Résumé
Le Cancer du Col Utérin (CCU) chez la femme est provoqué par le virus oncogénique VPH
[1]. La métastase lymphatique ganglionnaire est un facteur pronostique majeur pour
l’évolution de ce cancer et sa présence influence la décision thérapeutique. En général,
l’envahissement ganglionnaire est diagnostiqué par histologie, mais cette méthode est
laborieuse et parfois prise en défaut pour détecter les micrométastases et les cellules
cancéreuses isolées et pour donner des résultats rapides en per opératoire. L’outil moléculaire
que nous désirons développer pour combler cette lacune est basé sur une analyse d’ARN des
gènes du VPH exprimés par les cellules du CCU. Ceci sera fait par transcription réverse de
l’ARN cellulaire couplé à une réaction quantitative en chaine par polymérase en temps réel
(RT-qPCR). Cette technique devrait nous permettre une détection et une évaluation rapide des
micrométastases pour aider à déterminer immédiatement un pronostic fiable et la thérapie
associée. C’est un test précis, sensible et rapide pour détecter un envahissement ganglionnaire
dans le CCU visant à améliorer la gestion thérapeutique. Le projet est basé sur trois objectifs.
En premier lieu, valider les marqueurs moléculaires E6 et E7 de VPH16 et 18 à partir des
échantillons frais et des échantillons fixés dans des blocs de paraffine. En deuxième lieu,
déterminer la fiabilité et la sensibilité des marqueurs pour la détection des macrométastases,
des micrométastases et les cellules tumorales isolées en utilisant la technique de RT-qPCR. En
troisième lieu et parallèlement au travail présenté dans ce mémoire, il est nécessaire de
constituer une base de données des patientes qui ont le virus VPH16 et 18 intégré dans leur
génome, qui ont été traitées et dont nous connaissons déjà le diagnostic final afin de valider la
méthode (biobanque). Nous avons réussi à extraire de l’ARNm de haute qualité à partir
d’échantillons complexes, à détecter les gènes E6 et E7 de VPH16 et 18 en RT-qPCR, et à
déterminer précisément la limite de détection de E6 et E7 dans les échantillons frais qui est
une proportion de 0,008% de cellules cancéreuses. Dans les échantillons fixés dans la
paraffine, cette limite est de 0,02% et 0,05% pour E6-E7-VPH16 et E6-E7-VPH18
respectivement. Ceci comparativement à une limite de détection histologique de 1% qui est
déterminée par immunohistochimie de CK19. Enfin, notre protocole est validé pour VPH18
dans les ganglions lymphatiques du CCU.