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2017
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2017 : Dés, mouvements extrêmes
etinstabilité politique
La mondialisation
assiégée
* Les gestionnaires sont désignés par BNY Mellon Investment Management
EMEALimited (« BNYMIM EMEA ») ou les sociétés de gestion de fonds affiliées
afind’assurer l’activité de gestion de portefeuille au titre des contrats portant
surles produits et services souscrits par les clients auprès de BNYMIM EMEA
oudes fonds BNY Mellon.
Sommaire
04 Effondrement de la
mondialisation
Sinead Colton, Mellon Capital*
06 Pièges en taux troubles
Thant Han, Standish*
Lucy Speake, Insight
Peter Bentley, Insight
08 Banques centrales :
dans l’oeil du viseur
David Hooker, Insight
10 Liberté, égalité, Frexit ?
Rowena Geraghty, Standish
12 Zoom sur les marchés
obligataires internationaux
Adam Whiteley, Insight
Ulrich Gerhard, Insight
Paul Brain, Newton
14 Une situation inchangée ?
Nick Clay, Newton
16 Loué soit l’immobilier américain
Sandeep Bordia, Amherst Capital*
18 États-Unis : retour à l’actionnaire
John Bailer, The Boston Company
Asset Management*
20 La leçon japonaise
Miyuki Kashima, BNY Mellon
Asset Management Japan
22 Devises : alerte volatilité
Paul Lambert, Insight
24 Émergents : lost in transition ?
Rob Marshall-Lee, Newton
26 Zoom sur la dette émergente
Colm McDonagh, Insight
Javier Murcio, Standish
Carl Shepherd, Newton
28 Vers l’infini et au-delà ?
Iain Stewart, Newton
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Lannée à venir connaîtra-t-
elle une volatilité accrue, des
mouvements extrêmes et un
regain d’instabilité politique ?
Alors que certains répondent « oui » sans aucune hésitation,
d’autres pensent que les marchés pourraient connaître une
accalmie après une année 2016 lourde d’incertitudes et de
facteursde disruption.
La plupart s’accordent néanmoins pour reconnaître que 2017
verra probablement l’installation durable du protectionniste,
un renversement après des décennies de mondialisation, jadis
présentée comme la voie vers une prospérité multilatérale.
Aujourd’hui, alors que lextrémisme politique flambe en Europe
et aux États-Unis, la mondialisation se trouve menacée, pour la
première fois en une génération.
Une question clé, pour les investisseurs, est de savoir comment ces
changements se matérialiseront en 2017. Les gérants et les experts
de BNY Mellon Investment Management tentent d’apporter ici
quelques réponses.
L’année à venir connaîtra-t-elle une volatilité accrue, des mouvements extrêmes et un regain d’instabilité politique ? 3
4 Effondrement de la mondialisation
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit
que la croissance du commerce mondial en 2016
(1,7%) sera pour la première fois en 15 ans inférieure
à celle du PIB mondial. D’après elle, la croissance
du commerce a généralement été, sur le long terme,
1,5fois plus rapide que celle de léconomie1.
Selon Roberto Azevedo, directeur général de
l’OMC, «ce ralentissement spectaculaire de la
croissance du commerce devrait retentir comme
un signal d’alarme ». Il ajoute que le phénomène
est particulièrement inquiétant « dans le contexte
d’un sentiment anti-mondialisation qui ne cesse
degagner en puissance.»
Une colère grandissante
Sinead Colton, responsable de la stratégie
d’investissement chez Mellon Capital, estime qu’il
est important d’identifier les causes sous-jacentes
de cette dé-mondialisation. « Dans de nombreuses
régions du monde développé, on observe une
colère née du sentiment que la participation à la
croissance morose qui a suivi la crise financière
n’apas été généralisée. »
« Il faut reconnaître que l’assouplissement
quantitatif a massivement bénéficié aux détenteurs
d’actifs, contribuant à orienter nettement la
distribution de richesse vers les plus hauts revenus. »
Parallèlement à cette inégalité ressentie, les
politiques d’austérité de nombreux gouvernements
ont pesé sur le financement des services publics.
D’après Sinead Colton, la réaction varie selon les
régions, mais deux ennemis communs commencent
à émerger : l’immigration et le commerce.
Répercussions de l’élection américaine
Aux États-Unis, l’apparition de la dé-mondialisation
a été étroitement liée à l’élection présidentielle.
Pendant la campagne, les deux candidats ont
clairement affiché leur opposition au Partenariat
transpacifique (TPP), en cours d’élaboration
depuis7ans.
Selon Sinead Colton, pour de nombreux américains,
lALENA évoque des fermetures d’usines et des
délocalisations d’emploi, même si de nombreux
économistes estiment que l’accord a eu un impact
positif sur le PIB. « Si Donald Trump se retire du
1 The Wall Street Journal : « World Trade Set for Slowest Yearly Growth Since Global Financial Crisis » (Le commerce mondial vers sa plus faible croissance annuelle depuis la crise financière
mondiale), 27 septembre 2016.
Eondrement de
la mondialisation
Les tendances à la dé-mondialisation sont omniprésentes. Tandis que
les gouvernements se désengagent pour se recentrer sur les questions
domestiques et que les alternances politiques se succèdent, Sinead Colton,
responsable de la stratégie d’investissement chez Mellon Capital, examine
les jalons essentiels de l’année à venir et leur impact sur les marchés.
Sinead Colton,
Responsable
de la stratégie
d’investissement
chez Mellon Capital
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Effondrement de la mondialisation 5
TPP, les États-Unis n’auront plus voix
au chapitre pour le commerce en Asie.
La conséquence immédiate serait
sans doute l’émergence d’un accord
commercial sous l’égide de la Chine:
le Partenariat économique régional
global (RCEP). Un tel rapprochement
libéraliserait le commerce entre les
membres de l’ASEAN et les 6 pays qui
lui sont liés par des accords de libre-
échange (Australie, Nouvelle-Zélande,
Inde, Japon, Corée du Sud et Chine). »
La Chine et l’Inde étant exclues du TPP,
elles ont négocié le RCEP ensemble. Si le
retrait américain torpille le TPP, la Chine
prendra la main et le RCEP occupera
lespace laissé vacant. Alors que Barack
Obama, durant ses deux mandats, avait
tenté d’asseoir les États-Unis dans une
position dominante pour façonner les
relations commerciales internationales,
il est probable que les États-Unis se
montreront plus protectionnistes sous
laprochaine présidence.
Tous les regards tournés vers le
Royaume-Uni
Sinead Colton affirme qu’après le vote sur
le Brexit en 2016, le Royaume-Uni sera « à
surveiller » en 2017. La Première ministre
Theresa May vise à activer l’article 50
avant fin mars. Quand cette activation
(qui reste incertaine) interviendra, le
compte à rebours des négociations sera
enclenché. Le gouvernement britannique
verra alors sans doute son pouvoir de
négociation diminuer au fil des deux ans
prévus. Une extension des négociations
pourrait être accordée, à condition
d’obtenir l’accord des 28 membres de l’UE
(27 plus le Royaume-Uni).
Le gouvernement semble disposé à se
montrer plus ferme dans la restriction
de la libre circulation des personnes, et
pourrait être prêt à renoncer à un accès
complet à l’UE en contrepartie. Ces
évolutions sont à suivre attentivement.
Ailleurs en Europe
Les élections de l’année prochaine en
France et en Allemagne seront aussi
loccasion de nombreux débats sur
l’immigration. « La Chancelière allemande
Angela Merkel ne veut pas paraître
trop conciliante, car elle perd du terrain
face au parti de droite AfD (Alternative
pour lAllemagne) dans certaines
élections régionales. En France, l’élection
présidentielle devra compter avec le
Front National. »
La dirigeante du parti, Marine Le Pen, qui
a bénéficié d’un nouvel élan après le vote
sur le Brexit et les attaques terroristes
de lété 2016 en France, a exprimé sa
volonté d’organiser, si elle était élue, un
référendum sur l’appartenance à l’UE.
Elle n’est pas isolée, d’autres partis
populistes ayant également appelé à
de tels référendums aux Pays-Bas, en
Allemagne, en Italie et en Autriche.
L’influence croissante de
laChine
D’après Sinead Colton, « de manière
générale, on ne constate pas de montée
du protectionnisme en Asie. Il est clair
que la Chine aspire à jouer un rôle plus
important sur la scène mondiale, et
certaines dynamiques enclenchées
ailleurs pourraient l’aider à y parvenir. »
Une augmentation des tarifs douaniers
non propices à des investissements
d’envergure dans d’autres régions
pourrait renforcer l’influence de la Chine
en Asie. Quant au Japon, qui a participé
à la mondialisation de manière sélective,
il constitue un cas à part. « Tandis que
l’influence de la Chine en Asie et dans
le monde est amenée à progresser, on
peut sans doute anticiper un recul de
l’influence japonaise. »
La dé-mondialisation : un
phénomène durable ?
Peut-on espérer une atténuation des
causes du mécontentement actuel ?
Selon Sinead Colton, si l’on commence à
observer une croissance plus robuste et
dont les bénéfices sont mieux répartis, la
popularité des mouvements populistes
pourrait s’estomper.
« Alors que le salaire moyen aux États-
Unis n’a pas réellement augmenté durant
la reprise économique, une augmentation
du salaire minimum serait susceptible
d’avoir un impact positif. »
Les discours d’austérité ont déjà é
dédramatisés au sein de nombreuses
économies, et pourraient déboucher
sur une augmentation des dépenses
publiques, ce qui pourrait stimuler la
À SURVEILLER DE PRÈS EN 2017
Retrait du TPP par le nouveau président
américain.
Activation de l’article 50 par le
Royaume-Uni.
Discours anti-élites dans les élections
française et allemande.
croissance. Cependant, la capacité de ce
type de dépenses à se répercuter dans
lensemble de la société de manière plus
efficace que les politiques monétaires
reste à démontrer.
« Aux États-Unis, le consommateur
a été le moteur de l’économie. Une
reprise économique durable devra
cependant reposer sur des bases plus
larges. Une hausse de l’investissement
des entreprises, plutôt que les
rachats d’actions massifs observés
ces dernièresannées, est également
nécessaire. Cet aspect a été largement
absent de la reprise des quatre ou cinq
dernières années. »
Toutefois, il est peu probable que
les entreprises investissent dans un
environnement domestique incertain. On
peut donc raisonnablement anticiper ce
comportement de la part des entreprises
britanniques jusqu’à ce que les
conséquences du Brexit soient clarifiées.
En conclusion, Sinead Colton explique
« ne pas considérer le protectionnisme
comme un moyen de relancer la
croissance mondiale. Une telle tendance
pourrait certes profiter à certaines
économies à court terme mais, selon le
FMI, une hausse de 10% des prix des
importations due à l’introduction de
nouvelles taxes douanières entraînerait
une contraction de 2% de la production
mondiale à terme. Des marchés ouverts
à l’international sont essentiels pour
les entreprises, car ils leur permettent
de moins dépendre de leurs marchés et
consommateurs locaux, et élargissent
léventail des opportunités. Avec un
renforcement des restrictions et une
diminution des opportunités, les
entreprises seraient logiquement moins
rentables, ce qui pèserait globalement
sur l’investissement et la croissance. »
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