Vision Macro
septembre 2016
Belfius Research
États-Unis : Janet Yellen prépare les marchés à une hausse des taux. 2
Zone euro : l’inflation reste faible, mais orientée à la hausse désormais 3
Belgique : hausse des investissements au deuxième trimestre 6
Japon : le gouvernement Abe annonce un nouveau programme
d’aide en réaction aux données macro décevantes. 9
Chine : la confiance des consommateurs vacille. 10
Taux : en septembre, les banques centrales volent la vedette. 11
FX : la livre sterling encaisse le contrecoup du Brexit. 12
Tableaux des prévisions 13
Dr. Geert Gielens
Chief Economist
+32 2 222 70 84
Stefan Hulpiau
Senior Economist
+32 2 222 19 76
Frank Maet
Senior Economist
+32 2 222 69 97
Durant les mois d'été, il est
apparu de plus en plus
évident que les responsables
de la politique monétaire
envisagent une nouvelle
hausse du taux à court
terme.
Si les chiffres de l'emploi du
mois d'août sont
suffisamment solides, plus
rien n'empêchera une
hausse des taux lors de la
prochaine réunion du 21
septembre.
États-Unis : Janet Yellen prépare les marchés à une hausse des taux.
Durant les mois d'été, il est apparu de plus en plus évident que les responsables
de la politique monétaire envisagent une nouvelle hausse du taux à court
terme. L'issue surprenante du référendum sur le Brexit fin juin et les tensions
qui en ont résulté dans un premier temps sur les marchés financiers, semblaient
toutefois écarter une hausse des taux par la Fed en septembre. Le
ralentissement de la croissance du PIB américain au premier semestre 2016 qui,
selon les chiffres officiels provisoires, reste juste inférieure à la croissance de la
zone euro (voir graphique 1) ont renforcé l'idée selon laquelle la Réserve
fédérale ne relèverait pas son taux directeur avant décembre, voire avant 2017.
Mais les déclarations récentes des responsables de la Fed et notamment de sa
présidente Janet Yellen, indiquent que la Banque centrale américaine envisage
de relever son taux directeur plus tôt que ce que les marchés financiers avaient
anticipé. Après quelques mois plus difficiles au printemps, la croissance de
l'emploi s'est à nouveau accélérée alors que l'inflation salariale est restée
supérieure à 2,5 %. Selon certains membres de la Fed, l'économie américaine se
rapproche ainsi lentement du niveau du plein emploi. Autrement dit, les raisons
invoquées au premier semestre pour ne pas relever les taux, telles que la
faiblesse de l'inflation, la croissance décevante et les désillusions post-Brexit sur
les marchés financiers mondiaux, ne semblent plus d'actualité.
Si les chiffres de l'emploi du mois d'août sont suffisamment solides, plus rien
n'empêchera une hausse des taux lors de la prochaine réunion du 21
septembre. Selon nous, cela ne signifie pas pour autant que la Réserve fédérale
appliquera une politique de taux plus agressive étant donné que certains
indicateurs macroéconomiques restent relativement faibles et qu'il n'est pas
question d'inflation structurelle galopante pour l’instant. Plus tôt dans l’année,
la Fed avait notamment prévenu que la croissance des investissements des
entreprises aux États-Unis avait sensiblement ralenti en 2016 (graphique 2).
Nous supposons que les responsables de la politique monétaire agiront
progressivement jusqu'à ce que la croissance sur le marché de l'emploi se
traduise clairement en une demande finale solide tant de la part des entreprises
que des consommateurs.
2
source: Factset
Belfius | Vision Macro septembre 2016
Graphique 1 : Croissance économique dans la zone euro
au 1er semestre 2016 plus forte qu'aux États-Unis
Graphique 2 : Croissance US des investissements des
entreprises (en % en glissement annuel)
Après une croissance
trimestrielle étonnamment
forte de 0,6% au premier
trimestre, la croissance a
légèrement régressé à 0,3%
au deuxième trimestre, mais
sur une base annuelle elle a
quand même atteint 1,6%.
L’indicateur du sentiment
économique a baissé au
mois d’août.
La consommation privée
reste un des boosters de la
croissance économique.
Zone euro : l’inflation reste faible, mais orientée à la hausse désormais
Après une croissance trimestrielle étonnamment forte de 0,6% au premier
trimestre, la croissance a légèrement régressé à 0,3% au deuxième
trimestre, mais sur une base annuelle elle a quand même atteint 1,6%.
Ceci est conforme aux nouvelles prévisions de croissance que la BCE a
publiées début juin : pour l’ensemble de 2016 une hausse réelle du PIB de
1,6% (auparavant 1,4%), qui grimperait à 1,7% en 2017 (inchangé).
L’indicateur du sentiment économique a baissé au mois d’août, passant de
104,5 à 103,5 points, après être resté stable pendant quatre mois au-
dessus de 104 points. Il y a eu un fléchissement de la confiance dans tous
les secteurs, à l’exception du secteur de la construction, et la confiance des
consommateurs a elle aussi légèrement diminué. La baisse a été la plus
forte dans l’industrie, consécutivement à un recul dans l’appréciation des
carnets de commande, le plus marqué depuis février 2009. Le petit
fléchissement de la confiance des consommateurs (-0,6 point) était une
conséquence d’une vision plus pessimiste du chômage, qui n’a pas pu être
totalement compensée par une évaluation plus positive de la situation
économique générale et des futures possibilités d’épargne.
En juin, la production industrielle était supérieure de 0,6% à celle du mois
précédent et, par rapport à il y a un an, la hausse était de 0,4%. En avril, le
taux d’occupation de la capacité de production dans l’industrie a
légèrement diminué pour atteindre 81,5%. La production dans le secteur de
la construction a été stable en juin par rapport au mois précédent, mais par
rapport à il y a un an, celle-ci était encore de 0,6% plus élevée. La
consommation privée reste un des boosters de la croissance économique.
Ceci se manifeste notamment dans le commerce de détail. En juin, le
volume du chiffre d’affaires dans le commerce de détail était supérieur de
1,6% à ce qu’il était il y a un an.
3
source: Factset
Belfius | Vision Macro septembre 2016
Graphique 3: évolution du PIB (% 1 trim. et 1 an) Graphique 4: indicateurs de la confiance
Jul-13
Oct-13
Jan-14
Apr-14
Jul-14
Oct-14
Jan-15
Apr-15
Jul-15
Oct-15
Jan-16
Apr-16
Jul-16
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
1,8
EmuGdp-Constant Prices, Growth RatePreviousPeriod, Sa,%- EuroZone(Left)
EmuGdp-Constant Prices, Growth RateSamePeriod PreviousYear, Sa,%-EuroZone(Right)
2012 2013 2014 2015 2016
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
80
85
90
95
100
105
110
Economic sentiment indicator, Euroarea(Right)
Industrial confidence indicator, Euro area (19 countries) (Left)
Consumer confidence indicator, Euro area (Left)
L’excédent commercial de la
zone euro avec le reste du
monde est 20% plus élevé
qu’au premier semestre
2015.
Le taux de chômage était
stable à 10,1% en juillet.
La croissance annuelle de
l’allocation de crédit au
secteur privé était de 1,0%
en mai.
Les exportations de marchandises vers des pays en dehors de la zone euro
ont atteint 1005,5 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2016, soit
1% de moins qu’au cours de la même période l’année dernière. Avec 871
milliards d’euros, les importations de marchandises provenant de
l’extérieur de la zone euro ont également été inférieures de 3% à l’année
passée. L’excédent commercial de la zone euro avec le reste du monde
s’est ainsi élevé à 134,5 milliards d’euros, soit grosso modo 20% de plus
qu’au premier semestre 2015.
Le taux de chômage dans la zone euro s’élevait à 10,1% en juillet, soit un
taux stable par rapport à juin et à mai, mais nettement inférieur aux 10,8%
de juillet 2015. La tendance à la baisse s’observe dans presque tous les
Etats membres, mais il subsiste de grandes différences entre le taux le plus
bas, celui de l’Allemagne (4,2%) et les taux très élevés de la Grèce (23,5%)
et de l’Espagne (19,6%). Le chômage des jeunes (de moins de 25 ans) est
aussi orienté à la baisse, à savoir 21,1% contre 22,1% il y a un an, mais ici la
baisse est moins uniformément répartie et il y a également de grandes
différences entre l’Allemagne (7,2%), d’une part, et la Grèce (50,3%) et
l’Espagne (43,9%), de l’autre. La baisse du taux de chômage, qui s’est
amorcée lentement en juillet 2013, a commencé à s’accélérer en 2015. La
Commission européenne s’attend à ce que le taux moyen de chômage
(10,9% en 2015) continue de diminuer, respectivement de 0,6% en 2016 et
de 0,4% en 2017.
La croissance de la masse monétaire sur une base annuelle, mesurée par
M3, était à 5,0% en mai contre 4,6% en avril. La croissance annuelle de
l’allocation de crédit au secteur privé (adaptée pour les ventes et
titrisations) était de 1,0% contre 0,8% en avril. Depuis début 2014, cette
croissance avait commencé à s’améliorer. En mai, la croissance sur une
base annuelle des crédits aux ménages a légèrement progressé jusqu’à
1,6% (1,5% en avril) et celle des crédits aux entreprises est également
passée à 1,4% (1,2% en avril).
4
source: Factset
Belfius | Vision Macro septembre 2016
Graphique 5: production industrielle et taux d’occupation
Graphique 6: évolution du taux de chômage
07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
68
70
72
74
76
78
80
82
84
86
EuroArea CapacityUtilization(%) (Right)
Industrial Production-EuroArea (%YoY)(Left)
2012 2013 2014 2015 2016
16.000
16.500
17.000
17.500
18.000
18.500
19.000
19.500
9
9,5
10
10,5
11
11,5
12
12,5
HarmonizedUnemployment Rate-EuroArea(Right)
Numberof unemployed, ThousPersons-EuroArea(Left)
En août, l’inflation sur une
base annuelle, était de
0,2%. La période d’inflation
négative semble donc bel et
bien terminée.
Les finances publiques de
l’ensemble des pouvoirs
publics se sont améliorées
dans la zone euro au
premier trimestre 2016 par
rapport à il y a un an.
En août, l’inflation sur une base annuelle, était, tout comme en juillet, de
0,2%, contre 0,1% en juin, -0,1% en mai et -0,2% en avril. La période
d’inflation négative semble donc bel et bien terminée. Cette inflation
négative était uniquement due à la baisse des prix de l’énergie. En août,
ceux-ci étaient encore inférieurs de 5,7% à ce qu’ils étaient il y a un an,
mais d’autres catégories de produits ont enregistré une hausse de prix, de
carrément +1,1% du côté des services. L’inflation sous-jacente, qui ne tient
pas compte des prix de l’énergie et de la nourriture, est donc toujours
restée positive et s’élevait à 0,8% en août. De manière générale, on
s’attend à ce que l’inflation demeure faible pendant encore un bon bout de
temps.
Début juin, la BCE avait publié de nouvelles prévisions sur l’inflation dans
les prochaines années. Elle avançait pour 2016 une inflation IPCH de 0,2%
(auparavant 0,1%), qui grimperait en 2017 à 1,3% et en 2018 à 1,6% (tous
deux inchangés). Le 8 septembre, la BCE publie de nouvelles prévisions.
Les finances publiques de l’ensemble des pouvoirs publics se sont
améliorées dans la zone euro au premier trimestre 2016 par rapport à il y a
un an. Le déficit public a baissé à -1,6% du PIB contre -2,2% il y a un an. Les
dépenses publiques sont passées de 48,8% du PIB au premier trimestre
2015 à 48,0% cette année-ci et les recettes publiques ont baissé de 46,6% à
46,3%. La dette publique brute en cours à la fin du premier trimestre a
baissé, passant de 93,0% du PIB en 2015 à 91,7% cette année-ci.
5
source: Factset
Belfius | Vision Macro septembre 2016
Graphique 7: inflation et inflation sous-jacente (% 1 an)
Graphique 8: déficit et dette publics (% du PIB)
2012 2013 2014 2015 2016
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5 (%1YR)Euroarea, HICP,All Items(%YoY) (%1YR)Euroarea, Coreinflation(%YoY)
-4,5
-4,0
-3,5
-3,0
-2,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
83,0
84,0
85,0
86,0
87,0
88,0
89,0
90,0
91,0
92,0
93,0
94,0
2012Q1
2012Q2
2012Q3
2012Q4
2013Q1
2013Q2
2013Q3
2013Q4
2014Q1
2014Q2
2014Q3
2014Q4
2015Q1
2015Q2
2015Q3
2015Q4
2016Q1
General Government Debt and Deficit (% GDP)
Debt (Left) Deficit (Right)
1 / 14 100%
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