DE LA CROISSANCE AU DEVELOPPEMENT

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DE LA CROISSANCE AU DEVELOPPEMENT
De la page 13 à 32
INTRODUCTION :
La croissance économique qui s'est faite depuis plus de 2 siècles dans
les pays industrialisés, s'est accompagnée de nombreuses mutations
économiques et sociales. Elle s'est traduite par des transformations
sectorielles avec le développement de l'industrie, puis des services, alors que
le secteur primaire voyait dans le même temps ses effectifs décroître. La
croissance est une notion quantitative. On peut la définir comme un
accroissement durable du P.I.B. ou du P.N.B. par tête. Toutefois cette
croissance peut être minorée par une forte expansion de la population, d'où
une approche fréquente en terme de variations du P.I.B. ou du P.N.B. par
tête. La croissance économique peut résulter de l'augmentation des facteurs
de production mis en œuvre, elle sera donc qualifiée d'extensible et la
croissance sera dite intensive si elle repose essentiellement sur des gains de
productivité. La croissance économique d'un pays peut être définie comme
une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme
sans cesse élargie de biens économiques. Cette capacité croissante est
fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et
idéologiques qu'elle requiert.
Définition de F. PERROUX : " La croissance est définie comme un
accroissement durable de la dimension d'une unité économique simple ou
complexe, réalisé dans des changements de structures et éventuellement de
systèmes, et accompagné de progrès économiques variables."
La croissance se définit donc comme la progression quantitative de la
production. L'expansion est l'augmentation de la production sans
changements importants dans les techniques. Les facteurs de production
disponibles et l'agencement général de l'économie et de la société,
phénomène de court terme. Quant au développement, il implique une
amélioration du bien-être de toute la population se traduisant par une
hausse du revenu par tête. Un accroissement de la ration alimentaire et un
meilleur accès aux services de la santé et de l'éducation, c'est donc un
phénomène qualitatif.
I.
Des indicateurs pour mesurer les agrégats
Les agrégats usuels : P.I.B. et P.N.B.
a) Le P.I.B. = produit intérieur brut
Agrégat fondamental, il représente ce qui a été produit par les agents
résidents (en France ou à l'étranger) sur le territoire économique pendant la
période envisagée. Le P.I.B. se décompose en P.I.B. marchand (constitué de
biens et de services vendus), en P.I.B. non-marchand qui comprend les
services gratuits ou quasi-gratuits rendus par les administrations et qui sont
évalués au coût des facteurs. Pour évaluer le P.I.B., on additionne les
contributions à la production des différentes unités productrices, c'est-à-dire
les valeurs ajoutées. La V.A., c'est la différence entre le chiffre d'affaire et les
consommations intermédiaires (C.I.).
C.I. : valeur des biens et services consommés au cours du processus de
production, c'est-à-dire détruits ou incorporés à un produit plus complexe.
Dans les comptes de la comptabilité nationale, la V.A. a été calculé
hors T.V.A. et les produits importés évalués sans incorporation des droits de
douane.
Le P.I.B. = Σ des V.A.+ T.V.A. + droits de douanes - subventions à
l'importation.
P.I.B. = consommation finale + F.B.C.F. + variations de stocks +
exportations - importations.
b) Le P.N.B. = produit national brut
Il mesure la production nationale, c'est-à-dire celle réalisée par les
agents économiques français à l'intérieur et à l'extérieur du territoire
économique.
P.I.B. et P.N.B. = peu de différence (pour la France).
c) La portée de ces indicateurs : P.I.B. et P.N.B.
Ils sont utilisés dans les comparaisons internationales. Le P.N.B. par
habitant permet de comparer des pays très dissemblables. De ces
comparaisons internationales émergent des groupes de pays.
Les différentes nominations ou critères de développement : P.S.D.,
P.V.D. (pays en voie de développement), tiers monde, P.E.D., N.P.I., P.M.A.
(pays moins avancés).
La classification des comités de développement de l'O.N.U. ; les P.M.A.
ont été définis en 1970 24 pays ; aujourd'hui, il en existe 40. Ils sont
caractérisés par :
Ö un P.N.B. par habitant très faible (inférieur à 500$ par an)
Ö un taux d'alphabétisation inférieur à 40%
Ö une contribution au P.N.B. des industries manufacturières
inférieurs à 10%
Ö une économie à dominante agricole, très peu industrialisée
Ö un niveau de vie le plus faible
Ö une espérance de vie très basse
Le niveau de vie par habitant n'est qu'une approche très partielle du
niveau de développement. Pour les pays du tiers monde en particulier il est
fonction du niveau de développement de l'économie marchande, des
échanges monétaires et il néglige complètement l'autoconsommation.
Faibles revenus
Faible croissance
Consommation insuffisante
Epargne insuffisante
Faible investissement
L'augmentation des inégalités permet que se dégagent des couches
sociales à revenu plus élevé ayant des capacités d'épargne et de
consommation plus importante des modes de consommation que l'économie
locale ne permet pas de satisfaire.
II. Les limites des indicateurs
a) Des lacunes
Doc. 20 p 22
Ö Economie informelle : économie ne régnant pas dans l'égalité et
n'étant pas sous le contrôle de l'Etat.
Ö Economie dualiste : englobe l'économie formelle et informelle
b) Une comptabilisation paradoxale
Le P.I.B. enregistre en produit des éléments qui en réalité constitue
des coûts, des biens irremplaçables, peuvent être détruits pour une valeur
ajoutée. La croissance cause des dégâts à la nature qu'il n'est pas possible
de négliger.
Doc. 12 p 18
1. Selon l'auteur, l'argent ne fait pas le bonheur, la croissance élève à la fois
les richesses et les besoins à des rythmes indéterminés, la croissance
peut donc créer des frustrations nouvelles. On relèvera ici une conception
particulière du bonheur et de la croissance. Ce bonheur se définit comme
la capacité de prendre la vie comme elle vient. Ou de se contenter de ce
que l'on a. La croissance résulte d'une recherche vigilante des chances
économiques donc d'une volonté de transformations.
2. La croissance est néanmoins souhaitable, car elle élargit le champ des
possibilités, elle renforce le contrôle de l'homme sur son environnement et
elle peut nous libérer des contraintes.
3. Aujourd'hui, les interrogations sur la croissance n'ont pas disparu. La
croissance est toujours considérée comme souhaitable, ne serait-ce que
pour les emplois qu'elle induit. Et les interrogations portent sur la finalité
de celle-ci.
Doc. 3 p 19
Le développement : c'est la combinaison des changements mentaux et
sociaux à une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et
durablement son produit réel global.
1. Les changements structurels sont à la fois le résultat et les facteurs de la
croissance. En fait, on peut reprendre l'exemple de l'éducation, de la
quête du savoir, et de la montée des qualifications.
•
Changements techniques : la révolution industrielle du XVIII
amélioration du mode de vie, robotisation.
•
Changements économiques : passage de l'économie basée sur
l'agriculture à l'économie sur l'industriel, augmentation de la productivité,
développement du marché, économie d'échelle, rôle de l'Etat.
•
Changements techniques : la
robotisation, Smith, Taylor, Ford.
•
Changements sociaux : l'alphabétisation, la montée des qualifications, la
protection sociale(système de santé, d'éducation).
•
Changements institutionnels : institution familiale, bureaucratisation des
institutions, démocratie de l'Etat (égalité et liberté)
mécanisation,
ème
siècle,
l'automatisation,
la
c) L'absence de d'indications quant à la réelle répartition des richesses
Le P.N.B. ne prend pas en comte l'inégale répartition des revenus très
marquée dans certains pays. Ex : le Brésil
d) Le problème des comparaisons internationales et nationales
Au niveau national, pour comparer l'évolution du P.N.B. sur une
longue période, il faut évaluer la richesse du pays à prix constant en
éliminant l'effet inflation.
Les comparaisons au niveau international publiées par différents
organismes (l'O.N.U., la banque mondiale, l'O.C.D.E. = organisation de
coopération et de développement économique) restent délicates à interpréter,
à cause du problème de conversion d'unités monétaires différentes, en une
monnaie commune et ceci malgré les travaux de l'O.N.U., relatifs à la
normalisation des définitions et méthodes, le P.N.B. en $ par habitant est
souvent retenu.
e) Un indicateur plus performant : l'I.D.H.
Doc. 21 p 23
Un nouvel indicateur composite qui est calculé depuis 1990 par le
P.N.U.D. (= programme des Nations Unies pour le développement). L'I.D.H.
est une contribution à la recherche de critères socio-économiques
permettant de mesurer le progrès d'un pays sans avoir à se fonder sur le
P.N.B. Il se compose de 3 éléments fondamentaux du développement
humain:
Ö la longévité,
Ö le savoir,
Ö le niveau de vie.
Il permet donc d'apprécier quantitativement et qualitativement le
développement d'un pays additif (p26, 27, 28). L'additif de l'I.D.H. est un
indicateur complexe qui comprend le revenu international, l'espérance de vie
et le niveau de vie (indicateurs sociaux). Il suppose implicitement que le
développement ne peut être limité à la croissance du P.N.B., et qu'il doit
permettre aux être humains de jouir d'une longue vie, d'être en bonne santé
et d'exercer leur créativité. L'I.D.H se propose donc de mesurer la qualité de
vie, pour cela, une note est attribuée aux 3 éléments suivants :
Ö la durée de vie (mesurer l'espérance de vie à la naissance),
Ö le niveau des connaissances (mesuré par le taux d'alphabétisation
et la durée des études),
Ö le revenu.
Le "meilleur" pour chaque critère se voit attribuer la note 1 et le moins
"bon", la note 0.
Comparaisons entre l'I.D.H. des pays industrialisés et celui des P.E.D.
Plus l'I.D.H. est éloigné de 1, plus l'écart entre le pays étudié et "le meilleur"
est important.
Ex : le Canada a un I.D.H. de 0,892, alors que celui de la Guinée
est de 0,052.
En fait, le classement des pays en fonction de leur I.D.H. est très
proche de celui obtenu en fonction de leur P.N.B. par habitant. Notons aussi
qu'entre 1975 et 1985, le classement n'a guère évolué, si on excepte le cas
des N.P.I., et l'I.D.H. a sensiblement régressé dans 10 pays, ce qui signifie
que les fruits de la croissance, fut-elle ralentie, n'ont pas profité à tous.
Les limites de l'I.D.H. :
Comme le niveau de vie, l'I.D.H. est critiqué car il est une moyenne qui
cache des disparités :
Ö le P.N.B. est une mesure imparfaite de la production des richesses
Ö le taux d'alphabétisation indique seulement la maîtrise des bases
(la durée des études ne dit rien de leur contenu ni de leur intensité)
Ö le respect des droits de l'Homme, le niveau de pollution ne sont pas
pris en compte alors qu'il s'agit d'éléments importants pour définir
la qualité de vie.
Ö L'I.D.H. mesure des écarts de qualité de vie par des niveaux
absolus (un pays peut voir son I.D.H. baisser même si la qualité de
vie y a augmenté)
En conclusion, avec la révolution industrielle, une aire de croissance
et de développement s'est ouverte dans les économies occidentales :
augmentation de la production, de la productivité, de la consommation, du
niveau de vie. Or, ces bouleversements n'ont guère été partagés par les pays
du sud, les écarts se sont creusés. Pourquoi certains pays ont-ils décollés et
pas d'autres ?
CONCLUSION :
Les indicateurs P.I.B., P.N.B., même entachés d'erreurs sont
nécessaires, il faut surtout, lorsqu'on les emploie, ne pas oublier leur
relativité. En France, un effort particulier est fait pour essayer de rendre
compte de la réalité sociale des indicateurs sociaux. Sont établis pour
évaluer la qualité de vie : taux de natalité ; taux de mortalité ; taux de
mortalité infantile (= rapport du nombre de décès d'enfants de moins de 1 an
à celui des naissances vivantes de l'année) ; taux de mortalité endogène
(mort né dans le ventre de la mère) et exogène (après qu'il soit né) ;
l'espérance de vie (vie moyenne) : durée moyenne de vie, d'individu qui
parcourrait toute l'échelle des âges en étant exposé à chaque âge au risque
de mortalité observé ; mais aussi la durée du temps de travail ; l'E.B.E. :
excédent brut d'exploitation, le revenu d'une entreprise, à l'issue de toutes
ses opérations d'exploitation, directement lié à la production. Il est égal à la
valeur absolue croissante des subventions - les frais de personnel et les
impôts liés à la production. Il peut être assimilé à la notion de profit.
L'I.N.S.E.E. publie aussi les comptes du patrimoine naturel concernant les
ressources du sous-sol, du sol, des eaux et de l'atmosphère. Enfin, le P.I.B.
donne une image à la richesse du pays. Quant à la réalité sociale, il faudra
utiliser d'autres indicateurs tels que l'I.D.H.
DIMENSIONS POLITIQUES DE LA RELATION CROISSANCE;
DEVELOPPEMENT, ET CHANGEMENT SOCIAL
I.
L'Etat, un stimulant du développement
¾ En France, si l'entreprise et le marché jouent un rôle décisif dans
l'industrialisation. L'Etat intervient en créant des bases institutionnelles
qui accélèrent le processus.
¾ En France, l'Etat crée un cadre juridique favorable à l'industrialisation,
par la loi CHAPELIER en 1991, par la promulgation de la loi civile en
1804, par l'édition de la loi autorisant la création des S.A. en 1867. Ces
différentes mesures créent un contexte favorable à la croissance
économique en interdisant les corporations, en protégeant la propriété et
en proclament la liberté du commerce et de l'industrie. a la fin du XIXème
siècle, l'Etat devient Etat-instructeur par l'instauration d'une école
gratuite et obligatoire, institution fondamentale de la croissance
économique et du développement.
¾ D'autres exemples, dans les pays d'industrialisation plus tardive
(Allemagne, Japon, Russie), le décollage économique a largement été
provoqué, voir mené à bien par l'Etat (japon pendant l'ère Meiji)
¾ Le XXème siècle a vu le passage de l'Etat-gendarme
II.
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