. . un" l.!r.,H:u rl' l."llmbinanr rctraü• E.Ssavisu A' tous ceux qui m'ont aidé et qur se reconnartront. ' A Il est évident que la carri~re de polémiste est infiniment moins capitonnée que celle de poète élégiaque ou de rornancier mondain. Le pamphlet conduit rarement à la fortune, encore moins aux honneurs. Son plus clair bénéfice est une longtte mite de démilb avec la Justice et l'opinion. De mauière invariable, l'écrivain de combat doit subir les reniements, les coups de crox-là qu'iL croit défendre, et qu'en fait il défend. Quels que soient son temps, son parti, qu'il s'appelle Marat, Coun'er, Carrel, Veuillot, Vall~, Rochefort, Dmmont, Bloy, Tailhade, Zola, Cassagnac, Jouvenel, Daudet, Maurras, son sort est réglé, plus ou moins tragiquement, également ingrat. D'où vient donc que toujours, en dépit de tout et de tous, iL se trouvera des hommes qui, dédaigneux des facilités de La vie, se consacreront en connaissance de cause à la plus redoutable des tâches humaines, qui est de jeter l'alarme aux jours de grand pén'l, et, s'iL le faut, tk crier malheur sur les contemporains? C'est que le monde Littéraire n'est pas entièrement composé de Littérateurs. Il se trouve des hommes qui ne se réfugient pas dans leur œuvre... Ces hommes se 5 Alain SORAL DU M~~IE AUTEUR Essais Les ~iou ve mc nts de mode expliqués aux parems, Robut Laflom, 1984 {en collaboration a\'ec H ector Obalk ct Alexandre Pasche). La C réation de mode, S. I.S., 19 7. Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996. Vers la féminisation ?. Éditions Blanche, 1999. , Jusq u 'où va+on descendre?, Editions Blanche, 2002. , Socrate à S:~in t -Tropez, Editions Blanche, 2003. COMPRENDRE I.:EMPIRE Dem ain la gouve rnance g lobale ou la révolte des N ations? Romans La Vic d'un vaurien, Éditions Blanche, 200 1. , Misères du désir, Editions Blanche, 2004. ESSAI • , C hute !, Editions Blanche, 2006. Films de court mitrage Collection dirigée par Franck Spengler C houabadaballet, une dispute a moureuse entre deux essuie-glaces, Éditions Soral, 1990. Les Rameur-;, m i ère affective et culture physique à Carrière-sur-Seine, Agot films, 1993. Film de long métrage Confession d'un dragueur. Flt1ch films, 200 1. 201 1 , EDITIONS B LANCHE , © Editions Blanche, Pnris, 20 Il !SB : 9782846282482 lm prim! e11 France • 38, rue La Condamine PARIS 17e • battent. Ils sc battent parce que s'ils ne se battaient pas, nul ne sc battrait à leur place. Et pourquoi se battentils? Par devoir civique, assurément, mais encore et surtout pour l'honneur de leur profession. Seuls et désannés, ils vont au cœur de la bataille parce qu'ils obéissent à leur mission. Ils se mentiraient à euxm~mes, s'ils renonçaient au combat. Henri Béraud * * * Hier. à travers la foule du boulevard, je me sentis frôlé par 1111 Etre mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je recomws tout de suite, quoique je 11e L'eusse jamais vu. Il y avait sa11s doute chez lui, rclativemtnt à moi, un d!sir analogue, car il me fit, en passant, un clignement d'oeil significatif auquel je me hâtai d'obéir. Jë lt suivis attentivement, et bientôt je descendis den-it re lui dans une demeure sotlterraine, éblouissante, oii éclatait tm luxe dont aucune des habitations supérieures de Paris ne pourrait fournir un exemple approchant. Il me pantt singulier que j'eusse pu passtr si souvent à côté de ce pre.rtigieux repaire sans en deviner l'entrée. Là régnait une atmosphère exquise, quoique capiteuse, qui faisait oublier presque instantanément toutes les fastidieuses horreurs de la vic; on y respirait une béatitude sombre, analogue à celle que durent éprouver les mangeurs de lotus quand, débarquant dans une île enchantée, éclairée des lueurs d'une éternelle après-midi, ils sentirent naître en eux, aux sons assoupissants des mélodieuses cascades, le désir de ne jamais revoir leurs pénates, leurs femmes, leurs enfants, ct de 11c jamais remonter sur les hautes lames de la mer. Il y avait là der visages étranges d'hommes et de femmes, marqués d'une beauté fatale, qu'il me semblait avoir vus déjà à des époques et dans des pays dont il m'était impossible de me souvenir exactement, et qui m 'inspiraient plutôt une sympathie fraternelle que cette craime qui naÎt ordinairement à l'aspect de l'inconnu. Sije voulais essayer de définir d'une manière quelconque l'expression !inguli~re de leurs regards, je dirais que jamais je ne vis d'yeux brillant plus énergiquement de l'horreur de l'ennui et du désir immortel de se sentir vivre. Mon hôte et m01~ nous étions déjà, en nous asseyam, de vieux et pmfaits amis. Nous mangeâmes, nous bfimes outre mesure de toutes sortes de vins extraordinaires, et, chose non moi1u extraordinaire, il mc semblait, après plusieurs heures, que je n'étais pas plus ivre que lui. Cependant le jeu, ce plaisir surhumain, avait coupé à divers intervalles nos fréquentes libations, et je dois dire que j'avais joué et perdu mon âme, en partie liée, avu une insouciance et une légèreté héroïques. lAme est une chose !Î impalpable, si souvent inutile et quelqucfoi.r .ri gcnallle, que ;e n éprouvat, quant a cette perte, qu tm peu moins d'émotion que .ri j'avais égaré, dans une promenade, ma carte de visite. Nous f umâmes longuement quelques cigares dont la saveur et le parfiJm incomparables donnaient à l'âme la nostalgie de pays et de bonheurs inconnus, et, enivré de totttes ces délices, j'osai~ dans un accès de familiarité qui ne parut pas lui déplaire, m'écrie1; en m 'emparant d'une coupe pleine jusqu 'au bord: «A' votre immortelle samé, vieux Bouc 1» Now causâmes aussi de l'univers, de sa créatior1 et de safuture destntetion; de la grande idée du siècle, c'est-à,A • ,, • " l dire du progrès et de la peifectibilité, et, en général, de towes les fom1es d~ l'infatuation humaine. Sur ce Stlj~t-là, Son Altesse ne torùsait pas en plaùa111eries ligères et irréfutables, ~telle s'expn"mait avec une suavité de diction et une tranquillité dans la drôlerie que je n'ai trouvées dans aucun des plw célèbres causeurs de L'humanité. Elle m 'expliqua L'absurdité des différentes philosophies qui avaient j usqu'à présent pris possession du cerveau humain, et daigna m~me mefaire confitknce de quelques principes fondamentaux dont il ne me convient pas de pattager les bénéfices et La propriété avec qui que ce soit. Elle nes~ plaignit en auettne façon de la mauvaise réputation dont elle jouit dans toutes les parties du monde, m'assura qu'elle éttt it, elle-même, la persanne la plus intéressée à la destruction de la superstition, et m 'avoua qu'elle n'avait · eu peut; relativement à son propre pouvoir, qu'une seule fois, c'était le jour où elle avait emenduun prédicateur, plw mbtil que ses confrères, s'écn"er en chaire: «Mes chers frères, n'oubliez jamais, quand vOtiS entendrez vanter le progrès des lumières, que la plus belle des ntSes du diable est de votiS persuader qu 'iln '~xiste pas!, L~ souvenir de c~ célèbre orateur nous conduisit naturellement vers le Sllji:t des académies, et mon étrange convive m'affinna qu'il ne dédaignait pas, en beaucoup de cas, d'inspirer la plume, la parole et la conscience d~s pédagogues, et qu'il assistait presque toujours en personne, quoique invisible, à toutes les séances académiques. Encouragé par tant de bontés, je lui demandai des nouvelles de Dieu, et s'il l'avait vu récemment. JI me répondit, avec une insouciance nuancée d'une certaine tristesse: «Nous nous saluons quand now nous rencontrons, mais comme deux vieux gentilshommes, etl qui une politesse innée ne saurait éteindre totll à fait le souvenir d'anciennes rancunes. , JI est doweux que Son Altesse ait jamais donné une sr· longue audience à un simple mortel, et ;~ craignais d'ab11Se1: Enfin, comme l'aube frissonnante blanchissait les vitres, ce célèbre personnage, chanté par umt de poètes et servi par tant de philosophes qui travaillent à sa gloire sans le savoir, me dit: «fe veux que vous gardiez de moi un bon souvenir, et vou.s prouver que J'vfoi, dom on dit tant de mal, je mis quelquefois bon diable, pour me servir d'une de vos locutions vulgaires. Afin de compenser la perte irrémédiable que vous avez faite de votre âme, je vous donne l'en;i:u que vmts aun"ez gagné si le sort avait été pour vous, c'est-à-dit-e la possibilité de soulager et de vaincre, pendant toute votre vie, cette bizarre affection de l'En mu: qui est/a source de toutes vos maladies et de tOLIS vos misérables progrès. Jamais un désir ne sera fonné par vOliS, que je ne vOLIS aide à le réaliser; VOliS régnerez sur vos vulgait-es semblables; vOliS serez fou mi de Jlatten·es et même d'adorations; l'argent, l'or, les diamants, les palais féeriques, viendront vOLIS chercher et VOliS prieront de les accepter, sans que vor~.r ayez fait un effort pour les gagner; VOlts changerez de patrie et de contrée aussi souvent que votre fantaisie VOliS l'ordonnera; vou.s VOliS soûlerez de voluptés, sans lassitude, dans des pays cham1ants oii il fait toujours chaud et où les femmes sentent aussi bon que les fleurs,-et caetera, et caetera ... ,, ajouta-t-il etl se levant et en me congédiant avec un bon soun·re. Si ce n'cfit été la crainte de m 'humilier devant une aussi gmnde assemblée, je serais volontiers tombé aux pieds de ce joueur généreux, pour le remercier de son inouïe munificence. Mais peu à peu, après que je L'eus quitté, l'incurable défiance rentra dans mon sein; je n'osais plus croire à un si prodigieux bonhem; et, en me 8 9 couchant, faisant encore ma prière pm· un reste d'habitude imbécile, je 1·épétais dans un demi-sommeil «Mon Dieu/ Seigneur, mon Dieu/ faites que le diable me tienne sa parole/ » C harles Baudelaire Spleen de Pa1is, Le joueur généreux * * * Tu casses des cailloux, vieillard, sur Le chemin; Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'aù· qui le mouille; Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille; Le chaud est ton tyra11, le froid est ton bourreau; Ton vieux corps grelottant tremble sous ton san·au; Ta cahute, au niveau du fossé de la route, Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute; Tu gagnes dans ton jom-juste assez de pai11 noir Pour manger le matin et pour jeûner Le soir; Et, fantôme suspect devant qui l'on recule, Regardé de travers quand vient Le crépuscule, Pauvre au poim d'alanner Les aLLants et venants, Frère sombre et pensifdes arbres frissonnants, Tu Laisses choir tes ans ainsi qu'eux Leur feuillage; Autrefois, homme alors dans La force de l'âge, Quand tu vis que L'Europe implacable venait, Et menaçait Paris et notre aube qui naît, Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée, Et Le Russe et Le Hun sur la terre sacrée Se ruet; et le nord revomir Attila, Tu te Levas, ttt pris ta fourche; en ces temps-Là, Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne, JO Un des grands paysans de la grande Champagne. C'est bien. Mais, vois, là-bas, le Long du vert sillon, Une calèche arrive, et, comme un tourbillon, Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues, J\t/êle L'éclair du fouet au tmmerre des r·oues. Un homme y dmt. Vieillard, chapeau bas 1 Ce passant Fit sa fortune à l'heure oû tu versais ton sang; IL jouait à la baisse, et montait à mesw·e Que notre chute était plus profonde et plus sûre; Il fallait tm vautour à nos morts; il le fut; Il fit, travailleur âpre et toujours à L'affût, Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes; Moscou remplit ses prés de meules odm·antes; Pour lui, L eipsick payait des chiens et des valets, . Et la Bérésina charriait un palais; Pour lut~ pour que cet homme ait des fleurs, des channilles, Des parcs dans Paris même ouvrant leurs Larges griLles, Des ja1·dins où l'on voit le cygne errer sut· l'eau, Un million joyeux sortit de Waterloo; Si bien que du désastre il a fait sa victoire, Et que, pour la mange1; et la tordre, et La boù·e, Ce Shaylock_, avec Le sabre de Bluche1; A coupé sur la France une livre de chaù: 01; de vous deux, c'est toi qu'on hait, Lui qu'on vénère; Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire, C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas! Victor Hugo Le travaillew· et le joueur en Bourse INTRODUCTION : COM PREN DRE I..:EMPIRE • · D éjà comprendre le titre. Composé, comme Sociologie du dragueur. de textes courts s'enchaînant logique me nt po ur raconter ce combat d'idées q u 'est l'Histoire, sans omenre de resiruer ces idées dans I'HisLOire q ui les a vu naître, Comprendre l'Empire aurait to ut aussi bien pu s'intituler : Sociologie de la domination o u Sociologie du mensonge, tant Empire et domination par le mensonge sont liés. Peu universitaire dans sa form e, par respect pour le lecteur, mais fruit de ci nqu ame années d'expériences combina nt lectures er engagcmem sa ns lequel il n'est point de compré hensio n véritable, cet essai pédagogique récapitule le parcours complet allant de la Traditio n au ma rxisme et du marxisme à la TradiLion - qui seul permet la mise à jo ur du process us de domination oligarchiqu e e ngagé depuis plus de de ux siècles en O ccident. 13 Quam à la motivation de l'auteur, le pourquoi d' une telle prise de risques pour si peu d'adhésio n domination impériale obl ige - peut-être une envie d 'entrer dans la ltgende plus forte que celle d'entrer dans la carrière ? t:ivresse de la vérité qui finit par s'imposer comme une religion ? Cet ennui mortel aussi qu'on re sem à force de ne côtoyer dans l'Olympe que des salauds, des soumis et des cons. En résumé, une to urnure d'esprit qui me dépasse, mais qui fait que je ne parviens pas, malgré les leçons de la vic et les déceptions, à me résoudre comme tant d'autres laissés sur le bord de la route, à cc cynisme d'élite qui conduit au mépris du peuple et du bien commu n . 1. DIEU ET LA RAISON La République française est invincible comme la Raison, elle est immortelle comme la vérité. Quand la lib~rté a fait une conquête telle que la France, nulle puissance humaine ne peut l'en chasser. Maximilien de Robespierre Partotll oii la bourgeoisie ~si parv~nu~ à dominer, ~Ile a dttmit toutes l~s conditionsféodal~s. patriarcal~s, idylliques. 1mpitoyable, elle a déc/n'ré les li~ns multicolor~s d~ la féodalité qui attachaiem l'homme à son supErieur naturel, pour ne laisser mbsistu d 'autr~ lien entre l'homme et L'homme que l'imérêt tout 1111, l 'inexorable "paiement comptaflt". Fn'ssons sacrés ~~ pieuses ferveurs, enthousiasme chevaleresque, m élancolie béotienne, elle a noyé tout cela dans l'eau glaciale du calcul égorste. Karl Marx 15 - LA RÉVOLUTION FRANÇAISE claironne nt les vainqueurs du mo me nt, tou t se po ursuit d' une autre façon. Er comme nous sommes en France ct français, cette histoire ne commence pas par l'Italie des Borgia, l'Angleterre de C ro mwell, même si quelque chose de notre modernüé se joue déjà ici et là, mais par cet autre grand moment qu'est la Révolution française. Pas la mythologie révolutionnaire, ce début du roman national qu i, nécessairement, comme chaq ue fois qu'il s'agit d'instiller dans l'esprit du peuple sa soumission à un ordre nouveau, e n fait une lutte du bien, lumineux, progressiste contre le ma l, obscurantiste, absolutiste; soit la Révolutio n française dans le «sens de l'histoi re» vue par Ju les M ichelet, mais pou r le dire e ncore plus simplement: q uand Dieu fùt politiquement va incu par la Raison. Il faut bien commencer par un commencement, o r l'Histoire n'a ni début ni fin. C'est d'ailleurs l'espoir, le seul, e;:n période d'accumu lation des défaites: liquidatio n du ga ullisme, disparition du PCF, victoire du «o ui >> à Maastricht, élection de Nicolas le petit, mo ntée en puissance du CRIF ... O n peut être mené 15 à 0, personne jama is ne siffie la fin du match et l'écrasant gagnant du moment peut devenir le perdam de demain; un jour élu , l'autre martyr ... C'est sa ns do ute ce q ue Nietzsche, raillant les tena nts naïfs et brutaux d'un «sens de l'Histoire» jalonné de Raison (boucheries napoléoniennes), de Lumières (hécatombe industrielle de Ve rdun} et de Progrès (atom isatio n tech nicienne d'Hiroshima) appelait «l'éternel retour» . .. Céternel retour qui n est pas un concept ma1s une 1mumo n, un constat. Mais si l'Histoi re ne finit jama is, comme la success ion des buts dans un match sans fin, il y a des « mo me nts ••, des bornes, des sauts qualitatifs (Soljen itsyne parle de « nœ uds»), des tem ps où, si tour ne change pas, contraire me nt à ce que Par Raison, il ne fa ut pas emendre le rationalisme q ui prévautdanslesscieocesexactes (mathématiques, physique) ce qui reviendrait à dire que, par la Révolution française, le vieux mo nde des vieilles croya nces re ligieuses fu t logiquement vaincu, dépassé par le monde nouveau de la vérité des sciences. Une visio n qui renvoie au positivisme d'Auguste Comte et à laquelle la boucherie de la Première G uerre mondiale mit un terme par k désencha ntement ex istentia liste. C H istoire nous démontrant que derrière la préte ntion à la scientificité des scie nces humai nes, sociologie, écono mie ... se cache tou jo urs l'idéologie 16 17 t • • 0 0 CATHOLIC ISME, IDÉOLOGIE DE LA NOBLESSE ET RAJSO 1, RELIGION DE LA BOURGEOISIE de vainqueurs. Et que plus ceu c idéologie se pare de scientificité - le «Socia li mc scientifique » rayonnant ou • ta linc en fut le plu bel exemple- plus cene raison sciemifiquc ct on "sens de l'Histoire,. génèrent de folies dans b actes : du génocide vendée n ?1 la Révolution cu lturelle chi noise. Par victoi re poli tiq ue de la Ra ison politique ente ndons : quand u ne idéologie de domination, la Raison bou rgeoi c commerçante er rationaliste, soit la nouvelle religion wute neuve et fe rvente de la classe montante, va inq uit le catholicisme, cen e idéologie de la royauté usée par mille ans de pouvoir, à laquelle la noblesse elle-même ne croyait plus . vratment. Pe rsonne, à pa r le postillonna nt Mé lc ncho n peut-être, n'a urait l'arroga nce au jourd' hui , avec le recul, de prétend re qu 'il s'agissait de la lumiè re face aux ténèbre , mais c'e t pourtant ce q u'il fa llait croire à l'époque pour te nter ceue grande aventu re et entreprendre cc grand bou levcrscme nt. P uiser dans ccu e croyance la conviction, er la violence nécessaire, pour mettre à bas, dans le meurtre et le ang, le monde ancien, usé et fi na lement si fa ible du roi catholique ... LE ~rYTH E DE tABSOLU11 ~1E ROYAL ' A ceux qui croient encore à !'«absolutisme royal », nous rappelons l'existence des «corps intermédiaires ». Comme nous le dit l'Encyclopédie Universalis : L.:ancienne France était, depuis le Moyen Age, composé{.' de groupes d 'individus appelés corps: cotlèges, communautés, associations de gens ayant même métier ou même fonction dans la nation, et réunis à la fois pour la préservation de leurs intirêts particuliers et celle du bien commun. Ces corps existaient avtc la pem1ission du souverain et lui étaiem subordonnis, bien que leur existence fût souvent antén'eure à l'instauration de son pouvoir; c'étaient les parlements, cours et conseils souverains, corps de médecins ou d'avocats, corporations et métiers, compagnies de commerce ou d 'industrie. llr possidaiem leurs propres lois et stalllts, ce qui ne les dispensait pas d 'obéir aux lois génirales, et des libertés et privilèges qui les garantissaient contre l'arbitraire et le despotisme. En tant que personne m orale, un cotps pouvait posséder des biens ou intenter un procès pottr faire respecter ses coutumes; il avait un rang dans la société, auquel étaient attachés honneurs et digtlités ... LE MYTHE DE I.:U":"A.NIMITÉ DU PEUPLE RÉVOLUTION:':AIRE ' A ceux qu i croient encore au discrédit ct à la réprobation populaire unanime, nous rappelo ns les «C ho ua ns». Soit tous ces paysans de Bretagne, du Maine, de ormand ie, de l'Anjou, de l'Aveyron, de la Lozère, de Vendée et d u Poitou q u i, po ur s'opposer a u nou vel ordre révolutio nnaire et ré publica in , rejoignire nt l'arm ée catholiq ue et royale parce que de l'ancien o rdre, bien que du petit peuple, ils sc tro uva ie nt fo rt bien ... A 18 19 LE MYfHE DE L.:ÉGALITÉ FRATER..'' Œ.LLE De plus, contrairement à ce qu'il est aussi d ' usage de croire dans nos milieux du conformisme libre pe nseur, la religion catholique, certes idéologie du pouvoir royal, ne fut pas seuleme nt mensonge, tartuferie ct pure trahison du C h rist dans sa collusion avec l'autorité. I.:Église était au ssi atténuation de la viole nce consubstamielle au pouvoir, comme aujourd' hui nos «d roits de l'homme •- religion de la bourgeoi· sic - s'efforcent d'atténuer les violences du libéra· lisme bourgeois sans jamais, non plu s, le re mettre . e n quesnon . Cet e ffort d'adoucisseme nt, de la viole nce intrinsèque au pouvoir par l'Eglise, au côté du pouvoir royal, ce fut, par exemple, à partir du xe siècle. « la paix et la trêve de Die u ». Un mouveme nt spirituel et moral qui s'efforçait de limiter dans le temps et dans ses conséquences, les activités guerrières. Son but étant de mettre un terme aux guerres privées e ntre eigneurs dont les pauvres - a insi sont désignés ceux qui ne peuvent pas se défendre - étaient les premières victimes. Un , mouvement de pacification initié par l'Eglise qui reçoit final e me nt l'appui du po uvoir royal et de la haute noblesse pour deve nir, dans ro ute la chevalerie, la fameuse morale chrétienne de la «défense de la veuve et de l'orphelin ». Dans un mê me esprit, mais à un niveau social supé rieur, la volonté des papes fur éga lement de limiter les affrontements entre princes chrétien , 'e fforça nt d 'orie nter le ur fer veur guerrière à l'extérieur de l'espace européen, notamment vers le soutien à l'Empi re romain d'Orie nt par les croisades. Un autre exemple encore du , rôle authentique· ment pacificateur et chrétien de I'Egli e est la théorie de la «guerre juste» élaborée par Saint Thomas d'Aquin. E n gros une guerre était considérée comme jusœ par l'Église, si et seulement si : - tous les moyens pour l'éviter o nt été e ntrepris; - si le résultat qu'on peut e n attendre sur le plan du bien est me illeur que la situation initiale; 20 21 Enfin, à ceux q ui verraie nt encore dans la Révolution la naissance de l'éga lité et de la fraternité réelles, nous rappelons la «loi Le C hape lier •. Soit l'avène me nt a ussi, dans le dos des« droits de l' homme • mais sur le dos du petit peuple du travail, du plus brutal libéralisme économique! L a loi Le C hapel ier, promulguée en France deux ans seulement après la prise de la Bastille, proscrivant les organisations ou vrières et les rassemblements de paysans. Inte rdisant, de fa it, les grèves et la constitution des syndicats, ainsi que les entreprises non lucratives comme les m utuelles. Ne visa nt ni les cl ubs patrona ux, ni les trusts, ni les ententes monopolistiques qui ne fu rent jamais inquiétés, elle provoque, dès 1800 chez les ouvriers charpentiers, la formation de ligues privées de défense et de grèves sauvages, qu 'elle pe rmet de réprimer jusqu'à Napoléon III ... LE CATHOLICISME D'ÉTAT OU NOS Al'CŒNS DROITS DE L:l IO~IM E : TRÈ\'E DE DIEU, DÉFEt SE DE LA VEUVE ET DE L:ORPHELIN, GUERRE JUSTE -si son but est donc le bien commun et non pas un quelconque but caché; - et e nfin, et surto ut, si cette guerre reste limitée. E n effet, ct comme nous le rappellera plus tard Carl Schmirt, pas de «guerre totale» sous l'Ancien régime des rois trè catholiques. Souvenons-nous d'a,illeurs, plus près de nous, du rôle joué encore par l'Egl ise dans ses tentatives de médiation pour éviter la Première Guerre mondiale. Tentative notamment de pa ix séparée avec l'Autriche qui fut rejetée par les alliés, Clémenceau en tête, qui voulaient tous la destruction complète des E mpires centraux ... FIN DE !.:OMNIPOTENCE CATHOLIQUE ET GUERRES DE RELIGIONS Un double mouvement de pacification, des nobles envers les pauvres et des nobles entre eux, sans lequel o n peut esti me r que l'Occident d u Moyen Âge, rongé par la multitude des guerres minuscules et intestines, n'aurait pas connu l'essor qui fut le sien. C'est d'ailleu rs la Guerre de Cent ans, et surtout les guerres de religions- soit la fin de l'omn ipotence catholique- q ui mettra un terme à cette pé riode de paix dont le modèle de , gouverneme nt, selon l'Eglise, fut le règne de Saint Lo uis. LA RI VALITÉ CROISSA. TE DU ROI ET DE LA NOBLES E En tàit. il res ort de mille a ns de règne ct de collaboration du pouvoir royal et de l"Ég!J c, un rôle globa l de pacification er d'administration de la France. Un partage des pouvoirs où le roi ct l'Égli e furent ~ou vent les deux recour des pauvre face aux abu de la noblesse. Les rois de Fra nce ayant d'ailleur progress ivement affirmés et renfo rcés leur pouvoir, auprès de leurs sujets, en prc nam la défense des petits contre les grands. Ce qui explique notamm ent la précocité de l'abol ition du ser vage en Fr~mce, le roi ayant tout intérêt, face à 1:~ noblesse terrienne ct ses serfs, à être le suzerain du plu s gra nd nombre d' hommes libres. Une histoire intérieure de la monarchie française qui, comra irement à la mythologie révolutionnai re ct républicaine, se résuma souvent à un affromemcnt du pouvoir roya l contre la noblesse qui te ntait, el le, soit de restaure r, soit d'augmemer es privi lèges. Et l'on peut même dire que c'est cerre incapacité de la monarchie à élimine r cerre noblesse parasita ire, plu le choix, à pa rtir du règne de Louis xrv, de 'appuyer sur la bourgeoisie pour arreindre ce but (de Colbert à Turgot) plutôt que de la réformer à l'anglaise, qui aboutira à la Révolution. JAMA1S CHA GEME T NE FUT VOULU PAR LE PEUPLE Pour continue r de détricoter le roman nation:-~!, ajouto ns que jama is changement ne fur désiré par le 22 23 • peuple, ct que rien n'est plus mensonger q ue la scène fi nale du film de Tavernier, Que la fite commenc~. où l"on veut nous faire croire, en fa isanr passer des pay ans deva nt un carrosse en flamme , à u ne hai ne du petit peuple paysa n pour le pouvoir royal. Car da ns une France agricole à plus de 80% (elle le restera ju qu'au mi lieu du xxe siècle), le peuple c'est la paysa nnerie et la paysa nnerie est tout sauf révolutionnaire. Plutôt encl ine à respecter l'autorité sacrée, donc le catholicisme ct le roi, le peuple paysa n, au gré des plus ou moins mauvaises récoltes, a tout au plus des colères, des jacq ueries sporadiques souvent tournées vers le parasitisme loca l, mais sans projet révolutionn:lire pensé ct théori sé. Face aux abus de ln noblesse, sa ph rase n'est pas: «Mort au tyran », mais au contraire: «Si le bon roi sava it». Dans les fa its, comme avec Tavernier - typique de cette bou rgeoisie de gauche de cultu re trotskiste q ui trave tir chaque fois la voix d u peuple sans en être - tour sc joue da ns les villes, dans les sa lon , dans les cl ub , à Pa ris ... rien révolu tionnaire, alors de cc peuple ne reste, par cc tour de passe-passe, que la bourgeoisie. oit cene fraction de classe minuscule, pas plus nombreu c que la noblesse qu i pèse, comme tout pouvoir, u n pour cent de la population globale, mais qu i pa rle au nom du peuple: juges, avocats, clercs, riches non-terriens dans la coulisse. Une fraction de classe q ui n'est plus d u peuple depuis longtemps, mais q ui pos èdc tou te les cartes et une partie des clefs, dé jà, pour exercer les pleins pouvoirs .. . COMMENT [ARISTOCRATIE S'EST T UÉE ELLE-MÊME les théoriciens de la révolution peuvenr ,dire, en toute Raison, que le peuple c'est le Tiers-Etat, c'est-à-dire ni la noblesse ni le clergé, effecti ve ment deux classes non productives, donc . . pa rasm11 res. , Seulemcnl, si du Tiers-Etat on retranche la paysannerie fidèle au roi, soumise à Dieu et en Mais si la bourgeoisie révolutionnaire pu tuer Dieu, la nobles e et le roi si facilement, c'est q ue ce trava il de destruction avait été fa it de l'intérieur et it déjà tuée elle-même. q ue l'aristocratie s'éta , D'abord par l'Edit de la Pau lette, qui fait entrer le ver bourgeois, sous Je nom de noblesse de robe, dans le fruit aristocratique par la vénalité de charges. Décision q ui marq ue le début de la pri e du pouvoir de l"argenr et des services sur celu i de la grande propriété fo ncière et de la fonction militaire; soit le début de la remise en cause du pouvoir de l'aristocratie. E nsuite sous Louis XIV, pa r la logique ct la stratégie politiq ue de VersaiHes, où le pouvoir royal, marqué par la Fronde des princes ct pour juguler l'opposition de la noblesse, choisit, plutôt que de tenter de la réformer, de la pousser dans sa fonction parasitaire, au risque de s'en remettre exc lu sive ment désormais à la bourgeoisie d'affaires (de Colbcrr à 24 25 LE PEUPLE C'EST LE TIERS-ÉTAT MAJS LE TIERS-ÉTAT C'EST LA BOURGEOISŒ A' Paris OLI Necker), tout en délégitimant auprès du peuple l'ordre aristocratique. Un double suicide pratique auquel il faut ajouter le suicide idéologique qu 'est l'ad hésion, par toute la haute noblesse cultivée, roi y compris, aux idées de l'Encyclopédie. Autant d'idées nouvelles qui transforment en profondeur la viei lle noblesse française e n une intelligentsia très bien décrite par Georges Sorel dans Les Illusions du Progrès. Une aristocratie de salon de plus en plus détachée de la mécanique concrète d'un pouvoir depuis trop longtemps héréditaire, et qui ne comprend plus- comme plus tard l'intelligentsia russe pré-révolutionnaire, elle aussi souvent issue de la noblesse - qu'en préférant le charme de la dialectique pour esprits fin à l'obscure scolastique, elle ne fait pas qu 'un choix intellectuel et esthétique, elle scie aussi la branche sur laquelle elle est assise. Car, quand le catholicisme n'est plus compris par la noblesse comme idéologie de domination et ordre du monde, mais comme sujet de débat philosophique (débat certes passionnant, mais ô combien dangereux, amené tout en douceur par le génie de nos philosophes ch rétiens du xvuc er du xvmc siècle, de Pascal à Rousseau en passa nt par Voltaire, génies de plus en plus philosophes mais de moins en moins catholiques); quand une idéologie d'ordre et de domination tombe da ns le piège de la question de la vérité, au final, c'est la classe dominante qu'elle soutend et qu'elle légitime, qu'elle remet toute entière en ca use pour la laisser nue, face aux forces productives, dans la frivo lité de son parasttJsm e ... 26 LES TROIS MORTS DE LÉGLISE CATHOLIQUE Ainsi la bourgeoisie révolutionnaire tue Dieu et avec elle une aristocratie qui, sans en prendre conscience, a déjà re noncé à elle-même. ' ' A ce stade, on aurait pu penser que l'Eglise, libérée du pouvoir royal puisse redevenir la religion des pauvres et des premiers chrétiens. Mais pour sa uver ses privilèges terrestres, et parce que la bourgeoisie, après la radicalité robespierriste de « I'Etre suprême», se rend compte aussi qu'il valait mieux, pour un temps, compte r encore avec elle, le clergé entra dans un lent processus de soumission et de collaboration avec l'ordre bourgeois. Progressive soumission et collaboration qui tueront le catholicisme une deuxième fois, de l'intérieur cette foi s, pour faire de lu i - et malgré une oppos ition interne exprimée par la très respectable «doctrine socia le de 1'église» - un moralism e bourgeois de d roite, fin ale me nt complémentaire, dans la mascarade démocratique bipartite, du moralisme bourgeois de gauche incarné, lui, par la pensée maçonnique. C'est ce catholicisme de la bigoterie de province, devenu idéologie de droite de la Troisième République qu i faisait, à juste titre, hurler de colère et crier à la trahison ce grand catholique du Moyen Age et des catacombes qu'était Léon Bloy. Abandonné par le pouvoir, détruit de l'intérieur, la troisième mort du cath olicisme, surviendra enfin lors du concile Vatican II. Une soumission cette fois non plus seulement pratique et politique mais théologique (da ns l'Histoire la théorie suit tou jours la pratique) au moralisme syncrétiste de gauche, A A 27 dans le droit fi l de la Déclaration universelle des droits de l'H omme portée par l'O~U. ouvelle Église de la soumission et du renoncement dont la revue Golias, des prélats du calibre du card inal Lustiger ou monseigneur Gaillot sont la conséquence ct l'illustration ... au même Dieu abra hamjque et pour leur dévotion mariale, ct ce malgré leur non reconnaissance de la divinité du C hrist; le gros morceau de Vatica n Il est sans conteste la déclaration selon laquelle •av~c ceux qui, baptiSés, s'honorent du nom d~ chrétiens, VATICAN II OU L.APPEL À LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE m ais ne prof~ss~nt pas in tégralem~ntla foi ou ne conservent pas l'unité de la communion avec /~ ,. mccessmr de Pierre, l'Eglise se sait uni~ par d~ multipl~s rapports». Déclaration qui revient explicitement à renoncer, sur le plan théologique, à s'opposer à la In itié par le Pape Jean XXHI et se voulant une ouvertu re au monde moderne, de fait de plus en plus antireligieux, on peul comparer Vatican II 2 pour faire moderne, comm e à la même époq ue Parly 2 ou Vélizy 2 - à la Perestroïka de Gorbatchev. Une profonde remise en q uestion de soi-même et . . , , une concessiOn aux autres, mterpretees non pas comme généreuse ouverture, mais com me un aveu de faiblesse qui prélude à l'effondrement. Domination du mondia li sme capitaliste américano-protestant, culpabilité envers les juifs persécutés par le régime National-socialiste allemand, Vatican Il, au delà de l'alibi pastoral et doctrinal, doit se comprendre très littéralement comme la soumission de l'Église catholique au nouveau rapport de force issu de la Deuxjème G uerre mondiale, à l'intérieur du camp occidental. Au -delà d'une main tendue aux bouddhistes et aux hindous sans conséquence, puisque que hors de la sphère monothéiste méditerranéenne ; à côté d'une déclaration fraternelle, déjà plus politique, adressée aux musulmans en pleine décolonisation (ccci expliquant en partie cela) pour leur croyance Réforme protesta nte. Pire encore, dans cet esprit de cohabitation fraternelle masqua nt, en réalité, une pure reddition théologique, est la déclaration selon laquelle, au nom des persécutions subies par les juifs à travers ,. l'Histoire, l' Eglise renonce par son action à opposer la Nouvelle Alliance à l'Ancienne. Une Nouvelle Alliance accomplie pourtant explicitement par la Passion du Christ pour la dépasser et l'abolir. Un renoncement doctrinal pour raisons politiques qu i revient en fa it, par une théologie de contrebande, à admettre leur coexistence. Et comme les juifs, dans le même temps, ne reconnaissent pas, eux, la Nouvelle Alliance qui nous ferait tous juifs, cene déclaration de " fraternité universelle» aux relents maçonniq ue revient, en bonne logique, à fai re purement et simplement du catholicisme, un sousproduit du judaïsme en plus non reconnu par lui ! Ainsi, par Vatican 11, les catholiques sont-ils tenus les juifs comme leurs " frères aînés» de reconnaître , dans l'Eglise, tandis que les juifs, eux, continuent de considérer le C hrist, au mieux comme un rabbi apostat aya nt abju ré sur la C roix (tt. Eii, Eli, lama sabachthani » : " Dieu, Dieu, pourquoi m'as-tu 28 29 abandonné?»), cc q ui revient purement et si mplement à nier l'Église et à professer son mépris. Ainsi, par Vatican II, Monseigneur Lustiger, converti au catholicisme en 1940 (période de conversion pour le moins ambiguë} sera porté, pour son dernier repos dans la cachédrale 1'\or:re-Dame de Paris, non plus par la lecture du otre Père, mais par celle du Kaddi h. La messe est dite ... LES SOUFFRANCES ET LE DÉCLIN DE lA BOURGEOISIE CATHOLIQUE s'efforcent de rester des catholiques intègres da ns un monde ayant programmé sa désintégra tion. O n peut bien ûr se perdre en conjectures sur ce qu 'aurait pu devenir ou redevenir l'Église si elle avait choisi après le roi la rupture totale avec un monde bourgeois si éloigné d'elle. Mais, face au poids du réel, que pouvait fài re cene institu tion forcément usée et compromi e par mille an de partage du pouvoir royal, face à l'idéologie tou te neuve de la Raison et des Lum ières qu i, elle, pouva it tout promettre pour ne l'avoir jamais exercé? Que pouvait faire, dans un monde de plus en plus matéri aliste et technicien, une religion qui n'avait q ue le ciel pour promesse ct l'humili té pour vecteur, qua nd la nouvelle religion de la frate rni té universelle et de l'élection en douce promena it elle ' ' au nom de la raison même, le parad is sur terre par la démocratie de la liberté et de l'éga lité? Comme en témoigne l'œuvre de Bernanos deven uc parfaitement incompréhensible aux générations issues du libcrtarismc post-soixante-huitard; comme l'expriment ses romans menant inlassablement en scène la coll ision du catholicisme et de la pensée bourgeoise dans un tourment moral insoluble, cette religion passionnée, acrificielle- non pas du livre et de la lettre, mais de l'esprit et de l'incarnation -est incompatible avec l'esprit bourgeois, lui, parfaiœment j udéo-protesta nt. Par sa foi de l'humilité et du don, le catholique bourgeois, à moins qu'i l ne se convertisse à la «modernité», sera toujours un bourgeois mal à l'aise, luttant contre lui- même et dont la soumission au monde marchand de l'égoïsme et du calcul ne peut mener qu 'au renoncement à sa foi, ou à son inadaptation. Voilà pourquoi le catholicisme authentiq ue, résiduel, n'est plus aujourd 'hui qu'une pratique marginale de déclassés nommés «intégristes» par le nouveau pouvoir, tout simplement parce qu'ils En bonne logique, le contraire de la religion c'est la laïcité. ~ la is dans la réalité historique, politique, le combat anticlérical, mené exclusivement contre la religion catholique, fut le fait d'une autre église: celle du • grand architecte de l'un iver " ct de la fra ne- maçon ncrie. Apparue en Gra nde-Bretagne au XVJ fC siècle ct introduite en France au siècle de la Révolution, ln fran c- maçon nerie française, au-delà de la diversité de ses chapelles {Grand Orient de France, G r:.~ndc Loge de France, Gra nde Loge nationale fr;:~nçaisc, 30 31 LAÏCITÉ= FRA.'\C-MAÇONNERIE , Fédération fran ça ise du Droit Humain ... ) aime à se décrire comme une association essentiellement philosoplrique et philanthropique et comme un systènu de morale propagé de façon initiatique ct par . coopta Iron. , Dans les faits, elle est une contre-Eglise, , alternative à I' Egli e catholique. Menace très tôt identifiée par le pape Clément xn qu i, dés 1738, la condamne pa r la bulle ln eminenti apostolatus specula. Une action sa ns effet, puisque aucune bu lle ne pouvait avoir va leu r de loi dans le royaume de France sa ns être enregistrée par le Parleme nt ; ce que le dit parlement, déjà largement maçon à l'époque, sc garda bi en de fai re. Et meme si la maçonnerie prérévolutionnaire put compter au départ de nombreux aristocrates ' - Ph ilippe Egalité qui vota la mort d u roi (er q ui était fort probablement l'homme des Anglais) fut un des premiers grand maître du Grand Orient. Même si la maçonnerie prérévolutionnaire comptait aussi de nombreux prêtres, son humanisme sociétal, inspirateu r de notre Dk laration des droits de /'bomme et du citoyen, en attcndam la « Déclaration universelle des droits de l'Homme •, était directement en concurrence avec l'ordre catholique ct la monarchie ... voir en place (celu i de l'Eglise cl du roi), être maçon à partir de la République c'est être du pouvoir. Un pouvoir qui culminera sous la Troi ième Républiq ue parla loi de 1905 - loi dire de «séparation ' , des Eglises et de rEtat•- mais, en réa lité, la dépossession du dernier bastion spirituel ct pol itique resté aux mains de l'Égl ise catholique qu 'était l'éducation des enfa ms. Une charge de formater les esprits ct les âmes, cruciale pour la domination, dorénavant confiée aux instituteurs laïquards de culture ou d'obédience largement maçonnique. Ajoutons, pour nous fai re une idée encore plus précise de cet humanisme maçonniq ue fait d 'occultisme et de cooptation initiatique, q ue l'Internationale communiste interdit, dès 1922, la double appartenance loge ct Parti. I.:appa rtena nce à la franc-maçonnerie étant con idérée alors pa r les communistes comme une trahison de classe. Une interdiction qui vaudra à tous ces maçons, privés de communisme, de fin ir social istes au Grand Orient de France. Ajoutons enfi n q ue la maçonnerie européenne est à l'origi ne, à la même époque, de la Société des Nations, comme après guerre de l'ONU, elle même prodrome du futur gouvernement mondial. .. LA MAÇONNERIE, CLERGÉ MAÇONNERI E D' HIER ET D'AUJOURD' HUI OCCULTE DE LA RÉPUBLIQUE Q uoi que l'on pen e de la maçonnerie, il est évident q ue si être maçon sous Louis XV, comme Casa nova ou Mozart, éta it la marque d' un esprit libre ou idéaliste qui cherchait à s'affranchir du pou- Com me ,le pouvoir royal, mi litaire et économ ique, confi ait à l'Eglise les domaines complémentaires du spirituel et de l'idée, le pouvoir bourgeois a donc aussi son clergé, chargé d'appliquer lui aussi, avec 32 33 plus ou moins de bonheur, le cautère humaniste sur la botte de l'o ppression économique dont chacun sa it qu 'elle est plus de fer que de bois. Une maçonnerie élevée sur les cendres de l'ancie n , pouvoir de l'Eglise devenue, de fait, la nouvelle rel igion du pouvoir, le clergé de la République bourgeoise et, au plan international, le nouvel ord re des jésuites de la République mondiale. U n ord re occulte passé peu à peu, du xvme au xxe siècle, de la maçonnerie symboliste et grandiose d' un Rudyard Kipling (exprimée dans son poème Si ... , s'achevan t par le fam eux vers Tu seras tm homme mon fils!) à celle bien peu philosophique et encore moins laïque d'u n Alain Ba ue r, a ncien grand maître du Grand Orie nt, aujourd' hui e n charge des questions de sécurité au côté de Nicolas Sarkozy. , Mais à la différence du pouvoir de l'Eglise, officielle a u côté du roi ce pouvoir maçonnique da ns la Républiqu e a to ujo urs été nié, caché, honteux. O n doit se demander pourquoi. Sans doute parce que la démocratie d'Agora, la Ré publ ique d'éga lité citoyenne est, à l'évidence, aux antipodes d'm1e philosophie philanthropique occulte propagée de façon initiatique et par cooptation, qui plus est à tr avers les frontières et par dessus les MAÇO 1NERIE D'HIER ET D'AUJOURD'H UI : , C FR, TRli.ATERALE, BILDERBERG ... Aujourd'hui à l' heure du mondialisme, la maçonnerie fran çaise traditionnelle, à l'affairisme provincial et moyen-bourgeois, est sans do ute en déclin, non pas quant aux nombres de ses initiés, m ais quant à son influence sur la marche de la République. Et c'est sa ns doute parce que, désormais, les décisions qui concernent notre Natio n se décident au nivea u mondia l dans ces nouve lles maçonne ries pour l'hyperclasse que sont les think tanks style Bilderberg, CFR et Trilatérale, que la plu part de nos grands médias respectables - et plu s seulement le _Crapouillot- sortent de plus en plus souve nt des dossiers sur le sca ndale que constitue effectivement le pouvoir occulte de la franc-maçonnerie régnant en douce sur la démocratie française. Courageux médias osant enfin s'attaquer au pouvoir qui les paie maintenant q u'il est ailleurs ... DIEU OU UNE SOCIÉTÉ DE CLASSES SANS LUITE DES CLASSES classes. Et ce n'est peut-être pas un hasard si le symbole de ces faro uches bâtisseurs de démocratie laïq ue et républicaine n'est pas, comme on serait en droit de s'y attendre, le pa nthéon des Grecs, mais plus étrangeme nt, le temple de Salomon ... Avec la mort de Dieu, pour la bo urgeoisie de l'égalitarisme abstrait et for mel, vint le début des problèmes. Car dans ce m onde sa ns pa radis et sa ns ciel de l'immane nce absolue surgit inéluctablemenr ce que C ha rles P éguy appelait le « luttisme de classe» . Soit la fin de la croyance populaire en un ordre divin; la fin de l'équilibre aussi des corps interméd iaires et de la solidarité vertica le des . corporatismes. 3-1 35 La tratégic du pouvoir bo urgeois étant alors, appuyée à la fois sur le mensonge progressiste et la stupidité réactionnaire, de nous présenter un mo nde fait de deux ca m ps: à gauche, le bien, le Progrès; à droite le mal, la Réaction, ancêtre de to us les fascismes. Les esprits libres parvenant, au mie ux, à saisir q ue, le pouvoir produisant mythification du vainq ueur erdiabolisation du vaincu , le plus méchant des deux n'est pas forcément cel ui qu'on croit. Mais qu'on choisisse de se soumettre à l'ordre nouveau o u q u 'on lui oppose une virile critique à la Louis de Bonald o u Joseph de Maistre, l'essentiel pour la domination bourgeoise est que tou s continuent de pense r, comme en sport, qu 'il n' y a que deux camps, deux équ ipes : gauche et droite, progressistes du côté des pauvres, des petits; réactionnaires du côté des riches et des gros. Soit, comme le dit Arlette qui a bien mérité du Système du haut de on utile naïveté: ~ des patrons et des travailleur •. Même si, à y regarder de plus près avec les lunettes de Ma rx, ces patrons sont parfois des travailleurs et ce travailleurs des petits rentiers ... RÉACT IO NAIRES, CONSERVATEURS, PROGRESSISTES ET LIBÉRAUX Une mythologie du combat progressistes 1 réactionnaires - pitch de tout le roman national - qui cache la complexité des luttes et à qui e lle profite. C ar, chez les progressistes, il existe en réalité deux ca m ps opposés : - les progress istes de ga uche, populaires et sociau x, inspirés par Ro ussea u; 36 - les progressistes de droite, bourgeois ct libéraux, inspirés par Voltaire. Progre sistes qui croientetespèrentcn la modernité, ma is po ur des raisons diamétra lemem opposées: - les premiers en attendant r éga lité ct la fra tern ité citoyennes effectives par le plus juste partage du travail et des richesses; - les seconds, l'égalité e n dro it ct la liberté d 'entreprendre; soit le droit d'exploiter sans e ntraves, libérés des interdits moraux de l'Ancien régime porta nt sur l'a rgent. I..:égoïsm e des uns, selo n le credo libé ral ra rement dé montré, faisant la prospérité des a utres. De même, chez les réactionnaires deux ca mps éga leme nt : - ceux qui veu lem conserver le urs privilèges d'arrogance ct de parasitisme au nom du droit divin ; - ceux q ui, face à la déferlante libé rale ct à sa viole nce sociale (inaugurée dès le lendemai n de la Révolutio n par la loi Le C hapelier) veulem conserver cc qu 'il y ava it de bon. de mesuré et d'humain dans la tradition. Conservatisme de gauche qui donnera la révolte des Luddites e n Angleterre, celle des Ca nuts en France et q ui fut la cause. pour partie, de l'insurrection vendéen ne. Une droite anti-libérale rejoignam la gauche radicale dans sa critique d'un certain progrès. ct qu'on retro uvera un demi siècle plus tard dans le syndica lisme révolu tionnaire, les pensées de Pierre-Joseph Pro udho n et de G eorges Sorel. Et encore moins d'un siècle pl us tard en Allem agne da ns la Révolutio n conservatri ce d 'un Ernst N ie kisch, trop souvent co nfo ndue avec le Natio na l-socialisme ... 37 LA MÉCANIQUE RÉVOLUTIONNAIRE Derrière la mythologie révolutionnaire du bien triomphant du mal, se déploie la mécanique beaucoup moins binaire mais récurrente de la Révolution. Mécanique trè bien décrite par le Soljenitsyne de la deuxième période (celle du retour d'exil et de Deux Si~cles ensemble) à propos de la Révolution russe. Une mécanique faite de manipulation, de liquidation et de récupération que nous reverrons encore à l'œuvre en Afrique au moment de la décolonisation. Soit, pour revenir à la matricielle Révolution fran ça ise, non plus telle que la présente le roman national, mais vue de la cou lisse : Faire f<1irc le sale boulot par les progressistes de gauche (Robespierre ct Saint Just) afin de liquider les réactionnaires de droite: la noblesse terrienne puis le pouvoir royal accrochés à leurs privilèges héréditaires. Afin que les progressistes de droite- en réalité la bourgeoisie d'argent déjà aux affaires- , une fois débarrassé de progressiste de gauche (liquidation de Robespierre et Saint Just) puissent enfin niquer tout le monde: spolier la noblesse et mettre les anciens serfs, futurs prolétaires, au boulot ! Le premiers, idéalistes montagnards, qui croyaient aux idées, découvrant un peu tard, en montant à l'échafaud, que leurs compagnons de roure, Girondins et autres affairistes tapis dans l'ombre, ne croya ient qu'au pognon. Ou, dit plus simplement encore: découvrant, mais un peu tard, derrière la mythologie bipa rtite du bien de gauche luttant contre le mal de droite, la sournoise victoire de la Banque ... 2. DIEU, U\ RAISON ET LA BA QUE Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système ba11caire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demaiu matin. H enry Ford Je ne suis qu'tm banquier faisant le travail de Dieu. Lloyd Blankfcin PDG de la banque Goldman Sachs 39 DE LA SOCIÉTÉ DU DO . À LA SOCIÉTÉ DE L:ARGENT D'abord tout commence par la société du don. Du don ct du comre-don, de l'échange, où la notion de prêt intéressé - à l'opposé du prêt pour le prestige : «je donne donc je suis» - est inconcevable. Ce sont les sociétés dites «primitives))' avec leur fonctionnement découvert par Robert H a rry Low ie (le potlatch, l'échange symboliq ue non utilitaire) étud iées pa r Ma rcel Mauss, et q ui rend toute logique libérale im pen able. Des sociétés q ui ont fo nctionné pa rtout, penda nt des m illénaires, dont Pierre Clastres nous fait l'éloge à travers son observation des indiens d'Amé riqu e, «ces perda nts magnifiqu es » qu i vivaient encore sur ce principe il y un siècle et de mi. Sociétés dont Jean -C la ude Michéa fait rema rq uer q u'elles sont les seules durables, q uand la société dite « libérale», fondée sur le principe inverse - leprêràintérêtdel'individuégoïste- n'existe, a u mie ux, que depu is deux siècles et a généré, fort logiqu eme nt, plus de viole nce et d'instabilité qu'aucune autre orga nisation sociale avant elle ... Il fa ut e nsuite comprendre comment le sociétés humai nes one pu passer du don pou r le prestige a u prêt pour l'intérêt. De l'élégance à la laideur, de la noblesse à l' usu re. Sans dou te le développe me nt inéluctable des force prod uctives, dû à l'hom o sapiens ct à l'hom o fa ber - a u génie in venti f e t tec hni cie n de l'homme - a-t-il pe rmis à l'hum a nité de passer progress ive me nt d'une société de la stricte survie - on ma nge tou t ce qu 'on produit - à la société de produ ction d'excéde nts. Excéde nts d'a rtefacts: agricultu re (et non plus cueillette) obj ets manufacturés (outils, poteri es .. . ) que l'on peut dès lo rs écha nge r sur un marché, pour ra isons utili tai res, soit le début du comme rce. Des échanges q ui s'amplifie nt et se généralisent et q u i, après la phase pre mière du troc, amènent nécessaire ment l'idée pratiq ue d'un moyen ab trait c t polyvalent d'échange généralisé: la monnaie. Et qui d it monnaie dit argent : idée d'accumulation de richesses pour la richesse. Une accu mulation q u i peut, dès lors, sur un cha mp social lui -mê me modifié et déspiritualisé pa r cc processus, venir concurrencer le prestige du don ct fi nir, fatalement, par le remplacer. U ne prise de pouvoir par l'argenr contre le prestige de l'a utorité fort bien montrée, par exemple, dans le très beau film sur la fin d'une certaine a ristocratie indienne- d'Inde cette fois: Le Salon du musique de Satyajit Ray. 40 41 PETITE Gf: ÉALOG IE DE LA BANQUE: AU DEBUT ETAJT LE DON ~ ~ DE I..:ARGE!\T À I..:IDÉE DU PRÊT !.:argent accumulé, né de l'écha nge marchand, amène nécessa ire me nt à son to ur l'idée du prêt. Er dans une société marchande d'accumulatio n, plus du prêt gratuit po ur le prestige et le plaisir de l'écha nge, où la domination symbolique provie nt de l'élégance el de la magna nimité du prêteur (mécanisme to ujo urs vivace dans la sphère intime et pri vé, qua nd deux mâles s'affrontent pour le prestige de payer l'addition au restaurant), mais du prêt po ur la domination maté rielle par l'argent ; soit le pouvoir vil au-dessus du prestige ... LE PRÊT À INT ÉRÊT INTERDIT MAIS AUTORISÉ À LA MARGE Encore un pied dans les sociétés traditionnelles de la no blesse et du don, les sociétés à la fois marchandes, mais wu jours religieuses- soit, par exemple, nos monarchies chrétie nnes du Moyen Âge- ont encore la conscie nce que le prestige social, pour que la société de meure à J'image de Dieu , doit venir de la noblesse d'attitude et d 'âme. Ainsi interdisent-elles, pour raison religieuse, c'est-à-dire spirituelle et morale, k prêt à inté rêt. .. Mais comme le dévelo ppeme nt du commerce ct des échanges à cette même période - disons à partir du xmc siècle - rend aussi le prêt nécessaire à son développeme nt, et qu 'il ne peut plus y avoir, da ns une société de commerce ct d'argent, de prêt sans inté rêt - le prêt d 'argent sa ns intérêt n'aya nt ' littéraleme nt <(aucun intérêt » - l'Eglise, à la fois 42 spirituelle er pratique, c'est à dire sociale, autorise cc prêt, ma is à la marge. Elle confie do nc cette pratique à la fois ignoble ct néce saire - tout à la fois socia le matérie llement et antisociale spiritue llement - à une caste maudite, maintenue hors de la société de Dieu, par qui circulera l'argent, majs à qui ont se gardera bie n, po ur qu'elle ne vienne pas me nacer, avec son accumulatio n de profit, l'ordre social fondé sur le prestige et la dépense, de lui octroyer aucun droit politique. Ainsi existe ra-t-il, pendant quelques siècles, une société do uble, l'une officielle, prestigieuse et somptuaire, ayant le pouvoir par la noblesse et la re rre, mais s'appuyant e n douce sur une caste cachée, offi cieuse et maudite, accumulant progressive me m dans l' humiliation la richesse de l'usure ; é norme moye n par ailleurs de corruptio n et de dominatio n. Et c'est par cet acide matériel de la tentatio n, rongeant de plus e n plus la société spiritue lle, qu'arrivera fata lement le mome nt de la destructio n du Prince, par l'abolition des privilèges héréditaire de la noblesse et l'égaJjté citoyenne. Égalité citoyenne ratifiant dans les faits le pouvoir exclusif de l'argent, et par laquelle la Banque, peu à peu, prendra les pleins pou voirs. C e mome nt étant précisé me nt celui de la Révolutio n fra nçaise où Robespierre rue le roi, puis la Banque rue Robespierre. Soit une révolutio n, au -delà de l' habillage form el éga litaire, aux motivations cachées parfaitement antisociales ct a ntipopulaires ... 43 LA LOG IQUE VlCT OTRE DE LA RÉFORME LE PR!T AUTORISÉ CHEZ LES CHRÉTIENS PROTESTANTE SUR LA TRANSGRESSION • • Mais les c hoses ne sont évidemme nt pas si lin6lires. Parallè leme nt à ce système d'interdit autorisé à la marge par les sociétés très chrétie nnes. se développent d'autres métastases et d'a utres logiques de la Banque. Ce sera par exemple la Renaissance italie nne avec ses papes ba nq uie rs, oxymore théologiquement hérétique qui, notamment avec les Borgia, pon e ra dura blement atteinte à la respectabilité de la catholicité et entraînera, e n panic, la Réforme. Soit le protestantisme sous sa forme spiri tualiste et popu laire de reto ur à la pureté originell e chrétienne. Jésus étan t par excellence l'inca rnatio n occidentale du don c t de l'ordre social par l'échange désinté ressé. Ce se ra, a utre réponse ma is inverse, la modificatio n théologique de la Ré forme, comprise cette fois comme adaptation des valeurs chrétie nnes à la société du commerce et de l'intérêt. Soit le protestantisme, non pas comme refus du papisme décadent et ostentatoire - ce qu 'il fut aussi - mais le protesta ntisme tel que le définit Max Webe r, comme éth ique du capita lisme naissant où le bo urgeois, encore religieux, accumule la richesse et ne s'enrichit pas encore pour lui-même, mais po ur la plus grande gloire de Dieu . 44 ' CATHOLIQUE, OU DE VENISE A LA CIT Y La solution protestante, adapta nt la théologie à la pratique plutôt que de la bafou er o utrageusement comme les papes ba nq uiers catholiques, triomp hera logiquement dans le temps. Ainsi, la banque chrétienne initialement catholique ct italienne, sombre ra da ns le crime fa milial ct l'épopée tragique, tandis que l'industrieuse pratiqu e protestante et bo urgeoise triom phe ra pour devenir monde, d'abord dans le monde réformé a llemand, puis da ns le monde occidem a l to ut e ntier, via le pu rita nisme anglo-saxo n. o us e n sommes d'ailleurs to ujo u r là aujourd' hui , où deux principes bancaires coexistent e n Occident, l' un protesta nt ct de forme pl utôt ascétique et e ntrepre neurial ; l'a utre plus difllcileme m nommable ct plus spéculatif. Principes ta ntôt a lliés, tantot concu rre nts ... ~ JONCT IOl\: DE U\ BAl'QUE ET DE U\ COURONNE D'ANGLETERRE : :-.:AJSSANCE DE I.:EMPIRE. Deux principes contraires qui, a lliés, produ isent d'évidence un énorme saut q ualitatif. Cc sera l'allia nce de la noblesse et de la banque historique ment effectuée, cette fois, par la couronne d'Angleterre. Alliance et saut qualitati f que nous pouvon s poser, au sens où nous l'entendons, comme acte de naissance de l'Empire. Alliance de la Couronne ct de la Banque qui pro- 45 ' duira un pouvoir de domination su r le monde sans commune mesure avec les expériences précédentes, italiennes ou germaniques. La force de m odification sur la m arche du m on de de la Compag nie des Indes orientales allant très au-delà de la théologie réformée et de l'épopée fa miliale d es Bo rgia ... U n pouvoir impérial qui s'amplifiera encore, nous le verrons, en passant de la Couronne et de la C ity, à ' Wall Street et au x EtatsUnis d'Amérique comme l'évoque souvent, de façon obscure et contradictoire, le populiste américain L yndon L aRouche . .. Dès lors le travail de la Banque, à l'intérieur de ce po u voir partagé et non visible au commun des m ortels, sera d' in verser le rapp ort de force, notamme nt en s'efforçant de prendre le contrôle de la monnaie. Une prise de pouvoir historiquement ratifiée par la privatisation des banques centrales. U ne prise de pouvoir nommée par les médias complices « indépen dance », pour sig nifier qu'elles sont parvenues à échapper, en fin d e course, a u pouvoir régalien du Prince; soit à tout pouvoir et à tout contrôle politique ... BA QUE ET POUVOIR POLITIQUE, LA PROGRESSIVE INVERSON DU RAPPORT DE FORCE ABSTRACTION ET LOGIQUE ASOCIALE DE LA BANQUE D ans le systèm e monarchique catholique, la banque se trouve donc à côté du pouvoir, tenue en respect. Bruta lem ent remise à sa place parfois, comme sou s le règne de Saint Lo uis, mais le déstabilisant parfois au ssi, comme à la fin du règne de Louis XVl. Avec le système m onarchique puritain angla is, au con t raire, la banque partage le pouvoir, d o nnant à cette allian ce a p riori contre nature, une stabilité et une puissance inéga lées. U n pouvoir décuplé p our le Prince, m ais aussi un risque de voir s'inverser le rapport de force. Un rapport de force établit par le pouvoir régalien - d'abord aux m ains du Prince - de battre monnaie. Le contrôle de la monnaie étant, dans un monde de moins en m oins terrien et de plus en plus capitaliste, la clef de la domination économ ique et politique à travers la politique des banques centrales. La Banque s'émancipant progressivement de tout pouvoir pol itique pour deven ir, en réalité, le pouvoir politique cach é s'exerçant à travers la politique des banques centrales (masse monéta ire, taux d'inté rêt ... ), la Banque se li bère aussi logiquement de tout frein social. La responsabilité de tenir compte des effets sociaux et humains des politiques bancaires (spéculation, désindustrialisation , délocalisation, chôm age . .. ) incombant toujours, officiellement et m édiatiquem ent, au Prince et aux représentants politiques. Un processus de domination des banques, de leur vision abstraite et asociale du monde de l'échange q ui explique, à lui seul, la vio le nce sociale et l' inégalité sociale aggravée qui accompagne paradoxalement l'accro issem ent des richesses, ai n si que l'impuissance croissante des politiques, en réalité sans pouvoir, à résoud re la C rise. 46 47 • Les politiques, dans cette logiq ue, deve nant de plus en plus le personnel communiquant payé par le pouvoir occulle bancaire (soit Ben Bernanke derriè re e t au-dessus de Barack Obama) pour prendre les coups à a place et mentir au peuple en ne parlant jamai des causes réelles et bancaires de la Crise. Une remarque valable e n France aussi bien pour I'UMP que pour le ' PA. La Banque, intrinsèque me nt fondée sur l'abstraction du chiflre au détriment de l'humain (spéculation) , libé rée de tout frein politique et social (indépend::t nce des banques centrales} et protégée de surcroît par son invisibilité politique et médiatique (do minatio n de l'argent sur le politique et les médias) devenant progressiveme nt - compte tenu de sa logique mêm e - pure prédation et pu re violence. Une violence a:,sumée et e ncore accrue par l'idéologie de ses dirigeants et cadres, majoritairement formés à l'inéga litari me méprisa nt de l'An. cten tc ta me nt ... PETITE GÉ~ÉALOG IE DE L\ BAl'\ QUE, SUITE : DU PRÊT PRODUCTIF AU RACKET PUR ET SIMPLE La Banque comme force et principe impérial n 'a donc rien à voir, au fina l, avec la banque de dé pôt et de prêt ùu coin de la rue, son a ncêtre et son o rig ine dévo yée. Un dévoit:mtnt do nt o n peut marque r les étapes successives comme autant de sa uts ... 48 D'ABORD PRÊTER DE I.:ARGE T QU'Ol A Cargent prê té aux uns par la banque d'investissement et de dépôt correspond à de l'argent déposé par d'autres, et le taux d'inté rêt rembo ursé e n plus du capital - soit de la masse monétaire créée en plus que celle déjà en circulation - corre pond également à la création de richesse réelle d'une entreprise aidée par cet investissement productif... ENSUIT E PRÊTER DE I.:AGE T QU'ON A... E 1 PARTIE üugent réellement présent en banque ne risquant pas d'être retiré en mê me temps par tous les déposa nts, la tentation devient rapidement gra nde de prêrcr plus que les sommes effectivement e n dépôt. N aît a lo rs le« multiplicateur », soit une fabrication d 'arge nt scriptural m ais toujours dévolu à l'investis e me nt producti( Arge nt temporairement fictif, mais devenant réel a u final par la créarion de riches es (valeur ajoutée) duc à l'investissement productif: Un mécanisme de fuite en avant peu dangere ux à deux conditions. Un. Que l'économie se tro uve dans une phase de développement et de croissa nce illimitées, comme c'était le cas au moment de l'invention de cette pratique à la Re naissance. Deux. Qu ' une autorité politique au -dessus de la Ba nque régule et limite cette pratique au n.:ga rd de la croissance et du développement économique réel, et pas seuleme nt scriptural et spéculatif. .. 49 PRÊTER OE L:ARGE'l'T QU'O. A DE ~lOIN Ei' .\IOIJ'\S Un contrôle et une modération de la fuite e n avant de prêts bancai res, sa n commune mesure avec les dépôts, appelés «réserve fractionnai re». Une réserve fractionnaire imposée aux banques par le politique, mais qui, par la force des choses er compte tenu de l'évolution du rapport de force entre le politique ct l'argcm, aura tendance au cours du temps à tendre progre sivemcnt vers zéro ... PRf:.TER DE t.:ARGENT QU I N'EXISTE PAS, MAIS TOUJOURS CONTRE. 1 TÉRÊT Suite à cc lent processus de dégénérescence ct de prise de pouvoir - l' un étant permis par l'autre- la Banque devient donc progressivement une pure e ntreprise de racket ct de dépossession. En effet, la mas c monétaire mise e n circulation par les banques étant toujours supérieure à la croissa nce possible (création de valeur ajoutée) et le taux d'intérêt, lui, mécan iquement impossible à rembourser. Ce prêt d 'argent, fictif, mais que seules le banques ont le pouvoir de prêter, équ ivaut donc, à trave rs la garantie hypothécaire sur l'outil de travail et les biens, à une lente captation de toutes les richesses privée par la Banque. La Banque devenant a insi progressivement propriétaire de tout, sa ns j:~mai s rien produi re, et avec de la f.1u sse monnaie pour seule mise de fonds! Nous touchons là à cc que nous pouvons appe ler à la fois le génie et le vrai ceret bancaire ... 50 PRÊTER DE LARGENT QUI N'EXIS I'E PAS, ~WS TOUJOURS CONTRE lNTÉRÊT ET QU'ON EST LE SEUL À POUVOIR PRÊTER, Y COMPRIS AUX ÉTATS Ce processus d'endettement voulu , fatal et généralisé, d'abord appliqué au monde de l'entreprise privée, connaîtra encore un saut qua litatif avec la privatisatio n des ba nques centrales dans tout l'Occident. Privatisatio n des banques centrales correspondant à l'ultime dépossessio n du Prince et du politique d' un pouvoir régalien fondamental. Un pouvoir qui étai t celui de fa ire é mettre par la banque natio nale, sous contrôle de l'État, une masse d 'arge nt pour les gra nds investissements publics (P ian, développement des infrastructures, politiques socia les ... ) prêtée à l'État à taux zéro. Cette masse d 'argent créée de tou tes pièces, mais garantie par l'État en boos du Trésor devenant, comme à la période vertueuse de la banque de dépôt et d'investissement, richesse réelle à terme, absorbant cette masse monétaire supplé me ntaire, par la production de richesses effectiveme nt permises et prod uites par ces investissements publics; soit du développement, et non de l'inflation. Pure inflation en effet si le pouvoir politique par démagogie électora le, se met à abuser de la planche à billets. Raison invoquée pour privatiser le système sa ns rien y changer, sinon réserver cc droit d'abuser aux seules banques privées ... 51 DE LA BANQUE ACCÉLÉRAT EUR DE DÉVELOPPEMENT À LA BANQUE PARASITE: FIN DES POLITIQUES SOCIALES, JNTÉRtT DE LA DETrE, RACKET DES BAi' IQUES ET TRAHISON DES POLITIQUES O r, avec la privatisation des banques centrales, imposée à l' insu des peuples maintenus dans l'ignorance complète des processus bancaires, les , Etats se voient tous désormais dans l'obligation d'emprunter l'a rgent nécessaire à leur développement sur le marché privé, avec intérêt. Po ur la France ce sera: , La fin du droit de prêt à l'Etat à taux zéro pa r la Banque de France. Décision prise le 3 janvier 1973 sous la présidence de Georges Pompidou (ancien directeur de la banque Rothschild). Une décision et , une dépossession du pouvoir régalien de l'Etat qui a va ie nt nécessité, au préalable, l'éviction du Général de Gaulle. Pour l'Europe: La créatio n de la Banque centrale européenne (volet bancaire de I'UE), imposant en douce - par l'article 104 des accords de Maastrich, rebaptisé article 123 dans le Traité de Lisbonne - cene même interdiction à toutes les anciennes banques nationales des membres de l'Union européenne. Et ce au nom, bie n sO r, de la rigueur économique et de la fraternité des peuples. Un taux d'intérêt, payé désorma is pour les investissements publ ics nécessa ires au développement, qui est le vrai nom de la dette et de la politique de la dette. , Un racket privé imposé aux Etats sur le dos des 52 peu ples avec la com plicité silencieuse des politiques; y compris du bouillonnant Besa ncenot q ui ait fort bien qu 'il ne doit jamais aborder ce ujet s'il veur continuer à passer chez Drucker. , U n racket bancaire à l'échelle des Etats, et sur le dos de peuples, qui est la première raison de la fin de l'État providence au tournant des années 1970. La raison majeure de la fi n de toutes les politiques sociales de développe me nt qu'on appelle la Crise. Le paie ment de l'i ntérêt de la dette - en réalité pu r racket de la Banque absorbant désormais tout l'a rgent normalement dévolu a u développement et au social - étant exacteme nt égal, en France, à la tota lité de l'impôt sur le revenu du trava il. Un e éq uiva le nce que l'on doit compre ndre, au-delà du symbole, comme une pure équation ... LA DElTE, SOIT LA CAPTATION PROGRESSIVE DE TOUTE LA RICHESSE DE I.:ÉTAT PAR LA BA.'iQUE , Cette obligation pou r les Etats d'emprunter de l'argent sur le marcbé privé, avec taux d'intérêt contre gara ntie e n bons du Trésor, produit au niveau des Natio ns occidentales la même conséquence que la garantie hypothécaire pour le monde privé des affaires. Soit, à travers une dette toujours grandissa nte ct structure llement inremboursablc, ct par cc même processus de racket ct de dépossession, le transfert progressif (notam me, nt par les privatisatians) de toute la richesse de l'Etat dans les mains de la Banq ue, po urtant pur pa rasite ... 53 LE SECOND SAUT DE CEMPIRE: DE LA CITY À WALL STREET ET DE CEMPIRE ANGLAlS À CIMPÉRIALISME US, SOIT CESCROQUERJE DU DOLLAR Ainsi, de l'Italie des Borgia à une certaine Amérique de Wall Street, en passam par la C iry de Londres, la Banque, comprise comme processus de concemrarion et vision du monde, a-t-elle pris progressivement les pleins pouvoirs su r les nations d'Occident. , Pouvoir occulte mais bien réel piloté des EtatsU nis pa r Wall Street, ct q u i seul peut expliquer la répo nse des États occidentaux au de rnier crack fin ancier. Soit, plutôt que la liquidatio n de ces prédateurs et parasites bancaires en fa ill ite, le tra nsfe re de le u r dette aux pe uples et leur renflouement par des masses encore accrues de fa usse monnaie tou jou rs dévolue à la spéculation, quand cen e m asse de fausse monnaie à usage spécularif, destructrice d'économie, est la raison même de la C rise ... LE PROGRESSIF DÉCOUPLAGE D U DOLLAR DE TOUT CONTRÔLE POLITIQUE ET DE TOUTE RÉALlTE ÉCO OM IQUE, ET SES CONSÉQUENCES U ne prise de pouvoir total de la Banque sur le politique ct les peu ples d'Occident, fondée sur un découplage tota l de la fin a nce et d u dollar d'avec toute réa lité économiq ue, effectuée e n plusieurs éta pes, et a ux mul tiples conséquences .. . 54 1913. CRÉATION DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE A.\fERJCAIJ''I~ , En 1910, le Congrès de Erars-Unis pour en finir avec le pouvoir financier qui, déjà, déstabilise l'économ ie du pays (panique bancaire de 1907), organise u ne réunio n secrète des grands banquier a méricains et occidentaux (Rockefeller, J.P. M organ, Vandcrlip. .. ma is aussi J'Européen Rothschild à travers Pa ul Warburg .. . ) afin de menre les banques sous contrôle. D émarche qui revient, selon la célèbre formu le initialement due à Ka rl Marx, nconfier a u renard la garde du pou lailler! Le résulta t ne sc fa ir pas attendre, c'est le 22 décembre 19 13, soit un an à peine avant la Prem ière G uerre mondi::d c ct sous la présidence de Wood row Wilson - falote créature fina ncée par la Ba nque - la créatio n de la Rése rve fédéra le américaine. Une Ba nque des banques qui, contraireme nt à cc que son nom indique de façon parfaite ment me nsongère, n'est n i u ne réserve, ni fédéra le, ni même spécialeme nt américaine (l'Europe: la C ity, l'Allemagne et la France y étant repré entées), mai un cartel mo ndial des douze plus gra ndes banque privées (Barings, H ambros, Laza rd, Erlanger, Sch roder, Seligman, Speyer, Mallet, Rothsc hild , Morga n, Rockefelle r ... ) travaillant de concert et ayant dé a rma is la haute main sur le dollar, devenu mo n na ie mond iale ... 55 1913. CREATION DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE AMERICAINE ... ET DE I.:IMPOT SUR LE REVENU DU TRAVAI L 1 A Coup de force et magistrale arnaque accompagnés, et ce n'est pas un hasard, de la création dans le même temps de l'impôt sur le revenu du travail. Le paiement ' de l'intérêt de la dette par les Etats, désormais interdit d'emprunt à taux zéro pour leurs investissements productifs, étant la cause mécanique, dans le même , temps, de la mise en place par l'Etat de cet impôt sur le travail. Un impôt sur le revenu du travail - déguisé en impôt social par sa progressivité- q ui sert purement et simplement à payer l'intérêt de la Banque. Soit, , par la médiation du Trésor publ ic et de l'Etat, le racket de la Banque prédatrice sur le produit du travai l cimyen .. . 1920-1929, DE LA FAUSSE PROSPÉRITÉ À CRÉDIT ' ' A LA GRANDE DEPRESSION Une prise de pouvoir par la Banque régnant désormais librement sur le doll ar, également responsable de la fau sse prospérité des an nées 1920 et de la crise q ui en résulta logiquement en 1929. Soit la mise en place, par le crédit et l'endettement de masse, de la stratégie bancaire de la << bulle». Une stratégie d'enrichissement et de captation des richesses par la Crise provoquée qui entraî nera la Grande D épression. Soit la fai llite de mi ll ions de petits propriétaires et de petits entrepreneurs poussés à la spéculation, entraînant le chômage de dizaines 9e mi llions de salariés jetés sur les routes, et cc au seul profit de la Banque qui organisa la crise et ramassa la mise ... 1914-1918, CREDIT ILLIMITE .. . POUR LA PREMIÈRE GUERRE MO DIALE 1933- 1938, DE LA FAUSSE SOLUTIO DU ' NEW-DEAL A LA VRAIE SOLUTION PAR LA DEUXIÈME GUERRE MO DIALE Une prise de pouvoir par la Banque régnant désormais librement sur le dol lar, responsable entre autres des cinq années que va durer la Première Guerre mondiale, puisque sans cette offre massive defausse mon naie- remboursableavecintérêts - les belligé rants (France, Allemagne, Angleterre ... ) da ns l'impossibilité d'emprunter du vrai argent sel on le système antérieur, se seraient retrouvés, de l'avis de tous les experts, en cessa tion de paiement et obligés de déposer les armes au moins deux années plus tôt. .. Une logique perverse d'un coût social terrible dont le Président Roosevelt- lui -même sous contrôle de la Banq ue comme son prédécesseur, notamment via son finan cier ct conseiller, le spéculateur Bernard Baruch - s'efforcera, dans les limites de son faible pouvoir, de lim iter les effets néfastes par le «New Deal >>. Une g rande dépression qui se ra , en réalité, solutionnée par la nouvelle g uerre à crédit d'un montant encore plus faram ineux que la précédente - que sera la Deuxième Guerre mond iale, si 56 57 , 1 l'on sait que le no mbre de chô meurs en Amérique, malgré un ew Dea l ,. qui aura surto ut considérablement aggravé les déficit publics- toujours au profit de la Banque - était encore de onze millio n en 193 ... (< 1945, LE BRICOLAGE DE BRETTO_:\; WOODS En 1945, la fiction de l'étalon-or, garantissant e n théorie la valeur du doll ar papier, est tellement intenable, compte te nu de la fausse monnaie léga lement mise en circulation par la FED, q ue Jo h n Maynard Keynes - éga le ment ho mme de l'oligarchie mais brilla nt économ iste - se voit sollicité pou r remettre un peu d'ordre dans le système et lu i redonne r un scmblam de crédibil ité. Cc cro m les :~ccords de Breno n Woods, par lesq ucl Keynes teme ra de limiter la fuite en avant de la planche à bi llets par le « Bankor », soit l'idée d'un étalon mobi le. Te ntati\'e à mi-chemin du strin étalon-or er de la fau e monnaie papier. inscrire dans la logique de la FED, qui e ra un échec, mai qui pe rmettra aux accord de Breto n \ Voods, sous couvert de re mise e n o rdre du ystème monétaire inte rnationa l dépendant du dollar, d'étendre e n réal ité le règne de la finance a mé ricaine sur le reste du monde, à traver la création de la Ba nque mondiale et du Fo nd monétaire international. .. 1971-1973, FIN DE TOUTE RÉFÉRENCE A I.:OR ET MISE EN PLACE DU PÉTRODOLLAR En 197 1. le décrochage entre les stocks d'or américa in et la masse monétaire est devenu tel que les USA, forts désormais de leur seule crédibi lité militaire (que l'on peut aussi appeler menace) a n noncent au reste d u mo nde, cette fois par la voix de leur président Nixon, que le dollar, jusqu'alors convertible en or pour les nations étra ngères, sera dorénava nr non convertible et adossé à ... rien ! Et en 1973, pour contra ind re les autres natio ns à utiliser qua nd même cette fa usse mo nna ie comme mon naie de réserve, un système de changes fl ottants est mis en place, étalon né cette fois sur le pétrole. Da ns les fa its, ce sera- par un accord de protection militaire avec l'Arabie saoudite (accord lia nt désormais la Ba nque au waabisme du fu tur Ben Laden ... ) - l'instauration d u « pétrodollar ... Soit un système imposant désormais aux nations du monde, via l'OPEP (O rganisation des pays exportateurs de pétrole) de payer leu r commande de pétrole e n dollars. Une méthode efficace po ur contraindre les natio ns à ga rder, er même à augm enrer leur stock de billets verts, pourtant éta lo n nés sur rien et convertibles en rien, sinon en pétrole ... 20 10, LA FED, DE TRÈS LOIN LA PLUS G l~NDE FORTU E PRIVÉE ET CACHÉE DU MONDE, NET D'IMP6T ET SANS RIEN PRODUIRE 1 Pou r donner au lecteur un o rd re de g randeur : 58 59 d'après le magazine Forbu, l' homme le plus riche du monde serail Bill Gates crédité - grâce à sa société Microsoft, géa nt mondial de l'informatique - d' une fortune de 50 milliards de dollars. Or il faut savoir que les seuls inté rêts perçus par la FED s'élèvent, annuelle me nt, à 2 500 millia rds de dollars. Soit 50 fois la fortune de Bill Gates chaque année, et ce net d'impôts et sa ns rien créer ni produire, si ce n'est de la fau sse monnaie! Une supe r fortune que se partage le cartel des douze banquiers internationaux cachés derrière la FED, et qui laisse loin derrière tous les autres compétiteurs, Sultan du Bahreïn, Reine d'Angleterre ... ce q ue sc garde bien de révéler le magazine Forbes! LA FED, SOIT LA BONNE FORTUNE DE L:OLI GARC HIE BANCAIRE MONDIALE, MAIS LA PERTE DU POUVOlR D'AC HAT POUR TOUS LES AUTRES, Y C0~1PRIS LE PEUPLE AMÉRICAIK Pe nd a nt ce te mps, cen e c réa tion de fa usse mo nnaie e ntra îna nt une dévaluation constante de la va leur de l'a rgent, les détente urs de dollars, à comme ncer par le peuple américain, ont vu depuis l'a nnée 1913 1eurargentperdre90%dc a va le ur cl le ur po uvoir d'achat baisser d'autant. Une baisse constante compensée par la hausse vertigineuse de leur consommatio n à crédit auprès des banques ... LES RÉSISTANC ES À LA BANQU E ' , A t:INTERJEUR DE L:EMPIRE Ma is partout, cette lente et discrète prise de po uvoir de la Ba nque ne s'est pas fa ire sans résistance. Y compris e n Amé rique où s'affro nte nt dès le départ deux conceptions opposées de la dé mocratie américaine. D'un côté l'Empire du libre écha nge à la conquête du monde, de l'autre une natio n libre de petits producteur ... Pour q ui a bie n compris la mécanique: plus la Réserve fédéra le prête d'arge nt. plus e Ue fait de profits ct plus e lle creuse les déficits pubJjcs, , à comme ncer par son pre mier emprunteur, l'Etat a m éricai n. Ain si la dette a méricaine, déjà de 1000 milliards de dollars en 1971 est-elle passée, via cette fuite e n ava nt voulue ct e ncouragée, à plus de 50000 milliards de doll ars e n 2010. Et les deux ca uses maje ures d'emprunts publics éta nt les crises ct les guerres, on devine le rôle qu'a aussi joué la FEn, depuis 19 13, dans la survenue de ces évène ments. Ainsi peut-on opérer, selon les périodes et les prés ide nts a u pouvoir, une do uble lecture de l'Amérique des pères fonda teurs. D'u n côté sa conception populiste - réhabilitée à gauche par C hristopher Lasch, dans les années 1960, et sa luée récemment par Jean-Claude Michéa e n France - qui fait de la démocratie américa in e 60 61 LE COMBAT PERDU DES POPUU STES A~ IÉRICA I S CO!'iTRE LA BANQUE une association de petits propriétaires et de petits producte urs libé rés du joug des monarchies inégalitaires d'Europe, ct particulièrement de la Couronne d'Angleterre et de sa C ity. Une arion de citoyens entrepreneurs finan cés par la murualisation de leur fonds propres, et appuyés sur une solide éthique protestante issue du réformisme originai re perit bou rgeois allemand. C'est la démocratie américaine à laquelle se réfère notamment aujo urd 'hu i le publiciste dissident AJex Jones. Cette Amérique idéale des cow-boys ct des westerns de John Ford, financés cyniquement par H ollywood et la Banque pour cacher l'autre Amérique. Celle de la co ntinuation du processus impérial anglais à une échelle supé rie ure. Soit l'Amérique du messia nisme conquérant anglo-saxon puritain , appuyé cen e fois sur le message sa nguinaire et méprisant de l'Ancien testament du D eutéronome, afin d'étend re cette domination à la totalité du monde par la puissance de la Banque et l'idéologie du libre échange. Deux Amérique en fait. !.:Amérique populiste et isolationniste du Middle West et des natifs, luttant contre l'Amérique impériale mondialiste des élites des côtes Est et Ouest, du ew York de Wall Street ct du Los Angeles d'H ollywood. Deux Amériqucs se revendiquan t, en apparence, du même libéralisme et de la mê me Bible, mais sans y voi r du tout la même chose. Le libéralisme popu liste de l'une étant, dans les idées et dans les faits, l'exact contraire du libéralisme impérial de l'autre ... 62 1832- llB5. LE COMBAT E:'\TRE LA DÉ.\'IOCRAllE ET LA Bru"'QUE OU I.:E.MBLÉ~lATIQ UE PRÉSlDEAT }ACKSO ' Cc combat interne, souvent secret ct bien évidemment caché e ntre la Banque ct l'Amérique ~itoycnnc, ja lonne roure l'hi toire politique de Etat -Uni dès on combat pour l'indépendance. Il explique aussi la plupart des tenrativc de déstabi li arion et d'assassinat des présidents e n exercice - à co mmencer par celui du président Lincoln - selon qu ïls se sont soumis ou ont tenté de résister à la puissance de la Banque. Po ur exemple, un président typique elu cou rant popu liste a mérica in (pour re nforcer son assise po litique contre les puissances d'argent, il multipliera p:tr sept le nombre des é lecteurs citoyens a méricains), le président Andrew Jackson opposera par deux foi~ on veto, e n 1832 puis en 1835, à la reconduction de la Banque centrale, a ncêtre de la FF.D, créée dès 17 1 par son prédécesseur pro- Banque, Alexande r Hamilton. Une oppo ition acharn ée à la prise de contrôle de la démocratie américaine par la Banque qui valut très certainement à Jackson la tentative d'as assinat à laquel le il réchappa de justes e le 30 janvier 1835, mais un combat qui était pour lu i si crucial qu'il fera graver comme épi taphe: «}'ai vaincu/a Banque >> sur sa pierre tombale! Une résistance aux puissances d'argent, de la pan de présidents souvent issus de milie ux modestes, devenue quasi impossible - pour ne pas dire impen sable - dt:puis la créarion de la FED, en 19 13, avec la complicité du Congrès. 63 Les présiden ts a méricai n depu is cette date devant rous être considérés, de Woodrow Wilson jusqu'à Barack Obama, en passant par les très suréva lués Roosevelt ct Eisenhower, comme de purs «obligés,. de la Banque. , Le pouvoir d u président des Etats-Un is, qu ant à cette in ritution, e limitant a u droit de choisir le président de la FED parmi six no ms soumis par le cartel! U n pouvoir do nt le dern ier président Obama n'osera même pas user puisque, malgré son bilan catastroph ique a u rega rd de l'écono mie a mé ri ca ine, il reconduira pu reme nt et simpleme nt le prés ident sort:~ nt, précéde mm ent no mmé par G eorges Bush, Ben Bcrn anke, lui-mê me successeu r d'Alan Grccnspan. capita lisme de pure spécula tion , abstrait c t cosmopolite, décrit par Karl M arx. Cc com bat frontal, typique du climat de l'e ntreDeux-guerre, s'exprime ra notam me nr à travers la publicatio n d'un Üvre constitué d'articles parus emre 1920er 1922 dans le journal d'H e nri Fo rd, Th~ D~arbom lndependent. au titre évocateur : Le juif int~mational. U n combat entre deu.x conceptions de 1'Amériq ue et d u capitalisme- selo n H en ri Fo rd - qui sc soldera par la défa ite de ce dernie r, sa rétractation et ses excuses publiques. Le grand entreprene ur anglosaxon s'abste nant, à partir de 1927, de to ut commentai re politiq ue et s'affi liant même, pour faire amende ho norable, à u ne loge maçonnique répo nda nt :l U doux no m de « Pa lestinia » ... 1920- 1922, LE C RI o·ALARM E D'HENRY FORD 1924, LE REPENTIR TARDIF DE. WOODROW WILSON Une fois gagné ce combat contre l'Amé rique des petits propriéta ires, la Banque. poussée par sa logique, va devoir me ner un autre combat, cette fois à un niveau supé rieur. Ce sera le combat du ca pitalisme bancaire, purement spéculatif, incarné désormais par la FED et Wall Street, contre le capita lisme entrepreneurial et industriel anglo-saxon, incarné notamment par H enri Ford . Une lutte pour la domination capitaliste qui atteindra son apogée au lendemain de la Première Gue rre mondiale opposant, selo n H enri Ford, le plus grand e ntre prene ur ind ustriel a mérica in de l'époque, l'éthiqu e protesta nte du capita li sm e d'entreprise anglo-saxon, décrit par Max Weber, au Celui qui, plus qu 'aucun autre, dut son électio n à a ~ou mi ssion à la Banque, le Préside nt \Voodrow \Vil on, fera. au seui l de sa \'ie, ce comme ntai re sa ns équivoque à propos de la création dom il savait po rter une responsabilité écrasa nte devant l'H istoire ct le peuple américa in. fe mis tm homme des plus malheureux. j'ai inconsciemment ruiné m on pays. Notre grande nation indwtrielle, déclare-t-il à propos de la FED, est désormais contrôlée par Leur système de crédit. Notre système de crédit est privatis~ c'est pourquoi la croissance du pays ainsi que toutes nos activités sont entre les mains d'une poignée d'hommes qui, si nécessaire, pour des 64 65 raisons qui leur incombent, peuvent geler et détruire l'authenticité de la liberté économique. Ainsi sommes nous devenus tm des plu.s mal gouvernés, des plus contrôlis ct des plus soumis des gouvernements du monde civilisé. Il ne s'agit plus d'un gouvernement d'opinion libre ni d'un gouvernement de conviction élu à la majon'ti, mais d 'tm gouvernement soumis à la volonté et à la ftnneté d'tm petit groupe d'hommes domi110nts. Difficile d'être plus explicite sur le jugement que portait cet homme au seuil de sa vie sur son œ uvre ... 1963-1969, L:.ASSASSINAT DU PRÉSIDENT KENNEDY ET LA LJQUIDA.'J'ION OU GÉNÉRAL DE GAULLE U n lie n évident entre la mort du préside nt Kennedy ct sa tentative de repre ndre le pouvoi r sur la Banque, qui fait si peu r aux élites américaines que mê me Oliver Stone, da ns son film JFK, se ga rde bien de seule ment l'évoque r ! C'est cene même opposition à la Banque qui vaudra aussi, sa ns doute, au géné ra l de Gaulle son éviction du pouvoir en 1969. Lui qui, voya nt le coup de 1971 venir, avait pris la tête des nona lig nés pourexigerde l'Amériquequ 'elle rembou rse e n or, comme les accords internationaux le prévoya ie nt encore, leurs stocks de dollars ... LES RÉSISTANCES À LA BANQUE À I.:EXTÉRIEUR DE I.:EMPIRE ' ce jour seul président amé ricain de relig ion A ca tholiq ue, John-Fitzgerald Ke n nedy, conscient lui aussi du po uvoir antidémocratique et a ntisocia l de la Ba nque (ct qui, contrairement à ses prédécesseur , éta it né suffisa mment riche pour ne pas lui devoir son é lection), tentera, comme Lincoln et Jackson, de mettre un terme à ses privilèges indus. Ainsi, en juin 1963, signe-t-il l'Executive Order 11110, décret présidentiel qui, pour se débarrasser de la FED, impose un nouveau système adossant le dollar à l'a rgent métal. Aussitôt sont mis e n circulation pour plus de 4 m illiards de dollars en billets de 2 et 5 doll ars, et autant de billets de 10 et 20 dollars sont imprimés. Le 22 novembre de la même ann ée, Kenn edy est assass iné, le décret EO 11110 aussitôt a nnulé par so n successeur et les billets de 2 et 5 dollars retirés de la circu lation . Létudc critique du Capital pro posée par Ka rl Marx, au sommet d uq uel trône la domination bancaire, va servir de base théorique et politiq ue majeure a ux tenta tives d'échapper, au tou rnant du xxc siècle, à ce q ue nous pouvons appele r le règne de la Banque. Le commun isme soviétique éta nt, en théorie, la 66 67 Ce rapide panorama effectué du combat à mort livré par la Banque contre la démocratie au cœur même de l'Empire, il nous faut évoq uer maintenant les te ntatives de lui opposer u n modèle alternatif de gestio n ct de société, à l'extérieur de celui-ci ... LA TEI\'TATTVE SOVIÉTIQUE DE RETOUR AU PRINCIPE CHRÉTIEI\' DU DON ET DE t:ÉCHAJ"'GE tentative de mettre hors d'état de nuire la domination olig:uchique ct privée de l'arge nt, par la socialisation intégra le des moyens de productions sous contrôle public de l'État. Ainsi le communisme, qui fait primer le collectif ct l'échange non marchand sur l'intérêt égoïste au cœur de la logique libérale, est-il un retour, malgré son ami-religiosité affi rmée, à la mentalité chrétienne. Une parenté évidente du communisme et du message du C hrist - souvent mal identifiée par les spi rituali tes à cause de leur mauvaise compréhension de cc qu e Marx entendait par matériali sme ctq ui n'a rien à voir avec le matérialisme bourgeois - qu i est l'explication majeure de la grande séduction qu'opéra le communisme sur les peupl es d' Europe, y compri s le peuple russe orthodoxe, notamment Tolstoï. Peuples d'Europe soumis en moins d'un siècle- le XIXe- à l'individualisme matérialiste et marchand par la révolution industrielle, mais restés attachés à plus de quinze siècles de règne des valeurs chrétiennes, sous les monarchies théocratiques. Finalité chrétienne du communisme, par la société de l'échange dé intéressé et du partage: mentalité éminemment chrétienne des masses cornmuni res militante , pour lesquelles l'idéal communiste devint la nouvelle religion face à l'égoïsme bourgeois. Une double aspiration q ui doit être nu ancée dans les faits par deux autres facteu rs, contrad ictoi res ct concomitants, évoqués notamment par Soljenitsyne dans Deux Siècles ensemble. Un. Le finan cement assez peu chrétien de la révolution bolchevique russe, moteur de tout le processus du socialisme réel, par des banquiers ncw-yorkais souvent issus de la communauté ashkénaze émigrée d'Eu rope de l'Est. Deux. Lencadrement, à travers l'apparei l de Partis de toutes les révolutions communistes en action dans l'Europe chrétienne, d'élites juives pour leur très grande majorité, et souvent animée d'un messianisme vengeur - parfaitement exprimé par Léon Trotski dans Leur morale et la nôtre- typique de valeurs de la Thora et du Talmud, mais aux antipodes des valeurs chrétiennes ... Suite à l'écroulement de l'URSS ct à la faillite du communisme, l'Occident s'est donc retrouvé à nouveau, au tournant des années 1990, sous la domination tota le de la Banque et du Marché. Le seul bémo l dans ce monde monothéiste postméditerranéen étant désormais la finan ce islamique. 68 69 LE COMMUNISME, AUTH E1 T IQUE 1DÉOLOGIE JUDÉO-CHRÉTlENNE Maintenant que la messe d u socialisme réel est dite, avec le recul du temps el l'accès aux arch ives a utorisé par l'écroulement de l'URSS, on peut obj ecti vemen t qua lifier l'épopée communiste européenne au XXC siècle de • judéo-chréticnnc,.: juive en haut pour la volonté de domina(ion, chrétienne en bas pour l'espoir du partage ... DERi"'IIER BASTIO~ DE RÉSISTANCE DANS LE MONDE MOKOTHÉISTE POST-MÉDITÉRRANÉEN: LA FINAl CE ISLAMIQUE E n accord avec le droit musulman, la finance islam ique, qui se chiffre à 700 milliards de dollars sur le marché mondial, est basée sur deux principes: - l'inte rdiction de l' usure {prêt à intérêt hors investisseme m productif) ; -et la responsabilité sociale de l'investissement (développem ent). U ne finan ce éthique q u i sou met donc la rentabilité d'u n investisseme nt à la valeur morale et sociale du projet concret qui lui est associé. Ainsi l'islam interdit-il les transactions fondées sur la pure spéculation (gharar}, soit le principe inverse de la fin ance désormais pratiquée à Wall Street. Une finan ce islamiq ue dont les limitations imposées au crédit comme au profit ne sont pas sans rappeler les interdits moraux qui avaient cours, il y a quelques siècles encore, dans l'Europe monarchique et chrétienne guidée par les principes de Saint T homas d'Aquin et les enseignements d'Aristote. U ne fina nce islam iq ue q ui représente donc une résistance spirituelle à la toute puissance de l'a rgent, et qui justifi e à elle seule le sourd combat que livre actuelle ment la Banque au monde musulman afi n de le soumettre- comme avant lui les mondes catholiq ues et soviétiques- à la toute puissance de sa domination .. . CONCLUSION UN: LA RÉVOLTE CONTRE LA BANQUE C'EST LA MORT ou Cha vez? ... l'Histoire nous apprend que quico nque veut défier la Banque doit s'attendre à le payer cher. Le payer de sa propre vic, s'il est américa in ct, s'il ne fait pas partie de la coalition, à voir en prime son pays rattaché à l'axe du ma l ! En 1942, quand les états-ma jors US, britanniques et soviétiques décidè rent de se ré unir en secret pour coordonne r leur guerre contre H itler, ils le firem dans les locaux de la Federal Reserve Bank de N ew York, et il n'est pas exagéré de résumer la politiq ue mondiale du xxe siècle à une perpétuelle diabolisation des opposant à la Banque, elle-mêm e ga ra ntie e n dern ière instance par la pu issance m ilitaire américa ine. Ainsi, quand Saddam Hussein envisagea, en 2003, de libeller ses ventes de pétrole e n e uro- cc qui équ ivalait à remenre en cause le statut du doll ar à travers le pétrodollar - l'a rmée a méricai ne, sous le fa ux prétexte des fameuses «a rmes de destruction massive .. , écrasa son pays sous les bombes, et l'OPEP, comprenant aussitôt le m essage, retira l'« e uro pétrole» de son ordre du jour. Quant à Saddam Hussein, il fin ira pendu comme les dignitaires nazis. Protéger le statut du dollar et, derriè re lui le privilège de la FED, te!Je est e n dernière instance la mission ultime de l'armée impériale américai ne ... CONCLUSION DEUX : J A BANQUE PUR PRMLÈGE ET POUVOIR ABSOLU Que ce soit à l'intérieur de l'Empire : L incoln, Jackson, Kennedy ... ou à l'extérieur : de Gaule, Saddam Hussein et demain, q ui sait, Ahmad inejad La Banque ainsi analysée et définie doit donc se comprendre comme une nouvelle aristocratie tenant 70 71 son pouvoir du droit de prêt à intérêt, lui -même garanti par le mensonge ct la violence. Une: oligarchie n'ayant même plus à son actif le développement de réconomie, comme durant la Renaissance, mais devenu frein à toute création de richesse sous le règne de la FED et de Goldman Sachs. Un pur parasitisme et un pur privilège autooctroyé, non plus au nom de Dieu, mais de la pseudo-rationalité économique et de la magie des chiffres qui font de cette oligarchie fi nancière et mondiale de la rente sur le trava il humain généralisé, l'exact équivalent, par l'a rge nt et la possession exclusive du crédit, de ce que furent les nobles vivanc sur le trava il agricole des serfs par la possession de la terre, au nom du privi lège de droit divin. Pilotés de New York, habités d' une idéologie faite de volon té de pui ssance, de violence destructrice et de mépris social pu isé à l'Ancien testament, c'est cette vision du monde et ce process us que nous appelons: Empire. CO CLUSIO QUAT RE: LA BANQUE D'ABORD DESTRUCTRICE DU DIEU CATHOLIQUE PUIS DE LA RAJSO ! HUMA ISTE D'abord anti-catholique et s'appu ya nt sur la Raison pour triompher des monarchies théocratiques européennes, la Banque, poursuiva nt sa fu ite en avant prédatrice, est vouée à se montrer de plus en plus an ti- humaniste à mesure de son développement : l'égalité citoyenne étant au fond auss i contraire à ses principes que la charité chrétienne. Tournant progressive ment le dos à la Raison ct aux Lumières q ui n'avaient été, en fait, que les prétextes transitoires à sa domination, la Banque en . est aujourd'hui explicitement au stade de liquidation des démocraties bou rgeoises libérales, qui lui avaient perm is de triompher de la société précédente d u roi et du Dieu chrétien ... CO ICLUSION CINQ: LA BANQUE C0~1M E FATALE FUITE E AVANT CONCLUSION TROIS: LEM PIRE N'A PAS DE LIEU Hier Ita lie, Angleterre... aujourd'hui USA, demain Jérusa lem ou Pé kin ? .Coligarchie mondialiste, pas plus que le principe bancai re dont elle tire sa dynamique et son pouvoir, n'a de territoire ou de lieu. Comme le bernard l'herm ite, le coucou ou l'asticot da ns son fro mage, cette aristocratie nomade et sans noblesse se niche partout où il y a de la richesse à capter et du profit à fai re ... Contrai nte, par sa logique même de déséquili bre, à rechercher de nouveaux espaces de prédation, la Banque est désormais vouée à la conquête du monde non monothéiste et non chrétien , tels que l' Inde ou la Chine. Une fuite en avant obligeant cc système de domination, mûri en Occident, à se confronter désormais à l'espace eurasiatique, soit pour le dominer, comme l'Amérique le Japon après 1945, soit pour se soumettre à lui, comme ça pourrait devenir le cas avec la Chine. 72 73 L.:a ltcrnative dans un monde clos et saturé étant soit la banquero ute, soit le rejet iné luctable d ' un systè me de plus e n plus identifié par les peuples occident aux, co mme parasitaire er absurde. Dans un cas donc, la disparition de l'oligarchie avec l'écroulement de son système de domination. Dans l'autre son sa lut, mais au prix d' une modification notoire de sa composition ethnicoculturelle. Deux issus possibles qui ne som pas sans rappeler la fin de la noblesse d'Ancien régi me. Ou alors pourquoi pas? Dans un élan spiritualiste, la sortie fin ale du capitalisme par la prise de conscience de l 'Ag~.: sombre et du Kali Yuga ... A 3. LES IDÉES, LES GRANDS HOMMES, LES RÉSEAUX Le monde est dirigé par des person11ages très différents de ce que peuvent imaginer ceux qui ne sont pas dam les coulisses. Benjamin Di srae li us promesses n'engagent que cettx qui les écoutelll. H e nri Queuille 75 LE SOUVERAIN BlE . ET l.:ORDRE JUST E Par la voix d u cha mane, la loi divine d it l'ordre Cl le bien. Cordre et le bie n, car dans la loi le po uvoir ct le bien om to ujours associés, sur la terre comme a u ciel, avec le pa radis pour les justes, les soumi à la loi. el l'enfer po ur les autres, insoumis, maudits, déchus, hérétiq ues. Ainsi l'ordre est-il toujours l'ordre juste, car rien ni personne ne règne jamais au nom du mal, du moins offi cielle ment ... LES IDÉES C ontraire me nt à l'animal qui s'en remet à la nature, l' homme a <.ks idées. Doué d'imagination par la fon ction symbolique, il a besoin de se représenter le monde. De plus, sa uf e xceptio nne lle robinsonnade, l' homme est contra int de coha biter avec ses semblabl es, cc qui impliqu e a ussi un ordre social. .. • LE PRÊTRE, CIMPÔT ET LE T EMPLE Pour ça: vision du monde, ordre social, l'homme s'en remet d 'abord à Dieu. D'abord à une nature déifiée, puis à un Dieu commandant à la nature ; soit à un ordre cosmiq ue q ui lui est d'abord transmis par le chamane. Ordre cosmiq ue, incluant l'ordre social dicté par la parole de Dieu, via la transe de ce médiateur qui dit l'ordre du monde et la Loi. Ain si, a ux origines de l'homme, Di eu, la révébtio n ct la Loi ne fo nt qu ' un. Mais l' homme étant imparfait, il produit du mal. D es fautes envers Die u qu'il doit racheter pa r des sacrifices et des oblations. D'abord sans do ute par des châtiments direct , puis des châtiments dérivés sur des animaux, puis le rachat de ses fa utes par des offrandes ... Ainsi, à mesure que le progrès technique pe rmet le surproduit - soit ce que l' homme peut produire e n plus de la reproductio n de sa force de travail - sc met e n place une économie du do n qui vie nt se surajo uter, dans l'ordre symbolique à l'économie • prauque. Une économie du don généra nt la caste des prêtres entretenus par ces dons, et qui deviennent, de fait dans l'Histoire, les premiers collecteurs d'impôts. Dons à Die u, mais aussi impôts perçus par l::t caste des prêtres, qu'il fa ut entreposer dans le 76 77 premier monument public con struit à cet effet q u'est le Temple, à la fo is lieu de culte et Trésor public. Un Temple, à la fois monument religieux et pratique, qui devient le centre de J'organisation sociale de la première révolution urbaine au sortir du néolithique, corn me nou s l'enseigne l'archéologue Vere G ordon Childe .. . que se situe le retour du don - l'éducation, la m édecine et la cha rité. Une organisation tripartite, décrite par Georges Dum ézil, prése nte depuis la nuit des temps histo riques d ans toutes nos sociétés indeeuropéennes, jusqu'à ce que la révolution de 1789 mette fin à cet Ancien régime constitué justement ' du C lergé, de la N oblesse et du Tiers-Etat ... LES PRÊTRES, LES GUERIUERS, LES T RAVAILLEURS t ORDRE EST FONCTIONNEL OU IL N'EST PAS Ce trésor, extorqué par les prêtres a u nom de Dieu et du bien aux travailleurs et entreposé dans le temple, pose évidemment le problème de sa sécurité. Une sécurité d'abord assurée par des prêtres en armes, gardie ns du trésor, puis, par une fatal e spécialisation des tâches, par la caste des guerriers tout court. Ainsi, le symbo lique et le fon ctionnel s'entremêlant, se met en place un système où le travailleur produit, le prêtre collecte et gère, et le . secunse. ' . guerner Un systèm e, à la foi s sacré et pratique, fait de hiérarchie et de réciprocité où le gue rrier sécurise le prêtre et le travailleur ; le travaille ur nourrit les deux e n échange de sa sécurité; ta ndis que le prêtre, peu à peu obl igé de pa rtager le trésor avec la caste des guerrie, rs (pe rma nente rivalité de la Couronne et de l'Eglise) est spécifiquem ent en charge du trésor spirituel. Ce qu i implique, outre les rites et la théologie cod ifia nt la révélation, la conservation du savoir, les soins aux malades, la cha rge des faibl es et des indigents, soit - et c'est là Ainsi, tout système de domination possède sa justification transcendante da ns l'ordre symboliq ue .-révélation disant l'ordre et le bien, entraînant extorsion et punitions- mais aussi sa justification fonctionnelle dans l'ordre de la production - qui en constitue la morale pratique- faite de cohérence et de réciprocité (cohésion). Ainsi, quel que soit l'inexpliqué originaire qui le sous-tend (révélation), aucun ordre durable ne peut être absurde sur le pla n pratique et, réciproqueme nt, aucun ordre absurde ne sa urait être durable. Absurde, au regard de l'ordre social, signi fi ant da ns les fa its : purement parasitaire, sans réciprocité. Ainsi, quand l'ex-noblesse d'épée, devenue noblesse de cour, n'assuma plus aucune des trois fo nctions: ni production, ni savoir, ni sécurité, sa fin était scellée en tant que classe purement parasita ire, bientôt liquidée par une noblesse de robe entre temps devenue bourgeoisie e ntrepreneuriale et gestionnaire par la vénalité des charges. D e mêm e, cette fonctionnalité inéluctable de tout changement d'ordre durable peut aussi expliquer, 78 79 a contrario, la conversion de l'Empire romain à la religion chrétienne sous Constantin. I.:universalisme pacificateur chrétien devenant la réponse fonctionnelle au déclin des légions, pa r trop métissées, pour , assurer doré navant, par I"Eglise plutôt que par l'armée, la cohésion Cl la paix de rEmpire. Ainsi, toute organi arion ~y mboliqu e et sociale absurde, que cc soit l'hé résie morbide des C athares, la bure aucrati e stalinie nne o u le capitalisme fin a ncier pure ment parasitaire de Wall Street, estelle vouée, pa r un châtime nt du sens à la disparitio n. C 'est juste une q uestion de te mps ... DE LA TRANSCENDANCE VERS .t..:IMMA1 ENCE: LE RÈGNE DE DIEU ET LA NÉCESSITÉ DU LOGOS LA DÉMOCRAT IE GRECQUE OU LE DOUTE PLUS FORT QUE LA FOI C'est ce moment de bascule me nt, da ns cc rappo n de force entre ces deux puissances d u verbe, qui sc traduit historiq uement par la naissa nce à Athè nes, au \ e siècle ava nt J.-C., de la dé mocratie grecque. Une démocratie , qui n "est pas le pouvoir a u pe uple - la Cité-Etat a thé nie nne était une oligarchie de 40 000 propriétaires soldats ser vis par 200 000 esclaves sans droit, dom l'équiva lent mode rne , serait plutôt les Etats confédérés d'Amérique o u le régime Afrikaner, et qui vaudrait aujourd'hui à Athènes d'être traitée de fasciste! - mais le pouvoir du logos sur la foi. Le passage historiquement avéré d' un D ieu avec logos {théologie, scolastique) à la possibilité d ' un Logos sans dieu {règne de la Raison, rhéroriq ue) . .. Les hommes om des idées et ils sont obligés de vivre e nsemble. Dou é~ d'imagi nation pa r la foncti o n symbolique, mais aussi d'exprc sion par le langage, ils sont portés pa r leur nature à discuter la Loi. Et si les g randes idées qui mè ne nt le monde sont les religions qui disent le ciel ct la terre, la révélation du cha mane, la lumiè re du prophète, ont rapideme nt besoin, po ur gérer les conflits, de produire une théologie. Soit un discours sur cc qui est pourtant censé être au-delà du discours. Ainsi, que lle que soit la puissance de la révélatio n, toute religion, à la foi s transcendante et politique, est-elle contra inte, face à la controverse, de justifier la Loi par cette autn.: puissance du verbe, mais d'essence opposée, qu'est la logique. l ntroduisam de fait, comme le ver dans le fr uit, la raison dans la ~o i ... C'est cene même défaite de la scolastique face à la philosophie - soit la fragilité d' une foi étayée par la raison, quand la raison prétend être étayée par ellemême - qui se reproduira e n Europe à la sortie du Moyen Age, et ce malgré la tentative de Saim Thomas d 'Aquin de faire servir la foi chrétienne pa r la re lecture d'Aristote. Une leme défaiœ de la foi , rongée par la raison qui, dès La Boétie ( 1546) sapera progressivement les fondements de la monarchie. Une remise en cause d u pouvoir du roi , fo ndé sur le divin, qui ne sera pas un retour aux Grecs, 80 8/ LES PHILOSOPHES EUROPÉE1 SOU , , , LA PENSEE HELE~ O-C HRETI Ei':i':E ; A mais, du fait des clercs catholiques qui la produisirent, une synthèse nouvelle, helléno-chrétienne, appelée « humanisme,., faite de doute et de charité. U ne pensée péciliquement européenne, profondément soucieu e d'égalité, che minant de Montaigne à Pascal et de Pascal à Ro usseau, pour accoucher l'idée d'un nouvel ordre social qui mènera fort logiquement à la Révolution française; l'esprit fra nçais e n ayant produit la plus grande part ... LA MODERNITÉ 0 LA VICTOIRE DE !.:IMMANENCE: LE RÈGNE DES IDÉES Ain si, la raison imm a ne nte, portée par la Révolutio n française, met-elle fin à l'ère de la tran scendance pour inaugurer l'ère politique de l'idée; o uvrant, après les guerres de religions, l'ère de la concu rrence de idéologies. U ne victoi re de la Raison, qui est aussi la mise à bas de l'ancien ordre divin tripa rtite par le groupe ' ocial qui l'incarne: le Ticr -Etat ; soit la classe sans privilège liquidant le privilèges, divins du Clergé ct de la oble e au profit de I'Egalité. c'est-à-dire d'elle-même ... catholique, ce nouveau paradis terrestre à atteindre e t désormais l'égalité. ' Egalité qui prend la place du Salut comme but suprême et emblème de toute politique humaniste : laïque (immanente) et mode rne. Une première égalité réalisée, en principe, par l'abolitio n des privilèges de la oblesse héréditaire et du C le rgé, ct ' par la prise de pouvoir du Tiers-Etat. ' Un Tie rs-Etat chargé, devant l'Histoire, de produire le systè me politique menant du projet de l'égalité formelle à l'égalité réelle; comme plus mrd le prolétariat des marxistes au nom de la même idée trahie ... DE LA LIBRE CONCURRENCE DES IDÉES, ' , ' POUR MENER A !.:EGALITE PRATIQUE SOUS LE NEUTRE ARBITRAGE DU LOGOS, SOIT LE MENSO GE ET LE POUVOIR SUBTILS DU UBÉRALIS.\1E BOURGEOIS Rappe l : pe rsonne ne règne jamais au nom du mal, ct l'ordre jusre prétend toujours mene r, ma lgré les pesa nteurs te rrestres, au souve rain bien. Ainsi dorénavant, le souverai n bie n n'étant plus, dans le monde de l'immane nce, le ciel de la religion Pre nant la place de la controverse théologique, le jeu politique sera doré navant la libre discussion politique, selon le seul critère de la cohé rence logique (rhétorique) menée pa r et dans le TiersÉtat par les clercs: philosophes, intellectuels, maîtres , à penser et tribuns issus du T iers-Etat. I.:ancienne hiérarchie sociale, fondée sur la lignée (privil èges héréditaires, pri mogéniture), remplacée par la liberté d'entreprendre menant par ai lle urs au pouvoi r de l'argent. Soir, une fois posé le schème abstrait d u projet huma niste : arriver à la fraternité universelle via la liberté et l'éga lité guidées par la Raison, la double 82 83 , ' VERS LE NOUVEAU PARADIS DE I.:EGALITE domination de la bourgeoisie dans les faits; le libéralismed'idée politique (Voltaire) accompagnant le libéralisme économiq ue (la loi Le C hapelier) ... LA DESTRUCTION DU MO DE ANCIEN OU LE NOUVEAU POUVOIR DES MARCHA.'\:TIS Une destructjon de l'ancien monde tripartite constitué, comme nous l'a appris Georges Dumézil, de ceux qui prient (oratores), de ceux qui combattent (bellatorcs) et de ceux qui travaillent (laboratores) - soit le clergé, la noblesse ct le Tiers-état- qui ne débouchera pas, dans les faits, sur l'égalité du tout Tiers-état (soit le po uvoir au peuple du travai l), ma is sur le nouveau pouvoir d'une quatrième fon ctio n, issue du Ti ers-état, celle des inte rmédiaires. Un pouvoir des marcha nds ne venant ni de la religion, ni de la guerre, ni de la production mais comma ndant à tous, dorénavant, par le po uvoir de l'argent ... Une lutte des classes nouvelle, à l'intérie ur du camp progressiste issu du Tiers-étar, dont la conséquence, ur le plan du logos (rhétorique), sera la future concurrence marxiste, prospé ranr sur les contradictio ns et les mensonges de l'humanisme bourgeois ... LES IDÉES EN PRÉSENCE: LJBÉRAUS~IE, SOC IALI S~lE. RESTAURATIO , FASCISME Une inégalité de fait, au sein du Tiers-état, e ntre peuple du travail et nouveau monde de l'argent qui, passé les premiers moments euphoriques de l'égalité forme lle issue de la Révolution, verra l'ancien ordre tripartite remplacé par un nouvea u monde binaire. Celui d' une bourgeoisie du C apital, maîtresse du Marché, exploitant les no uvea ux esclaves du travail sa larié: le prolétariat. Ce qui donne comme idées e n présence dans ce monde modern e de l'immanence: ' A droite, le libéralisme. Fait d'éga lité forme lle et de libe n é d'entreprendre. Idéologie de ga uche sous l'Ancie n régime (Voltaire inspiré de l'école anglaise: Locke, Hume ... ) ma is nouvelle idéologie dominante dès 1830. ' A gauche, le socialisme. Dans le même ca mp progressiste de l'immanence, mais proposa nr le passage de l'égalité formell e (appelée dès lors «équité») à l'éga lité réelle (soit celle de Jean -Jacques Rousseau conrre cel le de Voltaire) en continuant le processus révolutionnaire initié par la Révolutio n française, par la prise du pouvoir du no uveau Tiers-état à l'inré rieur du Tiers-état : le prolétariat! En marge de ce combat interne aux idées moderne , et abusivement classées à droite de la droite, soit à l'extrême-d roite, c'est-à-dire hors de l'arc républicain pour les discréditer, se trouvant: La réaction. Soit la restauration de l'ord re ancien comme réponse au mensonge bourgeois de l'égalité forme lle 84 85 POUVOIR DU CAPITAL, MISÈRE OUVRIÈRE ET CONCURRE 1CE MAR.X1STE débouchant sur une plus grande violence sociale. Pensée initiée dès la Révolution française par Louis de Bonald et Joseph de Maistre, et plus tard modernisée par Cha rles Maurras. Et à l'intérieur de la bourgeoisie libérale: Le fasc isme. Quand plu tard (à l'orée du n-e siècle) la bourgeoisie entrepreneuriale nationale, un pied dans le travail, l'autre dans l'exploitation, tentera de résister à la domination de la bourgeoisie financière internationale, elle purement parasitaire, par des alliances inéd ites ... LE COMUAT DROITE 1 GAUCH E À t:E.XCLUSION DE T OUS LES AUTRES Mais tout retour en arrière étant considéré comme utopiste, et la pensée fasciste aya nt été discréditée par le national-socialisme allemand (soit le racialisme justifié par la question de l'espace vital), le combat d'idées autorisé dans l'ère moderne, et plus particulièrement depuis 1945, se résume en fait à la concurrence entre les deux idéologies du progrès: libéralisme ou socialisme; soit le combat d roite 1 gauche ... théologien, l'autre guerrier, mais tous deux m essage r~ de Dieu et prétendumenr choisis par Dieu; cc qui limitait vocations er concurrence .. . DE Lt\ RARETÉ..\ L~ PROUFÉRATIO~ : L'ACCÉLÉR-\TIO:\" DE [H ISTOIRE Mais avec l'avènement du règne de l'immanence, e produ it une fatale démocratisation du gra nd homme (dont la plus belle fi gu re historique est apoléon 1cr) désormais soumis au seul régime de la libre concurrence. Une démocratisation de la course au pouvoir dont la première conséquence est la mu lti pli cation des vocations; la seconde, par cette accélération du ttml over, une notable accélération de l'H istoire ... LES l'CUVELLES QUALITÉS REQUISES Dans le monde ancien, et jusqu'à la Révolution française, les grands hommes sont donc les prophètes et les rois (Luther, Louis XIV, pour choisir deux grandes figu res postérieu res à la Renaissance). !.:un Une multiplication des prétendants qu i génère au si de nouveaux profils types. Du côté du pouvoir symbolique (ormorcs}: la transformation du messager de Dieu en cc nouveau clerc qu 'e t l'homme à idées ne s'appuyant plus ur la scolastique mais sur la rhétorique: philo ophe, intellectuel, maître à penser... doublement issu, comme nous l'avons vu, sur le plan épistémologique ct social, de la bourgeoisie. Du côté du pouvoir effectif (bellat01·es): avec la fin d u pouvoi r politique hérité ct transmis (nob lesse.: héréd itaire), l'avènement du professionnel de la politique: tribun à fort cha risme, militaire ... égal e- 86 87 LES G RANDS HOMMES lJ DÉE ET LARGE T ment issus de la bourgeoisie et dont se pose inéluctablemenl la question de'i moyens de subsistance ... LE 1 0UVEAU TA:'·JODI CLE RC-POLITICIE~ Un nouveau monde politique où le binôme de l'Ancien régime: C lergé 1 loblesse- soit la constance de la lignée soute nue par la pe rmanence , de l' Eglise - , se voit re mplacé par la foi re d'empoigne et le verbiage. Soit le no uvea u po uvoir, en régime démocratique, du tandem de l'intel lectuel et du politicien (Zola 1 C lemenceau , Keynes 1 Roosevelt, Malraux 1 de G aulle ... ou, pour achever la dégringolade : Max Ga llo/Nicolas Sa rkozy) dans un combat droite 1 gauche ferme ment circonscrit. Un combat imposé, à l'intérieur du cadre humaniste (i mmane nce, domination au nom de l'égalité) qui produit, compte tenu de la réalité économique (po uvoir de l'argent, inéga lités sociales): ' gauche: de maître de la promesse; demain - A l'égalité. ' - A droite : de maîtres du mensonge. Léqu ité (égalité en droit) ervant cyniquement de masque à l' inégalité de fà it ; oit, po ur citer Anatole France, cen e loi qui, dans un grand souci d'égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues ct de voler du pain 1 88 Autant de débateu rs, professionnels de la politique q ui jo utent officiellement dans un pur et libre débat d'idées, majs aussi soute nus par le ur camp respectif: - le Capiral pour le libéral conservateur, soit la bourgeoisie d'argent ; - le Travail pour le progressiste, via le Pa rti o u le syndicat. Une disproportion, sur le plan de la puissance d'argent e ntre les deux camps qui , forcé ment, notamment sur la question de la tentation ct de la corru ption, ne peut pas être sans conséq uences ... • LE GRAND HOMM E: DU CO MBKnANT À [EMPLOYÉ DE BANQ E Dans notre monde moderne démocratique, le leader politique est donc soir un combatta nt de l'idée {Robespierre), soit un combattant militaire (f'.;apoléon 1er), soit une é ma natio n du monde de l'argent (Thiers). E t s'il est certain que le prestige historique va tou jours aux deux pre miers, q u 'ils soicm considérés comme bon (Jau rès, C leme nceau) o u mauvais (Staline, H itler), la loi tendancielle dans notre société marcha nde est, fa tale me nt, la le nte soum ission , chez les professionnels de la politique, du monde des combattants- héritiers des oratores ct des hcllt~tores - au mo nde de l'argent - le no uvea u pou voir des inte rméd iaires. Soit, form ulé autre ment, la lente dispa rition du 89 grand homme, grand penseur ou grand combattant, au profit de t'employé de banque. Cexemplc le plus proche de nous étant, en 1969, le passage à la fonction de pré idem de la République française, du général Gaulle, héros de la Résista nce, à George Pompidou, ancien directeur de la banq ue Rothschild ... individuel, passant toujours et nécessairement par l'appui , la constitution de réseaux. Réseaux de soutien mais aussi d'allégean ce, d'obligations, de réciprocité qui sont, dans le monde démocratique de l'individu et de l'égalité des chances, la face cachée du politique, la matière délaissée des intellectuels et des idéologues, autant que la condition sine qua non de toute prise de . pouvOir .. . LE GRAi'D H O~ I.\ IE : LIMITE ET ~ IE NSO. 'GE DE L:INDIVJDU LES RÉSEAUX Mais même en admettant que le grand homme combattant soit parvenu à jugu ler la puissance de l'a rgent pour lui imposer sa vision politique, se pose encore pour lui la question de la durée : pour combien de temps? Le monde de l'immanence tondé, du moins en apparence, sur l'éga lité et l'individ u::tlismc, interdisa nt cene transmiss ion héréditaire du pouvoir qui assurait sous l'Ancien régime sa permanence ct sa pérennité. Cette évidente solitude et brièveté de la carrière politique, q uels que soient le génie du grand homme et a force vitale, impo ent nécessairement qu 'il s'appuie, soit pour accéder au pouvoir, soit pour le conserver ct pérenniser son œuvre, sur une force collective allant au-delà de lui-même, et qui , ne pouvant plus être la lignée ou t'Eglise dans le monde moderne, ne peut être que le ..réseau "· Et si l'histoire grand public ne retient, pour des raisons de charme romanesque, que les noms des grands hommes, forces de la nature, monstres d'a rri visme, il est évide nt que seuls ils ne peuvent rien. Leur triomphe, q uel q ue soit leur génie 90 Contrairement à la démocratie où, l'individualisme égalitai re étam la règle officielle, les réseaux sc doivent d'être niés ou cachés, sous l'Ancien régime, ct plus généralement dans le monde ancien, les réseaux sont la norme ... D'ABORD I.A FAJ\41LLE Premier réseau qu'est bien sûr la famille, la solidarité et l'emraide fondées sur le lien du sang. Pouvoir tiré notamment du lien et de la solidarité père-fils (encore visible sur certains frontispices d'emreprises: «Entreprise x & fi ls» et qui fit notamment la puissance de l'entreprise Michelin}. Pouvoir et puissance tirée aussi de la fratrie (comme chez les frères Dalton, Zemmour ou H ornec) qui donne, face aux individus, la supériorité de l'être collee tif... 91 LA FAM ILLE, LE CLAN, LA TRiBU Un premier réseau de solidarité et d'entraide qui, élargi, donne ra le clan, la tribu . Soit une famille de familles fo ndée encore sur l'ascendance d'un a ncêtre ' . commun. Ancêtre commun po uvant meme, a part1r d'une certaine échelle, devenir ficti f et pure ment symbolique (myth ique) pour prendre alors la forme d' un totem (à l'origine notamment du blason dans la noblesse) commun à tout le clan, la tribu. Une appa rtenance au clan, à la tribu q ui, outre la solidarité et J'entraide, implique aussi la respon sabilité collective ct transmissible; soit le devoir de vengeance entraîna nt vendetta et razzia, propres aux sociétés claniques .. . ~ SOLITUDE DE t.:INOIVIDU CITOYEI'\ Famille, clan, rribu , soit la soumission de . l'individu à un to ut orga n1que, une communaute' charnelle q u i protège et oblige; ta ndis qu 'au delà, à une éche lle collective supérieure: peuple, nation, l'i ndividu n'est plus rel ié aux autres que par les froides abstractions du contral. L ibéré des liens prégnants de la fa mille, mais aussi seul ct livré à lui même ... DÉCLIN DU CLAN, MENSONGE ClTOYE ET PROLI FÉRATION DES NOUVEAUX RÉSEAUX OCCULTES (MAÇONNERIE) Er c'est pour corn penser cette solitude débouchant 92 sur l'impuissa nce que prolifère nt, dans ce nouveau mo nde du peuple ct de la nation d'individ us citoyens abstraits, ces nouveaux résea ux d'entraides et d'obl igations que sont les maçonneries. Ré ca ux de pouvoir, intercalés entre le citoyen ct l'Etat, forcément occultes en ces ccmps officiels de transpa rence démocratique, d'individualisme ct d'égalité citoyenne ... ~ LES RÉSEAUX D'AI"'CŒNS RÉGIMES : NOBLESSE, ÉGLISE, CORPORATIO S Aut:tnt de nouveaux réseaux d'entrai des ct de dominatio n qui, pour prend re leur pince et leur pouvoir après la Révolutio n fra nçaise, o nt dû mettre à bas les réseaux qui les précédaient sous l'Ancie n régime, à savoir : - le résea u de la noblesse- issu du cla n - fondé sur le lien du sa ng et tirant origi naire me nt son pouvoir de la maîtrise des armes (bdlatoru) ; ' - le réseau de l'Eglise - fo ndé sur la foi sou mission à un ordre, une initiation et des rites (oratores) ct dont le plus beau fl e uro n fut la Compagnie de Jésus (les jésuites}; - réseau a ussi dans le Tiers-Etat avec les corporations, fondées sur la communauté des savoirfaire (loboratores} avec à la tête de ses solidarités de métiers, une authentique aristocratie ouvrière. Autant de réseaux fo rm a nt un subtil jeu d'éq uilibre et de rapports de forces entre ces a nciens ordres, final eme nt assez éq uiva len t à cette «séparatio n des pouvoirs » prése ntée par les modernes (Locke, Montesquieu ... ) comme le ~ 93 parangon de la dé mocratie. U ne multiplicité de contre-po uvoirs empêcha nt e n tous cas cet • absolutisme royal ,. tant décrié par les historiens républicains po ur discrédite r l'Ancien régime ... LA PROGRESSIVE MISE AU PAS DES RÉSEAUX D'ANCIEN RÉG I~IE PAR LES NOUVEAUX RÉSEAUX AU SERVICE DES MARCHANDS Mais la victoire de ces no uveaux réseaux, issus de la démocratie bourgeoise, sur les anciens, ne sera pas immédiate et tota le. Après le premier acte décisif que sera la nuit du 4 aoOt 1789 (abolition du systè me féodal et du pouvoir des anciens ordres), cette réduction de l'ennemi, réseaux contre réseaux, se fera par une série de coups, toujours présentés par l'histoire officielle - dans la lignée d'un Jules Michelet - sous le prisme du pur combat d'idées portées par de grands hommes (Da nto n, Zola, Ferry ... ) afin d'en masquer les e njeux et la portée réelle aux individus citoyens. U ne liqu idation progressive de ces anciens réseaux de pouvoir, devenus réseaux de résistance, par les nouveaux réseaux dominants, dont les deux grands mome nts déterminants sero nt, après la nuit du 4 aoOt, l'a ffai re Dreyfus et la loi de 1905 ... bannie affaire d 'espionnage dont l'Histoire n'a urait rien retenu si l'accusé n'avait pas été juif (comme le fai sa it déjà re marquer à l'époque Jean Ja urès avec agacement, malgré son dre}rfu sisme), cette .. affa ire,. est la pre miè re du genre. Montée à grand renfort de publicité pour sa pui ance symbolique (le j'accuse! de Zola dans L Aurore de C lémenceau), elle marq ue la prise de po uvoir du puissant réseau des médias sous contrôle de l'argent et s'appuyant sur les clercs - soit les nouve ll es tigures de « l' inte llecruel » et du «politicie n », nouveaux oratores - sur celui du corp des officie r et de l'armée. Une a rmée française, dern ier refuge et dernier li eu de pouvoir de la noblesse e t de l'espri t ari stoc ratique (bellatores}, d iscréd itée par cene affaire aux yeux du «grand public»; autre nouvelle figure co nsubstantielle à celle des média s, de l'intellectue l et du politicien professio nne l. Une présence de l'aristocratie dans une armée matée, encore résiduelle aujourd'hui dans la Marine, appelée avec nostalgie la «Royale» .. . LA LOI DE ÉPARATIOl\" DES ÉGLISES ET DE t.:ÉTAT (1905) OU LA DÉPOSSESSION DES PRÊTRE CATHOLIQUES DE LEUR FOi\'CTION D.EDUCATEUR AU PROFIT DES INSTIT UTEURS LAÏQUES ~ I:.AFFAIRE DREYFUS (1894- 1906) OU LA VICTOIRE DES MÉDIAS ET DE LARGENT SUR LAR.MÉE, REFUGE DE LA NOBLESSE Au-delà du d rame individuel lu i-même: une 94 Depui s l'ordonnance du 13 décembre J 688, promulguée par Louis xrv et qui s'inscrit dan s le lent processus d 'a lphabétisation du peuple, tous les pare nts de Fra nce avaient l'obligation d'e nvoyer 95 leurs en fa nts à la «petite école» paroissiale., Une éducation pri e en charge gratuiteme nt par l'Eglise catholique (fo nction classique de la classe des oratores}, dont les prêtre inculquaient aux e n fa nts un savoir pratique ct la morale chrétienne. , U n rôle dominant de l'Eglise sur les esprits anaqué dès la révolution de 1789, ma is qui ne sera pas foncière ment rem is e n cause par le com promis napoléonie n qu'est le Concordat de 1801, ni par les , loi Guizot ( 1833) ct Falloux (1850), l'Etat Français, pour des ra isons de coûts et de moyens (locaux, , formation des maîtres) laissant e ncore à une Eglise de Fra nce fid èle à la Nation (tradition gallica ne), la plus grande part dans l'organisation et la diffusion de l'enseigneme nt. Cc n'est qu'à partir de 1879, avec Jules Ferry, que son essor. l'anticlé ricnlisme pre ndra franchement , Un acharnement wrdifco ntre une ,Eglise catholiq ue, partenaire de longue date de l'Etat fra nçais, qu i s'explique surto ut par les évènements de 1848 et de devenant, après la défi nitive 1 71. I.:a nticlérica lisme , , trahison du lie rs-Etat prolétaire par le Tie rs-Etat bourgeoi (le ver aillais Thiers matant dans le sang la Commune de Paris}, le nouveau combat d' une bo urgeoisie de gauche qui, ayant tra hi le peuple du travail, a besoin d ' un combat progressiste de substitutio n, mais ne portant pas an eLnte a u pouvoi r de l'argent. Po ur le radical socia liste maître de la Troisième République, '' de gauche » sign ifi a nt dorénavant no n plus: pour les trava illeurs, ma is : contre les catholiq ues, fu ssent-il s des catholiq ues sociaux. C'est cc fa ux combat de gauche- o u ce combat de la fau sse gauche, a ncêtre de la gauche sociétale 96 dite aujo urd' hu i gauche bobo - qui se r vir::~ de prétexte au maçon Jules Ferry- é minem membre du Grand O rient de France- pour capter le rôle éducatif de l'Église au profit de la «laïcité». , La loi , de 1905, dite «loi de séparation des Egli c ct de l'Etat » marquant, en réalité, la dépossessio n de l'Église catholique de sa fonction traditionnelle ct , popu laire d'éducatrice, au profit de l'Eglise des droits de l'homme. Lécole «gratuite, laïque et obligatoire" tant vantée par Ferry étant, en réalité, l'école «obliga toi re me nt laïque" - c'est-à-d ire fran cmaçonne - puisque gratuite, la petite école paroissia le l'était déjà en France depuis Louis xrv ... • LAÏCITÉ ET ATH ÉÏSME Ai nsi, la belle idée de « libe rté de conscience et de culte, cache-t-elle, derrière la loi écrite, la lutte , pour le, pouvoir politique d' u ne Eglise conrre une autre Eglise. Er ce qu 'on no us pré ente comme un pur débat philosophique: le triomphe du droit à l'athéïsme face à la religion e n généra l ct à son po uvoir d'o ppression, n'étant, en vérité, qu' une lutte tournée exclusiveme nt contre l'a ncie nne puissance catho lique; jamais contre l'église prote ta nte, e ncore moins judaïque. Raison pour laquelle, selon les codes et les mots de la liturgie rép ublicaine, il est to ujours questio n du combat de la « laïcité » et ja mais d'athéisme; l'athéisme renvoyant à to ut autre chose qu 'à la fra nc- maço nn erie. Il su ffit d'ai lleurs d'écoute r Jean- Luc Mélenchon, sénateur socialiste o u pire, C:Holine Fourest, la ga uchiste hystéri que, no us 97 parler d'Ancie n régi me ou d'isla m, pour sentir à quel poim la laïcité est une religion, et que c'est mê me, e n cene période de troubles et de questionnemcm s spirituels, la plu s fanatique de toute! ' ' PROLETARIAT CONT RE ARISTOCRATIE OUVRIERE Quant aux corporations, inte rdites pa r la Ré publique comme «corps intermédiaires» - rien ne devam s'inte rposer, en théorie, entre le citoyen et la Nation -ces ancie nnes solidarités verticales abolies seront officiellement remplacées, dans le nouvea u monde bourgeois d u XIxe siècle, pa r les solidarités de classes. Un combat politique pris en main, à gauche, par des pro fessionnels du socialisme, souvent cosmopolites, rarement issus du prolétaria t, q ui lutte rom aussi contre route tentative, issues des travaille urs e ux-mêm es, de recourir à d 'autres solidarités, anciennes ou inédites: combat des ludditcs, révolte des canuts, insurgés de Kronstadt .. . immédiateme nt taxées de déviationnisme petit bourgeois et de populisme. Une lutte classe contre classe, en partie imposée, dont le résultat pratique sera de maintenir le monde ouvrie r da ns le cadre bourgeois du salariat, et de fa ire de ces travaiUeurs, par la condition sociale mais aussi par la pra-xis (la mentalité induite par la pra tique), ce que Marx appelle des prolétaires. Pas seulement des travai lle urs exploités par l'extorsion de la plus-value, mais aussi des êtres aliénés par leur travail même : trava il à la chaine, taylorisme, fordisme ... 98 U \ MODERNITÉ OU LES CLASSES SOCIALES COMM E SEULS RÉSEAUX OFFICIELLEME 1T RECONNUS AU-DELÀ DES TNDMDUS Du fait du me nsonge bourgeois, mais aussi du dogmatisme des leaders ou vriers, le seul combat reconnu en régime dém ocratique, a u-delà des con fli ts d 'individus, est donc le combat classe contre classe; soit le combat gauche / droite. Les seules solidarités admi ses éta nt : - d' un côté: la solidarité de classe d' une bourgeoisie libérale défendant la liberté d'entreprendre par l'entremise d'inteUecruels désertant de plus en plus la philosophie pou r l'économie, érigée en science; - de l'autre: un prolétariat ouvrier combattant pour l'éga lité via ses leaders social istes - intellectuels et syndicalistes- passés peu à peu, au cours de la seconde moitié du X1Xe siècle, sous la domination exclusive de La gauche révolutionnaire marxiste internationaliste (ancêtre du PC} et de la ga uche réform iste maçon nique (ancêtre du PS). Une présentation ga uche 1 droite, validée par la naïveté, la lâcheté ou la soumission des clercs qui occu lte ses nou veau x (<corps inte rm édiaires» pourtant interdit par la République- rien ne devant s' interposer e n théorie e ntre le citoyen et la Nation - que sont les réseaux transversaux: maçonnerie du Grand Orient, C lub des Cordelières, Le Siècle.. . et autres solida rités occultes où fratern isem en douce patronat, représentants de ga uche et syndicalistes, quitte à alle r s'affrome r ensui te pour la galerie sur les plateaux télés . .. 99 , LES LOBBIES ET LES COMM UNAUTÉS Du fait de la domination a nglo-saxonne venue d'Amériq ue, ct bie n que la Constitution fran çaise ne reconnaisse pas les groupes de pression- to ujo urs interdits à la C ha mbre - les médias, chargés depuis l'a ffaire Dreyfu de donner le la, admettent aujourd'hui timidement J'existe nce de lo bbies, à cond itio n q u'i ls soie nt économiques : lobby pharmaceutique, lobby agro-alimentaire, lobby des chasseurs . .. De même, avec le re lâcheme nt des mœurs, conséquence du processus de destruction libérale, la légitim e revendictHion de no n pe rsécution des minorités sexuelles, s'est muée e n agressivité antihétérosexuclle ct anti- famill e, sous fo rme d ' un «lobby gay» sc récla ma nt du progressisme, selo n le mêm e g lisse ment sociéta l initiale ment opé ré à gauche par l'anticléricalisme. Un pre mier lobby sexuel créé e n France par Jack Lang, sous J'impulsio n de Fra nçois Mitte rra nd a u moment du lâchage de la gauche o uvrière par le parti Socialiste, et depuis é largi au lesbianisme pa r C aroline Fo urest, au :\IEDEF pui à I' U~ I P par Philippe Val. Une existence admise de lobbies économiques et de lobbies sexuels, beaucou p plus gênante lorsqu'il s'agit de lobbies cthno-confes ionnels, la République ne reconnaissant to ujours pas les communautés ve na nt s'inte rposer e ntre l'individu citoyen et l'inté rêt générnl ; sa uf récemme nt qua nd il s'agit de musulm ans ... 100 , , ~IAJ O RJTE DOMl t EE. ~ I INORJTES AG ISSANTES, INEXIST ENCE DE LA COMM Ul'AUTÉ NATIONALE ET I ~ IPUJ SSAl'\CE DE U N DMDU C ITOYEN Réseaux, lobbies, gro upes de pressio n ... Po ur sortir du m ensonge dominant, servi par la naïveté univer itaire et la ser vilité des clercs, en Ré publiq ue, non seulement il n'existe que des communa utés, ma is la seule officielle me nt admise: la communauté nationa le, pour n'être qu' une pure abstractio n, est la seule qui n'existe pas. Plus on gagne en extension , e n effet, plus o n pe rd e n compréhension, o u exprimé autrement par l'adage populaire : qui trop embra..rse maLétreint. Ainsi, et contrairement aux idées n:çucs, en politique le plus grand nombre est un handicap, ct si to us les pouvoirs se réclame nt du peuple, jama is de mé moire d' homme, aucun po uvoir ne lui échu t. Implacable constat, dont il découle q ue les organisatio ns a utoproclamées prétendant défe ndre des minorités contre l'o ppressio n de la majorité abstraite - e n réa lité impuis a nte e t inexistantene sont que des officines é manant de minorité agis ·a nte , trava illant, elles, à la dom ination. Une mise au pas de la m ajorité sile ncicu c par la pe r écutio n médiatique, judicia ire, pécuniaire ct pé na le des rares individus ne sc soumettam pas à leur volonté de domination. Les deux plus beaux exemples démontram cette réalité étant aujo urd ' hui la U CRA ct le C RIF. Le CRIF, o ù le gouvernement fran çais tout entier, président de la Républ ique en tête, va prendre ses ordres, lors d'un dîne r annuel, auprès d 'une communauté re présentant moins de 1% de la po pula101 tion fra nçaise ct défe ndant o uvertement, qu i plus est, les inté rêts d' un État étranger contreven a nt à tous les droits de l' homme. La LICRA1 q ui pré te nd lutter contre le racisme, sauf quand il s'agit de racisme anti-français, et q ui fut crée, comme no us l'apprend l'excelle nt essai d'Anne KJing, La Frana licratisée, po ur couvrir à l'o rigi ne l'assassinat po litique d ' un leade r nationa liste sur notre territoire; ce qui , au fond, n'a guè re changé depuis ... • minorité dominante ordo nne a ujourd' hui , avec cc mê me pourcentage. au reste du pays? U ne questio n q ui, e n régi me offi cielle ment démocratique, est bie n sûr la questio n q ui tue ... LES MAFIAS DE Cf.\'ÉMA De la fam ill e tro p petite à la com munauté nationale abstra ite, toutes deux égale ment sa ns pouvoir, sc pose la q uestion - à laquelle il ne peut être répondu que pratiquement - de la taille que do it et peu t atte in d re un réseau po ur ê tre effectiveme nt une communauté puissante. Et e n gu ise d'élément de réponse, il est intéressant de rema r9 uer que de tous temps, sous to us le régimes: Egypte pharaonique, démocratie grecque, brahmanisme hindou, mo narchie catholique ... une oligarchie d 'à peine 1% de la population a to ujo urs commandé à la masse des 99% restant ; comme une meute de loups dominant un troupeau de mo utons. Ainsi, la noblesse fra nça ise dernière oligarchie reconnue sous nos cieux, dicta-t-elle aux destinées de la Fra nce avec cc même pourcentage pendant plus de mi ll e ans. Et il serait inté ressnnt de reche rcher - à moins que le mo nde ait changé de puis du tout a u to ut - quelle no uvelle aristocratie, oliga rchie ou Les réseaux mafie ux qui fo nt frissonne r le chaland sont connus du gra nd public essentiellement par le cinéma ; notam ment la mafi a italo-américaine à travers l'excelle nte épo pée du Parrain (le clan newyorkais C orleone) . Or, ce réseau de pouvoir et de solidarité - la mafia - co mbinant lien du sa ng (clan sicilien) ct in itiation (maçonnerie) n'est ja mais que l'im itatio n, par des me mbres de la commun auté au plus bas de l'échelle sociale, des autres réseaux de po uvoir et de solidarité - nota mme nt WASP - q ui constitue nt le moyen le plus sûr et le plus rapide de s'élever collectivement en régime démocra tiq ue. Pas ou peu de mafia e n e flè t dans l'URSS de Staline, l'Allemagne d 'Hitler, l'Italie fa ci te, la C hine popula ire ou l'Irak de Saddam Hussein ; les régimes autorita ires éta nt peu pro pices à le ur développe ment. Com pa rés aux autres réseaux de pouvoir plu huppés (Skull & Bones, Bohemian C lub, CFR... ) la spécific ité des réseaux mafieux tient surtout da ns le urs moye ns plus viole nts et primaires de dominatio n. Moyens nécessités par leur peu de capita l pécun iaire et social de départ: le vol (racket, braquages), le commerce des êtres humains ct du vice (prostitutio n, alcool, drogue) éta nt les moyens 102 103 LE POUVO IR OU LA MI NORJTÉ DOMINANTE d'enrichissement rapides et classiques ne n écessitant rie n d'autre, comme mise de départ, que le courage et la brutalité physiques. Méthodes et m oyens expéditifs qui rendent ces mafias spectaculaires - donc ciné m atographiques - m ais qui ne sont pourtant que 1 étape du décollage vers le stade supérieu r de la légalité: immobilier, finance, po litique ... Là où règnent les m afias plus puissantes de la violence et du racket légalisés. D es m afia s aux noms plus policés: G rand 1 Patronat, Complexe militaro-industriel, Banque ... où les avocats et les agents officiels on t remplacé les encaisseurs et les coupeurs d'oreilles, m a is qui n'en constituent pas m oins d es réseaux de pouvoir n' hésitant pas à éliminer quiconque vient s'opposer à leur commerce - fut-i l président des Etats-Un is- comme Jo hn-Fitzgera ld Kennedy l'a découvert à ses dépend à Dallas, un certain 22 novembre 1963. Ainsi les mafias de cinéma sont en fait celles, primaires et folkloriques, que l'o nt peut dénoncer sans danger, parce qu'au bas de l'échelle hiérarchique des résea ux de puissance et de domination, comme la m a fi a calabra ise au regard de la loge P2. Ou encore parce qu'inopérantes chez nous, comme les fam eux Yakuzas japonais. Ou encore e n déclin, comme une certaine m açonnerie provinciale issue de la Tro isiè m e République (GLF). Le vrai pouvoir étant, par définitio n, ce à quoi il est réelle ment dangereux d e s'attaquer, et la mafia des mafias, conséquemment, celle qu 'on ne peut nomm er sans trembler ... / 104 LES RÉSEAUX E1 TEIUviE D'ÉCH ELLE: ORDRE DES JÉSUITES, TRIADES CHINOISES, B' IAJ B'RlTH ... Enfin, pour compare r diverses organisations d e solidarité et de domination, q u'on les appelle m afia, m açonnerie o u réseau: - les jésuites, dont on dit qu'il régnèrent plusieu rs siècles sur le m o nde catholique en fo rmant ses élites, revendiquent aujourd'hui 19 200 membres; - la plus impo rtante triade de Hong-Kong, la Sun Yee On, compte environs 40 000 membres, sévissant principalement sur le territoire des Etats-Unis; - le B' naï B'rith, la plus vieille organisation m açonnique juive, revend ique, elle, plus de 500 000 m embres à travers le m onde. Et parmi eux, pas des pizzaio los véreux, des judokas tatoués o u des clercs puisant leur force dans leur seu l savoir, m ais des personnalités éminentes issues des plus hautes sphères de la politique, des arts, des sciences du m onde occidental, parmi lesquelles Sigmund Freud, Martin Sheen et Henri Kissinger. Une puissance de réseau à côté d e laquelle la m afia calabraise, dont on nous fait un épouva nta il, est un tout petJt JOueur ... / MAÇONNERIE, IDÉAL AFFICHÉ, BUT CACHÉ ET NIVEAUX D'INITIATION Officiellement, personne ne fait jamais rien po ur de mauvaises idées, le mal avance toujo urs masqué. Et la fin réelle étant souvent très éloignée du but annoncé, l' initiation progressive, par degrés- 105 , trente-trois dans la fran c-maçon nerie- o utre le parrainage, est la règle de fonctionnement de to ut , . reseau maçonntq ue. Une initiatio n par l'hermétisme au sens le plus trivial du terme: les degrés de la révélation étant a utant de sas he rmétique men t clos répondant, derrière les simagrées ésotériques, à un e règle simple pour le frè re initié passé d'apprenti à compagnon puis maître: <<plus tu montes, plus tu sais ma is plus ru touches!» Le renoncement à l'idéal: droits de l' homme, paix universelle, a ntiracisme. .. étant compensé - outre la désill usio n m uée en cynisme - par un plus grand accès au po uvoir et aux pré rogatives mondaines qui vont avec; tou jours les mêmes : l'argem et les ho nneurs qui vous a mènent les fe mmes ou les peti ts garçons, c'est selon. Cette solidarité de l'intérêt bien compris- là où ne joue plus la foi et où n'existe pas les solidarités de sang des deux ordres a nciens de la dominations : oratores et bellatores- éta nt alors renforcée par la complicité comprise au sens délictueux du terme: <<si le réseau tombe, mouillé comme tu es, tu to mbes avec lui » ... Ni sa ng, ni foi, ni classe, la fra nc-maçonnerie constitue donc le réseau de po uvoir typique de la modern ité issue des Lu m iè res. Une solidarité horizontale fondée su ria complicité, doublée d'u ne soumission verticale fondée sur le me nsonge qui reconstitue, de fait, ce «corps intermédiaire» entre le citoyen et l'Etat qui valur aux corpo ratio ns d'être dissoutes par ceux-là même qui en ont pris leur place dans la République! Qu 'on parle du Grand Orient (50000 frè res e nviron), omniprésent dans la politique, o u de la GLNF (43 000 frères annoncés) omniprése nte da ns les affaires- soit la réalité du partage du pouvoir gauche 1 droite: la gestion du socia l pour les uns, celle du capital po ur les autres- ou qu 'on parle du plus moderne «Le Siècle» qui, avec 630 me mbres do nt 150 invités, a la haute main sur la ma rche du pays, to us ces réseaux incarnent le me nsonge démocratique par excellence. Me nsonge d ' une Républiq ue préte ndant tra. va iller à la démocratie par des moyens contraires: à l'éga lité pa r la domin ation, à la tran sparence par l'hermétisme· l'ancien G rand maître du GO, Alain Ba uer, conseille rpolyvalentde N icolas Sarkozy - rôle que tente de lui contester son rival Fra nçois Stifa ni, l'autre Grand m aître de la GLN F - reconnaissant lu i-mê me que dans notre système politique, dit démocratique, ce ne sont pas quarante mill io ns de citoyens qui font les lois, mais 150 000 frè res. Nombre qui correspond san s doute dans l'esprit de cet initié à la quantité de maçons spéculatifs, to utes obédiences confondues, présents sur notre territoire. Une omniprésence avérée des réseaux maçonniques dans presque toutes les g randes affaires de corruption politique et fina ncière: influences sur l'institutio n judiciaire et liens maço nnico-mafieux. Une vaste organisation de dom ination régnant sur toute l'ère démocratique occidenta le, mais aussi sur ses dominions comme l'Afriq ue, où tous les potentats sont maçons (Bongo, Sassou-Nguesso, Biya ... ) à 106 107 LE RÉSEAU MAÇONNIQUE, MENSONGE DÉMOCRATIQUE l'exception notable des marxistes (Lumumba, San kara ... ) q u i eux finissent plutôt assassinés ... U ne fois adm is le mensonge de la communauté nationale et du règne du plus grand nombre. Une fois admis, au-delà de l'individu et des classes, la réalité des minorités agissantes et des réseaux de domination, transversaux, verticaux. On est bien obligé d'admettre, en ces temps de dégradation des solidarités sociales et d 'apologie médiatiq ue du moi ... pou ries autres, la résurgence descommunautés classiques fond ées sur le sang et la fo i. Une situation ad mise, paradoxa le ment, suite à la mi se en scène médiatiq ue, et à la m ise sur la sellette po litique, du «communautarismc arabomusulm an ». La Oumma, sans clergé et tiraillée entre mi lle influences étatiques, étant pourta nt, parm i les communautés effectivement agissantes, la plus dé nu ée en France de pouvoir politique. Raison pour laquelle, à l'évide nce, ell e subit ta nt .d'attaq ues. Les communautés puissantes éta nt, pa r défi nition, celles auxq uelles on ose peu s'attaquer. Une dénonciation de la mom ée d' un certain communa utarisme ethno-confcssionnel qui a révélé surtout, par effet retour, l'incroyable pouvoir sur le débat d'idées, les lois disant le droit ct la République, de cet a utre communauté ethno-confessionneiJe à l'origine de la diabolisation de la précédente. Soit, face à une Oumma d ivisée, ma nipulée, humil iée et fi nale me nt fi ctive, la toute-pu issa nce du CRIF. Un pouvoir logique, si l'on songe à la puissance que procure l'addition , a u sein d ' une mê m e , . , communa ute organ tsee : - des lie ns du sang (la qualité de juif se transmetta nt hé réd itaireme nt par la mère); - d' une fo i plurimillénaire fond ée sur le projet clairement établi de la domination (destin historique promis par Dieu au peuple élu); - du cosmopolitisme (cette communauté organisée étant présente au sein de la pl upart des nation s, 108 109 OMN IPRÉSENCE DE LA f-RA C-MAÇONNERIE, SAUF DANS LES ÉTUDES UNIVERSITAlRES U n pouvoir politiq ue qui fait régne r, aussi u ne terreur épisté mologique (comme l'Eglise sur l'Université de l'Ancien régi me avant l'Encyclopédie). Toute étude sociologique des ré eaux maçonniques et de le ur pouvoir sur la République étant imméd iatem ent taxée, ma lg ré l'év idence, de complotiste et d'extrême droite. Un désaveu dissuasif qui vaut immédiateme nt disgrâce et déshonneu r pour le chercheur. Ce qui explique qu 'aucun de ces fonctionnaires appoi ntés " par l'Etat ne s'y risque, surtout depuis 1945. Pas même feu Pie rre Bourdieu - pourtant médaille d'or du CNRS (sic) -et q ui malgré des milliers de pages d'en fonçage de portes ouvertes sur la« domination », n'a jamais pondu une ligne sur le sujet ; raison pour laq uelle, sa ns doute, ma lgré l'indigence de son œ uvre, il fin it professeur titulaire de la chaire de Sociologie au Collège de France ... SANG ET DIEU: PERSISTANCE ET SOLIDITÉ DES SOLIDARITÉS ETHNlQUES ET RELIG IEUSES DANS LA MODERNITÉ (LES COMMUNAUTÉS) et pa rticulière me nt des nations développées, po ur fa ire d'elle la .. communauté internationa le» par excelle nce) ; - ct de la ple ine maîtrise de la m ode rnité: finance, médias et cie nccs. U ne combina ison de solidarités ethniques. religieuse ct de classes qu i en fa it logique ment le réseau des ré eaux. Un résea u d'un e puissa nce telJe qu'aucun cinéaste ne se risquerait à produire sur lui une fi ctio n comparable à celles qui pull ulent po urtant sur la mafia sicilie nne. U n réseau d 'une pu issance telle que, malgré so n omniprésence et son omnipote nce avérées dans to us les secteurs clefs de la fi nance, de la politique, des médias et des sciences, rie n que l'idée d'évoque r publiqu em ent son no m provoque, chez l'individu conscie nt de la fi ction qu'est en réalité notre d émocratie de la liberté et de l'éga lité, «stupeur et tremble me nt », comme le pa u vre bura kumin soudai n mis en présence de l'empe re ur du Japon a ncie n ... • • par les coteries, le héros de ciné ma, lui, gagne to ujours à la fin. Un me nsonge d u héros solita ire triomph ant toujours du mal communautaire, dont o n peut soupçonner le rôle d'éducatio n à la naïveté u r le gentil spectateur occidental ... ËT RE COLLECTIF ET RJVALITÉ M l~ll::TIQUE Mais compre ndre la force du réseau c'est a ussi co mprendre, su r le plan psychologiqu e, la constructio n par ce laborieux travail d' initi atio n ct de rites, d' un véritable« être collectif». Un être collectif où le succès de l'autre, considéré comme succès de soi, pe rmet de surmonter la «riva lité m imétique». Cette riva lité inter-individue lle dont René G irard no us appre nd par toute son œ uvre q u'elle est un des moteurs du rapport à l'autre,etqu 'elleconsrirue- en deho rs des riva lités d e cl asse - l'obstacle psychologiq ue majeur à la solidarité collective ... C ll':EMA ET APOLOGIE MEKSOKGERE ACTIO~ INDIVIDUELLE. UTILITÉ COLLECTIVE : DU H ÉROS SOLITAIRE LES DEUX ~UX D'EXIST E CE ~ DE I.:ET RE COMM UNAUTAIRE Face à cette réalité qu'est la supériorité des réseaux sur l'individu , le cinéma de masse produit pa r Holl ywood no us ve nd , in lassable ment, la fiction contraire du héros solitaire triomphant des réseaux du ma l. Et alors qu'Edmond Rostand avait l'honnêteté d'achever a pièce pa r la défaite de C yrano, vaincu Compre ndre la logique du résea u c'est e nfin comprendre la double réa lité, chez l'individu commu nautai re, de sa convictio n indi vidue lle c t de son utilité collective. Comment son action, a u-delà de l'expressio n d' une convictio n personnelle, prend ple inement son 11 0 lll sens, non pas au regard de sa va le ur en soi, mais de l'inté rêt qu 'elle représe nte pour le réseau qu i l'a promeut. Une existence à deux niveaux, générant aussi une double éthique. l.:individu pouvant être votre ami, tandis que son appartenance communautaire commande de vous trahi r. Une duplicité, typique de la me ntalité communautaire si choquante et si difficile à ad mettre pour le simple individu . . . LAÏCITÉ. SATANISME d 'in itiation, de maçonneries satan iques type: llluminati, Skull and Bones et autres secœs vouant un culte aux dieux anti-chrétiens, babyloniens ou égyptiens, tel Moloch, avec cérémonies simulant des me urtres d 'enfants comme da ns The Cremation of care du Bohemian Club, n'est pas si délirante. Pas si délirante, puisque pour assumer la cruauté qu'impliq uent les décisions prises au plus haut niveau par ces réseaux de domination occultes sur l' humanité souffrante-décisions générant : chômage, famines et guerres - il faut avoir renoncé aux commande me nts chrétiens d' h umilité et de charité et avoir, li ttéralement, voué son âme au diable! C'est d 'ailleurs ce constat terrifié que fais ait le producteur hollywood ie n Aaron Russo, suite a ux propos q ue lui aurait tenus le gra nd in itié N ick Rockefeller. Propos révélant les desseins maléfiques de l'oligarc hie mondialiste et qu'Aaron Russo osa dénoncer da ns un e confession vidéo célèbre, quelq ues m ois ava nt sa mort, parce qu' il se savait cond a mné ... Sur le pla n mora l, les réseaux de la domination par le me nsonge et la dissimu lation sont déjà le ma l. M a is ce mal peut aller beaucoup plus loin quand ceux qui s'a ppellent e ux-mê mes (( les fi ls de la lum ière••- sans doute en référence à l'idéologie des Lumiè res q ui les a portés - y voit un autre sens, plus noi r, plus trouble et plus ésotérique. Lucifer signifiant aussi «porteur de lum ière .. , soit dan le livre d'Isaïe, ce roi babylonien rail lé pour avoir voulu s'élever au-dessus de sa cond ition d'homme ct dépasser Dieu. Une figure prométhéenne associée à l'orgueil et progressivement devenue, dans la tradition chrétienne, le symbole du mal et un des noms d u Diable. Personnage que l'Apocalypse selon Saint Jean identifie à Satan le tentateur, Satan le menteur, Satan le diviseur, et désigné a ussi par Jésus, dans ' l'Evangile de jean, comme« meurtrier » et« Seigne ur de la Terre » ... D ès lors, l'ex iste nce, au plus haut nivea u Articu lés autour du noyau on usien - ONU qui reprenaü, après la D euxième G uerre mondia le, le pri ncipe m ondialiste de la Société des Nations initiée e n 19 18 par notre com patriote, au service du pou voir bancaire a nglo-saxon, Jea n Mon net - le CFR, la co mmission Trilatérale et le gro upe Bilderberg, mais encore le FMI (de notre fu tur président Strauss-K ahn), l'OMC (de Pascal La my, autre agent français a u service des intérêts a nglo- 112 113 MAÇONNERIES ET NOUVEL ORDRE MO DlAL saxons) , l'OC DE, le lobbies militaro-industriels, é ne rgétiqu es, agro-a lime nta ire et pharmacochimiques (scr \'i par 1'0~1 ), ainsi que des clubs plus é oté riqucs tels que Skull a nd Bones et Bohemian C lub, auxqucl il faut e ncore ajoute r d'autre relais fran ça is tel que Le Siècle et le Club des Cordelière ... To u cc ré caux de pouvoir. travaillant la main dans la main po ur des raisons d'intérêts financie rs et de solida rité de caMe, con tituent ce réseau des réseaux qui est, de fa it, la structure combattante de l'Empire. Un Empire travail lant au Nouvel ordre mondial, soit à l'nboliLion de la dé mocratie et a u pouvoir bancaire intégra l - fo rme achevée du Capita l - sur le dos d u tr:wai l, des nations et des peuples . . . 4. DES CLASSES ET DES LUITES L:État n'est pas la pam·e. C'est l'abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur pallie; mais c'est tm amour réel, naturel. Pas une idée: un f ait ... Et c'est pour cela que j e me sens franchement et toujours le patn.ote de toutes les patn.es opprimées. Mikhaïl Bako unine j'travaille comme un chien toute la semaine j'vous j ure que l'patron il est content. Mes amies se sont mises en colère: "C'est pas bien maLin c'que tu fais là, Faw c'qu'y faut mais toi tu exagères, Tu verras qu'un jour tu l'1·egretteras .. . " j'm'en fous pas mal. Y peut m 'arriver n'ùnporte quoi, 115 j'm'm fous pas mal. j'ai m on dimanch~ qui est à moi. c·~st p 't 'êtr~ banal, Ma iS ce que les gens penscm d~ vom, Ça m '~st tga/1 j'm 'en fousl Édith Piaf LES CLASSES SOCIALES 0:--IT TOUJOURS EXISTÉ Déterm inées par l'évolutio n des forces prod uctives - soit l' histoi re d u progrès technique- et les rappo rts de productio ns q ui découlent de cette · évoluti on (pas de rapports bou rgeoisie 1 prolétaria t sa ns inventio n, aussi, de la mac hine à vapeur nécessaire à la révolutio n industrie lle), les classe ociales o nt toujours existé. To ujo urs existé o u, plus exacte ment, existé depu is q ue l'ho mo faber, sorta nt d' un myth ique «communisme pri m itif... , s'e ngagea sur la voie nécessaire et fatale de la spécialisation des tâches, pour générer, pa r la divisio n du travail, les pre mières divisio ns socia les. U ne divisio n socia le en classes qui re mo nte à la nu it des te m ps histo riques ... CLASSE PAR L.\ PRAT IQUE , ET MENTALITE DE CLASSE Des classes sociales défi nies pa r leur praxis: les laboratores pa r l'ag ricu lture, l'a rtisan at pui s le /1 6 11 7 commerce; les bellatores par le métier des armes; les oratorcs par l'apprentissage et la transmission du savoir dans l'ancie n monde tripartite. Une praxis qui génère aussi une culture et une mentalité de classe: me ntalité comm erçante a ujourd'hu i dominante, me ntalité po pulaire majoritaire mais toujour méprisée et mentalité aristocratique logiquemenr e n voie de disparition. Une culture et une menta lité de classe qui n'épuisent, pa r ailleurs, ni la question du groupe cthno-cu lturel enrraina nt un au tre ordre de conscie nce ct de solidarité; ni la persistance de l'animal e n l'homme ct les comportements réfl exes qui vont avec: instinct de survie ind ividuelle , soucis de sa progéniture ... ANTAGON I S~ IE S DE CLASSES, COLLABORATION DE C LASSES ET • LUTIIS~Œ DE CLASSE ,. Mais du rcmps du pouvoir royal, notammenr sous la monarchie théocratique qui précéda notre démocratie maçonnique et m a rcha nde, les a ntago nismes de classes étaie nt jugulés ou transcendés - selo n qu 'on y voit un mal ou un bien - par la soumission géné rale à l'ordre divin. La solidarité ethno-culturclle, celle par exemple de tous les sujets de sa majesté dans le royaume de France, primant, en dern ière insta nce et malgré les tensions, sur les antagonismes de classes comme sur la solidarité de classe. Une acceptation dt: la loi de Dieu -et du fatttm - q ui em pêchait ce « lu ttisme de classe », 118 dénoncé par C harles Péguy comme le ma l moderne, el qu i ca racté rise fatal e ment le monde de l'immanence qui lui a succédé. Un •du ttisme de classe» ne pouvant être contré, dan notre ociété bourgeoise de l'imma nence et du profit, que par la solidarité natio nale en remplacement de l'ordre divin; ou. dans le ens o ppo é, par la promotion d'un individua lisme exacerbé détruisant a lor to ute solidarité ... LA CLAS E OUVRIÈRE. INCARNATIO DU MENSONG E ET DE LA TRAH ISO BOURGEOISE Dans le monde de l'imm anence ayant succédé à la Révolutio n fra nçaise, la lutte des classes devient donc e ffectivement le no u vea u moteur de l' llisroire. Une lutte résultant d 'abord de la fin de la solida rité tran -classes existant précédemmem dan la mona rchie de droit divin; mais une lune résultant ensuite, et surto ut. de la prome se non tenue des Lumiè res. La prise du pouvoir par le Tiers-État, une fois évi ncés la 'oblesse et le Clergé, n'aya nt pa débo uché sur l'égalité sociale de tous les citoyens et la fra ternité nationale. mais sur l'exploitation, à l'inté, ri eur du lïe rs-Etat, d' un prolétariat industriel pa r une no uvel le bourgeoisie capitaliste entrcprcneuriale, encore plus dure envers ses salariés que ne l'était la noblesse avec ses paysans. Le proléta riat et sa misère étant, littéra leme nt, l'inca rnation du mensonge de la bourgeoisie ct de ses soi -disant Lumières. 119 Une situation nouvel le de violence et de mensonge à J'intérieur du camp progressiste qui fera Je lit, à partir de 1830, de la pensée et de l'épopée socialistc ... LE RÊVE D'UN ~ IESS lA I S~IE PROLÉTARIEN Une foil> gommée , par les ratés de l'Histoire, les prétenrions du marxisme à la scientificité, la grande idée du socialisme peut se résumer ainsi: Le prolétariat créé, telle golem, par la bourgeoisie elle-même- ct qui est le fruit de ses contradictions -sera, de par sa conscience puisée à sa souffrance, ct les qualités morales q ui sont censées en résulter: respect et solidarité envers les travailleurs, la classe chargée, par J'Histoire, de punir la bourgeoisie capitaliste exploiteuse et menteuse, par une prise de pouvoir dépossédant cene même classe bourgeoise de son pouvoir sur cette fa usse démocratie qu'est Ja démocratie libéra le. Une prise du pouvoir par le prolétariat q ui achèvera, d u même coup, le travail politique progressiste entrepris par la Révolution françaiseet trahi par la bourgeoisie - pour produire enfin réellement, ct plus seulement formcllemem, cette société fraternelle ct sans classes promise par l'égalité citoyenne des Lumières. Un espoir ct une vision du monde qui fait du marxisme, quoi qu 'il en dise, un moralisme et un idéalisme. Un projets'cflorçan t de renouer avec 1'eschatologie chrétienne du partage ct de J'amour, dans le monde matérialiste généré par l'immanentisme marchand, 120 en s'appu ya nt sur un messianisme prophétique, pui é lui même au judaïsme. Projet socialiste prétendam s'appuyer sur le logos grec pour réaliser le projet juif messianique ct mission naire chrétien réconciliés, et résul tant sans doute de la triple culture juive. chrétienne er grecque du philosophe Karl Marx, principal théoricien d u socialisme dit scientifique ... ' LE MESSIANlSME PROLETARJ E:--.1, PROJET DES INTELLECTUELS Un projet de révolution socialiste, par ct pour les prolétaires, pensé et voulu non par des prolétaires - les prolétaires, pour des raisons de praxis ayant rarement le bagage conceptuel nécessaire - mais par des intellectuels issus de deux franges de la bourgeoisie: - la petite bourgeoisie nationale, pour les socialistes li bertaires et autres syndicalistes • révolu tionn aires, tels q ue Pierre-Joseph Proudhon et Georges Sorel. Penseu rs souvent autodidactes er profondément liés au monde du travail ; - la moyenne et grande bourgeoisie ashkénaze, pour le socialistes internationalistes tels que Karl Marx et Ferdinand Lasalle. Théoriciens totalement étrangers aux classes laborieuses, et opposa nt à l'empirisme petit bourgeois des premiers, l'arroga nce d'une abstraction conceptuelle puisée à la ph ilosophic helléno-européenne; une philosophe fiévreusement embrassée depuis leur récente émancipation de la pensée talmudique et du ghetto. Le plus bel exemple de cet écart absolu entre le sujet pensa nt et l'objet pensé étant sa ns douLe 121 H , istoire et conscience de classe, de G eorg Lu kac . Enorme pavé historico-philosophique où ce fils de banquie r de la grande bourgeoisie juive hongroise tente de démontrer, par une élucubration conceptuelle virtuose, le destin messianique et anri-bourgeoi d 'un prolétariat idéalisé qu 'il n'a jamais côtoyé. Un engagement théorique qui le conduira, lu i le fin lettré, à participer au gouvernement sa nguinaire de l'ave nturier Béla Kun , puis à soutenir jusqu 'à son dernie r souille l'œuvre de Joseph Sta line. Un prolétariat idéa l sorci de la tête de l'intellectuel, utilisé comme arme contre sa propre classe chez le cadet de la bourgeoisie empli de cu lpabilité pour la tra hison des Lumiè res perpétrée par ses pairs. Prolétariat supposé révolutionnaire, utilisé aussi comm e arme de la revanche et de la conquête, par le décla sé et le co mopol ite, contre les é lites possédantes: cette bourgeoisie nationale et chrétienne dont o n veut prendre la p lace a u nom du prolétariat. .. des meneurs non issus de ses rangs, et jouer deva nt l'Histoire une partition qui n'est pas de sa main ... Lucide sur ce point, Louis-Ferdinand Céline, petit bo urgeois lettré qui a le mieux exprimé la souffrance ct l'â me populaire, tirait une fierté ironique de ce compliment de Jospeh Staline- autre décla sé cynique - qui considérait Le Voyage au bout de la nuit (traduit en russe par une E lsa Triolet elle aussi parfaitement étrangère au monde ouvrier) comme le seul roman prolétarien jamais écrit. Iro nie, partagée par ces deux esprits d' un réalisme amer, de constater que l'individu prolétaire, dont le XIx.t: siècle intellectuel avait fait le héros de l'Histoire, était en fa it u n héros muet ; la fame use classe messianique, une classe n'ayant jamais produit la moindre culture spécifique où exprime r sa conscie nce et son projet - le • réa lisme socialisee » impo é par le Parti en étant la dé monstratio n même - sauf à con fo ndre un peu vite cu lture proléta rienne et culture populaire ... PAS D'AUT O! O~IIE DE CLASSE SANS CULTURE DE CLASSE PEUPLE OU PROLÉTARIAT ? Théâtre a ntique, geste chevaleresque, roman bourgeois. .. la con cie nce et l'autonomie d' un groupe social se démontre d'abord pa r sa produ ction culture lle. Une culcure spécifiqu e o ù ce collectif exprime deva nt l'Histoire ce qu 'il sait être et ce qu ' il VCUL. , Or, comme Edith Piaf, interprète magnifique, mais interprétant des textes écrits pas d'autres, le proléca riat révolutionnaire n'a jamais fait que sui vre De François Villon à Dieudonné en pas a nt par Louis-Ferdina nd Céli ne, Miche l Audiard et Coluche, la culture populaire perpétue, à travers les siècles, un génie débonnaire aux a ntipodes d'un « réalisme socialiste,. exprimant par décret l'art prolétarien . Une culture du peuple et pour le peuple qui no us oblige, pour définir le groupe humain dont elle est l'expression, à préciser d'abord ce que le peu pie n'est pas. 122 123 Peuple qui n'est d'abord ni la noblesse ni le clergé, mais cc «tiers exclu » constitué des non privilégiés sous l'Ancien , régime, et qui accède en théorie, comme Tiers-Etat, au plein pouvoir par la Révolution française. Peuple que l'on doit défi nir encore, face à l'exploitation et au paras itisme des classes supérieures , - noblesse puis bourgeoisie à l'intérieur du Tiers-Etat - comme le monde du travail et de la production ; soit cette classe des laboratores assumant et assurant - selon la terminologie freudienne - le « principedcréalité » : paysans,artisans,commerçants, ouvriers, petits entrepreneurs. .. auxquels il faut agréger encore les petits fonctionnaires utiles et les artistes exprimant ceuc sensibi lité. Peuple que l'on peut définir en terme de classes, comme l'addition du proléta riat ct de la classe moyenne. Un peuple constitué de la petite bourgeoisie ct du prolétariat qui se côtoient d'ailleurs dans la vie réelle, comme le patron de bistrot, propriétaire de son moyen de prod uction, ct son client, l'ouvrier salarié. Deux groupes ociaux mitoyens ct mêlés que le socialisme cicntifiq ue, au nom d'abstractions intellectuelles démenties par la réalité - à commencer par la réalité sociale ct urbaine du quartier et du bistro - s'est tOujours évertué à séparer et à opposer . .. MENSONGE DI:.:: L:INTER1 ATIONALISME PROLETARIEN : LE Pf:.U PLE EST TOUJOURS PATRIOTE , Prolétari at fantasmé ct manipulé par les abstractions d 'agitateurs cosmopolites, présenté 124 comme internationaliste, alors, qu 'autre constat pratique historiquement démontré, le peuple est . . tOUJOUrS patriote. Patriote comme le peuple de la Commune rcfusam, au nom de la fierté française, la défaite de Sedan ct une soumission de Paris à l'occupant prussien, acceptée par la bourgeoisie versaillaise ... Peuple acclamant toujours ses équipes sportive nationales, face au mépris ou à la man ipulation - quand le sport devient un marché- des élites d 'argent dédaigneuses de ces engouements simples et collectifs (cf. Bernard-Henri Levy). Peuple fid èle à sa nation face à la trahison de ses élites cosmopolites; que ce soit celle de Louis XV sacrifiant les intérêts de la France à ceux de son cousin le roi de Prusse, ou celle de Sarkozy l'américain liquidateur actuel de l'indépendance fran çaise ... IL N'Y A Dl l\TERNATIONAL QUE LE CAPITAL Des fa milles régnantes, mettant le cousinage européen au-dessus de l'intérêt national (d'où la fu ite à Varenne de Louis XVI), à la bourgeoise soumise à l'intérêt d'un capital lui aussi sans frontières, la mentalité internationaliste - en réalité cosmopolite - est parfaitement étrangère au peuple. Un internationalisme qui est, en revanche, le propre des élites voyageuses, et des manipulateurs nomades, faisa nt leurs affaires au-dessus de la tête de peuples, de par leur praxis, peu mobiles et enracinés. Ainsi, l'anti-nationalisme proféré par un G eorges Sorel à la veille de 1914, ne doit pas se comprendre 125 comme un mé pris é litiste de la solidarité natio nale, mais comme le re fus d'une m ani pulation bo urgeoise po ussant les peuples, français et allema nds, a u bain de sang pour le plus gra nd inté rêt du Capi tal.. . Une collu ion entre mondia li tes de droite et internatio na listes de gauch e - en réali té to us cosmopolites - rend ue d'a utant pl us làci le q u'ils sont souvent issus, comme Je dé montre l'Histoire, de la même comm una uté .. . I.:INTERNATIONALISME OUVRIER BIEN COMPRIS, CO TRAIRE DE t:J\l'..TTINATIONALISME TROTSKISTE PHILOSOPHIE DE LA l\IISÈRE. CO~TRE l\ IISÈRE PAR LA PHILO OPHE Refu s d' un nationa lisme belliq ue ux instrumentalisé- dès Napoléon - pa r les fo rces d'argent ct cond uisa nt toujo urs à la souffrance des peuples, qu i doit no us faire comprendre l'internationa lisme ouvrier, non pas comme l'expressio n d' un antipatriotisme instinctif, ma is comme la solidarité des peuples du travail, dans un souci d'effi cacité politi que, face aux manipu lations du Capital apatride. Un inte rn ationa li me pa rta nt du natio na l po ur revenir à lui , comme celui du PCF anti-immigrationisre de Georges Marchais, exprimé pa r son fameux d iscours de Mo ntig ny-lèsCormeilles. Discours populaire et patriote, a ux antipodes de l'inte rnationa lisme trot kiste exp rimant une haine q uasi-rel igieuse de la ation. Un mépris de la frontière ct des peuples e nracinés professé par des agita teurs professionnels, ra re me nt issus du peu ple du travail, et partagé par la grande bourgeoise d'argent. D'où l'intérêt, pour le gra nd C apital, de fa vori ser di scrèteme nt ces agitate urs a nti -nationa ux au détrime nt des représentant légitimes du peuple ouvrier solidaire et patriote. Ma is pour revenir au combat théoriq ue anticapitali te mené d urant toute La seconde moitié du Xl XC ièclc a u sein même de la fa mille socialiste, deux camps vont s'a ffronter prétendant tout deux apporter la. bo nne réponse à cette même questio n centrale: ,, Dans le mo nde de l'immanence o ù cout provient de la praxis, quelles sont les conditions matérielles, sociales et politiques propres à libére r l'homme?,. Une q uestio n mais deux réponses et deux grou pe princi pa ux po ur mener à bie n la lurte a mibourgeoise: - d'un côté. le ocia lis me liberta ire des Bakounine ct Pro ud honméprisa ntes; - de l'autre, le socialisme dit .. cientifiquc» d u ta ndem Marx - E ngels. Les premier s'efforçant de répondre à cene q uestion immen e pa r le bon sens ct l'empirisme. Les econds opposant a ux tâtonn e men t et aux approxi matio ns des prem iers, un systè me philosophiq ue totalisant se récla m ant d' un "sens de l'Histoire», repris de H egel, et qui tra itera, d u ha ut de sa prétendu e scie ntificité, la tentative de penser les remèdes pratiq ues à la misère des premiers, de « misère de la philosophie». 126 127 Une virtuosité conceptuelle dite « matérialiste historique ct dialectique., q ui, malheureusement pour eux ct pour le prolétariat, se révélera avec le recul du temps, qui dit le vrai sens de l'Histoire, les élucubration prétendument scientifiques de bou rgeois arrogant comme des nouvea ux riches, usant, en apprentis sorciers, d 'une philosophie très éloignée de leur culture héritée prophético-messia nique, pour se moquer de penseurs autodidactes mais issu du monde du trava il, dont toutes les intuitions ami -marxistes- léninistes se sont révélées . JUStes ... ' ' SE MEFIER OU PROGRES Le Progrès, promu au nom du «sens de l'H istoire» par Marx, contre les intuitions et les remarques de bon s se ns de Proudhon puis Sorel - qui eux prenaient hum blement acte du refus du machin i me exprimé par les luddites en Angleterre, les ca nuts en France, et d'une faço n générale par les corporations représentant l'aristocratie ouvrière - débouchant sur l'abru tissement du travai l pa rcell aire, l'aliénation suprême du taylorisme ct du fo rdisme .. . soumission, de passivité et d'infantilisme, comme Proudhon puis Sorel l'avaient également pensé contre Marx et Engels ... ' LA DICTATURE DU PROLETARIAT c·EsT LA DICTATURE DU PARTI La dictature d u prolétariat, théorisée par Marx puis accomplie par les bolcheviks- Lénine constatant l'amorphie des masses prolétaires livrées à elles-mêmes et à leur conscience, préférant tabler, pour prendre le pouvoir, sur une «ava nt-garde révolutionnai re .. , soit sur des professionnels non prolétaires ma is form és à l'action révolutionnaire, plutôt q ue sur un «spontanéisme» des masses accomplissa nt un «sens de l'Histoire» q ui conduira l'universitaire virtuose, mais la politique naïve, Rosa Luxembourg, à l'échec et à la mort. Bref, la soi-disant «dictature du prolétariat ,. q ui n'a rien demandé ni projeté, conduisa nt, dans les faits à la dictature inéluctable du Parti-Etat. Soit, dè Lénine, à la bureaucratie et à la omenklatura stalinienne ... SOCIALISME OU POPUUSME: LES CONDITIONS DE LA CONSCIENCE ET DE LA LIBERTÉ VERS LE SALAIUAT GÉNÉRALISÉ Ce progrès machiniste al iénant - de surcroît exigeant en ca pital - pa ssant nécessairement par la concenrration et la grande unité de production. Soit pa r la généralisation d'un salariat générateur de Face à ce régi me fondé sur la division du trava il ct le salariat généralisé sous l'autorité exclusive du Parti-État - soit la dictature machiniste et pol icière d'un «Socialisme réel» justifié et maquill é par l'arrogance d 'une science philosophique rabâchée 128 129 , et crue co mm e une religion - les penseurs populistes: Bakounine, Proudhon puis Sorel, plus réalistes que maté riali tes, plus intuitifs que conceptuels, opposèrent dès le début une a utre piste de salut pour le peuple du travail. Prônant, pour accouche r d' un monde de conscience ct de libe rté, une société de petit patrons, petits propriétaires, issus de l'a ristocratie ouvrière et travailla nt main dans la main dans le respect de l'échelle humaine. Soit la conscie nce fa cilitée, non pas par le catéchisme du Parti sur des salariés in fantil isés, m ais pa r la responsabilité éco no miqu e et sociale- donc politiq ue - résu lta nt de la propriété de ses moyens de production . , Soit encore la liberté, non pas distribuée par un E tat-gendarme centralisateur, mais concrètemem permi se par l'indépe ndance éco nom ique et sociale - donc aussi politique - conférée aussi par la propriété, pour le plus gra nd nombre, de ses moyens de vic et de production. Une société mutualiste de petits producteu rs citoyens, exprimant non pas le désir de pouvoir et de domination d 'un petit groupe ma nipulam un prolétariat exploité et sans objectifà travers l'appareil , d'Etat, mais une société de liberté, d'égalité et de fra ternité concrètes, re nvoyant plus à la démocratie grecque qu 'a u socialisme soviétique, mais cene foi s sa ns esclaves! Une soc iété aux a ntipodes aussi bien du socialisme marxiste-lé niniste q ue du capitalisme bourgeois, tous de ux fo ndés sur la fu ite e n avant technicienne, l'extrême division du travail et le salariat géné ralisé a u service d 'un État-patron (pour 130 le socialisme} ou d'un Patron-Etat (pour le capitalisme), ce qui revient au même ... Proxim ité de deux systèmes, fondés tous deux su r le seul progrès matériel, qui explique parfa itement le passage sans heurt, et sans contestations, de l' URSS de Mikhaïl Gorbatchev à la Fédération de Russie de Boris Eltsine ; la vitesse à laquelle le soidisant • homme nouveau ,., forgé par soixa ntedix ans de socialisme, se convertit à l'abrutissement consumériste occidental, puisqu'il a suffi pou r ça de remplacer, à la tête d' un édifice parfaitem ent vertical, l'Étoile rouge par Coca-Cola. U n «socialisme scientifique» a rrogant, ultra conceptuel, e n réalité psalmodiqu e et fina le me nt grossie r (dont l'œuvre absconse de L ouis Althusser sera l' u ltime caricature) masq uant l'i rres ponsabi lité sa lariale ct fo rdiste, guidée pa r le pa rasitism e de la Nome n klatu ra, derriè re une d ictature bureau . crauque. Socialisme réel qui se révèlera non pas, au fina l, la volonté d'émancipation du monde ouvrie r, mais la volonté de domination de cosmopolites ct de décla sés manipulant la légitime souffrance ouvrière contre la fautive bou rgeoisie ch rétienne ... N I CAPITAL NI DICTATURE DU PROLÉTARIAT : LA SOLITUDE DE GEORGE ORWELL U n vaste me nsonge politique rejoigna nt l'autre dans un même totalitarisme qu'avait pu constate r l'Anglais George Orwell dès les années 1940, suite à ses pérégrin ations en France puis en Espagne. Mascarade du «socialisme réel» dénoncée par le • 131 Russe Alexandre Soljeni tsyne dans les a nnées 1950, mais cene fois d u point de vue de la réaction. Réhabilitation d'un populisme renvoyant dos à dos capit.alisme et ociali me, défe ndu aujourd 'hui en France par le subtil Jean-Claude l\fichéa, à la suite des travaux de l'a mé ricain C h ri topher Lasch . .. LA DISCRÈTE STRATÉGIE DE L:EMPIRE, OU LA BANQUE EMPÊCHANT, AU NO~ I DU SOC IAL I S~IE, L-\ JO::--:CTIOi': POPULI TE DU PROLÉTARIAT ET DE LA CLASSE ~iOYE~ E (MARX CO:-..T RE PROUDHOl") Recherche du salut pour Orwel l et M ichéa, non pas par le prolé tariat et l'opposition abstraite prolétariat 1 bo urgeoisie, m ais dans l'union du prolétariat cr de la classe moyenn e vers la classe moyenne géné ra lisée. Dans cette union du peuple : o uvriers, a rtisans, se leva nt lo rs de la Commune de Paris contre un Capita l « versa illais» dom les intérêts lui demeure nt étrangers. Un popu lisme taxé par ses ennemis bourgeois - comme révolutio nna ires cosmopolites - de « petit bourgeoi ,. e t assez éloigné, c'est vrai, de la verbeuse et emphatique démocra tie parleme ntaire fran çaise issue de la Révolution. U n populisme frondeur et libertaire tom a ussi é loigné du ociali!>me soviétique, continuateur sur bie n des plans - n'en déplaise à Soljenitsyne- du despotisme tsariste. U n populisme renvoya nt fina lement bien plus à l'idéal pio nnier américain lutta nt à la fois contre la Banque ct l'État - inca rné alors par la C ity et la monarchie a ngla ise - pour une démocratie mutualiste de petits propriéta ires producteurs, incarnée encore dans l'Amérique profonde par u n certain esprit républicain . .. Dè lo rs, le combat socialiste - à commencer par l'o ppositio n Bako unine-Proudhon contre MarxEngels - peut etdoit secomprendre, no n pas comme l'oppositio n binaire du socialisme du travail contre la bourgeoisie tlu capital, mais plutôt, de faço n plus perve rse e t triangulaire, comme la lutte d u grand capita l mo ndia liste, manipula nt ct fi nança nt des ré volu tio nna ires professionnels, le plus souvem iss us de la bou rgeoisie cosm opolite: agita teurs stipt:ndiés, dialecticiens fu meux mettant en scène un soi-disant combat unitaire du trava illeur contre le bourgeois, o u grand bourgeois spéculate ur apatride et petit bourgeois e ntreprene ur enraciné sont systé matiqueme nt confo ndus - comme da ns le catéchisme d 'Arlene Laguiller - pour empêche r la jonctio n po pulaire, elle authentiqueme nt révolutionnaire au regard du pouvoir du C apital, de la petite bourgeoisie et du prolétariat national. I.:hi toire de cene manipulation et de cettc collu io n, où un socialisme cosmopolite manipule un prolétariat fa ntasmé contre une classe moyenne e nracinée systé ma tique ment diffa mée, étant l'histoire cachée du mouveme nt ouvrie r. U n me nsonge et une manipulatio n historiqueme nt révélés, à partir des années 1970, par le rall iement fina l de ces soi-disant révolutio nn aires cosmopolites au libéralisme mondialisé. Rallie me nt eftèctué sous la fé rule des tro tskistes, 132 133 LA LU' ITE POUR LA BO N E LUITE DES CLASSES en Eu rope sous le nom de « libéralisme libertaire,. et a ux États- Unis so us l'appellatio n « néoconservateurs •. Une flopée de sociaux-traîtres dont énu mérer les noms évoquerait imméd iatement la liste de Schindler ... LA DISCRÈTE STRATÉGIE DE CEMPIRE, OU LA BANQUE FAVORISANT LA GAUCHE PARLEMENTAIRE CONT RE LE SYNDICALISME RÉVOLUT IONNAIRE (JAURÈS CONTRE SOREL) Une fois assurée la victoi re des socialistes « scienti fiq ues» sur les socia 1istes libertaires, après un combat inégal (au regard des sponsors) q ui d urera toute la seconde moitié du XIXc siècle, un second combat de liq uidation du peuple révolutionnaire s'accomplira à l'intérieur du prolétariat salarié. Ce sera, au tournant du siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale, le combat du syndica lisme révolutionnaire, adepte de la grève générale er de l'action directe, contre le socialisme parlementa ire sous influence maçonnique; soit la deuxième défaite populiste de Georges Sorel fa ce à Jean Jaurès .. . la lente défaite des forces populaires face aux professionnels du socialisme. La transformation progressive et subtile, pa r les forces de gauche stipendiées par le Capital ct ous l'influence des Loges, d'un combat ami-bourgeois pour changer la vie en combat pour le pouvoir d'achat. Soit au fin al la démocratie, q u'elle soit libérale ou socialiste, limitée au Marché ... ' COMPLEXIFICATION ULTERIEURE. DES RAPPORTS DE CLASSES Avec la défaite de l'alliance du travail : prolérariatclasse moyenne, nous avons donc, de la fin de PremièreGuerre mondiale jusqu'à l'orée des années 1960, une histoire offi cielle gauche 1 droite partagée par les deux camps - communiste comme libéral - et occultant derrière ses «patrons,. et ses «travailleurs •, si chers à Arlette Laguiller, l'opposition petite et grande bourgeoisie à droite. aussi bien qu'à gauche la proximité petite bourgeoisie et prolétariat. .. ' LES Al'"NEES 1960 OU LA MONTÉE DU SECTEUR TERTIAIRE LA LUITE RÉDUITE À LA LU ITE POUR LE POUVOIR D'ACHAT OU LE COMBAT PERDU DES REPRÉSENTANTS DU PEUPLE UNIS CONTRE LES MAN IPULATEURS DU PROLÉTARIAT Ainsi, de 1830 à 1970, tout le combat mené à l'intérieu r de la gauche doit se comprendre comme Mensonge et cultu re imposés d'une société classe contre classe : prolétariat 1 bourgeoisie qui, ma lgré la défa ite théoriq ue de l'adversaire populiste - défini tivement diabolisé en «fasciste» après 1945 - deviend ra u ne fiction intenable à partir des années 1960. 134 135 Sociologiq ucmem intenable à cause de l'extension, à l'intérieur du salariat, d'un secteur tertiaire de cols blancs issus des métiers de service, supplantant bientôt les col ble us. Nouvelle caste de e mployés de bureau, devenant majoritaire à partir des années 1960, et dont la mentalité ct la culture, tou jours pu isées à la praxis, incline nt beaucoup plus vers la société de consommation ct de compromis que vers le combat de classe ... CLASSE MOYENNE ET COUCI IES MOYENNES SALAJUÉES MENTALITÉ DE CADRE CONTRE ~IENTALITÉ DE PETIT PATRON: NOUVELLE BOURGEOISIE DE. GAUCH E CONTRE DROITE POPULAIRE Une nouvelle mentalité de cadre, lit sociologique de la .. gauche sociétale •, parfaiteme nt décrite dans le roman u s Ch os~s de Georges Pe rec, pu is illustrée à son insu par les film s de François Truffaut. Mentalité fé minisée - à la fois petite bourgeoise ct antipopulaire- aux a ntipodes de la mentalité .. petit patron •, e n recul à pa rtir des a nnées 1960, exprimée, elle, par les chroniques d'Antoine Blondin ct les dialogues de Michel Audiard ... , Emergence d ' une nouvelle classe de petits bourgeois sala riés, à la fois éloignée de la culture communiste des ouvriers, mais aussi de la culture populiste de la classe moyen ne, et q ui constitue ces nouvelles •couches moyennes salariées», allant du petit col blanc au cadre. Couches moyennes salariées dont la m entalité fait désormais le tampon politique entre monde du travail er Capital, à ne surtout pas confondre - comme le fait systé matiquement la sociologie journalistique- avec la • classe moyenne» constituée, elle, des artisans, commerçants et petits patrons, propriétaires de leurs moyens de production, et q u i font au contraire la jonction entre Travail et Capital, puisque ils sont à la fois petits capitalistes et travailleurs à risques ... 136 LIQUIDATION À GAUCHE DE LA SOLIDARITÉ SALARIALE Ainsi, à l'opposition forcée du prolétariat salarié et de la petite bourgeoisie entrepreneurialc - q ui constituaient le Travail - par le dé nig re me nt .. socialisœ » de cette dernière, succédera, à partir des années 1960, la nouvelle opposition à l' intérieu r du salariat, des ouvriers et des em ployés de bureau. Cen e nouvelle bourgeoisie de gauche de la consommation sans l'avoir, séduite par la nouvelle stratégie du standing mise en place par le Capital via la .. Société de consommation ,. {verroterie à forte valeur ajoutée culturelle telle que mode et déco, fl atteries du Nouvel Obs, de I..:Express puis de Libération) méprisant dorénava nt ces autres sa lariés qu e sont les ouvriers, désormais considé rés et tra ités comme des beaufs à tendance fasc iste ... 137 ILLUSION À DROITE , DE LA SOLIDARJTE PATRONALE HYP ER-CLASSE, NOUVELLE CLASSE ET SOUS-CLASSE Nouvelle division du camp d u Travail, à l'intérieur d u salariat, par la séduction d u standing culturel, q ui sera complétée, du côté d u Capital. par cette autre fl atterie médiatique - véhiculée elle par le C~"PF - et consistant à fa ire semblant de considérer le petit patron comme faisant pa rtie de la classe patronale, alors q ue son destin est d'être liq uidé par elle ... Ces années 1990 qui verro nt s'achever le déclassement de la bourgeoisie nationale engagée dans les a nnées 1960 - cette France des PDG incarnée nota mment par le personnage a utoritaire et local de Louis de Funès- au profit, pour le petit nombre q ui aura su prendre le virage de la mond ia lisatio n, du très gros sala rié de muJtinatio na le, style Jean- Marie Messier ... , , , LES ANNEES 1970 OU LA · NOUVELLE SOCIETE .. CIDÉLOLOGIE DE I..:HYPERCLASSE Ainsi, grâce a ux médias ct à la propagande, le petit cadre sc prend po ur un bourgeois, tandis que le petit patro n se sent solidaire du MEDEF. Une mise à contribution du crétin de gauche et du connard de droite vers cen e social-démocratie à la frança ise qu'on a ppellera, à partir de ChabanDel mas, puis sous le septennat de G isca rd d'Estaing: la • no uvelle société fra nçaise» .. . Cette fin mythologique et socia le du face à face sala riat uni, bourgeoisie patrona le indifférenciée, au profit d' une socia l-démocratie centrée sur les cou ches moyennes sa lariées {période très honnête ment décrite dans les film s de C laude Sautet sur la Fra nce des cadres des années 1970) sera suivie pa r un de uxième saut, imposé celui-là pa r la mondiali satio n ultralibéralc des années 1990 ... Une nouvelle caste emblé matique de ccchnogestionna ires du Ca pita l désormais coupés de route attache géographique et morale, dont les salaires vertigine ux, accompagn és de «stock o ptio ns •, correspondent e n fa it à un transfert de Capital accepté par les actionnaires, à condition que les gains imméd iats de re ntabilité- quel qu 'en soit le coût socia l -soient au rendez-vous. Une mise e n relatio n directe et mercenaire du sa laire et du profit, égaJe ment mise en place a u mê me mome nt chez les autres acte urs clefs de la mo nd ia lisation : sportifs de haut niveau (nota mme nt les footballe urs), acte urs-chante urs-productc u rs (Mado n na, Tom Cruise, Bono . . . ) qui en assure nt la promotion médiatique. Un petit monde de nouveaux riches qu i va constitue r devant le con sommate ur-spectateur désormais statutaire ment sa la rié préca ire, cette hypc rclassc mondia le aux revenus exponentiels, /38 139 , VERS LA MO!'\DIALISATI0:--1 : LESA.'\1 lEES 1990 mais dénuée du minimum de cu hure« humaniste»; culture humaniste qui caractérisait et modérait, à la suire du catholicisme, la bourgeoise classique. Une nouvelle caste de plouc prédateurs assumant fièrement la nouvelle idéologie nomade chère à Jacques Attali. Idéologie faite d'inégalités sociales masquées par un antiracisme métisseur: soit, en réalité, l'apologie d'un monde désormais fondé sur le capitalisme purement spéculatif, donc le refus de tout ce qui prend sens dans la durée : cultures enracinées ct perspectives historiques .. . Trente Glorieuses, désindustrialisatio n ... ) sc retrouvent à leur tour prolétarisés ct déclassés face a ux no uveaux standards inaneignablcs de l'hyperclasse et ses coins VIP. ouveaux précaires du tertiaire qui n'ont plus le choix désormais que de travailler plus pour gagner moins: jouer le jeu du système mondialiste pour des micues ou subir la relégation et rejmmlre tou ces ploucs sédentaires en survie qui n'o nt pas les moyens, eux, de regarder l'humanité soufrrante comme un spectacle vu d'avion ... NOMAD ISME DU HAUT, NOMADISME DU BAS DE LA NOUVELLE CLASSE À LA SOUS-C LASSE Un nomadisme du haut, constitué d'une poignée de prédateurs cosmopolites désormais partout chez eux par la sainte loi du fric, et cachant par la fascination du «bling-bling• - mise en place par les nouveaux médias people, tyle Voicr", Closer ou 50 minutes lnside ... - le nouveau nomadisme du bas: Ce sa lariat précaire généralisé soumis à l'intérim et au COD, désormais non seulement corvéable dans le temp par la flexibilité et l'annualisation, mais aussi dans l'espace par les délocalisations de droite ct le «sans papiérisme,. de gauche ... Ceux qui s'en sortent le moins mal étant les animateurs-jou rnalistes (style Frédéric Beigbeider) , les créateurs de nouveaux services (ambianccur Dl style Ariel Wizman) et autres communiquants. Cette « nouvelle classe,. de petits chefs chargés, pour des revenus décents, de vendre à rous le rêve de l'hyperclasse nomade et métisseusc, ct de cacher la paupérisation générale par de la gaudriole branchée, style ((culture Canal ». Une nouvelle classe de bobos collabos, bien dans la tradition «avant-garde, chien de garde .. , (lucide citation du Mai 68 situationniste) dont les tenants de l' hyperclasse manipulent la jeunesse, la bêtise ct le rêve de cooptation, pour les presser comme des citrons; avant que leur obsolescence inévitable ne les fasse passer de jeunes cons branchés à vieux cons ringardisés (style Thierry Ardisson), à leur tour bons pour la sous-classe et la relégation ... FIN DE PARTIE POUR LES COLS BLANCS Ain si, après avoir se rvi à diviser les sa lariés : les cols blancs flattés dan s les ann ées 1970 par le standing pour petit ca dre. alors qu 'on liquidait les acquis des co ls bleus (fin de la poli ti que sociale des 140 141 SEULE SOLI DARITÉ DE CLASSE: LA CON IVENCE DES PARASITES Une ambiance de jungle, dénuée de toute solidarité, si ce n'est cene solidarité implicite des • parasites. Les rentiers du haut (l'hyperclasse au pouvoir) fi nançant les rentiers du bas (la sous-classe des chômeurs ct des précaires viva nt des aides sociales), moyen ne productive, la plus sur le dos de la classe , ponctionnée par l'Etat. Une nouvelle solida rité de classe transversale inédite - non suc et non d ite- initiée pa r la «deuxième gauche» de Michel Rocard dès 1988, où la colère de l'exploité, sa ns q u'il n'en coûte rien à l'exploiteur, est transformée en alcoolisme, grâce au RM I puis au RSA payés pa r le monde du travail. .. CONCLUSION: LIQUIDER LA CLASSE MOYENNE Un monde régi par la dérive du Capital nomade, dont la constante, quelles que soient les manipulations du monde sa larial er ses collaborations, au ra été, tout du long - outre la maximisation d u profit- de liq uider la classe moyenne, par définition indépendante et rétive au pouvoir. Iso ler la classe moyenne d 'abord, par la propagande des agitateu rs socialistes cosmopolites, en l'ama lgamant idéologiq uement à la grande bourgeoisie, afi n de la jeter à la vindicte de la classe ouvrière avec q ui pourta nt, depuis la Comm une, elle constitue le peu ple; et notamment le peuple du travail. 142 Remplacer la classe moyen ne ensuite, à coup d'absorptions-acquisitions im posées par l'économie d'échelle, par les couches moyen nes salariées; soir les petits patrons indépendants par les cadres dociles. Liquider la classe moyenne enfin puremenr ct simplement. en se servant notammcm de la cri e fi nancière orchestrée par la Banque, pour lui couper, , face à une surfiscalisation imposée par l'Etat complice, le crédit-relais nécessaire à son fonctionnement. Cette destruction fin ale de la classe moyenne - productive, lucide et enracinée- correspondant au projet im périal de liquidation de toute insoum ission au Capital, par essence apatride, pour q ue rien ne subsiste enfin de liberté, de conscience et d'indépendance entre le pouvoir impérial de la Banque et la masse salariée ... 5. ' ' DEMOCRATIE DE MARCHE ET D'OPI 10 Le travail du journaliste consiSte à détruire la vérité, à mentir sans réserve, à pervertir les faits, à avili!; iJ ramper aux pieds de Mammon et à vendre son pays el sa race pour gagner son pain quotidien ou ce qui revient au même, son salaire. Vous le savez comme je le saiS, alors qui pe111 parler de presse indépendante? Nous sommes les pamins et les vassaux des hommes riches qui se cachent derrière la scène. Ils tirem les ficelles et nous dansons. Notre temps, nos talmts, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des prostituées imellectuelles. John Swinton, journaliste, à propos de la liberté de la presse, lors de o n discours d'adieu au New York Times Now sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine T imc, et aux autres grandes publications dont Les directeurs ont assisté tl nos réutlions et 1·especté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été 145 pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si flOUS avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd'hui plus sophistiqué et préparé à l'entrée dans 1111 gouvemement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellccwelle et de banquiers mondiaux est asmr!ment préférable à l'autodétermination nationale des siècles passts. David Rockefeller, Commis ion Trilatérale, 1991 • 1-16 RAPPEL: LA DÉMOCRATIE MODERNE N'A PAS GRAND CHOSE À VOIR AVEC LA GRÈCE ANTIQUE S'il est de bon ton, chez nos démocrates ct républica ins bedonnants, de se réfé rer à la Grèce pou r décrire le régime, rappelo ns déjà que notre société de bo urgeois franc s-m açons n'a pas grand chose à voi r avec l'Athènes antique. D'une population totale de 300 000 âmes pour seule ment 40 000 citoyens par le droit du sang patrilinéaire, l'État-cité grec tant vanté (celui du \,e siècle av. J.-C.) était une oligarchie de propriétaires terriens formés au manieme nt des armes; soit 40 000 hoplites mâles emourés de 40 000 métèques (imm igrés sans droits} servis par Il 0 000 esclaves. U n système militaire, agricole et toujours religieux (puisque la C ité, d'origine divine, revêtait un ca ractère sacré} plus proche du principe a ristocratique traditionnel: noblesse d 'Ancie n régim e, clan écossais ou brahmanisme hindou, que de la démocratie moderne. Démocratie moderne où la Banque, la technique ct les «droits de l' homme» gèrent des masses de millions de salariés consommateurs, soumis à la 147 levée e n masse en échange du droit de vote, dans un systè me bipartite d 'a uto-a lternance parfaitement illusoire ... pui s le prêt à intérêt) nota mment sur les a utres pouvoirs: noblesse d'épée et o rdres sacerdotaux qui tenaie nt ce pouvoir de l'argenr précédemment e n respect. .. LA DÉMOC RATIE MODERNE, FILLE DE LA BOURGEOISIE Historique ment, l'avènement de la démocratie moderne coïncide avec la prise de pouvoir de la bourgeoisie sur l'a ristocratie d'Ancie n régime ; soit, avec la pri e du pouvoir de l'argent, d u matérialisme et de l'individu sur la lignée et la terre dans un monde régi pa r Dieu. Une prise de pouvoir de l'argent accomplie devant le peuple avec son relatif acq uiescement, au nom de la belle idée d'égalité, et ce grâce à l'idéalisme- pour ne pas dire la naïveté - des grandes figures politiques, telles Robespierre et Saint Just, e lles authentiqueme nt éga litaires, mais chaque fois sacrifiées sur rautel de l'argent qui le manipula ... LA COURSE INFIKI E À I.:l. TROUVABLE ÉGALITE RÉÉLLE OÉ.\IOCRATlE MODERNE = DÉMOCRATIE PARLDŒ 'TAIRE ET DE .\L.\RCHÉ La démocratie, règne de l'égalité form e ll e du droit, est donc depuis plus de deux siècles qu 'elle s'est imposée à l'Occide nt, que ce soit par la Révolution française ou les m onarc hies constitution nelles, sur le modèle a lte rnatif anglais, qui revie nt a u même, toujours à la fo is: démocratie parlementaire et démocratie de marché. - D é mocratie parleme ntaire où une assemblée de professionnels de la politique, formés ct encadrés par la maço nnerie, stipendiés ou tenus en respect par l'Argent, joue devant le peuple le spectacle du débat démocratique. - Démocratie de mar ché, soit le régime laissa nt le maximum de liberté, via le droit po itif, au Capital ; ce qu i revient, de fait et rapide ment, à lui donner les pleins pouvoirs ... Une égalité formelle, celle du droit positif, offerte comme un progrès au peuple, face à la société théocratiq ue ct aristOcratique inégalitaire qui la précédait, qui ne conduit jamais à l'égalité réelle, bie n au contraire. Mais qui f:~ i t de 13 démocratie, à y rega rder de plus près, le régi me politique le plus à même de permettre la domination de l'a rge nt (pa r le comme rce D ès lors, la seule questio n à régler pour cette démocrati e d'argent est de mai ntenirle peupl e- pris co mm e alibi ct arbitre, via le droit de vote, conséquence de l'éga lité citoyenne - dans l'i llusio n, 148 149 LA QUESTION DÉCISIVE DE t:OPIN ION PUBLIQUE EN RÉGIME DÉ.\IOCRATIQUE m algré une égalité qui ne viem ja mais et une liberré réduite à celle de consommer, q ue ce régime de l'inégalité par l'argent ct de l'injonction par l'idéologie m archande est, comparé aux autres, a nciens (mona rchie théocratique), o u alternatifs (communisme, fascisme), le moins pire car le moins inégalita ire et le plus • libé ral,. de to us ... D'OÙ L:OBLICATION DE CERTAINS 11\'VE.STISSEMENTS MOINS RENTABLES: NEW DEAL, FRONT POPULAIRE, . TRENTE GLORIEUSES C iton s, à titre d'exemples, parmi ces inve tisseme nts moins rentables, ma is néce saires: Le mome nts de relative redistribution de la riche e captée. tel que le New D ea l, le From po pulai re o ù la social-démocratie des Tre nte G lorieu cs issue du c:-..TR (Conseil nationa l de la Ré istance. sur lequel nous reviendron au chapitre suiva nt) et du pla n Marshall. Autant de moments où le pouvoir de l'argent ayant cmi le vent du boulet de la légitime colère popu laire, suite au chômage de masse provoqué par la spéculation (G rande dépressio n aux USA, févrie r 1934 e n France, nationa l-social isme a llemand) sait mome nta nément lâche r du lest cr redistribuer pour ne pas tout perdre ... Q ue le peuple continue à croire en la démocratie ct à se soumettre ainsi à l'infime minorité illégiti me (au regard des principes} et spoliatrice (au regard des méthodes) des maîtres de l'argent est donc la clef du pouvoir, vitale pour le pouvoir ; que le peuple cesse d 'y croire e n effet et c'est la révolution. Et vu l'ampleur du mensonge démocratique précédemment décrit, une révolution quj oc signifie pas seulement, pour les é lites de !"argent, la perte du pouvoir - soit la pene des moyens de faire encore plus d'argent avec !"argent déjà accumulé- mais par leur mise à mo n physique, la pene de la vie tout courr ! D e ce poi nt de vue fondamental, le pouvoir est plus importa nt que l'argent ; l'argent n'étant plus, à un certain niveau de richesse et d 'accumulation parfaiteme nt abstraits, q ue le moyen d u pouvoir. Ainsi, conscient de ce danger, le po uvoir de l'Argent sait, à certa ins mome nts et à certa ins endroits, sacrifier en partie l'a rgent po ur mainte nir et pére nn iser sa dom ination. U ne colère populaire jugu lée e n temps normal par l'e nrobage et les me nsonges de la pres e écrite. Capparence de série ux du comme ntai re écrit - is ue du prestige des clercs re montant luimê me à la fonction du scribe aux débuts de tc mp hi toriques- don nam l'illusion, malgré les a léa ct les vicis itudes: complexité du monde, con nies psychologiques .. . d'une gestion scientifique par de élites raison nables et légitimes. Le me illeur exemple récem de cc nécessai re investissement à perce éta nt le rachat, par Édo uard de Rothschild, du pourta nt ultra dé fi citai re joumal dt: pse udo ga uche L ibération (avec des b~1n qu cs re no nçant à leurs créances quand mê me, coll usions 150 151 L:OBLIGATIO l AUSSI D1NVESTI SSEMENTS À PERTE : LA PRESSE ÉCRITE oblige nt) afi n de cominue r, en te mps de crise aggravée, à encule r le cons de gauche. Les cons de droi te étant, dans le mêm e te mps, pris en charge par erge Das ault, via la prise de contrôle du Figaro ... LA DÉ~IOCRATIE, SOIT LA DOMIKATIO.N ' PAR LA SEDUCTION Un trava il de man ipulation (presse} et de plasticité (c ha ngeme nts momentanés de politique, accommode me nts à minim a) qu i pe rmet de différencie r le régime démocratiq ue des régimes autoritaires: mo narchi e théocratique, société de castes, co mmuni sme, fàscismc. .. q ui lui sont opposés; et de qualifier la démocratie de régime de domination par la séduction. Régime de« tentation, de corruption, d'invitation au péché, à l'acte de fa iblesse et autre déto urnement du d roit chemin •, soit la séduction a u sens diabolique du te rme ... SUPÉRIORITÉ DE LA DÉMOCRATIE majoritaire, de séduire molle me nt juste plus d' un électeur sur deux. Un mode de domination qui s'avère donc d 'un bien meilleur ra pport que le pouvoir par l'autorité pure- a ristocratie et caste sacerdotale dan s la traditio n, parti unique dans la modernité- ct qui explique e n partie, dans un monde régi pa r l'économie, la domination actuelle de cc régime sur to us ses autres concurrents moins re ntables ... LA DÉMOCRATIE D'OPINION: DE LA QUÊTE DE VÉRITÉ ET DE SE S À LA FABRICATION DU CONSE1 TEME T MAJORITAIRE Un constat d'efficacité pratique, sur le plan de la domination, q ui exige pour continuer à fa ire croire a u peuple que la démocratie- qui est le po uvoir du Marché, oit en dernierressortcelui de la Banque- c'est le pouvoir du peuple, la fabrication industrielle d'un consentement appelé: «démocratie d'opinion •. Et la démocratie ayant mis l'Ancien régime à bas, au départ, par l'alJjance discrète de l'argent et de la Raison, tout le travail consiste dès lors à ramener la Raison à la rc~ison d u pouvoir de l'Argent. .. SUR LES RÉG IM ES AUT ORITAIRES ' A la diffé rence des régimes fo ndés sur l'autorité précédemment c ités (mona rchie théocra tique, société de casees, communisme, fa scisme) et qui exigent de subjuguer, par la foi ancienne ou moderne (religion, révolution) la tota lité du corps social (fidè les suje ts, ca m arad es), le me n songe dé mocratique peur se conte nter. via le suffrage Un travail de manipulation, de sujétion et de soumission dirigé e n premie r lieu e nvers ces hommes de raison - prêtres de la démocrntie- qu'on appelle les clercs: m oralistes, hommes de lettres, intellectuels, artistes ... 152 153 LA MISE AU PAS DES CLERCS D'ABORD JOUER LE CLERC CO TRE LE PRÊTRE (HISTORIQUE) Comme nous l'avons vu, la Raison, nécessaire au processus révolutionnaire, a été d'abord la victoire des clercs sur les prêtres; soit la victoire de «l'idéologie des Lumières», pilier de la démocratie, sur la révélation chrétienne, fondement de l'Ancien régime. Une prise du pouvoir qui, bien avant la séduction du peuple fina lement peu impliqué se fit, comme nous le décrit Georges Sorel dans Les Illusions du Progrès, par la séd uction de l'aristocratie de sa lon. Le jeu de la rhétoriq ue human iste, recourant au logos grec, étant bien plus attrayant, divertissa nt pour l'hom me d 'esp rit oisif q u'était devenu l'aristocrate, que l'obscure scolastique; et ce malgré la tentative de modernisation aristotélicienne opérée par Saint T homas d'Aqu in. Une séd uction qui n'aurait pas été possible sa ns le lent décli n de la noblesse d'épée au profit de la noblesse de robe (dont le fac teur déclenchant et ' irréversible fut l'Edit de la Paulette, soit la vénalité des charges) et, comme l'avait parfaitement identifié Léon Bloy, sa ns la destruction concomitante du .. catholicisme du Moyen Age, au profit d'un catholicisme sécularisé creusant peu à peu son tombeau et celui du monde ancien ... DE L:I NTÉR~T DE CLASSE DU CLERC BOURGEOIS Mais u ne ta is l'A ncien régim e, sa noblesse terrienne et ses prêtres tombés, le pouvoir de l'argent (commerce, industrie, puis banque) qui se cachait 154 derrière la Révolution, devra mettre à son tour ses nouveaux «prêtres de l'égalitarisme démocratique» au pas; les ramener à la raison de l'inéga lité. Une mise au pas qui se fera le plus souvent naturellement, du fait de l'origine de classe la plus fréquente d u clerc: la petite ou moyenne bourgeoisie. La soumission à l'ordre bourgeois correspondant pour lui, sur le plan pécuniaire et mondain, à une confortable cooptation. Cooptation mondaine, pour peu que sa critique glisse peu à peu de la revendication de l'égalité réelle à l'apologie de l'égaljté formelle (appelée aujourd 'hui «équité »); ce qui revient dans les fa its à rati fier l'ordre libéral bourgeois fond é non sur le bien, mais sur le droit ... JOUER LE CLERC COSMOPOLITE CONTRE LE CLERC ENRACINE' (RAPPEL) Le clerc bourgeois ramené au bercail, il restera ensuite au pouvoir pou r contrer l'action du clerc resté du côté du peuple, par conviction ou origine de classe, tel q ue Pierre-Joseph Proud hon ou Georges Sorel, à jouer contre lui, comme nous l'avons vu au chapitre précédent, cet autre clerc qu 'est le clerc cosmopolite, tel que Karl Marx puis Eduard Bernstein. Le clerc cosmopolite présentant le grand intérêt pour le pouvoir de la Banque- par essence apatride et antination - d'être lui aussi mondialiste; soit tout autant antipopul aire et antipatriote mais par imernationa lisme ... 155 LE XX'"· SIÈCLE. SŒCLE DE LA PROPAGA.t"-'DE U n siècle d'un travail de manipulation, de sujétion cl de soumission q ui va réduire peu à peu le clerc, de critique du pouvoir et combatta nt de l'égalité des débuts (Robespierre, Saim Just), à rela is de la domination occulte des réseaux antidémocratiques, qu'ils soienr ceux du Marché, avec Adolphe Thiers, ou du communautarisme avec Alain Finkielkraut. Un processus de dégradation qui produira, aprè la Première G uerre mondiale, cette nouvelle activité au service du pouvoir appelée: Propagande ... JOSEPH GOEBBELS (1897-1945) IMITATEUR DE WILLY MÜNZEt BERG ET EDWARD BERl'IAYS • Plus c'est gros plus ça marche•, cette célèbre citation fau ssement attribuée à Joseph Goebbels par la propagande de masse occidentale - san s doute pour nous fa ire croire que tout le mal moderne provient du nazisme- est en réalité d'Edward Bernays. Edward Bernays q ui, avec Willy Münzenberg, est le co-inventeur de cc système de domination des masses par la manipulation m édiatique appelé • propagande ». Une • industrie du consentement • mise au service du capitalisme américain pour r un, de l'internationale communiste pour l'autre dès les années 1920, et dont Joseph Goebbels ne sera que l'imitateur dans les années 1930 ... /56 W1LLY MUNZENBERG (18 9-1940) OU DE L:IM PORTANCE DU RÉSEAU MÉDIATIQUE Militant communiste allemand arrivé à Zurich en 1910 à l'âge de 2 1 ans, Willy Münzenberg, juif ashkénaze extrêmement doué pour l'agitation et l'organisa tion , est le premier à avoir créé un véritable résea u médiatique afin de former l'opinion. Très impliqué dès le début dans le projet de révolution bolchévique (c'est lui qui accompagnera le camarade Lén ine, futur maître de l'URSS, de la gare cenrrale de Zurich à la gare de Finlande à Saint-Pécersbourg dans un train plombé avec l'aide des autorités allemandes}, il développera ensuite , une intense activité politiq ue en Allemagne. E lu député communiste au Reichstag, il fera aussi fortun e en édifiant un vaste empire médiatique . appelé «Trust Münzenberg», constitué de deux quotidiens de masse, du plus grand hebdomadaire illustré ouvrier: l'Arbeiter Illustrierte Zeittmg, sans com pter des intérêts touchant à l'image Cl au cinéma dans le monde entier. Des m oyens considérables, tout entiers mis au ser vice de l' Internationale communiste, q u'il complétera par un vaste résea u de fai seurs d'opi nion: intellectuels, personnalités littéraires, vedettes et experts en tout genre, contrôlés habilement par l'a rgent et les honneurs. G rand façonneur de l'opi nion de ga uche mondiale des années 1920- 1930, son plus beau coup est sa ns doute d 'être parvenu à cacher, par de subtils montages et autres manipu lations, le rôle joué notamment par l'Am,ériqu e ca pitali ste dan s l'édification du premier Etat commun iste. Une URSS avec laquelle il prendra final ement ses 157 dista nces, comme bea ucoup d 'internationalistes ju ifs, au mo ment des procès de Moscou ; procès de Moscou o rchestrés par Joseph Staline pour purger, no tamment, à partir de 1936, les juifs o mniprésents , dans l'appareil d'Etat soviétiq ue. Parvenant néanmoi ns à maintenir son Empire au milieu des te mpêtes politiques et à fuir l'Alle magne lors de la prise du po uvoir de Hitler, il continuera son intense activité depuis la France, notamment par la publicatio n du Livre bnm sur les méfa its du nazisme, largement diffusé à l'Ouest. Inlassable combattant «antifasciste» (terme qui de pu is 1936 désig ne do nc aussi les staliniens, soit l'URSS), o n le retrouvera fi nale ment pend u à un arbre le 22 octobre 1940 à Saint-M arcellin dans l'Isère. La raison exacte de son décès : su icide ou assassinat, par la Gesta po ou le G uépéou, restant e ncore au jourd' hui un mystère ... manipulation des masses par cet organe exécutif du gouvemement invisible qu'est la pi'Opagande; soit ce pi'OCessus de modelage des opinions pour les imérêts d'une cenaine élite ~+, il est considéré comme le père de la 1 propagande politique institutionnelle. appelée par cs soins ct par euphémisme: «relations publiques .... Vulgarisateur de l'œuvre de Sigmund Freud a ux USA, ce fe rvent adepte de « la psychologie des profondeur .,. peut revendiquer, entre autres làit d'armes: la campagne de man ipulatio n dite <<Commiss io n Creel » qui, en 1917, poussera le peuple américain da ns la Première Guerre mond ia le, et celle q ui , manipulanr l'imbécill ité fémin iste, soumettra, sous le no m de << torches de la liberté»l les fern mes américa ines a u ma rché de la ciga rette ct a u cancer d u fum e ur. Ajoutons enfin que, contrairement aux deux autres, Münzenberget Goebbels, ce grand démocrate mo urra dans son lit en 1995 sans avoir jamais été inquiété, à près de cent ans, dans le M assachusetts ... EDWARD BERNAYS (189 1-1995) OU DE , t:IMPORTA.~CE DES CA.\ iPAGNES MEDIATIQUES DEL\ PRESSE AUX ~IÉOL\S Complémentai re de la stratégie du réseau (médias plus agents de pro pagande), celle d' Edward Bernays, autre aventurier, mais opéranr lui pour l'Amérique capitalisrc, insiste sur le rôle rout aussi déterminant des «campagnes médiatiq ues». Né à Vienne (Autriche} en 1891, neveu de Freud et juif ashkénaze lui aussi, Edward Bernays émigre aux , Etats-Unis en 1892 où son père le pousse d'abord à lui succéder en tant que marchand de g rains. Devenu en 1928 l'auteur célèbre de l'ouvrage Propaganda où il défi nit cyniquement la démocratie comme «la U ne manipulation méthodiq ue de l'opinion publique, via les médias de masse, do nt nos inte llectuels français ne pre ndront pleinement conscience q u'à l'o rée des an nées 1960. Date à laq uelle les dernie rs journaux indépendant ct de qu nlités - co mme L e Monde péri ode Bc uveMéry- achèvero nt d'être liquidés er rem placés chez no us, sous la pressio n de l'oliga rchie finan cière, par la presse de divertissement: p rincipalement presse pour jeun es et presse fé minine . .. 158 159 LES CLERCS D'AUJOURD'HUI TOUS AU SERVICE DE I.:OCCIDENT MARCHAl D Il est important de remarquer enfin qu'à l'instar des deux maître de Joseph Goebbels: Willy Münzenberg et Edward Bernays, les agents de propagande, précédemment répa rtis dans les deux camps du progressisme: communisme ct libéralisme, fusionnerem sous la même bannière «antifasciste » à partir de l'élimination de Léon Trotski (20 août 1940). Un antifascisme associant désormais, dans un même mal totalitaire nazisme et communisme, rebaptisé pour l'occasion «stalinisme». Un rallicment gt:néral au mondialisme marchand opéré, pour les derniers, à la faveur des évènements de 1968, sous l'appell:ltion « néo-conservatrice » aux États-Unis et en France •libéral-libertaire••. Un vaste réseau réunifié de professionnels de la propagande et de la manipulation de masse, désormais intégralement au service du camp libéral, atlantiste et sioniste, incarné chez nous par les Cohn-Bendit, Glucksmann, Bil L, Kouchner, Adler, Artaü et autres Alain ~tine ... tous ennemis déclarés du peuple, qualifié de • populiste», et de la nation considérée comme intrinsèquement .. fascisœ et réactionnaire». Un positionnement en contradiction totale avec les fondamentaux du progressisme forgés, par la Révolution française, sur le peuple et sur la Nation ... • paru ne horde d'auxiliaires bénévoles princi pa lcmcn t puisés au vivier du gauchisme adolc cent (LCR puis PA, C T ... ), des idéalistes livresques {profs de gauche) et de • l'antifascisme,. sous contrôle policier via les Renseignements Généraux (Ras l'Front, Reflexes ... ). Autant d'idiots utiles et d'exécutants de bonne foi chargés des basses besognes (manifestations de rue, cassage de gueules ... ), principalement dirigées contre les vrais résistants au système (U ltra-gauche, Troisième voie ... ) selon la vieille méthode du «di viser pour régner». Une main -d'œuvre certes inculte ct stupide, mais g ratuite et pléthorique, sans laquell e le système .ne pourrait pas fonctionner. D'où ) '~me ntion particu lière portée par les cadres de la propagande rémunérée à sa formation et à son renouvellement: abrutissement des étudiants par le ga uchisme da ns les années 1970 via la LCR d'Ala in Krivine; déce rvelage des jeunes par l'a ntiracisme via •Touche pas à mon pote», piloté par Jul ien Dray à partir des an nées 1980 ... LE PLAI\'CHER DE VERRE Une élicc de manipulateurs stipendiés, suivie, via la propagande médiati4uc étendue à l'U niversité, Ain i, quelle que soit la composition de la base: i ndécroctables naï fs adolescents i ncu 1tes cyniquement manipulés, on peut considérer qu'à un certa in nivea u hiérarchique: rédacteur en chef, président d'association, recreur d'U niversité, leader sy ndical ou politique, mais aussi fa ux écrivain à succès ou journaliste animateur vedette ... il n'y a plus que des «initiés». 160 161 COLLAHOS ET rDIOTS UTILES D es complices par lâcheté, intérêt ou conviction (il existe aussi des salauds de bonne foi ) de ce système de domination par le me nsonge et la manipulation. Un vaste résea u de prostitutio n mo ra le et intellectuelle fondé sur la connivence ct la cooptatio n - qualifié dans les années 1970 par le sociologue marxiste Michel C louscard de « réseau culturo-mondain » - où l'abandon de l'idée du vrai et du bien par le clerc déchu est compensé par l"éternelle triplette de l'argent, des honneurs ct du cul. .. copieuseme nt diffamé par l'orchestration de cam pagnes médiatique où le cle rc, devenu épurate ur, achèvera de le marginaliser. Un boulot de délateur et d'inquisite urdo nt Didier Daeninckx - surnommé «Didier D é nonce » pour son zèle incomparableet son site amnistia.net se sont fair une spécialité. La sentence- équivalant à l'excommunicatio n du temps d u pouvoir de la papauté - éta nt to ujours la mê me: «Fasciste, nazi, antisémüe! », soit la fa meuse réductio ad hitlerum; l'insoumis fut-il comique, métisse africain et comba tta nt antiraciste comme Die udonné ... SE CHOISIR LE PLUS MAUVAIS ADVERSAIRE Mais le clerc intègre, o utre sa stature mo rale, ' étant souvent d' un niveau inte llectuel supérieur - les plus prompts à fai ll ir éta nt toujo urs les plus méd iocres - le réseau c ulturo- mo ndain de propagande et de soumissio n a aussi pour habitude, chaque fois qu'ille peut, de choisir ses contrad icteurs parmi les plus médiocres. Soit e n puisa nt directement dans son propre camp, comme avec le faux opposa nt O livie r Besancenor. Soit en allant chercher po ur contradicteur le débile extrémiste qui, en le caricatura nt, disqualifiera l'opposant absent ; une technique actuellem ent très utilisée avec les musulmans ... POUSSER À LA RADICALISATION Un harcèlement méthodique consistant à pousser littéralement le clerc resté libre et intègre à craquer psychologiquement ; par exe mple en le traitant d'antisémite, même s'il est marxiste er juif comme Edgar Mo rin, en espérant qu'ille devienne . .. TAPER AU PORTE-MONNAIE PAR LA JUDICIARJSATION: LE RÉTABLI SSEMENT DU DÉUT D'OPINION Promotion d' un côté, persécution de l'autre ... Une foi s inte rdit de parole, l'insoumis sera aussi Di ffa mé sans pouvoir répondre, désho noré et marginalisé, le clerc insoumis sera enfin ruiné par divers procès où des parties civi les, décrétées «d' utilité publique» par le pouvoir qu'elles exercent sur la République, prélèvero nt chacune la livre de chair. Autant de condamnations pécuniaires pour « incitation à la haine» obtenues au nom de la défense des 162 163 DIABOLISER ET MARGINALISER minorités par les fam euses assocJattons «antiracistes•: Ligue des droits de l'homme, LICRA, MRA.P ... et autres officines communautaires (voir chap. 2 sur les minorités agissantes) qui, à coup de loi Pleven ( 1cr juillet 1972) ct autre loi Gayssot (1 3 juiUer 1990) soutirées à la lâcheté républicaine, sont parvenues à rétablir en France le délit d'opinion ... LA VIOLENCE PHYSIQUE, TOUJOURS EN DERNIÈRE INSTANCE Ainsi, dans notre démocratie fondée sur le pouvoir de l'a rgcm ct la propagande médiatique, les persécutions d'opposa nts conduisant à la mort sociale passent-elles logiquement par ces deux armes typiquement démocratiques : disgrâce publique ct ruine économique. La persécution ph ysique, q ue ce soit le cassage de gueule par des milices communautaires couvertes , par l'Etat ou l'élimination pure et simple (mort suspecte d'un Coluche o u d'u n Bérégovoy) intervenant toujours en dernière instance. Une ou mis ion parla éduction ou la précarisation qui différencie, là aus i, la démocratie des régimes ouvertement autoritaires (communistes, fascistes) qualifiés pour cene raison, de oc totalitaires» ... RAPPEL DE PRINCIPE : I.E CAPITAINE DREYFUS, FORCÈMENT INNOCENT pouvoir de l'opinion et le pouvoir de l'argent sc trouvèrent alliés pour réduire un adversaire, fut l'affaire: Dreyfus au tournant du XÀre siècle (1894- 1906). Une affaire banale transformée en opération de masse par le battage médiatiq ue, avec pour la première fois réunis lïmellectucl mondain et mégalomane: Zola et son ronflant j'accuse, et le carriériste politiq ue appuyé par la finan ce: C lémenceau et le journal LA.urore. Quant à l'inutile débat sur l'in nocence ou la culpabilité du petit capitaine-alibi, il fallait forcément q ue D reyfu s fû t innocent pour qu'il y ait « affaire»; puisque si Dreyfus avait été juif et coupable, le mond e n'en aurait pas plus entendu parl é que s' il ava it été innocent, mais breton. Une petite affaire d'espionnage transformée en symbole, où le fort - le tandem argent-média - sc fa it passer pour le faible- l'a ristocratie catholiq ue réfugiée dans l'armée frança ise- qui mènera le débat intellectuel et moral sur la pente fata le de la pétitionnire sartrienne, incarnée aujourd 'hui dans tout son grotesque par Bernard-Hen ri Lévy et ses g rossiers montages pro- israéliens, type affa ire Rcdekcr ou affaire Sakineh ... DES MÉDIAS AU SPECTACLE OU lA FI DES CLERCS (LA DrCTATURE DU POLITIQUEMENT CORRECT) Rappelons enfi n qu 'avant que la propagande ne devienne un métier, la première campagne où le Un lent travail de sujétion, de persécution ct de décervelage œuvrant comme une centrifugeuse; cc qui tàit qu'aujourd'hui ne reste plus en place outre les kapos - q ue les collabos, les soumis ct les /64 165 cons, pour un niveau intellectuel et cnttque fatale me nt terriblement bas. Ainsi est-on passé, à l'inté rieur mê me du réseau mé diatique, de déchus cultivés un brin tale ntueux - sur le modèle de Dominique Jamet - à de purs tapins abrutis et incultes, genre chronjqueurs à C anal + ; de « la trahison des clercs •, que déplora it déjà Julie n t3enda, mais formés à la pe nsée critique, à ., J'abrutisseme nt des clercs • formatés à la chaine, avec Normale Sup remplacé par Sciences Po, le discours habile de la «deuxième gauche» par la grosse fice lle de la « menace te rroriste» et la dé mocratie américaine comme horizon indépassable de notre temps. Une baisse générale du niveau, d'André G ide à Ariel W iz ma n, obligea nt bie ntôt le système à compenser la disparition du « maître à penser » qui, de Voltaire à Sartre, avait guidé l'Occident durant deux siècles, par un transfert du fond manquant vers la forme; du sens vers le «spectacle ... D'où l'importance croissante - notam ment à partir du Libération deuxième époque ( 13 maj 1981) rout entier dans sa maquette - du support et du visuel ; le style Libl (jeu de mots systématique) o u l'esprit Canal (gaudriole et dérision jeuniste) re mplaçant dorénavant le penseur et sa «vision du monde ». Le souci étant doré navant - le médium devenant le message, selon la célèbre formule de Marshall Mc Luha n - de ma in tenir suffisamme nt de différence de style, malgré un fond idéologique unanimement libéral : e ntre L e Figaro ct Libé, le PS et l'UMP, comme on est dans la mode plutôt jupe ou pantalon, afin d 'éviter le danger d'u ne tro p visible Ainsi, la morale de l'espoir et de la volonté prométhéenne, jadis opposée à la soumission au fatum chrétien, sera-t-elle remplacée par le désir ; soit le laisse r-aller à ses pulsions. U ne« idéologie du désir » présentée comme nouveau progressisme de la liberté par le Marché, mais aussi par la stupidité gauchiste via son apologie du 166 167 démocratie à parti unique, fondée sur la dictature du Ma rché et du politiquement correct ... DU T~DD I CLERC-CITOYE~ At; TA.."'DEM A."'L\lATEUR-CO~SOMMATEUR Une disparition du clerc au profit de l'animateur suivie fa talement d'un abaissement du citoyen e n consommateur. Le rôle de ce nouveau clerc-a nimateur étant désormais de détruire un à un les attributs de la Raison - promus et véhiculés par son prédécesseur des Lumières- afin d'annihiler tout «esprit » de rés ista nce; non seulement par la f.1 lsification de l'informatio n, mais aussi par la destruction, au sein mê me d u sujet, de sa capacité critique. Une destruction en douce, par le Spectacle, de cette Raison qui, e n aidant à l'émancipation de l'ancien su jet devenu citoyen, avait été utile au triomphe de l'idée démocratique contre les forces de la foi: mais désormais considérée par le Marché comme néfaste à la dominatio n du Marché ... 1 1 LE DESIR CONTRE LA VOLOI\TTE spontanéisme. Auta nt de pulsions désirames q ue l'animateur, via la promotion de J'objet culturel, a désormais pour charge de convertir en actes d'achat, nota mment par le marché du livre e r d u cinéma d'auteur ... Une solitude ct une dépression converties en outre par le Marché en consommation compulsive d'objets transitionnels, nota mment par la mode ... t:ÉMOTION CONTRE LE SENS LA DESTRUCTION DU LOGOS ET DE LA COMPASSIO , SOIT u\ FIN DU ~lONDE ' , , HELENO-CHRETIEN L a volonté ra isonnable a nnihilée pa r la soumission au désir, le travail de l'a nimateur consistera e nsuite à détru ire ce second pilier de la Raison qu'est le logos- la logique aristotélicienne mise au service du se ns - par un recours systé matique à l'é motion . U ne e mpathie affective imméd iate - intrinsèquement favorisée par le médium audiovisuel - et systématiqueme nt sollicitée par l'an imateur contre le jugement mora l résultant de la réflexion ... U ne destruction par les maîtres et les servite urs du Marché d u logos grec ct de la com passion chrétie nn e, par l'immédiateté é motionn elle ct J'égoïsme de la pulsion, qui est aussi la destruction de cette capacité critique et morale à la base de notre culture occidentale. Logos grec et compassion chrétien ne q u i sont aussi les fond e ments h istoriq ues, moraux ct é pistémologiq ues de l' huma nisme européen d'où naquirent la promesse et l'épopée démocratique ... LA DESTRUCTION DE LA TRANSMISSION CO CLUSIO : LA DÉMOCRATIE DE MARCHÉ , ET D.OPINION, CONTRAIRE DE LA DHIOCRATIE Une destruction du sens moral par le désir et l'émotion qui est aussi rupture de la chaine causale; soit la destruction du raisonnement au profit du sloga n (• la femme est avenir de l ' homme~, • la Shoah e t le crime des c rimes~ ... ) et, à terme, de toute possibilité de médiation et de transmission . D estruction du sens, mais aussi du respect par la rupture de la chai ne des générations: jeunisme, tyrannie débilita nte de l'immédi ateté er autre psychologisme fémi nin menant à l' hystérie du moi, à la solitude et à la dépression. Une destructio n de la Foi (la royauté catholique) par la Raison (l'humanisme démocratique) puis de la Raison pa r l'Argent (l'oligarchie bancaire) qui fait de notre actuelle démocratie de Marché cr d'opinio n le contraire même de la démocratie. Un pouvoir sans partage par le mensonge, la corru ptio n et l'abrutisseme nt, d' une oligarch ie d'argent, mue par l'hybrir de la dominatio n, menant tout droit le mo nde à sa destruction par le chaos socia l en Occident, la misère au Sud et partout la guerre ... 168 169 LA DÉMOC RATIE OU LA FAUSSE SÉPARATION DES POUVOIRS Soucieux de ces possible dérives, les principaux théoricie ns de la démocratie moderne, Locke ct Montesquieu, pensa ient avoir tro uvé la cle f de la solidité dé mocratique da ns la «séparation des • po uvoirS•. Une séparatio n des po uvoirs légis lati ~ exécutif et judiciaire (parlement, gouvernement et juges) dont l'histoire de la démocratie elle-même a démontré qu'elle n'empêche en rien leur collusion par les réseaux et leur soumission au pouvoir de l'argent... t:ALTERNATIVE DE lA TRADITION Une dominatio n sans partage qui nous oblige à te nir compte de cette autre préconisation issue, elle, de la Tradition au sens où l'ente ndait René Gué non dans La Crise du monde moderne. Soit la subordination de ce m atérialisme com me rça nt par le pouvoir transcendant d'une caste héréditaire, à la fois religieuse et m ilitaire. Un pouvoir de l'argent qui n'est plus tenu en respect - comme le note Julius Evola dans Révolte contre le monde moderne- dès lors que la caste sacerdotale se dissocie du po uvoir royal pour entrer e n rivalité avec lui. Un dédoublement du pouvoir sacré, précédemment unitaire, provoquant un affaiblisse me nt réciproque des oratores (clergé) et desbcllatores (aristocratie) ct la montée inéluctable, via la branche commerçante des laboratores, du pouvoir des banquiers. 170 Une défaite du po uvoir de la force sacrée face au po uvoir maté ria liste marchand, entamée da ns l' E uro pe chrétienne dès le dédoubleme nt d u pouvoi r royal et pontifical. Rivalité du pape ct du roi qui marq ua la fin de l' unité et de la permane nce du pouvoir impérial tradition ne l pour e ntre r dans l'ère chaotique de la modernité ... EMPIRE SACRÉ CONTRE EM PI RE PROFANE Ainsi, fort de cc constat, retrouve-t-on chez tous les opposa nts série ux à la dé mocratie moderne: du nationali sme intégral de Charles Maurras à la République islamique d'Iran, en passant par l'Ordre noir de la SS cher à H einrich H immle r, cette même tentative de jugule r le pouvoir de l'a rgent par le retour au pouvoir absolu d' un ordre à la fois militaire et religieux. La seule puissance militaire, sans le secours du sacré face aux forces de l'argent, conduisant inéluctableme nt à la défaite comme en témoigne nt les expériences communistes et fascistes e uro péennes, l'échec du panarabisme de Gama! Abde l Nasser ou du baasismc de Saddam H ussein , ct sans doute demain, s'il n'y prend pas garde, celui du soldat Vladimir Poutinc face à l' homme d 'affaires Dimitri Medvcdev ... 6. I.:EMPIRE El\: ACTJO En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur famille, la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes. Il faut/es regarder en face et prendre rapidement les mesures indispemables. La cote d'alerte est atteinte. C'est pourquoi now disons: il faut an·êter l'immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je préciSe bien: il faut stopper l'immigration officielle et clandestine. Il faut résoudre l'important problème posé dans la vie locale française par l'immigration. Se trouvent entassés danscequ'ilfaut bien appeler desghettos, des travailleurs et des fam illes aux traditions, aux langues, aux façons de vivre di.fftrentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend dij]iciles leurs relations avec les Français. Quand la concentration devient très importante, la crise du logement s'aggrave; les HLM fout cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d'aide sociale nécessaires pour les 173 fam illes immigrées plongEes dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des commu nes. Georges Marchais, Secrétaire général du PCF, discours de Montigny-lès-Cormeilles, 20 février 1981 Ce pays m!rite notre haine: ce qu'il a fait à mes parents fw bien plus violent que ce qu'il a fait aux Africains. Qu'a fait ce pays aux Afn"coins? Que du bien. AJain Finkielkraut, Haaretz, 17 novembre 2005 DES Al"'NÉES 1930 À I..:APRÈS-GUERRE ... ET RETOUR La q uestio n q ui ha nte le citoye n lucide qui conte mple ces soixante cinq dernières années du haut de nos 1 500 ans d'Histoire c'est: «que nous est-il arrivé?" Comment a-t-on pu passer, dans une période qu i n ·a connu pourta nt su r notre sol ni catastrophe na turelle, ni révolution, ni gue rre, de la présidence d ' un de Gaulle - patriote c ultivé s'effo rça nt d 'inca rne r la g randeu r et l'i nd é pe nda nce fra nçaise- à celle d' un Sarkozy: ma rgoul in aux o rigines et allégea nces do uteuses, collé à une demi -mo ndai ne? Pour compre ndre cette dégringolade, no us devons nous pe ncher sur la destruction des piliers, des verro us qui, e n détruisant un consensus politique, culturel, écono mique ct social, a permis Je retour d' un climat qui, par bien des aspects, ra ppelle les a nnées 1930 .. . 174 175 LE C01 ·sE SUS LIB ÉRAL-SOCIAL D.APRÈS-GUERRE ISSU DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTA 1CE (1945-1973) LA TRAHISON BANCAJRE DU CNR : DU CO SENSU$ GAULO-COMMUNIST E À LA LOI DU 3 JANVIER 1973 E N PASSANT PAR MA168 On peut globalement considérer la période d 'après g uerre 1945- 1973 - appelée Trente Glorieuses - comme une période de prospérité et de consensus social. Prospérité économique due à la dynamique insuffiée par les destructions et les pénuries de la guerre, et orientée dans un sens libéral par le plan Marshall. Conse nsus social par la nationa lisation de l'énergie, de la régie Renault, des assurances et des banques, et la création de la Sécurité sociale. Un régime d'économie mixte, libéral et social, résultant du programme du Conseil national de la Résistance où patriotes ga ullistes et communistes, prolongeant la fraternité des combats, s'efforcèrent aussi de ne pas reproduire les déséquilibres des années 1930 q ui avaient conduiL à la guerre. Période de consensus économique et social donc, mais aussi «mémoriel » par l'adoption d'un même roman national : ce mythe de la trahison pétainiste et de la Résistance de gauche, profitable aux deux contractants. Consensus et roman gaulo-communiste ramené aujourd'hui à sa réalité dans : Un Paradoxe français: antiracistes dans la Collaboration, a11tisémites dans la Résistance, par l'historien israélien Sim on Epstein, mais qui se maintint bon gré mal gré jusqu'à l'éviction du général de Gaulle en 1969 ... Une fin des Trente Glorieuses (1945- 1973) injustement attribuée au «premier choc pétrolier» mais due, en réalité, à la première ruptu re du programme du CNR. Une rupture qui commence par l'évicti on de de Gaulle pour son insoumission à l'Empire; à cette oliga rchie mondialiste avec laquelle il avai t pourtant pactisé par deux fois: en 1940, en rejoignanl le camp des alliés contre Péta in ; puis en 1958, en achevant de liquider l'Empire fran çais dans . l'a ffaire algérienne. Mais une insoumission gaullienne cette fois clairement exprimée dans son discours du 4 février 1965 sur sa volonté de retour à l'étal on-or, puis dans sa conférence de presse du 27 novembre 1967, pointant d u doigt un certain « peupl e d'éli te sOr de lui-même et dominateur ». Une éviction de de Gaulle, pour son insoum is, sion à l'Empire du dollar et à l'Etat d'Israël, fa vorisée par les évènements de Mai 68 dans lesquels l'agitateur D aniel Cohn -Bendit joua un rôle central· raison pour laquelle il est toujours en poste au jou rd'h ui .. . 176 MAI 68 AU SERVICE DE I.:EM PI RE Car avec le recul du temps, nous pouvons dire qu 'il y eut trois Mai 68: 177 - le Mai 6 libertai re, plutôt sympathique et spontané; - le Mai 6 syndical qui conduisit aux accord de Grenelle (augmentation de salaires) et à la mi e sur orbire de Jacques C hirac; - el enfin le Mai 68 politique, dont le but était de déstabili cr de Gaulle ct de le chasser du pouvoir, pour une série de déci ions en rupture totale avec les choix tratégiques ct les soumissions de la rve République. Oc 196 1 à 1967 en effet: - de Gaule s'oppose à l'entrée de l'Angleterre dans la Commu nauté économique européenne ; - chasse les bases mi litaires américaines du territoire national; - désengage la défcn c frança ise de l'OTAN ; - et par ses discours de Phnom -Penh et de Montréal, fa it de la France le leader des non-alignés f..,ce aux deux blocs de la Guerre froide; soit la fameuse Troisième voie. Une érie d 'actes d'insoumission culminant avec l'apothéose pro-palestinienne de novembre 1967, totalement en phase avec l'esprit de mai à ve nir, mais malheureusement incompris par la jeunesse frança ise. Car si l'on se souvient du climat de l'époque, l'évé nement déclencheur de la mobilisation étudiante en cette période de plein emploi et d'élévation constanrc du nivea u de vie, grâce au progra mme du CN R appliqué par de Gau lle, ne fut pas la crise sociale, mai s la guerre du Vietnam. Et l:1 perversité machiavéliqu e de l'Empire sera de faire chasser, par de jeunes idiots utiles criant 178 "US go home?", mais entièrement sous la coupe de la culture anglo-américaine inca rnée par un jeune leader venu de nulle part, mais étrangement promu par les médias, le seul opposant sérieux, dans le camp occidental, à cet impérialisme américain. Tel est le troisième Mai 68, le moins spontané, le plus caché, mais celui qw compta pour l'Histoire ... U\ LO I DU 3 JAl\'VIER 1973, DfTE AUSSI .. LOI POMPIDOU-GISCARD-ROTHSCHILD • Mai 68 sans lequel il n'y aura it pu avoir janvier 1973; soit, une fois de Gau lle chassé du · pouvoir, la trahison de la Nation par la droite d'aflà ire incarnée par Georges Pompidou et son ministre des finances, Valéry Giscard d'Estaing. Georges Pompidou, ex-directeur général de la banque Rothschild, qui fera passer en douce la réform e de la Banque de France, interdisant désormais à l'État d'émettre sa monnaie. Un article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier de la même ann ée signifiant notre entrée dans la logique tructural e de la dette; soit la fin programmée de nos politiques sociales. Une liquidation du consensus Capital-Travail issu du C R qui, la colère sociale aidant, emraincra, après la transition de l'utile mais inexistant Giscard, l'a rrivée de la gauche au pouvoir ... 179 LA TRAHISON COMMUNAUTAIRE DU CXR: M11TERRAND OU DWÉNEMENT DE LA GAUCHE CULTURELLE (10 MAl 19 1) Mai 198 1, soit l'arrivée cle la gauche au pouvoir. Mais pa n 'importe quelle gauche, la «gauc he sociétale » du Parti Socialiste de la rose au poing signifia nt, à partir du gouvernement Fabius et d u fameux« reto ur à la rigueur .. , que la gauche inca rnée dé ormais par Jack La ng, la cu lture de masse et les gays, ne touchera plus à l'écono mie. La gauche de François Mitterrand, soit de ce faux ho mme de ga uche au passé vichyste caché, préside nt otage de toute une cliqu e communautaire à l'opposé des hommes de la Résistance qu'ava it su féd ére r de Gau lle, afin de maintenir la France unie malgré ses déchirements. Une cliqu e communa utaire issue de nos ex-do minio ns du Maghreb et d'une Europe de l'Est humiliée par la Collaboration qui, après la destruclÎon du consensus écono mique et social du CNR, travaille ra à la destruction de son consensus mo ral ; au re mplacement, dans l'esprit des Français, de la France combattante de Jean Moulin par celJe des Papon , Tou vier et autres Bousquet soit, quarante ans après, la reprise de l'épuratio n, inaugurée par le procès Barbie ... sur ceLte pé riode, mais une stratégie de cu lpabilisation préscnrant un double avantage: - Cel ui d' cmpêcherroutecritique, immédiatemem qualifiée d'antisémite voire de nazie face à la mo ntée d'un communautarisme pourtant de plus e n plus cc sOr de lui-mê me et dominateu r>>. - Trava il de culpabilisation é honté ,empêchant, dans le même temps, toute critique de l' Etat d'Israël, ma lgré une politique de plus en plus cla irement raciste er colo niale. , . . U ne communauté se presentant ausst - ceet entraînant cela - de plus e n plus o uverteme nt comme peuple à part plutô t que comme partie du peuple de Fra nce, et dont la fid élité désormais n'a plus à all er à l'ig noble France - étern ell ement collabo ct redevab le- mais à l'état raciste ct colo nial d 'Israël ... LE PARTI C0\1MUNISTE FRA:-JÇAIS REMPLACÉ PAR l:ANTIRACIS~IE (1981) Une stratégie de culpabilisation du peuple de France qui n'a, dans son immense majorité, rien à voir ~• vcc la Collabo ration ni a ucun compte à rendre Une liquidalion économique et mo rale du pacte scellé par les hommes du Conseil national de la Résista nce - qui eux avaient combattu les nazis - qui s'achèvera logiquement par la liquidation de son partenaire historique: ce PCF de Georges Marchais ct sa vision de classe, liquidés eux aussi par la gauche après le discours de Montigny-lès-Cormeilles, au profit de l'antiracisme. Un a ntiracisme désormais seul combat du PS en cette période de liquidation de.:: l'industrie ct de c hô mage de masse; soit l'interdiction faicc au peuple ouvrier de contester l'envahissement du pays 180 181 ISRAËL, QUESTIO CENTRALE par un tiers- monde hostile: imm igrés désormais sans travail mais élevés dans la haine de la France par le catéchisme anticolonial. Avec cette fois à la manœ uvre le trotskiste et sioniste Julien Dray succédant à Daniel Cohn-Bendit. .. ' DE MARCHAIS A LE PEN: LE MOMENT FRONT ATIOKAL (1984) Le PC de Marchais et Montigny-lès-Cormeilles liquidé par le PS, l'appareil a compris le message: fi ni l'analyse de classe et la défen se des ouvriers (voie ouverte par la CFDT), bienvenue désormais aux jeunes, aux femmes et aux «beurs » dans le nouveau PCF, sans électeurs, de Robert Hue pu is Marie-Georges Buffet. Ai nsi, après cet abandon de a base populaire, l'i mmigrationisme - stratégie de dumping social de la droite patronale- devient pour [Ome la gauche le nouvea u progressisme pa r la magie de l'antiracisme! Le coup de génie de Mitterrand étant, dans le même temps, de faire passer tome résistance à ce dumping social pour une idée d'extrême-droite, par un coup de pouce à Jea n-Marie Le Pen. Ce sera, à sa demande express, le fameux passage à • l'H eure de vérité» sur le service public le 13 février 1984 en prime timc. Em ission où le président du Front national se montrera si bon, qu 'il faud ra ensuite fa ire suivre ce coup de pouce d' un pu issant coup d'arrêt, par la profanation de Ca rpentras ... ~ 182 FN ET SOS RACISME, NI ÊME COMBAT Un From national qui devient donc, à partir du milieu des années 1980, à la fois le seul oppo am au ystème mondialiste; mais aussi son idiot utile en contribuant à promouvoir cette nouvelle lecture racialiste des rapports sociaux. • SOS racisme,. étant chargé, da ns le même temps, de va lider cette même lecture ethn iq ue auprès des jeunes. Sa n oublier de sa uver un racisme, deven u résiduel dans la France de Daniel Balavoine, en poussa nt les migrants africa ins et magrébins à la haine du Français de souche, forcément vilain f.1cho colon ct collabo ... LA DESTRUCTION DU SÉRIEUX MARXI STE: LE ~ I O~IENT 1 OUVEAU PHILOSOPHE (1977- 1981) Mais cene liquidation du PCF remplacé par le FN n'aurait pas pu se faire sans le travail préalable de liquidation, à gauche, du sérieux de l'analrse marxiste. Un travai l entrepris dès ~1ai 68 par l'avant-garde trotski te et l'enragé pour étudia ms Alain Krivine; mais que les • nouveaux philosophe ,. : BernardHenri Lévy et André Glucksmann en tête (JeanPaul Dollé, Jean-Marie Benoist ou Gilles Susong ne bénéficiam pas du même tremplin médiatique) au ront pou r tâche de fai re passer au grand public, à la fi n des années 1970. Un matra quage prépa rant, selon la bonn e méthode gramscieone, l'hégémonie idéologique de cette nouvelle ga uche << culturelle», à la fois com183 Cela fait trente-cinq ans que rous les gens q ui pensent, disent et répètent qu'il n 'y a pas de pensée chez Bernard-H enri Levy, que BHL philosophe est une pure escroq ue rie; l' ultime épisode « Jea nBaptiste Botul » étanr là pour le dé montrer jusqu'au grotesque. Une certitude pourtant, BHL, horripilant bourgeois cosmopolite méprisa nt la France et son peuple, est tout sau f un imbécile. Et, surtout, malgré un verdict maintes foi s répété par tous les penseurs qui pèsenr : de Raymo nd Aron à Emmanuel Le Roy Ladurie en passant par Cornelius C astoriadis et G illes Deleu ze; malgré les multi ples prises la main dans le sac: mensonge sur sa rencontre avec le commanda nt Massoud ou G rozny en fl ammes, désaveu par la propre veuve du journaliste américain Daniel Pearl pour son • romanquète•: Qui a tué Daniel Pearl?; montage des affaire Rcdeker er Sakineh... Bref, malgré l'accu mulation de déshonneurs et de ridicules, il est toujours e n po te. Et si te l est encore le cas - la critique qui feint de s'en étonner refuse sans doute de l'admettre par pe ur - c'est que sa compétence, son ta lent et surto ut sa fon ctio n sont ailleurs. Ca r dire qu e RHL n'est pas philosophe, qu 'il ne pense pas, c'est vra i, communé me nt ad mis ct ma intes fois démontré, mai s c'est aussi naïf, inutile que de dire de Bernard Ko uchner q u 'il serait mauvais médecin , d 'Adler, de Mine et Ana li q u'ils ne sont ni géopoliticiens ni e ntrepreneurs ni économistes, rous ces gens- là fai sa nt, à l'évidence, un to ut a utre travail. Pas un travail de penseu r qui implique de respecter des règles: logique, honnêteté, méthodologie ... mais un boulot de propagande, grossière, systématique, relayée e n revanche par un énorme d ispositif fait d'arge nt, de médias, de résea ux, a u service d'une même cause. Tout comme Bernard Ko uchner, passé de la médecine huma nitaire au devoi r d'i ngérence : soit de la dé fe nse des peuples du Ti ers-monde (Bia fra ) à la justifi cation de toute les pacification s néocolo nialcs à coups de bombes sur les populatio ns civiles (Se rbie, Irak, Afghanistan), BHL de toute sa bibliographie d 'escroc du concept, ma is de fin politique, tapine étape par étape pour l'Empire, accompagnant de son baratin talmudique - c'est lui q ui s'en réclame - la marche forcée de l'oligarchie mondialiste vers le o uvel ord re mo ndial. Un nouvel ordre mondial mis e n bran le de façon explicite et accéléré après l'affaissemem du défunt contre-emp1re sov1enque. Po ur le démontrer, il suffit de se penche r sur ses livres dont la succession des titres poursuit, au -delà de leur vide abyssal, ce même er constant objecti f: - 1977: La Barbarie à visage humain. Message: progressisme= barbarie (gros pa radoxe). Communisme = fa scisme = totalita risme = natio nalisme (autre gros paradoxe, le communisme ayant enfanté l'internationalisme). Par ailleurs: Libéra lisme = liberté = cosmopolitisme. 184 185 munautairc, mo nd ia liste, métisseuse er antisociale qui sera l'assise de la mitterrandie ... L-\ NUISANCE BI IL EX PLIQUÉE À CEUX QUI LE PRE~AJE~T F.'\ICORE POUR U~ PHILOSOPHE 0 • , • Conceptuellement c'est faibl e, mais sur le terrain politique, avec du gro pognon pour la pub et des cheveux longs pour plaire aux jeunes, c'est plus efficace que J'ancien tandem Raymond Aron 1 JeanFrançois Revel. - 1979: L~ ustam~nt d~ Di~u. Message: Progres isme = nihilisme (toujours gros paradoxe). Pa r ailleurs: Antitotalitarisme loi = judaïsme. C'est vra i q u'avec: liberté = cosmopolitisme, on le sentait venir ! - 198 1: L:ldéologie française. Message: Esprit français = fascisme = réaction (colossal paradoxe, l'esprit frança is étant l'accoucheur historique du progressisme). Conséquence: Esprit frança is = Pétain = Shoah, et bien sûr, on le semait venir aussi : Lumières (puisque pas fran çaises) = judaïsme! Là, m2mt: Raymo nd Aron , pourtant peu soupçonnablc de sympathie pour le régime qui lui avait fa ir porter l'étoi le, est tellement offusqué qu 'il déclare dans la presse: ·B~mard-Henn· Lévy viole tom es l~s r~gl~s d~ l'interpritation honnête et d~ la méthod~ luston·que. • Ce travail de destruction du sens et d'inversion tolale de toute l'histoi re du progressisme achevé en trois livres, Berna rd- Henri Lévy, poursuivant son travail zélé de femme de méninge de l'Empire, va ensuite prêter la main au dépeçage de la Yougoslavie. Ce sera: - 1993: le documentaire Bosnia 1 Message: Sarajevo = cosmopolitisme, donc Bos nic = gent ils et Serbes = méchants. Au même moment, ses deux comparses Finkidkraut ct Glucksmann prendront parti, l'un 186 pour les gentils C roates d'Ante Pavelic, l'autre pou r les gentils Tchétchènes islamistes. Trois pa rtis pris parfaitemem contraires à leur supposée éthique lévi nassienne, mais trouvant, comme chaque fo is, toute leur cohérence dans la géopolitiq ue de l'Empire. Ce travail de liquidation du bloc de l'Est achevé, notre rigoureux philosophe ira fort logiquemcm s'en prendre aux suivants sur la liste, soit le dernier contre-Empire de l'esprit qui résiste à la déferlante libérale après le défunt communisme: l'Islam ct le monde musulman. Ça donnera donc: - 1994: La Pureté dangereuse. Message: Islam = intégrisme = nihilisme = nouveau totali ta risme. Prodige conceptuel qui lui permettra dans la foulée de se prononcer pour un soutien inconditionnel à Israël ( = liberté = Lumières = judaïsme) ; pour l'agression de l'Irak {un million de morts) el aprè un petit soutien à Dominique Strauss-Kahn futur patron du FMl, pour l'opération • Plomb d urci,. sur les Palestiniens ghenoïsés de la bande de Gaza. Et ce bien sûr toujours au nom des • droits de l'homme•! Comprenez mieux maintenant pourquoi son dern ier opus, bien qu'à contenu tout aussi nu l que les précédents, et bien qu'intégralement disqualifié par la risible affaire « Botul »a malgré tout été fêté ct commenté par toute la critique à la botte, ct pourquoi il s' intitule dans un parfait esprit de cohérence : De la guen·e eiz Philosophie ... 187 DESTRUCTIOI" AUSSI DU PEUPLE DE FRA."lCE DA~S SA COMPO ITION O RGAN IQUE PAR LE REGROUPE~IEl'T FAJ\II LlAL (29 AVRIL 1976) Un panorama des nuisa nces qui ne serait pas complet sa ns évoquer aussi le fameux «regroupement fami lial ». Soit cene immigration de peuplement imposée, sous le gouvernement C hirac, par la droite patronale et les Loges, main dans la main depuis la Troisième République. La droite patronale au nom du Marché : fa ire consommer l'entrant sous-équipé et le payer moins cher. La rm1çonneric au nom de cc tàmeux << universalisme des droits de l'homme» qui est, depuis 1945, le masque humaniste du mondialisme marchand. Le tout afin de détruire aussi cene cohésion ethno-culturelle qui a toujours été un frein à la divi ion ct à la domination des peuples ... ' LA FrN DE LA FRANCE ACCEPTEE PAR SON . ' PEU PU:. LOBOTOM ISE A MAASTRICHT (20 SEPTEMBREI 992) Une de truction méthodique des piliers qui faisaient la France économique, morale, sociale, culturelle et ethnique d'après-guerre, qui s'achèvera par le référendum de Maastricht ct la victoire du «Oui »; le renoncement à la France par son peuple travaillé au corps depu is plus de vi ngt ans par le jcunisme, le féminisme, la « rigueur économique», le métissage ct l'a ntiracisme. 188 I..:a r~e nt- roi sc jouant des minorité l>exuelles et ethniques afi n que plus aucu ne force, venue de la droite morale ou de la gauche sociale, ne vienne désormai s'opposer au roulea u co mprc seur mondialis1e .. . LE ~ IO~IE>IT CHEVÈNEMENT OU LE DERNIER SURSAUT DU RÉPUP LICANlS~IE DE GAUCH E (2002) Une liquidation qui ne se fera pas sans quelques soubresauts de résistance du côté de la gauche républica ine. Et il faut rendre hommage à la tentative de Jea nPierre C hevènementde s'opposer, par sa candidature à l'élection présidentielJe de 2002, à cette dérive mondialiste ct marchande des principes jacobin s authentiques. Une candidature de protestation qui coQrera son élection à l'ancien lambertiste Lionel Jospin, mai qui va udra surtout à Jea n-Pierre C hevènement sa marginalisation politique par son propre ca mp, comme on a pu le constater depuis. Une liquidation du nationalisme de ga uche qui achèvera de f:1ire du Front national le dernier défenseur de poids du camp national-républica in . Une menace suffisamment sérieuse pour que le ystème laisse aujourd' hui sa petite place au turbulent ancien lambertiste, ex-sénateur social iste et maçon Jea n-Luc Mélenchon, à peu près aussi créd ible da ns ce rôle que Lionel Jospin ... 189 LA FIN DE t:ANTlRACISME OU' LE MOMENT ·NOUVEAU-RÉACTIONNAIRE ·: MONTÉE D'ALAJl T FINKIELKRAUT ET DÉCU ' DE TULl E DRAY (2002-2009) Le série ux de la gauche économiq ue et sociale remplacé par l'antiracisme, cet antiracisme sera ensuite circonscrit au seul antisémitisme par la vague dite des « nouveauJC réactionn aires ». U ne clique (Pierre-André Taguieff, Maurice G. , Da n tec, Elisabeth Lévy, Shmuel Trigano ... ) patron née cette fois par Alain Finkielkraut, passé sans vergogne de l'anti -vichysme immigrationiste (pour ra ison biographique) au mépris haineux de l'Arabe et du Noir. Un passage de la fausse gauche à la vraie droite - antisocia le et raciste - motivé non pas par les dégâts in fl igés pa r l'idéologie antiraciste sur la cohésion nationale (montée du communautarisme victimaire, anticolon ialism e rétroactif), m ais par ses effets secondaires sur l'i mage d'Israël et la montée de l'antisionisme en banl ieue. Une idéologie antiraciste de plus en plus gênante, e n effet, pour la domination du PS su r la jeunesse iss ue de l'i mmigration et l'image d'Israël auprès des jeunes de ga uche, qui sonnera le déclin de SOS racisme et un certain déclassement de son pa rrain Julie n Dray, opportunément rattrapé par les affaires et, à défaut d'être jugé (réseaux maçonniques obligent) vertement << rappelé à la loi » en 2009 ... /90 LA DOUBLE ÉTHlQUE DE PLUS EN PLUS VlSIBLE DE l:ANTIRACISME SIONISTE ET LA QUESTIOt SOUDAIN LOISIBLE DE DDENTITÉ NATIONALE Dès lors, les thèmes du «danger de l'islam», voire d'u ne <<certaine immigration » su r une idemité nationale niée, pour ne pas dire méprisée jusqu'alors par les mêmes- et qui valurent à Le Pen d'être voué aux gémonies duram quarante a ns - redeviennent des questions pertinentes, aumrisées dan les médias. ' A condition bien sûr que celles-ci soient tra itées par des spécialistes de la double éthique du calibre du rabbin Bernheim ou du désormais omniprésent ~t omniscient Alain Finkielkraut, co-s ignataire avec Bernard Kouchner de la pétition contre le racisme ami-Blanc, tout en étant membre du comité centra l de la LICRA (depuis 1982) et même membre de son comité d 'honneur depuis 2003. On appréciera la performance du contorsion• n aste ... D'OÙ LA NOUVELLE DÉFTNTTION DE I.:ANTISÉMlTISME Outre la réduction de l'a ntiracisme à la seule lutte contre l'antisémiti sm e - le racisme amiMagh rébin pou vant désormais s'habiller de lutte contre le « fascisme vert », nouveau combat de Bernard-H e nri Lévy- ce repositionnement d'une bonne partie des imellectuels com munautaires ne sera pas sans conséquence sur la redéfinition de l'antisém itism e. 191 Anti sémite ne vou lant plus dire désorma is: « raciste envers les juifs,. , mais comme le redéfinit Alain Finkielkraut lui-même dans un rare moment de lucidité: «a ntisioniste par antiracisme»; ce dont cet adepte de la double éthique conclur en bonne logique qu' il faut donc en finir avec ... l'antiracisme! D'OÙ LA SCHIZOPHRÉNIE DE L:ANTIRACISME GAUCHISTE Un re positionnement qui ne sera pas sans conséqu ence non plus sur leurs suiveurs et obl igés gauchistes, désormais atteints de schizophrénie politique. Des antiracistes gauchistes toujours immigrationistes, par haine des peuples enracinés (tradition trotskiste). Mai désormais ami-islamistes, au nom de la défcn e de la laïcité (entendez : de la religion maçonnique). Ce q ui conduit fin alement ces éternels idiots utiles, particulièrement bien représentés par Olivier Besanccnot et Caroline Fou rest, à protéger d'une main l'immigré musulman qu'ils menacent de l'autre ... vont s'eflorcer de résoudre par la création de «N i putes ni soumises». ouvelle association- toujours téléguidée par le PS via Jul ien Dray- mais travaillant à opposer désormais, non plus les Arahes et les oirs aux Blancs, comme précédemment. mais le fill es aux ga rçons au sein de la jeunesse immigrée. Fi lles issues du Maghreb, considérées comme récu pérables par la démocratie de marché, parrainées désorm ais sur le beau chemin du féminisme par l'héritière Publicis et philosophe milliardaire Élisabeth Badinter, née Bleustein-Blanchet. Garçons abandonnés en revanche au bord du chemin ct désormais voués aux gémonies pour cause d'insupportable réislamisation machi ste! Un dualisme et une opposition correspondant to rt peu à la réal ité et à la complexité des« quartiers .. , mais validés à la demande par le renfort stipendié de (<collabeurenes» du style Fadela Amara , suppléa nt désormais les «collabeurs» Malek Boutih et autre Mohammed Abdi .. . LE MOMENT DIEUDOI'P.'fÉ ( JER DÉCEMBRE 2003) Une schi zophrénie du pos itionnement de gauche : à la fois pour l'immigré contre le Français de souche, mai s contre le musulman jugé hosti le à Israël, que le a nrirac i ste~ sionistes de SOS racisme Dans ce contexte de manipulations, de mensonges, de double langage puis de retournement d'alliance, il n'était pas étonnant que le plus honnête, le plus courageux, le plus talentueux et le plus engagé des antiracistes authentiques, le bien nommé Dieudonné (rappelons sa campagne contre MarieFrance Stirbois du Front national aux législatives de 1997 à Dreux) ose enfin dénoncer cette dangereuse masca rade par un coup d'éclat retentissant. /92 193 D'OÙ LE MOMENT • NI PUTE Nt SOUMISE ,. (2003) Ce sera le fa meux sketch emblématique du «colon israélien , en direct dans l'émission «On ne peut pas plaire à tout le monde » de Marc-Oliver Fogiel, le 1er décembre 2003. Sketch suivi dès le lendemain d'une diabolisation médiatique et d'une volonté de mise à mort sociale par un harcèlement judiciaire et pécuniaire sans précédent. Un lynchage orchestré par le lobby sioniste et ses affidés - le milliardaire Bernard-H enri Lévy en tête - qu'il n'aura dès lors de cesse de ridiculiser par des surenchères volontairement provocatrices : - main tendue à ces autres diabolisés que sont Le Pen et le professeu r Faurisson ; -création d'une «liste antisioniste» avec des insoumis à l'Empire de tous bords aux élections européen nes du 7 juin 2009 . .. Une obscénité communautaire parfaitement illustrée par la prosternation générale du personnel médiatique et des instances républicaines, président de la République en tête, à l'annuel dîner du CRIF ... LA NOUVELLE FRANCE BLACK-BlANC-BEUR, MAIS PAS CELLE DE SOS RACISME Pourtant, la réconciliation de Jean-Marie Le Pen et de Dieudonné, sa main tendue au président Mahmoud Ahmadinejad, nouveau, champion de l'insoumission musulmane et des Etats du Sud à l'ONU, n'est-ce pas là cette France «Black-BlancBeur » dont devrait se réjouir SOS racisme? , Etrange donc que cela rende à ce point hystérique de co lère et de hai ne les professionnels de l'antiracisme institutionnel, à commencer par leur parrain en chef Bernard-Henri Lévy .. . LA TOUTE PUISSANCE DE PLUS EN PLUS VISIBLE DU LOBBY SIONISTE LE MOMENT SARKOZY (6 MAI 2007) Cette diabolisation et cet acharnement à fa ire passer, aux yeux du peuple, un comique métis antiraciste pour un dangereux nazi, parce qu' il ose critiquer la dérive théologico-militaire de l'état raciste et colonial d'Israël, ainsi que son soutien inconditionnel par les principales organisations juives françaises (CRIF et Consistoire) va atteindre un tel niveau d'obscénité et de ridicule, qu'ils vont avoir pour conséquences de rendre de plus en plus visible, aux Français lucides, la toute puissance d'un lobby sioniste parfaitement disqualifié pour incarner l'antiracisme, les droits de l'homme ou la démocratie. C'est dans ce contexte de prise de conscience citoyenne, mais aussi d'abrutissement maximal des masses par les médias, que va s'opérer la prise du pouvoir de Nicolas Sarkozy, candidat rassemblant sur sa person ne les plus puissants réseaux. Une élection gagnée sur une ca mpagne de red ressement national, parodiant celle du FN, qui se soldera dans les fa its (les promesses de campagnes n'engageant que ceux qui les écoutent) par: - la liquidation, avec la, nomination au poste de ministre des Affaires Etrangères de Bernard Kouchner, ex-gouverneur du Kosovo nommé par 194 195 l'OTAN, du dernier bastion du gaullisme ct de l'indépendance françai e qu 'était encore le Quai d'Orsay ct sa tradition de politique équil ibrée au Moyen-Orient (qualifiée par le lobby sioniste de pro-arabe); - la réintégration de la France dans l'OTAN- autre trahison de l'héritage gaulliste- scel lant la fi n de l'indépendance de notre défense nationale passant désormais sous commandement américain ; - la rati fication en douce, par une Assemblée nationale traître à ses électeurs, du traité de Lisbonne passa nt outre le rejet de la Constitution eu ropéenne du peu ple de France par référendum ; soit l'abandon de la souveraineté française, politique et économiq ue à la bun:aucratie mondialiste des experts non élus de Bruxelles; - er après une campagne de séduction envers la droite de la droite sur les q uescions de sécurité ct d'identiLé, la fameuse «ouverture à gauche » : cooptation de Bernard Kouchner, de Jacques Attali, de Michel Rocard, d'Arno KJarsfcld, d'Éric Besson, cre. Soit en réalité l'union sacrée libérale, aclantiste et . . SIOntStC. Une perte d'indépendance diplomatique, militaire, économique et politique qui voit l'appareil d'Etat de la Nation française, ous le quinquennat Sarkozy, passer intégralement sous contrôle de l'Empire ... - LE MARIAGE SARKOZY-BRUNI OU L.:OFFIClALISATIO lente et minutieuse stratégie d'alliance sc concluait par un mariage, le roi de notre droite mondialiste ct fi nancière, icolas Sarkozy, fini t par convoler en justes noce avec la princesse bobo Carla Brun i. Un mariage offi cialisa nt la fameuse union libérale-libertaire discrètement mise en place depuis Mai 68 (collusion de la droite d'affaire mondialiste Pompidou-G iscard -Rothschild et de la gauche incernationaliste sociétale Krivine-Kouchner-BHL sur le dos de l'a ncienne alliance de Gaulle-PCF}. Une idéologie libéral- libertai re d'ailleurs ouvertement revendiquée, depuis les années 1990, par l'age nt impérial multica rtes Coh n-Bendit. Un mariage bobo-libéral alliant le glamour de la gauche bobo à la vulgarité de la droite bling-bling, mais signifiant aussi: - la transgression libertaire de toute règle morale au service d'une prédation fi nancière sans limite; - ou encore l'idéologie trotskiste sans-papiériste de ce cher Besancenot, excellent alibi humanitaire à l'imm igration choisie du ~ IEDEF, tandis que la droite morale, incarnée par le mau rrassisme gaulliste hier et Bruno Gollnisch aujourd' hui , est évidemment devenue, dans un capitalisme de plus en plus spéculatif et de moins en moin entrepreneurial, un frein à la logique du profil maximum ... DU LIBÉRALISME LIB ERTAIRE ' , AU LIBERALISME SECURJTAIRE DE L.:UN ION BOBO-LIBÉRALE (2 FÉVRI ER 2008) El comme sous l'Ancien régime, quand une 196 Un libéralisme- li berta ire favo rab le à l'élite (hyperclasse nomade et nouvelle classe promotionnelle), mais de plus en plus dur au peu ple, tant su r 197 le plan écono mique (déréglementatio n, délocalisations) q ue socio-culturel (délinq ua nce sexue lle, tensions interethniq ues) q ui va peu à pe u se mue r e n libéralisme sécurita ire. Libé ralisme sécuritaire: soit un régime libéra l envers la bourgeoisie mondialiste et tout ce q ui favo rise l'a ffai blissement de la Nation, mais un régime sécurita ire, non pas envers les dé linqua nts o u les clandestins qui posent problème au pe uple, mais envers les salariés et la classe moyenne qui pourraient avoir envie de se révolter contre l'élite mondialiste. Un régime libéral sécuritaire qui fait semblant de résoudre les pro blèmes qu 'il a lui-même créés et qu 'il continu e d'aggrave r (précarisation, insécurité) , par deux trois lois gadgets qui pénalisent toujo urs, en fin de compte, le citoyen qui pe ut e ncore pa yer : sécurité routière muée en racket organisé, interdits généra lisés (tabac, alcool) a u nom de la santé publique ct censure grandissante de la liberté d'expression au nom de la protection des minorités. Un régime sécuritaire e nvers le pe uple du travail sans ja mais to ucher, e n réa lité, à la dé linqua nce des prédate urs sous-prolétai res et des prédate urs de l'élite, pour donne r au final cette société de consommation policière, à la fois permissive po ur l'abruti consommate ur (libéralisation du sexe et des jeux ... ) et répressive po ur le citoyen producte ur (hyper réglementation, taxes et a mandes en tous genres . .. ) sous pilotage e uro- mondia liste ... 198 VERS LE OUVEL ORDRE MONDIAL AFFIC H É Un po uvoir sa rkoziste qui se révèle être, après trois a ns de règne la mise au pas pure et simple de « l'exception fra nçaise» issue du Cf' R, afi n de soumettre ce qu 'il restait de Fra nce a u Nouvel ord re mondia l, via l'Unio n européenne. Un ou vcl ordre mondial de plus en plus souvent invoqué par nos é lites impériales - d'Ala in Mine à Michel Rocard - comme but suprê me à atteindre ct remède à la crise; alors que cette crise n 'est jam ais que la conséquence du processus mo ndialiste par la destruction des cultures ct le libre-échangisme généralisé ... MONDIAUSATION ET MONDIALISME ' A ce stade du processus impérial, précisons q ue la mond ialisatio n n 'impliq ue pas nécessaireme nt le mondia lisme. L a m o nd ialisatio n - processus d 'écha nges ma té rie ls e t immatériels dus a u p rogrès technique - po urrait tour a ussi bien se satisfaire d' un mo nde multipola ire fa it de natio ns pratiq ua nt un protectJonntsme rectproque e t ratsonne. Le mondialisme e n reva nche est ce p rojet idéologiq ue- sorte de religion laïq ue - q ui travai lle à la mise en place d ' un gouvernement mondial ct à la d issolution de toutes les natio ns du globe e n une seule human ité. Une dissolution des natio ns sous prétexte de « p:tix universelle» (projet m açonnique), la diversité des nations et des peuples éta nt considé rée • • 1 • • 199 , - contra irement à ce que no us enseigne la Genèse par l'allégorie de la To ur de Babel - comme la cause des con flits et des guerres qui ensanglantent la Terre depuis l'aube de l'huma nité ... DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE ~HOMME CONTRE DÉCLA RATlO DES DROITS DE LHOMME ET DU CI TOYE~ (1789- 1948) Un processus m ondia liste très actif a près la Premiè re Gue rre mo ndiale à travers la Société des Natio ns (SDN), q ue la montée des nationalismes de l'entre-de ux-gue rres fera re flu er, mais qui resurgira après 1945 par la création de l'ONU (Orga nisation des Natio ns Un ies) succédant à la SDN, et la fam e use «D éclaration universelle des droits de l'homme ». Une .. D éclaration uni verselle des droits de l' H omme» (10 décembre 1948) due à René Samuel Cassin -également pré idem de l'Alliance israélite universelle - trop souve nt confondue a vec • la Déclaratio n de droits de l' homme et du citoyen ,. de 1789 qui, elle, pe nsait ces droits dans le cadre conc ret d ' une nation e nracinée- la Nation française- au nom d 'un modèle civilisationnel : • l'unive rsalisme fra nçais», peu à peu dominé par un libéral isme anglo-saxon allant de pair avec le messianisme judée-protestant. .. 200 VICTOIRE DU .MOND lALI S~ IE LIBÉRAL SU R CUNIVERSALISME FRA.J'IÇAIS ET LINTERNATIONALIS.ME COMMlJ>Jl STE (1969- 199 1) Nous avons donc en lune contre les nations et les peuples enracinés, considérés comme nuisibles c t à détruire, deux systè mes idéolog1ques dominants au lende main de la Seconde Guerre mo ndiale: - l' internationa lisme com muniste, logé e n Russie, et décédé le 26 décembre 199 1 ; - le mondialisme libé ral a mé rica in, so rti final e me nt gra nd vainqueur de la Guerre froide ct aujourd' hui seul modèle universel à l'Ouest, face au double écrou lement du commu nisme soviétique, mais a ussi de l'universalisme français défend u par le général de Gau lle jusqu'en 1969, et e ncore a ujou rd ' hui dans les confére nces de François Assel ineau ... LE MONDIALISME MARCHAND AU :'\OM DES DROITS DE LHOMME Il apparaît donc, au sortir de ce court récapitulatif, que le mo ndialisme, volonté politique et no n fata lité technique, résulte en fa it de l'alliance de deux processus: - l'un pratique, par la marchandisation intégrale de l'Hu manité sous la relig1on du profit marchand ; - l'a utre idéel, et q ui en est la légitimatio n pour les bell es â mes, par l'idéologie des droits de l' homme abstra it. .. 201 L E DROIT DE L:H OM~IIS ME, ACTUELLE DÉFf ' JTION ET UTILITÉ Une« idéologie des droits de l' homme » qui n'a donc plus rien à voir avec les droits réels des hommes réels, toujours arrachés à leur culture locaJe et à leur patrie - l'engo ue me nt pour les inte rnationales: Jeux compétitio ns sportive olympiques, Coupe du monde de footba ll. .. continuent d'en témoigner - mais qui est désorm ais le catéchisme qui accompagne la mise au pas de toute tentative de résistance au mondialisme. Ainsi, c'est au nom des «droits de l' homme », e ntraînant droit d'ingérence humanita ire, puis devoir d'ingérence militaire du bon docte ur Kouchner, que l'OTAN bombarde ra, en 1999, la petite nation serbe parce q u 'elle résistait, au nom de sa cul tu re ct de son histoire, a u rouleau compresseur mondialiste sous pilotage américa in. C'est a u nom de l'idéologie totalitai re et beJJjqueuse des «droits de l' homme», qu'on bafou e aujourd' hui les droits réels des hommes réel partout sur la planète: que ce soit le droit des Serbes à rester serbes e n Europe, mais aussi bien le droit des musulma ns à reste r musulmans en I ran ou en M gha nistan. C'est e ncore au nom des «droits de l' homme » qu 'on détruit, à l'intérieur des Nations et des peuples, les solidarité sociales traditionnelles e n substituant aux acquis sociaux, notamme nt ceux des o uvriers ct des classes moyen nes, les droits socié taux des pse udo- minorités opprimées, e n réa lité minorités agissa nces: droits des fém inistes, droits des gays, droits des jeunes o u des Blacks 202 (word culture) ... qui som autam de segm ents de m a rché au service du mondialisme idéologicomarchand, comme avait très bie n su l'illustre r, da n les a nnées 1990, le publicitaire Oliviero Tosca ni par ses campagnes «United coLors of Benetton » ... , , LA MECJ\1'\IQUE DU CRL'-lE COI':TRE L:HUMA ' ITE Dès lors, toute résistance à cette mise au pas : - Refu s de considérer les Serbes comme les ennemis de l' humanité parce qu'ils essayaient de préserver leur mode de vie ct leur indépendance. - Re fus de considérer les gays comme une catégorie sociale, la diversité des homosexuels ne se réd uisant pas à un lobby autoproclamé, et la sodomie restant, quoi qu'il e n soit, une activité de loisir privée. Bref, tout re fus de se soumenre à l'escroquerie de ces pseudos «droits de l'homme » est considé ré par l'inquisition du po uvoir mondialiste comme autant de «crimes contre l' humanité». Une sente nce de «crime contre l' humanité» qui permet de chasser celui qui en est accusé hors de l' humanité: peuple allemand et japonais après guerre, peuple palestinien aujourd 'hui, iraniens de main, militants et électeurs du Front natio nal en France depuis quarante ans ... To us ravalés a u rang de sous-hommes et ne bénéficiant plus, pour euxmê mes, de ces fameux «droits de l' homme» ... 203 LA SHOAH. RELIG ION DE I:EMPIRE Une me nace permanente de rlductio ad hitlemm étalo nnée sur le «crime des crime »contre l'humanité qu'est bien sûr l'histoire de la persécution des juifs d'Europe par le régime national-socialiste allemand (1933- 1945), rebaptisée Shoah depuis les années 1980 par le tout-puissant lobby juif américain. U n glisseme nt du sérieux de l'Histoire vers le «devoir de mé moire • instaurant à partir de cette mê me époque - soit quarante ans après les fa its - la Shoa h comme nouvelle religion im périale. Une religion dont le credo: « plus jamais ça!», sous entendu: «demain le mondiali sme ou le retour d'Au schwitz », se rt aussi d'anathème contre toute résistance patriotique, ct o ù la chambre à gaz prend désormais la place du corps, introuvable, du C hrist ressu cité ... blasphème et pour hérésie, d'utiliser désorm ais sa raison pour critiquer les me nsonges d'une Histoire transformée en mé moire er ses méfaits concrets sur l'humanité concrète: paupérisatio n , précarisatio n, viole nces et déclin spirituel des peu ples; les m éfaits de ce processus mo ndia liste totalitaire pi loté par l'oligarchie fina nciè re à son seul avantage ... ' POUR LE DROIT AU BLASPHEME OU LE POLITIQUEMENT INCORRECT COMME ACTE DE ' RÉSISTANCE AU TOTALlTARISME IMPERIAL Ainsi, le projet des Lumiè res fondé sur la sensibilité rousscauiste et la Rai on de Kant, pour dépasser l'obscurantisme de la scolastique qui ava it e nsanglanté l'Europe par les guerres de re ligions, a-t-il finalem e nt dégé né ré, sous la press io n du libé ra lisme anglo-saxo n et du messia nisme judéo-protestanr conve rgea nt da ns la pe nsée maço nniqu e, e n «obscurantism e des droits de l' homme». " Obscurantisme des droits de l' homm e», soit l'inte rdiction, sous peine de conda mnation pour Face à cc catéchisme œuvrant po ur la dissolutio n des nations et des peuples afin de f.woriser la dictature de l'argent. Face à cerre persécutio n systé matique des majorités au nom de la dé fen se de supposées minoritc!s menant, au nom des libertés, à l'interdit généralisé. Il apparaît que le politique me nt incorrect - que ce soit l'affirmation de l'existence des races (différence des communa utés ethno-culturelles), l'affirmati on de l'inégalité des sexes (diffé rence mascu li n/fémi nin) ou e ncore le révisionnisme historique généralisé (sens de l'Histoire, Shoah, Il septembre ... ) - loin d'être de la démence o u de la provocation gratuite, n'est jamais que la réaction d'insoumission des esprits encore libres et e n bonne santé face à cette idéologie totalitaire du mensonge et de l'absurd ité. La rés ista nce, par l'esprit, à la viole nce de l'Empire mo ndialiste ... 204 205 DES LUM IÈRES À L.OB CURANTISME DES DROITS , DE t:HOMME (RESUME) • LES OPÉRATIONS DE GOUVERNANCE GLOBALE : ÉCOLOGIE, SAJ'JTÉ, TERRORISME ET FINAJ"JCE E n plus de cc terrorisme antinationa l œ uvrant, via la re ligion impériale du «plus ja mais ça! .., à l'hégé mo nie mondialiste, d'a utres opérations «sans frontières,. sont également mises en place qui concourent discrète ment au mê me but : fa ire accepter aux peuples le futur gouvernement mondial comme une nécessité « nature lle,. au-delà des Nations et des clivages politiques. La lutte contre la pollution, contre les virus, contre le terrorisme et les dérèglements finan ciers étant auta nt de causes qui exigent, au nom du bienêtre et du salut de l'humanité, de passer au-dessus des gouvernements issus du suffrage populaire, pour être confiées au niveau planétaire à un collège d'experts non élus ... LE MOMENT ÉCOLOGIE: I.:ARNAQUE DU RÉCHAUFFE.ME:--IT CLIMATIQUE ET LA TAXE CARBONE (2006) Ainsi, avec le documentaire Un~ vérité qui dérang~, présenté par Al Go re, ex-candidat ma lheureux (pour ne pas dire spolié) à la préside nce étatsunienne, l'oligarchie mondialiste va faire de l'écologie - a ncien ne idéologie conservatrice des années 1920- 1930 passée par une phase de récupération ga uchiste à pa rtir des années 1970- le fer de lance climatique du mondialisme. Une écologie appuyée sur les travaux du GIEC- émanation climatologique de l'ONU, créé en 206 1988 et déjà utilisé par le gouvernent de Margaret Tatcher pour justifie r la désindustrialisation de l'Angleterre- au service du no uveau ma rché de l'écologie promu par les ex-inte rnatio nalistes de gauche passés au mondialisme de droite comme Daniel Cohn-Bendit (décidément sur tous le mauvais cou ps!) pour faire gober aux peuples d'Occide nt la thèse du «réchauffement climatique». U n bricolage mensonger, établissant un lie n causal entre un supposé dangere ux réchauffe me nt planétaire, l'émission de co2 et la prod uctio n industrielle, censé permettre au futur gouverneme nt mondial d'imposer la non moins fum euse •• taxe carbo ne». Une taxe présentée aux masses pa r les médias comme «anti-pollution », alors qu'elle n'est en réalité qu ' un é niè me racket financier sorti des cerveaux malades de Goldmann Sachs: fa ire payer - via un marché carbone- le droit d'émettre du co2; soit l' impôt ultime sur l'air respiré! U n vaste montage médiatico-finan cie r fondé sur une escroque rie scie ntifique, heure usement dé noncé pa r les plus g ra nds climatologues indépenda nts, ct q ue vont bientôt refuser les puissa nces é me rgentes, telles l'Inde ct la Chine, qui voient claireme nt da ns ce nouveau ma rché spéculatif où l'o n achète le droit de polluer, une tentative a mé rica ine de freiner le ur développement industriel et le ur futu re suprématie économique mondiale ... 207 ~ LA LU.JTE CO TRE LES PANDEMiES ET t:ARNAQUE OU VACCIN Hl NI (2009) U ne o pération telleme nt sca ndaleuse qu'elle aura cu le mérite de rendre ces campagnes de vaccination - dans lesquelles certa ins esprit inquiets voient des opérations malthusie nnes d'empoisonnement à l'échelle mondiale - de plus en plus suspectes aux pe uples d 'Occident ... Après la gouvernance globale au nom de l'environne me nt, cc sera, a vec cette fois la complicité de r o MS (Organisation mo ndiale de la santé) -autre émanation de l'ONU - dan le rôle du GŒC, la gouvernance g lobale au nom de la santé publique. Et en lieu et place de la taxe carbone, le vaccin H 1N 1, nouvelle pa nacée censée prémunir l'humanité des risques de « pa ndémie,.- pour épidémie mondiale - de grippe porcine. Autre mont age charlatanesque q ui permet à l'oligarchie mondiale de tcrro riser les populations afin de les soumettre à des directives autoritaires: vaccination obligatoire encad rée par la force publique, interdiction de se regrouper ... toutes choses utiles en période de crise ct de risques de soulèvement populaire. Le to ut sans omettre de réaliser là aussi d'énormes béné fices indus. Le lobby pharmaco-chimique, avec la complicité des gouvernements, ayant fourgué dans cene opération ses gigantesques stocks de Tamiflu inutile ; soit, rien que pour la France, 94 millions de vaccins 3 10,60 € l'unité, pour un total de 1 milliard d'euros; même si sous la pression populaire ct les risques de scandale, cene commande et cene somme seront finalement réduites de moitié, ce qui fà it quand même un racket net de 500 millio ns d'eu ros payés par le contribuable! Donald Rumsfeld, actionnaire de G ilead Siences, propriétaire des droits du Tarniflu - et accessoirement ex-secréta ire de l::t défense des Etats-Unis aya nt empoché po ur sa part dans cette opération une plull-value de 5 mi llio ns de dollars. Mais la première grande opération de terre ur o rgani sée afin de justifier la gouverna nce mond ia le, doublée d ' une énorme opération finan cière, sont sa ns a ucun doute les fame u x attentats du 11 septembre 200 l sur le Pentagone ct le Wall Trade Center. Une opération te rroriste ol igarc h iq u e, instrumenta lisant l'islam radical, qui permit à l'Empire de justifier et de relancer ses opératio ns de pacificatio ns néo-colo niales (Jrak, Afgani tan, de main Iran ... ) au nom de la lutte contre le terrorisme abstrait - synonyme du Mal - incarné par AI-Qaida de leur ancien agent Oussama ben Laden. Une auto-validation de la thèse du •conflit de civilisations», fer de lance impérial des néo, . . . . conservateurs amencruns, qut aura pc rmts par ailleu rs l"explos ion du budget de l'armée américaine - toujours payéparlecontribuable - pour le plus gra nd bonheur du lobby militaro-industricl. Une opération qui aura permis en fin , a ux ÉtatsUnis mê me, l'abolition de fa it du Pre mie r a me ndement garantissant aux ciwycns a mé rica ins 208 209 ~ LA LUTTE COi'iRE LE TERRORI SME ET I.:ARNAQUE AL-QAIDA ( Il SEPTEMBRE 200 1) les libertés démocratiq ues fo ndamentales, par le Patn"ot Act, au nom de la séc urité intérieure. Une véri té offi ciell e sur les attentats du li septembre tellement intenable - avec notamment les questions troublantes de l'écroulement des trois tours du \VfC, dont la tour n° 7 tombée sans le moindre avion, ct l'avion tout aussi introuvable du Pentagone ... -que plus d'un Américain ur deux n'y croit plus er pense aujourd'hui , comme de nombreuses ha ures personnalités d u monde entier, à un inside job impliq uant services américains er israéliens ... LA LUITE CONTRE LA DE'ITE ET CARNAQUE DE I.:AUTO-RÉGULATI ON FINANCIÈ RE (2007-2008) Autant d 'opérations q ui ont autant de coups de fri c pour les maîtres de l'Empire: l'oligarchie fi nancière, responsable de rous les dérèglements économiques, se serva nt d'une façon générale de la C rise- notamment provoquée par le marché des subprim~s - pour accroître la concentration du capital occidental entre ses propres mai ns et achever de ruiner les classes moyennes. Une oliga rchie fin ancière qu i, loin de faire son mea culpa, exige maintenant des gouvernements à sa borre de lui confier les pleins pouvoirs de contrôle et de régulation, arguam de l'obsolescence des États face à l'économie mond ialisée. Une exigence machiavélique de pompier pyromane aboutissant, comme cc fur déjà le cas lors de la création de la Réserve fédérale américaine (voir chap. 2) à confier aux renards la ga rde du poulailler. .. 210 VERS !:URSS À !:ENVERS? Cette dérive purement spéculative et fin ancière de l'économie de marché, où tour n'est plus désormais q ue spoliation et privilège oliga rchiq ue, fi nit par empêcher route création de richesses. Une sclérose qui ressemble beaucoup à celle du communisme des Soviets, mué en dictature bureaucratique d 'une Nomenklatura, et q ui conduisit fi nalement, par le chemin inverse, à la ruine et à la paralysie totale de l'ex-URSS. Un Empire tout puissant en apparence, mais qui ne se maintient plus, face à la colère grandissante cr à la misère du peuple, que par la propagande et la répression policière ... LA QUESTION DÉMOG RAPHIQUE POSÉE À lA DOMINATION IMPÉRIALE ' A cc tade de puissance er d 'illégitimité, tant sur le plan démocratique qu 'économiq ue, la q uestion posée à l'oligarchie devient purement démographique. Comment le petit nombre de ses membres va-r-il pouvoir continuer à contrôler une population mondiale grandissante, et de plus en plus poussée à la révolte par une crise généralisée? Un problème crucial auquel notre champion de l'h yperclasse nomade, Jacques Atta li, répond dans ses conférences à usage interne, en proposant de simplifier et de faci liter les conversions, afin cl 'accroitre les effectifs de sa communauté d'élice de 13 à 200 millions d'âmes. 2/1 L.autre solution, proposée selon les dires de feu Aaron Russo par cet autre oligarque. Nick Rockefeler, consistant au contraire à réduire de façon drastique la population mondiale par une série d'actions malthusiennes qui ressembleraient forr aux opérations de gouvernance globale précédemment évoquées. mais poussées à leur terme: famines organisées, empoisonnements de masse, guerre généralisée... afin que cette masse, réduite au moins de moitié, puisse contin uer à être oumise et contrôlée par l'élite oligarchique dans sa proportion actuelle ... LE RÈGNE DÉSORMAIS SANS PARTAGE DE I.:EMPIRE SUR t OCCIDENT Une vision incroyabl ement inéga litaire et violente, q ui peur paraître délirante aux esprits hum ani stes helléno-chrétiens, mais pourtant conforme au messianisme judée-protestant porté par les élites angle-saxonnes er qui ont accouché historiquement de l'Amérique impériale comme du . . . proJet stontsce. Une vision et une violence impériales auxquelles plus aucune fo rce spirituelle ne vient désormais fa ire contrepoid en Occident : - l'alternative catholique s'étant ralliée à l'Empire des droits de l'homme depuis Vatican II (voir chapitre premier); - l'utopi e communiste s'étant écroulée, avec l'URSS, sous le poids de ses contradictions ; -ct les élites fran çaises ne fà isant que trahir l'universalisme français pour l'Empire, depuis l'éviction du général de Gaulle . .. 7. " ' RESISTER A CEMPIRE Dans une société de ce genre, même la réussite peut devenir le signe de l'élection divine - ce qui, au moment où le critère dominant sera le critère économique, signifiera richesse, prospérité. Ici ressort bien clairement l'un des aspects de l'inversion dégradante dont on a déjà parlé: au fond cette thton'e calviniste se trahit en tant que contrefaçon matérialiste et laïque de l'ancienne doctrine mystique de la victoire. Pendant 1111 certain temps, ellefournira unej ustification ithiro-religieuse à la montée de la caste des marchands, du Tiers Etat, dans son cycle propre, qui est celui des grondes démocraties modernes et du capitalisme. Julius Evola, Révolte contre le monde moderne L:époqut' où il était possible d'imposer t) La commtmauté internationale le capitalisme sans cœur et les go!Jts d'un groupe particulie1; et d 'imposer leur pouvoir au nom de la mondialisation ct de leur empire, 213 est révolue. u temps d'une morale et de critères à géométrie variable et du mépris des peuples est terminé. Il est illégal que les rémltats voulus par certains gouvemement.s soient imposés et que leur seul critère d'existence, sotu une apparence de recherche de justice au nom d'une /ibert! qui cache les pires menaces et les pires roses, soit prisent! comme démocratique, et que la dictature soit présentée comme démocratie. D iscours du président Ahmadinejad lors de la so ixantc~q ua t ri è mc réu nion des Naùons U n ies, le 24 septem bre 2009 FACE A' L:EMPIRE, L:JSLJ\1\1 ? Après l'effo nd rement des trois autres fo rces morales d'Occident qu'éta ient le catholicisme, le com m unisme et l'un iversalisme fra nçais, d'essence h c ll é n o~chrét i enne, il apparaît q ue la derniè re civi lisation de la sphè re post~méd i terra n ée nn e à ne s'être pas encore totalement soum ise à l'Em pire est le mo nde musul ma n. Sans entrer dans un débat théologique pour leq uel nous n'avons ni com pétence ni légitimité, encore devons-nous disù nguer dans cet islam complexe et compliqué. n'ayant ni clergé pour di re le dogme ni Califat depuis 1924 et la chute de l'Empire turc pour imposer une politique, deux grandes tendances du point de vue des intérêts franç ais et eu ropéens ... ' , ISLAM DE RESISTANCE: REVOLUTlON ISLAMIQUE D' IRA , HEZBOLLAH, HAMAS ... Un islam de résistance à l'Em pi re cohére nt, articu lé a utour de la Républiq ue islam ique d' Iran, 2J.I i 215 comprenant aussi le H ezbollah liba nais ct le H amas palestinien. Islam de résista nce parfaitement exprimé par les discour cr les actes du président Mahmo ud Ahmadinejad: solidariré avec la révolutio n bolivaricnnc d u président du Vénézuela, Hugo Chavez accords de coopération avec le régim e syrien baasiste, soutien logistique aux combatta nts palestiniens su nnites, contestation de la version officielle des attcm ab du 11 septembre à la tribune de l'ONU. Une polit iq uc au the miq ucme ntanti-i rn pé rialiste et antisio niste qui refuse de to mber dans le piège d u «conflit de civi lisatio ns» ... ISlAM DE COLLABORATION ET DE PROVOCATION: ARABIE SAOUD ITE, AL-QAIOA, BEN LADEN ... À l'oppo é, un i lam présenté comme radicalement antioccidcntal, mais jouam pleinement le jeu du •conflit de civilisatio ns,. dans un partenariat pervers avec l'Amériq ue. La mo narchie aoudie nnc, qui le promeut et le fi nance un peu partout dans le monde, étant en réalité totalement dépendante et complice des États-Un is par le pacce de Quincy; pacte signé en 1945 entre Ibn Saoud ct Franklin O. Roosevelt, garantissant a u régime v:ahhabite la protection militaire a méricaine e n échange du monopole sur ses concessions pétroliè res. U n partenariat militaire et économique encore renforcé depu is 1973 par la mise en place du pétrodolla r (voir chap. 2). 216 Une re lation trouble e ntre islam radica l ct Empire, à l'origine de la création d'AI-Qaida d'Oussama ben Laden, et d' une faço n géné rale de cet •extrémisme isla mique» dont le rôle objectif est de pousser à la confro ntation les populations musulmanes et chrétiennes d'Europe - que ce soit par la sécession du Kosovo voulue par I'OTAi ou le prosélytisme du voile intégral sur le sol français- et cc pour le plus g rand profit de l'Empire américain ... FACE À L:EMPlRE : L:ESPOIR D'UN MONDE MULTIPOLAiRE GARAI'\ITI PAR LA RUSSIE? Face à l'hégémonie a méricaine, une ~u tre o pposition à l' Empire est l'alliance des Etats aspirant à un autre ordre mondial multipolaire. U ne opposition initiée et rendue possible par l'accessio n au pouvoir en Ru ssie de Vladimir Poutine. Prise de pouvoir qui mit un terme, à partir de l'an 2000, à la trahison de Boris E lstine - sorte de Sarkozy fran çais- qui depuis la chute de l' URSS, en 1991, avait totalement soumis la Fédéra tio n de Russie à la puissance américaine. U n contrepoids conséque nt à l'Empire, initié par la création du « Groupe de Shangaï »en 2001, ct qui permit les insoumissions fronta les de l'Iran et du Vénézuela, ainsi que les insoumissions plus discrètes de g rands pays comme le Brésil puis la Turquie ... Une o pposition frontale à l'Empire ma lhe ure usem ent partielle me nt remise en ca use dep uis l'électio n de Dimitri Medvedev ... 217 FACE À !.:EM PIRE : . ' LA MONT EE IMPERIALE DE LA CHINE? Montée de la C hine voire de l'Inde ... Quoi qu'il advienne de cc déplacement inéluctable de la puissa nce économique industrielle vers l'Eurasie, aucun coup ne scrnit plu fatal à l'Empire qu'une ' révolte venant des EtatsUnis même ; soit du lieu de la domi nation mondial e depuis 1913 er la création de la Réserve fédérale américaine (voir cha p. 2). Une révolte possible, et même probable, du peuple américain venue des classes moyennes en voie de paupérisation extrême, guidée par une fraction des élites WASP patriotes, contre cene oligarchie bancaire apatride en train d 'achever de ruiner le pays, tant sur le plan industriel que sur le plan de son rayonnement international. Des signes de révolte qui se multiplient en effet sur deux fronts : - le front économique: la classe entrepreneuriale enracinée d'essence anglo-saxonne et protestante (historiquement incarnée par H enry Ford) tendant de plu s en plus à se révolter contre les spéculateurs de Wall Street, passés peu à peu du partenariat à la pure prédation ; - le front de la politique étrangère qui en est l'extension par la domination de cene oligarchie finan cière sur le Congrès : le soutien inconditionnel à l'état d'Israël s'avérant de plus en plus contraire aux intérêts américains (notamment sur la question iranienne) etsoulevandes protestations grandissantes d'américains de premiers plans issus aussi bien du camp démocrate, comme Jimmy Carter, que du camp républicain. comme Ron Paul. Un front du refu s parfa itement exprimé et synthétisé par l'ouvrage publié en 2009: Le L obby pro-israélien et la politique étrangère am éricaine des deux universitaires américains, Stephen M . Walt et John J. Mearsheirner. Une révolte ami-impériale américaine qui sonnerait la revanche de l'Amérique des pionniers contre les rubber barons de Wall Street, tout puissants depuis 1913, dans ce sourd combat mené depu is l'Indépendance par les patriotes américains 218 219 Une relation différente à l'Empire est celle de la C hine, , à la fo is candidate à la succession impériale des Etats- Unis comme nouvelle hyper-puissance mondiale, mais également, tant que son marché intérieur n'aura pas rejoint sa production, partenaire ' obligé des Etats-Unis sur le plan économique; les , Etats-Unis achetant, à crédit. ce que la Chine produit. Une relation de rivalité ct de complémentarité dont tout indique, sauf option militaire, que la C hin e sortira victorieuse, mais qui risque fort, pour la France et l'Europe, de se tradu ire par le simple remplacement d'une domination impériale par une autre. Une nouvelle domination impériale qui cèlerait néanmoin s la fin de dix-sept siècles de prééminence du monothéisme abrahamique sur notre monde méditerranéen ... ET SI LA RÉVOLTE VE 'AJT DU PEU PLE A.MÉRJCAfr\ ? D'abord le me nsonge ga uche 1 droite. Depuis l'électio n de Sarkozy la preuve semble faite qu 'il n'y a plus ni ga uche ni droite. Mê me si l'o uverture à ga uche du gouverneme nt Fi ll ion est en réa lité l' union sacrée des libérauxatlantistes, il est clair qu'i l n'y a plus guère de différence, sur le pla n de l'économie comme des questions de société, entre la gauche bobo du PS et la droite libérale pseudo sécuritaire d' un Sarkozy. Et si pour les gauchistes, Sarkozy e t un homme de droite, parce que sécuritaire -ce qui est lui fai re une publicité qu'il ne mérite pas, son sécuritarismc ne s'appliquant q u'à la petite bourgeoisie blanche des automobilistes - pour ceux de la d roite nationale, Sarkozy est un homme de gauche: d roit-deJ' hommiste et antiraciste, au mieux une sorte de Tony Blai r français. E n fait, on peut aussi bien dire aujourd 'hu i que les politicie ns du système sont to us de gauche: tous pour le droit du sol, le mariage gay... Ou qu 'ils sont to us de droite: tous ralliés à la domination politique intégra le de l'économie de ma rché. Mais cette confusion de la gauche er de la droite vient aussi de la confusion de le ur défin itio n. Confusion de leur définition, de gauche, de droite, qu i nous amè ne à rappeler qu'il y a deux façons de définir la gauche et la droite. Il y a d'abord, historiqueme nt, la définition de droite qui nous vient de l'Ancien régime. Définitio n qui voit dans la droite les va leurs positives d'honneur, de morale, de respect des anciens et de la hiérarchie. La gauche éta nt a lors la de truction de ses valeurs pa r le libéralisme mo ntant q ui débouchera sur la Révolution frança ise. Le libéra lisme, ses valeurs de calcul amoral ct sa destructio n de l'ordre ancien devant être considéré, en bonne logique, comme le mal ct la gauche; cc que certains hommes qui se pensent de la droite tradition nelle ont tendance à o ublier, quand ils sc ral lie nt systématiquement au libéralisme e n pensant raire leur devoir d' hommes de droite! 220 221 authentiques (voi r chap. 2) contre les oligarques apatrides issus de la City de Londres ... U\ FIW':C E. FACE À CDfPLRE Dans ce contexte de brutalité impé riale, faite de prédation économique et de manipulations ethnicoreligieuses, la Fra nce se trouve e n première ligne, tant sur le plan économiq ue q ue confessionnel. - En première ligne du fait de la volonté de mise au pas d u modèle socia l frança is par le néolibé ralisme anglo-saxon. - E n prem ière ligne du fait de la présence des plus grandes communa utés m usulmanes et juives d'Europe da ns notre république laïque et assi milatrice. .' Autant de tensions et de pteges qut. menacent l'•exceptio n française» sur le plan économique et social, l'« universalisme français» sur le plan social et culturel, et qui po uva nt mene r tout droit à la guerre civile, exigent quelq ues mises au point et éclaircissements ... LE ME SO GE GAUCH E / DROITE R~.:marqu e qui part de la pensée de Proudhon Il y a ensuite la définitio n de gauche qui nous vient du marxisme et de la Révolution d'octobre, pour qui ce qui définit la gauche et la droite est le rapport Capital 1 Travail. Est de gauche ce qui favo rise le Travail. Est de droite ce qui favori c le Capital. Selon cette définition bie n comprise, un patron de PME est donc de gauche, puisque du côté du travail productif; un actionnaire du MEDEF est au contraire de droite, puisque du côté de la rente, de l'exploitation et du parasitisme ; tout comme le fi ls de fam ille oisif, fut-il gauchiste ou RMiste professionne l. O n remarquera au passage que les valeurs de la Révolutio n frança ise, formellement de gauche, puisque fondées sur un égalitarisme abstrait et déclaratif, mais pratiquement de droite, puisque triomphe du libéralisme montant, ne permettent pas de trancher nettement entre les deux camps: de gauche comme le peuple, ou de droite comme la bourgeoisie? Ce qui nourrit encore la confusion française. Oc cene pre mière clarification des gauches et des droites, on peut déjà conclure qu'un mo uvement populaire qui défend à la fois les valeurs morales et le monde du travail est de droite, selon la première définition, et de gauche selon la seconde. Ce qui ne veut pas dire qu'il o'exjste plus ni gauche ni droite ct e ncore moins que to ut se va ut, mais qu'il existe une droite morale qui est, si on y ré fléchit bien, l'alliée de la gauche économique et socia le. Et, à l'inverse, un e gauche a morale q ui s'est révélée être la condition idéologi que de la droite économique dans sa version la plus récente et la plus brutale. ' A la lumière de cen e analyse, quel point commun y a t-i l entre la droite des valeurs ct la droite finan cière? Aucun, sinon la prétention à la dominatio n politiq ue pa r deux groupes sociaux en réa lité inconciliables: - l' un sc fo ndant sur un ordre mora l er la hiéra rchie du monde ancien ; - l'a utre sur l'amoralisme intégral et moderne 222 223 pour nous mener à Mai 68, à la société de consommation et au fameux libéralisme-libertaire. Un libéralisme-libertaire qui n 'est rien d'autre q ue la gauche sociétale- djte aujourd'hui gauche bobo - au service de la droite d'affaires afi n de détruire à la fois la gauche sociale et la droite morale unies par le Cl'R jusqu 'à Mai 68 (voir chap. 4). Un libé ralisme-Jjbertrure dont le rôle était de détruire e n mê me temps : - la gauche sociale incarnée à l'époque par le PCF; -ct la droite morale, incarnée à la même époq ue par de Gau lle et son monde des valeurs de culture • mau rrasstcnnc. Une double destruction au service du pouvoir de l'arge nt qui explique l'incroyable ré ussite politique et mo ndaj ne des soi-di sa nt parias de Mai 68; soit l'alliance Pompidou 1 Cohn-Bendit suivie de l'alliance Giscard 1 BHL. .. CO~TRE LE MENSOI'\GE GAUCHE 1 DROITE : L.:U 1 10N DE L\ GAUCHE DU TRAVAIL ET OE LA DROITE DES VALEURS de la loi du profit, porte o uve rte à tous les arrivismes, toutes les décadences et toutes les mobilités sociales. Une union de deux groupes à prétention dominatrice où le premier, qui n'en a pas les moyens, se met au service du second qui ne partage aucune de ses valeurs: les libéraux se ser vant chaque fois des réactionnaires qu'ils ont historiquement vaincus et chassés du po uvoir, comme autant d'idiots utiles pour garder la majorité contre le peuple, par la fameu se: • union des droites». Soit l'éternelle manipulation de la très respectable droite des va leurs, portée par la classe moyen ne, par le monde de l'argent, issu lui de la gauche historique ... FAIRE BARRAGE À LA GAUCHE, FAIRE BARRAGE À LA DROITE, ~lEME COMBAT ~ À cene union stupide ct mensongère de • l'union des droites po ur faire barrage à la gauche» répond bien sûr la non moins stupide et mensongère « union des gauches pour faire barrage à la droite •, défe ndue aujourd'hui par Jea n-Luc Mélenchon. Un Mé le nchon qui sait pourtant très bien que la gauche libertaire ct sociétale d' un Cohn-Bendit est la pire e nnemie, sur le plan économique et social, de la gauche du travail e ncore défendue par la base du PCF ct de la CGT. Analyse implacable dont il faut logiqu ement et politiqu ement conclure que face à cette fau sse opposition ga uche 1droite, ma squant en réa lité l'allia nce croisée de la droite financiè re et de la 224 gauche libe rtaire, seule l' union symétrique de la gauche du travail et de la droite des valeu rs peut constituer une opposition véritable ... POUR EMPËCHER L.lN ION SACRÉE POPULAIRE: LA MÉCANIQUE ANTIFASCIST E Une unio n gagnante du prolétariat et de la classe moyenne que le pouvoir de l'a rgem doit absolume nt e mpêche r en pé rennisant, par les médias et les clercs stipendiés (voir chap. 3), l'illusio n de l'opposition gauche 1 droite. Un e opposition ga uche 1 droite essentialisée et artificie lle ment maintenue depu is 194 5 par le « pacte antifasciste». Un an ti fascisme désormais sans fascistes, mais scellant sur le dos des vai ncus de la Seconde Guerre mondiale, le partage du pouvoir ct l'alliance discrète des libéraux aùantistes et des communistes. Commun istes remplacés après Mai 68 par les gaucho-trotskistes. Un antifascisme sans fasciste s qui est litté raleme nt l'outil d'endoctrine ment, de pro pagande et de te rreur morale qui permet aujourd' hui e ncore, malgré l'évide nce économique, le maintien é lectoral de l'authentique fascisme impérial : Cette domination du Capital dans sa forme la plus parasitaire - anti-industrie lle ct fin ancière pour l'asser vissement du peu pie par son exploitatio n et sa paupé risation ... 225 D'OÙ LA MASCARADE DE I..:ALTERNANCE U ne unio n e mpêchée po ussant Jes éJecte urs fl oués à l'impuissance du vote sanction systématique: un coup à droite avec Sarko en 2007, un coup à gauche avec Strauss-Kahn e n 20 12 (?), pour la continuation depuis 1969 de la mê me politique ... fNSTRUMENTALISATlON DES TE "SIONS ETHNO, CONFESSIONNELLES : LA MECANIQUE ANTIRACISTE À cette masca rade de la fau sse oppos1t1on gauche 1 droite mai ntenue par l'antifascisme pour dévie r les te nsio ns sociales dans un sens favorable au mondialisme finan cier, vient s'ajouter la ma nipulation des tension cthno-confessionneUes afin d'ethniciser la crise: «arabes» contre « souchiens » to us au bas de l'échelle sociale, plutôt que Travail contre C apital. Une culpabilisation du peuple du travail par l'antiracisme, qui s'est substirué à la question sociale depuis les années Mitterrand; antiracisme instirutionnellui-même construit sur l'anticolonialisme ... LA COLONISATION, TRAHISON DE GAUCHE DE L:UNfVERSALISME FRANÇAIS Pas plus q ue la dénonciation de la mascarade antiraciste ne signifie la réhabilitation du racisme, la critiqu e de l'a nticolo nialisme gauchiste ne signifie l'apologie de la colonisation. 226 Po ur être e ncore plus clai r : a u rega rd de l'u niversa lisme fra nçais dont se réclamaient les colon i ateurs de la Troisième République, issus de la gauche maçonn ique, la colo nisation fut un mensonge et une e rreur. Un mensonge, parce qu'avec un Jules Ferry déclarant à la C hambre: les raas mpin"eures ont sur les races infirieures un droit qu'elles exercent, ce droit, par une trans[om1ation particuli~re, est en même temps un devoir de civiliSation, ajoutant, pour être e ncore plus explicite: ma politique, c'est la théorie, non pas du rayonnement pacifique, mais du rayonnement par la guerre. Ma politique, c'est tme succession d'expéditiom guem"ères aux quatre coi17S du monde 1cette colonisation ne po uvait pas débo ucher po ur les peuples colonisés sur l'éga lité citoyenne, ma is sur l'indigénat; soit un statut à peu près comparable à celui du Palestinien. Une erreur, parce que cette course a u marché captif du débouché colonial sonna aussi notre déclin économique et techniq ue face à l'Allemagne de Bismarck qui, eUe, ava it choisi l'exigence du marché européen. U ne colo nisatio n de gauche, laïq uarde e t républ icaine. à laquelle s'opposait d'ai lleurs, soit dit en passant, la droite m onarchiste et catholique du maréchal Lyautey. Une colo nisation française final ement bien plus indéfendable, parce qu'elle prétendait se faire au nom des va leurs d'égalité et de fraternité issues de la Révolution française, q ue la colon isation anglaise accomplie plus honnêtement a u nom du commerce et du roi . . . 227 Au mensonge de la colo nisation fra nçaise, fa ite d'arrogance impériale pour o ublier l'humiliation de la défaite de 1870 face à l'Allemagne- comme le rappelait C lémenceau - et de mauvais commerce - analysé en profondeur pa r Jacques Marseille succèdera le mensonge de la décolo nisatio n. La décolonisatio n : soit, sous prétexte d'antiracisme, la fin des coûts que représentait la continuité républicaine: ro utes, casernes et autres infrastructures incarnant la «civi lisatio n » chè re à Jules Ferry .. . pour ne garder aux multinationales q ue les bénéfi ces: extractions des matières pre mières et comme rce inéga l. U ne colo nisatio n plus discrète et enfin rentable - appelée aussi « Fra nçafrique » - accom pl ie, ne l'oublio ns pas, avec la complicité des élites indé pendantistes auxquelles les éliœs impériales redistribue nt to ujours, pour leur silence et leur collaboration (essentiellement dans la répression des mouvements indépendantistes authe ntiques), une belle part du gâteau ... gagné à la colonisation, se voit traité de colon par u n Français de fraîche date qui ne l'a jamais subie lui même et qui, des deux, en est l'unique bénéficiaire, puisque sans l'épopée colonia le, ce Fra nçais~q ua nd~ ça-l'arrange croupirait encore au Gabon, ou sous la botte des généraux algériens très démocrates et partageux comme on sait ! Injure in juste envers le peuple de Fra nce pa r laq ue lle ce colo nisé permane nt e ntend bénéficier du privilège symboliq ue de l'éternelle victime; sans oublier, si le devoir de mémoire accompagné de repenta nce progressent e ncore un peu , de répa ratio ns sonnantes et trébuchantes! Une escroque rie morale doublée d'une apo rie inte llectue ll e, puisque cette condamnatio n d u colo nia lisme se fa it au nom des« d roits de l'homme», quand ces fame ux « d roits de l'ho mme» fo nt partie intégrante du bagage colo nial. Une posture et une im posture d'a illeurs to talement contraires aux valeu rs de l'islam , mais q ui furent inculquées à cet ancie n « pote», redeven u «indigène», par les éducateurs gauchistes et autres manipulateurs trotskistes de SOS racisme, pour son plus grand malheur ... DE lA CULPAB ILITÉ COLONIALE À I.:ESCROQUERJE ANTIRACISTE DERRIÈRE ~TIRACISME: I.:IDÉOLOGlE DU MÉTISSAGE Ainsi, par la mascarade de l'antiracisme, succédant elle-même à la mascarade de la décolonisatio n, le pe uple, constitu é m ajonta1rem ent d'ouvrie rs descendant de serfs - soir lui- même «colo nisé de l'inté rieur» - et q ui n'a rien à voir ni ja mais rien U n a ntiracisme aberrant et co ntreproducti f, pui sque qu 'il pousse à la haine raciale a ussi bien le Bla nc in juste ment insulté, qu e le Noir qui voit dans le Bla nc un éterne l colo n, derrière leq uel se cache aussi l'idéologie du métissage. 228 229 MENSONGE DE LA COLONlSATIO ET DE lA DÉCO LONISATION Cette idéologie raciale du mondialisme, qui n 'est pas l'apport réciproque du meilleu r de deux civilisations pou r donner le jazz musette de Djaogo Reinhardt, mais la destruction de toutes les cultures enracinées par leur mixage forcé, débouchant sur le melting-pot, Babel ct l'ilotisme. Cette world cultur~ de la maille du délinquant bling-bling en su rvêt et casquette en tous points libérale, illustrée dans tout son sordide par les gangs eth niq ues, mais tous identiques, des ghettos nord, . . a men cams. U n métissage qui n 'est rien d'autre que le colonialisme du mondialisme q ue nous subissons tous, souchiens comme indigènes ... I..:ANTIRACISME AU SERVICE DE LINÉGALITÉ SOCIALE: LE MENSONGE DE LA DIVERSITÉ DE L.ANTIRACISME À I..:ANTI-ISLAM ISME OU LE GRAND RETOURNEMENT (15 MARS 2004) U n commuoautarisme et une racialisation des rapports sociaux qui s·accompagnent en sus, dans toute l'E urope, du grand retournement de l'antiracisme institutionnel en anti-islamisme {voir chap. 6). Un retournement d'alliance., au nom de la laïcité, opéré sous la pression des réseaux maçonniques et sionistes, et sanctionné en France par la loi antifo ulard du 15 ma rs 2004, aggravée depuis par la loi anti-burqa du 14 septembre 201O. Une stigmatisation orchestrée des musulmans, désormais désignés comme boucs-émissa ires au peuple de souche touché par la crise, pa r ceux-là même qui les ont fait venir et poussés à l'agressivité ami-française, afin que la colère sociale légitime envers les élites mondialistes, fort peu musulmanes, se transforme en guerre civile inter-ethnique. Un changement de cap q u i s'est déjà traduit sur le plan politico-médiatique par l'éviction d' un Ju lien Dray au profit d'Alain Finkielkraut pour le discours , d'élite; suivi maintenant d'Eric Zemmour dans sa version grand public ... Un antiracisme q ui, quand il n'est pas l'apologie du métissage, est l'apologie toute aussi néfaste du • communautansme. Une • politique de la diversité • qui prétend après les femmes, les jeunes et les gays - faire la promotion des • minorités visibles • , mais qui consisrc, en réalité, à pousser en avant quelques «colla beurs» et « négros de service •, style Fadela Amara et Ra ma Yade, renvoyés une fois usés à leur anonymat. Une volonté de racialisation des rapports sociaux qui, outre renforcer les tensions ethniques e n période de cri se, ne sert qu 'a masquer la baisse générale de l'égalité sociale et la panne de l'ascenseur républicain e n régi me néo-libéral. .. Mais la nature de la gauche sociétale ayant horreu r du vide, il faut bien remplacer l'immigré son rôle de ja une dans le dumping social et de métisseur involontaire - par une a utre cause tout autant sans frontières et propice a u Marché. Fi donc de l'islam iste, l'Arabe laisse la place à 230 231 DU DÉCLIN DE CA!':TIRACISME À I.:ÉCOLOGIE l'arbre dans le cœur versati le du bobo, désormais son combat sera l'écologie .. . LE RETOUR À t:ASSIMILATION, MAIS QUELLE ASSIMILATION ? Pour contre r cene montée des tensions, l'idéal bien sûr serait le retour à l'assimilation: que nous adhé rions tous, immigrés comme de souche, à l' universa lisme français. Seu lement, petit problème, durement écorné par le mensonge colonial, un siècle d'ethnologie et deux gue rres mondiales europée nnes qui nous en ont fa it rabattre sur la supé riorité de l'Occide nt des Lumières, ce modèle, nous Français, n' y croyons plus nous-mê mes. Sans compter q ue dans le même temps, nos élites républica ines - y compris Eric Zemmour par son soutien à l'atlantiste Sarkozy - se sont tous ralliés au modèle néo-libéral et communautaire a nglo-saxon q ui e n est l'exacte négation . Leur combat pour l'assimilation se réduisant du coup à se plaindre, e n sortant du dîne r du CRIF, que le Q uick - spécialité ô combien fra nçaise - puisse désormais être hallal 1 Sursaut identitaire malheureusement insrrumenralisé par les réseaux francs-maçons et sionistes- via Riposte laïque et la Ligue de défense juive (LDJ} pour faire des «apéros saucisson et pinard » un ramassis de gueulards avinés appelant à la Reconquista afin de hâter, sur le modèle yougoslave, l'éclatement du pays par la guerre civile inter-ethnique. Le tout pour le plus grand bénéfi ce du projet mondialiste qui prospère sur le décombre des Nations . .. CAVENIR DE I:ISLAM EN FRANC E : MUSULMANS PATlUOTES CONTRE ISLAMO-RACAJLLES Bien sûr cette situation géné rale de métissage forcé finir forcément par générer, au sein du peuple, un authentique et légitime sursaut identitaire. Quant à savoir si l'i slam est un bien ou un mal pour la France, rappelons q ue pour cette religion sans clergé, il n 'existe pas qu'un islam pilota nt une horde compacte et disciplinée de musulmans du haut d' un quelconque Califat, m ais une diversité de musulmans livrés à des pouvoirs divers, dont la plu part se tie nnent loin de l'agitation comme de la politique. D'abord les anciens, issus du travail immigré d'avant le regroupement fam ilial, qui pratique nt un islam culturel et discret : vieux travailleurs prolétaires, au mie ux petits commerçants encadrés à la fois par le pays d'origine, Algérie, Maroc, Tunisie ... et l'État français, ministère de l'Intérieur, relais socialistes, CIUF ... en apparence indépendants les uns des autres mais depuis des lustres la main dans la main. Une vieille génération de musulmans élevés dans la soumission et la crainte du pouvoir, que ce soit celui de l'ancienne France coloniale ou 232 233 / I:JNSTRUMENTALISATION IMPÉRIALE DU SURSAUT IDENTITAJRE des dictatures « décolonisatrices,. toutes aussi reluisantes qui lui ont succédé. Aussi, prétendre que ces petites gens, présents sur notre territoire depuis quarante ans et plus, posent des problèmes de délinquance est parfaitement malhonnête. Les jeunes ensuite, nés eux sur le territoire, Français n'ayant connu en fait que la France, et réagissa nt en Occidentaux nourris aux "droits de l'homme" aux provocations anti -islamistes; provocations qui sont devenues monnaie courante depuis le retournement d'alliance de la loi amifoulard de 2004. Une nouvelle génération de musulmans qui ne suit plus l'ancienne, c'est-à-dire ni l'imam du bled ni celui du ministère de l'Intérieur ou du CRIF - c'est d'ailleurs le même- et qui, pour compliquer les choses, se divise en deux camps de plus en plus opposés. D'un côté: cene nouvelle génération de Français musulmans intégrés, diplômés et entrepreneurs, cherchant dans la théologie islamique les raisons de sortir de la catastrophique posture victimaire imposée par SOS Racisme - afin de pouvoir enfin aimer pleinement et sincèrement leur pays: cene France dans laquelle ils savent, pour avoir les moyens de comparer avec le pays d'origine dans lequel ils n'ont aucune envie de retourner si ce n'est en vacances, qu'être né est une chance. De l'autre et à l'opposé: cette nouvelle génération de paumés, issus des ghenos de la relégation et d'un déclasse ment chaque jour aggravé par la crise mondiale, porteurs d'une idéologie délinquante américaine libérale prolongeant désormais dans un salafisme bricolé et superficiel - type Un Prophète, de l'ancien animateur de supérette rêvant d'Hollywood, Abdel Raouf Dafri - leur haine revancharde d'une France coloniale qui ne l'a jamais été de leur vivant; une haine confuse et épaisse, issue en droite ligne du rap ami-gaulois fort peu islamique, mais étrangement promu depuis vingt ans au rang de «cu lture jeune» par les médias dominants. Les premiers, élevés dans un patriarcat ayant échappé à la féminisation 68, à la fois issus de la gauche du travail (études menées à bien malgré le handicap social), mais pratiquant la droite des va leurs (retour à la tradition contre les sirènes du matérialisme moderniste) sont incontestablement une chance pour la France, si on entend par là l'espoir de son redressement. Les seconds, voyous apatrides, désormais uttaviolents, cultivant la haine du Blanc, ct q ui sont effectivement- sauf pour le facteur de Neuilly toujours fa n, de son Montmartre bobo, du ringard ]oey Starr - ce que tous les observateurs lucides en disent, que ce soient les démographes intègres, la police débordée, le petit peuple, toutes ethnies confondues, ct même les« identitaires » qui sont, côté gaulois, leur exact pendant: ces « islamoracailles » à mettre ra pidcmcnt hors d'état de nu ire avec, pourquoi pas, déchéance d'une nationalité française qu'ils haïssent et billet gratuit vers ces paradis islamiques qu'ils idéalisent: Kosovo, Tchétchén ie, Arabie saoudite ... Ce qui serait sans doute la plus cruelle, mais la plus salutaire sa nction à leur infliger ! 234 235 POUR UNE RÉCO C ILIAT ION NATIO 1ALE: AOUN ET NASRALLAH PLUTÔT QUE MILOSEVlC ET LE KOSOVO D e l'issue de ce combat entre ces deux jeunesses: musulmane patriote ct islamoracaille, désormais face à face et opposées e n tout - y compris e n islam - dépend en fait, outre la crise économique, le chaos de la guerre civile ou le redressement par la réconciliation nationa le. E t dans cc combat po ur la France, nous devons . . apporte r toue notre soutten aux premters: ces patriotes musulma ns qui travaillent, entreprennent et ramènent des méda illes po ur le drapeau dans les compétitions sportives... Co mm e nous devons rompre désormais avec to u ce dialectique de l'excuse, être intransigea nt avec les seconds qui se comportent eux, n'en déplaise à la confuse et manipulée H o uria Bo uteldja, comme une horde de sous-chiens. Un combat qui ne se joue donc pas entre Français et musulmans, comme voudraient nous le fai re croire les agents de l'Empire, mais entre fils de France aimant vraiment la France et ennemis de la Fra nce, toutes couleurs et to utes reljgions confondues. Le salut du pays étant plutôt à a ller chercher du côté de la réconcil iation nationale entreprise au Liban par le général Aoun, président du Courant patriociquc libre, chrétien maronite, et Hassan N as ra llah, secrétaire géné ral du H ezbolla h musulman, que d u côté de la Yo ugoslavie, où l'e ntreprise de Reconquista me née par un Slobodan Milosévic, e ntièrement noyauté par la CIA, a conduit à la pa rtition d u Kosovo voulue par l'OTAN ... CONCLUSION : DEMAIN LA GOUVERNANCE GLOBALE OU LA RÉVOLTE DES NATIONS ? l nstrumenta lisation de l' huma nisme hellénochrétie n, noya utage de la République pa r les réseaux, exacerbatio n des a ntagonismes de classes, manipulation de la démocratie d 'opinion ... Tout indique qu'un lo ng processus, initié au XVlllcsiècle par u ne oligarchie bancaire mue par l'hybris de la dominatio n, approche de son épilogue. Un projet concerté, passé par de multiples sauts, de Ven ise à ew York en passant par Francfort ct Londres, qui ne s'est pas accompli sans heurts, mais qui sem ble aujourd' hui proche de so n achèvement, puisque après plus de deux siècles de travail occu lte, il ose enfin se présenter sous son nom. Ce Nouvel ordre mond ial pa r leq uel celle oligarchie prédatrice exige désormai s, par la voix de ses ser viteurs aussi bien de droite, comme Bush père et fi ls, que de gauche, co mme Roca rd ou 237 Strauss-Kahn, que lui soient remis les pleins . pouvo1rs. Exigence d'une • gouvernance globale » au-d essus du suffrage citoyen ; exigence d'un «gouvernement mondial » sur les décombres des arions présenté comme ultime solution aux crises, aux famines et aux guerres favorisées à dessein. Une tentative d'imposer par la ruse un pouvoir dictatorial qui met, à l'horizon 2012, le monde occidental fa ce à cc choix qui l'engage tout entier : La soumission totale à cette oligarchie spoliatrice qui n'a eu de cesse, depuis plus de deux siècles, d'organiser cette «guerre de tous contre tous>> annoncée par Marx, pou r parvenir à cette fin. Ou la révolte des peuples enraci nés réduits en esclavage, quand cc n'est pas poussés à la misère, contre cette oligarchie nomade aux procédés sataniques menant, pour son seul intérêt, le monde à cet «âge sombre» décril par la Tradition. TABLE DES MATIÈRES 1 :TRODUCTIO~ : CŒ.fPRE "DRE LEMPIRE 1. DIEU ET LA. RAISO 1 1 13 15 2. DIEU, LA RAISON ET LA. BANQUE 39 3. LES IDÉES, LES GRANDS HOMMES, LES RESEAUX 75 4. DES CLASSES ET DES LUTTES 115 5. DÉMOCRATIE DE MARCHÉ ET D"OPINION 145 6. L:E~IPIRE El' ACTIO:"'\ 173 7. RÉSISTERA LEMPIRE 213 CONCLUSION : DEMAI . LA. GOUVERNANCE GLOBALE OU LA RÉVOLTE DES NATIONS ? 237 2012 : soit la dicta ru re de l'Empire ou le début du soulèvement des peuples. La gouvernance globale ou la révolte des nations.