de
l'homme•!
Comprenez mieux maintenant pourquoi son
dern ier opus, bien qu'à contenu tout aussi nu l que
les précédents, et bien qu'intégralement disqualifié
par la risible affaire « Botul »a malgré tout été fêté ct
commenté par toute la critique à la botte, ct
pourquoi il s' intitule dans un parfait esprit de
cohérence : De la guen·e eiz Philosophie ...
187
DESTRUCTIOI" AUSSI DU PEUPLE DE FRA."lCE
DA~S
SA COMPO ITION O RGAN IQUE PAR LE
REGROUPE~IEl'T FAJ\II LlAL (29 AVRIL 1976)
Un panorama des nuisa nces qui ne serait pas
complet sa ns évoquer aussi le fameux «regroupement fami lial ».
Soit cene immigration de peuplement imposée,
sous le gouvernement C hirac, par la droite patronale
et les Loges, main dans la main depuis la Troisième
République.
La droite patronale au nom du Marché : fa ire
consommer l'entrant sous-équipé et le payer moins
cher.
La rm1çonneric au nom de cc tàmeux << universalisme des droits de l'homme» qui est, depuis 1945,
le masque humaniste du mondialisme marchand.
Le tout afin de détruire aussi cene cohésion
ethno-culturelle qui a toujours été un frein à la
divi ion ct à la domination des peuples ...
'
LA FrN DE LA FRANCE ACCEPTEE
PAR SON
.
'
PEU PU:. LOBOTOM ISE A MAASTRICHT
(20 SEPTEMBREI 992)
Une de truction méthodique des piliers qui
faisaient la France économique, morale, sociale,
culturelle et ethnique d'après-guerre, qui s'achèvera
par le référendum de Maastricht ct la victoire du
«Oui »; le renoncement à la France par son peuple
travaillé au corps depu is plus de vi ngt ans par le
jcunisme, le féminisme, la « rigueur économique»,
le métissage ct l'a ntiracisme.
188
I..:a r~e nt- roi
sc jouant des minorité l>exuelles et
ethniques afi n que plus aucu ne force, venue de la
droite morale ou de la gauche sociale, ne vienne
désormai s'opposer au roulea u co mprc seur
mondialis1e .. .
LE ~ IO~IE>IT CHEVÈNEMENT OU LE DERNIER
SURSAUT DU RÉPUP LICANlS~IE DE GAUCH E (2002)
Une liquidation qui ne se fera pas sans quelques
soubresauts de résistance du côté de la gauche
républica ine.
Et il faut rendre hommage à la tentative de Jea nPierre C hevènementde s'opposer, par sa candidature
à l'élection présidentielJe de 2002, à cette dérive
mondialiste ct marchande des principes jacobin s
authentiques.
Une candidature de protestation qui coQrera son
élection à l'ancien lambertiste Lionel Jospin, mai
qui va udra surtout à Jea n-Pierre C hevènement sa
marginalisation politique par son propre ca mp,
comme on a pu le constater depuis.
Une liquidation du nationalisme de ga uche qui
achèvera de f:1ire du Front national le dernier
défenseur de poids du camp national-républica in .
Une menace suffisamment sérieuse pour que le
ystème laisse aujourd' hui sa petite place au
turbulent ancien lambertiste, ex-sénateur social iste
et maçon Jea n-Luc Mélenchon, à peu près aussi
créd ible da ns ce rôle que Lionel Jospin ...
189
LA FIN DE t:ANTlRACISME OU' LE MOMENT
·NOUVEAU-RÉACTIONNAIRE ·: MONTÉE D'ALAJl T
FINKIELKRAUT ET DÉCU ' DE TULl E DRAY
(2002-2009)
Le série ux de la gauche économiq ue et sociale
remplacé par l'antiracisme, cet antiracisme sera
ensuite circonscrit au seul antisémitisme par la
vague dite des « nouveauJC réactionn aires ».
U ne clique
(Pierre-André Taguieff, Maurice G.
,
Da n tec, Elisabeth Lévy, Shmuel Trigano ... )
patron née cette fois par Alain Finkielkraut, passé
sans vergogne de l'anti -vichysme immigrationiste
(pour ra ison biographique) au mépris haineux de
l'Arabe et du Noir.
Un passage de la fausse gauche à la vraie
droite - antisocia le et raciste - motivé non pas par
les dégâts in fl igés pa r l'idéologie antiraciste sur la
cohésion nationale (montée du communautarisme
victimaire, anticolon ialism e rétroactif), m ais par
ses effets secondaires sur l'i mage d'Israël et la
montée de l'antisionisme en banl ieue.
Une idéologie antiraciste de plus en plus gênante,
e n effet, pour la domination du PS su r
la jeunesse iss ue de l'i mmigration et l'image
d'Israël auprès des jeunes de ga uche, qui sonnera le
déclin de SOS racisme et un certain déclassement
de son pa rrain Julie n Dray, opportunément rattrapé
par les affaires et, à défaut d'être jugé (réseaux
maçonniques obligent) vertement << rappelé à la
loi » en 2009 ...
/90
LA DOUBLE ÉTHlQUE DE PLUS EN PLUS VlSIBLE
DE l:ANTIRACISME SIONISTE ET LA QUESTIOt
SOUDAIN LOISIBLE DE DDENTITÉ NATIONALE
Dès lors, les thèmes du «danger de l'islam», voire
d'u ne <<certaine immigration » su r une idemité
nationale niée, pour ne pas dire méprisée jusqu'alors
par les mêmes- et qui valurent à Le Pen d'être voué
aux gémonies duram quarante a ns - redeviennent
des questions pertinentes, aumrisées dan les
médias.
'
A
condition bien sûr que celles-ci soient tra itées
par des spécialistes de la double éthique du calibre
du rabbin Bernheim ou du désormais omniprésent
~t omniscient Alain Finkielkraut, co-s ignataire avec
Bernard Kouchner de la pétition contre le racisme
ami-Blanc, tout en étant membre du comité centra l
de la LICRA (depuis 1982) et même membre de son
comité d 'honneur depuis 2003.
On appréciera la performance du contorsion•
n aste ...
D'OÙ LA NOUVELLE DÉFTNTTION DE
I.:ANTISÉMlTISME
Outre la réduction de l'a ntiracisme à la seule
lutte contre l'antisémiti sm e - le racisme amiMagh rébin pou vant désormais s'habiller de lutte
contre le « fascisme vert », nouveau combat de
Bernard-H e nri Lévy- ce repositionnement d'une
bonne partie des imellectuels com munautaires ne
sera pas sans conséquence sur la redéfinition de
l'antisém itism e.
191
Anti sémite ne vou lant plus dire désorma is:
« raciste envers les juifs,. , mais comme le redéfinit
Alain Finkielkraut lui-même dans un rare moment
de lucidité: «a ntisioniste par antiracisme»; ce
dont cet adepte de la double éthique conclur en
bonne logique qu' il faut donc en finir avec ...
l'antiracisme!
D'OÙ LA SCHIZOPHRÉNIE DE
L:ANTIRACISME GAUCHISTE
Un re positionnement qui ne sera pas sans
conséqu ence non plus sur leurs suiveurs et obl igés
gauchistes, désormais atteints de schizophrénie
politique.
Des antiracistes gauchistes toujours immigrationistes, par haine des peuples enracinés (tradition
trotskiste).
Mai désormais ami-islamistes, au nom de la
défcn e de la laïcité (entendez : de la religion
maçonnique).
Ce q ui conduit fin alement ces éternels idiots utiles,
particulièrement bien représentés par Olivier
Besanccnot et Caroline Fou rest, à protéger d'une main
l'immigré musulman qu'ils menacent de l'autre ...
vont s'eflorcer de résoudre par la création de «N i
putes ni soumises».
ouvelle association- toujours téléguidée par le
PS via Jul ien Dray- mais travaillant à opposer
désormais, non plus les Arahes et les oirs aux
Blancs, comme précédemment. mais le fill es aux
ga rçons au sein de la jeunesse immigrée.
Fi lles issues du Maghreb, considérées comme
récu pérables par la démocratie de marché, parrainées
désorm ais sur le beau chemin du féminisme par
l'héritière Publicis et philosophe milliardaire
Élisabeth Badinter, née Bleustein-Blanchet.
Garçons abandonnés en revanche au bord du
chemin ct désormais voués aux gémonies pour
cause d'insupportable réislamisation machi ste!
Un dualisme et une opposition correspondant
to rt peu à la réal ité et à la complexité des« quartiers .. ,
mais validés à la demande par le renfort stipendié de
(<collabeurenes» du style Fadela Amara , suppléa nt
désormais les «collabeurs» Malek Boutih et autre
Mohammed Abdi .. .
LE MOMENT DIEUDOI'P.'fÉ ( JER DÉCEMBRE 2003)
Une schi zophrénie du pos itionnement de
gauche : à la fois pour l'immigré contre le Français
de souche, mai s contre le musulman jugé hosti le à
Israël, que le a nrirac i ste~ sionistes de SOS racisme
Dans ce contexte de manipulations, de
mensonges, de double langage puis de retournement
d'alliance, il n'était pas étonnant que le plus honnête,
le plus courageux, le plus talentueux et le plus
engagé des antiracistes authentiques, le bien nommé
Dieudonné (rappelons sa campagne contre MarieFrance Stirbois du Front national aux législatives de
1997 à Dreux) ose enfin dénoncer cette dangereuse
masca rade par un coup d'éclat retentissant.
/92
193
D'OÙ LE MOMENT • NI PUTE Nt SOUMISE ,. (2003)
Ce sera le fa meux sketch emblématique du
«colon israélien , en direct dans l'émission «On ne
peut pas plaire à tout le monde » de Marc-Oliver
Fogiel, le 1er décembre 2003.
Sketch suivi dès le lendemain d'une diabolisation
médiatique et d'une volonté de mise à mort sociale
par un harcèlement judiciaire et pécuniaire sans
précédent.
Un lynchage orchestré par le lobby sioniste et ses
affidés - le milliardaire Bernard-H enri Lévy en
tête - qu'il n'aura dès lors de cesse de ridiculiser par
des surenchères volontairement provocatrices :
- main tendue à ces autres diabolisés que sont
Le Pen et le professeu r Faurisson ;
-création d'une «liste antisioniste» avec des
insoumis à l'Empire de tous bords aux élections
européen nes du 7 juin 2009 . ..
Une obscénité communautaire parfaitement illustrée par la prosternation générale du personnel
médiatique et des instances républicaines, président
de la République en tête, à l'annuel dîner du CRIF ...
LA NOUVELLE FRANCE BLACK-BlANC-BEUR, MAIS
PAS CELLE DE SOS RACISME
Pourtant, la réconciliation de Jean-Marie Le Pen
et de Dieudonné, sa main tendue au président
Mahmoud Ahmadinejad, nouveau, champion de
l'insoumission musulmane et des Etats du Sud à
l'ONU, n'est-ce pas là cette France «Black-BlancBeur
» dont devrait se réjouir SOS racisme?
,
Etrange donc que cela rende à ce point hystérique
de co lère et de hai ne les professionnels de
l'antiracisme institutionnel, à commencer par leur
parrain en chef Bernard-Henri Lévy .. .
LA TOUTE PUISSANCE DE PLUS EN PLUS VISIBLE
DU LOBBY SIONISTE
LE MOMENT SARKOZY (6 MAI 2007)
Cette diabolisation et cet acharnement à fa ire passer, aux yeux du peuple, un comique métis antiraciste
pour un dangereux nazi, parce qu' il ose
critiquer la dérive théologico-militaire de l'état raciste
et colonial d'Israël, ainsi que son soutien inconditionnel par les principales organisations juives
françaises (CRIF et Consistoire) va atteindre un tel
niveau d'obscénité et de ridicule, qu'ils vont avoir
pour conséquences de rendre de plus en plus visible,
aux Français lucides, la toute puissance d'un lobby
sioniste parfaitement disqualifié pour incarner
l'antiracisme, les droits de l'homme ou la démocratie.
C'est dans ce contexte de prise de conscience
citoyenne, mais aussi d'abrutissement maximal des
masses par les médias, que va s'opérer la prise du
pouvoir de Nicolas Sarkozy, candidat rassemblant
sur sa person ne les plus puissants réseaux.
Une élection gagnée sur une ca mpagne de
red ressement national, parodiant celle du FN, qui se
soldera dans les fa its (les promesses de campagnes
n'engageant que ceux qui les écoutent) par:
- la liquidation, avec la, nomination au poste
de ministre des Affaires Etrangères de Bernard
Kouchner, ex-gouverneur du Kosovo nommé par
194
195
l'OTAN, du dernier bastion du gaullisme ct de
l'indépendance françai e qu 'était encore le Quai
d'Orsay ct sa tradition de politique équil ibrée
au Moyen-Orient (qualifiée par le lobby sioniste de
pro-arabe);
- la réintégration de la France dans l'OTAN- autre
trahison de l'héritage gaulliste- scel lant la fi n de
l'indépendance de notre défense nationale passant
désormais sous commandement américain ;
- la rati fication en douce, par une Assemblée
nationale traître à ses électeurs, du traité de Lisbonne
passa nt outre le rejet de la Constitution eu ropéenne
du peu ple de France par référendum ; soit l'abandon
de la souveraineté française, politique et économiq ue
à la bun:aucratie mondialiste des experts non élus
de Bruxelles;
- er après une campagne de séduction envers la
droite de la droite sur les q uescions de sécurité ct
d'identiLé, la fameuse «ouverture à gauche » : cooptation de Bernard Kouchner, de Jacques Attali, de
Michel Rocard, d'Arno KJarsfcld, d'Éric Besson, cre.
Soit en réalité l'union sacrée libérale, aclantiste et
. .
SIOntStC.
Une perte d'indépendance diplomatique, militaire,
économique et politique qui voit l'appareil d'Etat de
la Nation française, ous le quinquennat Sarkozy,
passer intégralement sous contrôle de l'Empire ...
-
LE MARIAGE SARKOZY-BRUNI OU
L.:OFFIClALISATIO
lente et minutieuse stratégie d'alliance sc concluait
par un mariage, le roi de notre droite mondialiste ct
fi nancière, icolas Sarkozy, fini t par convoler en
justes noce avec la princesse bobo Carla Brun i.
Un mariage offi cialisa nt la fameuse union
libérale-libertaire discrètement mise en place depuis
Mai 68 (collusion de la droite d'affaire mondialiste
Pompidou-G iscard -Rothschild et de la gauche
incernationaliste sociétale Krivine-Kouchner-BHL
sur le dos de l'a ncienne alliance de Gaulle-PCF}.
Une idéologie libéral- libertai re d'ailleurs
ouvertement revendiquée, depuis les années 1990,
par l'age nt impérial multica rtes Coh n-Bendit.
Un mariage bobo-libéral alliant le glamour de la
gauche bobo à la vulgarité de la droite bling-bling,
mais signifiant aussi:
- la transgression libertaire de toute règle morale
au service d'une prédation fi nancière sans limite;
- ou encore l'idéologie trotskiste sans-papiériste
de ce cher Besancenot, excellent alibi humanitaire
à l'imm igration choisie du ~ IEDEF, tandis que
la droite morale, incarnée par le mau rrassisme gaulliste hier et Bruno Gollnisch aujourd' hui , est
évidemment devenue, dans un capitalisme de plus
en plus spéculatif et de moins en moin entrepreneurial, un frein à la logique du profil maximum ...
DU LIBÉRALISME LIB ERTAIRE
'
,
AU LIBERALISME SECURJTAIRE
DE L.:UN ION BOBO-LIBÉRALE
(2 FÉVRI ER 2008)
El comme sous l'Ancien régime, quand une
196
Un libéralisme- li berta ire favo rab le à l'élite
(hyperclasse nomade et nouvelle classe promotionnelle), mais de plus en plus dur au peu ple, tant su r
197
le plan écono mique (déréglementatio n, délocalisations) q ue socio-culturel (délinq ua nce sexue lle,
tensions interethniq ues) q ui va peu à pe u se mue r
e n libéralisme sécurita ire.
Libé ralisme sécuritaire: soit un régime libéra l
envers la bourgeoisie mondialiste et tout ce q ui
favo rise l'a ffai blissement de la Nation, mais un
régime sécurita ire, non pas envers les dé linqua nts
o u les clandestins qui posent problème au pe uple,
mais envers les salariés et la classe moyenne qui
pourraient avoir envie de se révolter contre l'élite
mondialiste.
Un régime libéral sécuritaire qui fait semblant
de résoudre les pro blèmes qu 'il a lui-même créés
et qu 'il continu e d'aggrave r (précarisation,
insécurité) , par deux trois lois gadgets qui pénalisent
toujo urs, en fin de compte, le citoyen qui pe ut
e ncore pa yer : sécurité routière muée en racket
organisé, interdits généra lisés (tabac, alcool) a u
nom de la santé publique ct censure grandissante de
la liberté d'expression au nom de la protection des
minorités.
Un régime sécuritaire e nvers le pe uple du travail
sans ja mais to ucher, e n réa lité, à la dé linqua nce des
prédate urs sous-prolétai res et des prédate urs de
l'élite, pour donne r au final cette société de
consommation policière, à la fois permissive po ur
l'abruti consommate ur (libéralisation du sexe et des
jeux ... ) et répressive po ur le citoyen producte ur
(hyper réglementation, taxes et a mandes en tous
genres . .. ) sous pilotage e uro- mondia liste ...
198
VERS LE
OUVEL ORDRE MONDIAL AFFIC H É
Un po uvoir sa rkoziste qui se révèle être, après
trois a ns de règne la mise au pas pure et simple de
« l'exception fra nçaise» issue du Cf' R, afi n de
soumettre ce qu 'il restait de Fra nce a u Nouvel ord re
mondia l, via l'Unio n européenne.
Un
ou vcl ordre mondial de plus en plus
souvent invoqué par nos é lites impériales - d'Ala in
Mine à Michel Rocard - comme but suprê me à
atteindre ct remède à la crise; alors que cette crise
n 'est jam ais que la conséquence du processus
mo ndialiste par la destruction des cultures ct le
libre-échangisme généralisé ...
MONDIAUSATION ET MONDIALISME
'
A
ce stade du processus impérial, précisons q ue
la mond ialisatio n n 'impliq ue pas nécessaireme nt le
mondia lisme.
L a m o nd ialisatio n - processus d 'écha nges
ma té rie ls e t immatériels dus a u p rogrès
technique - po urrait tour a ussi bien se satisfaire
d' un mo nde multipola ire fa it de natio ns pratiq ua nt
un protectJonntsme rectproque e t ratsonne.
Le mondialisme e n reva nche est ce p rojet
idéologiq ue- sorte de religion laïq ue - q ui travai lle
à la mise en place d ' un gouvernement mondial ct à
la d issolution de toutes les natio ns du globe e n une
seule human ité.
Une dissolution des natio ns sous prétexte de
« p:tix universelle» (projet m açonnique), la diversité
des nations et des peuples éta nt considé rée
•
•
1
•
•
199
,
- contra irement à ce que no us enseigne la Genèse
par l'allégorie de la To ur de Babel - comme la cause
des con flits et des guerres qui ensanglantent la Terre
depuis l'aube de l'huma nité ...
DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE
~HOMME CONTRE DÉCLA RATlO DES DROITS
DE LHOMME ET DU CI TOYE~ (1789- 1948)
Un processus m ondia liste très actif a près la
Premiè re Gue rre mo ndiale à travers la Société des
Natio ns (SDN), q ue la montée des nationalismes
de l'entre-de ux-gue rres fera re flu er, mais qui
resurgira après 1945 par la création de l'ONU
(Orga nisation des Natio ns Un ies) succédant à la
SDN, et la fam e use «D éclaration universelle des
droits de l'homme ».
Une .. D éclaration uni verselle des droits de
l' H omme» (10 décembre 1948) due à René Samuel
Cassin -également pré idem de l'Alliance israélite
universelle - trop souve nt confondue a vec • la
Déclaratio n de droits de l' homme et du citoyen ,. de
1789 qui, elle, pe nsait ces droits dans le cadre
conc ret d ' une nation e nracinée- la Nation
française- au nom d 'un modèle civilisationnel :
• l'unive rsalisme fra nçais», peu à peu dominé par
un libéral isme anglo-saxon allant de pair avec le
messianisme judée-protestant. ..
200
VICTOIRE DU .MOND lALI S~ IE LIBÉRAL SU R
CUNIVERSALISME FRA.J'IÇAIS ET
LINTERNATIONALIS.ME COMMlJ>Jl STE (1969- 199 1)
Nous avons donc en lune contre les nations et les
peuples enracinés, considérés comme nuisibles c t à
détruire, deux systè mes idéolog1ques dominants au
lende main de la Seconde Guerre mo ndiale:
- l' internationa lisme com muniste, logé e n
Russie, et décédé le 26 décembre 199 1 ;
- le mondialisme libé ral a mé rica in, so rti
final e me nt gra nd vainqueur de la Guerre froide ct
aujourd' hui seul modèle universel à l'Ouest, face au
double écrou lement du commu nisme soviétique,
mais a ussi de l'universalisme français défend u par
le général de Gau lle jusqu'en 1969, et e ncore
a ujou rd ' hui dans les confére nces de François
Assel ineau ...
LE MONDIALISME MARCHAND
AU :'\OM DES DROITS DE LHOMME
Il apparaît donc, au sortir de ce court récapitulatif,
que le mo ndialisme, volonté politique et no n fata lité
technique, résulte en fa it de l'alliance de deux
processus:
- l'un pratique, par la marchandisation intégrale
de l'Hu manité sous la relig1on du profit marchand ;
- l'a utre idéel, et q ui en est la légitimatio n pour
les bell es â mes, par l'idéologie des droits de l' homme
abstra it. ..
201
L E DROIT DE L:H OM~IIS ME, ACTUELLE
DÉFf ' JTION ET UTILITÉ
Une« idéologie des droits de l' homme » qui n'a
donc plus rien à voir avec les droits réels des
hommes réels, toujours arrachés à leur culture
locaJe et à leur patrie - l'engo ue me nt pour les
inte rnationales: Jeux
compétitio ns sportive
olympiques, Coupe du monde de footba ll. ..
continuent d'en témoigner - mais qui est désorm ais
le catéchisme qui accompagne la mise au pas de
toute tentative de résistance au mondialisme.
Ainsi, c'est au nom des «droits de l' homme »,
e ntraînant droit d'ingérence humanita ire, puis
devoir d'ingérence militaire du bon docte ur
Kouchner, que l'OTAN bombarde ra, en 1999, la
petite nation serbe parce q u 'elle résistait, au nom
de sa cul tu re ct de son histoire, a u rouleau
compresseur mondialiste sous pilotage américa in.
C'est a u nom de l'idéologie totalitai re et
beJJjqueuse des «droits de l' homme», qu'on bafou e
aujourd' hui les droits réels des hommes réel
partout sur la planète: que ce soit le droit des
Serbes à rester serbes e n Europe, mais aussi bien le
droit des musulma ns à reste r musulmans en I ran
ou en M gha nistan.
C'est e ncore au nom des «droits de l' homme »
qu 'on détruit, à l'intérieur des Nations et des
peuples, les solidarité sociales traditionnelles e n
substituant aux acquis sociaux, notamme nt ceux
des o uvriers ct des classes moyen nes, les droits
socié taux des pse udo- minorités opprimées, e n
réa lité minorités agissa nces: droits des fém inistes,
droits des gays, droits des jeunes o u des Blacks
202
(word culture) ... qui som autam de segm ents de
m a rché au service du mondialisme idéologicomarchand, comme avait très bie n su l'illustre r,
da n les a nnées 1990, le publicitaire Oliviero
Tosca ni par ses campagnes «United coLors of
Benetton » ...
,
,
LA MECJ\1'\IQUE DU CRL'-lE COI':TRE L:HUMA ' ITE
Dès lors, toute résistance à cette mise au pas :
- Refu s de considérer les Serbes comme les
ennemis de l' humanité parce qu'ils essayaient de
préserver leur mode de vie ct leur indépendance.
- Re fus de considérer les gays comme une
catégorie sociale, la diversité des homosexuels ne se
réd uisant pas à un lobby autoproclamé, et la
sodomie restant, quoi qu'il e n soit, une activité de
loisir privée.
Bref, tout re fus de se soumenre à l'escroquerie
de ces pseudos «droits de l'homme » est considé ré
par l'inquisition du po uvoir mondialiste comme
autant de «crimes contre l' humanité».
Une sente nce de «crime contre l' humanité» qui
permet de chasser celui qui en est accusé hors de
l' humanité: peuple allemand et japonais après
guerre, peuple palestinien aujourd 'hui, iraniens
de main, militants et électeurs du Front natio nal en
France depuis quarante ans ... To us ravalés a u rang
de sous-hommes et ne bénéficiant plus, pour euxmê mes, de ces fameux «droits de l' homme» ...
203
LA SHOAH. RELIG ION DE I:EMPIRE
Une me nace permanente de rlductio ad hitlemm
étalo nnée sur le «crime des crime »contre l'humanité
qu'est bien sûr l'histoire de la persécution des juifs
d'Europe par le régime national-socialiste allemand
(1933- 1945), rebaptisée Shoah depuis les années
1980 par le tout-puissant lobby juif américain.
U n glisseme nt du sérieux de l'Histoire vers le
«devoir de mé moire • instaurant à partir de cette
mê me époque - soit quarante ans après les fa its - la
Shoa h comme nouvelle religion im périale.
Une religion dont le credo: « plus jamais ça!»,
sous entendu: «demain le mondiali sme ou le
retour d'Au schwitz », se rt aussi d'anathème contre
toute résistance patriotique, ct o ù la chambre à gaz
prend désormais la place du corps, introuvable, du
C hrist ressu cité ...
blasphème et pour hérésie, d'utiliser désorm ais
sa raison pour critiquer les me nsonges d'une
Histoire transformée en mé moire er ses méfaits
concrets sur l'humanité concrète: paupérisatio n ,
précarisatio n, viole nces et déclin spirituel des peu ples; les m éfaits de ce processus mo ndia liste totalitaire pi loté par l'oligarchie fina nciè re à son seul
avantage ...
'
POUR LE DROIT AU BLASPHEME
OU LE
POLITIQUEMENT INCORRECT COMME ACTE DE
'
RÉSISTANCE AU TOTALlTARISME IMPERIAL
Ainsi, le projet des Lumiè res fondé sur la
sensibilité rousscauiste et la Rai on de Kant, pour
dépasser l'obscurantisme de la scolastique qui
ava it e nsanglanté l'Europe par les guerres de
re ligions, a-t-il finalem e nt dégé né ré, sous la
press io n du libé ra lisme anglo-saxo n et du
messia nisme judéo-protestanr conve rgea nt da ns
la pe nsée maço nniqu e, e n «obscurantism e des
droits de l' homme».
" Obscurantisme des droits de l' homm e», soit
l'inte rdiction, sous peine de conda mnation pour
Face à cc catéchisme œuvrant po ur la dissolutio n
des nations et des peuples afin de f.woriser la
dictature de l'argent.
Face à cerre persécutio n systé matique des
majorités au nom de la dé fen se de supposées
minoritc!s menant, au nom des libertés, à l'interdit
généralisé.
Il apparaît que le politique me nt incorrect - que
ce soit l'affirmation de l'existence des races
(différence des communa utés ethno-culturelles),
l'affirmati on de l'inégalité des sexes (diffé rence
mascu li n/fémi nin) ou e ncore le révisionnisme
historique généralisé (sens de l'Histoire, Shoah,
Il septembre ... ) - loin d'être de la démence o u de
la provocation gratuite, n'est jamais que la réaction
d'insoumission des esprits encore libres et e n bonne
santé face à cette idéologie totalitaire du mensonge
et de l'absurd ité.
La rés ista nce, par l'esprit, à la viole nce de
l'Empire mo ndialiste ...
204
205
DES LUM IÈRES À L.OB CURANTISME DES DROITS
,
DE t:HOMME (RESUME)
•
LES OPÉRATIONS DE GOUVERNANCE GLOBALE :
ÉCOLOGIE, SAJ'JTÉ, TERRORISME ET FINAJ"JCE
E n plus de cc terrorisme antinationa l œ uvrant,
via la re ligion impériale du «plus ja mais ça! .., à
l'hégé mo nie mondialiste, d'a utres opérations «sans
frontières,. sont également mises en place qui
concourent discrète ment au mê me but : fa ire
accepter aux peuples le futur gouvernement
mondial comme une nécessité « nature lle,. au-delà
des Nations et des clivages politiques.
La lutte contre la pollution, contre les virus,
contre le terrorisme et les dérèglements finan ciers
étant auta nt de causes qui exigent, au nom du bienêtre et du salut de l'humanité, de passer au-dessus
des gouvernements issus du suffrage populaire,
pour être confiées au niveau planétaire à un collège
d'experts non élus ...
LE MOMENT ÉCOLOGIE:
I.:ARNAQUE DU RÉCHAUFFE.ME:--IT CLIMATIQUE
ET LA TAXE CARBONE (2006)
Ainsi, avec le documentaire Un~ vérité qui
dérang~, présenté par Al Go re, ex-candidat
ma lheureux (pour ne pas dire spolié) à la préside nce
étatsunienne, l'oligarchie mondialiste va faire de
l'écologie - a ncien ne idéologie conservatrice des
années 1920- 1930 passée par une phase de
récupération ga uchiste à pa rtir des années 1970- le
fer de lance climatique du mondialisme.
Une écologie appuyée sur les travaux du
GIEC- émanation climatologique de l'ONU, créé en
206
1988 et déjà utilisé par le gouvernent de Margaret
Tatcher pour justifie r la désindustrialisation de
l'Angleterre- au service du no uveau ma rché de
l'écologie promu par les ex-inte rnatio nalistes de
gauche passés au mondialisme de droite comme
Daniel Cohn-Bendit (décidément sur tous le
mauvais cou ps!) pour faire gober aux peuples
d'Occide nt la thèse du «réchauffement climatique».
U n bricolage mensonger, établissant un lie n
causal entre un supposé dangere ux réchauffe me nt
planétaire, l'émission de co2 et la prod uctio n
industrielle, censé permettre au futur gouverneme nt mondial d'imposer la non moins fum euse
•• taxe carbo ne».
Une taxe présentée aux masses pa r les médias
comme «anti-pollution », alors qu'elle n'est en
réalité qu ' un é niè me racket financier sorti des
cerveaux malades de Goldmann Sachs: fa ire
payer - via un marché carbone- le droit d'émettre
du co2; soit l' impôt ultime sur l'air respiré!
U n vaste montage médiatico-finan cie r fondé
sur une escroque rie scie ntifique, heure usement
dé noncé pa r les plus g ra nds climatologues
indépenda nts, ct q ue vont bientôt refuser les
puissa nces é me rgentes, telles l'Inde ct la Chine,
qui voient claireme nt da ns ce nouveau ma rché
spéculatif où l'o n achète le droit de polluer, une
tentative a mé rica ine de freiner le ur développement
industriel et le ur futu re suprématie économique
mondiale ...
207
~
LA LU.JTE CO TRE LES PANDEMiES ET
t:ARNAQUE OU VACCIN Hl NI (2009)
U ne o pération telleme nt sca ndaleuse qu'elle
aura cu le mérite de rendre ces campagnes de
vaccination - dans lesquelles certa ins esprit
inquiets voient des opérations malthusie nnes
d'empoisonnement à l'échelle mondiale - de plus
en plus suspectes aux pe uples d 'Occident ...
Après la gouvernance globale au nom de l'environne me nt, cc sera, a vec cette fois la complicité de
r o MS (Organisation mo ndiale de la santé) -autre
émanation de l'ONU - dan le rôle du GŒC, la
gouvernance g lobale au nom de la santé publique.
Et en lieu et place de la taxe carbone, le vaccin
H 1N 1, nouvelle pa nacée censée prémunir l'humanité des risques de « pa ndémie,.- pour épidémie
mondiale - de grippe porcine.
Autre mont age charlatanesque q ui permet à l'oligarchie mondiale de tcrro riser les populations afin
de les soumettre à des directives autoritaires: vaccination obligatoire encad rée par la force publique,
interdiction de se regrouper ... toutes choses utiles en
période de crise ct de risques de soulèvement populaire. Le to ut sans omettre de réaliser là aussi d'énormes béné fices indus. Le lobby pharmaco-chimique,
avec la complicité des gouvernements, ayant fourgué
dans cene opération ses gigantesques stocks de
Tamiflu inutile ; soit, rien que pour la France, 94
millions de vaccins 3 10,60 € l'unité, pour un total
de 1 milliard d'euros; même si sous la pression
populaire ct les risques de scandale, cene commande
et cene somme seront finalement réduites de moitié,
ce qui fà it quand même un racket net de 500 millio ns d'eu ros payés par le contribuable!
Donald Rumsfeld, actionnaire de G ilead Siences,
propriétaire des droits du Tarniflu - et accessoirement ex-secréta ire de l::t défense des Etats-Unis aya nt empoché po ur sa part dans cette opération
une plull-value de 5 mi llio ns de dollars.
Mais la première grande opération de terre ur
o rgani sée afin de justifier la gouverna nce mond ia le,
doublée d ' une énorme opération finan cière, sont
sa ns a ucun doute les fame u x attentats du
11 septembre 200 l sur le Pentagone ct le Wall Trade
Center.
Une opération te rroriste ol igarc h iq u e,
instrumenta lisant l'islam radical, qui permit à
l'Empire de justifier et de relancer ses opératio ns de
pacificatio ns néo-colo niales (Jrak, Afgani tan,
de main Iran ... ) au nom de la lutte contre le
terrorisme abstrait - synonyme du Mal - incarné
par AI-Qaida de leur ancien agent Oussama ben
Laden.
Une auto-validation de la thèse du •conflit de
civilisations», fer de lance impérial des néo, . .
.
.
conservateurs amencruns, qut aura pc rmts par
ailleu rs l"explos ion du budget de l'armée
américaine - toujours payéparlecontribuable - pour
le plus gra nd bonheur du lobby militaro-industricl.
Une opération qui aura permis en fin , a ux ÉtatsUnis mê me, l'abolition de fa it du Pre mie r
a me ndement garantissant aux ciwycns a mé rica ins
208
209
~
LA LUTTE COi'iRE LE TERRORI SME ET
I.:ARNAQUE AL-QAIDA ( Il SEPTEMBRE 200 1)
les libertés démocratiq ues fo ndamentales, par le
Patn"ot Act, au nom de la séc urité intérieure.
Une véri té offi ciell e sur les attentats du
li septembre tellement intenable - avec notamment
les questions troublantes de l'écroulement des trois
tours du \VfC, dont la tour n° 7 tombée sans le moindre avion, ct l'avion tout aussi introuvable du Pentagone ... -que plus d'un Américain ur deux n'y croit
plus er pense aujourd'hui , comme de nombreuses
ha ures personnalités d u monde entier, à un inside job
impliq uant services américains er israéliens ...
LA LUITE CONTRE LA DE'ITE ET CARNAQUE DE
I.:AUTO-RÉGULATI ON FINANCIÈ RE (2007-2008)
Autant d 'opérations q ui ont autant de coups de
fri c pour les maîtres de l'Empire: l'oligarchie
fi nancière, responsable de rous les dérèglements
économiques, se serva nt d'une façon générale de la
C rise- notamment provoquée par le marché des
subprim~s - pour accroître la concentration du
capital occidental entre ses propres mai ns et achever
de ruiner les classes moyennes.
Une oliga rchie fin ancière qu i, loin de faire son
mea culpa, exige maintenant des gouvernements à
sa borre de lui confier les pleins pouvoirs de contrôle
et de régulation, arguam de l'obsolescence des États
face à l'économie mond ialisée.
Une exigence machiavélique de pompier pyromane
aboutissant, comme cc fur déjà le cas lors de la création
de la Réserve fédérale américaine (voir chap. 2)
à confier aux renards la ga rde du poulailler. ..
210
VERS !:URSS À !:ENVERS?
Cette dérive purement spéculative et fin ancière
de l'économie de marché, où tour n'est plus
désormais q ue spoliation et privilège oliga rchiq ue,
fi nit par empêcher route création de richesses.
Une sclérose qui ressemble beaucoup à celle du
communisme des Soviets, mué en dictature bureaucratique d 'une Nomenklatura, et q ui conduisit
fi nalement, par le chemin inverse, à la ruine et à la
paralysie totale de l'ex-URSS.
Un Empire tout puissant en apparence, mais qui
ne se maintient plus, face à la colère grandissante cr
à la misère du peuple, que par la propagande et la
répression policière ...
LA QUESTION DÉMOG RAPHIQUE POSÉE
À lA DOMINATION IMPÉRIALE
'
A
cc tade de puissance er d 'illégitimité, tant
sur le plan démocratique qu 'économiq ue, la
q uestion posée à l'oligarchie devient purement
démographique.
Comment le petit nombre de ses membres va-r-il
pouvoir continuer à contrôler une population
mondiale grandissante, et de plus en plus poussée à
la révolte par une crise généralisée?
Un problème crucial auquel notre champion de
l'h yperclasse nomade, Jacques Atta li, répond dans
ses conférences à usage interne, en proposant de
simplifier et de faci liter les conversions, afin
cl 'accroitre les effectifs de sa communauté d'élice de
13 à 200 millions d'âmes.
2/1
L.autre solution, proposée selon les dires de feu
Aaron Russo par cet autre oligarque. Nick Rockefeler,
consistant au contraire à réduire de façon drastique la
population mondiale par une série d'actions malthusiennes qui ressembleraient forr aux opérations de
gouvernance globale précédemment évoquées. mais
poussées à leur terme: famines organisées, empoisonnements de masse, guerre généralisée... afin
que cette masse, réduite au moins de moitié, puisse
contin uer à être oumise et contrôlée par l'élite
oligarchique dans sa proportion actuelle ...
LE RÈGNE DÉSORMAIS SANS PARTAGE DE
I.:EMPIRE SUR t OCCIDENT
Une vision incroyabl ement inéga litaire et
violente, q ui peur paraître délirante aux esprits
hum ani stes helléno-chrétiens, mais pourtant
conforme au messianisme judée-protestant porté
par les élites angle-saxonnes er qui ont accouché
historiquement de l'Amérique impériale comme du
. . .
proJet stontsce.
Une vision et une violence impériales auxquelles
plus aucune fo rce spirituelle ne vient désormais
fa ire contrepoid en Occident :
- l'alternative catholique s'étant ralliée à l'Empire
des droits de l'homme depuis Vatican II (voir
chapitre premier);
- l'utopi e communiste s'étant écroulée, avec
l'URSS, sous le poids de ses contradictions ;
-ct les élites fran çaises ne fà isant que trahir
l'universalisme français pour l'Empire, depuis
l'éviction du général de Gaulle . ..
7.
"
'
RESISTER
A
CEMPIRE
Dans une société de ce genre, même la réussite peut
devenir le signe de l'élection divine - ce qui, au
moment où le critère dominant sera le critère
économique, signifiera richesse, prospérité. Ici ressort
bien clairement l'un des aspects de l'inversion
dégradante dont on a déjà parlé: au fond cette thton'e
calviniste se trahit en tant que contrefaçon matérialiste
et laïque de l'ancienne doctrine mystique de la victoire.
Pendant 1111 certain temps, ellefournira unej ustification
ithiro-religieuse à la montée de la caste des marchands,
du Tiers Etat, dans son cycle propre, qui est celui des
grondes démocraties modernes et du capitalisme.
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne
L:époqut' où il était possible d'imposer t) La
commtmauté internationale le capitalisme sans cœur et
les go!Jts d'un groupe particulie1; et d 'imposer leur
pouvoir au nom de la mondialisation ct de leur empire,
213
est révolue. u temps d'une morale et de critères à
géométrie variable et du mépris des peuples est terminé.
Il est illégal que les rémltats voulus par certains
gouvemement.s soient imposés et que leur seul critère
d'existence, sotu une apparence de recherche de justice
au nom d'une /ibert! qui cache les pires menaces et les
pires roses, soit prisent! comme démocratique, et que
la dictature soit présentée comme démocratie.
D iscours du président Ahmadinejad lors de la
so ixantc~q ua t ri è mc réu nion des Naùons U n ies,
le 24 septem bre 2009
FACE A' L:EMPIRE, L:JSLJ\1\1 ?
Après l'effo nd rement des trois autres fo rces
morales d'Occident qu'éta ient le catholicisme, le
com m unisme et l'un iversalisme fra nçais, d'essence
h c ll é n o~chrét i enne, il apparaît q ue la derniè re
civi lisation de la sphè re post~méd i terra n ée nn e à ne
s'être pas encore totalement soum ise à l'Em pire est
le mo nde musul ma n.
Sans entrer dans un débat théologique pour
leq uel nous n'avons ni com pétence ni légitimité,
encore devons-nous disù nguer dans cet islam
complexe et compliqué. n'ayant ni clergé pour di re
le dogme ni Califat depuis 1924 et la chute de
l'Empire turc pour imposer une politique, deux
grandes tendances du point de vue des intérêts
franç ais et eu ropéens ...
'
,
ISLAM DE RESISTANCE: REVOLUTlON ISLAMIQUE
D' IRA , HEZBOLLAH, HAMAS ...
Un islam de résistance à l'Em pi re cohére nt,
articu lé a utour de la Républiq ue islam ique d' Iran,
2J.I
i
215
comprenant aussi le H ezbollah liba nais ct le H amas
palestinien.
Islam de résista nce parfaitement exprimé par
les discour cr les actes du président Mahmo ud
Ahmadinejad: solidariré avec la révolutio n bolivaricnnc d u président du Vénézuela, Hugo Chavez
accords de coopération avec le régim e syrien
baasiste, soutien logistique aux combatta nts
palestiniens su nnites, contestation de la version
officielle des attcm ab du 11 septembre à la tribune
de l'ONU.
Une polit iq uc au the miq ucme ntanti-i rn pé rialiste
et antisio niste qui refuse de to mber dans le piège
d u «conflit de civi lisatio ns» ...
ISlAM DE COLLABORATION ET DE PROVOCATION:
ARABIE SAOUD ITE, AL-QAIOA, BEN LADEN ...
À l'oppo é, un i lam présenté comme radicalement antioccidcntal, mais jouam pleinement le jeu
du •conflit de civilisatio ns,. dans un partenariat
pervers avec l'Amériq ue.
La mo narchie aoudie nnc, qui le promeut et le
fi nance un peu partout dans le monde, étant en
réalité totalement dépendante et complice des
États-Un is par le pacce de Quincy; pacte signé en
1945 entre Ibn Saoud ct Franklin O. Roosevelt,
garantissant a u régime v:ahhabite la protection
militaire a méricaine e n échange du monopole sur
ses concessions pétroliè res.
U n partenariat militaire et économique encore
renforcé depu is 1973 par la mise en place du
pétrodolla r (voir chap. 2).
216
Une re lation trouble e ntre islam radica l
ct Empire, à l'origine de la création d'AI-Qaida
d'Oussama ben Laden, et d' une faço n géné rale de
cet •extrémisme isla mique» dont le rôle objectif est
de pousser à la confro ntation les populations musulmanes et chrétiennes d'Europe - que ce soit par
la sécession du Kosovo voulue par I'OTAi ou le
prosélytisme du voile intégral sur le sol français- et cc
pour le plus g rand profit de l'Empire américain ...
FACE À L:EMPlRE : L:ESPOIR D'UN MONDE
MULTIPOLAiRE GARAI'\ITI PAR LA RUSSIE?
Face à l'hégémonie a méricaine, une ~u tre
o pposition à l' Empire est l'alliance des Etats
aspirant à un autre ordre mondial multipolaire.
U ne opposition initiée et rendue possible par
l'accessio n au pouvoir en Ru ssie de Vladimir
Poutine. Prise de pouvoir qui mit un terme, à partir
de l'an 2000, à la trahison de Boris E lstine - sorte
de Sarkozy fran çais- qui depuis la chute de l' URSS,
en 1991, avait totalement soumis la Fédéra tio n de
Russie à la puissance américaine.
U n contrepoids conséque nt à l'Empire, initié
par la création du « Groupe de Shangaï »en 2001, ct
qui permit les insoumissions fronta les de l'Iran et
du Vénézuela, ainsi que les insoumissions plus
discrètes de g rands pays comme le Brésil puis la
Turquie ...
Une o pposition frontale à l'Empire ma lhe ure usem ent partielle me nt remise en ca use dep uis
l'électio n de Dimitri Medvedev ...
217
FACE À !.:EM PIRE :
.
'
LA MONT EE IMPERIALE DE LA CHINE?
Montée de la C hine voire de l'Inde ... Quoi qu'il
advienne de cc déplacement inéluctable de la
puissa nce économique industrielle vers l'Eurasie,
aucun coup ne scrnit plu fatal à l'Empire qu'une
'
révolte venant des EtatsUnis même ; soit du lieu
de la domi nation mondial e depuis 1913 er la
création de la Réserve fédérale américaine (voir
cha p. 2).
Une révolte possible, et même probable, du
peuple américain venue des classes moyennes en
voie de paupérisation extrême, guidée par une
fraction des élites WASP patriotes, contre cene
oligarchie bancaire apatride en train d 'achever de
ruiner le pays, tant sur le plan industriel que sur le
plan de son rayonnement international.
Des signes de révolte qui se multiplient en effet
sur deux fronts :
- le front économique: la classe entrepreneuriale
enracinée d'essence anglo-saxonne et protestante
(historiquement incarnée par H enry Ford) tendant
de plu s en plus à se révolter contre les spéculateurs
de Wall Street, passés peu à peu du partenariat à la
pure prédation ;
- le front de la politique étrangère qui en est
l'extension par la domination de cene oligarchie
finan cière sur le Congrès : le soutien inconditionnel
à l'état d'Israël s'avérant de plus en plus contraire
aux intérêts américains (notamment sur la question
iranienne) etsoulevandes protestations grandissantes
d'américains de premiers plans issus aussi bien du
camp démocrate, comme Jimmy Carter, que du
camp républicain. comme Ron Paul.
Un front du refu s parfa itement exprimé et
synthétisé par l'ouvrage publié en 2009: Le L obby
pro-israélien et la politique étrangère am éricaine des
deux universitaires américains, Stephen M . Walt et
John J. Mearsheirner.
Une révolte ami-impériale américaine qui
sonnerait la revanche de l'Amérique des pionniers
contre les rubber barons de Wall Street, tout puissants
depuis 1913, dans ce sourd combat mené depu is
l'Indépendance par les patriotes américains
218
219
Une relation différente à l'Empire est celle de la
C hine,
, à la fo is candidate à la succession impériale
des Etats- Unis comme nouvelle hyper-puissance
mondiale, mais également, tant que son marché
intérieur n'aura pas rejoint sa production, partenaire
'
obligé
des
Etats-Unis
sur le plan économique; les
,
Etats-Unis achetant, à crédit. ce que la Chine
produit.
Une relation de rivalité ct de complémentarité
dont tout indique, sauf option militaire, que la
C hin e sortira victorieuse, mais qui risque fort, pour
la France et l'Europe, de se tradu ire par le simple
remplacement d'une domination impériale par une
autre.
Une nouvelle domination impériale qui cèlerait
néanmoin s la fin de dix-sept siècles de prééminence
du monothéisme abrahamique sur notre monde
méditerranéen ...
ET SI LA RÉVOLTE VE 'AJT
DU PEU PLE A.MÉRJCAfr\ ?
D'abord le me nsonge ga uche 1 droite.
Depuis l'électio n de Sarkozy la preuve semble
faite qu 'il n'y a plus ni ga uche ni droite.
Mê me si l'o uverture à ga uche du gouverneme nt
Fi ll ion est en réa lité l' union sacrée des libérauxatlantistes, il est clair qu'i l n'y a plus guère de
différence, sur le pla n de l'économie comme des
questions de société, entre la gauche bobo du PS et
la droite libérale pseudo sécuritaire d' un Sarkozy.
Et si pour les gauchistes, Sarkozy e t un homme
de droite, parce que sécuritaire -ce qui est lui fai re
une publicité qu'il ne mérite pas, son sécuritarismc
ne s'appliquant q u'à la petite bourgeoisie blanche
des automobilistes - pour ceux de la d roite nationale, Sarkozy est un homme de gauche: d roit-deJ' hommiste et antiraciste, au mieux une sorte de
Tony Blai r français.
E n fait, on peut aussi bien dire aujourd 'hu i que
les politicie ns du système sont to us de gauche: tous
pour le droit du sol, le mariage gay... Ou qu 'ils
sont to us de droite: tous ralliés à la domination
politique intégra le de l'économie de ma rché.
Mais cette confusion de la gauche er de la droite
vient aussi de la confusion de le ur défin itio n.
Confusion de leur définition, de gauche, de droite,
qu i nous amè ne à rappeler qu'il y a deux façons de
définir la gauche et la droite.
Il y a d'abord, historiqueme nt, la définition de
droite qui nous vient de l'Ancien régime.
Définitio n qui voit dans la droite les va leurs
positives d'honneur, de morale, de respect des
anciens et de la hiérarchie. La gauche éta nt a lors la
de truction de ses valeurs pa r le libéralisme mo ntant
q ui débouchera sur la Révolution frança ise.
Le libéra lisme, ses valeurs de calcul amoral ct sa
destructio n de l'ordre ancien devant être considéré,
en bonne logique, comme le mal ct la gauche; cc
que certains hommes qui se pensent de la droite
tradition nelle ont tendance à o ublier, quand ils sc
ral lie nt systématiquement au libéralisme e n pensant
raire leur devoir d' hommes de droite!
220
221
authentiques (voi r chap. 2) contre les oligarques
apatrides issus de la City de Londres ...
U\ FIW':C E. FACE À CDfPLRE
Dans ce contexte de brutalité impé riale, faite de
prédation économique et de manipulations ethnicoreligieuses, la Fra nce se trouve e n première ligne,
tant sur le plan économiq ue q ue confessionnel.
- En première ligne du fait de la volonté de mise
au pas d u modèle socia l frança is par le néolibé ralisme anglo-saxon.
- E n prem ière ligne du fait de la présence
des plus grandes communa utés m usulmanes et
juives d'Europe da ns notre république laïque et
assi milatrice.
.'
Autant de tensions et de pteges
qut. menacent
l'•exceptio n française» sur le plan économique et
social, l'« universalisme français» sur le plan social
et culturel, et qui po uva nt mene r tout droit à la
guerre civile, exigent quelq ues mises au point et
éclaircissements ...
LE ME SO GE GAUCH E / DROITE
R~.:marqu e qui part de la pensée de Proudhon
Il y a ensuite la définitio n de gauche qui nous
vient du marxisme et de la Révolution d'octobre,
pour qui ce qui définit la gauche et la droite est le
rapport Capital 1 Travail.
Est de gauche ce qui favo rise le Travail. Est de
droite ce qui favori c le Capital.
Selon cette définition bie n comprise, un patron
de PME est donc de gauche, puisque du côté du
travail productif; un actionnaire du MEDEF est
au contraire de droite, puisque du côté de la rente,
de l'exploitation et du parasitisme ; tout comme
le fi ls de fam ille oisif, fut-il gauchiste ou RMiste
professionne l.
O n remarquera au passage que les valeurs de la
Révolutio n frança ise, formellement de gauche, puisque fondées sur un égalitarisme abstrait et déclaratif,
mais pratiquement de droite, puisque triomphe du
libéralisme montant, ne permettent pas de trancher
nettement entre les deux camps: de gauche comme
le peuple, ou de droite comme la bourgeoisie?
Ce qui nourrit encore la confusion française.
Oc cene pre mière clarification des gauches et
des droites, on peut déjà conclure qu'un mo uvement
populaire qui défend à la fois les valeurs morales et
le monde du travail est de droite, selon la première
définition, et de gauche selon la seconde.
Ce qui ne veut pas dire qu'il o'exjste plus ni
gauche ni droite ct e ncore moins que to ut se va ut,
mais qu'il existe une droite morale qui est, si on y
ré fléchit bien, l'alliée de la gauche économique et
socia le. Et, à l'inverse, un e gauche a morale q ui s'est
révélée être la condition idéologi que de la droite
économique dans sa version la plus récente et la
plus brutale.
'
A
la lumière de cen e analyse, quel point commun y a t-i l entre la droite des valeurs ct la droite
finan cière?
Aucun, sinon la prétention à la dominatio n
politiq ue pa r deux groupes sociaux en réa lité
inconciliables:
- l' un sc fo ndant sur un ordre mora l er la
hiéra rchie du monde ancien ;
- l'a utre sur l'amoralisme intégral et moderne
222
223
pour nous mener à Mai 68, à la société de
consommation et au fameux libéralisme-libertaire.
Un libéralisme-libertaire qui n 'est rien d'autre q ue
la gauche sociétale- djte aujourd'hui gauche bobo
- au service de la droite d'affaires afi n de détruire
à la fois la gauche sociale et la droite morale unies
par le Cl'R jusqu 'à Mai 68 (voir chap. 4).
Un libé ralisme-Jjbertrure dont le rôle était de
détruire e n mê me temps :
- la gauche sociale incarnée à l'époque par le PCF;
-ct la droite morale, incarnée à la même époq ue
par de Gau lle et son monde des valeurs de culture
•
mau rrasstcnnc.
Une double destruction au service du pouvoir
de l'arge nt qui explique l'incroyable ré ussite
politique et mo ndaj ne des soi-di sa nt parias de
Mai 68; soit l'alliance Pompidou 1 Cohn-Bendit
suivie de l'alliance Giscard 1 BHL. ..
CO~TRE
LE MENSOI'\GE GAUCHE 1 DROITE :
L.:U 1 10N DE L\ GAUCHE DU TRAVAIL ET OE LA
DROITE DES VALEURS
de la loi du profit, porte o uve rte à tous les arrivismes, toutes les décadences et toutes les mobilités
sociales.
Une union de deux groupes à prétention dominatrice où le premier, qui n'en a pas les moyens, se
met au service du second qui ne partage aucune de
ses valeurs: les libéraux se ser vant chaque fois des
réactionnaires qu'ils ont historiquement vaincus et
chassés du po uvoir, comme autant d'idiots utiles
pour garder la majorité contre le peuple, par la
fameu se: • union des droites».
Soit l'éternelle manipulation de la très
respectable droite des va leurs, portée par la classe
moyen ne, par le monde de l'argent, issu lui de la
gauche historique ...
FAIRE BARRAGE À LA GAUCHE, FAIRE BARRAGE À
LA DROITE, ~lEME COMBAT
~
À cene union stupide ct mensongère de • l'union
des droites po ur faire barrage à la gauche» répond
bien sûr la non moins stupide et mensongère
« union des gauches pour faire barrage à la droite •,
défe ndue aujourd'hui par Jea n-Luc Mélenchon.
Un Mé le nchon qui sait pourtant très bien que
la gauche libertaire ct sociétale d' un Cohn-Bendit
est la pire e nnemie, sur le plan économique et
social, de la gauche du travail e ncore défendue par
la base du PCF ct de la CGT.
Analyse implacable dont il faut logiqu ement et
politiqu ement conclure que face à cette fau sse
opposition ga uche 1droite, ma squant en réa lité
l'allia nce croisée de la droite financiè re et de la
224
gauche libe rtaire, seule l' union symétrique de la
gauche du travail et de la droite des valeu rs peut
constituer une opposition véritable ...
POUR EMPËCHER L.lN ION SACRÉE POPULAIRE:
LA MÉCANIQUE ANTIFASCIST E
Une unio n gagnante du prolétariat et de la
classe moyenne que le pouvoir de l'a rgem doit
absolume nt e mpêche r en pé rennisant, par les
médias et les clercs stipendiés (voir chap. 3),
l'illusio n de l'opposition gauche 1 droite.
Un e opposition ga uche 1 droite essentialisée et
artificie lle ment maintenue depu is 194 5 par le
« pacte antifasciste».
Un an ti fascisme désormais sans fascistes, mais
scellant sur le dos des vai ncus de la Seconde Guerre
mondiale, le partage du pouvoir ct l'alliance discrète des libéraux aùantistes et des communistes.
Commun istes remplacés après Mai 68 par les
gaucho-trotskistes.
Un antifascisme sans fasciste s qui est litté raleme nt l'outil d'endoctrine ment, de pro pagande et
de te rreur morale qui permet aujourd' hui e ncore,
malgré l'évide nce économique, le maintien é lectoral de l'authentique fascisme impérial :
Cette domination du Capital dans sa forme la
plus parasitaire - anti-industrie lle ct fin ancière pour l'asser vissement du peu pie par son exploitatio n
et sa paupé risation ...
225
D'OÙ LA MASCARADE DE I..:ALTERNANCE
U ne unio n e mpêchée po ussant Jes éJecte urs
fl oués à l'impuissance du vote sanction systématique: un coup à droite avec Sarko en 2007, un coup
à gauche avec Strauss-Kahn e n 20 12 (?), pour la
continuation depuis 1969 de la mê me politique ...
fNSTRUMENTALISATlON DES TE "SIONS ETHNO,
CONFESSIONNELLES : LA MECANIQUE
ANTIRACISTE
À cette masca rade de la fau sse oppos1t1on
gauche 1 droite mai ntenue par l'antifascisme pour
dévie r les te nsio ns sociales dans un sens favorable
au mondialisme finan cier, vient s'ajouter la ma nipulation des tension cthno-confessionneUes afin
d'ethniciser la crise: «arabes» contre « souchiens »
to us au bas de l'échelle sociale, plutôt que Travail
contre C apital.
Une culpabilisation du peuple du travail par l'antiracisme, qui s'est substirué à la question sociale
depuis les années Mitterrand; antiracisme instirutionnellui-même construit sur l'anticolonialisme ...
LA COLONISATION, TRAHISON DE GAUCHE DE
L:UNfVERSALISME FRANÇAIS
Pas plus q ue la dénonciation de la mascarade
antiraciste ne signifie la réhabilitation du racisme,
la critiqu e de l'a nticolo nialisme gauchiste ne
signifie l'apologie de la colonisation.
226
Po ur être e ncore plus clai r : a u rega rd de
l'u niversa lisme fra nçais dont se réclamaient les
colon i ateurs de la Troisième République, issus de
la gauche maçonn ique, la colo nisation fut un
mensonge et une e rreur.
Un mensonge, parce qu'avec un Jules Ferry
déclarant à la C hambre: les raas mpin"eures ont sur
les races infirieures un droit qu'elles exercent, ce droit,
par une trans[om1ation particuli~re, est en même
temps un devoir de civiliSation, ajoutant, pour être
e ncore plus explicite: ma politique, c'est la théorie,
non pas du rayonnement pacifique, mais du
rayonnement par la guerre. Ma politique, c'est tme
succession d'expéditiom guem"ères aux quatre coi17S du
monde 1cette colonisation ne po uvait pas débo ucher
po ur les peuples colonisés sur l'éga lité citoyenne,
ma is sur l'indigénat; soit un statut à peu près
comparable à celui du Palestinien.
Une erreur, parce que cette course a u marché
captif du débouché colonial sonna aussi notre
déclin économique et techniq ue face à l'Allemagne
de Bismarck qui, eUe, ava it choisi l'exigence du
marché européen.
U ne colo nisatio n de gauche, laïq uarde e t
républ icaine. à laquelle s'opposait d'ai lleurs, soit
dit en passant, la droite m onarchiste et catholique
du maréchal Lyautey.
Une colo nisation française final ement bien plus
indéfendable, parce qu'elle prétendait se faire au
nom des va leurs d'égalité et de fraternité issues de
la Révolution française, q ue la colon isation anglaise
accomplie plus honnêtement a u nom du commerce
et du roi . . .
227
Au mensonge de la colo nisation fra nçaise, fa ite
d'arrogance impériale pour o ublier l'humiliation
de la défaite de 1870 face à l'Allemagne- comme le
rappelait C lémenceau - et de mauvais commerce
- analysé en profondeur pa r Jacques Marseille succèdera le mensonge de la décolo nisatio n.
La décolonisatio n : soit, sous prétexte
d'antiracisme, la fin des coûts que représentait la
continuité républicaine: ro utes, casernes et autres
infrastructures incarnant la «civi lisatio n » chè re à
Jules Ferry .. . pour ne garder aux multinationales
q ue les bénéfi ces: extractions des matières pre mières
et comme rce inéga l.
U ne colo nisatio n plus discrète et enfin rentable
- appelée aussi « Fra nçafrique » - accom pl ie, ne
l'oublio ns pas, avec la complicité des élites
indé pendantistes auxquelles les éliœs impériales
redistribue nt to ujours, pour leur silence et leur
collaboration (essentiellement dans la répression
des mouvements indépendantistes authe ntiques),
une belle part du gâteau ...
gagné à la colonisation, se voit traité de colon par u n
Français de fraîche date qui ne l'a jamais subie lui
même et qui, des deux, en est l'unique bénéficiaire,
puisque sans l'épopée colonia le, ce Fra nçais~q ua nd~
ça-l'arrange croupirait encore au Gabon, ou sous la
botte des généraux algériens très démocrates et
partageux comme on sait !
Injure in juste envers le peuple de Fra nce pa r
laq ue lle ce colo nisé permane nt e ntend bénéficier
du privilège symboliq ue de l'éternelle victime; sans
oublier, si le devoir de mémoire accompagné de
repenta nce progressent e ncore un peu , de
répa ratio ns sonnantes et trébuchantes!
Une escroque rie morale doublée d'une apo rie
inte llectue ll e, puisque cette condamnatio n d u
colo nia lisme se fa it au nom des« d roits de l'homme»,
quand ces fame ux « d roits de l'ho mme» fo nt partie
intégrante du bagage colo nial.
Une posture et une im posture d'a illeurs to talement contraires aux valeu rs de l'islam , mais q ui
furent inculquées à cet ancie n « pote», redeven u
«indigène», par les éducateurs gauchistes et autres
manipulateurs trotskistes de SOS racisme, pour son
plus grand malheur ...
DE lA CULPAB ILITÉ COLONIALE À
I.:ESCROQUERJE ANTIRACISTE
DERRIÈRE ~TIRACISME: I.:IDÉOLOGlE DU
MÉTISSAGE
Ainsi, par la mascarade de l'antiracisme, succédant
elle-même à la mascarade de la décolonisatio n, le
pe uple, constitu é m ajonta1rem ent d'ouvrie rs
descendant de serfs - soir lui- même «colo nisé de
l'inté rieur» - et q ui n'a rien à voir ni ja mais rien
U n a ntiracisme aberrant et co ntreproducti f,
pui sque qu 'il pousse à la haine raciale a ussi bien le
Bla nc in juste ment insulté, qu e le Noir qui voit
dans le Bla nc un éterne l colo n, derrière leq uel se
cache aussi l'idéologie du métissage.
228
229
MENSONGE DE LA COLONlSATIO
ET DE lA DÉCO LONISATION
Cette idéologie raciale du mondialisme, qui n 'est
pas l'apport réciproque du meilleu r de deux
civilisations pou r donner le jazz musette de Djaogo
Reinhardt, mais la destruction de toutes les cultures
enracinées par leur mixage forcé, débouchant sur le
melting-pot, Babel ct l'ilotisme.
Cette world cultur~ de la maille du délinquant
bling-bling en su rvêt et casquette en tous points
libérale, illustrée dans tout son sordide par les gangs
eth niq ues, mais tous identiques, des ghettos nord, . .
a men cams.
U n métissage qui n 'est rien d'autre que le
colonialisme du mondialisme q ue nous subissons
tous, souchiens comme indigènes ...
I..:ANTIRACISME AU SERVICE DE LINÉGALITÉ
SOCIALE: LE MENSONGE DE LA DIVERSITÉ
DE L.ANTIRACISME À I..:ANTI-ISLAM ISME OU LE
GRAND RETOURNEMENT (15 MARS 2004)
U n commuoautarisme et une racialisation des
rapports sociaux qui s·accompagnent en sus, dans
toute l'E urope, du grand retournement de l'antiracisme institutionnel en anti-islamisme {voir chap. 6).
Un retournement d'alliance., au nom de la laïcité,
opéré sous la pression des réseaux maçonniques et
sionistes, et sanctionné en France par la loi antifo ulard du 15 ma rs 2004, aggravée depuis par la loi
anti-burqa du 14 septembre 201O.
Une stigmatisation orchestrée des musulmans,
désormais désignés comme boucs-émissa ires au
peuple de souche touché par la crise, pa r ceux-là
même qui les ont fait venir et poussés à l'agressivité
ami-française, afin que la colère sociale légitime
envers les élites mondialistes, fort peu musulmanes,
se transforme en guerre civile inter-ethnique.
Un changement de cap q u i s'est déjà traduit sur
le plan politico-médiatique par l'éviction d' un Ju lien
Dray au profit d'Alain Finkielkraut
pour le discours
,
d'élite; suivi maintenant d'Eric Zemmour dans sa
version grand public ...
Un antiracisme q ui, quand il n'est pas l'apologie
du métissage, est l'apologie toute aussi néfaste du
•
communautansme.
Une • politique de la diversité • qui prétend après les femmes, les jeunes et les gays - faire la
promotion des • minorités visibles • , mais qui
consisrc, en réalité, à pousser en avant quelques
«colla beurs» et « négros de service •, style Fadela
Amara et Ra ma Yade, renvoyés une fois usés à leur
anonymat.
Une volonté de racialisation des rapports sociaux
qui, outre renforcer les tensions ethniques e n
période de cri se, ne sert qu 'a masquer la baisse
générale de l'égalité sociale et la panne de l'ascenseur
républicain e n régi me néo-libéral. ..
Mais la nature de la gauche sociétale ayant
horreu r du vide, il faut bien remplacer l'immigré son rôle de ja une dans le dumping social et de
métisseur involontaire - par une a utre cause tout
autant sans frontières et propice a u Marché.
Fi donc de l'islam iste, l'Arabe laisse la place à
230
231
DU DÉCLIN DE CA!':TIRACISME À I.:ÉCOLOGIE
l'arbre dans le cœur versati le du bobo, désormais
son combat sera l'écologie .. .
LE RETOUR À t:ASSIMILATION,
MAIS QUELLE ASSIMILATION ?
Pour contre r cene montée des tensions, l'idéal
bien sûr serait le retour à l'assimilation: que nous
adhé rions tous, immigrés comme de souche, à
l' universa lisme français.
Seu lement, petit problème, durement écorné
par le mensonge colonial, un siècle d'ethnologie et
deux gue rres mondiales europée nnes qui nous en
ont fa it rabattre sur la supé riorité de l'Occide nt des
Lumières, ce modèle, nous Français, n' y croyons
plus nous-mê mes.
Sans compter q ue dans le même temps, nos
élites républica ines - y compris Eric Zemmour par
son soutien à l'atlantiste Sarkozy - se sont tous
ralliés au modèle néo-libéral et communautaire
a nglo-saxon q ui e n est l'exacte négation .
Leur combat pour l'assimilation se réduisant du
coup à se plaindre, e n sortant du dîne r du CRIF, que
le Q uick - spécialité ô combien fra nçaise - puisse
désormais être hallal 1
Sursaut identitaire malheureusement insrrumenralisé par les réseaux francs-maçons et sionistes- via
Riposte laïque et la Ligue de défense juive (LDJ} pour faire des «apéros saucisson et pinard » un
ramassis de gueulards avinés appelant à la Reconquista afin de hâter, sur le modèle yougoslave, l'éclatement du pays par la guerre civile inter-ethnique.
Le tout pour le plus grand bénéfi ce du projet
mondialiste qui prospère sur le décombre des
Nations . ..
CAVENIR DE I:ISLAM EN FRANC E : MUSULMANS
PATlUOTES CONTRE ISLAMO-RACAJLLES
Bien sûr cette situation géné rale de métissage
forcé finir forcément par générer, au sein du peuple,
un authentique et légitime sursaut identitaire.
Quant à savoir si l'i slam est un bien ou un mal
pour la France, rappelons q ue pour cette religion
sans clergé, il n 'existe pas qu'un islam pilota nt une
horde compacte et disciplinée de musulmans du
haut d' un quelconque Califat, m ais une diversité de
musulmans livrés à des pouvoirs divers, dont la
plu part se tie nnent loin de l'agitation comme de la
politique.
D'abord les anciens, issus du travail immigré
d'avant le regroupement fam ilial, qui pratique nt un
islam culturel et discret : vieux travailleurs prolétaires, au mie ux petits commerçants encadrés à la fois
par le pays d'origine, Algérie, Maroc, Tunisie ... et
l'État français, ministère de l'Intérieur, relais socialistes, CIUF ... en apparence indépendants les uns des
autres mais depuis des lustres la main dans la main.
Une vieille génération de musulmans élevés
dans la soumission et la crainte du pouvoir, que
ce soit celui de l'ancienne France coloniale ou
232
233
/
I:JNSTRUMENTALISATION IMPÉRIALE DU
SURSAUT IDENTITAJRE
des dictatures « décolonisatrices,. toutes aussi reluisantes qui lui ont succédé.
Aussi, prétendre que ces petites gens, présents
sur notre territoire depuis quarante ans et plus,
posent des problèmes de délinquance est parfaitement malhonnête.
Les jeunes ensuite, nés eux sur le territoire,
Français n'ayant connu en fait que la France, et
réagissa nt en Occidentaux nourris aux "droits de
l'homme" aux provocations anti -islamistes;
provocations qui sont devenues monnaie courante
depuis le retournement d'alliance de la loi amifoulard de 2004.
Une nouvelle génération de musulmans qui ne suit
plus l'ancienne, c'est-à-dire ni l'imam du bled ni celui
du ministère de l'Intérieur ou du CRIF - c'est d'ailleurs
le même- et qui, pour compliquer les choses, se divise
en deux camps de plus en plus opposés.
D'un côté: cene nouvelle génération de Français
musulmans intégrés, diplômés et entrepreneurs,
cherchant dans la théologie islamique les raisons de
sortir de la catastrophique posture victimaire imposée par SOS Racisme - afin de pouvoir enfin
aimer pleinement et sincèrement leur pays: cene
France dans laquelle ils savent, pour avoir les
moyens de comparer avec le pays d'origine dans
lequel ils n'ont aucune envie de retourner si ce n'est
en vacances, qu'être né est une chance.
De l'autre et à l'opposé: cette nouvelle génération
de paumés, issus des ghenos de la relégation et d'un
déclasse ment chaque jour aggravé par la crise
mondiale, porteurs d'une idéologie délinquante
américaine libérale prolongeant désormais dans
un salafisme bricolé et superficiel - type Un Prophète,
de l'ancien animateur de supérette rêvant
d'Hollywood, Abdel Raouf Dafri - leur haine
revancharde d'une France coloniale qui ne l'a jamais
été de leur vivant; une haine confuse et épaisse, issue
en droite ligne du rap ami-gaulois fort peu islamique,
mais étrangement promu depuis vingt ans au rang de
«cu lture jeune» par les médias dominants.
Les premiers, élevés dans un patriarcat ayant
échappé à la féminisation 68, à la fois issus de la
gauche du travail (études menées à bien malgré le
handicap social), mais pratiquant la droite des
va leurs (retour à la tradition contre les sirènes du
matérialisme moderniste) sont incontestablement
une chance pour la France, si on entend par là
l'espoir de son redressement.
Les seconds, voyous apatrides, désormais uttaviolents, cultivant la haine du Blanc, ct q ui sont
effectivement- sauf pour le facteur de Neuilly
toujours fa n, de son Montmartre bobo, du ringard
]oey Starr - ce que tous les observateurs lucides en
disent, que ce soient les démographes intègres, la
police débordée, le petit peuple, toutes ethnies
confondues, ct même les« identitaires » qui sont, côté
gaulois, leur exact pendant: ces « islamoracailles » à
mettre ra pidcmcnt hors d'état de nu ire avec, pourquoi
pas, déchéance d'une nationalité française qu'ils
haïssent et billet gratuit vers ces paradis islamiques
qu'ils idéalisent: Kosovo, Tchétchén ie, Arabie
saoudite ... Ce qui serait sans doute la plus cruelle,
mais la plus salutaire sa nction à leur infliger !
234
235
POUR UNE RÉCO C ILIAT ION NATIO 1ALE:
AOUN ET NASRALLAH PLUTÔT QUE
MILOSEVlC ET LE KOSOVO
D e l'issue de ce combat entre ces deux jeunesses:
musulmane patriote ct islamoracaille, désormais
face à face et opposées e n tout - y compris e n
islam - dépend en fait, outre la crise économique,
le chaos de la guerre civile ou le redressement par
la réconciliation nationa le.
E t dans cc combat po ur la France, nous devons
.
.
apporte r toue notre soutten aux premters: ces
patriotes musulma ns qui travaillent, entreprennent
et ramènent des méda illes po ur le drapeau dans les
compétitions sportives... Co mm e nous devons
rompre désormais avec to u ce dialectique de l'excuse,
être intransigea nt avec les seconds qui se comportent
eux, n'en déplaise à la confuse et manipulée H o uria
Bo uteldja, comme une horde de sous-chiens.
Un combat qui ne se joue donc pas entre
Français et musulmans, comme voudraient nous
le fai re croire les agents de l'Empire, mais entre fils
de France aimant vraiment la France et ennemis
de la Fra nce, toutes couleurs et to utes reljgions
confondues.
Le salut du pays étant plutôt à a ller chercher du
côté de la réconcil iation nationale entreprise au
Liban par le général Aoun, président du Courant
patriociquc libre, chrétien maronite, et Hassan
N as ra llah, secrétaire géné ral du H ezbolla h
musulman, que d u côté de la Yo ugoslavie, où
l'e ntreprise de Reconquista me née par un Slobodan
Milosévic, e ntièrement noyauté par la CIA, a conduit
à la pa rtition d u Kosovo voulue par l'OTAN ...
CONCLUSION :
DEMAIN LA GOUVERNANCE GLOBALE
OU LA RÉVOLTE DES NATIONS ?
l nstrumenta lisation de l' huma nisme hellénochrétie n, noya utage de la République pa r les
réseaux, exacerbatio n des a ntagonismes de classes,
manipulation de la démocratie d 'opinion ... Tout
indique qu'un lo ng processus, initié au XVlllcsiècle
par u ne oligarchie bancaire mue par l'hybris de la
dominatio n, approche de son épilogue.
Un projet concerté, passé par de multiples sauts,
de Ven ise à ew York en passant par Francfort ct
Londres, qui ne s'est pas accompli sans heurts,
mais qui sem ble aujourd' hui proche de so n
achèvement, puisque après plus de deux siècles de
travail occu lte, il ose enfin se présenter sous son
nom.
Ce Nouvel ordre mond ial pa r leq uel celle
oligarchie prédatrice exige désormai s, par la voix
de ses ser viteurs aussi bien de droite, comme Bush
père et fi ls, que de gauche, co mme Roca rd ou
237
Strauss-Kahn, que lui soient remis les pleins
.
pouvo1rs.
Exigence d'une • gouvernance globale » au-d essus
du suffrage citoyen ; exigence d'un «gouvernement
mondial » sur les décombres des arions présenté
comme ultime solution aux crises, aux famines et
aux guerres favorisées à dessein.
Une tentative d'imposer par la ruse un pouvoir
dictatorial qui met, à l'horizon 2012, le monde
occidental fa ce à cc choix qui l'engage tout entier :
La soumission totale à cette oligarchie spoliatrice
qui n'a eu de cesse, depuis plus de deux siècles,
d'organiser cette «guerre de tous contre tous>>
annoncée par Marx, pou r parvenir à cette fin.
Ou la révolte des peuples enraci nés réduits en
esclavage, quand cc n'est pas poussés à la misère,
contre cette oligarchie nomade aux procédés
sataniques menant, pour son seul intérêt, le monde
à cet «âge sombre» décril par la Tradition.
TABLE DES MATIÈRES
1
:TRODUCTIO~
: CŒ.fPRE "DRE LEMPIRE
1. DIEU ET LA. RAISO
1
1
13
15
2. DIEU, LA RAISON ET LA. BANQUE
39
3. LES IDÉES, LES GRANDS HOMMES,
LES RESEAUX
75
4. DES CLASSES ET DES LUTTES
115
5. DÉMOCRATIE DE MARCHÉ ET D"OPINION
145
6. L:E~IPIRE El' ACTIO:"'\
173
7. RÉSISTERA LEMPIRE
213
CONCLUSION : DEMAI . LA. GOUVERNANCE
GLOBALE OU LA RÉVOLTE DES NATIONS ?
237
2012 : soit la dicta ru re de l'Empire ou le début
du soulèvement des peuples. La gouvernance
globale ou la révolte des nations.
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